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Amiet Robert. Le prologue Hucusque et la table des Capitula du supplément d'Alcuin au sacramentaire grégorien. In:
Scriptorium, Tome 7 n°2, 1953. pp. 177-209 ;
doi : https://doi.org/10.3406/scrip.1953.2739
https://www.persee.fr/doc/scrip_0036-9772_1953_num_7_2_2739
Mss.
ROBERT AMIET
qu'il demande de lui envoyer les livres liturgiques romains, et, en particulier
le sacramentaire » (3). La lettre de Charles à Hadrien est malheureusement
perdue, mais nous possédons encore, par une bonne fortune, la réponse
du pape, qui se place entre 784 et 791. Le pontife annonce au prince qu'il
accède à ses désirs et qu'il lui adresse, par l'intermédiaire du moine Jean,
abbé du monastère de Ravenne, un exemplaire du recueil euchologique
composé par son prédécesseur, le bienheureux Grégoire, dont le nom figure
d'ailleurs en tête du manuscrit (4). Le sacramentaire grégorien, depuis
longtemps connu en Gaule, mais introduit à présent de façon officielle,
devient désormais sacramentaire d'État.
Reçu avec tous les honneurs dûs à son rang, le nouveau livre
fut aussitôt précieusement déposé dans la bibliothèque du palais impérial
d'Aix-la-Chapelle, et, sans retard, on commença à en exécuter des copies
fidèles qui allaient être envoyées aux quatre coins du vaste empire. Nous
avons l'heureux privilège d'en posséder encore aujourd'hui quelques
dont le plus ancien et le plus pur d'entre eux est le codex 164 de
Cambrai, bien connu des liturgistes (5). Cependant les choses n'étaient pas
aussi simples qu'elles avaient pu paraître au premier abord. L'examen
attentif du sacramentaire hadrianique avait permis très rapidement de se
rendre compte qu'il était notoirement incomplet. « Son trait le plus marquant,
qui fait aussi son étrangeté, consiste dans l'absence des séries dominicales
régulières, à savoir les périodes introduites par les solennités de Noël, de
l'Epiphanie, de Pâques, de l'Ascension et surtout de la Pentecôte » (6).
En clair, trente-sept dimanches sur les cinquante-deux que compte l'année
liturgique ne possédaient, dans le nouveau recueil, ni messes, ni formules
d'aucune sorte. Ce n'est pas ici le lieu de nous demander le pourquoi d'une
telle anomalie. Quelles qu'en aient été les causes, le fait brutal était là,
et il importait évidemment d'y remédier au plus tôt, sous peine de diffuser
un recueil inutilisable les deux tiers de l'année.
(3) Leroquais (Victor) : Les sacramentaires et les missels manuscrits des Bibliothèques publiques
de France, t. I, Paris 1924, p. XV.
(4) PL 98, 436.
(5) Cet important manuscrit a servi de base aux deux éditeurs de l'Hadrianum : H. A. Wilson
(voir note 12 ci-dessous), et Hans Lietzmann : Das Sacramentarium gregorianum nach dem
Aachener Urexemplar, dans Liturgie geschichtliche Quellen, t. III (1921).
(6) Wilmart (Dom André) : Le lectionnaire d'Alcuin. Tiré à part des Ephemerides liturgicae,
Roma 1937, p. 169.
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LE PROLOGUE « HUCUSQUE » ET LA TABLE DES » CAPITULA »
tionnel dont nous parlons s'ouvre par un long prologue, commençant par
les mots aujourd'hui bien connus : Hucusque praecedens sacramentorum
libellus, dont la prose allègre ne manque pas de piquant. L'auteur — qui
ne nous dit pas son nom, — nous y apprend de façon bonhomme qu'ayant
lu attentivement le sacramentaire du bienheureux pape Grégoire, il l'a trouvé
rempli d'erreurs dues aux copistes et fourmillant de graphies malencontreuses,
bref corrompu par la faute des scribes. « Aussi bien, écrit-il, nous nous sommes
efforcés, selon nos moyens et pour l'utilité de tous, de l'amender artistement.
Il existe par ailleurs, ajoute-t-il, d'autres prières dont se sert nécessairement
la Sainte-Église, qui avaient déjà été publiées par d'autres et que ce pape
a omises; nous avons jugé utile de les recueillir et de les rassembler, telles
des fleurs printanières des champs, les corrigeant, les amendant, les faisant
précéder de leurs titres et les plaçant hors du corps du sacramentaire, afin
que l'habileté du lecteur trouve dans ce travail tout ce que nous avons jugé
nécessaire à notre temps. Par discrétion, nous avons placé cette petite
préface (praefatiuncula) au milieu de l'ouvrage afin qu'elle en marque la
fin de la première partie et le début de la seconde; ainsi quiconque pourra
distinguer très facilement ce qui appartient au bienheureux Grégoire et
ce qui provient d'autres auteurs. Si donc, conclut-il, il plaît à quelqu'un
d'accueillir tout ce que nous avons amassé sans prétention ni pédantisme,
mais au contraire avec un sérieux labeur et un pieux amour, nous le prions
de ne pas être sans reconnaissance pour notre travail et de rendre grâces
avec nous au Dispensateur de tous les biens ». Telle est la substance du
prologue Hucusque, de cette praefetiuncula désormais célèbre, que les érudits,
depuis Edmund Bishop, regardent comme l'un des documents liturgiques
les plus importants que nous ait légué l'époque carolingienne. Ajoutons,
pour être complet, que le reviseur, par un scrupule qui l'honore, crut devoir
supprimer du titre du sacramentaire ainsi complété la clausule ex authentico
libro bibliothecae cubiculi scriptus, et cette omission est très précieuse,
puisqu'elle permet d'apprécier d'un simple coup d'œil n'importe quel
et d'en reconnaître immédiatement l'archétype.
