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Résumé de la Bible

La Bible (du grec biblion, livre)

Large collection de textes anciens considérés par les Juifs et les Chrétiens comme
d'inspiration divine. La Bible des Chrétiens contient 2 parties fort inégales, l'Ancien et le
Nouveau Testament, c.-à-d. l'ancienne et la nouvelle alliance entre Dieu et les humains. La
Bible des Juifs n'est constituée que de la première partie, composée de livres écrits av. J.-C.,
et renferme l'histoire de la création du monde, de la chute de l'humain, du Déluge, de la
dispersion du genre humain, la vie des patriarches, la loi de Moïse, divers traités de morale,
l'histoire du peuple de Dieu, etc.. La deuxième comprend les livres écrits depuis la mort de J.-
C., par ses apôtres, ou plus sûrement par certains de ses disciples.

L'Ancien Testament

La Création

"Au commencement, Dieu créa le Ciel et la Terre". Le premier livre de la Bible, La Genèse,
commence par cette phrase exprimant l'idée que Dieu est la source de toute Création, et que
rien ne peut exister sans Dieu. La Bible dit qu'Il a créé le Monde en sept jours, qui sont aussi
sept étapes cruciales dans le déroulement de la Création.
Le premier jour, Dieu crée le ciel et la terre, puis Il sépare la lumière des ténèbres.
Le deuxième jour, Il crée le firmament et le sépare des eaux et des mers.
Le troisième jour, il y a apparition de la terre ferme, sortie du milieu des mers. Les plantes
apparaissent et recouvrent la terre.
Le quatrième jour, ce sont les astres qui sont créés : soleil, lune, étoiles, appelés luminaires
pour distinguer le jour de la nuit.
Le cinquième jour, Il fait apparaître les animaux marins, ainsi que les espèces volatiles
comme les oiseaux.
Le sixième jour, Dieu crée les animaux terrestres. Il modèle aussi le premier homme dans de
l'argile, et lui insuffle la vie. Puis Il tire de l'homme endormi un morceau de côte, qu'Il modèle
pour créer la première femme.
Le septième jour, Dieu étant satisfait de tout ce qu'Il a fait, Il décide de ne rien créer ce jour-
là, et de se reposer. Ce sera le jour béni du Créateur.

La Jardin d’Eden

Dieu installe l'homme et la femme dans un jardin merveilleux appelé le jardin d'Eden. Il
permet à L'homme Adam et à la femme Eve, de profiter du jardin dans sa totalité, à
l'exception d'une seule chose : il est interdit de prendre des fruits d'un arbre appelé l'Arbre de
la connaissance du bien et du mal, sous peine de mort.
Les deux êtres humains évoluent quelques temps dans le jardin. Un jour ils rencontrent un
serpent, présenté comme l'animal le plus rusé. Et voilà que le serpent se met à parler. Il
discourt sur le fait que les fruits défendus de cet arbre permettent d'accéder à la connaissance
du bien et du mal et de devenir eux-mêmes des dieux, comme Dieu qui les a créés. S'ils
mangent de ces fruits, ils ne mourront pas mais gagneront la force et la puissance. Eve est la
première à accepter de tenter l'expérience. Elle croque le fruit, et en donne à Adam, qui en
mange à son tour.
A peine Eve puis Adam ont-ils avalé leur première bouchée, que leurs yeux s'ouvrent et que
leur vision du monde change totalement. Ils réalisent qu'ils ont commis une faute grave. Ils
s'aperçoivent aussi qu'ils sont dévêtus. Craignant alors de rencontrer Dieu à nouveau, ils se
font des ceintures de feuilles et se cachent dans le jardin. Le serpent s'enfuit. Mais leur
Créateur réapparaît, et c'est alors la déchéance. L'Eternel leur fait de vifs reproches, et leur
expose les conséquences de leur péché.
Adam et Eve sont chassés du Jardin d'Eden. Désormais ils seront obligés de travailler dur
pour se nourrir. Ils connaîtront la peine du travail de la terre. La femme enfantera dans la
douleur. Il existera une inimitié entre la femme et le serpent. Leur descendants seront eux
aussi victimes de leur faute. Adam et Eve quittent le jardin d'Eden, vêtus de peaux de bêtes.
Caïn et Abel

Dans leur nouvel environnement terrestre, Adam et Eve ont deux enfants qu'ils appellent Caïn
et Abel. Le premier se fera cultivateur et le second deviendra berger nomade. Mais il se
produit un jour un incident grave. Caïn est jaloux de son frère Abel car Dieu n'a considéré
qu'Abel pour les offrandes qu'ils lui font. Les relations dégénèrent, au point que Caïn en
colère se jette sur son frère Abel et le tue.
A la suite de ce meurtre, Dieu apparaît bientôt, et demande à Caïn des nouvelles de son frère.
Puis Il le met en face de son crime, et lui montre la gravité de son acte. La colère de l'Eternel
est grande, et Caïn est condamné à partir, à errer sur la terre sans pouvoir la cultiver, et à ne
connaître ni trêve ni repos.
Adam et Eve donnent naissance à un troisième fils, du nom de Seth. Les fils de Caïn et de
Seth se multiplient, et commencent à occuper des territoires s'étendant dans la Palestine et la
Mésopotamie. Le Livre de la Genèse donne une importante liste généalogique, en précisant
que les hommes de cette époque vivent un temps incroyablement long, durant souvent
plusieurs centaines d'années. Le record de longévité semble remporté par Mathusalem, qui
meurt après avoir vécu neuf cent soixante-neuf ans. A cette époque, l'une des régions les plus
florissantes était la Mésopotamie. Dans la vallée des deux fleuves, plusieurs villes
indépendantes sont puissantes, mais elles sont aussi rivales et se font perpétuellement la
guerre.

