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architectures du nécessaire

Mémoire de fin d’études Master 2 Février 2020


par Alice Paret supervisé par Pr. Fazia Ali-Toudert

École Nationale Supérieure d’Architecture de Saint-Étienne


Photo de couverture : © Alice Paret
architectures du nécessaire
Alice Paret

Mémoire de fin d’études Master 2 supervisé par Pr. Fazia Ali-Toudert - Février 2020
École Nationale Supérieure d’Architecture de Saint-Étienne
Avant-Propos

Voilà environ 4,5 milliards d’années que la planète Terre s’est formée. Environ 700 millions
d’années plus tard, les premières formes de vie apparurent et il fallut attendre près de 3,8
milliards d’années pour que le genre Homo voit le jour, c’était il y a 2,5 millions d’années.
Durant des centaines de millénaires nous étions plusieurs espèces humaines à peupler
la planète, cela fait seulement 13 000 ans que notre espèce, que nous avons nommé
avec modestie l’Homo Sapiens : l’homme qui sait, est seule de son genre à peupler la
planète. Un millénaire plus tard, nos ancêtres apprirent à domestiquer les plantes et les
animaux. Les premiers établissements humains qualifiables de villes remontent à environ
6000 ans. La première révolution scientifique eu lieu il y a seulement 500 ans lorsque
Copernic affirma que la terre tournait autour du soleil et non l’inverse. Et la révolution
industrielle s’est, pour sa part, déroulée il y a 200 ans, marquant la transition de sociétés
principalement agraires et artisanales vers des sociétés de commerce et d’industrie 1 .
Le monde dans lequel nous vivons est le résultat de ces évolutions successives, il change
encore à mesure de progrès technologiques qui se développent exponentiellement
depuis quelques décennies. Mais ce monde est aujourd’hui menacé par nos propres
modes de vie et leur impact sur la planète. Des millénaires d’apprentissage et d’évolution
qui, selon les prévisions les plus pessimistes, pourraient être réduits à néant par notre
propre extinction.

Si ce type de perspectives peut enclencher une prise de conscience chez certains, il ne


faut pas qu’elle laisse place au défaitisme et à l’inaction. Au contraire, cette prise de
conscience peut avoir l’effet d’un électrochoc et inciter à agir. C’est d’ailleurs ce que l’on
constate, avec une popularité grandissante, des modes de vie plus écologiques. Les grands
repères historiques ci-dessus ont le mérite de nous faire relativiser au sujet du monde tel
que nous le connaissons. Si l’existence de la planète était rapportée à une journée de 24
heures, les êtres humains n’auraient été présents que durant la dernière seconde 2. Le

1. Yuval Noah Harari , Sapiens, A Brief History of Humankind, Vintage, 2015


2 . What if Earth existed for only 24 hours?, Discovery Channel India, 2017

5
monde sous sa forme actuelle est, en conclusion, extrêmement récent et, comme toute
évolution, il demande à être questionné pour pouvoir évoluer et progresser. Il est avéré,
depuis quelques décennies, que nos modes de vie contemporains, qui sont largement
influencés par une économie incitant à la consommation, ont un effet dévastateur sur
l’environnement et ce de manière croissante depuis la révolution industrielle. Chaque
année, nous en demandons un peu plus à la planète alors que ses ressources s’amenuisent
et que sa capacité à se renouveler s’essouffle. L’accumulation des toutes les actions
humaines, causant notamment l’émission de gaz à effet de serre et la destruction de la
biosphère, ont un tel impact sur l’environnement que le changement climatique est déjà
en cours. Des prévisions de sa gravité et ses conséquences à l’échelle mondiale ont été
faites mais elles varieront énormément selon la rapidité avec laquelle nous déciderons
d’agir. Et c’est précisément là que les architectes ont une forte responsabilité. De par
leur métier, qui consiste à concevoir des lieux de vie et qui, par conséquent, leur permet
d’influer sur les modes de vie, ils peuvent avoir un impact très significatif, qu’il soit positif
ou négatif. En France, le secteur du bâtiment est responsable de 30 à 40% des émissions
de gaz à effet de serre 3, il est donc indispensable de changer nos pratiques, d’autant plus
si nous souhaitons atteindre l’objectif national de réduction des émissions françaises de
40% d’ici 2030 4.

Pourtant réduire notre impact environnemental peut sembler incompatible avec le fait
que nous sommes chaque jour plus nombreux sur Terre, environ 244 000 personnes
supplémentaires quotidiennement 5, mais des solutions existent. Celles développées
dans ce mémoire sont le résultat d’un constat simple : nous surconsommons. L’une des
données les plus parlante pour illustrer ce fait est sans doute celle du jour de dépassement.
Il correspond au moment où une population a consommé l’ensemble des ressources
que son territoire peut générer en un an. En 2019, pour l’ensemble de la planète, cette
date était relevée au 29 juillet, et chaque année cette limite est atteinte un peu plus
tôt. Il y a 20 ans, en 1999, elle était fixée au 29 septembre, soit deux mois plus tard que
cette année. De plus, la date du jour de dépassement rapportée à l’échelle mondiale est
trompeuse car la surconsommation de pays comme la France est compensée par la très
faible consommation de pays en voie de développement. Prétendons que l’ensemble de

3. Bornarel A., Gauzin-Müller D., Madec P., Manifeste pour une frugalité heureuse, 2018
4 . Gerben-Jan Gerbrandy, Réduction des émissions de gaz à effet de serre dans l’UE : objectifs nationaux
pour 2030, Parlement Européen, 2018
5. Croissance de la population mondiale (naissances - décès),planetoscope.com, 2019

7
Fig. 1 : Surface nécessaire à chaque pays pour répondre
à ses besoins comparée à leur propre superficie
Source: Global Footprint Network

8
l’humanité vivrait à la manière des français, dans ce cas, le jour de dépassement serait
fixé au 4 mai, si nous vivons comme aux Etats-Unis ce serait le 14 mars 6. Hors l’ensemble
de l’humanité tend de plus en plus à vivre à la manière des pays dits développés car ils
correspondent à l’image que l’on se fait du progrès. Il est vrai que leurs habitants vivent
dans des conditions de confort enviable, mais reproduire cela de manière semblable sur
l’ensemble de la planète n’est tout simplement pas viable. La planète ne possède pas
les ressources nécessaires à une généralisation de tels modes de vie. Mais ce n’est pas
le désir d’accession à une meilleure qualité de vie de la part des populations démunies
qu’il faut remettre en question. C’est au contraire la manière dont nous, populations
sur-consommatrices des pays développés, vivons et comment nous pourrions conserver
et généraliser ces bonnes conditions de vie à travers le monde tout en réduisant notre
impact environnemental.

Aujourd’hui très largement médiatisées, ces problématiques ne sont en rien nouvelles


mais afin d’aller au-delà de leur simple constat, ce mémoire est l’occasion de définir une
posture personnelle face à ces enjeux et de développer un outil auquel se référer lors de
la conception des projets afin d’assurer une architecture durable et raisonnée.

6. Le Jour du dépassement, WWF et Global Footprint Network, 2019

9
Table des matières

Avant-propos Page 5

Introduction Page 13

I - Une architecture adaptée Page 21

A) Adaptée aux problématiques locales Page 23


B) Adaptée aux besoins Page 25
C) Adaptée au site et au climat Page 29
D) Adaptée à la culture locale Page 35
E) Adaptée aux individus Page 37
F) Adaptée aux évolutions Page 41

II - Une architecture économe Page 47

A) Économe en espace Page 47


B) Économe en matière Page 51
C) Économe en énergie Page 55
D) Économe dans la mise en oeuvre Page 59
E) Économe en technologies Page 61
F) Économe financièrement Page 65


III - Une architecture engagée Page 69

A) Une architecture éthique Page 71


B) Une architecture durable Page 73
C) Une architecture justifiée Page 77
D) Une architecture égalitaire Page 81
E) Une architecture patrimoniale Page 85
F) Une architecture saine Page 89

Conclusion Page 95

Annexes Page 97

Bibliographie Page 171

11
Fig. 2 : La Sortie de l’Opéra en l’An 2000, Jean-Marc Côté, 1899 à 1910,
série d’images illustrant les progrès scientifiques français de l’an 2000 imaginés en 1899

Fig. 3 : Cyber Tower, Leon Tukker, 2016

12
Introduction

Produites pour l’Exposition Universelle de 1900 à Paris, les cartes postales du français
Jean-Marc Côté illustrent l’optimiste vision que l’on avait autrefois du futur (fig. 2). A
cette époque prospère les inventions se multipliaient et tout semblait un jour possible.
Aujourd’hui, nous profitons en effet d’inventions époustouflantes et nous sommes
nombreux à vivre dans des conditions de confort inégalées. Malgré tout, notre vision du
futur est bien différente. Nous avons maintenant conscience que les ressources ne sont
pas infinies et que nos actions ont un impact négatif sur l’environnement. Nos modes
de vie actuels menacent notre avenir et cette inquiétude se traduit dans de nombreuses
illustrations que l’on fait du futur.

La situation critique dans laquelle nous nous trouvons est indéniable, mais pour éviter
un avenir si dystopique que celui ci-contre (fig. 3), il nous faut agir en faveur de la
planète et de ses habitants. L’architecture est pour cela un outil de choix car il concerne
l’ensemble de la population et il a le potentiel pour améliorer la qualité de vie de chacun.
Ce mémoire propose une posture et une façon dont nous pouvons agir. Liant étroitement
l’architecture aux questions environnementales et humaines, il étudie les manières
dont l’architecture peut participer à l’amélioration des conditions de vie en utilisant les
ressources à bon escient. En résulte une architecture en faveur du bien-être et du bien
commun, guidée par la nécessité et le bon sens.

À l’heure où la mondialisation semble être à son paroxysme, l’architecture ne fait pas


exception. Les pays d’Europe et d’Amérique du Nord ont eu une telle influence sur le
monde depuis les grandes découvertes du XVème siècle que l’on parle d’occidentalisation.
Ce terme désigne le fait que “les sociétés non-occidentales (Afrique, Moyen-
Orient, Extrême-Orient, Amérique latine ...) ont fini par adopter des traits culturels,
organisationnels et/ou idéologiques qui, jusqu’alors, étaient spécifiques à l’Occident.”7
La majorité de l’architecture produite aujourd’hui est très uniforme à travers le monde,

7. Définition d’occidentalisation, Wikipedia, 2019

13
Fig. 4 : Skyline City, collage, artiste inconnu
Source: clipart.com

Fig. 5 : Vue aérienne d’un lotissement, en Bourgogne


Source: www.lefigaro.fr

14
les techniques et les formes se ressemblent ou sont parfois résolument les mêmes.
Parmi les villes qui se sont fortement développées au cours du dernier siècle, beaucoup
ne seraient pas différenciables les unes des autres si ce n’était grâce à la présence d’un
gratte-ciel emblématique (fig. 4) . Ces mêmes gratte-ciels dont les localisations auraient
pu être initialement interverties sans que l’on ne remarque quoi que ce soit tant ils sont
similaires.

Nous reproduisons les mêmes architectures partout dans le monde car elles sont
hautement symboliques. Représentant le progrès, la puissance économique et la réussite,
pour n’en citer que trois, elles sont l’incarnation de tous ces éléments que valorise la
société dans laquelle nous vivons. L’architecture s’est peu à peu éloignée de sa fonction
initiale et pratique : celle de l’abri, pour une fonction symbolique, celle de refléter un
certain statut. Comme tout ce que peut posséder un individu, l’architecture peut être
le reflet de son statut social, de sa richesse et par extension de son pouvoir. Bien que
tous ne cherchent pas à affirmer leur réussite sociale, les biens matériels et immobiliers
sont couramment utilisés pour signaler l’appartenance à une certaine classe sociale et
explique en partie cette escalade de consommation. Si en France l’habitat pavillonnaire
est tant demandé c’est plutôt du fait à l’imaginaire qui lui est associé (vie de famille,
indépendance, nature, un objectif atteint ...) plutôt qu’une véritable amélioration de la
qualité de vie (fig. 5). Si nous rêvons de ce type d’habitats c’est qu’au fond, nous pensons
que cela nous rendra heureux. Nous avons été conditionnés à croire que ces biens vont
permettre notre bonheur, donc nous sommes toujours plus nombreux à vouloir les
posséder. Mais comme l’obtention de ces biens ne nous satisfait que temporairement
alors nous en demandons plus : une plus grande maison, de plus beaux vêtements, une
plus grosse voiture … C’est là une des stratégies du capitalisme : créer des envies que l’on
interprète comme des besoins car leur satisfaction semble nécessaire à notre bonheur.
Mais comme possession de biens matériels et bonheur ne sont pas corrélés, le cycle est
sans fin. Et cela nous mène une fois de plus au même résultat, nous surconsommons et
épuisons la Terre.

Bien que nous ayons conscience que le système mondial dysfonctionne et cours
actuellement à sa perte, ce n’est pas pour autant qu’il changera du jour au lendemain.
Les individus sont attachés à leur culture, leurs habitudes et leurs aspirations. C’est
pourquoi, même si la situation est urgente, pour qu’une solution soit adoptée, il ne
faut pas qu’elle soit perçue comme une contrainte ou un renoncement. Par le biais de

15
Fig. 6 : Schéma des composantes des architectures du nécessaire

16
l’architecture, il est possible de réduire l’impact environnemental des usagers sans que
leur qualité de vie en soit affectée, elle peut, au contraire, être améliorée. L’architecture
du nécessaire étudiée dans ce mémoire propose de se distancer de l’aspect prestigieux
que peut avoir l’architecture pour revenir à ses fondements et assurer une conception
raisonnable et durable. Si l’on se réfère à la définition du nécessaire, on peut aussi la
qualifier d’une architecture “qui ne peut pas ne pas être”8. En effet, l’architecture étudiée
ici s’applique à répondre à des besoins auxquels trouver une solution est véritablement
indispensable et elle cherche à améliorer la situation environnementale que nous
devons impérativement traiter. Il s’agit d’une architecture volontairement frugale donc
les caractéristiques correspondent aux besoins réels des usagers et aux capacités de la
planète.

Mais plus exactement, en quoi consiste une architecture du nécessaire et en quoi


peut-elle répondre aux enjeux contemporains ? Ce mémoire adresse différents aspects
indispensables de l’architecture et la manière dont ceux-ci peuvent être des leviers pour
agir en faveur des usagers et de la planète simultanément. Il expose une posture vis-à-vis
de l’architecture qui résulte d’une forte préoccupation environnementale, de l’étude de
l’architecture dite écologique, de l’observation de projets sélectionnés pour leur bien-
fondé et de l’étude de la position de plusieurs architectes envers leur métier. L’objectif de
ce travail est d’être mobilisable lors de la conception architecturale, de pas être un simple
écrit théorique mais un outil. Il dresse comme une liste d’éléments grâce auxquels il est
possible d’avoir un impact positif considérable avec peu de moyens, à condition qu’ils
soient pris en compte dès le début de la conception du projet. Chacun de ces aspects
est développé et appuyé par un cas d’étude ayant tiré profit de certaines contraintes
pour y répondre de manière simple et ingénieuse. Chez ces architectures guidées par la
nécessité, on retrouve systématiquement trois qualités : elles sont adaptées, économes
et engagées. A chacune d’elles est dédiée une partie de ce mémoire et y sont décrites
différentes manières dont ces qualités peuvent être atteintes (fig. 6).

Selon les multiples situations, les architectures étudiées et celles qui pourraient être
conçues avec l’aide de ce mémoire ont la possibilité de faire appel à chacun de ces
éléments, car ils traitent tous de questions universelles, mais ce, dans des proportions
variables, adaptées aux circonstances. Il ne s’agit pas d’un ensemble de critères à valider

8. Définition de nécessaire, dictionnaire en ligne Larousse, 2019

17
absolument mais de sujets qu’il est important d’évoquer lors de la conception afin
d’approfondir ceux qui sont les plus pertinents.

Aujourd’hui très largement médiatisée, l’écologie a une popularité croissante. C’est une
bonne chose car elle est sans conteste devenue indispensable mais cela cause aussi
quelques dérives. Pour des questions d’image, certaines entreprises n’hésitent pas à
mettre en avant des arguments environnementaux trompeurs pour mieux vendre leurs
produits et le secteur du bâtiment ne fait bien évidemment pas exception. On voit
pousser un peu partout des bâtiments dits durables, équipés des dernières technologies
pour entrer dans la catégorie des immeubles passifs ou à énergie positive. Mais cela
devient tout de suite moins convaincant lorsque l’on sait que ces immeubles peuvent
prendre de dix à quatre-vingt ans pour compenser l’impact environnemental de leur
construction 9. La véritable architecture écologique ne serait-elle pas simplement celle
du bon sens ? Celle d’une architecture sachant employer des moyens à l’échelle des
problèmes à résoudre et sachant se satisfaire de ce qui est réellement nécessaire ?
Voyons comment ces principes volontairement frugaux peuvent être à l’origine de
projets de qualité faisant preuve d’une très grande justesse face à leur situation.

9. Mehaffy M., Salingaros N., Why green architecture hardly ever deserve the name, archdaily. com, 2013

19
I – Une architecture adaptée

La nécessité d’une architecture adaptée à son contexte comme à ses usagers semble
être une évidence. Seulement, il n’y a aujourd’hui plus véritablement de limite à ce
que nous sommes capables de construire et l’on oublie parfois d’en questionner le bien
fondé. La ville de Dubaï illustre parfaitement ce phénomène, son image repose sur
l’accomplissement de prouesses techniques. Au coeur du désert est construite la plus
haute tour du monde, un quartier résidentiel bâti sur l’eau ou encore un complexe sportif
permettant de pratiquer le ski alors que les températures extérieures atteignent les 40°C.
Mais tout cela n’est qu’une aberration environnementale, les ressources et l’énergie
nécessaires à la construction et au fonctionnement de tels bâtiments sont inégalées.
D’autres manières bien plus efficaces d’habiter cette région du monde existent mais là
n’était pas le but recherché, l’objectif était de rivaliser avec les capitales économiques
mondiales et cet objectif a été atteint, mais à quel prix ?

Dans des proportions moindres que dans cet exemple extrême, nous observons tout de
même la généralisation d’une même architecture tout autour du globe. Peut-être est-ce
le résultat de la mondialisation, qui permet l’accès aux mêmes techniques et matériaux
où que l’on soit, couplé avec une médiatisation internationale des projets architecturaux
qui sont alors copiés et reproduits à de multiples endroits sur la planète sans y être
forcément adaptés. Il est donc indispensable de questionner à nouveau nos pratiques
en tant qu’architectes et de penser aux besoins, au contexte et aux usages de manière
approfondie afin d’y répondre avec justesse.

21
A - Adaptée aux problématiques locales

Sur terre, chaque espace habité, que ce soit par des êtres humains ou n’importe quel
être vivant présente un certain nombre de problématiques. La réponse de la faune et
de la flore a été de s’y adapter, génération après génération, de manière involontaire
mais optimale par la sélection naturelle. Ou bien de migrer vers des terres et des climats
plus cléments. Ces deux approches sont aujourd’hui toujours visibles à l’état sauvage
et sont, dans une certaine mesure, aussi adoptées par les êtres humains. Initialement,
les Hommes étaient nomades et se déplaçaient au rythme des ressources. Avec la
découverte de l’agriculture qui promet un renouvellement régulier des ressources, ils
sont nombreux à s’être sédentarisés. Avec cette nouvelle stabilité acquise, les besoins et
les modes de vie ont évolués. Se sont alors développées diverses manières d’habiter et
des techniques adaptées à chaque milieu. Il fallut également trouver des solutions à des
problématiques que des nomades auraient évitées simplement en se déplaçant.

Grâce aux années d’expérience et d’expérimentation, nous avons aujourd’hui de


nombreuses solutions, plus ou moins pertinentes, à diverses problématiques. Nous
sommes en capacité de construire ce que l’on souhaite, où on le souhaite, pourvu que
l’on ait les fonds nécessaires. Les moyens financiers sont, dans bien des cas, la ressource
la plus déterminante dans la définition d’un projet, que l’on ait à disposition beaucoup
ou très peu de moyens. Cette manière de penser le projet entraîne souvent une vaste
démesure lorsque l’argent abonde et des choix parfois peu judicieux lorsque les moyens
sont limités. Si l’on recentre la conception sur la notion de bien-fondé et de nécessité
alors le résultat sera totalement différent.

Il est alors possible de commencer par se demander quelles sont les problématiques
présentes là où l’on prévoit un projet. Celle-ci peuvent, entre autres, être sociales,
économiques, climatiques ou environnementales et l’objectif est que le projet puisse, en
complément de sa fonction principale, participer à la résolution du ou des problèmes. Le
projet Safe(r) House a fait cela avec beaucoup de pertinence. Après le passage du terrible

23
Fig. 7 : Photographie d’une Safe(r) House et simulation numérique de sa résistance
aux tsunamis
Source: Architecture for Humanity, Design Like You Give a Damn, Thames & Hudson, 2006

24
tsunami de 2004, de très nombreuses personnes ont perdu leur logement, notamment
au Sri Lanka, où le projet a été réalisé. Il s’agissait donc de reloger des milliers d’individus
malgré de faibles moyens, mais également de limiter les dégâts si une telle catastrophe
naturelle venait à se reproduire, car tsunamis et inondations sont malheureusement
assez fréquents dans cette région du monde. Les chercheurs ont alors mis au point une
maison unifamiliale correspondant à la disposition et au coût d’une maison Sri Lankaise
classique mais dont la structure est capable de résister à un tsunami (fig. 7). Elles ont
permis à leurs habitants de rapidement retrouver leurs repères, de bénéficier d’un
logement confortable car adapté au climat et de ne pas tout perdre si une catastrophe
se produisait à nouveau 10.

Tout projet d’architecture peut être l’occasion de contribuer à la résolution de


problématiques plus larges que seules celles énoncées dans le programme, notamment
la problématique environnementale qui concerne l’ensemble de la planète et par
conséquent, chacun des projets. C’est une démarche qui recherche la légitimité des
interventions grâce à une pensée sur le long terme qui vise une incidence globale la plus
positive possible. Car tout ne peut pas être irréprochable, Safe(r) House par exemple
est bâti en partie en béton, ce qui est un matériau polluant, mais s’il permet d’éviter
la destruction et la reconstruction de milliers de maisons en cas de tsunami, alors il
vaut la peine d’être employé car l’impact global sera moindre. Toute construction a des
conséquences, le projet le plus écologique est celui que l’on ne construit pas, mais il faut
savoir trouver le juste équilibre et répondre par le projet aux problématiques qu’il est en
mesure résoudre.

B - Adaptée aux besoins

Si l’architecture est présente partout où les êtres humains résident, c’est parce qu’elle
répond à une partie de nos besoins. Son but primaire est de faciliter notre survie en
créant un environnement plus favorable, à l’abri des intempéries et des prédateurs,
c’était le rôle de la cabane primitive. Avec la sédentarisation et la technique, sa fonction
s’est étendue et complexifiée. A l’image des premières constructions, la majorité de
celles qui existent aujourd’hui sont des habitations. L’architecture remplit de nombreux
rôles et loger est l’un des principaux car l’habitat contribue à la satisfaction de nombreux

10. Pour plus d’information sur ce projet ainsi que sur tous ceux mentionnés dans ce mémoire, veuillez
vous référer aux annexes

25
Fig. 8 : Pyramide des besoins fondamentaux selon Maslow
Source: Stress et émotions, développement personnel, efficium.com 2015

Fig. 9 : Ville de Ghardaïa dans la Vallée du M’Zab


Source: https://adamachrati.com

26
besoins humains. Ces derniers ont été identifiés et hiérarchisés par le psychologue
Abraham Maslow dans les années 70. Plus connue sous le nom de Pyramide de Maslow
(fig. 8) cette analyse décrit les besoins universaux que tous les êtres humains cherchent
à satisfaire, bien que la manière d’y parvenir varie selon les cultures. A l’échelle du
logement, l’architecture offre les espaces nécessaires pour répondre aux besoins
physiologiques, elle permet un sentiment de sécurité et abrite des espaces de sociabilité
où entretenir l’appartenance aux groupes. Elle peut aussi devenir un outil pour atteindre
les sentiments d’estime et d’accomplissement, mais cela n’est pas vraiment souhaitable
car il existe d’autres manières de répondre à ces besoins et utilisée ainsi, l’architecture
est rapidement sujette aux excès. Il est important d’estimer avec justesse les besoins
auxquels doit répondre un projet pour éviter le gaspillage du superflu. Cela passe parfois
par la redéfinition d’un programme plus adapté, aussi bien pour les logements que pour
les projets publics. Afin de respecter une économie générale de moyens, leur existence
doit être justifiée par une réelle utilité et leur échelle doit être adapté à son usage.

