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Deux aspects
de la réductionhusserlienne
:
abstentionet retour
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REVUE DE MÉTA. - N° 3, 1959. 22
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JulesBednarski
1. lbid.,v. 101.
2. La croyanceexistentielle(Seinsglaube),c'estla foiexercéeet inéluctableen Fexis-
tencede touteréalitéacquise,vérifiée, modifiéeou miseen doute.Son défautconsiste
à laisserinaperçuel'activitéopérante,la sourceoriginairede toutetranscendance et
de la croyanceelle-même.
3. E. Fink, Die phänomenologische Philosophie E. Husserls in der gegenwärtigen
Kritik,Kantstudien, XXXVIII, 3/4,Berlin,1933,p. 350.
« Im Weltglaubenaber ist die Welt dem Menschennichtin dieserWeise objektiv,
als ob sie als eine universaleGeltungseinheit ihm gegenüberstünde, sondernder
Menschist in seinemWeltvermeinen in eben diesenGlaubenselbsteinbezogen, ist von
ihmumfangen. »
4. E. Husserl,Idéesdirectrices...,
trad.,p. 125.
5. E. Fink,opuscit.
« Die Epoche ist keine mundane Inhiebierungdes ontischen,innerweltlichen
Glaubensan das Sein der Welt,sondernist die konsequenteund radikaleAusservoll-
zugsetzungder Weltgläubigkeit die die Ausschaltungdes Glaubensan den menschli-
chenGlaubensvollzieher d. h. die Einklammerung der Selbstauffassungdes Weltglau-
bens,durcher sichselbstals seiendin derWeltapperzipiert. »
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Abstentionet retourchez Husserl
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Abstentionet retourchez Husserl
1. Ibid., § 58.
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de la phénoménologie.
Difficulté
Une questionde méthodepeutêtresoulevée.Si le moipsychologique
est exclu,le phénoménologue qui faitla phénoménologie ne l'est-ilpas
aussi ? Celuiqui metentreparenthèses nedoit-ilpas y être lui-même
mis ?
Et le phénoménologue qui veut fairela réflexion phénoménologique ne
doit-ilpas êtreexcluen raisondu faitque les vécuseux-mêmes, qui font
cetterecherche, sontirréfléchis? 4.
Husserlremarqueque cettedifficulté n'estpas particulièreà la phé-
noménologie. Les démarches du en
logicien quête des principeslogiques
se développent suivantles lois logiques,et les démarchesdu logicienne
pourront êtredéclaréeslogiquesqu'aprèsla découverte des lois exercées
1. lbid.y § 59.
¿. iDia.f p. îyo.
à. loia.
4. îbia.y p. ¿v¿.
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Abstentionet retourchez Husserl
Conséquences.
Les conséquencesqui suivent la mise entre parenthèsesde l'attitude
naturellesont multiples.
a. « Allgemeingültigkeit».
D'abord « l'efforthusserliena été... de restituerà la philosophiecette
Allgemeingültigkeit, cette universalité absolue et contraignanteque
Husserljugeait compromise,d'abord par ce qu'il nommait le psycholo-
gisme,ensuiteet surtoutpar l'oppositiondes diversesécoles et traditions
qui, au début de ce siècle,se disputentles faveursde l'incipiens» 2.
Le psychologismese limitait à des considérationsd'ordre naturel
(real). En identifiantles contenus idéaux aux vécus psychiques, il se
confinaitdans l'attitude mondaine.Le psychologismeétait responsable
d'une fauteplus grave encore; partageantla méthodedes sciencesexpé-
rimentales,il ne voyait pas le caractère idéalisant de la consciencepar
lui réduiteà une somme d'états psychiques.La réductionde l'attitude
naturelleouvre l'accès à la subjectivitépure, libérée de toute contami-
nation introduitepar la relationcausale entre les faitspsychiqueset les
stimuli.
b. Originalitéde la subjectivité.
La réductiona égalementpermisde dévoilerl'originalitéde la subjec-
tivité en s'opposant à l'empirismepost-kantien.Cet empirisme,impré-
gné de sciencespositives,réduisaitla philosophieà leur critique.Il pré-
tendait ne pas voir de rationnaliténi d'intelligibilitéd'une autre sorte
que celle que la sciencepositive atteint. Le savoir positifétait considéré
comme réalisantl'idéal d'objectivité de connaissanceque l'esprit pour-
suit, en atteignantce qui est. La science,en apportant l'unité, réalisait
une tripleexigence: la connaissance objective,la compréhension du réel
et enfinl'intelligibilitéd'ordre mathématico-physique.Dans cet empi-
risme,le faitjoue un rôleessentiel: on part du faitet on vérifieles pensées
et les hypothèsesexpérimentalement.