Le Déluge

L'Eternel constate que les hommes se conduisent mal, sont pleins de cruauté. Il se lasse de
voir les hommes s'entre-déchirer et ne pas vivre selon Sa volonté. Dans l'une de ces villes, un
seul homme mène une vie droite et juste. Il se nomme Noé. Un jour Dieu se manifeste à Noé,
et lui montre les grandes fautes des hommes. L'humanité va subir la grande colère divine, et
elle sera presque entièrement détruite, à l'exception de Noé car il est le seul juste. Si celui-ci
veut être sauvé, il doit construire un grand navire capable de supporter les tempêtes, car une
terrible inondation va avoir lieu. Il faudra qu'il y embarque toute sa famille. Il devra aussi
prendre avec lui des représentants de toutes les espèces d'animaux terrestres, pour qu'elles ne
disparaissent pas totalement, car il y aura grande destruction.
Noé accepte de suivre les conseils de Yahvé, et se met à construire sa fameuse grande Arche.
Lorsque l'œuvre est terminée, il y fait embarquer ses proches, et fait aussi pénétrer un couple
de chaque espèce animale. Lorsque l'équipage du navire est au complet, Noé ferme la porte
derrière lui.
C'est le moment où Dieu peut accomplir sa prophétie. Des pluies torrentielles commencent à
s'abattre sur terre. Il pleuvra à torrent sans discontinuer pendant quarante jours et quarante
nuits. L'Arche flotte, en sauvegardant ses occupants. Tout autour c'est le désastre. Les eaux
emportent tout, submergent tout, détruisent tout. Habitations, plantations, bétail, populations,
fleuves, collines, montagnes disparaissent tour à tour sous les flots.
Lorsque la pluie cesse de tomber, le navire est totalement entouré d'eau. Sur tout l'horizon, on
n'aperçoit pas une montagne, mais seulement de l'eau à perte de vue, ce qui suggère que la
totalité des terres sont englouties. Mais à présent le ciel se dégage, les nuages s'écartent, et il
apparaît un magnifique arc-en-ciel. A ce moment, Dieu parle à Noé dans une de ses visions.
Dieu désigne cette image de l'arc-en-ciel comme le symbole de la future alliance qu'Il
contractera avec les hommes, une fois la Terre purifiée du mal et du péché.
Il faut maintenant attendre que le niveau baisse et que le sol réapparaisse. L'équipage patiente
pendant quelques jours, guettant le moindre signe d'assèchement. Pour tenter de savoir si une
terre est réapparue quelque part, Noé prend une colombe dans l'Arche et lui rend la liberté.
Celle-ci s'envole et disparaît à l'horizon ; mais elle revient bientôt vers l'Arche, n'ayant trouvé
aucun lieu pour se poser. Alors après quelques jours d'attente, Noé lâche l'oiseau une
deuxième fois. Il revient encore, mais en tenant dans son bec un rameau d'olivier. Noé
renouvellera l'expérience une troisième fois, mais cette fois la colombe ne reviendra pas. C'est
le signe qu'elle s'est probablement posée, sur quelque objet ou sommet de montagne.
Effectivement, le jour vient où une terre émergée se laisse enfin apercevoir. L'embarcation
finit par se poser sur un sommet montagneux, le mont Ararat. Les occupants sortent alors du
navire échoué et peuvent reconquérir la terre. Tandis que les eaux retrouvent leur niveau
initial, les survivants sortis de l'Arche salvatrice se réinstallent sur la terre ferme. Une
civilisation nouvelle émerge à partir du groupe des rescapés.
Noé et sa femme auront trois enfants, trois fils appelés Sem, Cham et Japhet. D'après le texte
biblique, l'ensemble des peuples de la terre seraient des descendants de ces trois fils. Chacun
ira vivre dans une région du Monde où il établira sa descendance. La Genèse donne des listes
généalogiques de leur postérité. Certains de ces personnages donneront leur nom à des régions
qui le garderont longtemps. C'est le cas de Canaan, de Sidon, d'Elam, d'Assur.

La tour de Babel

Le peuplement de la terre ainsi renouvelé ne tarde pas à recommencer à prospérer. La


population des descendants de Noé se multiplie. De nouveaux centres urbains se construisent.
Une ville, Babel, prend des proportions particulièrement importantes. Ses habitants font des
projets architecturaux ambitieux. Ils se mettent à construire une tour gigantesque, un
monument démesuré. Leur intention inavouée est de montrer leur puissance, de faire étalage
de leur génie constructif. Mais dans leurs projets prestigieux, peut-être ont-ils oublié de garder
la modestie et la mesure de toute chose.
C'est précisément ce que leur reproche Yahvé, le Dieu qui a préservé leur ancêtre Noé de la
noyade, et qu'ils ont peu à peu négligé de vénérer. Mécontent des projets délirants des
hommes, Dieu décide d'empêcher leur réalisation. Jusqu'à présent, dans la région on ne parlait
qu'une seule langue. Dieu introduit chez les habitants l'usage de plusieurs langues. Désormais
polyglottes, les constructeurs deviennent alors incapables de communiquer entre eux. Les
hommes cessent alors de bâtir leur ville et leur tour géante. Finalement le chantier est
abandonné, et la population dispersée.

Abraham le patriarche

Abraham est le fils d'un homme nommé Tharé, originaire de la ville de Ur en Mésopotamie.
Tharé s'est installé à Haran, une ville située en Mésopotamie. Lorsque son père Tharé décède,
Abraham lui succède ; bientôt celui-ci sera témoin d'une vision. Dieu lui demande de quitter
Haran avec ses proches, et de partir en direction du territoire de Canaan, c'est-à-dire de la
Palestine. Ce sera la terre prospère que Dieu lui donnera pour y habiter. Abraham obéit,
emmène sa famille et s'établit en Canaan. Dieu promet à Abraham qu'il aura une très
nombreuse descendance. Pourtant il est âgé, il n'a pas d'enfants et sa femme Sara n'est plus en
âge d'enfanter. Mais Dieu le lui assure : ses descendants seront plus nombreux que les grains
de sable d'une plage.
Dans sa famille, Abraham a un neveu appelé Loth qui voyage avec lui. En arrivant en
Palestine, le patriarche vit avec sa famille comme de simples bergers nomades. Mais lui et sa
petite troupe rencontrent bien vite des difficultés avec les peuplades déjà installées dans la
région. Pour pouvoir s'établir dans le pays, il n'y a pas d'autre choix que de combattre. Des
échauffourées ont lieu entre la famille d'Abraham et des tribus autochtones. Lors d'une de ces
luttes, Loth est fait prisonnier, et emmené par ses vainqueurs dans une ville appelée Sodome,
proche de la Mer Morte.
Quelques temps plus tard, Sarah étant trop âgée pour enfanter, Abraham aura un premier
enfant nommé Ismaël, dont la mère est la servante Agar. Sur demande de Yahvé il est instauré
la pratique de la circoncision, qui est établie dans toute la famille d'Abraham, en signe de sa
fidélité à Yahvé.
Abraham a le sens de l'hospitalité. Un jour trois inconnus se présentent devant sa tente : sans
hésiter il les invite à déjeuner et leur propose de s'installer chez lui. Ses hôtes sont des anges
envoyés par Dieu. En même temps Dieu parle au patriarche. Il lui confirme qu'il aura bien un
fils de sa femme Sara, et qu'il est confirmé dans son destin de père d'une future grande nation,
une nation bénie par Dieu. Les trois mystérieux personnages prennent ensuite congé du
patriarche pour se rendre à Sodome.