Dans la vallée du M’zab, située dans le désert saharien à 550 km au sud d’Alger, on
trouve une architecture de très grande qualité obtenue à travers une frugalité extrême
(fig. 9). Cela fait un peu plus de mille ans que cette vallée est habitée, cinq villages se
sont implantés le long du fleuve qui la traverse. L’eau étant une ressource indispensable,
celle-ci a fait de cette région un lieu habitable malgré le climat hostile. Pour autant, vivre
dans un tel environnement est difficile et chaque ressource est précieuse, il faut donc les
utiliser à bon escient. A cela s’ajoute les valeurs musulmanes culturelles et religieuses
portées par cette communauté dont la quête d’égalité, la simple satisfaction des besoins
et le rejet de l’ostentation. L’ensemble se traduit par une architecture déterminée
exclusivement par la nécessité. Les bâtiments, construits avec les matériaux présents
sur place (terre, eau, palmes et chaux), ne comportent que ce qui est indispensable
aux besoins de ses usagers car les ressources doivent être utilisées avec parcimonie.
Tout est dimensionné selon l’échelle humaine et selon l’usage que l’on fait de l’espace.
L’ornementation et l’ostentation sont absente de la totalité des bâtiments, quel que soit
leur statut, car la rareté des ressources et les principes religieux les rendent superflues.
Ces conditions, partout respectées, créent une architecture harmonieuse et cohérente
dont la simplicité suffit à répondre à tous les besoins.

Cette démarche fondée sur la nécessité ne peut avoir sur l’environnement qu’un effet
positif. Si elle était généralisée, elle réduirait drastiquement les attentes des usagers et de

27
Fig. 10 : Maison traditionnelle de la vallée du M’Zab
Source: André Ravéreau, Le M’Zab, une leçon d’architecture, Broché, 2003

28
fait, leur impact environnemental, mais pour cela il faut détacher l’architecture de toute
notion de prestige (fig. 10). Actuellement l’architecture des pays occidentalisés n’est plus
tant guidée par les besoins mais surtout par les désirs : elle devient alors symbole de
richesse et de pouvoir. Faire abstraction du regard des autres, ne pas chercher à prouver
que l’on a les moyens financiers et opter pour une architecture frugale relève d’un choix
délibéré. Comme le dit très justement André Ravéreau, architecte français célèbre pour
son travail sur le M’Zab, “C’est à un moment où l’on est riche et même encombré de
moyens dépassant les besoins qu’une morale pourrait se définir, ce serait de notre part
un acte de volonté que de faire cette démarche” 11. Mais si l’on est riche, dès lors que l’on
peut subvenir à ses besoins, alors nombreux sont ceux qui pourraient entamer une telle
démarche et adopter un comportement plus moral et responsable. Si l’on observe le
mouvement mondial en faveur du climat avec optimisme alors cette suggestion d’André
Ravéreau pourrait être la bonne : “La formule à trouver est peut-être une question de
degré d’adhésion à une morale adaptée aux besoins. Il s’agit, au fond, de définir nos
besoins.”11 .

Si l’ensemble de la population prenait réellement conscience que, à l’image de la vallée


du M’Zab, les ressources de la planète sont limitées et précieuses, alors peut-être
cesserons nous de penser égoïstement que l’on mérite d’assouvir nos désirs insatiables
et que l’on peut se permettre de négliger notre impact environnemental. Cela étant
valable au quotidien comme au sujet de l’architecture. Mais les habitudes sont difficiles
à changer, nous avons trop longtemps consommé sans remettre en question quoi que
ce soit. Une limitation trop stricte et trop soudaine à des exigences de besoin serait
difficilement acceptable pour de nombreuses personnes. Pour faciliter la transition, il
faudrait éduquer la population sur la crise actuelle et les solutions, trouver les arguments
qui les motiveraient personnellement à agir et laisser chacun décider de ce qu’il compte
faire. Même pour ce qui est de l’architecture, il existe de nombreuses options et se
contenter du nécessaire en est une.

C - Adaptée au site et au climat

La localisation d’un projet est bien entendu un élément déterminant. Il définit le type
de climats et de terrains auxquels il faut s’adapter mais aussi le type de ressources qui

11. André Ravéreau, Le M’Zab, une leçon d’architecture, Broché, 2003

29
Fig. 11 : Chantier de construction d’une Hopi Home avec sa structure paille
Source: www.redfeather.org

30
sont disponibles localement et qu’il est donc préférable d’utiliser. Le type d’architecture
apportant la meilleure réponse à ces contraintes est, le plus souvent, l’architecture
vernaculaire. Elle est définie comme une “architecture sans architecte, faisant appel aux
matériaux disponibles sur place et mettant en œuvre des techniques traditionnelles”12.
Limités dans les moyens à leur disposition, les concepteurs ont su, essai après essai, tirer
parti de ce dont ils disposaient et développer des techniques parfaitement adaptées à
leur milieu. Malheureusement perçue comme trop ancienne, elle souffre d’une mauvaise
image auprès du grand public et est souvent remplacée au profit de constructions faites
de techniques plus récentes et plus pratiques mais moins performantes et confortables à
habiter. L’élément sans doute le plus représentatif de cette tendance est le parpaing. Ce
bloc de béton manufacturé, peu coûteux et pratique, est maintenant utilisé partout dans
le monde, notamment dans les pays en développement. Dans ces derniers, il représente,
pour ses acquéreurs, une forme de progrès et un pas de plus vers l’occidentalisation,
la richesse, le statut social et le confort. Pourtant les faibles qualités thermiques de
ce matériau créent des environnements bien moins agréables que ceux bâtis avec les
techniques traditionnelles locales.

La compréhension du site et de son climat est fondamentale. Elle contribue au confort


que l’on obtiendra dans le bâtiment, à son intégration dans le site et à son impact
environnemental, tant lors de la construction que dans son usage. Quel que soit le site
dont dispose un projet, il faut savoir profiter de ce qui est déjà là, à notre disposition, et
prendre en compte les diverses contraintes. Ces critères vont en partie déterminer les
choix de conception, la posture défendue ici est de privilégier le bon sens au maximum
lors de ces choix.

Prenons pour exemple le projet Hopi Home réalisé en 2005 aux Etats-Unis . L’objectif
du projet était de répondre au problème de mal logement qui affecte fortement les
populations amérindiennes, malgré des ressources financières très limitées. L’aspect
économique était, pour la communauté concernée, la contrainte principale lors de la
réalisation du projet mais aussi lors de son usage. Il était alors naturel de tirer profit de
ce que le site avait à offrir. Situé dans l’état d’Arizona à Hotevilla, le climat est aride et
les températures varient de -10°C à 35°C. Pour de multiples raisons, il a rapidement été
décidé de concevoir ces maisons en bottes de paille (fig. 11). Tout d’abord, ce matériau
est peu coûteux et peut être mis en oeuvre facilement pas des bénévoles ce qui signifie

12. Paul Oliver, Encyclopedia of Vernacular Architecture of the World,Cambridge University Press,1997

31
Fig. 12 : Techniques d’application du stuc protégeant la paille
Source: www.redfeather.org

32
des économies supplémentaires. Ensuite, sa masse permet une importante inertie
thermique parfaitement adaptée aux fortes variations de températures au cours des
saisons. Les frais de chauffage et de climatisation sont nettement réduits par la même
occasion. De plus la paille est biosourcée, son impact environnemental est très faible
et celle employée dans ce projet est issue d’une production voisine gérée par une
autre communauté amérindienne, causant ainsi moins de pollution liée au transport et
encourageant l’économie locale. Cet exemple démontre que l’ensemble des facteurs d’un
projet doivent être considérés simultanément et qu’un choix judicieux, ici de matériau,
peut apporter des réponses à plusieurs problématiques. Il vient aussi appuyer le fait que
la prise en compte des qualités intrinsèques du site permet de résoudre simplement
certains aspects.

Il y a d’abord les caractéristiques que l’on ne peut choisir de changer : l’orientation et


le climat. Ce sont deux éléments auxquels le projet doit s’adapter mais dont il peut
aussi tirer de nombreux avantages. Avec une astucieuse conception, le bâtiment peut
bénéficier gratuitement de lumière, d’eau, de chaleur ou de fraîcheur. Il est indispensable
de prendre en compte les températures, les précipitations, la course du soleil, les vents
dominants et les masques solaires, tous ces éléments naturels dont l’usage permet des
économies énergétiques et financières. Ensuite viennent les éléments sur lesquels nous
pouvons avoir une incidence. Pour ceux-là, l’éventail de choix que nous pouvons faire est
bien plus large, alors adopter une logique d’économie de moyens peut être une manière
d’assurer un projet plus raisonnable et durable. Le premier élément directement lié à la
localisation du site et que nos choix peuvent influencer est la gestion de la topographie
du site. Bâtir sur un terrain plat est bien plus aisé mais beaucoup d’entre eux sont déjà
occupés alors des terrains plus complexes doivent être utilisés. Face à cette difficulté, il
est possible de modifier artificiellement le terrain, mais tirer parti de sa forme initiale
est plus respectueux du site et peut être à l’origine de projets très intéressants. Un autre
choix de conception très important lié à la localisation est le choix des matériaux. Si grâce
à la mondialisation et aux progrès techniques, nous sommes en mesure de faire venir
jusqu’à nous n’importe quel matériau, certains provenant même d’autres continents,
ce n’est pas pour autant judicieux. Ces matériaux-là auront un impact environnemental
forcément supérieur à un matériau équivalent local et il ne sera pas forcément plus
pertinent. L’architecture vernaculaire locale peut une fois de plus être une source
d’inspiration révélant des matériaux régionaux et des techniques adaptés à la situation.
De plus ces matériaux locaux sont généralement d’origine naturelle, comme le bois, la

33
terre, le chanvre ou la pierre, et leur impact environnemental, bien que variable, est
souvent inférieur aux produits classiques. Donc sous ses divers aspects, chercher à être
adapté au site et au climat afin d’en tirer le meilleur parti est une solution efficace,
économe et durable de résoudre certaines problématiques que présentent les projets.

D - Adaptée à la culture locale

Pour qu’un projet soit durable dans le temps, il est primordial que celui-ci soit adapté
à ses usagers. Il se doit de répondre à leurs besoins mais ces derniers peuvent varier
énormément selon les cultures. Définie comme “l’ensemble des phénomènes matériels
et idéologiques qui caractérisent un groupe ethnique, une nation ou une civilisation”,
la culture est un élément essentiel de l’identité des individus et des groupes. Elle est
traduite dans le quotidien de ces personnes sous de multiples formes dont bon nombre
concernent l’architecture. L’auteur et architecte Henry Francis Mallgrave dit dans son
livre From Object to Experience que “l’architecture est la pratique de la culture”13. Il
explique que notre culture est fortement liée à notre environnement et l’architecture,
étant l’un des éléments les plus marquant des espaces où l’on évolue, joue un rôle
capital dans la définition et la transmission de ce patrimoine. Il parle notamment du
principe de construction de niche, c’est un concept emprunté à la biologie qui s’intéresse
à l’interaction entre un organisme et son milieu. Il révèle l’échange perpétuel qui se fait
entre l’un et l’autre et les effets que cela peut avoir. Appliqué aux humains et leur lieu
de vie, on observe que si une personne modifie son environnement physique et culturel
alors cette personne changera à son tour, sur le plan biologique et cognitif, au contact de
ce nouvel environnement 13. C’est une manière un peu technique d’expliquer que nous
pouvons transformer notre environnement mais que celui-ci nous influence à son tour,
ce qui souligne l’importance primordiale de l’architecture. Mais la réalité est un peu
différente car les individus ne peuvent modifier leur environnement que de manière très
limitée. Ils peuvent influer sur leur logement mais ils n’ont pas de prise sur une grande
partie des lieux qu’ils fréquentent, que ce soit la ville, les commerces, les transports ou
encore les lieux de travail. Un environnement particulier leur est ainsi donné et c’est lui
qui définit, en partie, leur culture et qui ils sont et non l’inverse. Mais que les espaces
soient porteurs de sens, de traditions et de pratiques est une bonne chose. Il faut savoir
préserver et perpétuer les architectures pour ne rien perdre de la richesse des cultures du

13. Henry Francis Mallgrave, From Object to Experience, Bloomsbury Visual Arts, 2018

35
Fig. 13 : Photographies de la Druk White Lotus School
Source: www.arup.com/projects/druk-white-lotus-school

36
monde. Chaque région possède sa manière d’habiter et l’architecte doit la comprendre
pour que son projet y réponde avec justesse. Les notions de sécurité, d’intimité et de
bien-être varient autant que les habitudes et les moeurs d’une communauté, il est
important de s’y adapter pour permettre le confort des usagers.

La Druk White Lotus School, nichée au coeur du Ladakh, une région isolée du nord de
l’Inde, est exemplaire tant pour son rôle culturel que pour la qualité de son architecture
(fig. 13). A l’image de l’éducation que l’école souhaitait dispenser, le projet a su mêler
tradition et modernité. L’objectif de l’établissement est de transmettre à ses élèves
la culture bouddhiste locale mais aussi de les préparer au monde contemporain. Cet
enseignement modernisé nécessitait donc de nouveaux locaux adaptés. Située dans
une région reculée avec un climat désertique où les températures peuvent atteindre
les -30°C, la conception de cette école était un véritable défi. Le choix a été fait
d’utiliser des techniques de constructions traditionnelles et locales mais d’y apporter
des caractéristiques d’un bâtiment passif. L’établissement n’avait d’autre choix que de
fonctionner de manière autonome alors l’énergie solaire assure les apports thermiques,
électriques et permet aussi l’accès à l’eau. Lorsque l’ensemble des tâches indispensables
au fonctionnement des bâtiments ont été exécutées, l’énergie restante peut être utilisée
pour l’éducation des enfants notamment dans la salle informatique. L’aspect culturel et
religieux de l’école est traduit dans les enseignements mais aussi dans la conception du
bâtiment. Le bois et la pierre sont principalement utilisés, comme c’est traditionnellement
le cas, et l’organisation du plan respecte des symboles bouddhistes sacrés.

Afin de freiner l’uniformisation de l’architecture que l’on constate à travers le monde et


de répondre avec acuité aux besoins des usagers, il est essentiel que nous valorisions la
diversité des cultures et des formes architecturales. À la manière de l’école Ladakhi, il
est possible de moderniser et d’actualiser ces architectures sans perdre leurs précieuses
qualités patrimoniales.

E - Adaptée aux individus

Bien que la posture développée dans ce mémoire soit centrée sur la notion de nécessité,
aucun projet architectural n’est dicté exclusivement par sa fonction. Ils sont aussi
porteurs des aspirations et des désirs de leurs commanditaires, il faut savoir, dans une

37
Fig. 14 : Appropriation des logements de la Cité Manifeste
Source: www.lacatonvassal.com

38
certaine mesure, répondre à ces envies également. Assurer la satisfaction des besoins
des usagers est primordial mais cela peut être complexe, surtout lorsque ces personnes
ne sont pas réellement connues par les concepteurs. Là réside une des difficultés :
souvent les usagers d’un projet n’en sont pas les commanditaires, c’est le cas de
nombreux logements et des espaces publics. L’une des manières de viser juste est de
prendre en compte les critères dont nous avons discuté auparavant, il faut savoir cerner
les besoins auxquels le projet doit répondre et le faire d’une manière qui convient à
son emplacement et à la culture qui y est attachée. Cela permet au projet de partir
sur de bonnes bases, il faut ensuite que les usagers puissent se sentir à l’aise dans ces
lieux, qu’ils puissent se l’approprier et se sentir chez eux. C’est d’autant plus important
pour ce qui est du logement, permettre une certaine flexibilité pour que les habitants
puissent en avoir l’usage qui leur convient. Le projet Cité Manifest de Lacaton et Vassal
réalisé en 2005 expose l’une des manières de faciliter l’appropriation. Cet ensemble de
logements sociaux situé à Mulhouse était très fortement contraint par le budget mais les
architectes tenaient à proposer des appartements plus grands que la moyenne. Ils ont
donc consacré les fonds dont ils disposaient à la construction d’un bâtiment plus ample
mais dont les logements présentaient uniquement des prestations basiques. Les espaces
n’étaient pas réellement définis hormis les cuisines et les salles de bain, plus techniques.
Les habitants étaient libres de personnaliser presque entièrement leur logement, de
diviser la surface comme ils souhaitaient et de choisir les finitions, mais ce à leurs frais.
Dans ce cas précis, les photographies expriment cette appropriation mieux que les mots
(Fig 14).

Pour ce qui est des projets conçus avec les futurs usagers, il est plus aisé de répondre à
leurs attentes car ils sont présents pour les énoncer. Mais pour autant, dans son livre Why
We Build,14 Ryan Moore affirme qu’un projet ne peut tout simplement pas être parfait.
Les visions des concepteurs et des usagers seront toujours quelque peu différentes. Si
une personne est en charge de réaliser un lieu de vie pour une personne qu’elle ne
connaît pas très bien, alors quelques insatisfactions seraient inévitables. L’approche
de Case Studio Bangkok est peut-être l’une des solution à cet écart entre architecte et
usager. Ils proposent une inversion des rôles, le client devient concepteur et l’architecte
se contente de l’accompagner. Afin de pouvoir financer la construction de leurs maisons,
dix familles ont décidé de concevoir un projet commun. Ils ont divisé un terrain en dix
lanières égales où les maisons prennent place de manière mitoyenne. Cette disposition,

14. Rowan Moore, Why We Build : Power and Desire in Architecture, HarperCollins Publishers, 2013

39
Fig. 15 : Photographies du projet collaboratif TEN Bangkok
Source: http://gotarch.com

40
le choix et l’emploi des matériaux, ainsi que la simultanéité des travaux ont permis de
réduire considérablement les coûts et ont rendu le projet possible. Pour que ces dix
logements soient confortables à habiter malgré la proximité, il y eu un important travail
de conception qui mobilisa l’ensemble des clients. Chacun a commencé par définir ce
dont il avait besoin puis, aidé par les architectes, proposait des plans schématiques
de l’organisation de sa parcelle. Différentes combinaisons entre les maisons ont été
étudiées, de multiples ajustements ont été nécessaires, puis ils finirent par obtenir
une disposition qui fonctionnait pour tous. Les architectes, par leur expérience, ont pu
guider leurs clients et suggérer des idées, puis ils se sont chargés de la concrétisation
du projet et de sa construction. Toutes les décisions relevant de la manière d’habiter
l’espace était prises par les futurs habitants ainsi le résultat leur convenait parfaitement.
Les architectes ont, par la suite, été approchés à nouveau pour réaliser d’autres projets
similaires.

Ces manières de concevoir les espaces ne fait plus de l’architecte l’unique sachant. Les
usagers, qui sont, après tout, les premiers concernés, sont en mesure de définir eux-
même leur environnement. Par conséquent, il correspond de manière bien plus exacte
aux attentes et aux usages de l’habitant.

F - Adaptée aux évolutions

L’une des clefs de la durabilité est la capacité de s’adapter aux changements. Pour
l’architecture, il s’agit d’être capable d’évoluer au même rythme que les besoins. Pour
cela, il faut envisager le cycle de vie entier du bâtiment dès sa conception. Ce sont ces
décisions initiales qui définissent la facilité avec lequel un bâtiment peut être modifié,
agrandi, modulé, réutilisé ou recyclé. Avec la raréfaction des ressources, il n’est plus
envisageable de détruire un bâtiment pour le remplacer par un autre dès lors que son
usage est obsolète. Il est préférable qu’il ait plusieurs “vies” avant que vienne le moment
de le détruire et si possible de le recycler. Car les bâtiments ne sont pas éternels, à
l’exception de quelques monuments entretenus avec soin, mais qui eux-mêmes ont
également changé de fonction avec le temps. Des palais sont devenus des musées,
des églises sont transformées en bars et d’anciens corps de ferme sont aujourd’hui des
gîtes. Ces réhabilitations peuvent être très belles mais sont souvent très complexes et
coûteuses car ces bâtiments n’étaient pas destinés à de telles évolutions. Encouragés

41
Fig. 16 : Schéma structurel d’un bâtiment en plan libre
Source: www.fncaue.com

42
par les exigences environnementales et économiques, les projets sont de plus en plus
nombreux à intégrer cette notion d’évolutivité. Les principes sont assez simples, il faut
s’assurer que le bâtiment ait une trame structurelle peu contraignante et des réseaux
facilement adaptables, c’est pourquoi on retrouve fréquemment une organisation en
plan libre (Fig 16). L’agencement de l’espace est alors totalement libre et se fait à l’aide de
cloison non porteuse qu’il est facile de modifier. L’enveloppe du bâtiment peut elle aussi
être changée selon l’usage de l’espace. Conserver les éléments structurels et techniques
des bâtiments lors d’une reconversion permet de réaliser d’importantes économies
financières et matérielles profitables à tous.

Si cette démarche peut être motivée par des raisons d’économie de moyens, elle
est parfois nécessaire à la concrétisation d’un projet. C’était le cas pour les célèbres
logements de Quinta Monroy au Chili. La situation à laquelle étaient confrontés les
architectes de l’agence Elemental était complexe à bien des égards. Une centaine de
familles vivaient de manière illégale sur un terrain dans le centre-ville d’Iquique depuis
près de 30 ans. En 2003, afin d’améliorer les conditions de vie des personnes en
difficulté, l’état chilien subventionnait la construction de nouveaux logements à hauteur
de 7500 dollars par ménage. Mais étant donnés les prix du marché, cette somme ne
permettait que de construire des logements de 30m², ce qui était insuffisant pour la
plupart des familles. De plus, le projet devait intégrer le coût de l’achat du terrain et des
infrastructures communes. La subvention étant la seule source de financement du projet,
il était nécessaire de densifier les habitations pour augmenter les fonds. C’est avec des
logements de type intermédiaires que les architectes ont obtenu la meilleure rentabilité
et ont pu prévoir 93 maisons. Pour autant, le budget était toujours insuffisant pour
bâtir des maisons convenables. L’idée leur est alors venue de construire du mieux qu’ils
pouvaient avec leurs moyens, ce qui équivalait à la moitié d’une maison satisfaisante,
mais de laisser la place nécessaire à l’évolution et à l’extension de chaque logement.
Ainsi chaque famille pourrait ajouter à sa maison ce dont elle aura besoin quand elle
en aura besoin. Les logements livrés étaient très basiques, sans finition, mais disposait
des éléments principaux : un séjour, une cuisine, une chambre et une salle de bain. Les
habitants étaient libres de s’approprier les lieux comme ils le souhaitaient et ils avaient
à leur disposition un volume inoccupé, de dimension équivalente à celui déjà aménagé,
dont ils pouvaient se servir pour l’extension de leur maison. Le fait que les logements
soient habités avant d’être finalisés est aussi intéressant car les familles peuvent savoir
d’expérience ce dont elles ont besoin et éviter des aménagements inutiles.

43
Fig. 17 :Projet à la livraison du chantier puis quelques années plus tard
Source: https://www.archdaily.com/10775/quinta-monroy-elemental

44
La prévision du devenir des bâtiments sur le long terme est, de toute évidence,
devenu un impératif. L’évolutivité est une manière simple et efficace de rentabiliser le
plus longtemps possible la construction d’un bâtiment, une opération dont l’impact
environnemental est toujours conséquent même lorsque le projet est dit écologique. Il
est aussi important de réfléchir à la destruction du bâtiment, mais aussi des éléments
plus temporaire qu’il contient, pour que ceux-ci puissent être valorisés, soit par le
réemploi soit par le recyclage.

