Vous êtes sur la page 1sur 4

2.

Erwing Goffman

Travaille sur la manière dont dans nos relations quotidiennes, nous


manifestons notre place sociale et puis comment nous pouvoirs retrouver
dans les relations entre les individus, des relations de pouvoir,
d'occupation de l'espace? C'est un auteur qui es aussi classé en "micro-
cosiologie" ou en psycho-sociologie. Il ne fait pas partie des deux écoles,
ni Philadelphie ni Palo Alto. Il est de manière très traditionnelle travaillé
dans tut les cursus en communication. La macro-sociologie c'est étudier
comment s'organise les groupes sociaux, comment de manière globale,
en fonction des niveaux économiques, des habitudes culturelles, les gens
se comportent. La macro-sociologie fait beaucoup de statistiques : les
étudiants se dirigeant vers des études scientifiques. C'est une image de la
société à travers des grands chiffres, des blocs sociaux. La micro-
sociologie, c'est comment dans des petits groupes nous sommes tous
quelque chose du groupe social auquel nous appartenons.

Ancien élève de Birdwhistell, son travail va être de montrer comment


nous avons une empreinte sociale comprise dans nos comportements
quotidiens. Comment est-ce qu'il y a des échanges de regards et de
gestes ? Comment l'enfant apprend la distance au lieu de rester dans une
situation fusionnelle ? Goffman : comment, lorsque l'on voit deux
personnes l'une en face de l'autre, elles manifestent quelque chose de la
vie sociale qui est la leur, de leur groupe sociale d'appartenance, et même
comment on voit entre des gens s'instaurer des types de relations que
l'on caractérise habituellement comme étant des types de relation entre
groupes : domination d'une personne sur l'autre.

Il reprends et complète les concepts des interactionnistes : le soi, l'acteur,


le rôle, l'interaction. Nous sommes tous dans une sorte de théâtre social.
Par rapport à ce que nous avons vu jusque là de l'interaction, le plus
propre des notions de Goffman ce sont les notions de l'acteur, du rôle, de
la scène... La relation sociale est aussi non verbale, communication
immédiate de nos manières d'être par nos attitudes ou nos accents.
Exemple d'un jury. Pour dire que l'on sait qu'il ne faut pas en tir compte,
que ce qui compte c'est le fond, il y a des cas de figures dans des
entretiens d'embauche ou malgré tout, ça comptera. On ne le dira pas
toujours. Même dans une relation inter-individuelle il y a quelque chose de
l'ordre de la relation sociale. C'est pour ça que Goffman est aussi
caractéristique de ce que nous avons vu précédemment, c'est à dire que
fondamentalement un individu se structure dans les modes les plus
infimes de la communication qu'il a vécu. Une démarche c'est quelque
chose qui a une signification dans la manière dont les gens autour de
vous marchent. Qu'est-ce qu'une démarche assurée ?

L'importance de la structuration de l'individu par les modes les plus


infimes de communication. La description des comportements comme un
langage. Goffman ira relativement loin puisqu'a comportement il va non
pas travailler les comportements deux par deux, mais il va prendre des
ensembles de comportement qui composent en quelques sorte des
petites scènes de théâtres. Qu'est-ce que c'est que de recevoir
quelqu'un ? Recherche d'une formalisation de ce langage.