Sodome  et Gomorrhe

 Sodome et Gomorrhe ont très mauvaise réputation. On dit que ce sont des villes perverties,
dont les moeurs sont très relâchées, y compris entre les personnes de même sexe. Loth dispose
d'une maison dans la ville de Sodome. Lorsqu'il voit arriver les hommes envoyés par Dieu, il
les invite à séjourner chez lui. Mais cette visite ne passe pas inaperçue : la demeure de Loth
est rapidement investie par une foule d'individus manifestement sans morale. Loth ouvre sa
porte pour tenter de disperser la foule, mais il est lui-même pris à parti. Une bousculade a lieu,
et finalement les invités tirent Loth à l'intérieur puis referment la porte.
Entre-temps, Dieu révèle à Abraham l'intention de Yahvé de détruire Sodome et Gomorrhe,
car leurs fautes sont très graves. Abraham effrayé plaide pour la clémence, et demande à Dieu
d'épargner ces villes s'il s'y trouve des habitants non pervertis, sages et justes. Abraham
négocie : il demande qu'un minimum de dix justes suffise pour que la ville soit sauvée ; mais
en réalité ce nombre ne sera même pas atteint. En conséquence, la ville ne pourra pas
échapper à la justice divine.
A l'intérieur de la ville, les étrangers entrés chez Loth lui expliquent qu'il doit quitter la ville
de toute urgence, car Yahvé va punir leurs habitants, faire tomber la foudre sur leurs villes et
les détruire. Au matin, Loth et ses compagnons ainsi que leurs femmes quittent donc la cité en
hâte. Lorsqu'ils sont hors de la ville, ils entendent derrière eux de grands fracas. La terre
tremble, les flammes éclairent les alentours. Tandis qu'ils poursuivent leur chemin, la femme
de Loth regarde en arrière, malgré la consigne formelle de ne pas se retourner.
Immédiatement elle est transformée en statue de sel.
Le reste des fuyards se réfugie dans une ville voisine, Ségor, qui ne sera pas détruite. Le
lendemain, le patriarche Abraham peut observer ce qui est arrivé : à la place des deux villes, il
ne voit plus que des cendres fumantes, restes des deux cités rayées de la surface terrestre pour
avoir gravement péché contre Dieu.

Isaac, Esaü et Jacob

Plus tard la réalité confirme la prophétie de Yahvé : Sara devient enceinte et met au monde
Isaac. Lorsque Isaac est devenu plus grand, Dieu demande à Abraham de lui offrir son fils en
sacrifice. Pour Abraham, cet ordre est dur et contradictoire : si son fils unique meurt, qui
assurera la descendance promise ? N'osant pourtant pas désobéir à l'ordre divin, Abraham
emmène donc son unique enfant sur une montagne, et l'attache. Mais lorsqu'il lève son
couteau pour frapper, un ange arrête le sacrificateur : Dieu n'accepte pas les sacrifices
humains. Dieu félicite Abraham de n'avoir pas refusé de lui offrir son seul fils. Le sacrifice
aura lieu toutefois, mais la victime sera un bélier qui s'est pris les cornes dans des branchages.
Pour avoir une descendance, il faut avoir un fils qui se marie. Lorsque son fils Isaac a atteint
l'âge adulte, Abraham envoie donc l'un de ses serviteurs en mission. Son devoir : trouver une
femme pour Isaac et revenir avec elle. Le serviteur quitte donc le campement, et part en
direction de l'est, le pays d'origine d'Abraham. Pour être sûr de faire le bon choix, il s'en réfère
à Dieu. Dans sa prière, il souhaite que la promise se reconnaisse grâce à un signe. Si une
femme lui donne à boire ainsi qu'à ses chameaux, elle sera la choisie.
La réponse ne tarde pas à venir : arrivant près d'un puits, le serviteur trouve une jeune fille
occupée à y puiser. Lorsque celle-ci l'aperçoit, elle lui offre immédiatement de l'eau, et
abreuve aussi ses montures. Alors le serviteur lui révèle le but de sa mission. La jeune fille
accepte, et bientôt sa famille donne son accord pour un mariage. Quelques jours plus tard,
Isaac épouse Rebecca.
Le couple aura deux fils, Esaü et Jacob. Lorsque ces fils auront grandi, un désaccord s'établira
entre eux. Esaü étant l'aîné, il bénéficie du droit d'aînesse, d'après lequel tout l'héritage de leur
père lui revient en totalité. Mais son frère cadet ne l'entend pas ainsi. Jacob use d'un
stratagème pour s'approprier ce droit d'aînesse. Jacob emmène un jour son frère dans le désert,
loin de toute habitation. Puis il sort devant ses yeux une marmite, dans laquelle il prépare un
très grand plat de lentilles. Son frère est affamé car ils ont marché très longtemps sans rien
prendre. Alors Jacob marchande : le plat de lentilles contre le droit d'aînesse. Esaü a tellement
faim qu'il accepte de renoncer à son droit d'aînesse ; après quoi il se jette sur le plat pour le
dévorer.
Mais un nouveau litige apparaît sur un autre point. Leur père Isaac est âgé et malade. De
surcroît, il est devenu aveugle. Avant de mourir, Isaac souhaite donner la bénédiction à son
fils aîné Esaü. C'est sans compter avec la ruse de Jacob. Celui-ci réussit à se faire passer pour
son frère afin d'être béni à sa place. Pour prendre l'aspect de son frère, il se recouvre d'une
peau de mouton, son frère étant très velu ... Isaac touchant la peau de mouton, le prend pour
l'aîné, et donne à Jacob la bénédiction prévue pour Esaü !
Jacob ayant arraché à son frère le droit d'aînesse et la bénédiction, il ne semble cependant pas
que l'aîné lui en ait beaucoup gardé rancune. Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, Esaü
semble accepter cet état de choses. Finalement les deux frères optent pour la réconciliation.
Quelles que soient les circonstances, il n'est pas bon de haïr son frère ni de le détester. Dieu
n'admet pas la vengeance, il préconise le pardon.
A leur tour Esaü et Jacob exerceront le métier de berger, se déplaçant d'un pâturage à un
autre. Ils fonderont chacun une famille, et celle de Jacob héritera du titre de peuple de Dieu.
Jacob s'appelle aussi Israël, nom qui désignera toute sa descendance. Jacob aura douze fils,
qu'il élèvera dans la tradition du respect de Yahvé.

