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Du lundi 11 au dimanche 17 octobre 2010 Supplément hebdomadaire n°258 - gratuit - Email : suppeco@elwatan.com/Tél. - Fax : 021 65 58 66
L’exercice du droit de
préemption sur la
seconde licence de
téléphonie dans l’impasse
Djezzy
va coûter très cher
au contribuable
Le gouvernement algérien veut toujours exercer son droit
de préemption sur Djezzy dont le propriétaire OTH est
désormais contrôlé par le russe Vimpelcom. Mais personne
dans le camp des officiels algériens n’explique la logique éco-
nomique de cette opération à plusieurs milliards de dollars.
Photo : d. r.
Des investissements
La bataille des monnaies
se poursuit
non productifs
Les centres commerciaux, d’affaires et de loisirs n’ont pas été un franc succès en Algérie, car les différentes expérien-
ces connues, jusque-là, ont démontré leur faillite, dont celle née de l’investissement saoudien (Al Qods et Zamzam),
celle du centre d’affaires de Zéralda (OCAZ) et celle de l’Office Riadh El Feth (OREF) en attendant de voir ce que le cen-
tre de Bab Ezzouar, nouvellement ouvert par la Société des centres commerciaux et d’affaires, avec le groupe suisse Valar-
tis, apportera à l’économie nationale. Lire en pages 8, 9 et 10
Générale et la CNAS P2
A partir du 31 mars 2011, toute transaction dépassant les
500 000 DA devra (ou devrait ?) être effectuée par chè-
que, et ce, en application du décret d’application de la loi
05-01 du 6 février 2005 relative à la «prévention et à la lutte Les pays membres du Fonds monétaire international
contre le blanchiment d’argent et le financement du terroris- (FMI), via le G7 et le G20, tentent de trouver une solution
me». Le texte n’est donc pas nouveau. En 2005, un premier n repères économiques de abdelhak lamiri au problème épineux qui les divise le plus depuis plu-
décret du gouvernement Ouyahia imposait déjà le paiement sieurs semaines, celui des taux de change. La bataille est
par chèque pour toute opération supérieure à 50 000 et non Créer une grande ambition déclarée entre les pays riches et émergents sans arriver à
un compromis pour l’instant. Page 14
500 000 DA…. avant d’être abrogé par son successeur
Belkhadem. Page 12 P5
D
née de travail et pour les jours à venir, la Cependant, pour certains acteurs de la filiè- majeures. A titre illustratif, la laiterie de
ans certaines régions du pays, le production dépendra de l’approvisionne- re, ces perturbations ne sont pas étrangères Draâ Ben Khedda, dans la wilaya de Tizi
Par
sachet de lait de 25 DA a disparu ment». Dans sa présentation de la situation à la tension que subit actuellement le mar- Ouzou, est allée jusqu’aux wilayas de l’inté-
Mohamed définitivement du marché, alors que
Naïli générale de la laiterie, le même responsable ché international où les prix de la poudre de rieur du pays en vue de prospecter au niveau
les localités où des laiteries sont implantées a fait savoir que «la production journalière lait ont amorcé une tendance à la hausse des éleveurs pour la collecte. « Au niveau de
continuent à être servies mais avec des au niveau de l’unité est, en moyenne, de relativement accélérée depuis quelques notre région, il faut savoir qu’il y a au moins
quantités sensiblement réduites. 320 000 litres avant de baisser à 240 000 mois. Evoluant dans un climat de fragilité cinq laiteries qui font la collecte, ce qui fait
Sur les 126 laiteries conventionnées avec litres». Du coup, les ménages sont sérieuse- avérée, la production laitière en Algérie que les quantités de lait cru mobilisables ne
l’ONIL (Office interprofessionnel de lait), ment affectés par cette pénurie sachant le demeure très loin des objectifs de consolida- suffisent plus pour satisfaire nos besoins.
une grande partie a dû arrêter définitive- rôle primordial qu’occupe le lait dans la tion escomptés à la faveur des nouvelles En conséquence, nous sommes en contact
ment sa chaîne de production pendant 2 ou ration alimentaire quotidienne du consom- politiques économiques mises en œuvre. avec des éleveurs d’Aïn Defla, Médéa,
3 jours, faute de matière première (la poudre mateur. Malgré, des mesures d’encouragement Bordj Bou Arreridj pour nous approvision-
de lait d’importation). Cette énième pénurie exceptionnellement attrayantes, (des sub- ner en lait cru ». L’éloignement de ces
est imputable aux perturbations dans l’ap- Une volonté à occulter une crise ventions à la production, des avantages pour régions impliquera certainement la hausse
provisionnement des laiteries par l’Office bien réelle les éleveurs), la dépendance vis-à-vis du du coût de revient du lait de collecte. M. N.
interprofessionnel de lait (ONIL). La chaîne En outre, c’est le manque de communica- marché international ne fait que s’accentuer.
d’approvisionnement des laiteries a connu tion sur cette situation et le silence dans Par ailleurs, c’est le processus de renforce-
J
érome Kerviel a été condamné à 5 ans de prison dont spéculatives qui exposent au-delà du raisonnable ; l’épargne déposer 10 milliards de dinars de cotisations sociales de
trois années ferme. Et à verser 4,9 milliards d’euros à de ses clients. Pour éviter de focaliser l’opinion sur un statut travailleurs chez son ami Abdelmoumene Khalifa. 10 mil-
son ancien employeur, la banque française Société de martyr de son ancien golden boy, Société Générale a déjà liards de dinars qui ne valent, bien sur pas, les 4,9 milliards
Générale. Le jugement a provoqué la stupeur de l’opi- fait savoir qu’elle allait renoncer à réclamer le montant du d’euros engagés par Kerviel sur des positions risquées. Mais
nion en France et dans le monde de la finance. Le remboursement à Jérome Kerviel. Le débat, qui a pris des qui partiront néanmoins en fumée dans la faillite fraudu-
sentiment dominant est que la responsabilité du jeune allures burlesques, sur comment Kerviel peut-il rembourser leuse de la banque privée. Le préjudice à l’échelle de la
trader ne pouvait pas être seule engagée dans les pri- Société Générale, va tourner court. Pour laisser la place à CNAS est colossal. Equivalent à celui subi par Société
ses de position, pour le moins risquées, qu’il avait endossées l’essentiel, la responsabilité pénale dans les actes de gestion Générale. Mais ni la CNAS, ni sa tutelle ne se sont portés
dans les semaines qui ont précédé l’annonce de la perte malveillants. Les prises de risque « démiurgiques » de Jérome plaignants. Conséquence : Abdelmadjid Sidi Said sera
d’un montant de près de 5 milliards d’euros le 24 janvier Kerviel ont coûté leur place à toute sa hiérarchie. Jusqu’au écouté deux fois l’été 2007 par un juge d’instruction sur
2008. Le juge en a décidé autrement. Et la sentence n’est puissant PDG d’alors, Daniel Bouton. Si la justice s’est char- l’infraction qui requiert une action publique automatique,
finalement pas si inique que l’affirme la blogosphère. gée de la responsabilité individuelle, le système s’est occupé le faux. Sans suite à ce jour. Des faux ont fait perdre des
D’abord le préjudice a été supporté par Société Générale qui du reste. Kerviel est loin d’être un lampiste comme l’était le montants colossaux à Société Générale et à la CNAS. Mais
est plaignante dans l’affaire. Ensuite, les preuves ont été responsable de la caisse principale dans le procès Khalifa. Sa dans le second cas, nous sommes en Algérie sous l’ère
établies que Jérome Kerviel a maquillé ses engagements lourde condamnation donnera t-elle vraiment à réfléchir aux Bouteflika. La fonction du secrétaire général de l’UGTA de
pour qu’ils ne soient pas retracés par sa hiérarchie. Aucun allumés de la salle des marchés dans le monde ? Le capita- «pompier social» face aux syndicats indépendants, et par-
trader ne peut en théorie engager sa banque au-delà d’un lisme avancé tente, en tout cas, de se protéger des débor- dessus les sections UGTA de base combatives, comme à
montant prudentiel. Il est condamné pour tous les chefs dements les plus outranciers de la cupidité institutionnelle. ArcelorMittal, est jugé primordiale aux yeux du système. Il
d’accusation pour lesquels il comparaissait, y compris pour En Algérie, c’est une autre logique qui préside à la protection était finalement tout à fait naturel dans ce contexte que la
faux et usage de faux. Enfin, ce jugement, s’il a choqué les des affaires. Elle est clientéliste. Abdelmadjid Sidi Saïd a grande campagne de moralisation lancée par les nouvelles
observateurs parce qu’il épargne la banque, devrait être assumé en janvier 2007, devant Mme Fatiha Brahimi, prési- dispositions légales de lutte contre la corruption débute par
mieux considéré par la communauté de la finance car il dente du tribunal qui jugeait un premier épisode de l’affaire l’arrestation de…. Djillali Hadjadj, représentant de
sanctionne exemplairement la responsabilité de l’acteur de Khalifa, avoir falsifié une résolution du conseil d’administra- Transparency International. Pour une affaire d’ordonnances
la salle des marchés, auteur, en dernière instance, des dérives tion de la CNAS dont il était le président. Cela lui a permis de non-conformes… qui ont porté préjudice… à la CNAS.
El Watan économie - Du 11 au 17 octobre 2010 l’actualité 3
L’exercice du droit de préemption sur la seconde licence
de téléphonie dans l’impasse
Djezzy va coûter très cher
au contribuable
Le gouvernement algérien veut toujours exer-
cer son droit de préemption sur Djezzy dont Siège d’Orascom Telecom à Alger
le propriétaire OTH est désormais contrôlé par
le russe Vimpelcom. Mais personne dans le
camp des officiels algériens n’explique la logi-
que économique de cette opération à plu-
sieurs milliards de dollars. Personne, parce
qu’il se précise bien, pour les experts, qu’il
s’agit d’un «caprice présidentiel» qui est en
train d’enfermer l’Algérie dans une impasse.
L
Par e ministre algérien des Technologies
El Kadi Ihsane de l’information et de la Communi-
cation (TIC), Moussa Benhamadi,
intervenait mercredi dernier à Guadala-
jara au Mexique devant la conférence de
l’Union internationale des télécommuni-
cations (UIT).
Le même jour se discutait à Alger le sort de
Djezzy avec le patron de Vimpelcom venu
dans le sillage du président russe, Dmitiri
P
Par as moins de 6583 milliards de dinars de crédits
Nordine Grim de paiement seront disponibles au titre de l’année
2010-2011 pour rendre immédiatement possible
le financement d’environ 57% des programmes neufs
estimés à 11.354 milliards, en sus de ceux des restes à
réaliser de l’année 2009 (environ 9680 milliards de di-
nars) déjà budgétisés. C’est l’importance des ressources
que la prochaine loi de finances mettra à la disposition
des maîtres d’ouvrage concernés (ministères, wilayas,
communes) pour réaliser au pas de charge les program-
mes du quinquennal.