45
II - Une architecture économe

Parvenir à se restreindre à une certaine forme de nécessité dans la pratique de


l’architecture demande de savoir discerner l’indispensable du superflu. La réussite d’un
projet ne réside pas dans son opulence mais dans son bien-fondé. La première partie
de ce mémoire développait les aspects relatifs à la compréhension du contexte et des
besoins qu’il est important de questionner pour être en mesure de proposer un projet
adapté et pertinent. Cette seconde partie traite d’éléments plus techniques relevant de
l’aspect matériel du projet. L’objectif est d’obtenir une certaine efficacité dans la manière
de construire pour répondre aux exigences d’économie que nous impose la situation
environnementale.

A - Économe en espace

La croissance urbaine dans le monde est estimée à 110km² par jour, cela équivaut à
l’urbanisation quotidienne d’une superficie égale à celle de Paris intra-muros . En
15

Europe, la surface totale des sols imperméabilisée par des infrastructures et des
bâtiments dépasse le million de kilomètres carrés, soit 2.3% de la superficie de l’Union
Européenne et l’équivalent d’une surface de 200m² par habitant 15
. En France, ces
cinquante dernières années, 7 millions d’hectares ont été artificialisés (soit près de
13% de la surface de la France métropolitaine) dont 40% au bénéfice de l’habitat, 30%
pour du foncier économique (commerces, entreprises et entrepôts) et 30% pour des
infrastructures de transport 16. Bien qu’il reste difficile, à notre échelle humaine, de
réaliser les implications de ces chiffres, ils permettent toutefois de mesurer l’ampleur
du phénomène d’étalement urbain et d’imaginer son impact environnemental. Une
fois occupées, ces terres autrefois destinées à l’agriculture ne sont plus en mesure de
produire ces ressources dont nous avons besoin. Pour rappel, pour être en mesure de
produire en France tout ce que ses ressortissants consomment, il faudrait que la surface
15. Pierre Barthélémy, Entre 2000 et 2030, l’espace urbain mondial aura triplé, Le Monde, 2012
16. Paul Molga, Quand la ville ensevelit les sols, Les Echos, 2018

47
du pays soit multipliée par 1,7 17. Pour ne pas aggraver la situation, il est donc nécessaire
de limiter cette expansion pour préserver des terres agricoles mais aussi des espaces
naturels.

Afin d’économiser l’espace, il est possible de jouer sur trois facteurs : la localisation des
projets, leur densité et leur dimension. Le choix du site est rarement celui de l’architecte
mais il est préférable de privilégier les sites au sein même des villes car cela permet
de sauvegarder les terres naturelles périphériques et de réutiliser des terrains déjà
altérés. De plus, la localisation plus centrale est agréable à vivre grâce à la proximité,
les déplacements sont réduits donc il est souvent possible de se déplacer autrement
qu’en voiture. Enfin, cela participe au renouvellement nécessaire et perpétuel de la ville.
Mais il est vrai qu’il peut être difficile de trouver un site qui corresponde aux besoins
d’un projet et dont le coût des travaux restent raisonnables. Une manière d’équilibrer
ces facteurs peut être de miser sur la densité. Parfois redoutée par peur d’une trop
grande proximité, un projet dense, conçu avec soin peut être agréable à vivre et est
forcément plus écologique car plus économe. Il serait difficile de deviner que Paris intra-
muros est la septième ville la plus densément peuplée au monde, pourtant ses hauts
immeubles haussmanniens permettent d’abriter plus de 21 000 habitants au km² 18. Le
type de bâtiments est bien sûr déterminant dans la compacité que l’on peut obtenir, les
immeubles font naturellement un usage bien plus efficace de la surface au sol. Pour ce
qui est de l’habitat, les français ont majoritairement une préférence pour les maisons
individuelles, ce qui est malheureusement très inefficace dans l’usage de toutes les
ressources y compris en terme d’espace. Pour freiner l’expansion des lotissements au
profit de l’habitat collectif, c’est en grande partie un travail sur l’image de l’un et de
l’autre qu’il faut faire. Les pavillons sont associés à une meilleure qualité de vie mais c’est
bien souvent un leurre. Les frais de construction, d’entretien et d’usage sont souvent
plus élevés car assumés par une seule famille, les pavillons sont souvent situés loin dans
les périphéries des villes ce qui implique des temps et des coûts de trajet conséquents.
Enfin, les lotissements étant des lieux purement résidentiels ils sont rarement animés.
Les logements collectifs sont eux associés à l’inconfort de la cohabitation pourtant ils
présentent de nombreux avantages. D’après une étude réalisée par Monique Eleb et
Philippe Simon, chercheurs de l’ENSA Paris-Malaquais, les français décrivent le logement
idéal comme un lieu confortable où l’on se sent en sécurité. Pour cela ils apprécient

17. Jour du dépassement mondial, site internet WWF, 2017


18. Démographie de Paris, Wikipédia, 2020

49
Fig. 18 : Maquette et photographie des maisons mitoyennes de TEN Bangkok
Source: http://architechnophilia.blogspot.com/2012/05/new-work-ten-bangkok.html

50
une bonne qualité matérielle, des espaces lumineux et bien isolés thermiquement et
phoniquement 19. Les appartements sont aujourd’hui tout à fait capables de répondre
à ces attentes et ont pour avantage des coûts de fonctionnement moindre et une
localisation souvent plus centrale. Enfin, pour minimiser encore l’impact des projets,
il est possible d’économiser l’espace au sein même des bâtiments. Chaque mètre carré
non construit représente une économie de ressources lors du chantier et de l’usage
du bâtiment. Le tout est d’optimiser l’espace en répondant aux besoins des usagers et
d’éviter le superflu. D’après l’étude citée précédemment, pour convenir aux français,
un logement doit être un lieu de convivialité, de détente et de repos où l’intimité de
la famille et de chacun est préservée. L’organisation serait plutôt déterminée par les
activités que par des pièces car celles-ci ont désormais plusieurs fonctions. De plus,
l’évolution des modes de vie nous mène à passer plus de temps chez nous et d’y faire
davantage de choses alors il est important d’optimiser les espaces dédiés à ces usages
pour rester raisonnablement compact. L’objectif est de proposer les espaces appropriés
pour répondre à l’ensemble des fonctions nécessaires et d’éviter la démesure.

Bien que ce n’était pas l’objectif premier, le projet Ten Bangkok de Case Studio s’inscrit
dans cette démarche d’économie d’espace (fig. 18). Les architectes ont constaté la
difficulté des familles de classe moyenne d’accéder à des logements convenables car
ils avaient des moyens limités mais ne pouvaient pas profiter des aides de l’état. Ils ont
alors proposé à dix familles de concevoir un projet commun pour réduire les frais. Sur
un même terrain, ils ont alors su implanter dix maisons mitoyennes en bande tout en
respectant l’intimité de chaque foyer. Pour respecter la surface dont elle disposait et
le budget limité, chaque famille a dû estimer ses besoins avec justesse. Elles disposent
donc chacune d’une maison tout aussi agréable qu’une maison individuelle pour un coût
bien inférieur. Et la densité qui apparaissait initialement comme une contrainte a permis
de financer le projet mais aussi de concevoir des espaces intimes et très agréables à
vivre.

B - Économe en matière

La construction de tout projet, même le plus écologique possible, représente une


importante consommation de matière. L’usage de grandes quantités de matériaux est
inévitable, mais il est possible de les utiliser à bon escient.
19. Monique Eleb et Philippe Simon, Entre confort, désir et normes : le logement contemporain (1995-
2010), travail de recherche ENSA Paris-Malaquais, 2012

51
La manière sans doute la plus évidente d’économiser de la matière est de construire
uniquement ce qui est indispensable. Chaque espace inutile évité représente autant
d’économie de ressources. Il est possible d’optimiser le dimensionnement des espaces,
comme discuté auparavant, mais aussi celui de tout ce qui est bâti : structure, enveloppe,
partitions … Les surdimensionner est une précaution inutile, il leur suffit d’être adapté
au contexte et aux usages. Lorsqu’il s’agit de concrétiser un projet et de le dessiner, il
est difficile d’estimer ce qui est utile ou superflu. La pratique d’une architecture centrée
autour de la notion de nécessité est encouragée par la situation environnementale, mais
celle-ci ne doit pas être suivie de manière si rigoureuse qu’elle cause de l’inconfort et
des privations. Il faut au contraire atteindre un subtil équilibre entre frugalité et qualité
de vie. Ce qui permet d’arbitrer la nécessité d’un élément est combien celui-ci va
améliorer le confort des occupants. Prenons un exemple lié à l’économie de matière.
La majorité des pièces d’un logement est séparée par des cloisons, celles-ci ne sont pas
porteuses donc peuvent être de l’épaisseur choisie. Il est possible de bâtir des cloisons
de 7cm d’épaisseur afin d’économiser les coûts, l’espace occupé et les matériaux mais
les qualités thermiques et surtout acoustiques seront très mauvaises. Des cloisons plus
épaisses, jusqu’à une quinzaine de centimètres, demanderont plus de moyens, d’espace
et de matière, mais le confort des habitants sera incomparable. Le choix de cloisons
plus épaisses est alors justifié et souhaitable malgré l’usage de quelques ressources
supplémentaires.

Pour bâtir un projet, nous n’avons d’autre choix que de consommer d’importantes
quantités de matière, mais nous pouvons choisir lesquelles nous utiliserons. Il est
préférable d’opter pour des matériaux abondants, biosourcés et renouvelables. La
terre, le bois, la paille, le chanvre … Ils sont extrêmement nombreux et sont capables
de répondre à la majorité des besoins des projets. De plus ces matériaux naturels
sont respectueux de l’environnement et ils améliorent le confort et la qualité de l’air à
l’intérieur des bâtiments grâce à leurs qualités hygrométriques, thermiques, acoustiques
et esthétiques. Une dernière ressource abondante pourrait provenir des matériaux
issus du recyclage. C’est une filière qui demande encore à être développée et plus
largement autorisée par la réglementation car elle permettrait de valoriser une quantité
considérable de déchets provenant de la destruction d’autres bâtiments. Bien choisir les
matières utilisées dans un projet est indispensable car elles déterminent l’esthétique
et l’atmosphère du lieu, combien l’espace est sain et confortable pour ses habitants et
l’importance de son impact environnemental.

53
Fig. 19 : Photographie d’une Safe(r) House et schémas explicatifs des matériaux
Source: http://senseable.mit.edu/tsunami-prajnopaya/

54
Une utilisation particulièrement judicieuse de la matière peut être illustrée par le
projet Safe(r) House (fig. 19). Pour rappel, c’est un modèle de maison qui a été conçue
suite au tsunami de 2004. Destinée aux habitants de la côte Sri Lankaise, cette maison
a la capacité de résister à de telles catastrophes naturelles. Inspirée des habitations
traditionnelles, elle dispose du même type de volume rectangulaire et d’espaces internes
mais la structure est différente afin de pouvoir endurer les pressions qu’exercerait l’eau.
Les quatre murs porteurs classiques sont remplacés par quatre éléments porteurs en
briques de béton, en forme de U ou de S. Ils sont espacés et comblés par des parois
légères en matériaux naturels comme du bambou. Ainsi, en cas de besoin, l’eau peut
traverser le bâtiment sans le détruire. Cela endommagera les parois légères et ce qui
se trouvera dans la maison mais il sera tout de même bien plus facile de se remettre de
la catastrophe car tout ne sera pas perdu. La Safe(r) House utilise autant de matériaux
qu’une maison classique et pas uniquement des matériaux durables mais cela permet
aux familles de les financer et d’éviter beaucoup de pertes et de reconstruction en cas
de tsunami. Voici un exemple supplémentaire d’utilisation justifiée et appropriée des
ressources, il faut savoir en consommer lorsque c’est nécessaire et qu’elles résolvent
une situation.

C - Économe en énergies

Ce qui fait du bâtiment un secteur très polluant c’est bien sûr la création de nouvelles
constructions mais c’est aussi et principalement dû à leur usage au quotidien. La grande
majorité des bâtiments sont fréquentés chaque jour par des êtres humains (logements,
bureaux, commerces, hôpitaux, écoles, restaurants …) et pour répondre aux divers
besoins, tous ont des contraintes énergétiques conséquentes. Le plus souvent ils
entretiennent une température convenable par chauffage ou climatisation, la lumière
est complétée électriquement, la ventilation est mécanique et les autres besoins divers
(travail, réfrigération, automatisation …) fonctionnent à l’électricité. Une réponse devra
toujours être apportée à ces besoins, les demandes en énergie seront toujours présentes,
ce que l’on peut modifier, c’est comment capter et utiliser cette énergie.

La Terre dispose naturellement de certaines sources d’énergie inépuisables dont il est


possible de faire bénéficier l’architecture. La première chose à faire est de prendre en
compte le site du projet et de profiter de tout ce qu’il a à offrir à travers des stratégies

55
Fig. 20 : Exemple de pièce naturellement rafraîchie dans une maison du M’Zab
Source: André Ravéreau, Le M’Zab, une leçon d’architecture, Broché, 2003

56
passives. Le chauffage et l’éclairage offerts par le soleil, la ventilation fournie par le vent,
l’eau apportée par la pluie, l’ombre offerte par les arbres feuillus en été sont autant de
ressources gratuites et illimitées qui peuvent être utilisées pour réduire la consommation
énergétique d’un bâtiment. Les stratégies de valorisation de ces ressources sont les
plus simples et les moins coûteuses ; elles sont donc les premières à être définies. Elles
reposent sur des éléments simples comme l’orientation du bâtiment, le choix de matériaux
avec une bonne inertie thermique ou la position et la dimension des ouvertures. Ces
facteurs induits par le site expliquent pourquoi chaque projet durable est unique et ne
peut pas simplement être reproduit ailleurs. Afin de maximiser l’efficacité énergétique
du bâtiment, certaines technologies telles que les panneaux solaires, les éoliennes ou
les stores mécaniques peuvent être ajoutées. Ces stratégies actives peuvent contribuer
au bon fonctionnement du bâtiment mais aussi répondre à des besoins énergétiques
divers tel que l’usage d’électricité pour un ordinateur ou une machine à laver. Ces
multiples méthodes visent à réduire la consommation d’énergie ou à créer des énergies
renouvelables pour rendre le bâtiment aussi autonome que possible.

La recherche des moyens les plus simples et économes d’obtenir des espaces confortables
nous amène une fois de plus à étudier les architectures vernaculaires. Dans les villes de
la vallée du M’Zab, cela fait des siècles que des solutions, que l’on qualifierait aujourd’hui
de passives, ont été développées pour faire face à la rudesse du climat désertique
malgré la rareté des ressources. L’objectif principal était bien sûr de se protéger de la
chaleur et du soleil. Prenons l’exemple d’une maison traditionnelle, plusieurs éléments
contribuent à créer un environnement confortable. Tout d’abord les matériaux, la terre
était l’une des ressources principales à laquelle les mozabites avaient accès, ils ont su
la mettre en oeuvre de manière à préserver la fraîcheur au coeur des bâtiments. Les
épais murs constitués de briques de terre enduites de chaux ou de plâtre ont une forte
inertie thermique qui permet, en journée, de profiter de la fraîcheur de la nuit. Ensuite,
les espaces habités sont très introvertis, l’espace principal situé au rez-de-chaussée est
éclairé et aéré presque exclusivement par une fenêtre zénithale au centre de la pièce.
Cette absence d’ouverture empêche à la chaleur de pénétrer dans la maison et conserve
une température confortable (fig. 20). Certaines maisons sont situées au coeur des oasis
pour bénéficier d’un microclimat encore un peu plus doux grâce à la masse végétale.
Face à chaque site et chaque climat il est possible, même avec des moyens très limités,
d’obtenir un bâtiment agréable à habiter. Pour cela il faut en comprendre les qualités et
les défauts pour en tirer parti. Maintenant que nous réalisons l’impact de la production

57
Fig. 21 : Fondation Louis Vuitton par Frank Gehry, coût estimé 800 millions d’euros
Source: www.wikiwand.com/fr

Fig. 22 : Burj Khalifa, Dubaï, coût estimé


1,5 milliards de dollars
Source: http://aliciaperris.blogspot.com

58
et de la consommation des énergies, nous ne pouvons plus nous permettre de ne pas
exploiter les énergies renouvelables disponibles partout.

D - Économe dans la mise en oeuvre

L’architecture prend parfois la forme d’une course à la performance. Un projet se fait


remarquer pour son immense porte-à-faux, sa hauteur record ou sa forme extravagante.
À renforts de prouesses techniques et technologiques, ces bâtiments parviennent à des
résultats inédits mais le déploiement d’énergie nécessaire est colossal. La production
des matériaux nécessaires et leur mise en oeuvre ont non seulement un impact
environnemental considérable mais aussi un coût exorbitant (Fig 21 et 22). D’autres
bâtiments, beaucoup plus simples et économes, pourraient tout aussi bien remplir les
mêmes fonctions mais ils n’auraient pas cet aspect prestigieux tant recherché.

Bien qu’il soit agréable de rencontrer ponctuellement des architectures particulières,


la plupart peuvent se permettre d’être plus silencieuses. Les formes et les techniques
classiques peuvent aussi être à l’origine de projets discrets et de grande qualité. Cette
simplicité peut aussi être recherchée dans les matériaux utilisés et leur mise en oeuvre.
Très fortement influencée par ces choix, la consommation d’énergie nécessaire à la
création du bâtiment puis à sa destruction ne doit pas être négligée. Il faut considérer
l’ensemble du cycle de vie des matériaux (Fig 23) et préférer ceux dont l’impact est le
plus faible possible. Par facilité, le matériau le plus couramment utilisé actuellement est
le béton, mais il est possible d’obtenir un résultat équivalent avec d’autres matériaux
plus durables. Un certain nombre d’immeubles de logement lyonnais étaient autrefois
réalisés en terre crue, plus précisément en pisé (Fig 24). Ils atteignent parfois cinq étages
et sont encore habités aujourd’hui. Cette technique à l’avantage d’utiliser une ressource
locale et abondante, sa mise en oeuvre est assez longue mais reste simple et demande
peu d’énergie. Le résultat est solide et durable, puis lorsque vient sa destruction, il suffit
d’humidifier la terre pour la réutiliser. Plutôt que de bâtir les nouveaux projets avec du
béton que l’on sait très polluant, nous pourrions revenir à ces techniques traditionnelles
qui ont fait leurs preuves. Comme le disait André Ravéreau, ’“Une architecture bonne,
c’est-à-dire répondant au mieux aux besoins et au milieu physique - même construite
avec les plus extrêmes simplicité et économie - peut être belle. Et si elle est belle, elle

59
Fig. 23 : Cycle de vie d’un bâtiment, Fédération française du bâtiment, 2015
Source: www.batirpourlaplanete.fr

Fig. 24 : Schémas et photo de bâtiments lyonnais en pisé


Source: Petit Guide des architectures en pisé à Lyon, Dorothée Alex

60
peut également être prestigieuse, sans intention de l’être” 20.

Le projet Hopi Home mené au sein d’une communauté amérindienne illustre comment
le choix d’un matériau et sa mise en oeuvre peuvent être déterminants. Parmi toutes
ces personnes, nombreuses étaient celles qui vivaient dans des logements insalubres
et surpeuplés. Malgré des moyens financiers très limités, même avec les aides de l’état,
il devenait indispensable de construire des logements supplémentaires. La solution a
été de bâtir ces maisons en bottes de paille, c’est un procédé très simple qui a permis
à des bénévoles de faire la construction. Ainsi, au faible coût des matériaux, il n’y avait
pas de coût de main d’oeuvre à ajouter. Simplement enduite de stuc, la paille a permis
la création de maisons particulièrement chaleureuses, adaptés aux familles et au climat.
De plus ce savoir-faire traditionnel, qui avait été presque oublié, est ainsi réintroduit
dans la communauté et le procédé pourra être reproduit. Ce projet offre aux Hopis une
manière de résoudre leur crise du logement de manière autonome. Comme dans cet
exemple, la simplicité de la mise en oeuvre peut être à l’origine de projets économiques,
écologiques et confortables. Le prestige d’une architecture ne doit pas se trouver dans
sa rareté et sa complexité mais dans la qualité de vie qu’elle offre à ses usagers. Ce qui
compte ce n’est pas qu’elle soit vue mais qu’elle soit habitée avec plaisir.

E - Économe en technologies

Au cours des dernières décennies, les progrès technologiques ont été incroyablement
rapides et productifs. Les inventions électroniques et numériques ont profondément
changé nos modes de vie. Le plus souvent, elles facilitent les tâches que nous devons
accomplir ou bien les réalisent à notre place. Dans le but de simplifier notre quotidien,
il existe aujourd’hui une invention pour presque chacun des aspects de notre vie. Les
bâtiments ont eux aussi été équipés de nouvelles technologies, on parle même de “smart
building” et de “smart city” qui sauraient se réguler eux-mêmes. Mais cette quête du
moindre effort peut facilement devenir excessive. L’automatisation de toutes ces actions
demande la production de machines complexes qu’il est difficile d’entretenir, de réparer,
de réemployer ou de recycler. Elles consomment de l’énergie et sont généralement

20. André Ravéreau, Le M’Zab, une leçon d’architecture, Broché, 2003

61
Fig. 25 : Schémas de quelques stratégies passive de l’école
Source: https://amitlzkpa.wordpress.com/2013/10/02/analysis-of-druk-white-lotus-school/

62
coûteuses. Il faut donc savoir les utiliser à bon escient et privilégier des techniques
simples et non polluantes quand c’est possible.

Dans un premier temps, lors de la conception, il faut chercher à répondre aux besoins
du bâtiment en se passant de technologie. Les stratégies passives dont nous parlions
plus haut fonctionnent ainsi, leur but est de rentabiliser au maximum les ressources
naturelles comme l’énergie solaire ou éolienne. Une fois que le bâtiment a bénéficié de
ces ressources de manière naturelle, des technologies peuvent être ajoutées. Si elles ont
pour but d’optimiser le fonctionnement du bâtiment, comme par exemple un thermostat
et des panneaux photovoltaïques, elles en réduisent les demandes énergétiques alors
elles peuvent être considérées comme nécessaires. L’ensemble de ces stratégies visent à
rendre un bâtiment durable et agréable à vivre. Lumière naturelle, air frais, température
stable et matériaux sains, tous participent à un environnement agréable. Mais pour bien
fonctionner et offrir une telle qualité d’espace, le bâtiment doit être utilisé correctement
malgré les technologies qui sont parfois complexes. Pour cette raison, les utilisateurs
doivent être informés sur le fonctionnement du bâtiment et l’équipe de conception doit
le rendre aussi simple que possible. De plus, il a été observé que le fait d’avoir un certain
contrôle sur leur environnement rend les utilisateurs plus heureux, les technologies
du bâtiment devraient donc offrir une certaine flexibilité, mais tout en conservant leur
efficacité.

La Druk White Lotus School, étant située dans une partie isolée du Ladakh dont le climat
est très rude, devait impérativement être autonome. Pour cela, les concepteurs ont allié
savoir traditionnel et technologies récentes. Comme l’énergie allait être disponible en
quantité limité, l’école devait avant tout répondre à ses besoins grâce aux ressources
naturelles (fig. 25). Pour maintenir une température confortable malgré les -30°C
que peut atteindre l’extérieur, l’énergie solaire est dirigée vers l’intérieure des pièces
ou bien sur des murs Trombe faits de granite ou de terre. L’orientation des bâtiments
permet de bénéficier au maximum de la chaleur du soleil et ponctuellement des vents,
en été, lorsque les températures augmentent. L’école dispose de nombreux panneaux
solaires, ils alimentent la ventilation qui diffuse la chaleur dans l’ensemble du bâtiment
et éventuellement quelques chauffages. Mais leur fonction principale est de pomper de
l’eau souterraine jusqu’au système d’irrigation. Cette eau chemine jusqu’aux différents
éviers uniquement par gravité grâce à une pente savamment calculée. Le reste de
l’énergie est utilisé pour éclairer durant la nuit et, lorsqu’il y en a assez, pour l’usage des

63
ordinateurs de la salle informatique. L’énergie solaire est valorisée une dernière fois,
cette fois-ci pour les latrines sèches. Grâce à une longue paroi chauffée par le soleil, l’air
augmente lui aussi en température et une ventilation naturelle est créée, ce qui permet
d’entretenir un air frais et sain. L’une des seules ressources disponibles dans cette région
était l’énergie solaire, ce projet a su l’exploiter de manière à répondre à tous ses besoins.
Il prouve qu’utilisées de manière pertinente et mesurée, les technologies compensent
largement leur impact environnemental et offrent une grande autonomie au bâtiment.