Joseph en Egypte

Joseph est l'un des douze fils de Jacob. Lui et ses frères mènent comme leur père, la vie de
bédouins dans le désert. Encore jeune, Joseph n'est pas aimé par ses frères qui le méprisent.
Son père tient cependant à reconnaître sa place dans la famille.
Les onze frères de Joseph lui font un jour un coup pendable. Alors que leur père est absent, ils
se jettent sur lui, le dépouillent, le battent et finalement le jettent dans un puits. Joseph survit
de sa chute mais il est abandonné là, seul prisonnier au fond de ce puits. Les frères n'auront
pas de scrupule à donner à leur père une fausse version, disant qu'il est mort tué par une bête
sauvage. Prenant ce récit au sérieux, Jacob pleure beaucoup la disparition de son fils. Mais
personne ne songe à aller délivrer Joseph ni à le réintégrer.
Le frère déchu sera finalement sauvé par une caravane de marchands, qui voyage sur cette
route pour se rendre en Egypte. Joseph est tiré de son puits, mais il est considéré comme un
prisonnier, un futur esclave que l'on vendra pour un bon prix. On l'emmène avec la caravane,
en direction du Sud.
Sur les marchés aux esclaves de l'Egypte, les affaires se font bien. Un acheteur égyptien du
nom de Potiphar fait l'acquisition de l'esclave Joseph. Il l'emmène chez lui et l'affecte à des
tâches domestiques. Devenu serviteur, Joseph effectue un travail qui est apprécié. Mais
bientôt un incident se produit dans la demeure de Potiphar. En l'absence du maître, la femme
de Potiphar tente de séduire Joseph. Celui-ci repousse vigoureusement ses avances. Alors,
vexée d'avoir essuyé un refus, elle accuse faussement Joseph d'avoir tenté de la séduire.
Potiphar est choqué : croyant les dires de son épouse, il fait arrêter Joseph et le fait mettre en
prison.
Le malheureux Joseph passe quelques jours en prison. Mais bientôt le destin va changer
totalement. Une information lui parvient au fond de son cachot. Il apprend que le roi d'Egypte,
le puissant pharaon, est troublé car il a fait un rêve, et qu'il est convaincu que ce rêve est un
songe ayant une signification, qu'il contient un message divin important et qu'il doit être
déchiffré. Le pharaon recherche toute personne susceptible d'interpréter son rêve. Les savants
égyptiens se montrent incapables de le faire. C'est alors que Joseph, du fond de sa prison,
propose son concours.
Les Egyptiens sont intéressés par la proposition de Joseph qui affirme pouvoir déchiffrer le
songe de pharaon. Alors on le sort de son cachot et on le présente au grand monarque.
Heureux d'avoir trouvé un candidat, Pharaon dépeint son rêve à Joseph. Le songe montre des
images qui se succèdent : des vaches très bien nourries, au nombre de sept, défilent dans le
rêve du roi. Puis elles sont suivies par d'autres vaches, elles aussi au nombre de sept, mais
celles-ci sont désespérément maigres. Finalement les vaches maigres, affamées, se jettent sur
les vaches grasses pour les dévorer.
Lorsque le roi a terminé son récit, Joseph expose alors son interprétation. Il affirme que ce
rêve est effectivement d'essence divine, et qu'il vient de son Dieu à lui, Yahvé. Les sept
vaches grasses représentent sept années de prospérité économique qui vont venir. Mais elles
seront suivies par sept années de sécheresse - les sept vaches maigres - tellement désastreuses
qu'il y aura grande famine. La famine détruira le bénéfice de la prospérité antérieure.
Ayant entendu ces paroles, le pharaon se réjouit. L'interprétation lui parait convaincante, et il
en est très satisfait. Il remercie Joseph, le seul qui a été capable de l'éclairer. Pour l'avoir aidé,
pharaon décide d'élever Joseph aux plus grands honneurs. Il est nommé à un poste de haut
fonctionnaire. Il sera l'administrateur des ressources agricoles. Il devra lui-même organiser la
gestion des affaires économiques, en prévision des évènements futurs.
Mais voilà que la prophétie commence à se réaliser. Des années exceptionnellement bonnes
permettent au pharaon et à Joseph de faire accumuler des réserves de nourriture. Les récoltes
de blé sont stockées en quantité, et tout le royaume d'Egypte fait des réserves importantes
sous le contrôle royal. Puis, au bout de sept ans, la prospérité économique laisse la place à une
terrible sécheresse. Pour l'Egypte et la plupart des pays d'Orient, cette crise est une
catastrophe. Heureusement il y a les réserves emmagasinées. Pendant sept ans, l'Egypte vit sur
les stocks qu'elle a accumulés. Bien plus, les habitants des pays voisins de l'Egypte, sans
ressources, viennent acheter de la nourriture à Joseph et à Pharaon.
Parmi les acheteurs potentiels du blé égyptien, il y a la famille d'origine de Joseph qui est
restée en Palestine. Jacob, son vieux père, envoie les onze frères se procurer du blé en Egypte.
Au terme de leur voyage, ils arrivent dans la capitale, et sont obligés de faire leur demande
directement à l'administrateur des réserves. Sans le savoir, ils se trouvent face à face avec leur
frère.
Mais Joseph reconnaît sa famille. Sans révéler son identité, il se souvient du vieil incident, du
puits, de la captivité. Il met alors ses frères à l'épreuve. Il s'arrange pour faire accuser de vol le
plus jeune d'entre eux, appelé Benjamin. Un coup monté par Joseph met son frère devant les
preuves apparentes de sa culpabilité. Il les convoque tous à un banquet, au cours duquel il leur
fait de graves reproches. Les voyant effrayés, Joseph est alors finalement touché par
l'émotion. A leur grande stupéfaction, il leur révèle sa véritable identité. Il relate toute son
histoire, et finit par leur pardonner à tous. C'est la réconciliation de Joseph et de ses onze
frères.
L'histoire s'étant arrangée, les anciens désaccords étant oubliés, Joseph invite sa famille à
venir s'installer en Egypte, où elle aura largement de quoi se nourrir. L'invitation est acceptée.
Apprenant l'heureux dénouement, Le vieux Jacob vient les rejoindre et s'installe avec tous ses
fils. C'est là qu'il passe la fin de sa vie, entouré de ses enfants retrouvés et réconciliés.
La famille de Jacob s'établit durablement en Egypte. Elle y restera pendant plusieurs
générations, augmentant en nombre, et devenant de plus en plus importante. Les années
passent. Les descendants de Jacob, devenant le peuple hébreu, se trouveront bientôt dans une
situation d'immigrés en surnombre.

La jeunesse de Moïse

Le livre de l'Exode relate la fin du séjour en Egypte de la famille de Jacob. L'Egypte devient
peu à peu hostile aux enfants d'Israël qui y vivent, et dont le nombre est constamment
croissant. Un jour le pharaon de l'époque, lassé lui aussi de la présence des Hébreux, prend
une décision radicale : il ordonne que tous les nouveaux-nés hébreux soient mis à mort. Il y a
alors un grand massacre chez les Hébreux, perpétré par le Pharaon et ses soldats.
Il se trouve parmi les Juifs une mère qui tient absolument à sauver son fils menacé. Elle
installe son nourrisson dans un panier flottant, et l'abandonne sur le Nil. Le panier part à la
dérive, suivi discrètement à distance par sa mère.
L'enfant a beaucoup de chance. En aval du fleuve se trouve par hasard une partie de la famille
royale d'Egypte. La fille du pharaon est là, près de la rive, avec ses servantes. Son attention
est attirée par ce panier qui vogue et qui émet des piaillements d'enfant. La fille du roi
recueille le panier et le nourrisson. La princesse égyptienne est attendrie. Ne retrouvant pas sa
propriétaire, elle décide d'adopter l'enfant. On lui donne un nom : Moïse, ce qui signifie :
"sauvé des eaux".
Le jeune Moïse grandit à la cour royale. Il apprend l'égyptien, va à l'école des princes, est
initié à l'écriture. Pourtant il n'ignore pas sa véritable origine. Il n'est pas égyptien, il est juif,
descendant d'Abraham. Son peuple vénère un Dieu unique, Yahvé.
Qu'est devenu le peuple hébreu ? Méprisé par les Egyptiens, le peuple juif est maintenant
réduit en esclavage. Partout en Egypte, les Juifs sont employés comme une main-d’œuvre à
bon marché. Ils effectuent les travaux les plus pénibles pour le compte du puissant pharaon.
Ils confectionnent les briques, taillent les pierres, traînent les gros blocs, assemblent les
matériaux pour construire les palais prestigieux de leurs maîtres. Le travail est rude, ce sont
même des travaux forcés. Un jour, Moïse assiste à une scène de punition : un ouvrier juif est
flagellé par un contremaître égyptien. Furieux, Moïse intervient, se jette sur l'Egyptien, le
frappe violemment et le tue. Devant le cadavre, Moïse réalise alors la gravité de son acte :
effrayé, il cache le mort et quitte discrètement les lieux. Mais plus tard il s'aperçoit qu'il a été
dénoncé. Risquant pour sa vie, il s'enfuit alors dans le désert.
Pendant quelques temps, craignant d'être arrêté et condamné pour homicide, Moïse vit à
l'écart de la civilisation. Il se réfugie dans le désert du Sinaï. Il rencontre des Madianites, un
groupe de bédouins du désert, et vit avec eux. Il occupe son temps à garder leurs troupeaux
dans les collines éloignées de toute agglomération.
Mais voilà qu'il va assister à un phénomène extraordinaire. Pendant qu'il veille sur ses
moutons en plein désert, Moïse aperçoit un buisson en feu. Ce spectacle l'intrigue, d'autant
plus que le buisson brûle mais ne se détruit pas. Excité par la curiosité, il s'approche pour
mieux observer le phénomène.
Alors que Moïse se rapproche, une voix se fait soudain entendre, venant de l'arbuste. C'est
Yahvé qui parle, le Dieu unique des Israélites. La voix de Dieu évoque la détresse de son
peuple. Puis Yahvé donne à Moïse une mission : il faut que Moïse retourne voir le pharaon,
qu'il demande et obtienne la libération du peuple hébreu. Le peuple de Dieu devra ensuite
quitter le pays pour une autre terre. Pour aider Moïse à convaincre le monarque, Dieu promet
à Moïse de réaliser des prodiges spectaculaires devant le roi, pour lui montrer qu'Il est le plus
grand.