Pour se rendre compte de l'importance de l'addition qui était ainsi
proposée par notre compilateur, il suffit de tourner la page : Incipiunt capitula
praefati libelli, lit-on en belle demi-onciale dans les manuscrits. Suit alors,
formant cent-quarante et quelques têtes de chapitres, une table donnant
l'énumération d'une série considérable de formules dont voici le résumé :
texte de YExultet pour la bénédiction du cierge pascal, oraison pour les leçons
gélasiennes des vigiles de Pâques et de Pentecôte, prières diverses pour les
catéchumènes, formulaires des messes pour les trente-sept dimanches laissés
pour compte dans YHadrianum, messes du commun des Saints et pour les
jours de férié, oraisons spéciales pour la dédicace des églises, série de messes
votives, messes in agenda mortuorum, et enfin bénédiction pour certaines
circonstances. Un nombre imposant de feuillets succède à cette table,
produisant in extenso et point par point la matière liturgique annoncée,
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puis, après une courte clausule (Haec studiose), succède une abondante
moisson de préfaces, auxquelles, pour clore le supplément, fait suite une
série non moins riche de bénédictions épiscopales, rite extrêmement
emprunté à l'ancienne liturgie des Gaules. On le voit par cette simple
et sèche enumeration, le livre liturgique d'Hadrien avait été complété
— et amplius — de main de maître, puisque sa matière en avait pratiquement
doublé.
Bernold de Constance, prêtre de ce diocèse ayant revêtu la bure
bénédictine au monastère de Saint-Biaise, en Forêt-Noire, et mort en
1100 à Schafîhouse, a été, au dire de Dom Baiimer, « le meilleur liturgiste
de son époque, et même de tout le moyen âge » (7). Au chapitre LX de
son œuvre capitale, le Micrologue, parlant du célèbre moine que
avait eu la sagesse éclairée de s'attacher, Alcuin, il écrit ce qui suit :
« Le même Alcuin a fait un autre ouvrage qui n'est point à dédaigner pour
notre Sainte-Église; on assure, en effet, qu'il a recueilli dans le sacramentaire
les prières du bienheureux Grégoire, auxquelles il en a ajouté de nouvelles,
mais en petite quantité, et qu'il a eu soin de désigner par des obèles; puis,
à ces prières, il en a réuni d'autres qui, sans venir du bienheureux Grégoire,
étaient nécessaires pour la célébration des offices divins. C'est ce qu'atteste
le prologue qu'il a lui-même placé au milieu de son recueil, immédiatement
après les prières grégoriennes » (8). Bernold écrivait ces lignes à la fin du
pontificat de Grégoire VII (f 1085), c'est-à-dire un peu moins de trois cents
ans après la mort de l'auteur auquel il attribue expressément la praefatiuncula
et le supplément qui lui fait suite, et ceci serait de nature à affaiblir son
témoignage, si, par bonheur, il ne se trouvait que nous sommes en mesure
de combler de façon très satisfaisante cet inquiétant intervalle de temps.
Sous l'abbatiat du célèbre Hélisachar, qui avait succédé en 822 à Héric
à la tête de l'abbaye de Saint-Riquier, en Picardie, on eut l'idée de constituer
un catalogue des livres contenus dans la bibliothèque du monastère; cet
inventaire nous a été transmis par Hariulf dans son célèbre Chronicon
Centulense. Dressé en 831, « il jette une vive lumière, écrit Dom Wilmart,
sur la littérature liturgique qu'un demi-siècle d'effort avait pu rassembler
dans un grand centre monastique pour la bonne exécution du culte : c'est
vraisemblement au début de cette période, et au zèle de l'abbé Angilbert
(793-814), qu'il faut attribuer ces développements mémorables » (9). Or,
parmi les trente-cinq ouvrages énumérés, destinés au service de l'autel,
il en est un, présentant pour nous un intérêt considérable, qui est ainsi
désigné : Missalis gregorianus et gelasianus modernis temporibus ab Albino
(7) Baumer (Dom Suitbert) : Histoire du bréviaire. Traduction française de Dom Reginald
Biron, t. II, Paris 1905, p. 104.
(8) Varin (M.) : Des altérations de la liturgie grégorienne en France avant le XIIIe siècle, dans :
Mémoires présentés par divers savants à l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, Ire série :
Sujets divers d'érudition, t. II, Paris 1852, p. 622.
(9) Wilmart, op. cit., p. 147.