L’enjeu est de taille, car la manne financière (280 mil-
photo : b. souhil
liards de dollars sur 5 ans) ainsi allouée au développe-
ment économique devrait concrètement se traduire par
un important surcroît d’offres publiques de travaux,
services et approvisionnements divers qui devraient, Siège du ministèredes Finances à Alger
non seulement, redonner de la vitalité aux entreprises,
mais aussi et surtout, améliorer les conditions de vie de
nombreux citoyens. Les entreprises locales et étrangères loi de finances pour l’année 2011, ce sont, en effet, pas pels d’offres publiques, les sociétés locales bénéficient
seront certainement très nombreuses à vouloir tirer pro- moins de 9680 milliards de dinars (environ 84 milliards désormais d’un privilège leur permettant de remporter
fit de cette nouvelle manne pour remplir leurs carnets de de dollars) qui seront dégagés pour achever les restes à les adjudications auxquelles elles ont souscrit, pour peu
commande ou prendre des parts de marché dans les plus réaliser du programme de l’année 2009 et, un peu plus que leurs offres n’excèdent pas de 25% celles des sous-
ambitieux programmes de construction étatiques. Les de 11350 milliards de dinars (près de 92 milliards de dol- missionnaires étrangers. Les anciennes règles fixaient,
observateurs de la scène économique algérienne s’ac- lars), pour les besoins du programme neuf 2010-2011, rappelons le, cette limite à, à peine, 15%.
cordent à reconnaître que, quels que soient les dysfonc- preuve s’il en fallait une, de cette détermination, à don- Le nouveau code des marchés publics prévoit, en outre,
tionnements qui pourraient affecter la destination d’une ner sans trop tarder un contenu concret aux programmes que tous les contrats publics fassent l’objet d’appels
partie des capitaux alloués aux réalisations du quinquen- inscrits dans ce tout récent plan quinquennal. d’offres à l’échelle nationale auquel seules les sociétés
nat 2010-2014, les retombées sur la société algérienne Dopé par les programmes du quinquennat qui génèrent algériennes peuvent répondre. Les sociétés étrangères
en termes d’emplois et de relèvement du niveau des une importante offre publique dont pourraient tirer ne seront invitées à soumissionner que dans la mesure où
infrastructures, seront à n’en pas douter, appréciables et, profit essentiellement les entreprises, le marché algérien les appels d’offres seront infructueux ou si, pour diver-
à tous points, bénéfiques. Les nouvelles routes qui se- restera également très attractif pour les hommes d’af- ses raisons, le contrat n’est pas accordé à une entreprise
ront réalisées, les centaines de milliers de logements, les faires, qui ne manqueront pas de relever que l’ensemble algérienne.
nombreux équipements collectifs, les nouveaux ports et des indicateurs macro-économiques algériens incitent Les sociétés étrangères intéressées par les projets de
aéroports qui seront construits et les actions multiformes à l’optimisme : selon le projet de loi de finances pour développement sont par ailleurs explicitement orientées
qui seront engagées pour promouvoir les nouvelles tech- 2011, l’inflation ne devrait pas excéder 3,5%, le fonds de par les nouvelles dispositions législatives et réglemen-
nologies ne peuvent, en effet, qu’être les biens venues régulation des recettes d’hydrocarbures est en mesure de taires à se joindre aux entreprises algériennes, pour créer
dans un pays qui a, comme on le sait, une forte demande garantir une bonne partie des besoins financiers du plan des partenariats à capitaux majoritairement algériens.
sociale à satisfaire. quinquennal et la parité du dinar stabilisée, au minimum, Il reste, bien entendu, à savoir si toutes ces nouvelles dis-
à son niveau actuel . positions visant à protéger les entreprises algériennes de
Priorité aux entreprises algériennes S’il est de notoriété publique que les programmes de la concurrence étrangère peuvent, du jour au lendemain,
Au vu des chiffres que nous avons pu relever du projet de développement antérieurs, notamment, leur volet réali- être appliquées, connaissant les limites de leurs capacités
loi de finances, nous avons constaté que le gouvernement sation de grandes infrastructures, ont surtout bénéficié de production et leurs insuffisances en matière de maî-
est plus que jamais déterminé à impulser, dés le début de aux sociétés étrangères, le gouvernement algérien in- trise des technologies nouvelles. L’apport des sociétés
l’année prochaine, une très forte dynamique à la maîtrise siste cette fois pour accorder, chaque fois que possible, étrangères continuera donc, certainement durant tout le
des ouvrages des programmes du quinquennal en cours. la priorité aux entreprises nationales. Le nouveau code déroulement du plan quinquennal, à être indispensable.
Le volontarisme clairement affiché par l’Etat est, non des marchés publics et certaines dispositions de la loi Avec une prévision d’importation d’environ de 37,6 mil-
seulement, perceptible à travers l’importance des capi- complémentaire pour l’année 2009 renferment, effec- liards de dollars en 2011 et certainement beaucoup plus
taux qu’il compte leur affecter (environ 21.000 milliards tivement, toute une batterie de dispositions législatives durant les trois autres années du quinquennal, le marché
de dinars), mais aussi, la rapidité de leur mise en place et réglementaires favorisant les entreprises algériennes, algérien constituera, à n’en pas douter, un fabuleux dé-
(dès le début de l’année 2011). Au regard du projet de quelles soient publiques ou privées. S’agissant des ap- bouché pour les produits étrangers. N. G.
L
tateur. Il n’est ni une panacée ni lement en déception, mais parfois de participation au processus de
une prouesse facile à exécuter et en cauchemar. En matière de développement par les autorités
es théoriciens et les qui peut nous économiser des déception, nous avons l’expérien- régionales et locales, etc.
praticiens du manage- sueurs et des durs labeurs. Mais les ce des années soixante-dix. Nous Montrer pourquoi les ambitions
ment connaissent l’im- efforts, les pénibilités et les sacrifi- avions un projet ambitieux, c’est des années soixante-dix étaient
portance d’élaborer ces encourus pour construire une ce qu’il fallait. On projetait d’accé- irréalisables est possible, mais
une vision commune, nation seront mieux acceptés lors- der au rang de pays développé laborieux. L’essentiel des condi-
une stratégie, un rêve, que ceux qui y contribuent, dans un horizon de vingt ans tions de réussite n’étaient pas au
diront certains, pour mobiliser les croient en une réalisation grandio- après le lancement du premier rendez-vous. Les mécanismes exis-
troupes, galvaniser les esprits et se dont ils sont partie prenante. plan quadriennal. Peut-être est-ce tants ne permettaient pas de les
donner un sens aux efforts des Les sociologues ont aussi identifié trop ambitieux ? Mais le peuple mettre en place progressivement
femmes et des hommes qui com- un phénomène lié au processus croyait et adhérait au schéma. La pour différentes raisons.
posent l’entreprise. Il s’agit de de développement. Les nations mobilisation des ressources était
créer une grande ambition com- Qu’en est-il aujourd’hui ?
ambitieuses lancent des projets au rendez-vous. Nous investissions
mune qui va canaliser les énergies grandioses qui symbolisent leurs 45% de la production nationale. Durant les années quatre-vingt, les
de tous et préciser la voie à suivre. rêves et leur détermination. La Ce taux était le plus élevé au ambitions furent drastiquement
Pourquoi est-il utile de procéder Chine construit le plus grand bar- monde. La proportion consacrée réduites. Durant les années qua-
ainsi ? rage du monde, le Brésil édifie au développement humain était tre-vingt-dix, la plus grande ambi-
En plus de la motivation matérielle une nouvelle capitale, la Malaisie conséquente. Ce sont ces facteurs- tion était de permettre le retour à
– salaires, primes, divers avantages qui bâtit Kuala Lumpur à l’image là qui ont poussé la vaste majorité une situation normale. On ne
- cette manière d’agir permet de de New York, et le meilleur aéro- des analystes à encenser cette pouvait pas planifier des projets
donner un sens aux actions et port mondial en plus une capitale période. Ils considèrent que socioéconomiques d’envergure.
même aux vies des différentes res- «PutraJawa» ultra-moderne. Bien l’abandon de cette vision est la Cependant, la situation est fort
sources humaines qui composent avant, les USA avaient bâti des vil- source de nos problèmes contem- différente de nos jours. Nous
une entreprise. On appelle ceci les futuristes qui en disent long sur porains. La situation est beaucoup avons mobilisé des ressources
une mission. leurs ambitions. La volonté de se plus complexe qu’ils ne le pen- énormes pour moderniser nos
Prenons un exemple, l’entreprise surpasser, de forger soi-même son sent. En réalité, si quelques condi- infrastructures. Il n’est pas ques-
américaine Merck avait coutume destin se manifeste souvent par tions furent réunies, la vaste majo- tion d’analyser dans ce contexte la
depuis les années vingt de décrire des réalisations et des projets rité des exigences requises pour pertinence de cette approche.
sa mission pour ainsi «contribuer à grandioses. Cependant, cette der- réaliser une telle ambition étaient Mais avons-nous une ambition
améliorer la santé dans le nière constatation sociologique est absentes. Nous pouvons citer les partagée par la vaste majorité de
monde». Elle a volontairement loin d’être partagée par tous. On exigences réunies : nos citoyens ? Obtenir une crois-
choisi une ambition sans limite peut voir grand et réaliser des pro- 1. Une grande ambition ; sance élevée, réduire le chômage,
afin que ses membres s’épanouis- jets modestes (pays scandinaves). 2. Une adhésion de la vaste majo- améliorer le niveau de vie et lutter
sent et s’améliorent sans cesse, se Nous n’avons qu’à contempler les rité de la population ; contre la pauvreté sont des objec-
ressourcent et se mobilisent en succès existants pour savoir que le 3. Une mobilisation remarquable tifs très louables. Mais ils ne sont
permanence. Il en est de même futur n’est point certitude, il n’est des ressources ; pas suffisants pour forger une
pour un pays. qu’ambitions raisonnables. Les 4. Une orientation importante des «ambition nationale».
L’idée de Base pays qui se sont développés, les moyens vers le développement Conclusion
découvertes qui ont le plus mar- humain. Un pays sans ambition partagée se
Se fixer de grandes ambitions est
qué notre siècle, les réalisations Nous avions déjà un début de prive d’un puissant instrument qui
l’une des marques des grandes
gigantesques n’étaient que des mise en place des conditions de améliore la motivation de sa res-
nations, surtout pour les pays en
ambitions dans le passé. réussite d’une grande ambition source humaine, seul véritable fac-
voie de développement. Prenons
nationale. Mais l’essentiel était
un exemple. Facteurs-clés de succès teur-clé de succès du processus de
absent. Tel était le cas de la vaste
Durant les années quatre-vingt et draconiens développement. Mais l’existence
majorité des pays qui avaient choi- d’un projet grandiose porté par
quatre-vingt-dix, les dirigeants de Il n’est pas vain de se rappeler si un développement super étatisé. tout un peuple ne garantit pas sa
la Malaisie ont largement diffusé quelques vérités parfois évidentes, Les pays, qui avaient périclité, réussite. Cette dernière consiste à
une ambition nationale qui était mais souvent moins certaines. sous-estimaient l’importance des réunir conjointement une visée
d’atteindre le statut de pays déve- Occasionnellement, elles sont facteurs-clés de succès ; les oppor- grandiose et un ensemble de
loppé en 2020. Le peuple était fier même en contradiction avec nos tunités qui transforment les rêves conditions difficiles à réaliser. Mais
de participer à une telle œuvre. croyances les plus avérées. Tel est en réalité et en l’absence desquel- il faut au moins commencer par
Chacun situe la portée de ses le problème humain avec la les ces derniers se transforment en préciser son dessein. A. L.
efforts, de ses sacrifices et de ses connaissance. Nous voulons par- chimères. Nous pouvons citer les PH. D. en sciences de gestion
contributions par rapport à cette fois appréhender un environne-
6 Dossier El Watan économie - Du 11 au 17 octobre 2010
A
à travers la technique de «reprises de liqui- à «permettre à l’épargne de se transformer réelle», que certains économistes expli-
Dossier réalisé tort ou à raison, les chefs d’entrepri- dité (1100 milliards de dinars tout au long en investissements». quent par les faibles capacités de réalisa-
par se nationaux ont toujours accusé les de l’année 2009)». tions des acteurs économiques nationaux.