        A la suite de cette vision, Moïse retourne donc à la ville et se présente à la cour royale.
Devant le roi d'Egypte, il exprime sa requête, qui bien évidemment est repoussée avec dédain.
Mais Moïse insiste. Pour convaincre le roi, il accomplit les miracles promis par Dieu. Le
bâton qu'il porte se transforme en serpent. Sa main se couvre de pustules. Le pharaon s'entête,
refusant obstinément d'accorder la liberté au peuple hébreu.

Les dix plaies d'Egypte

Les visites de Moïse auprès du pharaon deviennent plus fréquentes. Il fait chaque fois la
même demande, inlassablement. Et chaque fois, le roi refuse. Alors, chaque fois, Moïse fait
pleuvoir sur l'Egypte une nouvelle calamité. De terribles plaies s'abattent sur l'Egypte : le pays
est tour à tour envahi par les grenouilles, les mouches, les moustiques, les sauterelles, la grêle,
l'obscurité. L'eau se transforme en sang. Le bétail est terrassé. Finalement, la dernière plaie est
la mort de tous les hommes égyptiens qui sont des premiers-nés. Même le fils du pharaon
succombe. A ce moment-là seulement, le roi cède enfin, et autorise Moïse à quitter l'Egypte
avec son peuple.
        La dernière plaie, la mort des premiers-nés, marque le moment où les Hébreux fêtent la
Pâque juive pour la première fois. A la demande de Yahvé, ils font ce soir-là un repas
constitué d'un agneau rôti. Ils doivent en outre marquer les montants de leurs portes avec du
sang de l'animal immolé. Ainsi, la mort des premiers-nés ne frappera pas les enfants d'Israël,
car le signe sur leurs portes sera reconnu par l'ange exterminateur. Cette nuit-là, lorsque la
mort vient frapper le pays, les Egyptiens comptent un grand nombre de morts chez eux. Ils se
tournent alors vers les Hébreux, et les supplient de partir aussi loin que possible de leur pays.

La sortie d'Egypte

       Ayant enfin obtenu le droit d'emmener les Hébreux hors du pays d'Egypte, Moïse
rassemble le peuple de Dieu pour le grand départ. Lorsque le signal est donné, la longue
colonne se met en marche. Les Hébreux font route vers le nord-est, en direction de la frontière
égyptienne.
        Mais entretemps, le pharaon se ravise : il refuse à nouveau l'autorisation de départ. Les
Hébreux sont à ce moment sur le point de sortir du territoire égyptien, près d'un bras de mer
qui se trouve sur la frontière. Le roi est déterminé à employer la force. Il arme toute sa
cavalerie, et part à la poursuite des fuyards.
        Lorsqu'ils aperçoivent la puissante armée égyptienne qui apparaît derrière eux à
l'horizon, les Juifs prennent peur. Ils craignent d'être massacrés. Mais Moïse les rassure : ils
n'ont rien à craindre, parce que Yahvé leur Dieu va les délivrer du danger. A ces mots, Moïse
prend son bâton et le dirige vers la mer. Et soudain les eaux se fendent en deux, laissant
miraculeusement un passage à sec au milieu de la mer.
        Sous la conduite de Moïse, le peuple d'Israël s'engage dans le lit asséché de la mer. Les
Hébreux ont juste le temps de le franchir et d'atteindre l'autre rive, car la cavalerie égyptienne
est à leur poursuite. Les Egyptiens s'engagent eux aussi dans la mer asséchée. Alors Moïse
étend son bâton une nouvelle fois, et brusquement la mer se referme sur les soldats égyptiens.
Et c'est un grand désastre pour l'armée égyptienne. Des centaines de soldats meurent noyés,
renversés, emportés par les flots. La cavalerie du pharaon est détruite. Ce jour-là, l'Egypte
renonce définitivement à retenir le peuple hébreu en esclavage.

Quarante ans dans le désert : de l'Egypte au Sinaï

        Le peuple hébreu ayant réussi à traverser la mer et à échapper à la menace égyptienne,
Moïse lui explique que sa destination est la terre fertile de leurs ancêtres, la "Terre promise",
c'est-à-dire la Palestine. Pour y parvenir, la route sera longue et difficile. Mais pour l'heure, on
se doit d'organiser une grande fête en l'honneur de Yahvé qui a accompli de grands miracles
pour délivrer Israël. Un cantique, appelé le cantique de Miriam, est chanté dans le campement
par tout le peuple rassemblé.
        Le voyage vers la Terre promise commence. L'itinéraire choisi contourne le massif du
Sinaï par le sud. Mais les régions traversées sont arides. Le désert est omniprésent, même au
bord de la mer. La difficulté majeure est le manque d'eau nécessaire pour tout le peuple. Les
Hébreux s'impatientent. Qui les désaltèrera ? Ils apostrophent Moïse, lui disent qu'ils préfèrent
vivre comme esclaves en Egypte plutôt que mourir de soif dans le désert.
        Conscient que le problème est bien réel, Moïse s'en réfère à l'Eternel. Au cours d'une
prière qu'il fait, Dieu lui répond qu'il trouvera de l'eau miraculeusement, en frappant un rocher
à l'aide de son bâton. Moïse se tourne alors vers le peuple, et transmet la réponse de Yahvé. Il
prend son bâton, s'approche du bord d'une colline et frappe. De l'eau apparaît, comme une
source cachée que l'on fait renaître. Le peuple est rassuré et sauvé, et peut se désaltérer autant
que nécessaire.
        Le même problème ne tarde pas à se poser avec la nourriture. Comment nourrir une telle
équipée ? Averti par le peuple qui le presse, Moïse se tourne vers Dieu une nouvelle fois.
Yahvé promet que chaque nuit, Il fera tomber du ciel une mie de pain miraculeuse, la Manne
céleste. Effectivement, le matin suivant, les Hébreux trouvent le sol partout recouvert de pain
comme de la neige. La Manne divine suffit pour nourrir les gens au jour le jour. Le seul matin
où la Manne ne tombe pas est le dimanche, jour de repos du Seigneur. En prévision, les
bénéficiaires sont invités à faire des provisions supplémentaires la veille.
Il faut cependant poursuivre la route et marcher. La longue colonne se remet en route, et
avance lentement vers le nord. Jour après jour, étape après étape, le peuple avance dans le
désert. Moïse est à sa tête et maintient l'unité. Durant tout le voyage, Dieu lui apparaît
régulièrement. Sur Sa demande, Moïse monte sur le Mont Sinaï. Il dresse une tente pour
Yahvé, espace qui devient un lieu saint. Yahvé donne à Moïse ses instructions. Le peuple juif
est le peuple élu, choisi par Dieu pour avoir une place particulière parmi les nations. Israël est
le peuple saint, qui porte en lui le principe du Dieu unique.
Le groupe de voyageurs doit aussi affronter des ennemis redoutables sur leur passage. Une
bataille fameuse a lieu contre le peuple d'Amalec. Au plus fort de la bataille, Moïse lève les
bras au Ciel pour implorer l'aide de Yahvé. Par miracle, les choses s'arrangent dès cet instant.
Moïse se rend compte que pour garder l'avantage, il doit garder ses bras levés vers le ciel. Il le
fera pendant toute la durée de l'affrontement, mais il doit appeler alors ses deux fils pour qu'ils
lui soutiennent les bras jusqu'à la fin de la bataille. C'est finalement une grande victoire pour
Israël.