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LE PROLOGUE « HUCUSQUE » ET LA TABLE DES « CAPITULA »
ordinatus. Cette simple mention, qui n'avait dans l'esprit de son rédacteur
que le but de distinguer le missel en question des missels uniquement
grégoriens d'une part et des missels uniquement gélasiens d'autre part,
comble nos vœux et répond d'un seul coup aux deux questions capitales
suivantes : quel est l'auteur de la praefatiuncula et du supplément qui la
suit? à quelles sources cet auteur a-t-il puisé? Nous n'avons pas à compléter
ici cette démonstration, aujourd'hui faite et bien faite. Il n'est
aucun esprit sérieux, pensons-nous, qui mette en doute la paternité
d'Alcuin sur le supplément du sacramentaire grégorien. « L'édition
conclut Dom Cabrol, fut certainement ordonnée, comme celle
de la revision du lectionnaire, par Charlemagne, dont on sent partout à cette
époque, notamment dans le domaine littéraire, la main puissante. Et c'est
à son conseiller le plus écouté, Alcuin, que revient l'honneur d'avoir donné
aux Églises carolingiennes leur missel » (10).
Bradshaw
(12) Wilson Society,
(H. A.)t. : XLIX).
The Gregorian
Nous neSacramentary
parlons pasunder
ici deCharles
l'édition
the de
Great,
Lietzmann
London 1915
(voir (Henry
note 5
ci-dessus), puisqu'elle ne concerne que le Sacramentaire, à l'exclusion du Supplément.
(13) Wilson, op. cit., p. 150, note.
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LE PROLOGUE « HUCUSQUE » ET LA TABLE DES « CAPITULA »
présence d'un manuscrit hybride, non pas quant aux folios qui le composent
ou aux mains qui l'ont transcrit, mais quant aux textes qu'il contient. Le
sacramentaire s'ouvre par le titre comportant la clausule ex authentico, et
l'identité absolue de son texte avec celui du Camerac. 164 — identité déjà
notée par Bishop, mais sans en tirer de conclusion, — prouve avec évidence
qu'il procède directement de l'archétype d'Aix-la-Chapelle, et qu'il est
absolument indépendant de la révision d'Alcuin. Cependant, chose notable,
au lieu de se terminer, comme le manuscrit de Cambrai, avec les dernières
prières de YHadrianum, il présente à leur suite, sans solution de continuité,
la table des Capitula d'Alcuin — omettant totalement la praefatiuncula, —
suivie des textes du supplément, des préfaces et des bénédictions, ces deux
dernières en nombre différent du Cod. Ottob. 313. Qu'est-ce à dire, sinon que
ce manuscrit, comme l'écrit si justement Mgr Andrieu, « appartient à un type
bâtard? Il provient d'un ancêtre copié sur YHadrianum original et analogue
à l'exemplaire d'Hildoard (= Camerac. 164); plus tard seulement, on a
voulu rendre l'ouvrage plus complet et on y a adjoint des pièces additionnelles
prises dans un des sacramentaires de l'édition alcuinienne » (14). La clarté
de cette démonstration, qui ne laisse rien à désirer du point de vue de la
critique, met en pleine lumière la cause des divergences que nous signalions
plus haut, et on peut regretter que Wilson, en publiant la table des Capitula,
ait cru devoir choisir le texte du Regin. 337 au lieu de s'en tenir à celui de
YOttob. 313, lequel, a priori et à coup sûr, est plus proche de l'original alcui-
nien, et donc plus pur.
Pour résumer en quelques mots le résultat auquel est arrivée notre
analyse, nous dirons que l'édition du supplément alcuinien au sacramentaire
grégorien, telle que la donne Wilson, ne peut en aucun cas être considérée
comme définitive. D'une part, en effet, cet auteur donne le texte du
Hucusque, — ainsi du reste que le petit prologue Haec studiose qui
introduit les préfaces, — uniquement d'après YOttob. 313, notant lui-même
certaines erreurs évidentes du texte et suggérant les corrections à apporter
sans se préoccuper des autres témoins qui apporteraient les lumières
d'autre part, il donne la table des Capitula non d'après ce premier
manuscrit, mais d'après un document postérieur, certainement interpolé
et altéré, ainsi qu'il le constate lui-même (15). Une édition critique de la
praefatiuncula et de la table des capitula était donc souhaitable, pour
de préciser avec exactitude l'apport d'Alcuin dans la réforme
carolingienne, et c'est précisément parce que nous avons eu besoin
(14) Andrieu (Michel) : A propos de quelques sacramentaires récemment édités, dans Revue des
Sciences religieuses, II (1922), p. 193.
(15) II convient d'ajouter que, pris de scrupules devant les divergences notables des formulaires
du Supplément, contenus respectivement dans les codd. Ottob. 313 et Regin. 337, concernant
les préfaces et les bénédictions épiscopales, Wilson n'a pas voulu, — ou n'a pas osé, —
choisir entre les deux recensions, et, ad cautelam, il les a publiées toutes les deux, l'une après
l'autre, ce qui, bien entendu, augmente encore l'embarras du lecteur, qui ne sait quel parti
prendre.
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du texte critique de l'une et l'autre que nous avons été amené à en rechercher
la teneur primitive. Le lecteur trouvera dans les lignes qui suivent le résultat
de notre enquête.