Safia Berkouk banques de faire preuve de frilosité Le délégué général de l’Association des Possibilités de placement Mais si certains imputent cela à «la frilo-
quand il s’agit de leur prêter de l’argent. banques et des établissements financiers limitées sité» dans banques, pour le délégué général
Une frilosité contestée par les banquiers (ABEF), M. Abderrahmane Benkhalfa Pour certains économistes, ce n’est pas de l’ABEF, il s’agit d’une réponse «facile à
mais que certains chiffres tendent pourtant explique qu’il s’agit d’une «fonction de tant la disponibilité du financement qui fait une réalité plus complexe». Le fait est, dit-
à confirmer. régulation» qui permet à la Banque Cen- défaut, mais davantage la capacité de l’éco- il, que chaque année les banques octroient
D’un côté, les ressources collectées par les trale d’intervenir «lorsque les ressources nomie nationale à absorber ces liquidités. 15% de crédits pour les activités économi-
banques ne cessent d’augmenter. Selon le sont inférieurs aux besoins en injectant Dans ce cadre, le niveau du taux d’épargne ques réelles dont 90% vont aux entreprises
rapport de la Banque d’Algérie sur les ten- des liquidités où dans le cas actuel lorsque qui équivaut à près de deux fois son niveau et 10% à l’immobilier.
dances monétaires et financières de 2009, les ressources sont supérieurs aux besoins au Maroc ou en Tunisie suscite quelques Chaque année également, elles ouvrent
les dépôts collectés par les banques auprès en épargnant momentanément l’excédent interrogations. entre 75 et 80 nouvelles agences sur leur ré-
des entreprises privées et ménages ont de ressources pour éviter les risques d’in- Pour M. Benkhalfa, cette épargne «est seau. «Si demain les conditions d’agrément
enregistré une expansion de 14,46% par flation». Par rapport à toutes les autres consistante. Sur le plan du captage des res- de nouvelles agences marchent au rythme
rapport à l’année précédente. La liquidité banques de la région «nous gérons la plus sources, leur dépôt n’a jamais reculé dans des capacités physiques, technologiques
des banques, tout en reculant en 2009, reste importante fonction de cash management les banques», qu’il s’agisse de l’épargne et humaines des banques, nous arriverons
«ample», selon le terme employé par la (gestion des liquidités) par rapport à une des entreprises ou des ménages. Toutefois, à 120 agences par an. Car l’intermédiation
B.A. Elle est ainsi passée de 2.845 milliards économie de notre taille», explique-t-il. c’est dans beaucoup de cas, une épargne «à ne dépend pas seulement des ressources
de dinars à fin 2008 à 2.448 milliards de Les ressources existent, mais elles ne sont court terme, que les gens ne bloquent pas collectées mais aussi de la capacité du
dinars l’année dernière. Certes, les crédits pas mobilisées qui est donc de courte maturité». Si elle réseau bancaire, de la bancabilité des entre-
à l’économie ont également augmenté au L’on se demande alors ce qui peut expliquer est aussi importante, c’est aussi parce que prises, du niveau de contrôle des opérations
cours de la même période avec une prédo- ce paradoxe de l’économie nationale qui «les possibilités de placement offertes par de marché qui doit être moins contraignant
minance des crédits à moyen et long termes fait que des milliards de dinars sont stockés le marché financier (actions, obligations, et aussi du niveau de la pénalisation de
(56,5% avec 1.764 milliards de dinars), ce dans les banques, tandis que des besoins titres de marché) sont insuffisantes et limi- l’acte de gestion», a-t-il expliqué. Et de
qui dénote que la proportion des ressources aussi importants en financement sont ex- tées», estime le délégué général de l’ABEF. conclure : «Si tout cela est pris en compte,
réservée au financent des investissements primés par ailleurs par les acteurs économi- Actuellement, «l’épargne est canalisée l’immobilier et les entreprises seront les
est en progression. Toutefois, le fait que ques. Il y a deux ans, l’ancien ministre des essentiellement par les banques» et c’est deux segments sur lesquels l’épargne est
l’Algérie ait le taux d’épargne le plus élevé Finances, Abdelatif Benachenhou, notait d’ailleurs pour cela qu’en Algérie, «les appelé à s’investir.» S. B.
aux ressources générées par la guent, à juste titre, que les deman- et le «talent management». En assez lourd et long, celui-ci est
vente d’hydrocarbures. De l’autre des de financement présentées 2009, le gouvernement a décidé généralement financé en grande
côté, le taux d’investissement par les entreprises ne sont pas de créer un fonds national d’in- partie par l’Etat. Prenons l’exem-
est plus faible. La différence toujours au niveau et que le nom- vestissement (FNI), en reprenant ple de la Caisse de dépôts et
est donc «thésaurisée» (environ Abdeldjelil Bouzidi bre de projets en lui-même est une structure datant des années consignation (CDC) en France
24% du PIB en 2007 et 2008). loin d’être satisfaisant. Enfin, les soixante-dix et connue pour ses ou la Caisse de dépôts et de ges-
Ceci signale donc un problème fonds d’investissement étrangers financements de projets d’infras- tion (CDG) au Maroc. Le fonds
dans le processus de transforma- sement ou alors leur prudence actifs en Algérie, au-delà des dé- tructure (investissements publics) d’investissement d’Etat peut être
tion de l’épargne en investisse- est-elle justifiée ? calages entre les investissements : la BAD. effectivement qualifié de fonds
ments, et plus particulièrement en Il est vrai que le rôle traditionnel annoncés et réalisés, s’orientent Or, le rôle premier d’un tel fonds souverain même si, au sens usuel,
investissements productifs, c’est- d’une banque est justement de vers les secteurs des services et est d’être le bras armé des poli- ces derniers investissent en ac-
à-dire dans une augmentation des transformer l’épargne en inves- de l’immobilier. Ainsi, il man- tiques de l’offre algérienne en tions et plutôt à l’étranger. Rappe-
capacités de l’appareil national tissement. De plus, les marchés que aujourd’hui un acteur pour encourageant les secteurs identi- lons que ce fonds est un complé-
de production. Le paradoxe est de capitaux étant à l’état em- jouer ce rôle de transformation fiés comme stratégiques et por- ment aux institutions financières
d’autant plus important à souli- bryonnaire et face à l’absence de de l’épargne en investissements teurs de croissance et financer traditionnelles et n’est pas appelé
gner que l’économie algérienne fonds de capital investissement productifs. les entreprises tant privées que à les remplacer. Même si ce fonds
a faim d’investissements pro- en Algérie, seules les banques publiques. Nous constatons avec n’est qu’un outil, et qu’il faut bien
ductifs, moteur de croissance et peuvent être appelées à jouer ce Qu’est-ce qui doit être fait pour satisfaction que le fonds monte en évidemment travailler à améliorer
source de diversification. rôle. Or, on observe aujourd’hui arriver à une transformation charge, petit à petit, pour atteindre l’attractivité du site Algérie, nous
que d’une part, les banques publi- réussie de l’épargne en investis- cet objectif et investit, de plus en pensons qu’il permettra d’avoir
Pensez-vous que les banques ques qui dominent le marché sont sement ? Quels sont les méca- plus, dans les secteurs productifs un impact fort et des effets d’en-
sont trop prudentes en matière surliquides (environ 25 milliards nismes à mettre en place ? Qui (Cosider, Saidal) tout en ne s’in- traînement appréciables sur le
de financement de l’investis- de dollars) et ont une aversion doit remplir cette mission ? terdisant pas de s’associer avec reste des institutions. S. B.
El Watan économie - Du 11 au 17 octobre 2010 Dossier 7
L’épargne des ménages
Un gisement insuffisamment
exploité !
Le rapport de la Banque d’Algérie sur les ten- réel et subir un redressement fiscal». Quant qui permettrait de «réduire la proportion dont l’accumulation de réserves est l’une
aux ménages parmi lesquels, surtout des de l’argent thésaurisé en dehors du circuit des figures les plus répandues, selon les ex-
dances monétaires et financières de 2009, es- salariés, «ils pensent que les dépôts ne sont bancaire». Si pour l’heure, il est difficile perts, devrait se poursuivre. L’ancien chef
timait la part des dépôts collectés par les ban- pas suffisamment rémunérés, de plus en de la quantifier, cette proportion devrait, du gouvernement, Ahmed Benbitour, dé-
ques auprès des ménages à 67,89 % de cas de retrait, cela prend trop de temps et selon le délégué de l’ABEF, diminuer clarait il y a quelque temps que «24% de la
la commission qui revient à la banque est avec l’exigence légale qui devrait entrer richesse créée par l’Algérie dort et ne sert
l’ensemble des dépôts du secteur privé en assez élevée». Par ailleurs, après l’affaire en vigueur en mars prochain et qui fixe à à rien». Jusque-là, les autorités monétaires
2009. Khalifa, «il y a une méfiance» parmi les 500.000 DA le niveau au-delà duquel tous algériennes n’ont affiché aucune velléité de
U
particuliers. La relation entre le client et sa les paiements devront se faire par chèque. placer les réserves du pays dans autre chose
Par ne année plus tôt, l’ancien argentier banque est avant tout basée sur «un contrat
Safia Berkouk du pays, Abdellatif Benachenhou, de confiance, et avec des affaires comme
indiquait que l’épargne en Algérie celle de Khalifa, ce contrat est rompu».
était entre les mains de trois acteurs qui Quant aux placements dans des produits La relation entre le client et sa banque est avant tout basée sur
sont le Trésor avec 3.500 milliards de
dinars de trésorerie, Sonatrach avec 1.000
financiers, c’est beaucoup plus «une ques-
tion de culture» et si les gens ne le font pas
«un contrat de confiance et avec des affaires comme celle de
milliards de dinars et les ménages avec souvent c’est parce qu’ils pensent «qu’il Khalifa, ce contrat est rompu». Quant aux placements dans
1.000 milliards de dinars.
Pour certains économistes parmi lesquels
n’y a aucun gain à placer son argent».
En dépit de ces contraintes, l’épargne des
des produits financiers, c’est beaucoup plus «une question de
un chercheur du Cread (Centre de recher- ménages occupe une place considéra- culture» et si les gens ne le font pas souvent, c’est parce qu’ils
che en économie appliquée), le constat est
que «l’épargne des ménages est écrasée
ble dans l’épargne bancaire, estime-t-on.
Selon le délégué général de l’Associa-
pensent «qu’il n’y a aucun gain à placer son argent».
par l’épargne publique. Les ressources tion des banques et des établissements
des ménages devraient être canalisées par financiers, Abderrahmane Benkhaklfa,
les banques, mais il n’y a pas d’efforts «il y a un gisement important à mobiliser «Nous nous apprêtons à recevoir de plus en que les bons du Trésor américain même
de la part des ces dernières pour amener là-dedans». Pour se faire, il faut d’abord plus de liquidités avec l’entrée en vigueur avec une faible rémunération. Un choix
les ménages à placer leur épargne dans relever le taux de bancarisation, l’Algérie de cette mesure. Nous nous attendons donc prudent mais pour l’instant conforté par les
le circuit bancaire». Pour expliquer cette ne dispose que d’un point bancaire pour à ce que la thésaurisation diminue notam- effets catastrophiques de la crise financière
réticence, cet économiste met en avant la 25.000 habitants, contre un point bancaire ment avec le développement des moyens de de 2008 sur ceux qui s’étaient aventuré à
question de «la traçabilité. Les professions pour 12.540 habitants au Maroc et 9.530 payement car des millions d’acteurs vont placer leurs réserves dans des placements à
libérales par exemple évitent le circuit habitants pour la Tunisie. L’Algérie espère devoir changer leur comportement.» Sur le risque mais à fort taux de rémunération.
bancaire par peur de révéler leur revenu arriver à un point pour 15.000 habitants, ce plan macro-économique, la thésaurisation S. B.
besoin d’offrir plus de produits de placement aux épar- algérien de bonne gouvernance pour aider les entreprises
gnants qui autrement continueront à diriger leur épargne qui désirent être plus attractives pour les investisseurs.
vers le foncier et contribueront à ainsi alimenter une
inflation foncière pénalisante pour la rentabilité de l’in- Le marché obligataire, qui est un des canaux d’ab-
vestissement productif. Liès Kerrar sorption de l’investissement, semble ralentir (le
nombre de visas accordé dans l’année par la Cosob a
On fait souvent le lien entre la surliquidité des ban- les banques prêteuses que pour les emprunteurs car cela diminué au cours des 5 dernières années). Comment
ques et les besoins importants en financement du comporte des risques tant pour les dépôts des épargnants peut-on expliquer cela ?
secteur productif ? Est-ce une surliquidité réelle ou dans les banques que pour la survie des entreprises finan- Il y a évidemment encore du potentiel de développement
doit-elle être relativisée ? cées. C’est pour cela qu’il est nécessaire d’encourager du marché obligataire, mais il faut aussi spécifier que
Il y a effectivement une surliquidité globale bancaire. aussi le financement par fonds propres notamment par le financement sur le marché obligataire, dans notre
Depuis plusieurs années, les banques n’ont pas besoin le biais de fonds d’investissements et par l’ouverture du contexte de marché naissant, reste réservé à un nombre
de se refinancer à la Banque d’Algérie et c’est plutôt la capital en Bourse. restreint d’entreprises à la qualité de crédit élevée. Ce
Banque d’Algérie qui offre des facilités de dépôt aux marché continuera à se développer. La généralisation de
banques. L’épargne des ménages est peu mise à profit dans la la notation des titres obligataires serait un facteur favori-
Les besoins de financement des entreprises sont aussi participation à l’investissement. Qu’est-ce qui peut sant sont développement car cela permettrait de favoriser
importants. Ils ne peuvent, par contre, pas être financés expliquer la réticence des ménages à placer leur ar- la liquidité des titres. Nous pensons cependant que le
uniquement par dette bancaire. Il y a un certain niveau gent? défi des prochaines années consiste plus à développer les
d’endettement qu’il n’est pas sain de dépasser tant pour Je ne partage pas tout à fait votre point vue. Il est vrai que ouvertures de capital en Bourse. S. B.