Husserl ne nie jamais la valeur des sciences,il affirmemême qu'elles
remplissentparfaitementleur rôle ; mais il souligne constammentque
la conceptionexpérimentalede la réalité laisse échapper l'essentielqui
1. Ibid., p. 212-213.
2. A. de Waelhens, « Phénoménologieet métaphysique », Kev. philosoph.de Louvam,
1949, août, p. 366.
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est du côté du sujet. Cet empirismene voyait pas que les notionsdes
sciences particulièreset leur validité exigent un fondementdernier,
rigoureuxet universel. La réductiondu monde scientifiquenous donne
précisémentaccès à la subjectivitéfondante,source de toute signification
predicative.
c. Dépassementdu problèmeclassique de la connaissance.
En réduisantl'attitude naturelle,Husserl dépassait aussi le problème
classique de la connaissance.Si ce problèmeconsisteà expliquerles con-
ditionsde possibilitéde la connaissance- admise l'existence du sujet
et de l'objet - , la phénoménologien'a pas à le résoudre.La réduction
supprime,en effet,toute transcendance,toute réalité préalable. Il ne
demeureen dehorsde l'époché que la conscience constituantles signifi-
cations,la subjectivitédonnante.
d. L'existencerìest pas un prédicat.
Que la réductionpuisse mettreentre parenthèsesla croyanceexisten-
tielle, suspendretout jugement existentiel,n'est possible que si l'exis-
tence n'est pas un prédicat. Mais l'existencen'est pas un prédicatpuis-
qu'elle n'apporte aucune déterminationintellectuelle,n'ajoute rien au
réel. Aussi peut-on « décrire'exhaustivementle sens du réel sans prendre
positionà l'égard de sa réalitéde fait » 1. La distinctionentre« existen-
tia ut significata» et « existentiaut exercita» peut nous aiderà comprendre
la possibilitéet le rôle de cette réduction.Si le contenu intelligiblen'est
pas enrichipar l'existence,n'importequel objet peut être ramenéde son
état d'actuellementexistant- existentiaut exercita- à son état d'exis-
tence purementsignifiée- existentiaut significata- sans que le sens
de la chose perçuesoit affecté.
e. Purificationdu sujet.
L'exigence de validité universelle- Allgemeingültigkeit - implique,
du côté du sujet, l'accès à un niveau privé de tout préjugé. Il faut alors
concevoir« la réduction comme une épuration progressivedes diverses
modalitésde l'expérience afin de retrouveren elles l'expérienceabsolu-
mentprimitiveet premièrequi, en dernièreanalyse,les fonde toutes » 2.
L'expérienceque nous faisonshabituellementdes choses n'est pas pure,
parce que des apports étrangerss'y mêlent. La véritablenature du réel
ne nous apparaît pas immédiatement,à cause de ces apports qui la
masquent. La tâche de la philosophiesera de revenirà l'immédiatpour
le revivre,pour y retrouverle moi non élaboré. C'est la réductionqui
par son mouvementrégressif,purifiela vie consciente,dépasse les sym-
boles, conduit à l'expérienceprimitive.Elle comprenddonc les concep-
tionsphilosophiques,scientifiques,aussi bien que celles du sens commun.
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Abstentionet retourchez Husserl
f. Dévoilementde Vanonymat.
Le souciprincipal de la phénoménologie estde revenir aux choseselles-
mêmes- zu denSachenselbst.La réduction par son inhibition de toute
transcendance estle moyend'accomplir cettetâcheessentielle. Elle per-
met,en effet, de dévoiler l'activitéanonyme de Tintentionnalité opérante,
jamais thématisée dans l'attitude naturelle. Lorsquela conscience thé-
matisequelquechosede mondain, elleest finalement et réellement impli-
quée danscet acte commel'activitéopérante.Cetteconscience opérante
demeure cependant anonyme et ne peutjamais êtrethématisée dansl'at-
titudenaturelle, fauted'une réflexion qui la révélerait, la
qui rendrait
directement perceptible.
Si le contactavec les chosesne révèlepas l'opération de la conscience,
c'estque « j'expérimente leschoses,je n'expérimente pas le sensde l'étant,
la choseen tantque sens» 1.
L'épochépermetde dévoilerles dimensions primitives de la conscience
opéranteen la libérantde toutecontamination des élémentssecondaires.