(16) Ebner (Adalbert) : Quellen und Forschungen zur Geschichte und Kunstgeschichte des Missale
Romanum im Mittelalter, Freiburg-in-B., 1896, p. 388-394.
(17) II s'agit du manuscrit 164 de Cambrai et du cod. 137 de la Bibliothèque du Chapitre de
Cologne.
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LE PROLOGUE « HUCUSQUE » ET LA TABLE DES « CAPITULA »
des Inscriptions
(18) Delisle (Leopold)
et Belles-Lettres,
: Mémoiret. sur
XXXII,
d'anciens
lre partie,
sacramentaires,
Paris 1886,
dansp. : 149-150.
Mémoires—de Ebner,
l'Académie
op.
cit., p. 231-234. — Ehrensberger (Hugo) : Libri liturgici bibliothecae apostolicae Vaticanae
manuscripti, Friburgi Brisgoviae 1897, p. 393-396. — Bannister (Henry Mariott) : Monumenti
vaticani di Paleografia musicale latina, t. I, Lipsiae 1913, p. 1 de l'appendice. Il y a lieu de noter
que Delisle a pris le soin de relever intégralement tous les noms du nécrologe dont nous avons
parlé et en a publié la liste (op. cit., p. 372-388). Par ailleurs, ce manuscrit renferme le plus
ancien texte noté de VExultet pascal.
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auxquels succèdent, après la clausule Haec studiose (f. 141V), le recueil des
221 préfaces et des 52 bénédictions épiscopales, identiques aux précédentes
(ff. 141V-183V). Sur les derniers feuillets ont été transcrites de nombreuses
messes gélasiennes (fï. 183v-200v), qui ont été empruntées à n'en pas douter
à un Gélasien du VIIIe s., et qui constituent un supplément sui generis
au sacramentaire alcuinien. Cet insigne monument de l'art graphique
a été transcrit à Tours, ainsi que le démontrent la calligraphie si
spéciale, les peintures et les miniatures illustrant les initiales, et la décoration
à entrelacs. Au f. 173V, une splendide peinture à pleine page représente
l'abbé Raganaldus bénissant ses moines : il s'agit de Rainaud, abbé de
Saint-Martin de Marmoutier, vers 845, pour lequel monastère le manuscrit
a été exécuté. Au reste, les religieux ne durent pas jouir très longtemps de
leur trésor, puisqu'en 853, l'abbaye fut saccagée et détruite de fond en
comble par les Normands. Par quel miracle notre codex échappa-t-il à la
ruine? On ne peut faire à ce sujet aucune conjecture plausible. Ce qu'il y a
de sûr, c'est qu'il trouva un jour asile dans le trésor de la cathédrale d'Autun,
comme en fait foi l'addition faite au XIe s. (f. 64) des oraisons de la Messe
des SS. Nazaire et Celse, patrons de cette église (19).
est confirmée par la présence, aux fï. 243-246, d'une série de prières que
l'on retrouve intégralement, à quelques infimes variantes près, au f. 16
d'un sacramentaire d'Amiens (Paris, B. N., ms. lat. 9432) qui lui est
contemporain. Ce codex présente une intéressante particularité. Au
f. 102, à l'endroit où est transcrite la praefatiuncula d'Alcuin, on lit une
intéressante note marginale, due à une main du XVIIe s. : Albinus Alcuinus
auctor est hujusce moniti, ac sequentium praefationum et orationum collector,
ut testatur Micrologus in cap. 60 eccles. observationum his verbis : Fecit tamen
idem Albinus in sancta Ecclesia non contemendum (!), nam gregorianas
in libris sacramentorum collegisse asseritur, paucis aliis adjectis, quas
tamen sub obelo notandas esse indicavit. Deinde alias orationes sive praefationes,
etsi non gregorianas, ecclesiastica tamen celebritati idoneas colligit, sicut prolo-
gus testatur, quas post orationes gregorianas in medio ejusdem libri collocavit.
L! antiphonale missarum de ce manuscrit a été publié par Dom Hesbert,
sous le nom d'antiphonaire de Corbie (20).
Bruxelles
(20) Leroquais,
1935. op. cit., p. 25-28. — Hesbert (Dom R. J.) : Antiphonale missarum sextuplex,
(21) Leroquais, op. cit., p. 30-32.
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(22) Leroquais, op. cit., p. 32-35, qui indique par erreur la date de 880. — Hesbert, op. cit.,
p. XXIII.
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LE PROLOGUE « HUCUSQUE » ET LA TABLE DES « CAPITULA »
Dans les 151 folios qui le constituent, la matière liturgique se répartit ainsi
qu'il suit. Tout d'abord quelques feuillets additionnels contiennent, entre
autres choses, une très intéressante liste des évêques d'Arles (fî. 1-8); vient
ensuite le Sacramentaire Grégorien révisé par Alcuin, qui reproduit mot
pour mot le texte du cod. Ottob. 313; le canon, malheureusement mutilé,
commence au Libéra nos quaesumus Domine (ff. 9-91). La praefatiuncula
(fî. 91V-92V), la table des capitula (fî. 93r-96r) et les textes liturgiques afférents,
suivent alors dans le même ordre (fï. 96v-146r), puis, sans que la petite clau-
sule Haec studiose ait été recopiée, nous trouvons le recueil habituel des
préfaces, dont la mutilation du livre n'a laissé subsister que les vingt-
quatre premières (fî. 146r-151v). La présence, au début du manuscrit, d'une
liste des évêques d'Arles laisse déjà préjuger de l'origine provençale du
document; le dernier nommé est Rotlandus (f 869). Attendu qu'on trouve
par ailleurs la mention de première main de Louis l'Aveugle, couronné roi
de Provence en 890 : famulum tuum Hludovicum (f. 118V), on est autorisé
à conclure que ce sacramentaire a été transcrit pour l'église d'Arles dans
les dernières années du IXe s. (23).
col. 521.