8 Enquête El Watan économie - Du 11 au 17 octobre 2010
C
Enquête réalisée es investissements, dont bon nom-
par bre sont des étrangers bénéficiaires
d’avantages fiscaux et parafiscaux,
Fella Midjek
n’apportent pas de profits réels à l’éco-
nomie puisqu’en dépit de la création
d’emplois, ils ne sont pas productifs de
richesses. Dans le cadre de la législation en
matière d’investissement et afin d’attirer
photos : d. r.
les investissements directs étrangers (IDE)
particulièrement, l’Etat octroie des exoné-
rations fiscales aux étrangers dans ce genre
d’activité durant une dizaine d’années.
Il s’agit d’exonération d’impôts sur le
bénéfice de société (IBS), de l’impôt sur commerces en franchises avec des ensei-
le revenu global (IRG), l’impôt sur les gnes locales et internationales de renom,
bénéfices distribués, du versement forfai- des banques, des assurances et autres.
taire, sur la taxe sur l’activité profession- Une synergie additionnelle de 20 000 m² de
nelle (TAP), sur la taxe foncière et sur les bureaux dans un emplacement dans le nou-
propriétés immobilières, sur la taxe sur la veau quartier d’affaires de Bab Ezzouar
valeur ajouté (TVA) pour les équipements qui va englober la plupart des sociétés et
et enfin l’application du taux réduit sur les administrations publiques comme l’opéra-
droits de douanes (5%). teur Mobilis et la Grande Poste, le groupe
Cosider, la Trust Bank, les hôtels Mercure
Al Qods, une pure transaction et Ibis sans oublier les nombreuses cités
immobilière peuplées et l’université des sciences et de
C’est en tout cas ce que l’Etat algérien a technologie Houari Boumediène (USTHB)
accordé comme avantages au promoteur avec 40 000 étudiants et ses cités universi-
immobilier saoudien Sidar dans le cadre taires où sont logés un bon nombre d’entre
d’une convention signée en 2004 (19 octo- eux. Le quartier a été choisi pour ses nom-
bre 2004 parue au JO du 28 janvier 2007) breux accès routiers. Ce centre possède
qui s’est engagé à investir 16,536 milliards deux avantages, hormis l’hypermarché,
Centre commercial par rapport au précédent, celui d’un étage
de dinars pour la réalisation de trois centres Al Qods de Chéraga
d’affaires et commerciaux à Alger dont dédié essentiellement aux loisirs avec un
celui d’Al Qods, dans le quartier de Ché- bowling de 18 pistes et un fitness qui ouvri-
raga, d’une superficie de 130.000 m² avec peu de temps après la mise en service du Après deux mois, le centre de Bab ra prochainement. L’autre avantage des res-
des locaux commerciaux de 13.000 m² et complexe dont la construction a été décidée Ezzouar attire encore du monde taurants gastronomiques de différents pays
117 000 m² en bureaux et espaces d’ac- par le président Chadli Bendjedid. A son et des fast-foods de différents plats de pays
La Société des centres commerciaux et comme le Mexique ou l’Italie. Un café, pas
compagnement. ouverture, il avait connu une dynamique d’affaires (SCCA) est une société de droit
Chose faite, seulement, le centre ne connaît sans pareil, mais très vite, il tomba en dé- comme les autres puisque Arôme café est
algérien, qui compte comme actionnaires un salon dédié aux cafés avec un concept
pas de dynamique commerciale puisque suétude dans les années 1990 pour se trans- les groupes suisses Valartis International et
Sidar a vendu les espaces à des propriétai- former en lieu de débauche et d’insécurité. autour très spécial, explique son gérant,
Darsi Investment (74%) ainsi que Jelmoli Farid Loudahi, natif de France et formé
res qui les louent à un tierce sauf pour les Depuis août 2010, il fait l’objet d’une Holding (26%), sous la direction d’Alain
sociétés qui s’y sont installées en tant que enquête diligentée par le ministère de la dans le tourisme et la communication, qui
Rolland. L’équipe possède une longue ex- va bientôt ouvrir un autre espace dédié à
propriétaires. Culture sur sa gestion sur la base de lettres périence dans le financement, la réalisation
Avec le temps, le centre est tombé en de dénonciation anonymes. Selon des la consommation de viande. Pour ce jeune
et la gestion de centres commerciaux et de Franco-Algérien, qui loue pour 30 000 DA
désuétude comme c’est aussi le cas du sources, la mauvaise gestion de l’OREF ne loisirs, affirme son directeur, Jean Rizk.
centre Zamzam à Sidi Yahia où la plupart date pas de ces dernières années puisque le mètre carré au centre de Bab Ezzouar
«Leur connaissance du commerce de détail alors qu’il louait un local entre 200 à
des locaux et bureaux sont fermés. Sidar certains employés de cet établissement international en fait un partenaire de réfé-
construit un troisième édifice à Moha- ont dû quitter leurs postes respectifs sous 300 000 DA par mois dans le quartier de
rence du secteur et garantit les meilleurs Dély Ibrahim avec la même activité. Il
madia pour abriter un autre centre dans la l’effet de la pression. A ce jour, aucune standards de qualité», a-t-il affirmé en
même activité. source officielle ne rend compte des pertes confie que depuis l’ouverture d’Arôme
notant que la relation de la SCCA avec café à Bab Ezzouar, il a fait entre 60 à 70%
A ce sujet, le directeur du centre d’affaires découlant de la mauvaise gestion de l’Of- l’Algérie se fonde sur la connaissance de
d’Al Qods, Nourdine Djaileb, contacté par fice depuis sa création. Pour l’affaire de de son chiffre d’affaires atteint en exerçant
l’histoire et du potentiel du pays. Ouvert le à Dély Ibrahim, sans donner de chiffre.
téléphone, a indiqué que «la loi n’oblige l’Office des centres d’affaires de Zéralda 6 août dernier, le centre connaît une activité
pas les acquéreurs à louer ou à créer une appartenant à l’APC, elle n’a pas encore L’avantage de ce centre, selon les locatai-
fulgurante malgré les prix exorbitants des res, dont Nassim Belkadi, propriétaire de
activité commerciale». connu d’aboutissement puisque la justice produits de marques. Seul l’hypermarché
En contrepartie de ces investissements de ne s’est pas encore prononcée. L’affaire a MB (Média Bab Ezzouar), le contrat est de
affiche des prix accessibles aux bourses 10 ans et la sécurité est assurée. Pour les
Sidar, l’Etat algérien a donné des garanties fait l’objet d’une enquête diligentée par le moyennes. Le Centre commercial et de loi-
de transfert des bénéfices même en cas de ministère de l’Intérieur entre 2005 et 2006 économistes et sociologues, la culture des
sirs de Bab Ezzouar comporte un complexe centres d’affaire et commerciaux à la fois
changement de législation future, pour ce et le rapport de la Cour suprême a été remis de 100 000 m² bruts, un centre commercial
cas précis. à l’actuel maire élu en 2007, Mouhib Kha- n’est pas tout à fait ancrée dans les mœurs
et de loisirs de 45 000 m², dont l’hypermar- des Algériens et l’apport économique n’est
tir, en 2008, selon ses propos. Le Trésor a ché UNO, filiale de Cevital, de 7000 m²,
Affaires OREF et OCAZ en cours perdu entre 10 à 50 milliards de centimes pas garanti puisque l’activité draine des
d’enquête 900 places de parking en sous-sol en plus emplois, mais n’est pas productrice de
par an en fiscalité à cause de cette affaire, des 400 à l’extérieur. Il est doté d’une mixi-
L’Office Riadh El Feth (OREF) a été créé car l’OCAZ a été détourné de sa vocation richesses et surtout encourage les importa-
té optimale de services sur trois niveaux, tions. F. M.
par décret n° 83-497 du 13 août 1983, initiale, selon la même source.
El Watan économie - Du 11 au 17 octobre 2010 Enquête 9
Echec du centre d’affaires de Zéralda
La commune a perdu 3 milliards
de dinars
Le centre d’affaires de Zéralda, géré par l’Epic Centre d’affaires de Zéralda
centre de 14 000 m² de deux niveaux, un
hôtel de 2 700 m² de surface comprenant
(Etablissement public à caractère industriel et (Ocaz) 32 chambres, a subi des transformations
commercial) OCAZ (Office du centre d’affai- mais n’est pas rentable puisque le bureau
res de Zéralda), situé à la cité des Frères Bous- était loué pour 700 DA le mètre carré avec
une remise entre 10 à 25% qu’elle a dû
salem, au centre-ville de cette commune du supprimer depuis le 1er janvier 2009 pour
littoral algérois, a perdu 300 milliards de cen- équilibrer les charges, car 90% du chiffre
times (3 milliards de dinars) en le détournant d’affaires sont consacrés à la masse sala-
riale des 75 employés permanents et les 5
de sa vocation initiale, selon le P/APC de Zéral- contractuels.
da et président du conseil d’administration Par ailleurs, le centre d’affaires de Zéralda
d’OCAZ, Mouhib Khatir. attend de récupérer plus de 41,5 millions
de dinars (41 564 397,87 DA) de chez ses
clients, soit des créances dites «inactives
C
Par ette propriété de la commune devait douteuses» et plus de 1,2 milliards de
Fella Midjek être à l’origine une source de rente dinars (120 millions de DA) de dettes de
photo : d. r.
pour la ville de Zéralda qui vivait l’hôtel dont 8 millions de DA seulement
des entrées de la sablière de ladite com- ont été remboursés par sa nouvelle gérante.
mune après son arrêt en 1989, a indiqué M. Le supermarché a été, quant à lui, vendu
Khatir qui a signalé qu’un bureau d’études pour 2,8 millions de dinars à un tierce.