Elle créela possibilité de décrireintuitivement la constitution originaire
de la chose.Et c'estici qu'apparaîtpourla première foisl'aspectpositif
de la réduction.
Remarques. - Ce mouvementde retourà l'originairenous paraît
louable, mais sa prétention est peut-être excessive.Est-ilvraimentpos-
siblede dévoilerla formepré-logique des chosescommele veutla réduc-
tion? La phénoménologie voudraitque le sujet transcendantal n'effec-
tue des déterminations predicatives de
qu'à partir l'antéprédicatif. Mais
la questionse pose : l'antéprédicatif pur existe-t-il ? « Nous ne pouvons
jamais éliminerpar la penséela structure categorialede la chose.Les
concepts ontologiquessont intégrésaux choses elles-mêmes » a. Le
mouvement de la réductiona des limitesqu'on ne peut dépassersans
détruire la possibilitémêmede penserla chose.La formepré-concep-
tuellede la choseà laquellela réduction prétendaboutirest dénuéede
touteconceptualisation et, commetelle,perdsa consistance.
La chosepré-conceptuelle est non seulement dépourvuede toutesles
déterminations, de toutestructure idéale,mais elle est aussi dépouillée
dnlangage.Et cependant, si elledoitprésenter unevérité,elleestincon-
cevablesans une expression verbale.Husserloubliele faitfondamental
que connaître, c'est déjà parler,puisquel'objetest inséparabledu con-
cept.Connaître impliquese manifester à soi-même ou à autrui.Se mani-
fester, c'est exprimernotreconceptualisation par le langage.Dans ce
sens,le langageest intrinsèque au connaître en tantque base maîtrisant
sa naissance,son existence, l'extension et la validitéde la choseconçue.
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Abstentionet retourchez Husserl
Le caractèredescriptifde la réflexion.
Le rôledu spectateur désintéresséest d'uneimportance décisivepour
l'existenceet la structurede l'objectivitéphénoménologique : « La
méthodephénoménologique se meutintégralement parmiles actes de
la réflexion» 2. Devant le regardréflexif se dévoilentprogressivement
les facteurssubjectifsqui fontrenaîtrela réalitétranscendante mainte-
nant réduite.En supprimant l'inconscience de l'attitudenaturellequi
ignoreles dimensions authentiques du monde,on découvrele pouvoir
qui constituele monde.Cetteactivitéqui constituel'être du monde,
fondde la thèsenaturelle,se dévoileprécisément commesignifiant le
monde.Toutedéduction rationnellede l'objectivité est exclue; le monde
est vucommece qui se déploiedansunetransparence absoluesansaucun
apportspéculatif de notre «
part. Plaçons-nous maintenant dans l'atti-
tude phénoménologique : interceptons dans son principegénéralVopé-
rationde toutesces thèsescogitatives ; ... au lieu de vivreen elles,de les
opérer,opérons des actes de réflexion dirigéesur elles; nous les saisis-
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sonsalorselles-mêmescommel'êtreabsoluqu'ellessont» *. « Le réelest
doncà décrire » 2.
et nonpas à construire
Réflexionpsychologiqueet phénoménologique.
Avantde décrire la naturedu regarddésintéressé, impartial, il convient
de bienle distinguer de la réflexionpsychologique. Celle-ci, se déve-
en
loppant à l'intérieur de l'âme, porte sur des états psychiquesissus de
notrerapportavec les choses,pour observernotreréponseau contact
du réel.Cetteexpérienceinterneest réalisteet prétendà une valeur
objectives.
La réflexion phénoménologique portesur les vécus poursaisirà leur
niveaula conscience opérantequi effectue spontanément le sensde l'ob-
jet et le
expliciter cogito dans toutes ses implications intentionnelles.
Au lieu des étatsinternesd'ordremondain,objetsde l'introspection, la
réflexion phénoménologique découvre à la foisle sujet réfléchissant, les
vécusréfléchis et l'acte de la réflexionlui-même. Cetteréflexion implique
un dédoublement du moi : au-dessusdu moi naïvementintéresséau
monde,s'établitle moi phénoménologique dans son rôle de spectateur
désintéressé. Le moi impartials'attacheà la sphèrede l'intentionnalité
pure,à la liaisonintrinsèque du cogitoau cogitatum. Par ce retoursur
soi-même, on ne fixepas des actes isolés,maisles actes en tant qu'ils
impliquent leursobjets.Le spectateurdésintéressé faitl'exégèsede la
subjectivité pureen tantque, par son pouvoirconstituant, elle légitime
l'objet. Le spectateurimpartialdévoiledans le vécu cettecomposante
consciente qui, anonyme avant la réduction, se reconnaîtcommece qui
dépassele mondeen le signifiant, en le formant commecogitatum.