F - Économe financièrement

Le coût est l’un des facteurs les plus déterminants lors de la conception puis de la
réalisation d’un projet. Pour qu’il puisse voir le jour, il est indispensable que celui-ci soit
financé, mais il est fréquent que les personnes qui en ont le plus besoin n’en aient pas
les moyens. Pour réaliser leurs projets, les clients et les architectes doivent multiplier
les astuces. Parmi les projets que nous avons évoqués dans ce mémoire, on distingue
plusieurs manières de répondre à cette problématique. Le plus souvent, un même projet
combine plusieurs de ces solutions pour être aussi économique que possible.

Il y a tout d’abord l’approche qui consiste à rassembler plusieurs projets en un seul.


Les dix maisons mitoyennes de Ten Bangkok ou les 93 logements intermédiaires
de Quinta Monroy ont été réalisés car ils n’ont pas été considérés comme autant de
projets indépendants mais comme un ensemble. La proximité des logements a réduit
l’espace et la quantité de matériaux nécessaires et les frais fixes liés aux travaux ont été
partagés, ainsi le coût total était réduit. Il est aussi possible de choisir une technique
ou un matériau particulier, comme l’usage de la paille pour les Hopi Homes ou de la
terre dans la vallée du M’Zab. Souvent la matière et la technique sont étroitement liés,
ici ce sont des matériaux locaux mis en oeuvre de manière traditionnelle. La simplicité
du procédé permet aux futurs habitants de construire eux-même leur projet s’ils le
souhaitent. Des matériaux locaux et peu cher, des techniques simples et la possibilité
de l’autoconstruction permettent de réaliser des économies conséquentes. Mais si les
moyens financiers ne suffisent toujours pas, il est possible de ne pas bâtir la totalité
du projet immédiatement. C’est ce qui a été fait à Quinta Monroy où la moitié des
logements a été construite, le reste l’a été par les habitants selon leurs besoins et quand
ils en avaient les moyens.

65
Tableau 1 : Comparatif des surfaces moyennes des logments français et celles du
projet Cité Manifeste
Source: Base de données logements sociaux, www.fonction-publique.gouv.fr et www.lacatonvassal.com

Tableau 2 : Surfaces minimum autorisées pour les pièces des logements en France
Source: Article 4 du décret n°2002-120 du 30 janvier 2002

Fig. 26 : Photographie du projet Cité Manifeste


Source: www.lacatonvassal.com

66
Le cas de la Cité Manifeste de Lacaton et Vassal nous montre comment l’ensemble de
ces stratégies ont pu être adaptées avec succès au logement social français. Chaque
logement ne bénéficiait que du budget classique de 75 000€ mais les architectes
tenaient à proposer des appartements plus grands que la moyenne. Il était évident que
le bâtiment proposerait de l’habitat collectif, ce qui l’était moins c’était la manière dont
il serait construit (fig. 26). Il a été bâti selon des techniques inspirées de l’industrie et de
l’agriculture, ce qui a permis de construire de grandes surfaces pour un coût raisonnable.
Les logements, quant à eux, ont été livrés quasiment bruts, sans finition. Seules les
éléments plus techniques comme les salles de bain et les cuisines étaient définis. Ce
sont les habitants qui ont complété leur logement selon leurs préférences. Ainsi, ces
logements sont plus de deux fois plus grand que les logement sociaux classiques (tableaux
1 et 2) mais leur construction n’a pas coûté plus cher.

Il existe d’autres manières de faire des économies dont, bien sûr, limiter le projet à ce
qui est nécessaire, comme l’encourage ce mémoire. Être simplement adapté aux besoins
et chercher à le faire de manière économe permet d’éliminer tout ce qui est superflu.
Il est ainsi possible de concevoir des projets plus modestes en taille et en moyens qui
par conséquent coûtent bien moins cher. Une fois de plus, si on ne cherche pas à se
démarquer grâce à l’architecture mais simplement à répondre à la nécessité, alors des
économies seront réalisées sur tous les plans. Enfin, une dernière manière de réduire
les coûts est d’opter pour l’architecture écologique. Elle est malheureusement encore
peu choisie par les maîtres d’ouvrages car elle a la réputation d’être plus coûteuse. C’est
parfois vrai mais si la conception durable est pensée dès le début ce n’est pas forcément
le cas. Quand bien même l’investissement initiale serait un peu plus élevé, les frais de
fonctionnement du bâtiment sont tellement inférieurs que ce placement sera rapidement
rentabilisé. Afin de financer un bâtiment, il peut être utile de faire appel à ces multiples
manières de réduire les frais, lors du chantier puis lors de l’usage du bâtiment, mais il
faut veiller à ne pas tirer les coûts excessivement et entraver la qualité d’usage du projet.

67
III - Une architecture engagée

Peu nombreuses sont les disciplines qui ont la capacité d’influencer le monde autant que
l’architecture. Elle est à la fois création et créatrice de l’être humain. Elle est une part
essentielle de notre environnement, elle influence notre culture, nos modes de vie et
nos comportements. Elle détermine la qualité de vie qu’il est possible de cultiver dans
les espaces habités. Elle impacte le milieu dans lequel on vit mais aussi l’environnement
au sens large. Elle est actuellement responsable d’une grande part de la pollution et
au vu de la situation environnementale, la planète ne peut plus supporter cela. Si le
besoin d’écrire ce mémoire s’est fait ressentir c’est parce que la situation globale
n’est pas satisfaisante. Nous construisons toujours plus sans pour autant résoudre les
problèmes contemporains. Nous sommes en train d’épuiser les ressources de la planète
pour des architectures qui, pour la plupart, ne participent pas à réduire les difficultés
et même les intensifient. Le monde tel qu’il fonctionne aujourd’hui ne pourra pas
durer éternellement, nous n’avons pas les ressources nécessaires et il ne supportera
pas l’aggravement des problèmes qu’il cause déjà. Mais faire ce constat ne suffit pas, il
faut proposer des solutions et l’architecture, grâce à son impact global, en est une. Les
éléments sur lesquels elle peut agir sont nombreux, il y a la préservation des cultures,
la consommation d’énergie ou encore la santé des populations, pour n’en citer que
quelques-uns. C’est pourquoi il est essentiel que l’architecture que nous pratiquons soit
engagée. Elle peut réellement avoir un effet positif sur le monde alors nous nous devons
de saisir chaque projet comme une opportunité d’améliorer un peu la situation globale.
Après avoir étudié les manières d’obtenir une architecture du nécessaire, cette partie
explore les motivations derrière une telle démarche et les valeurs qu’elle peut porter.

69
A - Une architecture éthique

Quelle que soit son origine, l’époque ou le lieu d’où elle provient, la culture à laquelle
elle appartient, l’architecture est porteuse de sens. Nous avons hérité de nombreux
monuments des civilisations antérieures, ces bâtiments sont souvent le reflet de ce qui
était important à leurs yeux. S’ils sont parvenus jusqu’à nous, c’est parce qu’ils ont été
construits de manière plus pérenne car ils étaient hautement symboliques. Ils étaient le
plus souvent bâtis pour célébrer les dieux ou le système politique, qu’il soit monarchique,
démocratique ou totalitaire. Ainsi, les valeurs d’une société peuvent généralement
être décelées dans leur architecture, c’est aujourd’hui toujours le cas. L’architecture
la plus médiatisée et la plus populaire est bien souvent très luxueuse, elle représente
la réussite accompagnée de la richesse et du pouvoir qu’elle implique. Elle est une
manière d’afficher son succès à la vue de tous, que ce soit la réussite d’un individu, d’une
entreprise ou d’un état. Elle est extrêmement valorisée par notre société qui repose en
partie dessus. Elle va de pair avec l’accumulation de biens matériels. Pour être en mesure
de prouver notre ascension sociale, notre travail doit nous permettre de financer plus
que nos simples besoins, nous devons être capables d’accumuler de la richesse. Cela
nous incite à travailler davantage pour gagner davantage. Mais si l’on se désintéresse de
cette accumulation de biens, que l’on se contente de ce qui est nécessaire et que l’on
consomme moins, comment cela transformerait-il notre société ?

La société dans laquelle nous vivons a de nombreux travers, elle accentue les inégalités
et la dégradation de l’environnement et elle encourage l’individualisme au détriment
de la solidarité. Ce sont des pratiques aliénantes qui correspondent de moins en moins
aux valeurs que veulent défendre les individus. C’est une situation inconfortable qui
correspond à ce que l’on nomme la dissonance cognitive. Lorsque les croyances et
les valeurs d’une personne ne sont pas en accord avec ses comportements alors elle
ressent une forme de mal-être. Pour se sentir à nouveau en accord avec eux-mêmes, de

71
nombreuses personnes adaptent leurs pratiques et cherchent à faire évoluer les choses.
Il y a de multiples manières de le faire et l’architecture est un outil puissant. Avec elle
nous pouvons promouvoir et concrétiser une certaine forme éthique. Il existe autant
de pratiques de l’architecture qu’il existe d’architectes et chacun défend ses propres
valeurs. Mais les problématiques à résoudre sont si nombreuses et ce métier peut avoir
une telle portée qu’il nous faut le pratiquer avec éthique. Il est important que chaque
architecte prenne conscience de l’impact que ses projets peuvent avoir sur leurs usagers.
Lorsqu’il choisit un projet, il choisit aussi les valeurs qu’il veut défendre et quel monde
il veut voir perdurer. Pouvoir accepter ou refuser les projets sur lesquels on souhaite
travailler est un luxe dont tous ne bénéficient pas, mais lorsqu’on le peut, il faut faire bon
usage de ses compétences et de son influence. S’il ne détermine pas le programme du
projet, l’architecte a tout de même un rôle de conseil auprès du maître d’ouvrage. Il peut
donc l’aider à faire des choix plus adaptés à ses besoins et peut-être plus raisonnables.
Il peut également proposer certaines techniques ou procédés dont le client ne connaît
pas l’existence et qui peuvent rendre son projet plus durable. Quel que soit le projet, le
maître d’oeuvre peut tenter de le rendre globalement aussi bénéfique que possible.

Si chaque projet est réalisé de manière à contribuer un peu plus au bien commun plutôt
qu’au profit, alors peut-être que nos villes offriront petit à petit une meilleure qualité de
vie à tous. Il est connu que l’environnement dans lequel on évolue influe fortement sur
notre comportement, que ce soit de manière positive ou négative, alors il est important
de proposer des espaces aussi qualitatifs que possible. Il est évident que l’architecture
peut contribuer à l’évolution du monde et de la société et ils seront à l’image de ce que
l’on aura conçu.

B - Une architecture durable

La situation climatique est urgente. L’impact des activités humaines sur la planète est
dramatique et cela affecte toutes les formes de vie, la nôtre y compris. Environ 25
millions de personnes migrent chaque année pour des raisons climatiques 21. Tous les
ans, 8.79 millions de personnes décéderaient suite aux maladies causées par la pollution
de l’air 22. On estime que 75% des espèces animales sont vouées à disparaître dans les
siècles à venir 23. Et que si la fonte des glaces maintient son rythme, d’ici 50 à 100 ans il
21. Alexandra Yeh, 7 idées reçues sur les migrations climatiques, France Culture, 2018

73
Fig. 27 : Climat : l’action individuelle ne peut pas tout, Reporterre, 2019
Source: https://reporterre.net

Fig. 28 : Climat : l’action individuelle ne peut pas tout, Reporterre, 2019


Source: https://reporterre.net

74
n’y aura plus aucun glacier de montagne 24. Ces quelques chiffres permettent de réaliser
l’ampleur de la problématique environnementale et ses conséquences irrémédiables. Si
nous n’agissons pas au plus vite, nous ne pourrons pas éviter ces catastrophes ni revenir
en arrière. C’est pourquoi il est urgent de reconnaître la situation environnementale et
d’agir en conséquence.

Un discours très en vogue actuellement est celui de la responsabilisation des citoyens


et des “petits gestes”. Il est vrai que nous avons chacun un impact sur l’environnement,
un français moyen émet 10,8 tonnes de CO2 par an alors que pour respecter l’objectif
de l’accord de Paris, il faudrait l’abaisser à seulement 2 tonnes par an 25. Les actions
individuelles si médiatisées (adopter un régime flexitarien ou végétarien, pratiquer le
covoiturage, acheter des biens d’occasion, ne plus prendre l’avion …) ont un réel impact
et c’est une bonne chose si nous les pratiquons. Mais quand bien même l’ensemble des
citoyens faisait cela, ça ne permettrait de réduire que de 25 % leur empreinte carbone
(Fig. 27). De plus, on peut estimer qu’en France seuls 20 % des citoyens sont moteurs
sur les sujets du climat, 60 % ont un engagement variable et 20 % y sont totalement
réfractaires 25
. Donc il est évident que les actions en faveur du climat doivent être
aussi orchestrées par les états et imposées aux entreprises (Fig. 28). Les secteurs du
bâtiment et de l’aménagement du territoire doivent, peut-être même plus que les
autres, réduire leur impact environnemental car ils sont responsables, en France, d’au
moins 40 % des gaz à effet de serre pour la production de bâtiments et encore bien
plus si l’on ajoute les déplacements induits par les choix urbanistiques. Les architectes
en tant que concepteurs sont responsables de l’impact environnemental de leurs
projets, d’autant qu’il existe toutes les techniques nécessaires pour rendre un bâtiment
durable. Si l’architecture écologique n’est pas encore la norme c’est qu’il est pour
l’instant plus simple de construire avec les méthodes courantes, les techniques sont plus
couramment maîtrisées donc les coûts sont un peu moins élevés et le maître d’ouvrage
sait à quel résultat s’attendre. L’architecture durable a une part d’inconnu et comme tout
changement, sa démocratisation est lente et complexe.

22. J. Lelieveld, K. Klingmüller, A.Pozzer, U. Pöschl, M. Fnais, A.Daiber, T. Münzel, Cardiovascular


disease burden from ambient air pollution in Europe reassessed using novel hazard ratio functions, European
Heart Journal, 2019
23. Nadia Drake, La sixième extinction massive a déjà commencé, National Geographic, 2015
24. Mathilde Rochefort, Des Chiffres & le Monde : 21 faits alarmants qui vous montrent l’effroyable réalité
du réchauffement climatique, Daily Geek Show, 2015
25. Gaspard d’Allens, Climat : l’action individuelle ne peut pas tout, Reporterre, 2019

75
Pourtant la popularité de l’architecture durable est grandissante. Ses partisans sont
des personnes prêtes à modifier leurs modes de vie et leurs habitudes au profit de
l’environnement. L’attrait pour cette nouvelle forme d’architecture s’explique par les
valeurs dont elle est porteuse. Elle coïncide avec la prise de conscience de la finitude
des ressources et de notre impact environnemental. Elle soutient aussi des idées de
solidarité, de partage et de bon sens auxquelles de nombreuses personnes adhèrent.
C’est une architecture motivée par le bien commun dont le but est de répondre aux
besoins de ses usagers mais sans compromettre l’existence des autres et des générations
futures. Certes, rénover ou construire de nouveaux bâtiments pour les rendre plus
écologiques est louable mais c’est aussi une forme de privilège. On ne peut se soucier
de tels problèmes que lorsque l’on a les moyens de subvenir à tous nos autres besoins.
C’est pourquoi il est difficile de blâmer les pays en développement pour leur impact
environnemental, leurs citoyens ont d’autres problèmes plus personnels et urgents à
régler. Ce sont plutôt les multinationales qui choisissent de s’implanter dans ces pays
pour le faible coût de la main d’oeuvre et leurs réglementations plus souples qui devraient
être obligées de changer leurs pratiques. Ce que nous pouvons nous-même encourager
en refusant de consommer ce que ces entreprises nous proposent et en choisissant
des entreprises aux pratiques plus éthiques. Encore une fois cela est vrai pour notre
quotidien mais aussi dans la pratique de l’architecture. Adopter des comportements
plus respectueux de l’environnement est indéniablement nécessaire, mais pour que ce
soit véritablement efficace, il faut que ce soit une démarche globale. Les architectes ne
peuvent se contenter de “petits gestes” car leur métier à une véritable portée. Ils ont
une véritable responsabilité, supérieure à celle de beaucoup d’individus, que ce soit
dans la destruction de l’environnement ou bien dans sa préservation.

C - Une architecture justifiée

Dans la continuité de la démarche environnementale discutée précédemment, avant


de réaliser un projet, il serait préférable que l’on s’assure de sa raison d’être. Comme
nous ne pouvons plus nous permettre de gaspiller les ressources, chaque projet se doit
d’être véritablement justifié. Mais pour l’instant il n’existe pas de moyen efficace pour
s’assurer de cela. Du moment qu’un propriétaire respecte la loi et possède les moyens
financiers, alors il peut construire ce qu’il veut de la manière qu’il le souhaite. Lui seul est
décisionnaire de l’impact qu’aura son projet, pourtant les conséquences sont globales. Et

77
Fig. 29 : Nouveau centre commercial Steel à Saint-Etienne, ouverture en mai 2020
Source: www.steel-saint-etienne.fr/

78
pour la vaste majorité des projets, le coût est la préoccupation principale, donc les options
les moins chères qui ne sont généralement pas qualifiables d’écologiques sont favorisées.
Si le montant des travaux est l’argument principale alors c’est sur celui-ci qu’il faut jouer.
L’état pourrait appliquer une taxation proportionnelle à l’impact environnemental des
matériaux et des techniques. Ainsi les alternatives écologiques, qui sont actuellement
à des prix approchant ceux des procédés classiques, deviendront financièrement plus
intéressantes et seront majoritairement utilisées. C’est le principe de la taxe carbone ou
encore du pollueur payeur, l’un des moyens estimé le plus efficace pour enclencher une
véritable transition écologique. Mais cette mesure est bien évidemment très impopulaire
donc difficile à mettre en place. De plus, elle a le défaut de permettre aux plus fortunés
de ne pas se soucier de leur impact environnemental contrairement aux autres. Pour
autant, comme nous n’avons pas de moyen d’autoriser uniquement des projets dont
la réalisation serait vraiment justifiée alors nous ne pouvons que les inciter à être plus
écologiques.

Quand il est question de projets spécifiques, alors il est possible de faire des choix plus
concrets. C’est, là encore, une question d’éthique. Choisit-on de participer à un projet
parce qu’il nous permet de gagner beaucoup d’argent ou bien parce qu’il sera bénéfique
sous de multiples aspects ? Travailler pour certains projets et certains clients c’est
encourager leurs pratiques. Par exemple concevoir un centre commercial peut être très
lucratif pour les professionnels du bâtiment, mais les conséquences sont nombreuses
(fig. 29). C’est un bâtiment dont le seul but est d’encourager la consommation que l’on
sait si destructrice. Comme la plupart des centres commerciaux, un tel projet serait
probablement excentré et induirait de nombreux déplacements en voiture ainsi que la
désertification des centres villes. Voilà seulement un exemple et quelques-unes de ses
répercussions. De tels projets ne peuvent être justifiés de manière convaincante, les
impacts négatifs sont trop importants. C’est pourquoi, il est préférable de contribuer à
des projets qui sont au service du bien commun si l’on en a la possibilité. Ensuite, si un
projet mérite bel et bien d’être réalisé, avant de prévoir une construction nouvelle, il
faut s’assurer qu’il n’existe pas à proximité un équivalent qui répondrait aux exigences du
projet. Le réemploi de l’existant peut nécessiter une rénovation voire une réhabilitation,
mais ces travaux auront toujours un impact environnemental inférieur à une construction
neuve, même si elle est écologique. Il est vrai que ce peut être des chantiers compliqués
et coûteux mais le résultat peut être très qualitatif. De plus, cela représente une économie
de ressources à laquelle il est important de participer. S’il n’y pas de bâtiment disponible

79
qui pourrait être valorisé, alors c’en est un nouveau qui devra être bâti. C’est l’occasion
d’étudier le programme et de faire des choix de conceptions pour que le projet respecte
au mieux ses besoins et que l’on n’intègre que ce qui a une réelle utilité. Encore une
fois, il faut considérer la notion de nécessité avec prudence, une frugalité trop extrême
n’est pas bonne non plus. Ce qui permet d’arbitrer c’est bien la qualité de vie que l’on
offre dans ce lieu, pas uniquement la réduction de l’impact environnemental d’un projet.
Tâchons simplement d’encourager des projets motivés par de réels besoins et dont la
justification est limpide.

D - Une architecture égalitaire

Actuellement, l’architecture est vue par beaucoup comme un luxe réservé aux plus
fortunés et cela est vrai dans une certaine mesure. Les architectes travaillent très
majoritairement pour les 1% les plus riches au monde 26. Pourtant cela passe souvent
inaperçu car ce sont ces mêmes personnes qui construisent pour les moins fortunés.
Que ce soit le logement ouvrier du XIX° par les industriels, le logement social du XX°
par les états-providence ou les logements produits actuellement par des investisseurs
privés, il est très courant que les commanditaires ne soient pas les usagers d’un projet.
Mais cela ne signifie pas que ces architectures ne peuvent pas répondre correctement
à leur fonction. En 2017, 46% des français déclaraient être tout à fait satisfaits de leur
logement, 42% étaient plutôt satisfaits et 9% ne l’étaient pas vraiment 27. Ces statistiques
sont aussi vraies pour les logements sociaux où 90% des locataires se disaient satisfaits
. Donc ce système fonctionne sous certains aspects. Si l’on ne tient compte que des
28

caractéristiques internes des logements, comme le font ces études, alors il est vrai
qu’elles correspondent aux attentes des habitants. Ce qui semble plus problématique
est l’environnement dans lequel ces habitations se trouvent. Nous sommes toujours plus
nombreux à habiter en ville, la demande pour les logements et les espaces tertiaires
augmente bien plus que l’offre donc les coûts augmentent. On observe dans la plupart
des villes de France une gentrification des quartiers autrefois populaires. Les populations

26. Alastair Parvin, Architecture for the people by the people, TED Conferences, 2013
27. Niveau de satisfaction des ménages français concernant leur logement en novembre 2017, enquête
téléphonique Statista, 1192 participants, 2017
28. Stéphanie Passareira, Immobilier : Satisfaction et logement social ?, marketing-professionnel.fr
,enquête sur 300 000 participants, 2009

81
aisées ont les moyens de vivre proche du centre-ville, à proximité de leur lieu de travail
et des divers services, tandis que les populations modestes sont peu à peu poussées vers
la périphérie. La différence de qualité de vie de ces catégories sociales en est encore
accentuée. La distance implique des temps de trajet parfois très importants et cela
complique l’accès à la ville et à tout ce qu’elle a à offrir : travail, services, équipements
publics, transports en commun ... La ville peut être densifiée jusqu’à un certain point,
cela résoudrait la question de l’éloignement pour un certain nombre de personnes, mais
elle ne peut physiquement accueillir tout le monde. Si les villes s’étendent c’est aussi
par nécessité. Pour proposer une ville plus égalitaire, nous pourrions donc étendre les
services de manière équivalente sur l’ensemble de la ville. Ce serait, en quelque sorte,
inverser l’urbanisme par zoning qui est pratiqué depuis plusieurs décennies. Si les activités
revenaient en partie au coeur des zones résidentielles et inversement, il serait plus
simple d’habiter proche de son lieu de travail, les services seraient eux aussi davantage à
proximité. Il s’agit de repenser l’aménagement du territoire pour qu’il soit plus agréable
à vivre et par la même occasion plus durable grâce à une proximité générale.