2.1. La personne

Il va commencer par vous parler de la personne comme le autres


parlaient du soi, mais en vous disant fondamentalement qu'on ne peut
rien comprendre de ce qui se passe même dans es petits groupes d'amis
si l'on ne comprend pas que la vie sociale n'est pas faite pour l'expression
personnelle puisque lorsque l'on est dans un groupe d'amis, on est entre
soi. La vie sociale n'est pas faite pour l'expression personnelle. L'individu
est constamment obligé de transiger entre ce qu'il aurait envie de dire ou
de faire et ce que es autres attendent de lui. Même dans des
circonstances qui peuvent être intimes d'une certaine manière avec des
gens que l'on connaît très bien, il y a toujours une forme de retenue. Cette
forme de retenue, c'est une partie de notre rôle social de notre rôle
d'acteur. Pourquoi ne s'exprime t-on pas lorsque l'on a envie de
s'exprimer ? Parce que l'individu souhaite se sentir appartenir au groupe.
Nous avons tous envie d'être reconnu comme quelqu'un de bien. Et qu'il
attend en retour de la reconnaissance et une réciprocité (des conduites
stables). Quand nous sommes à l'intérieur d'un groupe, il y a une sorte de
reconnaissance.
Pour notre gratification personnelle, nous avons envie que l'on dise du
bien de nous, donc nous n'avons pas envie d'être marqué ou remarqué
comme des gens désagréables, un peu vulgaires. En nous conduisant de
cette manière là nous espérons la réciprocité : théoriquement, on ne doit
jamais dire derrière le dos de quelqu'un des choses qui seraient des
choses que l'on ne dirait pas à lui. Il est vrai que lorsque l'on entend
quelqu'un vous parler d'un autre et l'habiller pour l'hiver, on se dit "mais
quand je ne suis pas là, qu'est-ce qu'on dire de moi ?".
Le fait de savoir se retenir, c'est une manière de signifier à l'autre qu'on
espère bien rendre la pareille. Se socialiser, c'est précisément apprendre
à relativiser son expérience propre, retenir son expression, la maîtriser.
Même mouvement de retenue : ce que j'aurais eu envie de dire
spontanément... Et si j'ai eu envie d'exploser mais que je le retiens, ça
veut dire que je suis capable d'identifier le fait que ce qui m'a mis en
colère est quelque chose qui peut-être n'aurais pas mis quelqu'un d'autre
en colère. Retenir mon expression, j'aurais spontanément dit quelque
chose, je ne le dis pas. Je prends le temps de dire les choses autrement,
ou alors maîtriser son expression, sa réaction immédiate ce qui fait qu'à
ce moment-là, on va offrir à l'autre un visage pus secret, un visage dans
lesquels on va retirer des éléments de conflit. L'étalement de soi ne fait
pas partie des domaines communs. Ce n'est pas seulement éviter le
conflit, c'est aussi montrer que nous savons pertinemment que
l'étalement de soi ne fait pas partie du domaine commun. Il y a des
choses qui sont très personnelles dont on peut se demander si après tout
l'autre serait intéressé. Même en ayant spontanément envie de les dire,
on trie toujours et on sait pertinemment qu'il y a des choses qui peuvent
être partagées sans trop de difficulté, et des choses dont on a l'intuition
qu'on ai dans l'étalement de soi.
Cet étalement nous avons chacun une notion différente.
Fondamentalement, il y a toujours un point qui n'est pas du domaine
commun. Ainsi, nos conventions sont tout simplement une réglementation
des domaines propres et du domaine partagé. Toutes ces conventions
sont des manières de régler ce qui va être domaine individuel, domaine
propre et ce qui va être de l'ordre du domaine commun. Aide pour
identifier ce qui serait étalement de soi, cette aide ce sont nos
conventions. C'est une former de respect : respect de soi, pour ne pas se
mettre dans des situations où les autres douteraient de vous; respect des
autres, pour leur assurer un interlocuteur stable et direct. Façon d'attirer
sur moi le respect de l'autre.
A travers le fait qu'il y a des choses que nous ne faisons pas et que nous
ne disons pas, nous certifions sans jamais le dire à nos interlocuteurs
qu'ils ont en face d'eux quelqu'un qui peut être stable et discret. Le prix à
payer est sans doute une certaine forme de convention. Chacun est ainsi
représentation, souvent moins occupé du contenu que de l'impression
globale qu'il donne de lui-même. Nous sommes en permanence en
représentation.