étranger a donc été engagé pour trouver un en salles des fêtes, le salon de thé en bar, établissement hôtelier avait une créance de L’actuel maire a indiqué qu’une étude est
moyen pour la remplacer. la terrasse en bar terrasse et le parking en près de 3 milliards de centimes (300 mil- en cours pour la mise à niveau d’OCAZ
Au départ, il était question de signer des marché informel. Le cabaret a fini par fer- lions de dinars) à payer à la commune, a-t-il dès que la justice tranchera sur l’affaire
conventions avec des partenaires étrangers mer sur décision du wali, selon les respon- ajouté, en précisant que l’hôtel pourrait de l’hôtel et l’APC récupérera son bien
pour louer les espaces : 108 bureaux, une sables d’OCAZ. L’hôtel a été loué en 1994 générer à lui seul plus de 200 millions de pour en faire un centre d’affaires moderne
pizzeria, une cafétéria, des magasins, des sans adjudication pour 400 000 DA par dinars par an. La CNEP a pu récupérer une à l’image de celui nouvellement ouvert à
parkings, un hôtel d’affaires avec une salle mois, alors que le document de soumission partie en ponctionnant 9 milliards de centi- Bab Ezzouar par des Suisses. Il finira par
de conférences avec 257 places transfor- stipule 4 millions de dinars mensuellement, mes (900 millions de dinars) sur le budget confier que des Emiratis sont intéressés par
mée en cabaret, deux restaurants, un salon selon M. Khatir. L’hôtel devait être saisi de la commune en 2008 et prévoit entre 12 sa reprise. Actuellement, OCAZ compte
de thé, une agence de voyages et un centre par la CNEP (Caisse nationale d’épargne et 13 milliards de centimes sur le budget de parmi ses locataires le CNRC, la CNAS, la
de traitement de texte. Il a été détourné de et de prévoyance), car l’Office ne pouvait 2009. Pour ce qui est des bureaux, selon BNA, Sonelgaz ainsi que des sociétés loca-
sa vocation initiale, prévue en 1994 à son s’acquitter du remboursement du crédit lui, certains sont sous-loués et d’autres sont les et étrangères dont une russe, une turque,
ouverture, pour que la salle de conféren- de 26 milliards de centimes (2,6 milliards de simples adresses pour leurs locataires. une française et une égyptienne pour ne
ces devienne un cabaret, les restaurants de dinars) puisque les gestionnaires de cet Selon la directrice d’OCAZ, Nadia Sta, ce citer que celles là. F. M.
nomiques qui ont permis leur Les centres commerciaux sont sont dérisoires par rapport aux Il faut souligner que les Algériens
implantation ? des symboles de la société de préjudices qu’ils peuvent causer à ont la capacité de financer ce
En fait, il y a deux étapes. On consommation. C’est la massifi- l’économie nationale. type d’investissements qui ne de-
a commencé par les centres cation et aussi un lieu de convi- mande ni transfert de technologie
commerciaux, d’ailleurs, le pre- vialité. D’ailleurs, on se rend dans Salah Mouhoubi Est-ce que économiquement ni un «know-how» de très haut
mier est celui du Sanctuaire des un centre commercial en groupes ces projets sont porteurs, sa- niveau. L’Etat peut donc aider
martyrs. Ces centres ont connu (familles, amis…). Les centres Ces centres sont considérés chant que certains ont obtenu les nationaux à réaliser de tels
une évolution assez étonnante. d’affaires sont autre chose. Ils ne comme des investissements, plu- des garanties pour le transfert investissements qui ne causeront
D’abord, les supérettes puis les sont pas des lieux de commerce sieurs sont qualifiés d’investis- des bénéfices même en cas de pas de transferts de devises vers
centres plus importants. Ce sont ou de convivialité, mais des lieux sements directs étrangers (IDE) changement de législation et de l’extérieur.
l’économie de marché et l’ouver- de rencontres feutrés, plus ou et bénéficient de plusieurs exo- règlementation future ?
ture sur le monde qui ont pro- moins où on discute de choses sé- nérations de taxes fiscales et pa- Ces projets ne sont pas porteurs Y aurait-il d’autres projets
voqué ce phénomène lié aussi rieuses. S’il y a jonction entre les rafiscales. Pensez-vous que leur sur le plan économique comme dans la même activité, mais
à l’émergence de la société de deux, c’est uniquement sur le plan apport à l’économie nationale je viens de l’expliquer plus haut. plus rentables pour l’économie
consommation. géographique. On y trouve des est proportionnel à ces exonéra- L’Algérie n’a pas besoin d’IDE nationale ?
agences bancaires, d’assurance, tions lorsqu’on sait que la durée dans ce domaine ni encore dans Je pense qu’il pourrait y avoir
Au départ des centres commer- mais aussi des bureaux conseils, est de 10 ans ? celui de la promotion immobi- d’autres projets dans la même ac-
ciaux ont été créés çà-et-là en d’architectes, de médecins, d’avo- Ce sont des IDE, mais non créa- lière. C’est un pays en voie de tivité. Il faut tout simplement en-
Algérie, et beaucoup plus tard, cats, de représentations de gran- teurs de richesses. Ils créent des développement qui ne peut pas courager les initiatives nationales
il y a eu les centres d’affaires, des compagnies, etc. Dans le cas, emplois mais ne produisent pas de se permettre le luxe de ce type et, faut-il le souligner, il existe un
mais avec le temps, il y a eu des centres commerciaux ont fait richesses, à l’instar de l’industrie, d’investissements qui engendrent potentiel humain et des moyens
une jonction des deux, dont le un chiffres en vendant et dans de l’agriculture ou du tourisme. des sorties de devises plus qu’ils matériels et financiers qui ne de-
tout premier est ce lui de Zéral- celui des centres d’affaires, on fait Dans un pays comme l’Algérie, n’en rapportent et surtout qu’ils mandent qu’à être valorisés.
da. Pourquoi à votre avis cette tout simplement des affaires. en voie de développement impor- ne contribuent pas à la création F. M.
10 Enquête El Watan économie - Du 11 au 17 octobre 2010
Propos recueillis Quels objectifs vous vous êtes fixés Quelles sont vos prévisions en termes de
par à travers le projet du Centre d’affai- chiffre d’affaires pour cette année, en
photo : d. r.
Fella Midjek res, commercial et de loisirs de Bab 2011 et jusqu’à 2020, car une étude de
Ezzouar ? marché a été probablement réalisée au
L’objectif principal est d’offrir un centre préalable ?
de vie aux Algériens, de la taille et de la Vous comprendrez aisément que nous ne
Jean Rizk (à droite) lors de l’inauguration officielle
qualité de ceux qui se font dans le monde. pouvons dévoiler les chiffres qui sont les
En étant le premier du genre, SCCA fixe nôtres. Cependant nous confirmons que
la barre très haute et se veut pionnière et et parafiscales selon deux régimes : un de développement sur son créneau. Il s’en la centre commercial de Bab Ezzouar est
leader sur ce marché en croissance. Il en régime général qui concerne les investis- suivra d’autres projets dans le pays dont tout à fait comparable en termes de chif-
découle tous les autres points qui vont sements courants et un régime dérogatoire les plans sont en ébauche. fres d’affaires avec son exempl La Praille
de la rentabilité des investissements à la réservé aux investissements réalisés dans à Genève. La fréquentation du centre
création d’emplois, et à la formation des des zones spécifiques ou ceux présentant Avez-vous réalisé des projets similaires commercial de Bab Ezzouar dépasse
hommes et femmes, dans un contexte un intérêt particulier pour l’économie au Maghreb, en Afrique, dans le monde celle des meilleurs centres commerciaux
d’exigence et de qualité. nationale. Ces derniers sont soumis à une arabe voire ailleurs ? d’Europe. Ces faits et chiffres sont prou-
convention à signer entre l’ANDI, pour L’équipe de Valartis possède des investis- vés depuis l’ouverture en août 2010 et se
Dans le cadre de la règlementation en le compte de l’Etat, d’une part et l’inves- sements dans divers pays d’Europe, et en confirment de jour en jour avec une fré-
vigueur en Algérie en matière d’in- tisseur d’autre part. C’est en conformité Russie. SCCA est donc dans un environ- quentation qui s’adapte à l’offre du centre.
vestissement, des avantages fiscaux et avec la qualité du projet et son intérêt pour nement propice au développement et à Dans un mois, l’ensemble des magasins
parafiscaux sont accordés par l’Etat l’économie nationale que SCCA bénéficie la construction de centres commerciaux. sera ouvert et la fréquentation subira de
algérien. Est-ce que la société en char- de ce régime. L’Algérie est cependant le premier pays ce fait un nouvel élan. En résumé, SCCA
ge de ce centre a bénéficié de ces où Valartis investit dans la région MENA peut confirmer la validité de son business
avantages ? Qu’elles en sont les termes Le groupe a investi 7 milliards de di- en général. plan initial. SCCA s’adapte aussi aux fluc-
du contrat ou de la convention entre nars d’investissements suisses (70 mil- tuations du commerce de détail. Des plan-
l’Etat algérien et votre Valartis Group? lions d’euros) dans ce projet considéré Que pensez-vous du marché algérien et nings promotionnels et de communication
La SCCA bénéficie du régime de l’ANDI comme le plus important au Maghreb. de sa rentabilité dans ce créneau spécia- viendront conforter ces objectifs en allant
séduire de nouveaux clients.
Le centre commercial, d’affaires et de loisirs Bab Ezzouar Quel est l’apport de ce genre de projet à
l’économie algérienne ?
L’apport à l’économie algérienne est mul-
tiple. Tout d’abord le centre commercial
de Bab Ezzouar est un laboratoire au sein
duquel s’expérimentent de nombreux
concepts. Et il faut citer la prévention qui
s’exprime à travers les équipements et le
savoir-faire. En matière de commerce de
détail, l’apport est très fort par la présence
de marques internationales.
Pour la création d’emploi, le projet est
source de formation et représente un
bassin d’emplois de 1500 personnes, sans
compter les personnes qui travaillent en
périphérie. SCCA compte 100 collabora-
teurs, à 99% algériens. La construction du
projet s’est faite avec des entreprises algé-
riennes en majorité. L’évolution même du
quartier d’affaires de Bab Ezzouar se fait
autour du centre commercial.
En résumé, ce projet est en osmose avec
son environnement, il surfe sur les qualités
des Algériens, et la volonté des autorités
de développer ce genre de commerces.
Sans oublier l’apport en matière de grande
distribution, car le premier hypermarché
du pays est ouvert dans le centre com-
photo : D. R.