Les dix Commandements

Dans son dialogue avec Yahvé, Moïse reçoit de l'Eternel un code de lois à respecter, valable
pour tous les enfants d'Israël. Ce sont les Dix Commandements, que Moïse reçoit de Yahvé.
Les Dix Commandements sont gravés par l'Eternel sur deux tables de pierre. Lorsque Moïse
en a pris possession, il quitte la tente et redescend dans la vallée pour les transmettre au
peuple.
        Lorsque Moïse muni des tables de la Loi retrouve les Hébreux, une amère déception
l'attend : pendant qu'il dialoguait face à face avec Dieu, les Juifs se sont fabriqués un faux
dieu, une statue en or représentant un veau. Ils sont en train de festoyer en l'honneur de ce
nouveau dieu, incompatible avec le culte de Yahvé. Voyant cela, Moïse entre alors dans une
grande colère. Il renverse la statue du veau d'or, la fait fondre, adresse de très virulents
reproches au peuple dissipé. Les Hébreux ont commis un grave péché, celui de l'idôlatrie qui
les a détournés du vrai Dieu. Dans sa colère, Moïse jette au sol les tables de la Loi. Celles-ci
se brisent net ; il faudra donc graver de nouvelles tables. Moïse remonte donc sur le Sinaï
dans la tente de Yahvé, et reçoit de nouvelles tables.
Le peuple d'Israël prend connaissance du contenu des tables de la Loi. Les dix
commandements sont un code de pratique religieuse envers le Dieu unique Yahvé, et de
principes moraux à respecter. Pour être conservées à l'abri, les tables sont enfermées dans un
coffre que les Israëlites confectionnent en le décorant avec le plus grand soin : de l'or, du bois
précieux, des ornements sont utilisés. Ce coffre symbolise le contrat passé avec Dieu, et est
appelé l'Arche d'Alliance. Le texte des dix commandements est conçu ainsi :
" Moi, Yahvé, Je suis ton Dieu qui t'ai fait sortir du pays d'Egypte, de la maison de servitude.
Tu n'auras pas d'autre dieux en dehors de moi.
Tu ne te feras pas d'image taillée, ni aucune figure ; tu ne te prosterneras pas devant elles et tu
ne leur rendras pas de culte.
Tu ne prendras pas en vain le nom de Yahvé.
Souviens-toi du jour du sabbat pour le sanctifier.
Honore ton père et ta mère.
Tu ne tueras point.
Tu ne commetras point d'adultère.
Tu ne voleras point.
Tu ne déposeras pas comme témoin mensonger contre ton prochain.
Tu ne convoiteras pas la maison de ton prochain, ni sa femme, ni rien de ce qui lui
appartient."
         La fin du Livre de l'Exode complète les paroles dites par Yahvé à Moïse dans le désert.
Il définit le rôle particulier des fils d'Aaron, descendants de Lévi, qui seront les prêtres. Sur la
demande de Dieu, le peuple construit un ensemble d'objets de culte constituant les objets
sacrés qu'ils transporteront avec eux. Les Israélites mettent tout leur savoir-faire dans la
fabrication des objets de culte dédiés à Yahvé.
        Le mobilier magnifique que les Hébreux fabriquent pour le culte comprend : un coffre en
acacia plaqué or, appelé Arche d'Alliance et destiné à contenir les tables de la Loi ; une table
des offrandes, dite des pains de proposition, également en bois d'acacia ; un chandelier à sept
branches en or massif ; un autel des parfums et un autel des sacrifices ; des vêtements
somptueux pour les prêtres ; une tente appelée Tente de la Réunion ou Tabernacle, qui sera le
lieu saint et qui contiendra tout le mobilier.

Le Livre appelé Le Lévitique contient un certain nombre de préceptes donnés par Dieu à son
peuple. Les Lévites sont les descendants de Lévi, l'un des frères de Joseph le patriarche. Ils
ont un rôle particulier lié au culte. Ce livre détermine le rituel des sacrifices, définit le rôle des
prêtres, donne quelques mesures d'hygiène, différencie ce qui est pur et impur.