Exemples :
Il peut parfois être préférable de taire ses désaccords. Ou encore, en face
des autres, nous leur cachons souvent les efforts que nous avons dû
accomplir antérieurement pour leur proposer une situation lisse, mais
fragile. "L'impression de réalité donnée par une représentation est une
chose délicate, fragile, qui peut voler en éclat au moindre accident". En
tant qu'êtres humains, nous sommes probablement des créatures dont les
démarches varient selon l'humeur et l'énergie du moment. Au contraire,
en tant que personnages représentés devant un public, nous devons
échapper à ces fluctuations. Sphère idéale = cacher à l'autre ces efforts
de manière à ce qu'il ne voit que les résultats. Nous construisons par là
une sorte de "sphère idéale" en taisant nos fluctuations. Nous sauvons
l'effort que nous faisons mais pas l'autre. Nous ne voyons que
l'aboutissement chez lui. Il s'agit d'une manière de camoufler à l'autre nos
difficultés en même temps qu'une manière de respecter son temps. C'est
également une manière de faire en sorte que l'autre pense qu'on est
quelqu'un de professionnel.

2.2. L'équipe

La représentation n'est pas un jeu seulement individuel. L'équipe


s'organise pour proposer une représentation unique. C'est aussi un jeu de
groupe. Tout le monde coopère à une représentation particulière. Ce jeu
de groupe à des règles. Il est bien entendu hors de question de se
désolidariser de son équipe en critiquant à l'extérieur l'un des équipiers,
ou de révéler les secrets du groupe, ses tensions. Un groupe à des
"coulisses". Dans la maison, par exemple, c'est la cuise, la salle de bain, la
chambre... tous les endroits ou l'on peut se préparer à la représentation.
Le groupe a parfois besoin de se délester en disant du mal de l'autre
groupe en face (ex: serveur/client). Les deux groupes coopèrent pour que
la représentation soit bien interprétée. Verbalement, on traite les gens
relativement bien en leur présence et mal en leur absence. Le
dénigrement du public en coulisses sert à maintenir le moral de l'équipe.
L'équipe se répartit les rôles : le confident, la non-personne, le spécialiste
qui connaît les secrets du groupe mais n'en parle pas, le collègue...
L'équipe se crée un mode de communication propre qui sert à assurer sa
cohérence :
- chaque équipe respecte et adapte un certain nombre de règles.
- en même temps, il faut travailler le sens de l'appartenance à
l'équipe par l'acceptation de la taquinerie, les remarques mutuelles.
- enfin, la loyauté dramaturgique se prouve surtout lorsque l'équipe
subit des aléas.

2.3. La dynamique sociale

Les représentations ont aussi une fonction de rêve. Les coulisses ne sont
pas visités et souvent leur accès est réglementé. "Cette lucidité sur soi-
même et sur ces illusions sur le compte des autres constituent l'un des
moteurs importants de la mobilité sociale et aussi l'une des raisons
essentielles pour lesquelles cette mobilité est décevante, qu'il s'agisse de
mobilité ascendante, descendante ou latérale". La mobilité sociale n'est
pas l'accès à un univers qui va être plus facile, mais à un univers tout
aussi difficile, tout aussi exigeant pour ses membres. On peut apprendre
des formulations, des attitudes différentes (des manières de parler, un
choix de termes, perdre un accent, acquérir un geste de politesse) et
peut-être ces détails feront-ils une énorme différence. Mais on n'aura pas
besoin de réapprendre le renoncement à l'expression de soi, l'acceptation
de la plaisanterie, l'attention aux signes extérieurs manifestés par autrui...
"C'est ici que l'on passe du plan de la communication à celui de la
signification morale des comportements. Les impressions données par les
autres sont considérés habituellement comme autant de promesses
implicites formulées et qui à leur tour prennent un caractère moral". Chez
Goffman, les rites ne sont pas seulement des comportements extérieurs
figés, mais aussi une précaution nécessaire. Ils ne sont pas avant tout
accomplis pour eux-mêmes, mais sont la réponse à une attention portée
et une analyse de la situation concrète. Ils ne sont pas le fait de certaines
catégories de populations, mais de toutes.

Vous aimerez peut-être aussi