(26) Fôrstemann (Ernst) : Altdeutsches Namenbuch, t. I ( Perso nennamen) , Nordhausen 1856,
(27) Gamillscheg (Ernst) : Romania Germanica, t. III, Berlin-Leipzig 1936, p. 31.
(28) On ne sera pas plus surpris de trouver un sacramentaire germanique en usage à Bobio
ou à Florence qu'on ne s'étonnera de rencontrer le splendide sacramentaire de Wolfgang, évêque
de Ratisbonne (972-994) aux mains d'Otbert, évêque de Vérone (992-1008) moins de vingt ans
après sa transcription (Vérone, Bibl. Gapitulaire, cod. 87).
(29) Nous devons la connaissance de ce détail à l'amabilité de la Dott. Teresa Lodi, directrice
de la Laurentienne, dont Rostagno était le prédécesseur. On trouve, en effet, de la main de
cet érudit, la note suivante écrite en marge de l'exemplaire de Bandini usuel de la Bibliothèque :
Codicis scriptura, ut e litterarum forma colligi fas est, saeculum Xum minime praecurrere videtur
(col. 214).
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(30) Gerbert (Dom Martin) : Vêtus liturgia alemannica disquisitionibus praeviis... illustrata,
t. I, San Blasii 1776, p. 89-91.
(31) Gerken (P. W.) : Reisen durch Schwaben, Baiern, usw., t. I, Stendal 1783, p. 331 sq.
(32) Ebner, op. cit., p. 384, note 4.
(33) Nous devons ces intéressants renseignements à l'obligeance du Prof. Dr. P. Ruf, directeur
du département des manuscrits de la Bayerische Staatsbibliothek de Munich.
(34) Chevalier (Ulysse) : Bio-bibliographie, t. II, col. 2836.
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LE PROLOGUE « HUCUSQUE » ET LA TABLE DES « CAPITULA >>
Alcuin (35). Après avoir donc rappelé la division bipartite des sacramen-
taires de Corbie et de Cologne, — ce dernier édité par Pamelius, — à savoir
le Sacramentaire Grégorien et le Supplément alcuinien, séparés par la prae-
fatiuncula et la table des capitula, Gerbert écrit : Omnia haec reperi nuper
in manuscripto P. P. Theatinorum... Praefationum, una cum série capitulorum,
edere in lucem pretium est, quia praesertim differunt capitula, atque adeo ipsa
secunda pars et prima quoad officia dominicarum. Il ressort de cette
d'une part que le manuscrit examiné par lui était à n'en pas douter
un exemplaire du « Sacramentaire Hucusque », mais, d'autre part, que celui-ci
présentait par rapport à celui de Pamelius qu'il avait probablement sous
les yeux aux fins de comparaison, un certain nombre de différences, voire
de divergences, qui étaient assez importantes pour être remarquées
sans se livrer à un examen comparatif approfondi. Ces différences
portaient sur les séries dominicales et sur la composition même des capitula,
et, de fait, il suffit de jeter un coup d'œil sur ladite table pour se convaincre
immédiatement qu'elle ne présente que de lointains rapports avec la table
que l'on trouve dans les documents que nous venons de passer en revue.
Composée de 139 chapitres, — non numérotés, — elle exclut intégralement
toute la série dominicale après Noël, l'Epiphanie, Pâques et Pentecôte,
pour inclure au contraire un embryon de sanctoral dont elle constitue un
exemple jusqu'ici unique. De plus, le texte de la praefatiuncula est amputé
en son milieu de tout un long passage, commençant à : praefationes vero
quas in fmem posuimus, et se terminant par : ex colligere atque corrigere
studuimus (36). Ces maigres renseignements nous font regretter davantage
encore la perte de ce témoin, tellement sui generis, du développement de la
liturgie grégorienne dans les pays hanséatiques, obligés que nous sommes
de nous résigner à une ignorance à peu près complète à son sujet.
(35) Témoin le missel plénier du XIe s., malheureusement fragmentaire, que nous avons consulté
à Rome (Bibl. Vallicellane, cod. B 141), et sur lequel une main postérieure a écrit : Iste liber
est ecclesie hamburgensis (cf. Ebner, op. cit., p. 200-201. Dans ce codex a été transcrit VExultet
du Samedi-Saint (f. 82) non d'après la recension du pontifical romano-germanique, mais d'après
celle du Supplément alcuinien : la présence du passage : o felix culpa, et de l'éloge de l'abeille :
o vere beata et mirabilis apis, en sont la preuve formelle.
(36) Gerbert, op. cit., p. 90-91.