Il est important pour une ville de prévoir son évolution et d’avoir des projets à grande
échelle et à long terme, mais il existe aussi d’autres manières de procéder et de fabriquer
la ville. On voit notamment l’émergence de projets communautaires où des personnes
mettent en commun leurs ressources financières pour bénéficier ensemble d’un projet
d’une qualité qu’ils n’auraient pas pu atteindre par eux-mêmes. Le projet Ten Bangkok
dont nous avons parlé précédemment a fonctionné ainsi. Ce système se pratique surtout
pour l’habitat, il en résulte des logements collectifs où le partage reste une valeur
importante, la mise en commun de certains espaces permet des économies financières
et un impact environnemental réduit. Mais cette méthode peut et est aussi utilisée
à d’autres fins, comme la création de locaux professionnels. Cela permet à quelques
individus de rivaliser avec les plus grosses entreprises et de gagner en indépendance.
Ainsi, les villes ne seraient plus construites uniquement par peu de personnes qui
possèdent beaucoup de moyens mais aussi par beaucoup de personnes qui en ont peu.
Les valeurs portées par de tels projets sont très différentes et participent justement à la
pratique d’une architecture plus égalitaire.

Enfin, dans le but d’aider les populations extrêmement démunies pour qui il est difficile de
se procurer le moindre logement, certains architectes ont décidé de mettre à disposition
de tous les plans de maisons qu’il est possible d’auto-construire. Grâce au site internet

83
Fig. 30 : Schéma et photographies du concept Wikihouse
Source: www.wikihouse.cc/

84
Wikihouse, il est possible de télécharger des fichiers dans lesquels sont contenues toutes
les données nécessaires pour construire une maison en bois (Fig 30). Le seul impératif
est d’avoir accès à une fraiseuse numérique, un outil assez commun, qui découpera les
pièces qu’il faudra assembler. Il n’y a pas besoin d’outil ni de connaissances particulière, il
suffit d’être accompagné d’une personne ou deux et la maison peut être montée en une
journée. Ensuite peuvent être ajoutés des fenêtres, de l’isolation ou des services selon
les besoins et les ressources disponibles. Comme dans certains des exemples que nous
avons évoqués, la maison n’est pas pensée comme un produit fini mais une base que
l’on vient compléter au fil du temps. Les manières dont l’architecture peut promouvoir
l’égalité sont nombreuses, en voilà seulement quelques exemples, bien d’autres existent
et méritent d’être valorisés. Si elles deviennent davantage connues du public alors elles
seront sans doute plus répandues.

E - Une architecture patrimoniale

L’une des plus grandes richesses de l’être humain est sans aucun doute la diversité de
ses cultures. Elles ont évoluées pendant des siècles, plus ou moins indépendamment
les unes des autres, partout autour du globe. Ce qui est frappant est que l’on retrouve
des pratiques communes à la plupart de ces cultures, même si elles n’ont jamais été en
contact. Elles prennent des formes variées mais leurs fonctions restent généralement les
mêmes. Presque chaque groupe d’individus possède une langue qui lui est propre, une
musique traditionnelle, une manière de se vêtir et bien sûr une architecture spécifique,
pour n’en citer que quelques exemples. Nous avons la chance d’avoir accès à de multiples
informations au sujet de ces cultures notamment grâce à la mondialisation, mais cette
dernière entraîne également une uniformisation de l’architecture produite actuellement.

Ce phénomène est encore assez discret car l’héritage architectural est encore important
dans beaucoup de villes. Tout comme les cultures, les plus anciennes se sont formées
durant des siècles et sont encore riches de ce passé. Afin de protéger ce patrimoine, il y a
certains architectes, comme les architectes des bâtiments de France, dont c’est le métier
de veiller à la conservation. Déjà reconnu et valorisé, cet héritage est entretenu avec
soin, il devient même une source de revenu grâce au tourisme. Ces visiteurs viennent
découvrir et s’immerger dans une culture qui n’est pas la leur. Ce patrimoine est

85
Fig. 31 : Fred Bigio, Amsterdam Borneo Sporenburg
Source: www.flickr.com

86
inestimable et irremplaçable mais ne peut pas reposer uniquement sur ce qui a été bâti
par le passé. Même s’il est bon que les choses évoluent, il faut aussi veiller à préserver
les diverses cultures dans nos pratiques actuelles.

C’est un ensemble de facteurs qui cause l’homogénéité grandissante de l’architecture.


Il y a bien sûr l’historique occidentalisation des très nombreuses colonies européennes,
ces pays dont les colons ont dénigré la culture et qu’ils souhaitaient “civiliser”. Cette
idée de supériorité de la culture occidentale, et que s’en rapprocher est une forme de
progrès, est malheureusement encore profondément ancrée dans certains pays en
développement. Ensuite certaines techniques locales ont été abandonnées au profit
de techniques et matériaux industrialisés qui, avec la mondialisation, sont les mêmes
partout dans le monde. Comme celle du parpaing, elles sont assez peu coûteuses,
pratiques et symbole de progrès pourtant elles ne sont pas meilleures que les techniques
traditionnelles et ne sont en rien porteuse du patrimoine locale. Enfin, la médiatisation
internationale de l’architecture crée des effets de mode que l’on retrouve partout sur
la planète et incite les architectes comme les clients à s’inspirer d’architectures qui ne
correspondent pas à localisation de leur propre projet. Par exemple, le fait d’avoir de
très grandes fenêtres est originaire de régions comme la Hollande où il est important
de capter un maximum de soleil pour se chauffer, cette esthétique plait beaucoup mais
n’est pas adaptée aux régions plus chaudes comme vers la Méditerranée (Fig 31). C’est
pourquoi il est important de valoriser le patrimoine local. Il est le résultat d’années
d’expérimentations, notamment à travers l’architecture vernaculaire et il concorde plus
naturellement avec le site et ses habitants. Nous parlions dans une partie précédente de
l’importance d’adapter l’architecture à la culture locale. Cela lui permet de correspondre
aux besoins et aux pratiques de ses usagers, mais aussi de participer à la conservation et
à la transmission d’un patrimoine culturel et architectural spécifique. Pour rappel, notre
environnement et son architecture jouent une grande part dans la culture de chacun
d’entre nous. Les bâtiments eux-mêmes, par les habitudes et les usages qu’ils induisent,
entretiennent une certaine culture. Afin de préserver la diversité de cet héritage, les
nouveaux projets peuvent chercher à atteindre un équilibre entre conservation des
traditions et évolutions des modes de vie et des techniques.

La diversité est ce qui fait la richesse de l’espèce humaine. Dans l’architecture comme
dans d’autres domaines, il faut reconnaître l’égale valeur de ces multiples cultures et ne
pas les laisser disparaître au profit d’un monde globalisé et uniforme.

87
Fig. 32 : Schéma des chambres dont disposaient les patients
Source: Roger S. Ulrich, View Through a Window May Influence Recovery from Surgery

88
F - Une architecture saine

Notre environnement, et par extension l’architecture, influence les habitudes et les


modes de vie des individus mais aussi leur santé physique et mentale. L’étude des
réactions involontaires des usagers face à divers espaces permet de distinguer quelles
caractéristiques y sont appréciées et bénéfiques pour l’Homme. L’une des premières
expériences où cela a été constaté est celle de Roger S. Ulrich réalisée entre 1972 et 1981
. Le rétablissement de quarante-six patients ayant subi une cholecystectomie (opération
29

consistant à enlever la vésicule biliaire) a été étudié. Tous disposaient des mêmes soins
et de chambres similaires, l’unique différence était la vue qu’ils avaient depuis leur
fenêtre (fig 32). La moitié d’entre eux avait vue sur un parc arboré, l’autre moitié sur
un mur en brique. Les résultats ont été très explicites, ceux dont la fenêtre donnait sur
le parc se sont remis plus vite de l’opération, ont demandé moins d’antalgiques et sont
moins nombreux à avoir eu de complications que les patients ayant vue sur le mur. Par
la suite d’autres expériences ont confirmé et précisé les effets de l’environnement sur le
bien-être des personnes.

D’une part, le milieu dans lequel nous évoluons, surtout lorsque nous sommes enfant,
joue un rôle très important dans notre développement sensoriel, cognitif et moteur.
Plus un environnement est riche et fait appel à nos sens, plus il sollicite notre cerveau
et entraîne la création de connexions neuronales 30. L’architecture aurait tout intérêt
à être vue comme “un jardin où cultiver la croissance nerveuse” pour reprendre la
formule de Henry Mallgrave. Car en étant confronté à des espaces multisensoriels qui
présentent diverses textures, une réverbération particulière des sons, où l’on peut
sentir l’air circuler ou encore des variations de températures, les individus développent
naturellement leurs capacités. L’une des observations de ce phénomène est par exemple
la mobilité bien supérieure des personnes âgés qui ont eu pour habitude de marcher sur
des surfaces irrégulières comme des pavés 30. Les espaces lisses et aseptisés des villes
et des logements ne rendent pas service aux habitants, au contraire ils dégradent nos
aptitudes naturelles. C’est pourquoi nous devons diversifier nos environnements et les
rendre aussi riches que possible pour aiguiser nos sens.

29. Roger S. Ulrich, View Through a Window May Influence Recovery from Surgery, Science
224(4647):420-1, 1984
30. Henry Francis Mallgrave, From Object to Experience, Bloomsbury Visual Arts, 2018

89
Fig. 33 : Exemple d’architecture de béton et de verre par Matteo Casari Architetti
Source: https://www.freshpalace.com/

Fig. 34 : Exemple d’intégration de nature dans un milieu urbain


Source: https://corinnerufet.eelv.fr/

90
Un autre sujet, souvent dénigré et écarté des discussions sur l’architecture, est celui
de la beauté. Ce rejet est hérité de la période moderne où l’on préférait se focaliser
sur l’usage de l’espace, comme le dit la très populaire phrase de Louis Sullivan “Form
follows function”. Jugée subjective et secondaire, l’esthétique n’est jamais réellement
enseignée aux architectes. L’apparence de leurs projets dépend de leurs préférences et
des architectures dont ils s’inspirent. Malheureusement, il arrive souvent que le résultat
ne soit pas au goût du grand public. Pourtant il existe là aussi des études scientifiques
pouvant nous renseigner sur ce qui est apprécié par la majorité d’entre nous. Deux
éléments principaux se distingue, le premier est l’importance de la végétation. Comme
le suggérait la première étude que nous avons évoqué, le contact, ne serait-ce que
visuel, avec la nature est bénéfique pour la santé. Parmi ses nombreuses facultés, elle
est capable d’abaisser le niveau de stress, de restaurer les capacités de concentration,
de rendre plus sociable et est corrélée avec des taux de criminalité inférieurs. Une des
expériences consistait à étudier les réactions cérébrales de personnes à qui l’on montrait
diverses photographies. L’imagerie par résonance magnétique (IRM) a révélé que les
images de nature étaient systématiquement préférées aux images d’architecture,
même si ces dernières plaisaient parfois aux participants. L’appréciation des images
était évaluée selon quelles parties du cerveau s’activaient lorsqu’elles étaient vues. Les
photographies végétales activaient les parties associées au plaisir alors que certaines
images d’architecture de béton et de verre causaient des réactions clairement négatives
30
(fig. 33). Il semble donc indispensable d’offrir une place significative à la végétation
dans les divers projets (fig. 34).

Le second élément marquant est le fait que nos préférences en terme d’espace sont
encore influencées par notre instinct de survie. Une autre expérience réalisée avec
des images et des IRM a permis de distinguer des caractéristiques communes aux
espaces appréciées par les sujets. Ce sont des lieux généralement spacieux et ouverts,
perméables à la vue et au passage, ce qui permet de savoir ce qu’il se passe et de fuir
en cas de besoin. Les courbes sont également appréciées contrairement aux angles et
aux bords potentiellement tranchants qui sont associés au danger par notre amygdale.
Enfin un équilibre entre nouveauté et familiarité est apprécié ainsi qu’un espace riche
sensoriellement car ils éviteraient une forme d’ennui. L’appréciation et la beauté
d’un lieu ne peuvent pas se réduire à ces quelques caractéristiques mais elles nous
renseignent sur l’importance des qualités apaisantes que doit avoir un espace pour que

30. Henry Francis Mallgrave, From Object to Experience, Bloomsbury Visual Arts, 2018

91
l’on s’y sente à notre aise. Pour concevoir des espaces bénéfiques aux usagers, il ne suffit
pas de comprendre leurs besoins et leurs pratiques, il faut aussi comprendre comment
fonctionne l’esprit et le corps humain. Ainsi les architectes sont en mesure d’intégrer
les qualités nécessaires à leurs projets (richesse sensorielle, végétation et espaces
apaisants). Cela permet d’améliorer très simplement le bien-être physique et mentale
des habitants de manière significative bien que ce soit de manière totalement passive et
inconsciente de leur part.

93
Conclusion

Nous l’avons compris, la planète et ses habitants font face à un ensemble d’enjeux qu’il
est urgent de prendre en main. Il n’existe pas de solution miracle qui résoudra la totalité
de ces problématiques mais l’architecture est un secteur qui peut influencer nombre
d’entre elles. La posture que défend ce mémoire est celle d’une architecture centrée
sur la notion de nécessité. Elle repose d’abord sur des projets adaptés à leur contexte,
à leurs usagers et à leurs fonctions. Ainsi les ressources sont utilisées avec pertinences
et la qualité d’usage des bâtiments assure leur longévité. Ensuite elle demande que ces
projets soient économes à tous points de vue, évitant ainsi le gaspillage des diverses
ressources. Enfin, elle est caractérisée par des projets engagés qui défendent certaines
valeurs et ont une véritable raison d’être.

Ce que l’on constate au fil de ce mémoire, c’est que chacun des sujets abordés peut être
considéré comme nécessaire car ils contribuent tous, systématiquement, au bien-être
de leurs usagers et plus largement à celui de l’être humain. Cela se traduit par la réponse
à de véritables besoins par le projet architectural tout en prenant perpétuellement en
compte le bien commun. Il y a aussi le respect du lieu et de la culture qui y est attachée,
ce qui permet d’entretenir l’appartenance à une communauté et veille à la préservation
et à la transmission des traditions. Ou encore l’écologie car la préservation d’un
environnement sain est indispensable à notre propre existence. Sans une planète en
bonne santé, notre espèce ne perdurera pas. L’architecture, encore aujourd’hui, prend
avant tout en compte les besoins et les envies de son commanditaire mais cela n’est plus
viable. Etant donnée la situation globale, un projet ne peut plus se permettre de répondre
aux besoins de quelques personnes aux dépends des autres. Pour qu’une architecture
soit véritablement bénéfique, elle doit prendre en compte l’ensemble de ses effets. Tel
est l’objectif des architectures du nécessaire : savoir répondre à de réels besoins sans
compromettre l’amélioration de la situation mondiale. Des projets modestes et efficaces
peuvent répondre à merveille à leur fonction tout en étant agréables et élégants. Nul
besoin de surenchère ou d’ostentation, le tout est qu’ils fassent ce qui est nécessaire.

95
Annexes

I- Présentations des projets exemples

1) TEN Bangkok de Case Studio Page 99


2)La Cité Manifeste de Lacaton & Vassal Page 105
3) Ecole Druk White Lotus de Arup Associates Page 111
4) Safe(r) House de Harvard et du MIT Page 117
5) Hopi Home de Nathaniel Corum Page 123
6) Quinta Monroy de Elemental Page 129
7) La Vallée du M’Zab Page 135

II - Système d’évaluation des projets

1) Explications Page 141


2) Système de University College Dublin Page 143
3) Système de Malcolm Wells Page 145
4) Système d’évaluation de Tadoussac au Québec Page 153
5) Système adapté à l’architecture du nécessaire Page 155
6) Evaluation de TEN Bangkok de Case Studio Page 157
7) Evaluation de la Cité Manifeste de Lacaton & Vassal Page 159
8) Evaluation de l’école Druk White Lotus de Arup Associates Page 161
9) Evaluation de Safe(r) House de Harvard et du MIT Page 163
10) Evaluation de Hopi Home de Nathaniel Corum Page 165
11) Evaluation de Quinta Monroy de Elemental Page 167
12) Evaluation de La Vallée du M’Zab Page 169

97
98
I- Présentations des projets exemples

1) TEN Bangkok de Case Studio

Source : Marie-Helène Contal, Jana Revedin, Sustainable Design 5, Alternatives, 2017


Source iconographiques : http://gotarch.com/projects/tenhouse_bangkok.html
http://architechnophilia.blogspot.com/2012/05/new-work-ten-bangkok.html

Projet : Ensemble communautaire de dix logements


Architectes : Case Studio Bangkok (Community Architects for Shelter and Environment)
Localisation : Bangkok, Minburi, Thaïland
Date : 2006
Coût : Inconnu

Entre les prix très élevé du marché privé et les aides gouvernementales réservées aux
très bas revenus, il est difficile de se loger pour les classes moyennes bangkokoises.
L’immobilier privé est au-dessus de leurs moyens et elles n’ont pas droit aux aides aux
logement.

L’idée est alors venue de former une communauté, de rassembler dix familles autour d’un
projet commun pour qu’ensemble elles aient plus de pouvoir économique et créateur.
Les architectes et les futurs usagers ont alors collaboré tout au long du projet, étape
après étape. Ils ont commencé par choisir un terrain qui fut divisé en dix sous-parcelles
en lanières, mitoyennes et égales. Ensuite chaque famille a conçu sa propre maison en
collaboration avec les architectes et leurs voisins. A l’aide de plans schématiques et de
maquettes d’études, les habitants ont eux-mêmes cherché les meilleures manières de
combiner les espaces de chacun. Les parcelles mitoyennes longues et étroites impliquent
l’alternance d’espaces bâtis et de patios assemblés de façon à éviter le vis-à-vis. Chaque
unité a été construite avec les autres de manière à ce que chacune soit agréable à
habiter malgré la proximité. Chacune est unique et est le résultat des besoins de ses
propriétaires et d’une cohabitation avec ses voisins.

La formation de cette communauté a permis à chacun de s’offrir un logement plus


qualitatif que s’il était seul car la principale contrainte était financière. D’une part la
conception mitoyenne des maisons permet une économie de matière dont les gains
sont financiers et environnementaux et d’autres part, le coût du chantier est moindre

99
100
car certaines charges fixes sont partagées par dix familles. Les matériaux choisis sont
uniformes sur l’ensemble des maisons afin d’être moins coûteux, il s’agit principalement
de béton et de bois. Avec les économies réalisées, ils se sont offert une piscine commune
à l’ensemble des habitants.

Les + : Ce projet démontre qu’ensemble, une communauté peut obtenir des logements
de qualité pour un coût moindre. Il illustre que la densité et la mitoyenneté peuvent créer
des espaces riches et esthétiques tout en limitant l’étalement urbain. De plus, l’impact
du chantier et du projet sont bien moindres que si dix maisons individuelles avaient été
construites, cela a réduit la quantité de matériaux ainsi que des trajets nécessaires et
permet la mise en commun d’espaces et d’usages. Enfin, le processus de projet a permis
la création de liens solides dans cette communauté.

Les - : La question environnementale n’était pas réellement traitée mais il faut admettre
qu’en 2006 ce n’était pas une préoccupation prépondérante. L’usage du béton n’est
pas idéal du point de vue écologique mais s’explique par des raisons financières. Et la
présence d’une piscine n’est pas très durable mais elle a le mérite d’être partagée par dix
familles contrairement à la majorité des piscines privées.

101
Plans et maquettes réalisée par les clients

Maquette réalisée par les architectes

102
103
104
2) La Cité Manifeste de Lacaton & Vassal

Source : Architecture for Humanity, Design Like You Give a Damn, Thames & Hudson, 2006
Source iconographique : https://www.lacatonvassal.com/index.php?idp=19

Projet : Quatorze logements sociaux collectifs


Architectes : Lacaton & Vassal
Localisation : Mulhouse, France
Date : 2005
Coût : 1,02 millions d’euros

L’objectif des architectes était ici d’offrir plus d’espace et d’améliorer la qualité de
l’environnement proposé aux habitants par rapport à ceux des logements sociaux
habituels. Afin de produire de grands logements qualitatifs avec le budget limité de
75 000 € hors taxes par unité, ils optèrent pour une conception inspirée des lofts. Le
bâtiment entièrement neuf consiste en une structure poteaux-poutres en béton au rez-
de-chaussée supportant une structure légère inspirée des serres horticoles à l’étage. Les
logements sont tous des duplex traversants dotés de deux larges espaces extérieurs, un
jardin classique en rez-de-chaussée et un jardin d’hiver abrité par la serre au premier
niveau. Afin de respecter la somme qui était accordée au projet tout en proposant de
vastes appartements, les moyens financiers ont été investis judicieusement. D’une part,
le principe constructif (soubassement lourd et structure légère) a été choisi car il est
efficace, flexible et peu coûteux. D’autre part, les logements ont été livrés relativement
bruts, seuls les éléments plus techniques comme les cuisines, les salles de bains et
quelques cloisons indispensables ont été bâtis, mais elles aussi dans leur forme la
plus basique. Les finitions étaient laissées aux soins des futurs habitants ce qui leur a
permis de s’approprier l’organisation et l’esthétique de leur logement. Cet ensemble de
logements à l’esthétique uniforme et industrielle a rapidement laissé place à quatorze
appartements singuliers, chacun empreint des goûts, les personnalités et des habitudes
de leurs habitants.

Au-delà de son aspect économique, le système de serre offre aussi des avantages du
point de vue thermique. Grâce à des moyens relativement simples de pompe à chaleur,
de ventilation et de rideaux thermiques, les habitations sont confortables été comme
hiver avec une faible consommation. Il permet aussi de préserver un certain confort
dans le jardin d’hiver qui selon la saison devient une véritable extension de l’espace

105
Logement avant et après l’appropriation par les habitants

106
intérieur, comme une pièce supplémentaire.

Les + : Ce projet propose des logements sociaux amples et peu coûteux qui offrent à leur
usagers le confort de vastes espaces à l’intérieur comme à l’extérieur. Ils permettent
aussi une forte appropriation du logement qui correspond ainsi bien mieux aux besoins
des usagers. Enfin, il présente une certaine compacité qui permet l’économie de matière
et d’énergie.

Les - : L’appropriation par les habitants demande un véritable investissement financier


de leur part. Et les choix de matériaux (béton, métal et polycarbonate) constituent une
des marques de fabrique des architectes Lacaton & Vassal mais ce ne sont pas les plus
durables.

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108
109
110
3) Ecole Druk White Lotus de Arup Associates

Source : Architecture for Humanity, Design Like You Give a Damn, Thames & Hudson, 2006
Sources iconographiques : https://www.arup.com/projects/druk-white-lotus-school
https://amitlzkpa.wordpress.com/2013/10/02/analysis-of-druk-white-lotus-school/
https://www.e-architect.co.uk/india/druk-white-lotus-school

Projet : Ecole pour 840 élèves et internat de 350 places


Architectes : Arup Associates
Localisation : Shey, Ladakh, Inde
Date : 1992 à 2015
Coût : 2 millions de dollars

Située dans une région isolée de l’Inde, cette école a été conçue pour faciliter l’accès
à l’éducation pour des centaines d’enfants et pour préserver et transmettre la culture
locale aux jeunes générations. Sa localisation reculée demandait également l’usage
de techniques durables permettant l’autonomie de l’école. Au début des années 90, le
douzième Gyalwang Drukpa, chef de la branche Drukpa de l’école Kagyupa du bouddhisme
tibétain, a reconnu la nécessité d’éduquer les enfants de cette région reculée afin
qu’ils soient préparés au monde contemporain. A cette époque, ils ne disposaient que
d’école anciennes, parfois basées dans des monastères, et peu adaptées à ces nouveaux
apprentissages. L’objectif était de créer une école qui saurait répondre aux exigences du
XXI° siècle et conserver l’importante place de la culture bouddhiste.