La réflexion phénoménologique est donc radicale en ce qu'elle atteint
dans la subjectivité constituante l'origine de tout objet. Elle est uni-
versellepuisque,faisant abstraction de tout objetparticulier, elle dévoile
la subjectivité transcendantale comme fondant la totalité des significa-
tions,l'universalité de l'être.
Bien des éléments phénoménologiques se trouventà l'étatlatentdans
la psychologie ; mais le psychologue ne les explorepas,et il n'a mêmepas
besoinde s'en souciertantqu'il restedans son domaine.C'esten qualité
de phénoménologue qu'il fauts'enfoncer dans l'absoluet dévoilerla vie
transcendantale de la subjectivité pure comme la proto-région de l'être.
Cettevie,qui n'estpas touchéepar la réduction, porte le caractère d'in-
dubitabilité absolue.Et toutce qu'on voitdansl'expérience de soi jouit
aussi de la nécessitéabsolue.La réflexion phénoménologique, étantunie
1. ibid.,p. 166.
2. Merleau-Ponty,Phénoménologie Paris, Gallimard,1945, avant-
de la perception,
propos,p. iv.
Meditationen
à. E. Husserl,Lartesiamscne tiaag, m. iNijnon,
una pariser vortrage,
1950,p. 197.
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Abstentionet retourchez Husserl
Temporalitéde la réflexion.
La réflexion seraitimpossiblesi le vécu ne préexistaitcommeune
formedu conscient.La temporalité du vécu est la conditionde possi-
bilitéde l'exercicede la réflexion.
Le vécu ne se limitepas au mainte-
nant temporel, ni à un momentunique,mais il présenteune étendue
temporelle qui demeure actuelleet dans laquellele maintenant forme
unitéavec l'élémentpassé retenu.Le vécu passe, il devientsouvenir
primaire, maisnousavonsencorel'intuition immédiate de son apparte-
nance au présent.C'est la mémoirequi, dans l'expérienceimmédiate,
permetde retenirle momentqui passe et de conserver son identité.Si
le vécu dans la retention ne subitpas d'altération,
la réflexionpeutl'y
saisirdans son authenticité « commeayantexistésans êtreréfléchi » 5.
« Ainsi,la mémoire réfléchie
ou re-souvenir- la réflexion- reposesur
une mémoire flexive,
pré-ré surla propriétédu vécu de retenirle passé :
je perçoisla chosemêmecommevenantjuste d'être; ainsi la réflexion
1. E. Husserl,Idéesdirectrices...
, trad.,p. 122.
« Par actes dirigésde façonimmanente, ou plus généralement par vécus intention-
nelsrapportésde façonimmanente à leursobjets,nousentendonsdes vécus dontl'es-
sencecomporteque leursobjetsintentionnels, s'ils existentdu tout,appartiennentau
mêmefluxdu vécu qu'eux-mêmes. »
2. Ibid.,p. 146.
3. Ibid.,p. 99.
4. E. Husserl,Ideen zu einerreinenPhänomenologie und phänomenologischen Phi-
losophie,Haag, M. Nijhoff,1952,t. II, p. 248.
« Selbstwahrnehmung ist eine Reflexion(Selbstreflexion des reinenIch) und setzt
ihremWesennachvorausein unreflektiertes Bewusstsein. d
5. E. Husserl,Idéesdirectrices...,
trad.,p. 248.
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Le maintenant de Vobjet.
La formetemporelle dans laquelle l'intuitionreflexiveatteintorigi-
nairement le vécu mérited'êtreprécisée.« Tout vécu est en lui-même
un fluxde devenir» 8. Il présenteune suite continuede retentions et
de protentions médiatisées par le maintenant. Le maintenant se carac-
térisepar rapportaux autresmodestemporels par sa vivacitéplusforte.
C'estdansle maintenant que la conscience engendre les typeseidétiques,
leurconfère et les pose dansl'existence.Le maintenant
une signification
vivantdu vécu,par oppositionà son avant et à son après,fournit à la
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Abstentionet retourchez Husserl
Conclusion.