La suite du long périple : du Sinaï à la Mer Morte

        Progressant peu à peu vers le nord, les Israélites contournent la Palestine par l'est, en
remontant la vallée qui prolonge la Mer Morte. Ils passent sur la rive est derrière la Mer
Morte. Les régions désertiques qu'ils traversent constituent un itinéraire assez peu fréquenté.
L'objectif final est la Palestine, alors appelée Canaan ; cette riche contrée est occupée par
diverses peuplades qui y sont établies depuis plus ou moins longtemps.
        Le livre appelé Les Nombres rend d'abord compte d'un recensement des Enfants d'Israël,
effectué durant l'Exode sur demande divine. Il recense les douze tribus d'Istraël, qui sont en
fait les descendants des douze fils de Jacob. Tribu par tribu, le dénombrement donne le chiffre
total énorme de plus de 600 000 hommes valides.
        Ce livre relate également plusieurs épisodes de la progression des Hébreux entre le Sinaï
et la Palestine. En remontant vers le nord, les Israélites abordent d'autres territoires dont les
possesseurs ne sont pas toujours disposés à les laisser passer. Ils demandent au roi d'Edom
l'autorisation de traverser son royaume, mais ne l'ayant pas obtenue, ils le contournent. Cela
se passe moins bien avec le roi du territoire suivant, celui des Amorrhéens, qui se montre
franchement hostile et lève une armée contre Israël. Un affrontement sanglant a lieu, qui se
termine par la victoire des Hébreux ; ceux-ci prennent alors possession de tout le territoire des
Amorrhéens. Par la suite, les Hébreux doivent aussi vaincre d'autres peuples comme les
Madianites.
        Le Deutéronome reprend lui aussi quelques faits narratifs de l'Exode. C'est aussi un
recueil des préceptes moraux que Dieu donne à Moïse dans le désert. Dans ce texte, Yahvé
exhorte le peuple à la fidélité et à l'obéissance à son Dieu. Il est aussi question de droit et
d'éthique, où l'on préconise notamment la bienveillance envers les personnes faibles, et un
comportement strict en matière de mœurs.
        La dernière partie du Deutéronome reprend le fil du récit, au moment où la mission de
Moïse touche à sa fin. Yahvé demande à son serviteur de monter au sommet du mont Nebo ;
cette montagne qui domine toute la région, offre une large vue sur la Palestine. Le prophète
est informé par Dieu qu'il n'entrera pas en Terre promise. Les Hébreux seront conduits à
destination par son successeur, qui sera Josué. En attendant, Moïse peut contempler depuis le
mont Nebo le vaste pays qui sera donné par Dieu à son peuple.                                         
Moïse décède en cet endroit, après que Josué a reçu la mission de conduire le peuple de Dieu.
Il est enterré en grande pompe, lors d'une cérémonie pleine d'émotion et de pleurs, suivie d'un
deuil qui se prolonge durant un mois.

Sous la conduite de Josué

        Dans le Livre de Josué, le successeur de Moïse prend le commandement du peuple. Sa
mission est de conquérir la Palestine et d'y installer le peuple d'Israël. A l'époque de Josué,
cette région est aux mains des Philistins, un peuple d'envahisseurs venu par la mer depuis la
péninsule turque. Les Philistins ont cruellement ravagé la région au moment de leur conquête.
Mais face à cet adversaire, Josué est un fin stratège militaire. Son plan consiste à prendre
possession du pays progressivement, en commençant par la ville de Jéricho,  proche du nord-
ouest de la Mer Morte.
        Lorsque les habitants de Jéricho voient les Hébreux s'approcher, ils prennent peur et
s'enferment dans leurs murs. Les Israélites font alors le siège de la ville. Pendant leur
approche, deux éclaireurs juifs réussissent à s'infiltrer discrètement dans la cité. Ils le font
avec la complicité d'une habitante, qui se trouve être une prostituée. Celle-ci leur permet d'en
ressortir en descendant le long d'un mur avec une corde. Les intrus obtiennent ainsi quelques
informations sur l'état moral de la cité.

La prise de Jéricho

        La ville de Jéricho sera prise grâce à une opération d'envergure, qui restera fameuse. Sur
demande de Yahvé, le peuple tout entier fait spectaculairement le tour de la ville, en
transportant l'Arche d'Alliance et en invoquant Dieu.  Le mouvement est renouvelé sept fois
de suite. Après cela, les Hébreux font entendre leurs voix et sonner de la trompette devant les
remparts de la ville. Ils émettent un cri aussi puissant qu'ils le peuvent. A ce moment précis,
les murailles de Jéricho s'effondrent soudainement. En l'espace de quelques instants, les
défenses de la ville ne sont plus que ruines.
        Ce n'est désormais plus qu'un jeu de pénétrer dans la ville et de se rendre maîtres du lieu.
Les vaincus sont passés au fil de l'épée. La ville est brûlée. Dans le texte biblique, il est dit
que Dieu insiste pour que les habitants ne soient pas épargnés. La raison qu'Il donne à cela est
qu'il faut éviter que des survivants cananéens n'exercent plus tard une influence néfaste sur le
peuple juif par leurs cultes païens.
        Les Hébreux ayant pris Jéricho, ils ne s'y installent pas, car Josué le leur interdit. Cette
ville ne doit pas être reconstruite, et si un jour quelqu'un tente de le faire, il y laissera la vie.

La conquête de la Palestine

        Le reste de la Palestine sera conquis progressivement, par étapes, sous la direction de
Josué. Ce sera fait de manière méthodique, et cela nécessitera plusieurs années.

        La deuxième ville prise par Israël sera Haï. A la suite de ce brillant fait d'armes, les
autres peuplades locales prennent peur, et fomentent deux coalitions de rois : celle du sud et
celle du nord. Elles seront vaincues toutes les deux.
        C'est lors de cette conquête guerrière que se situe un épisode fameux. Lors de la bataille
de Gabaon contre les coalisés du sud, Dieu intervient et arrête la course du soleil, pour laisser
aux Hébreux le temps de terminer leur victoire. Les rois vaincus s'enfuient et se cachent dans
une grotte, mais sont finalement retrouvés puis exécutés. De la même manière, la coalition du
nord est défaite lors d'une attaque-surprise à Mérom, près de Sidon.
        Après chaque victoire, Josué s'empare des possessions territoriales des vaincus. A
mesure que les terres de la Palestine sont conquises, les Hébreux s'y établissent. Ils ne se
mélangent pas avec les gens qu'ils remplacent, de peur d'être corrompus et détournés du culte
de Yahvé. La consigne est d'éliminer les habitants par le fer, afin d'empêcher toute
compromission. Les territoires conquis militairement sont partagés, et confiés chacun à une
tribu israélite. Les hébreux s'établissent dans les territoires qu'ils ont acquis.
        Lorsque la vie de Josué s'achève, la conquète est loin d'être finie, de nombreuses terres
restant à prendre. En mourant, Josué demande aux Hébreux de toujours respecter
scrupuleusement la fidélité au Dieu unique, condition impérative pour la survie de son peuple.