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(37) Pamelius (Jacobus) : Liturgicon Ecclesiae latinae, t. II, Coloniae Agripinae : 1571, p. 177-
610. La praefatiuncula et la table subséquente se trouvent p. 388-394.
(38) II en va de même pour le Cornes Hieronymi et l'antiphonaire grégorien publiés tous deux
dans le même volume. La découverte par Dom Peillon, en 1912, de l'un des manuscrits utilisés
par Pamelius pour l'édition de l'antiphonaire et sa comparaison avec le texte imprimé sont
très utiles pour l'opinion qu'on peut se faire des méthodes critiques de Pamelius, ainsi que du
sans-gêne de ses publications liturgiques. Cf. Dom H. Peillon : L'antiphonaire de Pamelius,
dans : Revue bénédictine, 29 (1912), p. 411-437.
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(41) Notre cod. Regin. 337 n'est pas le seul exemplaire parvenu jusqu'à nous de ce genre de
sacramentaire bâtard. Nous avons pu examiner le ms. Rh. 43 de la Zentralbibliothek de Zurich
et reconnaître en lui exactement la même disposition : un Grégorien « authentique » auquel
a été accolé un Supplément aberrant. Ce n'est pas le lieu d'établir ici des comparaisons qui
déborderaient le cadre de cet article : il nous suffira de savoir pour l'instant que le Supplément
du Sacramentaire de Zurich, — lequel paraît avoir été transcrit pour l'abbaye de Reichenau —
est encore plus mutilé que celui de notre Reginensis, puisqu'il ne comporte ni praefatiuncula
ni table des capitula. Ce manuscrit est lui aussi, par ailleurs, un bon spécimen de la calligraphie
carolingienne du IXe s. finissant.
(42) Ebner, op. cit.t p. 241-242. — Ehrensberger, op. cit., p. 399-400. — Bannister, op.
cit., p. 30.
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LE PROLOGUE « HUCUSQUE » ET LA TABLE DES « CAPITULA »
PRAEFATIUNCULA HUCUSQUE
Hucusque praecedens sacramentorum libellus a beato papa Gregorio constat
esse editus, exceptis his quae in eodem (*), in nativitate (2) vel assumptione (3) bea-
tae (4) Mariae, praecipue vero in quadragesima (5), virgulis antepositis, lectoris
invenerit jugulata sollertia. Nam, sicut quorundam relatu didicimus, domnus aposto-
licus in eisdem diebus (6) a stationibus penitus (7) vacat, eo quod ceteris (8) septi-
manae (9) feriis (10) stationibus (u) vacando fatigatus (12) eisdem requiescat diebus,
(*) his quibus eodem : F. (2) in nativitate... precipue vero : om. R, S, A, B, T. (3) ad-
sumptione : F. (4) béate : F. (5) in quadragesima vel post quadragesima virgulis : S. —
in quadragesima et in aliis quibusdam locis virgulis : T. (8) in eisdem diebus in quadragesima :
■
S. (7) poenitus : F. (8) eo quod de ceteris : T. (9) septimane : F. (10) feriis : om. T.
(u) a stationibus : B. (12) fatigatur : R, T.
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ROBERT AMIET
ob id (13) scilicet ut tumultuatione (14) populari (15) carens (16) et elemosynas (17)
pauperibus distribuere et negotia exteriora liberius valeat disponere. Missam vero
praetitulatam in natale (18) ejusdem beati Gregorii, virgulisque (19) antepositis,
jugulatam a successoribus (20) ejus (21), causa amoris immo venerationis suae, eidem
suo operi non dubium est (22) esse (23) interpositam (24). Praefatus (25) sane sacra-
mentorum libellus, licet (26) a plerisque (27) scriptorum vitio dépravante (28), qui (29)
non ut (30) ab auctore suo est editus haberetur, pro captu (31) tamen ingenii ob mul-
torum utilitatem (32) studii nostri fuit eum artis (33) stilo corrigere. Quern cum prudens
lector studiose perlegerit, verum (34) nos dicere ilico (35) comprobabit (36) nisi iterum
scriptorum vitio (37) depravetur. Sed quia sunt et alia quaedam, quibus necessario
sancta utitur Ecclesia, quae idem pater ab aliis jam édita esse inspiciens praetermisit,
idcirco opère pretium duximus ea velut (38) flores pratorum vernantes carpere (39),
et in unum congerere (*°), atque correcta (41) et emendata suisque capitulis praenotata
in hujus corpore (^) codicis (43) seorsum ponere, ut in hoc (44) opère (45) cuncta
inveniret lectoris industria quaecumque nostris temporibus (46) necessaria esse
perspeximus, quanquam pluriora (47) etiam in aliis sacramentorum libellis inve-
nissemus (48) inserta. Hanc vero discretionis gratia praefatiunculam (49) in medio
collocavimus (50), ut alterius finis alterius quoque exordium esset (61) libelli, ita
videlicet ut hinc inde ordinabiliter (52) eisdem positis libellis noverit quisque quae
a beato Gregorio quaeve (53) sint ab aliis édita patribus. Et (54) quoniam excluden-
dos (55) tantarum quaesitores diversarumque institutionum (66) sanctarum nequa-
quam dignum vel possibile (57) esse (58) censuimus, saltim (59) eorum (m) omnium
condignis desideriis in evidenti hujus operis copia (61) satisfaceremus. Si cui autem
placent ea quae sine fastu arrogantiae (62) summo studio pioque collegimus (63)
amore, suscipere praecamur (64) ut non (65) ingratus nostro existât labori, sed potius
una nobiscum gratias agat omnium bonorum Largitori (66). Si vero superflua (67)
vel non (68) necessaria sibi illa judicaverit, utatur (69) tantum praefati (70) patris
opusculo, quod minime respuere sine sui discrimine potest, et ea quaerentibus
hisque (71) pio animi affectu (72) uti volentibus utenda (73) dimittat (74). Non igitur
ingratis et fastidiosis sed potius studiosis ac devotis illa collegimus (75), in quibus
cui animo sedent (76) potest reperire (77). Unde et débita vota sua et offîcium divini
cultus digne ac placabiliter Domino valeat exhibere. Noverit itaque nos perspicaci-
tas (78) lectoris non alia huic inseruisse operi nisi ea quae a probatissimis et eruditis-
simis magna diligentia exarata sunt viris : ex multis ergo (79) multa collegimus (80),
ut (81) multorum utilitati prospiceremus. Praefationes (82) porro (83), quas in fine
(13) id : om. B. (14) tumultuacione : F. (15) populi : B. (16) cares : F. (17) elemosinis :