Monétique
Le virage raté des cartes
bancaires
A partir du 31 mars 2011, toute transaction dépassant les cartes de retrait imprimées à ce jour – en grande majorité d’un téléphone portable et d’une carte bancaire devrait en
500 000 DA devra (ou devrait ?) être effectuée par chèque, et ce, pour le compte d’Algérie Poste - seulement 44% auraient 2010 être en mesure de payer ses factures courantes (eau,
été retirées. Algérie Poste aurait fait imprimer 4, 5 millions électricité etc..) 24h/24h, à distance…et sans l’interven-
en application du décret d’application de la loi 05-01 du 6 février de cartes de retrait non sollicitées. Or, la distribution en tion d’un opérateur. Un large usage des CIB offrirait éga-
2005 relative à la «prévention et à la lutte contre le blanchiment courrier recommandé de 4,5 millions de cartes nécessite lement une plus grande fiabilité des données sur la
d’argent et le financement du terrorisme». une logistique, des Systèmes d’information et un réseau de consommation intérieure; En effet, des cartes de paiement
distribution postal performants… ainsi que des adresses largement utilisées permettraient la constitution de statis-
fiables. Enfin, la banque est d’abord un métier de service tiques sur la consommation et la distribution en Algérie,
L
Par e texte n’est donc pas nouveau. En 2005, un premier et de proximité du client. Le lancement de tout nouveau plus fiables ; elles permettraient également de stimuler la
Khelifi A.-K. décret du gouvernement Ouyahia imposait déjà le produit implique un accompagnement quasi-didactique création d’une industrie du savoir (SSII, ingénieurs logi-
(*) paiement par chèque pour toute opération supérieure des usagers au niveau des agences (bancaires ou CCP) ciels, consultants..) qui servirait les secteurs bancaire et du
à 50 000 (et non 500 000) DA… avant d’être abrogé par pour « éduquer » l’usager et faciliter l’acceptation de ce commerce enligne. La prolifération des CIB ouvrirait
son successeur Belkhadem. nouveau produit. Or, la majorité des banques algériennes enfin la voie pour le développement du commerce enligne
La date de mise en application de la loi ainsi que le seuil n’ont pas encore opéré le changement culturel qui fait de en Algérie.
des montants autorisés constituent un quasi-aveu d’im- la relation-client la pierre angulaire de leurs opérations. La
puissance des pouvoirs publics face à la toute-puissance satisfaction-client (mesurée par des enquêtes indépendan- Entre stérilité des lois et absence de
du «cash» (et de l’in informel) dans le commerce intérieur; tes) sera critique dans un secteur appelé à une concurrence dispositif incitatif
En clair, même au-delà de mars 2011, un commerçant accrue. Promouvoir le chèque et la simple carte de retrait à l’ère
pourra toujours imposer à son client un paiement en espè- des réseaux IP est une erreur. L’usage du chèque est
ces pour un achat d’une valeur de 49 millions de centimes. La charrue avant les bœufs… d’ailleurs en net déclin au niveau mondial. L’inconvénient
Cette domination du « fiduciaire » dans la masse moné- La création de tout système interbancaire de paiement majeur de la loi 05-01 sus citée est donc son manque de
taire reflète le faible développement du système interban- électronique est un projet complexe qui comporte schéma- pragmatisme. En réalité, la prolifération des cartes de
caire de paiement algérien. Au vu de l’omniprésence des tiquement deux volets: un volet technologique et un volet paiement (CIB) dépend de l’existence de relations «
espèces, que ce soit pour l’achat d’un billet d’avion, d’un marketing (sur la base d’une étude de marché). Le volet gagnant-gagnant » dans le triangle commerçants- usagers-
réfrigérateur, voire d’un appartement, cette nouvelle technologique implique des investissements importants en banques. Or à ce jour, l’action des banques de réseau pour
mesure nous invite à nous interroger sur son impact réel réseaux IT/Télécoms, la mise en place de plateformes et encourager l’usage des cartes de paiement est plutôt timi-
sur les modes de paiement en Algérie. La seconde ques- protocoles permettant de traiter et sécuriser les opérations, de. Cette action devra être menée sur deux fronts parallè-
tion porte sur les raisons de l’échec du lancement des ainsi que des équipements tels que les serveurs, les DAB les: celui des usagers et celui des commerçants. L’esprit de
cartes bancaires dans notre pays. ou les TPE. Ces investissements sont ensuite amortis grâce cette action est simple : «Comment rendre l’usage des
à un trafic important sur ces réseaux interbancaires permis cartes de paiement plus attrayant que l’usage des espèces
Un mode de paiement peu populaire par une masse critique d’usagers (consommateurs) et de pour les transactions courantes ». Pour les usagers, un
Si le chèque est largement utilisé dans les transactions points de vente (commerçants) membres du réseau. Ce dispositif incitatif doit être mis en place à travers des abon-
entre sociétés, il est quasiment absent du «retail» (com- volet semble avoir été maîtrisé par la Satim. En revanche, nements réduits (voire la gratuité pendant 12 mois); Les
merce de détail). Pour le commerçant algérien, l’inconvé- l’étude de marché préalable, elle, semble avoir été absente frais, commissions et tarifs bancaires actuels sont prohibi-
nient majeur du chèque demeure sa falsification réelle ou du projet Satil à en juger par le faible taux d’activation des tifs. A titre de comparaison, la banque centrale indienne
supposée. La conséquence est une frilosité du commerçant cartes imprimées. Ce deuxième volet concerne la collecte (RBI) est intervenue en 2009 pour interdire toute commis-
qui le refuse en général. La création du concept de «chè- sion sur les consultations de soldes ainsi que les retraits
que certifié» (à supposer que la certification ne soit pas d’espèces dans tous les DAB en Inde et ce, quelque soit la
falsifiée) ne règle que partiellement le problème. Un banque utilisée. Les divers frais et commissions prélevées
deuxième inconvénient pour le bénéficiaire du chèque est La création de tout système par les banques algériennes sont à comparer avec leur
le risque du chèque sans provision. Le cas de Sonelgaz,
qui reçoit chaque année des centaines de millions de interbancaire de paiement électronique faible financement de l’économie. Le ratio « encours ban-
caires/PIB » algérien est parmi les plus faibles au monde.
dinars en chèques sans provision illustre ce problème. est un projet complexe qui comporte L’action des banques doit impérativement être accompa-
Certaines banques prélèvent même des frais supplémen- gnée par une campagne de sensibilisation et surtout une
taires au commerçant victime du chèque sans provision : schématiquement deux volets : un volet assistance en agences bancaires et CCP des usagers
une double peine en quelque sorte. Un chèque peut égale-
ment être volé, rejeté pour rature, pour signature non
technologique et un volet marketing (sur méfiants ou réfractaires (personnes âgées, analphabètes
etc.). Pour les commerçants, il s’agit autant d’encourager
conforme, encaissé tardivement etc... Enfin, les chèques la base d’une étude de marché). l’installation des TPE dans leurs points de vente que de
présentent des coûts de fabrication et de traitement pour dissuader –par divers frais, commissions ou pénalités – les
les banques. Pourtant, malgré ces inconvénients indénia- dépôts d’espèces importants; cette dernière mesure a été
bles du chèque, l’usage des cartes de paiement (CiB) ne introduite par les gouvernements indien et Pakistanais en
semble être activement encouragé ni par les banques ni par et l’analyse de données sur les attitudes et les comporte- 2007 et commence à porter ses fruits. Cette action doit
les pouvoirs publics; Chez nos voisins marocains, le nom- ments du consommateur algérien vis-à-vis des modes de également permettre aux commerçants qui acceptent les
bre de cartes bancaires en circulation atteint les 6,3 mil- paiement et de modes de consommation. Il aurait permis à CiB de rester «compétitifs» par rapport aux commerçants
lions de cartes (juillet 2010) et 2 millions de cartes distri- la Satim et ses banques-actionnaires d’identifier et de qui n’acceptent que les espèces, sans facturer de TVA. Les
buées (juin 2010) pour la Tunisie. L’Algérie atteint péni- quantifier les segments le plus réceptifs à ce nouveau mesures incitatives à explorer sont la réduction des com-
blement les 1 millions d’usagers selon la SATIM. Pourquoi produit bancaire, d’identifier le profil-type de l’usager et missions interbancaires, l’installation gratuite des TPE, la
un tel retard? du commerçant avant la mise en place du réseau. gratuité des abonnements pendant 1 à 2 ans. Ces mesures
doivent être ciblées envers les supermarchés, pharmacies,
évasion fiscale et absence d’une culture de Des opportunités illimitées pour l’économie les agences de voyages, les agences commerciales de
service algérienne Sonelgaz, Algérie Telecom et d’une manière générale tout
La première raison de ce retard est bien entendu l’ampleur La promotion des cartes de paiement (et non de retrait) est réseau de distribution relativement structuré.
du commerce informel et donc de l’évasion fiscale. Ainsi, pourtant stratégique. Pour les banques, la prolifération des Algérie Poste, plus grand émetteur de cartes bancaires,
80% de transactions commerciales en Algérie se feraient CIB permettrait des économies de plusieurs dizaines de doit opérer sa «mue» et ne plus fonctionner comme une
sans facturation et, 70 à 80% de ces mêmes transactions millions de dinars : d’abord d’ouvrir moins de caisses «administration». Une segmentation de sa clientèle et une
utiliseraient le «cash» comme moyen de paiement. Il est (économies de personnel), de réduire les volumes et coûts diversification de ses services permettront d’éviter l’erreur
utile de rappeler que la TVA intérieure représente en de traitement de chèques, réduire les temps d’attente au de l’impression en masse des cartes de retrait. Son plan
moyenne 40% des recettes fiscales nettes des pays déve- guichet … et surtout d’utiliser leur personnel d’agence d’investissement a concerné essentiellement la modernisa-
loppés. Le manque à gagner pour le fisc algérien est (souvent des universitaires) pour des services à plus forte tion de ses équipements, systèmes d’information (infor-
énorme. Aussi, l’absence de circuits de distribution struc- valeur ajoutée (assurances, crédits, opérations de porte- matique) et logistique de distribution postale. Or, dans
turés (ex : chaînes de supermarchés), partenaires tradition- feuille..) que pour de simples opérations de caisse. Les toute entreprise de service, les investissements doivent
nels des cartes de paiement, retarde la prolifération des cartes de paiement permettent également aux banques de d’abord concerner l’homme (qualité du recrutement, for-
cartes bancaires de paiement. A titre d’exemple, et malgré développer des systèmes de « scoring » plus performants. mation, évaluation qualitative de la performance, commu-
les effets d’annonce, la filiale grande distribution de Enfin, un système bancaire fiduciarisé permettrait de nication interne, promotion interne, motivation etc..).
Cevital ne compte que 3 supermarchés à ce jour : Rouiba, réduire les risques de cambriolage (trop fréquents dans les D’une manière générale, une plus grande intégration des
Garidi et le très récent Bab Ezzouar. La troisième raison agences Algérie Poste) ainsi que les coûts de convoyage. TIC dans les systèmes de paiement « retail » est impéra-
est le faible taux de bancarisation, estimé à 35% en Pour l’Etat algérien, les CIB permettraient d’isoler pro- tive.
Algérie… alors même qu’Algérie Poste (services finan- gressivement le commerce informel hors du système Ces conditions réunies, nous devrions pouvoir assister
ciers) compterait 09 millions de comptes courants, très bancaire ainsi qu’une meilleure traçabilité des transac- chez le consommateur algérien – à moyen terme- à une
inégalement répartis sur ses 3400 agences. Contrairement tions; Elles permettraient également des gains de produc- plus large utilisation des paiements électroniques au détri-
aux cartes de paiement (CIB), les cartes de retrait sont tivité en réduisant l’absentéisme : tous les jours, des mil- ment du chèque et des espèces. Une baisse soutenue de la
fortement dépendantes de l’installation de DAB (distribu- lions de salariés algériens perdent des heures devant les fiscalité pétrolière imposera aux pouvoirs publics d’accé-
teurs de billets), eux-mêmes dépendants du réseau d’agen- guichets des banques, de Sonelgaz, Algérie Telecom ou lérer ce processus. K. A.-K.
ces. La quatrième raison est liée à l’opération de distribu- CCP pour des opérations ordinaires qui pourraient être (*) PhD en sciences de gestion
tion des cartes bancaires. En effet, sur les 6 millions de réalisées à distance grâce aux TIC. Tout algérien muni
El Watan économie - Du 11 au 17 octobre 2010 Afrique 13
Rapport sur les perspectives économiques mondiales
Le FMI optimiste pour l’Afrique
à court terme
La reprise économique est désormais «bien
ancrée en Afrique, même dans les pays à
revenu intermédiaire durement touchés par
la crise».
L
e dernier rapport du Fonds moné-
taire international (FMI) sur pers-
pectives économiques mondiales
l’atteste et table sur «une croissance pro-
che de 5% en 2010 et encore plus forte en
2011, soit des niveaux proches de ceux
enregistrés avant la crise».
En Afrique du Nord, les prévisions du
FMI prévoient pour l’Algérie des taux de
croissance de 3,8% en 2010 et de 4% en
2011. Les estimations pour nos voisins
sont encore meilleures avec pour la
Tunisie des taux de 3,8% en 2010 et 4,8%
en 2011, pour le Maroc 4% et 4,3% res-
pectivement, alors que pour l’Egypte, le
FMI s’attend à une croissance de 5,3%
cette année et de 5,5% l’année prochai-
photo : d. r.
ne.