La réflexionest la véritabledémarchequi révèlele caractèrelimitatif
de l'attitudenaturelle.Enfoncédans la thèsedu monde,je suis trop
aveugle pour pouvoirm'éleverau-dessusd'elle et dévoilerson sens
authentique. Dès que le regardréflexif,
libérépar la réduction,
saisitla
thèsedu mondedans le pouvoirconstituant du moi transcendantal, il
enlèveà la croyanceexistentielleson caractèrenaïf,en élaborantle sens
transcendantalde cettecroyance. Par conséquent,
animéeparla réflexion,
1. Ibid.
2 Ibid., p. 255.
3.. L. Landgrebe, « Husserls Phänomenologie und die Motive zu ihrer Umbildung »,
Revue internationalede philosophie,nr. 2, 1939, p. 31Ö.
« Sie - die Leistungen des Bewusstseins - sind nicht etwas, was einfach schon
vorher dagewesen wäre, sondern dieser Rückgang ist ein solcher, in dem sich die Sub-
jektivität als konstituierendeerst selbst setzt, sich selbst gewinnt. »
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Découvertedes modesoriginaires.
La fécondité de la réflexion et son espritcréateurdans l'histoiredu
développement de la pensée,apparaîtsurtoutdansle dévoilement du
modeoriginaire de nos actes.
Avantla phénoménologie, on réfléchissait de manièrediversesur le
plan de la vie intérieure. Mais toutesces réflexions restaientau niveau
de l'attitudepsychologique. La réalitévisée par le retourà soi-même
portaittoujoursle caractèred'incarnation au monde.La saisie de l'ac-
tivitéconsciente « pure» n'étaitpas connue.Seulela réflexion phénomé-
nologiqueépuréepar la réduction, était capable de dévoilerle cogito
dans son rôlesignifiant, sans qu'il soit contaminépar n'importequel
entrelacement avec les élémentsmondains.Dépourvuede touteréalité
mondaineet fondéedans l'évidencede l'intuition, l'activitédu cogito
ce
exprime qui est constitutif et ce qui est à la base de l'expérience du
réel. Justement, cette puretédu cogito signifiant ouvre un nouveau
champdu savoir,champd'autantplus fécondqu'il va au-delàdes réa-
litésmétaphysiques devantlesquelless'arrêtaitla philosophie.
Le dévoilement du cogiton'est pas une simpleconstatationde son
existence.Étant le phénomène irréductible, il est vu commedonnépri-
mitifélémentaire, dontle rôleconsisteà fondertoutce qui présenteun
senset à l'éclairer.Par sa fonction signifiante, le cogitoreplaced'emblée
tous les aspectsparticuliers de la perception, dans l'unitéde l'origine
« subjective».
Le caractèredu cogitofondantexcluttoutejuxta-position du sujetet
de l'objet,toutedépendancecausaleadmisepar le naturalisme et l'idéa-
lismeclassique.La connaissance se comprend par l'intention et la corré-
lationdu comportement dévoilantet de l'êtredévoilé.
En décrivantla régioninternecommele faitprimitif de la vie signi-
fiante,la réflexionphénoménologique contribueessentiellement à la
compréhension plus profonde des problèmes philosophiques.
La portéephilosophiquelimitée
de la réflexionphénoménologique.
l'accès immédiatà
la certitudeinébranlable,
Le caractèredescriptif,
l'étantdanssonétatoriginaire - ces critèresdonnentà la réflexionphé-
noménologique d'après Husserlle droitde fonderavec une validité
absoluela philosophie commesciencedes originesvéritables.Or la ques-
tion se pose de savoirsi cetteméthode,valable pourla recherche de
est seule capable d'accomplir
l'originaire, l'œuvrephilosophique.
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Abstentionet retourchez Husserl
Solipsisme.
La réflexionphénoménologique dans sa compréhension du réel se
heurteaux difficultés duesau caractère du
solipsiste cogitoqu'elledévoile
à la suitede la réduction.Ce n'estpas le solipsismeclassique,c'est plu-
tôtl'affirmationque le moin'estpas d'embléeintersubjectif.Sans doute,
la réflexionen portantsur le cogito,révèlel'ensembledes expériences
transcendantales, doncle mondeéliminépar l'époché.Néanmoins, toute
validitéde la véritéest limitéeau moiseul.Si Husserlintroduit Pautrui
- commeil le faitplustard- c'estle moiseul qui l'introduit. La con-
science,sourcede touteréalité,en se dévoilantdans la réflexion phé-
noménologique, est inconciliable
avec l'admissiond'un rapporttranscen-
dantalentrele moiet les autres.C'est l'intentionnalité de monego qui
tientla primautéabsolueet portele mondeà titred'immanence cons-
1. E. Fink,« L'analyseintentionnelle
et le problèmede la penséespéculative>■• as :
Problèmesactuels de la phénoménologie,Desclée de Brouwer, p. 71.
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