O. — aelemosinas : M. — helymosinas : F. (18) natali : R, T, C. (19) virgulis : O, S, T.
(20) predecessoribus : O. — decessoribus : A. (21) suis : T. (22) est : om. C. (23) esse :
om. F. (24) interpositum : B. — iterpositam : F. (25) prefatus : A. (26) scilicet : T.
(27) implerisque : B. (28) depravatus : T. (29) qui : om. R, C. (30) aut : F. (31) captum :
O, S. (32) utilitatibus : M. (33) fuit artis : O, T. — studuit eum artis : S. — fuit enim
artis : C. (34) utrum : B. (35) illico : F. (36) comprobavit : A, F. — conprobabit : M, A.
(37) vicio : F. (38) velud : M. (39) corpore : B. — carpere venantes : M. (40) congre-
gare : B. (41) correpta : L. (42) corpores : M. — opère : T. (43) codicibus: R. L,
: B. (44) hoc : om. T. (45) corpore : M. (46) temporalibus : A. (47) plura : R,
— B, F, C. — Le scribe de A avait d'abord écrit plura, puis il s'est ravisé et a ajouté au-dessus
de la ligne la syllabe rio : plu-rio-ra. (48) invenissemur : B. (49) praefatiungulam : F.
(50) conlocavimus : L, A, B, F. (61) esse : F, T. (52) formabiliter : C. (53) quae tuae : F.
— quae vere : T. (54) ex : F. (55) excludendus : B. (56) institucionum : B. (57) impos-
sibile : B. (58) esset : T. (59) saltern : R. (60) vero : B. (81) copia : om. T. (62) arrogantie :
F. (63) colligimus : B, T. (64) precamus : F. (65) non : om. F. (66) largiari : B. (67) super-
fluam : F. (68) non : om. F, T. (69) utat : F. (70) prefati : A. (71) his quae : O, M, B, T.
(72) afatu : B. (73) et ea quaerentibus utenda : T. (74) admittat : O, F, C. (75) colligimus :
B, T. (76) sedeant : T. (77) repperire : O, M, A, B. (78) perspicatitas : O. (79) igitur :
T. (80) colligimus : B, F, T. (81) et : B. (82) praephationes : B. — prefationes : F. (83) vero : O.
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LE PROLOGUE « HUGUSQUE » ET LA TABLE DES « CAPITULA »
hujus (84) posuimus codicis, flagitamus ut ab his quibus placent cum caritate susci-
piantur et canantur (85) : ab his vero (86) qui eas intelligunt nec tamen delectantur,
necnon et (87) ab his qui eas volunt nec tamen intelligunt, poscimus ut nec assu-
mantur (88) nec canantur. Addidimus etiam et benedictiones ab (89) episcopo super
populum dicendas, necnon et illud quod in praefato codice beati Gregorii ad gradus
inferiores in ecclesia constituendos non habetur. Obsecramus itaque vos : quicumque
hune codicem ad legendum sive transcribendum sumpseritis, ut pro me preces ad
Dominum (90) fundatis, qui ob utilitatem plurimorum ea colligere atque corrigere
studuimus. Praecamurque (91) ut eum ita (92) diligenter transcribatis, quatenus
ejus textus (93) et eruditorum aures demulceat et simpliciores quosque (94) errare
non sinat : nihil (95) enim, ut ait beatus Hieronimus (96), proderit emendasse librum,
nisi ememdatio librariorum (97) diligentia conservetur.
L 141 capitula
0. A. F. W 144 »
M. R 145 »
B 146 »
C 148 »
(84) hujus : om. O. (85) et canantur : om. B. (8«) ergo : M. (87) et : om. F. (88) ad-
sumantur : F. (89) ad : B, F. (90) ad Dominum preces : O, F. (91) precamurque : A, B.