Le projet est remarquable dans la manière dont il lie technologies modernes et techniques
traditionnelles de construction. En résulte une modernisation appropriée et écologique
de ce type d’architectures. La conception de l’école était soumise à un ensemble de
contraintes exigeantes. Le site était isolé, soumis aux tremblements de terre mais surtout
devait faire face à un climat très hostile. Pendant la moitié de l’année, le site est rendu
inaccessible par la neige et les températures peuvent atteindre les -30°C. Et il n’y a bien
évidemment pas de réseau d’eau ou d’électricité. Il fallut trouver des solutions pour
le chantier comme pour le bâtiment définitif. Ce dernier reçoit quotidiennement 840
élèves de trois à seize ans et 350 d’entre eux sont hébergés sur place. L’école comprend
des salles de classe, une bibliothèque, une salle informatique, un laboratoire, un temple,
des équipements sportifs, une cantine et les logements pour les internes et les employés.
Pour assurer le fonctionnement et le confort de tous ces espaces, il était indispensable de
tirer parti des ressources naturelles car l’école devait fonctionner en totale autonomie.

111
112
L’énergie solaire nécessaire au chauffage de l’école est captée naturellement à l’aide
de murs Trombe faits de granite ou de terre. Une ventilation diffuse la chaleur dans
l’ensemble du bâtiment et peut éventuellement être complétée par du chauffage
électrique. Les nombreux panneaux solaires dont dispose l’établissement servent avant
tout à pomper de l’eau souterraine jusqu’au système d’irrigation qui lui fonctionne
simplement par gravité. L’énergie restante est alors stockée dans des batteries et sert
notamment au fonctionnement des ordinateurs. Le dernier aspect technique important
est la conception des toilettes. N’ayant pas accès à un système d’égout et faisant face
à des conditions climatiques extrêmes, il fallut développer un système autonome et
abordable. L’équipe de conception a donc créé un système ne nécessitant pas d’eau et
équipé d’un système de ventilation solaire préservant un environnement sain.

Enfin, les plans de l’école ont été définis selon la géométrie sacrée du bouddhisme.
Les bâtiments s’inscrivent dans un espace carré, lui-même divisé en neuf carrés
égaux, respectant ainsi l’organisation d’un mandala traditionnel. On y lit également un
Dharmachakra, une roue à huit rayons symbolisant la doctrine bouddhiste. Le tout est
construit principalement en bois et en pierre selon les techniques traditionnelles locales,
malgré le fait qu’une part des matériaux a dû être importé car cette région désertique ne
pouvait pas fournir toutes les ressources nécessaires.

Les + : Ce projet répond aux besoins indispensables d’éducation des enfants ladakhis,
il transmet la culture locale ainsi que des connaissances plus contemporaines à travers
les enseignements dispensés mais aussi en ce qui concerne l’architecture. Le bâtiment
est un exemple dont la population peut s’inspirer pour d’autres projets. Il emploie des
techniques traditionnelles et passives avec des technologies plus récentes utilisées à
bon escient. Enfin l’usage des ressources est optimisé et la majorité des matériaux sont
durables.

Les - : Une bonne part des matériaux a dû être importée, peut-être y en avait-il de plus
économes, comme la terre par exemple, à la manière de la SECMOL School, une autre
école innovante construite dans le Ladakh.

113
Plan de masse de l’école

Modélisation 3D

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115
116
4) Safe(r) House de Harvard et du MIT

Source : Architecture for Humanity, Design Like You Give a Damn, Thames & Hudson, 2006
Sources iconographiques : http://senseable.mit.edu/tsunami-prajnopaya/
https://carloratti.com/project/tsunami-safer-house/

Projet : Unité de logement pouvant résister aux tsunamis et inondations


Architectes : Harvard Graduate School of Design et SENSable City Laboratory of MIT
Localisation : Sri Lanka
Date : 2005
Coût : $1500 par logement

Suite au très violent tsunami du 26 décembre 2004, plus d’un million de personnes ont
été délogées dans le Sud-Est de l’Asie. Face à ce danger récurrent, certains états ont
cherché à prendre des mesures pour protéger ses citoyens. Au Sri Lanka notamment, le
Ministère de la Sécurité Publique a annoncé en janvier 2005 l’interdiction de nouvelles
constructions à moins de 100 mètres du littoral au Sud-Est du pays et à moins de 200
mètres au Nord-Ouest. Cette nouvelle loi a eu un très fort impact social, culturel,
économique et environnemental car elle interdisait le retour des personnes victimes du
tsunami de revenir chez eux et de reconstruire leur logement. L’impossibilité de s’installer
de nouveau près de l’océan les empêcha de retrouver le mode de vie qu’ils connaissaient
auparavant et a fait de leur rétablissement un processus encore plus difficile.

Pour éviter que cela ne se reproduise, des chercheurs d’Harvard et du MIT ont mis au
point un modèle de maison unifamiliale abordable et capable de résister aux tsunamis
et aux inondations. Couramment, les maisons Sri Lankaises sont constituées de quatre
murs en parpaings, une porte et deux fenêtres et un toit de tuile ou de taule. La capacité
de la Safe(r) House à supporter la violence d’un tsunami vient de sa structure. Les murs
sont remplacés par quatre éléments porteurs, en parpaings eux aussi mais en forme de
C et chacun espacés les uns des autres afin de laisser l’eau passer en cas de catastrophe
naturelle. Cette structure rendrait la maison cinq fois plus résistante qu’une maison
classique d’après les concepteurs et leurs outils de modélisation et d’analyse. Le plancher
est aussi légèrement surélevé par rapport au sol afin d’éviter les dégâts que posent
les fréquentes inondations. En temps normal les espaces libres entre les éléments de
structure sont comblés par des parois en bambou ou en tissage, ce qui crée un espace
clos et privé comme celui des maisons traditionnelles mais qui permet aussi une bonne
ventilation adaptée au climat chaud et humide du pays. De plus les parties structurelles

117
118
en forme de C sont modulaires et adaptables aux besoins des familles, elles peuvent
accueillir des rangements, une cuisine ou des sanitaires. Et si la famille le souhaite et
en a les moyens, elle peut ajouter deux éléments structuraux aux quatre initiaux pour
agrandir sa maison et créer une chambre, un atelier, un commerce ou n’importe quel
espace qui lui serait utile.

L’objectif était alors de bâtir mille Safe(r) Houses sur les côtes Est et Sud du pays qui
n’était pour l’instant pas concernées par l’obligation de 100 à 200 mètre de distance du
littoral.

Les + : Ce système présente de nombreux avantages, premièrement il offre une solution


aux dégâts des tsunamis et inondations malheureusement fréquents dans cette région
du monde. Ensuite il est peu coûteux, une Safe(r) House basique de 37m² comprenant
une ou deux chambre, des sanitaires et une cuisine/séjour vaut environ 1500$ ce qui
équivaut au prix d’une maison classique au Sri Lanka. Il use de techniques et de matériaux
simples à mettre en oeuvre et connus par les locaux, certains comme le bambou ont
un faible impact environnemental. D’autre part, sa modularité permet d’adapter le
logement à ses habitants et de la faire évoluer et grandir si besoin, ce qui lui permet
d’être pertinent sur le long terme. Ce système peut aussi être utilisé pour d’autres types
d’usages, il peut tout à fait être adapté à des bâtiments publics et communautaires.
Enfin, il est parfaitement adapté au climat et offre un confort supérieur à ses habitants.

Les - : Encore une fois l’usage du béton dont le matériau principal, le sable, se raréfie et
dont la production cause l’émission d’importante quantité de gaz à effet de serre, n’est
pas idéal mais il est à relativiser car il permet, entre autres, des maisons solides qui
devrait avoir une longue durée de vie et le bâtiment n’est que pour partie fait de béton,
il est complété par des paroies en matériaux naturels.

119
120
121
122
5) Hopi Home de Nathaniel Corum

Source : Architecture for Humanity, Design Like You Give a Damn, Thames & Hudson, 2006
Sources iconographiques : https://www.redfeather.org/
https://greatnonprofits.org/org/red-feather-development-group
https://www.behance.net/gallery/4976337/Straw-Bale-House-2010-NE-Arizona

Projet : Logements destinés au mal logés de la communauté amérindienne


Architectes : Nathaniel Corum
Localisation : Hotevilla, Arizona, USA
Date : 2005
Coût : $45000

Aux Etats-Unis, la situation des populations amérindiennes est difficile sous de nombreux
aspects, l’un d’eux est le logement. Lors de la réalisation du projet exposé ici, un
recensement indiquait qu’un amérindien sur huit vivait dans un logement surpeuplé ou
insalubre, ce qui était trois fois supérieur à la moyenne nationale. Il était estimé qu’entre
90 000 à 350 000 personnes vivaient dans de telles conditions ou bien ne disposaient pas
de logement, et parmi eux, la moitié n’étaient pas encore majeurs.

Le principal obstacle à la construction de logements supplémentaires est, comme


souvent, l’aspect économique. Donc l’objectif était d’une part d’obtenir des aides
financières de la part de l’état, d’associations et de la communauté, et d’autre part, de
développer un type de logements peu coûteux que les membres de la communauté
soient en capacité de bâtir eux-mêmes. Sur les conseils du groupe de recherche BASIC
Initiative de l’Université de Washington, ils optèrent pour une technique relativement
ancienne, celle de la construction en bottes de paille. Cette méthode présente plusieurs
avantages, d’une part, elle est peu chère grâce au coût peu élevé de la matière première.
Ensuite, elle est issue d’une culture voisine spécialisée appartenant à une communauté
Navajo, cela permet de soutenir les communautés amérindiennes et la proximité
réduit encore l’impact environnemental de ce matériau naturel. D’autre part l’inertie
thermique offerte par la paille est particulièrement adaptée au climat parfois très froid
de la région et permet de réduire nettement le coût du chauffage, chaque économie
étant importante pour ces familles en difficulté. Enfin la simplicité de mise en oeuvre
des bottes de pailles qui nécessitent seulement d’être disposées sur des fondations,
empilées puis jointes avec un enduit de stuc, a permis à des bénévoles de réaliser la
construction. Le rôle de l’architecte était principalement d’accompagner la conception

123
124
et la réalisation de quelques logements pour que les communautés puissent ensuite
répliquer le procédé par eux-mêmes.
Une maison complète disposant de deux chambres coûte ainsi environ 45 000 dollars et
peut être bâtie en quatre semaines. Avec cette technique facilement adaptable, divers
projets ont pu être construits, des maisons bien sûr mais aussi un centre d’éducation,
des salles d’étude et une maison à destination de personnes âgées. L’architecte Nathaniel
Corum et l’association Red Feather ont également mis au point un guide simple et
accessible expliquant à tous comment bâtir sa propre maison et comment adapter cette
technique de construction à leurs besoins. L’objectif était de donner aux communautés
amérindiennes l’autonomie suffisante pour résoudre le problème de mal logement car
les aides gouvernementales sont très difficiles à obtenir, ils peuvent ainsi construire par
eux même malgré des moyens financiers très limités.

Les + : Ce projet donne aux personnes les moyens de subvenir à leurs propres besoins
de manière économique et durable. Les techniques enseignées sont faciles à mettre en
place et accessibles à tous. De plus, la paille est un matériau parfaitement adapté à la
situation grâce à ses caractéristiques techniques, son aspect écologique et la dynamique
sociale qu’il permet.

Les - : Les principes de ce projet peuvent inspirer d’autres initiatives similaires mais la
technique devra être adaptée au site, l’usage de la botte de paille si efficace ici ne le sera
pas forcément ailleurs.

125
Plan de rez-de-chaussée d’une des maisons

126
127
Projet à la livraison du chantier puis quelques années plus tard

128
6) Quinta Monroy de Elemental

Source : Architecture for Humanity, Design Like You Give a Damn, Thames & Hudson, 2006
Sources iconographiques : https://www.archdaily.com/10775/quinta-monroy-elemental
http://www.elementalchile.cl/en/

Projet : 93 logements sociaux


Architecte : Alejandro Aravena de Elemental
Localisation : Iquique, Chili
Date : 2003
Coût : $700 000

Depuis une trentaine d’années, une centaine de familles résidaient illégalement sur
un terrain dans le centre d’Iquique, une ville au coeur du désert chilien. Dans le but
d’améliorer les conditions de vie dans ces quartiers autoconstruits, le gouvernement
offrait une aide de 7 500 dollars à chaque ménage. Mais rapporté au coût classique de
construction d’un logement dans ce pays, cela permettait uniquement de bâtir 30m². De
plus, il fallait intégrer au budget l’achat du terrain et son aménagement. Pour permettre
aux familles de conserver leur emplacement et de bénéficier de logements suffisamment
grands, il était nécessaire de trouver des astuces.

Pour commencer, le terrain étant bien situé, son prix était trop fois supérieur à ceux
habituellement consacrés aux logements sociaux. Afin d’être en mesure de financer le
projet, il fallait parvenir à le densifier au maximum. Avec une disposition pavillonnaire
classique le terrain pouvait contenir une trentaine de maisons, avec des logements
mitoyens environ une soixantaine. Le choix des architectes s’est porté sur du logement
intermédiaire : un logement en rez-de-chaussée surplombé par un second logement en
duplex accessible par un escalier privatif. De cette manière, il était possible de bâtir 93
logements sur la parcelle de 5000m². Grâce à cette densité, le budget atteignait presque
700 000 dollars mais il était toujours insuffisant pour construire une maison répondant
aux besoins de chaque famille. La dimension d’un logement familial de classe moyenne
au Chili est d’environ 72m², comme les subventions permettaient de bâtir la moitié de
cette surface, c’est ce qu’ils ont choisi de faire mais en laissant l’espace nécessaire à
l’autoconstruction de l’autre moitié du logement. De cette manière chaque famille
pouvait agrandir sa maison selon ses besoins, quand elle le souhaitait et quand elle en
avait les moyens. Pour permettre l’expansion des logements et que l’ensemble reste
quelque peu ordonné, l’espace à disposition de chaque unité était clairement défini.

129
130
L’espace disponible pour les extensions était situé juste côté du logement initial et
offrait le même volume. Quelques semaines seulement après leur arrivée, les habitants
commençaient déjà à compléter leur logement. La partie initialement construite était
minimaliste car les moyens étaient très restreints mais elle comprenait un espace cuisine
et une salle de bain, car ils sont assez techniques à mettre en place, ainsi qu’une pièce
à vivre et une chambre. Les espaces complémentaires que les habitants pouvaient avoir
besoin de bâtir étaient donc les plus faciles, comme des chambres ou des pièces à vivre
plus grandes.

Si ce projet a vu le jour c’est qu’il devait malheureusement compenser un système


défaillant, mais la manière innovante dont il l’a fait donne accès à des logements mieux
que la moyenne à ses habitants. Certes, l’amélioration de leur maison est à leurs frais
mais ils peuvent ainsi décider la manière dont ce sera fait et s’approprier totalement leur
habitat.

Les + : Quinta Monroy offre une qualité de vie bien supérieure à une centaine de famille
malgré peu de moyens. Son évolutivité permet à chacune de disposer d’un logement
qu’elles peuvent modifier selon leurs besoins et qui leur est donc toujours adaptée. Ce
projet était une véritable réussite et son principe a depuis été reproduit plusieurs fois

Les - : Les budgets étant très limités, certains aspects du projet ne sont pas très
écologiques. Les maisons sont faites de béton et ne tirent pas profit de l’énergie solaire
pourtant abondante dans ce désert, mais cela peut être rectifié par la suite par les
habitants s’ils en ont les moyens.

131
Plans de masse

Plans de rez-de-chaussée

132
Plans R+2

Plans R+1

Élévation

133
134
7) La Vallée du M’Zab

Source : André Ravéreau, Le M’Zab, une leçon d’architecture, Broché, 2003


Sources iconographiques :André Ravéreau, Le M’Zab, une leçon d’architecture, Broché, 2003
https://adamachrati.com/2014/01/16/traditional-homes-in-the-mzab-valley/
https://www.algeriepatriotique.com/2018/03/05/vallee-mzab-architecture-artisanat-traditions/

Projet : Ensemble de ksour situés dans la vallée du M’Zab


Architectes : Architecture vernaculaire, sans architecte
Localisation : Désert Saharien, Algérie
Date : Du XI° siècle à nos jours

Constituée de cinq ksours, ou villages fortifiés, et de deux palmeraies, fondées entre


1012 et 1350, la vallée du M’Zab est remarquable pour son architecture vernaculaire
incroyablement préservée et homogène. Elle est le témoin d’un mode d’habitat et de
techniques de construction qui, parfaitement adaptés au contexte géographique et
culturel, sont encore d’actualité. Ce site classé au patrimoine mondiale de l’UNESCO est
caractérisé par une architecture répondant strictement aux besoins de ses habitants et
refusant toutes formes d’ostentation. Cette conception de l’architecture est le résultat
de deux facteurs clefs : la nature hostile du site et l’importance de la culture religieuse
locale. Tous deux sont présents dans chacun des choix que nécessite une construction.

Avant de s’installer dans la vallée du M’Zab, la population Ibadite qui allait s’y réfugier
possédait déjà une culture musulmane spécifique. Celle-ci, particulièrement marquée
par le respect de la morale, de la modestie et une recherche de l’égalité, explique en
partie l’organisation et l’esthétique des villages. Leur localisation est le second élément
déterminant. Le M’Zab est un plateau rocheux traversé par un oued du même nom.
La présence de ce fleuve rend cette région habitable mais le climat désertique et la
rareté des ressources imposent une architecture très spécifique. Les matériaux de
construction sont ceux que l’on trouve à proximité, de la terre principalement, de la
pierre, des palmes servant de coffrage pour les arcades et un enduit de chaux ou de
plâtre. Ces techniques modestes sont très économes en terme de ressources mais
elles sont aussi extrêmement durables et confortables grâce à leur importante inertie
thermique. De plus, elles respectent la sobriété tant recherchée par les habitants. Pour
ce qui est de la définition et de l’organisation des espaces, elles sont dictées uniquement
par la nécessité. Les bâtiments répondent exclusivement aux besoins des usagers en
respectant les moeurs ainsi que les formes et l’économie de moyens qu’impose le climat.

135
136
Que ce soit une maison familiale ou bien une mosquée, le même principe de simplicité
est respecté, aucune différenciation architecturale n’est souhaitée. Quelques différences
apparaissent tout de même mais elles sont entièrement justifiées par la fonction du lieu.
Les espaces sont dimensionnés à l’échelle de l’être humain et selon son usage. La porte
d’un logement sera adaptée au passage d’une seule personne tandis que celle d’une
mosquée, utilisée par un grand nombre de fidèles, sera élargie au maximum selon la
distance permise par la capacité portante des palmes disponibles. Que ce soit de l’objet
au bâtiment entier, chaque élément n’est que ce qu’il est, il remplit sa fonction et ne
cherche aucunement à faire signal.

La cohérence et l’harmonie que l’on constate dans ces villages s’explique par une
architecture systématiquement définie par les besoins, les ressources, le climat et la
morale. Les techniques constructives développées au cours des siècles ont fait leurs
preuves alors elles sont encore employées. Les besoins de habitants étant satisfaits et le
désir d’ostentation étant effacé par la culture locale, l’architecture vernaculaire demeure
toujours aussi pertinente.

Les + : Une démarche traditionnelle qui permet la transmission et la préservation d’une


culture millénaire. Des techniques en parfait accord avec leur environnement fonctionnant
avec une extrême économie de moyens. Une harmonie et une esthétique dont le succès
auprès du grand public est indéniable. Une manière de penser l’architecture dont on
peut s’inspirer tout en l’adaptant à la localisation du projet.

Les - : Repose sur un mode de vie très modeste que les habitants de pays occidentalisés
ne semblent pas encore prêts à accepter.

137
Élévation et coupe d’un mur type

138
Plans de deux maisons du M’Zab

Coupe de principe sur une maison du M’Zab

139
II - Système d’évaluation des projets

1) Explications

Ce mémoire défend une pratique de l’architecture qui repose sur la notion de nécessité.
Sous cette dénomination se cache un ensemble d’aspects qui participent chacun à la
création d’un projet adapté, économe et engagé. Évoqués tout au long de ce travail,
l’idée était donc de rassembler tous ces éléments dans un tableau afin d’évaluer
l’efficacité de chaque projet et le respect de ces divers principes. Ce tableau peut être
une forme d’aide-mémoire auquel se référer lors de la conception d’un projet afin de
ne pas oublier de traiter certains aspects. Encore une fois, le but n’est pas de suivre
ces éléments à la lettre mais de les adapter avec pertinence à chaque situation. Et bien
entendu, ce tableau permet aussi d’estimer quels aspects du projet sont bénéfiques et
lesquels pourraient être améliorés.

Il existe de multiples méthodes d’évaluation pour déterminer l’impact des projets, les
plus reconnus sont les systèmes LEED (Leadership in Energy and Environmental Design)
provenant des Etats-Unis et BREEAM (Building Research Establishment Environmental
Assessment Method) venant du Royaume-Uni. Ce sont des équivalents au label français
Haute Qualité Environnementale. Ces évaluations sont pertinentes mais assez complexes
et difficiles d’accès. Il existe d’autres manières d’évaluer les projets architecturaux,
bien plus simples et accessibles. Ce sont certaines d’entre-elles qui ont servi de base
au tableau imaginé pour ce mémoire. C’est en particulier le système d’évaluation pour
bâtiments écologiques du collège universitaire de Dublin, lui même inspiré des systèmes
de Malcolm Wells et de la ville de Tadoussac, qui a servi d’appui. La forme du tableau
ainsi que quelques-uns des critères ont été conservés, à ceux-là ont été ajoutés tous
ceux évoqués dans le mémoire. Du fait de l’importance de l’aspect écologique dans
l’architecture défendue dans ce travail, de nombreux critères sont communs aux quatre
tableaux (celui imaginé pour ce travail et les trois tableaux initiaux) mais cela confirme
sans doute la pertinence des aspects de l’architecture évoqués dans ce mémoire.

141
UCD Architecture: Sustainable Building Rating System
Based on the original Well's Checklist and the SBSE Quebec 2009 Checklist. Copyright UCD Energy Research Group 2010

Project:

Degeneration Regeneration
For each credit place a score in the
marking column to the right that best
describes its relative impact, degenerative
or regenerative.