Antoinette Sayeh, la directrice du dépar-
tement Afrique qui a fait a noté l’ancrage
de la reprise en Afrique a néanmoins
laissé entendre que le continent noir ne cliques», a indiqué le FMI. Selon lui, leur faible intégration au commerce inter- nationale et les flux financières privés à
devrait pas s’endormir sur ses lauriers cette région est «bien placée pour bénéfi- national et aux flux financiers, leur accé- destination du continent noir. Toutefois,
tant les efforts qui restent à consentir sont cier de la reprise mondiale en cours». lération devrait être plus modeste. La les risques ne sont pas les mêmes pour
importants. «Pour tirer le plein bénéfice Ainsi, l’accélération de la croissance croissance de leur production devrait pas- tous les pays. Pour les pays exportateurs
de ces perspectives, l’Afrique doit accroî- devrait être «soutenue non seulement par ser de 4,5% en 2009 à 4,9% en 2010 et à de pétrole, les conséquences d’un ralen-
tre sa compétitivité économique, notam- le rebond des exportations et des prix des 6% en 2011. tissement mondial se feraient principale-
ment en améliorant ses infrastructures matières premières, mais aussi par une Malgré des prévisions globalement opti- ment sentir par le biais de ses effets sur
publiques et ramener les politiques éco- demande intérieure robuste dans de nom- mistes pour le continent, le FMI craint les cours du pétrole. Pour les pays à faible
nomiques à l’équilibre en reconstituant breuses économies». De l’autre côté du néanmoins le risque d’un reprise mon- revenu et à revenu intermédiaire, en
les marges de manœuvre, qui ont si bien continent, en Afrique du Sud, première diale moins vigoureuse que prévu dont revanche, les risques se situent au niveau
servi le continent durant la crise», a pré- économie africaine, mais qui a connu une les conséquences pourraient être catas- de leurs exportations vers l’Europe qui
venu Mme Sayeh. Le défi pour le conti- récession avec un recul de son produit trophique pour l’Afrique puisqu’elles représentent un tiers environ de l’ensem-
nent en 2011 consistera donc à «tempérer intérieur brut (PIB) de 1,8% en 2009, le entraîneraient le réduction de l’aide inter- ble de leurs exportations. R. E.
les politiques de relance budgétaire pour rapport du FMI s’attend à un rebondisse-
replacer les finances publiques sur le ment pour atteindre une croissance de 3%
chemin de la viabilité et veiller à ce que cette année et 3,5% l’an prochain.
les niveaux d’endettement restent géra- Du côté des pays pétroliers africains, la
bles. tendance est également à l’optimisme Afrique du Sud : accord avec la Corée du Sud
Dans son rapport, le fonds relève que la puisque l’organisation financière estime
reprise en Afrique subsaharienne, déjà qu’ils devraient profiter du redressement sur le nucléaire civil
vive cette année avec une croissance de la demande mondiale et des prix des
attendue à 5%, devrait encore s’accélérer matières premières. Ainsi, la croissance La Corée du Sud et l’Afrique du Sud ont signé vendredi dernier un accord de
en 2011 à 5,5%, soit légèrement en recul du Nigeria, premier exportateur de pétro- coopération portant sur le nucléaire civil couvrant la recherche et développement et
par rapport aux prévisions de juillet der- le subsaharien, devrait passer de 7% l’an l’échange de personnel. La Corée du Sud, qui dispose de peu de ressources
nier qui tablait sur une croissance de dernier à 7,4% en 2010 et 2011. naturelles, compte 20 réacteurs nucléaires qui lui fournissent 40% de son énergie.
5,9% en 2011. Néanmoins, avec une L’Angola, deuxième exportateur d’or noir Elle souhaite davantage exporter sa technologie, selon la déclaration faite par son
croissance de 5,5% en 2011, l’Afrique de la région, après avoir davantage souf- président Lee Myung-Bak, lors d’une rencontre avec le vice-président sud-africain
subsaharienne renouerait avec son rythme fert en 2009 avec une croissance limitée à Kgalema Motlanthe, la semaine dernière à Séoul. M. Lee a fait part de son espoir de
d’expansion économique de 2008, avant 0,7%, devrait renouer avec une cadence voir «la Corée du Sud être en mesure de participer activement au développement de
le trou d’air dû à la crise. «Le ralentis- plus soutenue (5,9% en 2010 puis 7,1% projets énergétiques, notamment la construction de centrales nucléaires», selon un
sement de 2009, avec une croissance de en 2011). Quant aux pays africains les communiqué de la présidence sud-coréenne. L’Afrique du Sud travaille à un plan de
2,6%, a été bref, limité aussi par la mise plus pauvres, qui ont été relativement développement énergétique à long terme, incluant la construction possible de
en œuvre rapide de politiques contracy- épargnés par la crise mondiale, grâce à centrales nucléaires, a indiqué à l’AFP Thabo Masebe, porte-parole du vice-président
Motlanthe. En décembre dernier, un consortium de sociétés sud-coréennes et
américaines, conduite par KEPCO, avait remporté un contrat nucléaire de 20,4
milliards de dollars aux Emirats arabes unis. La Corée du Sud a également signé un
Afrique subsaharienne : plus de 60 millions contrat de coopération nucléaire avec la Turquie. R. E.
O
n parle même de «guerre des
monnaies», selon l’expression
employée par les Brésiliens, que
refuse le directeur général du FMI,
Dominique Strauss Kahn, ainsi que la
ministre française de l’Economie,
Christine Lagarde. Le ministre brésilien
des Finances, Guido Mantega, avait été le
photo : d. r.
premier à employer le 27 septembre l’ex-
pression de «guerre des changes», qui a
depuis fait le tour de la planète. Pendant
que le dollar continue de chuter, le patron
du FMI tente de dissuader les gouverne- En mars dernier, le FMI avait lancé la venir pour freiner l’appréciation de sa mondiale». Selon Noredine Naam, éco-
ments d’utiliser le taux de change de leur proposition de publier des rapports sur les monnaie. nomiste chez Natixis, a mis en garde
monnaie «comme arme» face à la crise effets de la politique économique (budgé- Son ministre des Finances, Guido contre une «guerre des devises» risquée
économique. Dans se sens, les Etats-Unis taire, monétaire ou de taux de change) Mantega, s’exprimant devant la presse, en qui «si elle se traduit ensuite par des
et l’Europe, pour une fois d’accord sur un des plus grandes économies mondiales marge de l’assemblée annuelle du Fonds mesures vraiment protectionnistes». C’est
sujet économique, s’en sont pris aux pays sur l’économie mondiale. monétaire international (FMI), à le cas des Etats-Unis qui a approuvé lundi
interventionnistes comme le Brésil et à la Ainsi, il pourrait éventuellement offrir Washington, a affirmé qu’il y a risque dernier un projet de loi prévoyant des
Chine. une issue à la crise par le biais du renfor- d’un échec du G20 s’il ne fait pas «face mesures de rétorsion contre la Chine. Si
cement de ses procédures de surveillance au problème dans son ensemble» et laisse tout le monde s’y met, cela entravera le
Aucun compromis n’est des changes. Cette proposition n’a pas «chaque pays mener sa politique». Pour commerce mondial et par là la croissance
perceptible obtenu l’adhésion de la majorité. Pour lui, le groupe des 20 économies les plus mondiale», a-t-il développé.
Le Comité monétaire et financier interna- l’heure, le fonds étudie les conséquences importantes du globe (G20) doit s’atta- Il a de nouveau appelé les pays émergents
tional (CMFI), l’instance chargée de défi- uniquement nationales des choix écono- quer au problème de la «guerre des mon- à faire des efforts pour participer au réé-
nir les grandes orientations du FMI où miques, dans ces rapports. L’institution naies», s’il ne veut pas échouer en tant quilibrage de l’économie mondiale en
siègent 24 pays, devait se prononcer au financière n’a aucune possibilité lui per- que tel. laissant leur taux de change s’apprécier.
nom des 187 Etats membres. Le groupe mettant de rappeler à l’ordre un pays A la fin janvier, les Etats membres du Mais la Réserve fédérale américaine a
des 7 pays développés est «globalement» ayant une monnaie sous-évaluée, soit le FMI devront trouver un consensus sur la mené depuis le début de la crise une poli-
d’accord sur les questions des monnaies, cas du yuan. révision des quotes-parts, discutée depuis tique de taux d’intérêt quasi-nuls qui a eu
sur celles à taux de change rigide, et sur plus d’un an, pour déterminer la contri- pour effet un transfert massif de capitaux
la façon dont elles devraient fluctuer, La répartition des sièges au FMI bution de chacun des 187 Etats membres vers les pays émergents, ce qui nourrit les
selon la présidence canadienne du G7. Ce conditionnée par le compromis et donc sa part dans les droits de vote. A craintes d’une «guerre des monnaies».
qui n’est pas le cas au sein du G20 qui sur les monnaies la fin du mois (octobre), sous peine Le G20 s’est engagé formellement en
réunit les pays riches et émergents. La Les Européens conditionnent l’accord sur d’ouvrir une crise, il est urgent de trouver septembre 2009 à favoriser une «crois-
Chine est pointée du doigt par les la répartition des sièges au conseil d’ad- une nouvelle répartition des sièges à la sance équilibrée» de l’économie mon-
Américains, à travers son secrétaire au ministration du FMI par une mesure forte plus haute instance de décision du FMI, diale. Mais il est loin du compte, entre
Trésor américain Timothy Geithner qui a sur les monnaies. Cet accord est repoussé son conseil d’administration où les Etats- des Etats-Unis qui inondent leur système
résumé la position des sept qui dénonce à plus tard. Ils contrôlent neuf sièges sur Unis et des pays émergents considèrent financier de liquidités, des Européens qui
«l’ampleur des interventions sur les 24, mais devrait céder une partie pour que les Européens sont surreprésentés. resserrent leur politique budgétaire, des
marchés des changes de la part de pays augmenter la présence des pays émer- Japonais qui interviennent pour faire
cherchant à entraver l’appréciation de gents au sein du conseil. Un compromis Conséquence sur l’économie baisser le yen, et des Chinois qui accumu-
leur devise sous-évaluée». Il faut dire que entre pays riches et émergents devra être mondiale lent les réserves en devises étrangères
la Chine laisse flotter plus librement le trouvé ce week-end pour venir à bout de Dominique Strauss Kahn a averti dans le pour que le yuan reste faible. Le G20 doit
yuan depuis juin tandis que les pays déve- cette «guerre des monnaies». Financial Times que le fait d’utiliser le se réunir en sommet les 11 et 12 novem-
loppés le font progressivement, selon le Pour s part, le Brésil ne compte pas céder taux de change comme une arme consti- bre à Séoul en Corée du Sud.
secrétaire au Trésor américain. devant la pression et continuera d’inter- tue «un risque très grave pour la reprise F. M./Agences
Spéculation sur les matières premières agricoles Banque centrale européenne : Entrée en vigueur
du durcissement de l’accès des banques
La Banque Mondiale s’inquiète aux crédits
La Banque mondiale s’inquiète de la spéculation autour des cours des matières premières agricoles
qui a fait monter ces derniers mois les prix de l’alimentation dans les pays en développement. La Banque centrale européenne (BCE) a durci certaines conditions d’accès des
Le président de la Banque mondiale Robert Zoellick rappellera que «pour de nombreux pays en banques de la zone euro à ses crédits aux termes de nouvelles dispositions
développement, la crise alimentaire de 2008 n’est jamais dissipée. Et les prix récents sont une concernant ses opérations de refinancement. Ce durcissement est entré en vigueur
raison sérieuse de s’inquiéter», rapporte l’AFP. Il a annoncé la remise en vigueur d’un programme ce samedi, selon un communiqué de la BCE. Elle a ainsi introduit des «dispositions
d’aide d’urgence par l’institution de développement qui avait servi à aider certains de ces pays lors plus claires et plus rigoureuses concernant les actifs sur lesquels sont adossés les
de l’inflation des cours en 2007 et 2008. Il a signalé que la hausse des prix du blé ces derniers mois ABS, désignant swaps et titres synthétiques comme des actifs ne donnant pas droit à
se répercute sur ceux d’autres aliments de base à cause de la demande croissante de produits de une libération de liquidités», précise-t-on dans le communiqué. La BCE donne aussi
substitution. M. Zoellick craint que «les crises alimentaires deviennent une nouvelle norme». Il y a davantage de latitude aux banques centrales de la zone euro pour accepter ou non
vu, sans employer le terme de «spéculation», une conséquence entre autres de la faiblesse de la certaines garanties «sur la base de la prudence ou du défaut», ajoute-t-on de même
conjoncture économique dans les pays riches. Il a expliqué que «l’argent chasse le rendement. Il ne source. Désormais, les banques centrales peuvent dorénavant plus facilement
peut pas trouver ces rendements dans les économies développées, et cela fait non seulement refuser de prêter à des instituts financiers qui pourraient s’avérer insolvables. Aussi,
monter les cours des monnaies de pays émergents et en développement, mais aussi le prix de la BCE prévoit que les banques ne pourront plus présenter comme garanties de leurs
certains actifs, avec le risque de bulles dans l’immobilier ou certaines matières premières». emprunts des actifs basés sur des prêts hypothécaires qu’elles auraient elles-mêmes
Selon l’Organisation de l’ONU pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), entre juillet et septembre les émis. Ce durcissement des conditions plus contraignantes intervient alors que la BCE
prix du blé ont gagné de 60 à 80%, ceux du maïs 40% et ceux du riz 7%. R. E. vient d’annoncer le maintien de son taux directeur au niveau historiquement bas de
1%, offrant ainsi aux banques de la zone euro un accès aux liquidités illimité. R. E.