(92) ita : om. T. {»*) textis : M. (94) quoque : T. (95) nichil : F. (96) Ieronimus : F.
(97) librorum : F.
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ROBERT AMIET
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LE PROLOGUE « HUCUSQUE » ET LA TABLE DES « CAPITULA »
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(10) In : om. C. (u) Alia missa : sic C. — Cette variante se retrouve invariablement dans C
toutes les fois qu'on lit alia dans les autres manuscrits. (12) Natali : sic C. (13) Sanctorum
suffragia : sic O. — Sufîragiis : sic F. (14) Oratio : sic O, F. (15) Et : sic C. (16) Et
virginis : om. B.
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(17) Consecrandum : sic F. (18) Oratio : sic O, F. (19) Aniversarium : sic O, F. (20) Oratio :
sic O, F. (21) Missam : sic L. (22) Temporum : sic M, F. (23) Dicendas : sic R, L, A, W. —
Dicendum : sic B. — Dicendae : sic C. (24) Spéciale : sic M. (25) Prefatio : sic F. (28) Alia
missa : sic F. — Item alia : om. C. (27) Familialaribus : sic L. (28) Vel pro : sic O. (29) Con-
greganti : sic C. (30) Oratio : sic O, F. (31) Monasterium : sic B. (32) Oratio : sic O, F.
(33) Dirigentibus : sic F. (34) In : sic F. (35) Orationes : sic M. (36) Supervenientem : sic M.
(37) Oratio : sic O, F. (38) Oratio : sic O, F. (39) Oratio : sic O, F. (40) Repellendum : sic F.
(41) In : sic O, B, C. (42) Quadragesimam : sic W. (43) Oratio : sic O. (44) Oratio : sic O, F.
(45) Sanitatem : sic F. (4fl) orationes : sic M, A, W. (47) Quando anima aegreditur de
corpore : add. B.
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LE PROLOGUE « HUCUSQUE » ET LA TABLE DES « CAPITULA »
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CAPITULA CODICIS T.
1 — Benedictio cerei in sabbato san- 17 — In annuntiatione Sanctae Mariae
cto Virginis
2 — Ordo ad catechumenum 18 — Missa in natali Sancti Georgii
dum martyris
3 — Ordo baptismatis 19 — In natali Sancti Marci
4 — Missa in octava Domini listae
5 — In vigilia Epiphaniae 20 — In inventione Sanctae Crucis
6 — In octava Epiphaniae 21 — In natali Sanctorum Nerei et
7 — Missa in conversione Sancti Pauli Achillei
8 — In decollatione Sancti Johannis 22 — Missa in Vigilia Ascensionis Do-
Baptistae mini
9 — In natali Sancti Adriani 23 — Missa in jejunio mensis IV feria
10 — In natali Sancti Gorgonii IV
11 — In exaltatione Sanctae Crucis 24 — In VI feria
12 — In natali Sancti Mathei apostoli 25 — In sabbato in XII lectionibus
et evangelistae 26 — Missa in natali Sanctorum Primi
13 — In natali Sancti Lucae et Feliciani
listae 27 — In natali Sanctorum Basilidis,
14 — In vigilia apostolorum Symonis Cyrini, Naboris et Nazarii
et Judae 28 — In natali Sanctae Praxedis
15 — In cathedra Sancti Pétri nis
16 — In natali Sancti Mathiae apostoli 29 — In natali Sancti Apollinaris
(44) Gerbert, op. cit., p. 90-91. Le texte de Gerbert ne porte aucune numérotation. Pour
plus de clarté, nous l'y avons ajouté en chiffres arabes.
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LE PROLOGUE « HUCUSQUE » ET LA TABLE DES « CAPITULA »
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Avant de clore cette étude, il nous reste encore à parler d'une petite
clausule, due elle aussi à la plume d'Alcuin, et dont nous nous devons, à ce
titre, d'établir ici le texte critique. Le 144e et dernier chapitre de la première
partie du Supplément est séparé du recueil des préfaces et des bénédictions
épiscopales, qui en constituent la seconde, par la formule Haec studiose,
à laquelle, dans l'examen des manuscrits, nous avons à plusieurs reprises
fait allusion. Il est hors de doute que le Supplément alcuinien a comporté
ab origine tout un lot de préfaces et de bénédictions : la praefatiuncula
nous l'affirme positivement. Il faut donc supposer qu'Alcuin, après avoir
rédigé sa table et les textes afférents, a voulu attirer à nouveau l'attention
de ses lecteurs, et marquer par cette clausule comme une division naturelle
de son œuvre. Chose curieuse, six seulement des dix témoins qui nous ont
conservé le texte du Supplément alcuinien portent cette formule : ce sont
les manuscrits 0, M, R, S, B et F. On ne peut faire aucune conjecture sur
son omission par les quatre autres. Nous avons vu, en examinant un par un
les « Sacramentaires Hucusque » que M et R semblaient provenir du même
archétype. Cette impression est fortifiée par le fait que tous deux, et tous
deux seulement, font la même erreur graphique dans notre clausule : quas
au lieu de qua (note 6 de l'appareil critique).
que non abent (!) missas in isto sacramentorum quiquid (!) sacerdos voluerit canere in
istum (!) locum (!) requirat.