-100 always
-75 usually
-50 sometimes
-25 a bit
0 balances
25 a bit
50 sometimes
75 usually
100 always

Credit no.
Category Result
1 A Planetary Exemplar a bad example for world architecture a good example for world architecture 0
2 Harmony differentiates man-made and natural conflates man-made and natural 0
3 Ecological Footprint doesn't care about its impact cares about its impact 0
Life-cycle ignores the bigger picture considers the bigger picture

planet
4 0
5 Air Quality pollutes air cleans air 0
2) Système de University College Dublin

6 Water Quality pollutes water cleans water 0


7 Rainwater wastes rainwater harvests rainwater 0
8 Site Condition is built on a greenfield is built on a brownfield 0
9 Waste dumps wastes unused uses wastes as resources 0
10 Site Density decreases density increases density 0
11 Transportation promotes fuel-powered transportation promotes pedestrian and transit access 0
12 Microcliamte intensifies local weather moderates local weather 0
Proximity is a bad neighbour is a good neighbour 0

site
13
14 Building Formlarge volume to surface area ratio (sprawling) small volume to surface area ratio (compact) 0
15 Natural Light excludes natural light uses natural light effectively 0
16 Passive Energy uses mechanical heating and cooling uses passive heating and cooling effectively 0
17 Energy Performance is unconcerned with energy performance monitors and improves energy performance 0
18 Human Comfort produces human discomfort enhances human comfort 0
19 Indoor Air Quality pollutes indoor air enhances indoor air quality 0
Reusability & Recyclability very little is reusable/recyclable a lot is reusable/recyclable 0

building
20

Negative score Positive score


0 0 Total Score = 0
(Max: -2000) (Max: 2000) Min allowed = 1250

143
3) Système de Malcolm Wells

  


 

   
 
    
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145

  

     


 
 
 
 
  
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147

   
     
  
  
   

        

     


           
 

     
 
      
     
     
     
   
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149
      

            

   
     


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          
 

  

Æsthetic judgement constitutes the quintessential level of human consciousness. . . . To be genuinely effective, a
building must conform to æsthetic as well as physiological standards of performance.
 ­  € ‚ƒ„

 Gentle Architecture   …


† ‚‡ˆ‰  
    

151
4) Système d’évaluation de Tadoussac au Québec

Regeneration-Based Checklist for Carbon-Neutral, Zero Net Energy


Design and Construction
© SBSE @ Quebec City 2009
Project:
degeneration sustainability regeneration

-50 sometimes

50 sometimes
-100 always

100 always
-75 usually

0 balances

75 usually
-25 a bit

25 a bit
destroys the planet regenerates the planet
consumes energy disproportionately consumes energy equitably
serves few serves many
differentiates man-made and natural conflates man-made and natural
imports all its energy exports energy from site
planet

emits carbon sequesters carbon


pollutes air cleans air
pollutes water cleans water
wastes rainwater harvests rainwater
is built on a greenfield is built on a brownfield
consumes food produces food
destroys rich soil creates rich soil
dumps wastes unused uses wastes as resources
destroys wildlife habitat provides wildlife habitat
lacks site integration is integral to the site
decreases density increases density
promotes fuel-powered transportation promotes pedestrian and transit access
creates uncomfortable micro-climates creates comfortable micro-climates
site

ignores building size issues optimizes building size


excludes natural light uses natural light effectively
uses mechanical heating and cooling uses passive heating and cooling effectively
is unconcerned with performance monitors and improves performance
discourages user control of systems encourages user control of systems
produces human discomfort enhances human comfort
uses inefficient equipment uses highly efficient equipment
uses non-renewable fuel-powered circulation uses benignly powered circulation
pollutes indoor air enhances indoor air quality
needs cleaning and repair maintains itself
uses high-carbon materials uses carbon-sequestering materials
is designed for demolition is designed for disassembly
building

uses materials wastefully uses materials carefully


cannot be recycled or reused can be recycled or reused
serves as an icon for the apocalypse serves as an icon for regeneration
discourages community interaction encourages community interaction
is socially and ecologically exclusive is socially and ecologically inclusive
culture

is a bad neighbor is a good neighbor


is crassly ugly is sublimely beautiful

negative score positive score


3700 possible 3700 possible

final score:

153
Architectures du nécessaire : Système d'évaluation
Basé sur la check-list de University College Dublin Energy Research Group de 2010 "UCD Architecture: Sustainable Building Rating System"

Projet :

Dommageable Bénéfique
Pour chaque critère, sélectionner la colonne qui
correspond le mieux à l'impact du projet, qu'il soit
bénéfique ou dommageable

-100 toujours
-75 souvent
-50 parfois
-25 un peu
0 neutre
25 un peu
50 parfois
75 souvent
100 toujours
Catégorie Résultat
1 Un exemple planétaire un mauvais exemple pour l'architecture mondiale un bon exemple pour l'architecture mondiale 0
2 Empreinte écologique ne se soucie pas de son impact limite au maximum son impact 0
3 Harmonie est au service de l'humain au détriment de la nature permet la cohabitation humaine avec la nature 0
4 Implications globales ne pense qu'aux effets à court terme s'inscrit dans une vison à long terme 0
5 Impact social ne profite qu'à quelques de personnes est bénéfique pour de nombreuses personnes 0
Démocratisation trop coûteux et complexe pour être universel propose des solutions abordables et faciles à reproduire

Planète
6 0
7 Etat du site est construit sur un terrain naturel est construit sur une friche 0
8 Dimension du site s'étend sur une surface plus grande que nécessaire optimise la surface occupée 0
9 Densité réduit la densité augmente la densité 0
10 Ressources locales importe les diverses ressources emploie les ressources locales 0
11 Qualité de l'air pollue l'air nettoie l'air 0
12 Qualité de l'eau pollue l'eau nettoie l'eau 0
13 Eau de pluie gaspille l'eau de pluie récolte l'eau de pluie 0
14 Déchets ne valorise pas les déchets utilise les déchets comme une ressource 0
15 Transports encourage l'usage de véhicules individuels encourage les déplacements doux et collectifs 0
16 Microclimat intensifie le climat local modère le climat local 0
17 Proximité est un mauvais voisin est un bon voisin 0

18 Dimensions du bâtiment est plus grand que nécessaire optimise la dimension du bâtiment 0
19 Forme du bâtiment est un volume dispersé est un volume compact 0
5) Système adapté à l’architecture du nécessaire

20 Choix des matériaux utilise des matériaux polluants utilise des matériaux durables 0
21 Usage des matériaux gaspille les matériaux utilise les matériaux avec parcimonie 0
22 Choix des techniques emploie des techniques dépencières en ressources emploie des techniques économes en ressources 0
23 Lumière naturelle n'exploite pas la lumière naturelle bon usage de la lumière naturelle 0
24 Energies passives températures régulées mécaniquement températures régulées de manière passive 0
25 Performances énergétiques ignore ses performances énergétiques surveille et améliore ses performances énergétiques 0
26 Gestion et entretient gestion trop complexe pour les usagers facilite une gestion efficace par les usagers 0
27 Qualité de l'air intérieur pollue l'air intérieur améliore la qualité de l'air intérieur 0
Réutilisable et recyclable difficilement réutilisable ou recyclable facilement réutilisable ou recyclable 0

Bâtiment
28
29 Problématiques locales répond uniquement aux besoins du propriétaire participe à la résolution de problématiques locales 0
30 Intégration s'intègre mal au site et à sa culture est adapté au site et à la culture locale 0
31 Patrimoine ignore la préservation du patrimoine encourage la préservation et la transmission du patrimoine 0
32 Confort d'usage ignore les besoins et le confort des usagers répond aux besoins améliore le confort des usagers 0
33 Communauté renforce l'individualisme encourage les interactions sociales 0
34 Partage incite à la privatisation des espaces et des biens permet la mise en commun d'espaces et de biens 0
35 Santé entrave la santé physique et mentale des usagers encourage la santé physique et mentale des usagers 0
Esthétique néglige son esthétique présente une qualité esthétique globale 0

Société
36

Points négatifs Points positifs


0 0 Score total = 0
(Max: -3700) (Max: 3700)

155
Architectures du nécessaire : Système d'évaluation
Basé sur la check-list de University College Dublin Energy Research Group de 2010 "UCD Architecture: Sustainable Building Rating System"

Projet : TEN Bangkok de Case Studio

Dommageable Bénéfique
Pour chaque critère, sélectionner la colonne qui
correspond le mieux à l'impact du projet, qu'il soit
bénéfique ou dommageable

-100 toujours
-75 souvent
-50 parfois
-25 un peu
0 neutre
25 un peu
50 parfois
75 souvent
100 toujours
Catégorie Résultat
1 Un exemple planétaire un mauvais exemple pour l'architecture mondiale 1 un bon exemple pour l'architecture mondiale 50
2 Empreinte écologique ne se soucie pas de son impact 1 limite au maximum son impact 25
3 Harmonie est au service de l'humain au détriment de la nature 1 permet la cohabitation humaine avec la nature -25
4 Implications globales ne pense qu'aux effets à court terme 1 s'inscrit dans une vison à long terme 25
5 Impact social ne profite qu'à quelques de personnes 1 est bénéfique pour de nombreuses personnes 25
Démocratisation trop coûteux et complexe pour être universel 1 propose des solutions abordables et faciles à reproduire

Planète
6 25
7 Etat du site est construit sur un terrain naturel 1 est construit sur une friche -100
8 Dimension du site s'étend sur une surface plus grande que nécessaire 1 optimise la surface occupée 100
9 Densité réduit la densité 1 augmente la densité 75
10 Ressources locales importe les diverses ressources 1 emploie les ressources locales -25
11 Qualité de l'air pollue l'air 1 nettoie l'air -25
12 Qualité de l'eau pollue l'eau 1 nettoie l'eau -25
13 Eau de pluie gaspille l'eau de pluie 1 récolte l'eau de pluie -100
14 Déchets ne valorise pas les déchets 1 utilise les déchets comme une ressource -100
15 Transports encourage l'usage de véhicules individuels 1 encourage les déplacements doux et collectifs -100
16 Microclimat intensifie le climat local 1 modère le climat local 25
17 Proximité est un mauvais voisin 1 est un bon voisin 0
6) Evaluation de TEN Bangkok de Case Studio

18 Dimensions du bâtiment est plus grand que nécessaire 1 optimise la dimension du bâtiment 100
19 Forme du bâtiment est un volume dispersé 1 est un volume compact 100
20 Choix des matériaux utilise des matériaux polluants 1 utilise des matériaux durables -75
21 Usage des matériaux gaspille les matériaux 1 utilise les matériaux avec parcimonie 100
22 Choix des techniques emploie des techniques dépencières en ressources 1 emploie des techniques économes en ressources -25
23 Lumière naturelle n'exploite pas la lumière naturelle 1 bon usage de la lumière naturelle 100
24 Energies passives températures régulées mécaniquement 1 températures régulées de manière passive 100
25 Performances énergétiques ignore ses performances énergétiques 1 surveille et améliore ses performances énergétiques 50
26 Gestion et entretient gestion trop complexe pour les usagers 1 facilite une gestion efficace par les usagers 100
27 Qualité de l'air intérieur pollue l'air intérieur 1 améliore la qualité de l'air intérieur 100
Réutilisable et recyclable difficilement réutilisable ou recyclable 1 facilement réutilisable ou recyclable -50

Bâtiment
28
29 Problématiques locales répond uniquement aux besoins du propriétaire 1 participe à la résolution de problématiques locales 50
30 Intégration s'intègre mal au site et à sa culture 1 est adapté au site et à la culture locale 75
31 Patrimoine ignore la préservation du patrimoine 1 encourage la préservation et la transmission du patrimoine 0
32 Confort d'usage ignore les besoins et le confort des usagers 1 répond aux besoins améliore le confort des usagers 100
33 Communauté renforce l'individualisme 1 encourage les interactions sociales 100
34 Partage incite à la privatisation des espaces et des biens 1 permet la mise en commun d'espaces et de biens 100
35 Santé entrave la santé physique et mentale des usagers 1 encourage la santé physique et mentale des usagers 100
Esthétique néglige son esthétique 1 présente une qualité esthétique globale 100

Société
36

Points négatifs Points positifs


-650 1100 Score total = 450
(Max: -3700) (Max: 3700)

157
Architectures du nécessaire : Système d'évaluation
Basé sur la check-list de University College Dublin Energy Research Group de 2010 "UCD Architecture: Sustainable Building Rating System"

Projet : Cité Manifeste Lacaton & Vassal

Dommageable Bénéfique
Pour chaque critère, sélectionner la colonne qui
correspond le mieux à l'impact du projet, qu'il soit
bénéfique ou dommageable

-100 toujours
-75 souvent
-50 parfois
-25 un peu
0 neutre
25 un peu
50 parfois
75 souvent
100 toujours
Catégorie Résultat
1 Un exemple planétaire un mauvais exemple pour l'architecture mondiale 1 un bon exemple pour l'architecture mondiale 25
2 Empreinte écologique ne se soucie pas de son impact 1 limite au maximum son impact 25
3 Harmonie est au service de l'humain au détriment de la nature 1 permet la cohabitation humaine avec la nature 25
4 Implications globales ne pense qu'aux effets à court terme 1 s'inscrit dans une vison à long terme -25
5 Impact social ne profite qu'à quelques de personnes 1 est bénéfique pour de nombreuses personnes 25
Démocratisation trop coûteux et complexe pour être universel 1 propose des solutions abordables et faciles à reproduire

Planète
6 50
7 Etat du site est construit sur un terrain naturel 1 est construit sur une friche 100
8 Dimension du site s'étend sur une surface plus grande que nécessaire 1 optimise la surface occupée 25
9 Densité réduit la densité 1 augmente la densité 50
10 Ressources locales importe les diverses ressources 1 emploie les ressources locales -100
11 Qualité de l'air pollue l'air 1 nettoie l'air -75
12 Qualité de l'eau pollue l'eau 1 nettoie l'eau -75
13 Eau de pluie gaspille l'eau de pluie 1 récolte l'eau de pluie -100
14 Déchets ne valorise pas les déchets 1 utilise les déchets comme une ressource -100
15 Transports encourage l'usage de véhicules individuels 1 encourage les déplacements doux et collectifs -75
16 Microclimat intensifie le climat local 1 modère le climat local 25
17 Proximité est un mauvais voisin 1 est un bon voisin 100

18 Dimensions du bâtiment est plus grand que nécessaire 1 optimise la dimension du bâtiment 75
19 Forme du bâtiment est un volume dispersé 1 est un volume compact 100
20 Choix des matériaux utilise des matériaux polluants 1 utilise des matériaux durables -100
21 Usage des matériaux gaspille les matériaux 1 utilise les matériaux avec parcimonie 100
22 Choix des techniques emploie des techniques dépencières en ressources 1 emploie des techniques économes en ressources -50
7) Evaluation de la Cité Manifeste de Lacaton & Vassal

23 Lumière naturelle n'exploite pas la lumière naturelle 1 bon usage de la lumière naturelle 100
24 Energies passives températures régulées mécaniquement 1 températures régulées de manière passive 75
25 Performances énergétiques ignore ses performances énergétiques 1 surveille et améliore ses performances énergétiques 100
26 Gestion et entretient gestion trop complexe pour les usagers 1 facilite une gestion efficace par les usagers 100
27 Qualité de l'air intérieur pollue l'air intérieur 1 améliore la qualité de l'air intérieur 100
Réutilisable et recyclable difficilement réutilisable ou recyclable 1 facilement réutilisable ou recyclable -75

Bâtiment
28
29 Problématiques locales répond uniquement aux besoins du propriétaire 1 participe à la résolution de problématiques locales 75
30 Intégration s'intègre mal au site et à sa culture 1 est adapté au site et à la culture locale 100
31 Patrimoine ignore la préservation du patrimoine 1 encourage la préservation et la transmission du patrimoine 25
32 Confort d'usage ignore les besoins et le confort des usagers 1 répond aux besoins améliore le confort des usagers 100
33 Communauté renforce l'individualisme 1 encourage les interactions sociales 50
34 Partage incite à la privatisation des espaces et des biens 1 permet la mise en commun d'espaces et de biens -75
35 Santé entrave la santé physique et mentale des usagers 1 encourage la santé physique et mentale des usagers 75
Esthétique néglige son esthétique 1 présente une qualité esthétique globale 75

Société
36

Points négatifs Points positifs


-775 1250 Score total = 425
(Max: -3700) (Max: 3700)

159
Architectures du nécessaire : Système d'évaluation
Basé sur la check-list de University College Dublin Energy Research Group de 2010 "UCD Architecture: Sustainable Building Rating System"

Projet : Druk White Lotus de Arup Associates

Dommageable Bénéfique
Pour chaque critère, sélectionner la colonne qui
correspond le mieux à l'impact du projet, qu'il soit
bénéfique ou dommageable

-100 toujours
-75 souvent
-50 parfois
-25 un peu
0 neutre
25 un peu
50 parfois
75 souvent
100 toujours
Catégorie Résultat
1 Un exemple planétaire un mauvais exemple pour l'architecture mondiale 1 un bon exemple pour l'architecture mondiale 75
2 Empreinte écologique ne se soucie pas de son impact 1 limite au maximum son impact 100
3 Harmonie est au service de l'humain au détriment de la nature 1 permet la cohabitation humaine avec la nature 100
4 Implications globales ne pense qu'aux effets à court terme 1 s'inscrit dans une vison à long terme 100
5 Impact social ne profite qu'à quelques de personnes 1 est bénéfique pour de nombreuses personnes 100
Démocratisation trop coûteux et complexe pour être universel 1 propose des solutions abordables et faciles à reproduire

Planète
6 50
7 Etat du site est construit sur un terrain naturel 1 est construit sur une friche -25
8 Dimension du site s'étend sur une surface plus grande que nécessaire 1 optimise la surface occupée 50
9 Densité réduit la densité 1 augmente la densité 50
10 Ressources locales importe les diverses ressources 1 emploie les ressources locales -75
11 Qualité de l'air pollue l'air 1 nettoie l'air -25
12 Qualité de l'eau pollue l'eau 1 nettoie l'eau 50
13 Eau de pluie gaspille l'eau de pluie 1 récolte l'eau de pluie 100
14 Déchets ne valorise pas les déchets 1 utilise les déchets comme une ressource 25
15 Transports encourage l'usage de véhicules individuels 1 encourage les déplacements doux et collectifs 25
16 Microclimat intensifie le climat local 1 modère le climat local 0
17 Proximité est un mauvais voisin 1 est un bon voisin 0

18 Dimensions du bâtiment est plus grand que nécessaire 1 optimise la dimension du bâtiment 75
19 Forme du bâtiment est un volume dispersé 1 est un volume compact -50
20 Choix des matériaux utilise des matériaux polluants 1 utilise des matériaux durables 50
21 Usage des matériaux gaspille les matériaux 1 utilise les matériaux avec parcimonie 100
22 Choix des techniques emploie des techniques dépencières en ressources 1 emploie des techniques économes en ressources 100
23 Lumière naturelle n'exploite pas la lumière naturelle 1 bon usage de la lumière naturelle 100
24 Energies passives températures régulées mécaniquement 1 températures régulées de manière passive 100
25 Performances énergétiques ignore ses performances énergétiques 1 surveille et améliore ses performances énergétiques 100
26 Gestion et entretient gestion trop complexe pour les usagers 1 facilite une gestion efficace par les usagers 100
8) Evaluation de l’école Druk White Lotus de Arup Associates

27 Qualité de l'air intérieur pollue l'air intérieur 1 améliore la qualité de l'air intérieur 100
Réutilisable et recyclable difficilement réutilisable ou recyclable 1 facilement réutilisable ou recyclable 50

Bâtiment
28
29 Problématiques locales répond uniquement aux besoins du propriétaire 1 participe à la résolution de problématiques locales 100
30 Intégration s'intègre mal au site et à sa culture 1 est adapté au site et à la culture locale 100
31 Patrimoine ignore la préservation du patrimoine 1 encourage la préservation et la transmission du patrimoine 100
32 Confort d'usage ignore les besoins et le confort des usagers 1 répond aux besoins améliore le confort des usagers 100
33 Communauté renforce l'individualisme 1 encourage les interactions sociales 100
34 Partage incite à la privatisation des espaces et des biens 1 permet la mise en commun d'espaces et de biens 75
35 Santé entrave la santé physique et mentale des usagers 1 encourage la santé physique et mentale des usagers 100
Esthétique néglige son esthétique 1 présente une qualité esthétique globale 100

Société
36

Points négatifs Points positifs


-175 1700 Score total = 1525
(Max: -3700) (Max: 3700)

161
Architectures du nécessaire : Système d'évaluation
Basé sur la check-list de University College Dublin Energy Research Group de 2010 "UCD Architecture: Sustainable Building Rating System"

Projet : Safe(r) House de Harvard et du MIT

Dommageable Bénéfique
Pour chaque critère, sélectionner la colonne qui
correspond le mieux à l'impact du projet, qu'il soit
bénéfique ou dommageable

-100 toujours
-75 souvent
-50 parfois
-25 un peu
0 neutre
25 un peu
50 parfois
75 souvent
100 toujours
Catégorie Résultat
1 Un exemple planétaire un mauvais exemple pour l'architecture mondiale 1 un bon exemple pour l'architecture mondiale 75
2 Empreinte écologique ne se soucie pas de son impact 1 limite au maximum son impact 75
3 Harmonie est au service de l'humain au détriment de la nature 1 permet la cohabitation humaine avec la nature 50
4 Implications globales ne pense qu'aux effets à court terme 1 s'inscrit dans une vison à long terme 100
5 Impact social ne profite qu'à quelques de personnes 1 est bénéfique pour de nombreuses personnes 100
Démocratisation trop coûteux et complexe pour être universel 1 propose des solutions abordables et faciles à reproduire

Planète
6 100
7 Etat du site est construit sur un terrain naturel 1 est construit sur une friche 0
8 Dimension du site s'étend sur une surface plus grande que nécessaire 1 optimise la surface occupée 100
9 Densité réduit la densité 1 augmente la densité 0
10 Ressources locales importe les diverses ressources 1 emploie les ressources locales -25
11 Qualité de l'air pollue l'air 1 nettoie l'air 50
12 Qualité de l'eau pollue l'eau 1 nettoie l'eau 50
13 Eau de pluie gaspille l'eau de pluie 1 récolte l'eau de pluie -100
14 Déchets ne valorise pas les déchets 1 utilise les déchets comme une ressource -25
15 Transports encourage l'usage de véhicules individuels 1 encourage les déplacements doux et collectifs 0
16 Microclimat intensifie le climat local 1 modère le climat local 100
17 Proximité est un mauvais voisin 1 est un bon voisin 0

18 Dimensions du bâtiment est plus grand que nécessaire 1 optimise la dimension du bâtiment 100
19 Forme du bâtiment est un volume dispersé 1 est un volume compact 100
20 Choix des matériaux utilise des matériaux polluants 1 utilise des matériaux durables 50
21 Usage des matériaux gaspille les matériaux 1 utilise les matériaux avec parcimonie 100
9) Evaluation de Safe(r) House de Harvard et du MIT

22 Choix des techniques emploie des techniques dépencières en ressources 1 emploie des techniques économes en ressources 50
23 Lumière naturelle n'exploite pas la lumière naturelle 1 bon usage de la lumière naturelle 100
24 Energies passives températures régulées mécaniquement 1 températures régulées de manière passive 100
25 Performances énergétiques ignore ses performances énergétiques 1 surveille et améliore ses performances énergétiques 100
26 Gestion et entretient gestion trop complexe pour les usagers 1 facilite une gestion efficace par les usagers 100
27 Qualité de l'air intérieur pollue l'air intérieur 1 améliore la qualité de l'air intérieur 100
Réutilisable et recyclable difficilement réutilisable ou recyclable 1 facilement réutilisable ou recyclable 50

Bâtiment
28
29 Problématiques locales répond uniquement aux besoins du propriétaire 1 participe à la résolution de problématiques locales 100
30 Intégration s'intègre mal au site et à sa culture 1 est adapté au site et à la culture locale 100
31 Patrimoine ignore la préservation du patrimoine 1 encourage la préservation et la transmission du patrimoine 75
32 Confort d'usage ignore les besoins et le confort des usagers 1 répond aux besoins améliore le confort des usagers 100
33 Communauté renforce l'individualisme 1 encourage les interactions sociales 50
34 Partage incite à la privatisation des espaces et des biens 1 permet la mise en commun d'espaces et de biens -100
35 Santé entrave la santé physique et mentale des usagers 1 encourage la santé physique et mentale des usagers 75
Esthétique néglige son esthétique 1 présente une qualité esthétique globale 75

Société
36

Points négatifs Points positifs


-150 1750 Score total = 1600
(Max: -3700) (Max: 3700)

163
Architectures du nécessaire : Système d'évaluation
Basé sur la check-list de University College Dublin Energy Research Group de 2010 "UCD Architecture: Sustainable Building Rating System"

Projet : Hopi Home de Nathaniel Corum

Dommageable Bénéfique
Pour chaque critère, sélectionner la colonne qui
correspond le mieux à l'impact du projet, qu'il soit
bénéfique ou dommageable

-100 toujours
-75 souvent
-50 parfois
-25 un peu
0 neutre
25 un peu
50 parfois
75 souvent
100 toujours
Catégorie Résultat
1 Un exemple planétaire un mauvais exemple pour l'architecture mondiale 1 un bon exemple pour l'architecture mondiale 75
2 Empreinte écologique ne se soucie pas de son impact 1 limite au maximum son impact 100
3 Harmonie est au service de l'humain au détriment de la nature 1 permet la cohabitation humaine avec la nature 50
4 Implications globales ne pense qu'aux effets à court terme 1 s'inscrit dans une vison à long terme 100
5 Impact social ne profite qu'à quelques de personnes 1 est bénéfique pour de nombreuses personnes 100
Démocratisation trop coûteux et complexe pour être universel 1 propose des solutions abordables et faciles à reproduire