El Watan économie - Du 11 au 17 octobre 2010 Tableau De Bord 15
statistiques
0 8 , 2
n 219 365 véhicules ont été importés
2
par l’Algérie durant cette période contre
la semaine
le chiffre de
266 513 unités durant les huit premiers
mois de 2009, soit une baisse de
17,69%. Le montant de la facture
d’importation de véhicules au
n En nombre, les importations réalisées
par les particuliers ont augmenté de cours des huit premiers mois de
7,5% par rapport aux huit premiers mois 2010, selon le Centre national de
de 2009, alors que les importations par
les concessionnaires ont baissé de l’informatique et des
18,92%. statistiques.
n 206 014 véhicules ont été importés
par les 34 concessionnaires activant en
Algérie pour un montant de 188,5
milliards de dinars entre janvier et août
2010.
s
milliards de dinar
n Les importations effectuées par les
particuliers ont atteint 13 351 unités
pour un montant de 19,71 milliards de
dinars.
produits de base
n café r vert rend plus attractifs les achats de n soja q leurs gains en fin de semaine. Sur le London
matières premières libellés en dollar pour les Platinium and Palladium Market, l’once de
Les cours du café ont poursuivi leur baisse la investisseurs munis d’autres devises. Sur le Le boisseau de soja pour livraison en platine a fini à 1683 dollars vendredi. L’once
semaine dernière, pénalisés par des plan des fondamentaux de l’offre et de la novembre valait 11,35 dollars sur le Chicago de palladium a terminé à 572 dollars.
perspectives de récoltes abondantes au demande, le marché devrait se trouver dans Board of Trade.
Vietnam et au Brésil, les deux principaux une situation de «surplus modeste» en
n métaux précieux
producteurs mondiaux de café. Après une 2010/2011 du fait notamment «de conditions n métaux de base q
période de sécheresse, «les pluies qui météorologiques favorables pour les cultures
en Afrique de l’ouest. Cependant, «avec des Les prix de l’or et de l’argent ont étincelé la
tombent sur la ceinture caféière du sud-est Les prix des métaux de base échangés au semaine dernière, enregistrant record sur
du Brésil ont atténué les craintes sur les prévisions de fortes pluies et des élections à London Metal Exchange (LME) ont poursuivi
venir en Côte d’Ivoire, il demeure des risques record, toujours soutenus par le repli de la
récoltes de 2011», notaient les experts. De cette semaine leur ascension, toujours monnaie américaine et par les inquiétudes
son côté, le Vietnam devrait exporter 19,5 élevés de voir des maladies toucher les soutenus par l’affaiblissement du dollar,
plants et de troubles politiques provoquer sur la conjoncture.
million de sacs cette année, soit plus de trois l’étain bondissant même à un niveau sans
millions de sacs de plus que les estimations des perturbations voire des pertes de précédent grâce à une réduction de l’offre n or q
précédentes, alors que la production devrait production», prévenaient les analystes. Sur sur le marché. Les cours continuaient d’être
également être abondante, ont rapporté les le Liffe de Londres, la tonne de cacao pour portés par la faiblesse croissante du billet Les prix du métal jaune ont poursuivi leur
analystes de Commerzbank. Sur le Liffe de livraison en décembre cotait 1857 livres vert alors que des indicateurs mitigés aux irrésistible progression vers de nouveaux
Londres, la tonne de robusta pour livraison sterling vendredi vers 15h30 GMT. États-Unis nourrissent les spéculations sur records historiques, franchissant jeudi pour
en janvier ressortait à 1668 dollars vendredi des mesures supplémentaires de la banque la première fois le seuil des 1 350 dollars
vers 15h30 GMT. n céréales centrale américaine (Fed) pour aider l’once, portés par l’affaiblissement
l’économie «L’envolée des cours des métaux persistant du dollar. «L’environnement
n sucre q Les prix du blé, du soja et du maïs ont bondi est intervenue en très peu de temps à un macroéconomique reste médiocre, et cela
la semaine dernière à Chicago, dopés par le rythme accéléré, et s’explique par des ravive les spéculations sur les mesures
Les prix du sucre ont continué leur rapport mensuel du département américain investissements spéculatifs à court terme. d’assouplissement monétaire que pourrait
progression, aidés par des inquiétudes sur de l’Agriculture, qui a notamment abaissé Un mouvement de correction à la baisse peut prendre la banque centrale américaine (Fed)»
l’offre. «Le surplus initialement prévu pour ses prévisions de production aux États-Unis. être envisagé, d’autant plus sûrement que pour aider l’économie, une perspective qui
2010/2011 est loin d’être aussi assuré qu’il y Ce document «est extrêmement haussier les prix atteignent des sommets», notait un pèse lourdement sur le billet vert et
a quelques mois, du fait de révisions de pour le maïs et le soja», a jugé un analyste. analyste. Sur le LME, une tonne de cuivre soutenait les cours du métal jaune, notait un
production à la baisse pour raisons Les autorités «ont réduit leurs estimations de pour livraison dans trois mois valait 8 270 analyste. vendredi précédent.
météorologiques» au Brésil, en Inde et en rendements pour les cultures, cela montre dollars la tonne vendredi à 14h30 GMT,
Russie, commentait un analyste. La récolte que la production diminue». «Le marché l’aluminium valait 2 400 dollars la tonne, le n argent q
australienne, troisième exportateur mondial, s’attendait à voir les rendements baisser, plomb valait 2 272 dollars la tonne, l’étain
devrait aussi être fortement affectée par de mais pas autant», a-t-il souligné. valait 26 300 dollars, le nickel valait 24 405 L’argent a vu son prix poursuivre son envolée
fortes pluies. Sur le Liffe de Londres, la tonne dollars la tonne et le zinc valait 2 293 dollars. dans le sillage de celui de l’or, montant
de sucre blanc pour livraison en décembre n blé q vendredi jusqu’à 23,48 dollars l’once, un
valait 681,90 livres vendredi vers 15h30 GMT. n platine/palladium q niveau sans précédent depuis septembre
Vers 10h30 vendredi, le contrat de blé pour 1980. Outre leur statut de métal précieux,
livraison en décembre s’échangeait à 7,1925 Les platinoïdes ont fortement grimpé en «l’argent et les platinoïdes ont un usage
n cacao (-) dollars le boisseau. semaine, tirés par un dollar meilleur marché, industriel, qui signifient qu’ils profitent de la
Les cours de la fève brune se sont stabilisés n MAIS q une demande industrielle robuste et des reprise de la demande industrielle mondiale
en fin de semaine, un accès de faiblesse du craintes persistantes sur la production et de l’envolée des prix des métaux de base»,
dollar limitant les effets d’une baisse Le boisseau (environ 25 kg) de maïs pour d’Afrique du Sud, premier producteur soulignaient des experts. Le métal gris a
d’intérêt des investisseurs spéculatifs et livraison en décembre s’établissait à 5,2825 mondial de platine toujours paralysée par un terminé à 22,37 dollars l’once au fixing de
d’une offre qui s’annonce abondante pour la dollars mouvement de grève. Toutefois, à l’image vendredi.
saison 2010/2011. L’affaiblissement du billet des autres métaux précieux, ils ont réduit
pétrole change
Les cours au-dessus des 80 dollars Le dollar et l’euro se neutralisent
Les prix du pétrole se sont repris en fin de semaine mensuel sur l’emploi aux Etats-Unis, dont le chiffre L’euro a fait du surplace face au dollar vendredi, inquiétudes sur le ralentissement de la reprise
dernière en fin d’échanges européens, portés par un principal s’est révélé pire qu’attendu avec 95000 alors que les cambistes se sont montrés hésitants économique américaine, ce qui pourrait pousser la
nouvel accès de faiblesse du dollar dû à la emplois perdus en septembre, alors que les après des chiffres de l’emploi plus mauvais que Réserve fédérale à s’embarquer dans de nouvelles
publications de chiffres de l’emploi aux Etats-Unis et analystes tablaient sur un retour à l’équilibre entre prévu aux Etats-Unis et au moment où les grands mesures d’assouplissement quantitatif», selon des
des tensions sur l’offre alimentées par une grève en destruction et création d’emplois. «Ce rapport a mis argentiers du monde s’attelaient à empêcher une experts. Les spéculations sur une nouvelle injection
France. Le baril de brent de la mer du Nord pour en évidence que la reprise économique américaine «guerre des changes». massive de liquidités de la part de la Fed ont fait
livraison en novembre cotait 84,03 dollars sur est en train de perdre le peu d’élan qui lui restait», Vers 21h GMT, l’euro valait 1,3926 dollar contre chuter le dollar de plus de 10% face à l’euro en trois
l’InterContinental Exchange de Londres, progressant et cela devrait renforcer la possibilité de nouvelles 1,3923 dollar jeudi à la même heure. semaines. Mais cette dégringolade pourrait expliquer
de 60 cents par rapport à la clôture de la veille, alors mesures de la Réserve fédérale américaine (Fed) La publication du rapport mensuel sur l’emploi aux l’étouffement de la réaction initiale du marché, qui
que sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le pour aider l’économie, commentait un expert. Les Etats-Unis a provoqué des réactions confuses sur le «montre des signes de fatigue», estime-t-on. R. E.
baril de light sweet crude (WTI) pour la même prix du baril profitaient par ailleurs d’un regain de marché. L’euro s’est d’abord apprécié, grimpant
échéance gagnait 1,04 dollar à 82,71 dollars. Le tensions sur l’offre après le durcissement de la grève jusqu’à 1,3984 dollar, proche du seuil de 1,40 dollar
nouvel accès de faiblesse du dollar a rendu plus des terminaux pétroliers de Fos-Lavera (sud de la franchi la veille pour la première fois en huit mois.
attractifs les achats d’or noir libellés en dollars pour France) renforçant les perspectives de rupture Les chiffres, plus mauvais qu’attendu avec un solde
les investisseurs munis d’autres devises. La monnaie d’approvisionnement pour au moins quatre net de 95 000 emplois détruits en septembre contre
américaine pâtissait sous le coup du rapport raffineries françaises. R. E. une stabilisation attendue, «ont renforcé les
El Watan Économie Du lundi 11 au dimanche 17 octobre 2010