Planète
6 100
7 Etat du site est construit sur un terrain naturel 1 est construit sur une friche 0
8 Dimension du site s'étend sur une surface plus grande que nécessaire 1 optimise la surface occupée 100
9 Densité réduit la densité 1 augmente la densité 50
10 Ressources locales importe les diverses ressources 1 emploie les ressources locales 75
11 Qualité de l'air pollue l'air 1 nettoie l'air -25
12 Qualité de l'eau pollue l'eau 1 nettoie l'eau 0
13 Eau de pluie gaspille l'eau de pluie 1 récolte l'eau de pluie -100
14 Déchets ne valorise pas les déchets 1 utilise les déchets comme une ressource 25
15 Transports encourage l'usage de véhicules individuels 1 encourage les déplacements doux et collectifs 0
16 Microclimat intensifie le climat local 1 modère le climat local 0
17 Proximité est un mauvais voisin 1 est un bon voisin 50

18 Dimensions du bâtiment est plus grand que nécessaire 1 optimise la dimension du bâtiment 100
19 Forme du bâtiment est un volume dispersé 1 est un volume compact 100
20 Choix des matériaux utilise des matériaux polluants 1 utilise des matériaux durables 75
10) Evaluation de Hopi Home de Nathaniel Corum

21 Usage des matériaux gaspille les matériaux 1 utilise les matériaux avec parcimonie 100
22 Choix des techniques emploie des techniques dépencières en ressources 1 emploie des techniques économes en ressources 75
23 Lumière naturelle n'exploite pas la lumière naturelle 1 bon usage de la lumière naturelle 75
24 Energies passives températures régulées mécaniquement 1 températures régulées de manière passive 75
25 Performances énergétiques ignore ses performances énergétiques 1 surveille et améliore ses performances énergétiques 75
26 Gestion et entretient gestion trop complexe pour les usagers 1 facilite une gestion efficace par les usagers 100
27 Qualité de l'air intérieur pollue l'air intérieur 1 améliore la qualité de l'air intérieur 100
Réutilisable et recyclable difficilement réutilisable ou recyclable 1 facilement réutilisable ou recyclable 75

Bâtiment
28
29 Problématiques locales répond uniquement aux besoins du propriétaire 1 participe à la résolution de problématiques locales 100
30 Intégration s'intègre mal au site et à sa culture 1 est adapté au site et à la culture locale 100
31 Patrimoine ignore la préservation du patrimoine 1 encourage la préservation et la transmission du patrimoine 75
32 Confort d'usage ignore les besoins et le confort des usagers 1 répond aux besoins améliore le confort des usagers 100
33 Communauté renforce l'individualisme 1 encourage les interactions sociales 100
34 Partage incite à la privatisation des espaces et des biens 1 permet la mise en commun d'espaces et de biens 25
35 Santé entrave la santé physique et mentale des usagers 1 encourage la santé physique et mentale des usagers 100
Esthétique néglige son esthétique 1 présente une qualité esthétique globale 75

Société
36

Points négatifs Points positifs


-125 1775 Score total = 1650
(Max: -3700) (Max: 3700)

165
Architectures du nécessaire : Système d'évaluation
Basé sur la check-list de University College Dublin Energy Research Group de 2010 "UCD Architecture: Sustainable Building Rating System"

Projet : Quinta Monroy de Elemental

Dommageable Bénéfique
Pour chaque critère, sélectionner la colonne qui
correspond le mieux à l'impact du projet, qu'il soit
bénéfique ou dommageable

-100 toujours
-75 souvent
-50 parfois
-25 un peu
0 neutre
25 un peu
50 parfois
75 souvent
100 toujours
Catégorie Résultat
1 Un exemple planétaire un mauvais exemple pour l'architecture mondiale 1 un bon exemple pour l'architecture mondiale 75
2 Empreinte écologique ne se soucie pas de son impact 1 limite au maximum son impact 50
3 Harmonie est au service de l'humain au détriment de la nature 1 permet la cohabitation humaine avec la nature 25
4 Implications globales ne pense qu'aux effets à court terme 1 s'inscrit dans une vison à long terme 75
5 Impact social ne profite qu'à quelques de personnes 1 est bénéfique pour de nombreuses personnes 100
Démocratisation trop coûteux et complexe pour être universel 1 propose des solutions abordables et faciles à reproduire

Planète
6 100
7 Etat du site est construit sur un terrain naturel 1 est construit sur une friche 100
8 Dimension du site s'étend sur une surface plus grande que nécessaire 1 optimise la surface occupée 100
9 Densité réduit la densité 1 augmente la densité 100
10 Ressources locales importe les diverses ressources 1 emploie les ressources locales -75
11 Qualité de l'air pollue l'air 1 nettoie l'air -75
12 Qualité de l'eau pollue l'eau 1 nettoie l'eau -75
13 Eau de pluie gaspille l'eau de pluie 1 récolte l'eau de pluie -100
14 Déchets ne valorise pas les déchets 1 utilise les déchets comme une ressource -75
15 Transports encourage l'usage de véhicules individuels 1 encourage les déplacements doux et collectifs 50
16 Microclimat intensifie le climat local 1 modère le climat local 25
17 Proximité est un mauvais voisin 1 est un bon voisin 100

18 Dimensions du bâtiment est plus grand que nécessaire 1 optimise la dimension du bâtiment 100
19 Forme du bâtiment est un volume dispersé 1 est un volume compact
11) Evaluation de Quinta Monroy de Elemental

100
20 Choix des matériaux utilise des matériaux polluants 1 utilise des matériaux durables -75
21 Usage des matériaux gaspille les matériaux 1 utilise les matériaux avec parcimonie 100
22 Choix des techniques emploie des techniques dépencières en ressources 1 emploie des techniques économes en ressources -25
23 Lumière naturelle n'exploite pas la lumière naturelle 1 bon usage de la lumière naturelle 75
24 Energies passives températures régulées mécaniquement 1 températures régulées de manière passive 25
25 Performances énergétiques ignore ses performances énergétiques 1 surveille et améliore ses performances énergétiques 25
26 Gestion et entretient gestion trop complexe pour les usagers 1 facilite une gestion efficace par les usagers 100
27 Qualité de l'air intérieur pollue l'air intérieur 1 améliore la qualité de l'air intérieur 25
Réutilisable et recyclable difficilement réutilisable ou recyclable 1 facilement réutilisable ou recyclable -25

Bâtiment
28
29 Problématiques locales répond uniquement aux besoins du propriétaire 1 participe à la résolution de problématiques locales 100
30 Intégration s'intègre mal au site et à sa culture 1 est adapté au site et à la culture locale 100
31 Patrimoine ignore la préservation du patrimoine 1 encourage la préservation et la transmission du patrimoine 75
32 Confort d'usage ignore les besoins et le confort des usagers 1 répond aux besoins améliore le confort des usagers 100
33 Communauté renforce l'individualisme 1 encourage les interactions sociales 100
34 Partage incite à la privatisation des espaces et des biens 1 permet la mise en commun d'espaces et de biens 75
35 Santé entrave la santé physique et mentale des usagers 1 encourage la santé physique et mentale des usagers 75
Esthétique néglige son esthétique 1 présente une qualité esthétique globale 75

Société
36

Points négatifs Points positifs


-525 1450 Score total = 925
(Max: -3700) (Max: 3700)

167
Architectures du nécessaire : Système d'évaluation
Basé sur la check-list de University College Dublin Energy Research Group de 2010 "UCD Architecture: Sustainable Building Rating System"

Projet : Vallée du M'Zab

Dommageable Bénéfique
Pour chaque critère, sélectionner la colonne qui
correspond le mieux à l'impact du projet, qu'il soit
bénéfique ou dommageable

-100 toujours
-75 souvent
-50 parfois
-25 un peu
0 neutre
25 un peu
50 parfois
75 souvent
100 toujours
Catégorie Résultat
1 Un exemple planétaire un mauvais exemple pour l'architecture mondiale 1 un bon exemple pour l'architecture mondiale 50
2 Empreinte écologique ne se soucie pas de son impact 1 limite au maximum son impact 100
3 Harmonie est au service de l'humain au détriment de la nature 1 permet la cohabitation humaine avec la nature 100
4 Implications globales ne pense qu'aux effets à court terme 1 s'inscrit dans une vison à long terme 100
5 Impact social ne profite qu'à quelques de personnes 1 est bénéfique pour de nombreuses personnes 50
Démocratisation trop coûteux et complexe pour être universel 1 propose des solutions abordables et faciles à reproduire

Planète
6 75
7 Etat du site est construit sur un terrain naturel 1 est construit sur une friche 50
8 Dimension du site s'étend sur une surface plus grande que nécessaire 1 optimise la surface occupée 100
9 Densité réduit la densité 1 augmente la densité 50
10 Ressources locales importe les diverses ressources 1 emploie les ressources locales 100
11 Qualité de l'air pollue l'air 1 nettoie l'air 50
12 Qualité de l'eau pollue l'eau 1 nettoie l'eau 50
13 Eau de pluie gaspille l'eau de pluie 1 récolte l'eau de pluie 100
12) Evaluation de La Vallée du M’Zab

14 Déchets ne valorise pas les déchets 1 utilise les déchets comme une ressource 50
15 Transports encourage l'usage de véhicules individuels 1 encourage les déplacements doux et collectifs 100
16 Microclimat intensifie le climat local 1 modère le climat local 100
17 Proximité est un mauvais voisin 1 est un bon voisin 100

18 Dimensions du bâtiment est plus grand que nécessaire 1 optimise la dimension du bâtiment 100
19 Forme du bâtiment est un volume dispersé 1 est un volume compact 100
20 Choix des matériaux utilise des matériaux polluants 1 utilise des matériaux durables 100
21 Usage des matériaux gaspille les matériaux 1 utilise les matériaux avec parcimonie 100
22 Choix des techniques emploie des techniques dépencières en ressources 1 emploie des techniques économes en ressources 100
23 Lumière naturelle n'exploite pas la lumière naturelle 1 bon usage de la lumière naturelle 100
24 Energies passives températures régulées mécaniquement 1 températures régulées de manière passive 100
25 Performances énergétiques ignore ses performances énergétiques 1 surveille et améliore ses performances énergétiques 0
26 Gestion et entretient gestion trop complexe pour les usagers 1 facilite une gestion efficace par les usagers 0
27 Qualité de l'air intérieur pollue l'air intérieur 1 améliore la qualité de l'air intérieur 25
Réutilisable et recyclable difficilement réutilisable ou recyclable 1 facilement réutilisable ou recyclable 50

Bâtiment
28
29 Problématiques locales répond uniquement aux besoins du propriétaire 1 participe à la résolution de problématiques locales 100
30 Intégration s'intègre mal au site et à sa culture 1 est adapté au site et à la culture locale 100
31 Patrimoine ignore la préservation du patrimoine 1 encourage la préservation et la transmission du patrimoine 100
32 Confort d'usage ignore les besoins et le confort des usagers 1 répond aux besoins améliore le confort des usagers 75
33 Communauté renforce l'individualisme 1 encourage les interactions sociales 75
34 Partage incite à la privatisation des espaces et des biens 1 permet la mise en commun d'espaces et de biens 75
35 Santé entrave la santé physique et mentale des usagers 1 encourage la santé physique et mentale des usagers 100
Esthétique néglige son esthétique 1 présente une qualité esthétique globale 100

Société
36

Points négatifs Points positifs


0 2100 Score total = 2100
(Max: -3700) (Max: 3700)

169
Bibliographie

1- Harari Y.N., Sapiens, A Brief History of Humankind, Vintage, 2015

2- What if Earth existed for only 24 hours?, Discovery Channel India, 2017
https://www.youtube.com/watch?v=jtNs5k2KHXU

3- Bornarel A., Gauzin-Müller D., Madec P., Manifeste pour une frugalité heureuse, 2018

4- Gerben-Jan Gerbrandy, Réduction des émissions de gaz à effet de serre dans l’UE : objectifs
nationaux pour 2030, Parlement Européen, 2018
https://www.europarl.europa.eu/news/fr/headlines/society/20180208STO97442/reduction-
des-emissions-de-gaz-a-effet-de-serre-dans-l-ue-objectifs-pour-2030

5- Croissance de la population mondiale (naissances - décès),planetoscope.com, 2019


https://www.planetoscope.com/natalite/5-croissance-de-la-population-mondiale-naissances-
--deces-.html

6-Le Jour du dépassement, WWF et Global Footprint Network, 2019


https://www.wwf.fr/jour-du-depassement

7- Définition d’occidentalisation, Wikipedia, 2019


https://fr.wikipedia.org/wiki/Occidentalisation

8 - Définition de nécessaire, dictionnaire en ligne Larousse, 2019


https://larousse.fr/dictionnaires/francais/n%c3%a9cessaire/54005?q=n%c3%a9cessaire#53650

9 - Mehaffy M., Salingaros N., Why green architecture hardly ever deserve the name, archdaily.
com, 2013 https://www.archdaily.com/396263/why-green-architecture-hardly-ever-deserves-
the-name

11 -André Ravéreau, Le M’Zab, une leçon d’architecture, Broché, 2003

12 - Paul Oliver, Encyclopedia of Vernacular Architecture of the World,Cambridge University


Press,1997

13 - Henry Francis Mallgrave, From Object to Experience, Bloomsbury Visual Arts, 2018

171
14 - Rowan Moore, Why We Build : Power and Desire in Architecture, HarperCollins Publishers,
2013

15 - Pierre Barthélémy, Entre 2000 et 2030, l’espace urbain mondial aura triplé, Le Monde,
2012
https://www.lemonde.fr/passeurdesciences/article/2012/09/23/entre-2000-et-2030-l-espace-
urbain-mondial-aura-triple_5986279_5470970.html

16- Paul Molga, Quand la ville ensevelit les sols, Les Echos, 2018
https://www.lesechos.fr/2018/01/quand-la-ville-ensevelit-les-sols-981778

17- Jour du dépassement mondial, WWF, 2017


https://www.wwf.fr/overshoot-day-2017

18- Démographie de Paris, Wikipédia, 2020


https://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9mographie_de_Paris

19 - Monique Eleb et Philippe Simon, Entre confort, désir et normes : le logement contempo-
rain (1995-2010), travail de recherche ENSA Paris-Malaquais, 2012

20 -André Ravéreau, Le M’Zab, une leçon d’architecture, Broché, 2003

21- Alexandra Yeh, 7 idées reçues sur les migrations climatiques, France Culture, 2018
https://www.franceculture.fr/ecologie-et-environnement/7-idees-recues-sur-les-migrations-
climatiques

22 - J. Lelieveld, K. Klingmüller, A.Pozzer, U. Pöschl, M. Fnais, A.Daiber, T. Münzel, Cardiovas-


cular disease burden from ambient air pollution in Europe reassessed using novel hazard ratio
functions, European Heart Journal, 2019
https://academic.oup.com/eurheartj/article/40/20/1590/5372326

23 - Nadia Drake, La sixième extinction massive a déjà commencé, National Geographic, 2015
https://www.nationalgeographic.fr/environnement/la-sixieme-extinction-massive-deja-com-
mence

24 - Mathilde Rochefort, Des Chiffres & le Monde : 21 faits alarmants qui vous montrent
l’effroyable réalité du réchauffement climatique, Daily Geek Show, 2015
https://dailygeekshow.com/rechauffement-climatique-environnement-chiffres/

25 - Gaspard d’Allens, Climat : l’action individuelle ne peut pas tout, Reporterre, 2019
https://reporterre.net/Climat-l-action-individuelle-ne-peut-pas-tout

26 - Alastair Parvin, Architecture for the people by the people, TED Conferences, 2013
https://www.youtube.com/watch?v=Mlt6kaNjoeI&t=10s

172
27 - Niveau de satisfaction des ménages français concernant leur logement en novembre 2017,
enquête téléphonique Statista, 1192 participants, 2017
https://fr.statista.com/statistiques/498676/niveau-satisfaction-logements-francais/

28 - Stéphanie Passareira, Immobilier : Satisfaction et logement social ?, marketing-profession-


nel.fr ,enquête sur 300 000 participants, 2009
https://www.marketing-professionnel.fr/tribune-libre/marketing-secteur-immobilier-enquete-
satisfaction-logement-social.html

29 - Roger S. Ulrich, View Through a Window May Influence Recovery from Surgery, Science
224(4647):420-1, 1984
https://www.researchgate.net/publication/17043718_View_Through_a_Window_May_In-
fluence_Recovery_from_Surgery

30 - Henry Francis Mallgrave, From Object to Experience, Bloomsbury Visual Arts, 2018

Bibliographie iconographique

Fig. 1 : Surface nécessaire à chaque pays pour répondre à ses besoins comparée à leur
propre superficie
Global Footprint Network

Fig. 2 : En l’An 2000, Jean-Marc Côté, 1899 à 1910, série d’images illustrant les progrès
scientifiques français de l’an 2000 imaginés en 1899

Fig. 3 : Cyber Tower, Leon Tukker, 2016

Fig. 4 : Skyline City, collage, artiste inconnu


clipart.com
Fig. 5 : Vue aérienne d’un lotissement, en Bourgogne
www.lefigaro.fr

Fig. 6 : Schéma des composantes des architectures du nécessaires

Fig. 7 : Photographie d’une Safe(r) House et simulation numérique de sa résistance aux


tsunamis
Architecture for Humanity, Design Like You Give a Damn, Thames & Hudson, 2006

Fig. 8 : Pyramide des besoins fondamentaux selon Maslow


Stress et émotions, développement personnel, efficium.com 2015

173
Fig. 9 : Ville de Ghardaïa dans la Vallée du M’Zab
https://adamachrati.com

Fig. 10 : Maison traditionnelle de la vallée du M’Zab


André Ravéreau, Le M’Zab, une leçon d’architecture, Broché, 2003

Fig. 11 : Chantier de construction d’une Hopi Home avec sa structure paille


www.redfeather.org

Fig. 12 : Techniques d’application du stuc protégeant la paille


www.redfeather.org

Fig. 13 : Photographies de la Druk White Lotus School


www.arup.com/projects/druk-white-lotus-school

Fig. 14 : Appropriation des logements de la Cité Manifeste


https://www.lacatonvassal.com/index.php?idp=19

Fig. 15 : Photographies du projet collaboratif TEN Bangkok


http://gotarch.com

Fig. 16 : Schéma structurel d’un bâtiment en plan libre


https://www.fncaue.com/glossaire/dalle/

Fig. 17 :Projet à la livraison du chantier puis quelques années plus tard


https://www.archdaily.com/10775/quinta-monroy-elemental

Fig. 18 : Maquette et photographie des maisons mitoyennes de TEN Bangkok


http://architechnophilia.blogspot.com/2012/05/new-work-ten-bangkok.html

Fig. 19 : Photographie d’une Safe(r) House et schémas explicatifs des matériaux


http://senseable.mit.edu/tsunami-prajnopaya/

Fig. 20 : Exemple de pièce naturellement rafraîchie dans une maison du M’Zab


André Ravéreau, Le M’Zab, une leçon d’architecture, Broché, 2003

Fig. 21 : Fondation Louis Vuitton par Frank Gehry, coût estimé 800 millions d’euros
Source: http://www.wikiwand.com/fr/LVMH_-_Mo%C3%ABt_Hennessy_Louis_Vuitton

Fig. 22 : Burj Khalifa, Dubaï, coût estimé 1,5 milliards de dollars


http://aliciaperris.blogspot.com/2012/10/exposion-torres-y-rascacielos-de-babel.html

Fig. 23 : Cycle de vie d’un bâtiment, Fédération française du bâtiment, 2015


https://www.batirpourlaplanete.fr/chiffres-cycle-de-vie-batiment-infographie-
environnement-recyclage-dechets/

174
Fig. 24 : Schémas et photo de bâtiments lyonnais en pisé
https://f.hypotheses.org/wp-content/blogs.dir/1981/files/2014/07/Alex_Guide_pise_
Lyon.pdf

Fig. 25 : Schémas de quelques stratégies passive de l’école


https://amitlzkpa.wordpress.com/2013/10/02/analysis-of-druk-white-lotus-school/

Fig. 26 : Photographie du projet Cité Manifeste


https://www.lacatonvassal.com/index.php?idp=19

Fig. 27 : Climat : l’action individuelle ne peut pas tout, Reporterre, 2019


https://reporterre.net/Climat-l-action-individuelle-ne-peut-pas-tout

Fig. 28 : Climat : l’action individuelle ne peut pas tout, Reporterre, 2019


https://reporterre.net/Climat-l-action-individuelle-ne-peut-pas-tout

Fig. 29 : Nouveau centre commercial Steel à Saint-Etienne, ouverture en mai 2020


https://www.steel-saint-etienne.fr/

Fig. 30 : Schéma et photographies du concept Wikihouse


https://www.wikihouse.cc/

Fig. 31 : Fred Bigio, Amsterdam Borneo Sporenburg


https://www.flickr.com/photos/bigiof/14904973668

Fig. 32 : Schéma des chambres dont disposaient les patients


Roger S. Ulrich, View Through a Window May Influence Recovery from Surgery

Fig. 33 : Exemple d’architecture de béton et de verre par Matteo Casari Architetti


https://www.freshpalace.com/wp-content/uploads/2013/08/Pool-Terrace-Concrete-
Glass-Home-in-Urgnano-Italy.jpg

Fig. 34 : Exemple d’intégration de nature dans un milieu urbain


https://corinnerufet.eelv.fr/files/2014/06/sam_2080.jpg

Bibliographie iconographique selon les projets :

Quinta Monroy:
https://www.archdaily.com/10775/quinta-monroy-elemental
http://www.elementalchile.cl/en/

Hopi Home :
https://www.redfeather.org/
https://greatnonprofits.org/org/red-feather-development-group
https://www.behance.net/gallery/4976337/Straw-Bale-House-2010-NE-Arizona

175
Safer Home :
http://senseable.mit.edu/tsunami-prajnopaya/
https://carloratti.com/project/tsunami-safer-house/

Ten Bangkok:
http://gotarch.com/projects/tenhouse_bangkok.html
http://architechnophilia.blogspot.com/2012/05/new-work-ten-bangkok.html

Druk white lotus school:


https://www.arup.com/projects/druk-white-lotus-school
https://amitlzkpa.wordpress.com/2013/10/02/analysis-of-druk-white-lotus-school/
https://www.e-architect.co.uk/india/druk-white-lotus-school

Cité manifeste :
https://www.lacatonvassal.com/index.php?idp=19

Le M’Zab :
https://adamachrati.com/2014/01/16/traditional-homes-in-the-mzab-valley/
André Ravéreau, Le M’Zab, une leçon d’architecture, Broché, 2003
https://www.algeriepatriotique.com/2018/03/05/vallee-mzab-architecture-artisanat-
traditions/

176
architectures du nécessaire

Nous entendons presque quotidiennement des nouvelles alarmantes sur la


situation environnementale de la planète. Le bâtiment et l’architecture ont
une part indéniable dans ce désastre et il est évident qu’il faut changer nos
méthodes. Mais alors, comment pouvons-nous agir ? Ce mémoire propose de
redonner sa juste à place à la question de la nécessité. La planète n’est plus en
mesure de répondre à toutes nos demandes alors il faut que chacune d’elles
soit justifiée et raisonnable. Grâce à la pratique d’une architecture adaptée,
économe et engagée, nous serons en mesure de distinguer le nécessaire du
superflu et de réduire efficacement l’impact environnemental de nos projets.

architectures of necessity

Almost every day, we hear alarming news about the planet’s environmental
situation. Construction industry and architecture have an undeniable
responsibility in this disaster and it is clear that we must change our methods.
So how can we take action? This dissertation offers to give back its rightful
place to the question of necessity. The planet is no longer able to meet all our
demands, so each of them must be justified and reasonable. Thanks to the
practice of an adapted, economical and engaged architecture, we will be able
to distinguish the necessary from the superfluous and effectively reduce the
environmental impact of our projects.

Mémoire de fin d’études Master 2 Février 2020


par Alice Paret supervisé par Pr. Fazia Ali-Toudert

École Nationale Supérieure d’Architecture de Saint-Étienne

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