Le temps des Juges

        Le Livre des Juges relate la période qui suit la mort de Josué. Les années s'écoulant, les
nouvelles générations installées ne respectent pas le culte de Yahvé, et se tournent vers des
divinités locales telles que Baal et Astarté. Alors Dieu en colère suscite à Israël des ennemis
puissants pour l'éprouver. Ce livre relate une succession de succès et de revers militaires,
selon la fidélité ou l'infidélité du peuple à Yahvé. Le salut revient chaque fois grâce à
l'intervention de personnes choisies par Dieu, appelées les juges, sortes de gouverneurs qui
délivrent Israël du danger.
        L'un d'eux appelé Gédéon, sauve Israël menacé par une agression venue du peuple de
Madian. Gédéon prend le commandement des troupes. Conseillé par Yahvé, Il livre avec
succès une spectaculaire bataille nocturne. Trois cents soldats juifs encerclent nuitamment le
camp ennemi ; puis soudain ils sonnent du cor, et sortent des torches enflammées qu'ils
cachaient dans des cruches. Les Madianites, effrayés et pris de panique, s'entretuent dans la
plus grande confusion.
        Après Gédéon, le peuple d'Israël connaîtra d'autres juges. L'un d'eux nommé Samson, est
connu pour sa force herculéenne. Cela est bien utile pour combattre les ennemis d'Israël !
Samson devient un jour l'amant d'une femme nommée Dalila, pourtant originaire du peuple
philistin adversaire des Hébreux. Le roi ennemi qui veut capturer Samson, obtient de Dalila
qu'elle lui arrache le secret de sa force invincible. Samson ne se méfiant pas, finit par révéler
que sa force disparaîtrait si ses cheveux lui étaient totalement coupés. Alors, pendant le
sommeil de son amant, Dalila lui rase le crâne. Samson tombe aussitôt entre les mains des
Philistins.
        Le prisonnier a les yeux crevés, puis il est traîné dans un temple où a lieu une cérémonie
païenne. Mais tandis que ses cheveux commencent à repousser, les forces lui reviennent. Son
dernier acte sera de faire s'écrouler le temple, en s'appuyant sur une colonne avec son énergie
légendaire. Le pilier s'effondre, entraînant la destruction du temple tout entier, et la mort de
tous les occupants rassemblés en ce lieu.
        La dernière partie du Livre des Juges relate un conflit interne au peuple élu. La tribu des
descendants de Benjamin fait sécession avec les autres tribus d'Israël, à la suite d'une affaire
de viol et de meurtre. Une guerre fratricide éclate, qui se termine par la défaite des
Benjaminites ; elle est néanmoins suivie d'une réconciliation entre les belligérants. Cet
épisode amène l'auteur à la conclusion que le désordre menace l'unité de tout le peuple, et
qu'il manquerait l'autorité d'un roi.
        Avant que l'histoire d'Israël ne devienne celle d'une monarchie, Le Livre de Ruth
commence à préparer la transition. Ce texte met en scène une habitante veuve du pays de
Moab nommée Ruth, qui choisit de devenir juive en suivant sa belle-mère originaire d'Israël.
Ruth la Moabite s'incorpore au peuple hébreu, et épouse un cultivateur juif nommé Booz. Le
couple aura une descendance dont sera issu le futur roi David.

Le roi Saül et la jeunesse de David

       Au début du Premier Livre de Samuel, Dieu se manifeste auprès de Samuel, un jeune
novice au service d'Héli, grand prêtre de Yahvé et juge en Israël. Après la mort d'Héli, Samuel
sera établi à son tour juge pour Israël.
        En fait le gouvernement des juges ne plaît pas aux Israélites. Les Juifs envient les
peuples voisins, qui sont des monarchies. Par l'intermédiaire de Samuel, les Hébreux
demandent à Dieu l'instauration de la royauté. A cette requête, Dieu répond négativement. Un
roi serait tenté d'abuser de son pouvoir, de se conduire en tyran et de faire du peuple ses
esclaves. Cependant les Juifs insistent, et finalement Yahvé décide qu'il leur sera donné un
roi, mais que ce roi les maltraitera, afin qu'ils prennent conscience de leur erreur.
        Yahvé demande à Samuel d'aller à la rencontre d'un homme brave et brillant appelé Saül,
et de l'établir comme roi d'Israël. Samuel rencontre le futur monarque, et lui annonce que
Dieu l'a choisi pour régner sur son peuple. Samuel emmène Saül sur un chemin, et de
proclame roi d'Israël. Pour officialiser l'évènement, il lui verse de l'huile sur la tête.
        Le roi Saül sera un monarque brillant au début. A la tête des armées d'Israël, il
remportera de nombreuses victoires contre les Philistins. Mais il n'obéira pas toujours aux
directives de Yahvé, transmises par le prophète Samuel. Alors Dieu fait savoir à Saül qu'Il va
le délaisser, et que la royauté reviendra finalement à quelqu'un d'autre.
        Cependant les rivalités se poursuivent entre Israël et les territoires voisins. Les guerres
contre les Philistins sont les plus coûteuses. De plus, les combattants philistins ont un héros.
Leur champion est un soldat nommé Goliath, un géant haut de plus de deux mètres à carrure
d'athlète. Ce colosse lance un défi aux Israélites : il leur propose un combat singulier qui
décidera du sort de cette guerre. Les Juifs sont sommés de désigner un combattant pour
affronter Goliath.

        Du côté des Hébreux, les volontaires ne se bousculent pas pour relever le défi !
Finalement, il se présente un berger nommé David, un être jeune et frêle. Et lorsque les deux
combattants sont mis en présence, Goliath tout en armure ne peut s'empêcher d'éclater de rire
devant son fragile adversaire. David répond à son ennemi en déclarant que Dieu combat pour
Israël, et que personne ne peut vaincre Yahvé. Puis le jeune David se saisit d'une pierre et
arme sa fronde : le projectile est lancé, et atteint Goliath directement au front. Le géant meurt
sur le coup et s'écroule.
        Le jeune David saisit aussitôt le glaive du géant tombé à terre, et lui tranche le cou. A ce
moment-là, les Philistins sont épouvantés. Ils prennent aussitôt la fuite, mais sont poursuivis,
et la victoire est complète pour les Israélites.
        A la suite de cet évènement, le roi Saül ne peut pas ignorer l'exploit du jeune David. Il
l'invite à sa cour, l'engage dans l'armée, l'héberge dans son palais. Mais bientôt, les succès
militaires de David surpasseront ceux de Saül. David gagne en prestige. Une rivalité s'instaure
peu à peu entre les deux hommes. Le monarque est de plus en plus jaloux, et bientôt il ne
supporte plus David.
        Il arrive un moment où David est obligé de quitter le palais, et même de se cacher hors
des zones habitées. Saül le fait rechercher, dans l'intention évidente de le faire mourir. Mais
David a des partisans. Il mène alors la vie de maquisard. Un soir, l'armée de Saül vient
camper près du désert de Ziph, non loin du camp de David qu'il poursuit. En pleine nuit,
lorsque l'armée du roi est endormie, David pénètre discrètement dans le camp royal. Il va
jusqu'au monarque, lui prend son arme, puis s'en retourne sans l'avoir frappé.
        Le matin suivant, David se manifeste hors de sa cachette, et interpelle le souverain. De
loin, il lui crie qu'il est venu nuitamment lui prendre son épée, qu'il aurait pu le tuer mais qu'il
ne l'a pas fait ! Il justifie ceci en disant qu'il respecte le roi nommé par Dieu ; il n'est donc pas
nécessaire que le roi en veuille à sa vie. Entendant ces paroles, Saül, confus, s'en retourne et
rentre dans son palais.
        Le vieux roi Saül finira par perdre confiance en lui-même, se sentant abandonné par
Dieu. Lors d'une ultime bataille à Gelboé, Saül est finalement encerclé par des Philistins ;
pour ne pas être pris vivant, il se jette sur son épée et sera retrouvé mort empalé. Son corps
sera suspendu par ses ennemis à la muraille de la ville de Bethsan.

Le roi David

        Le Second Livre de Samuel montre l'instauration du nouveau pouvoir. Le nouvel
homme fort d'Israël, David, s'installe avec ses hommes et sa famille dans la ville d'Hébron, au
sud-ouest de Jérusalem. Saül étant mort, David est bientôt proclamé roi à Hébron. La
cérémonie officielle est l'onction : comme pour Saül, on lui verse de l'huile sur la tête. Le
nouveau roi règnera bientôt sur toute la Palestine.
        L'une des étapes incontournables de la conquête d'Israël est la prise de la grande
Jérusalem, habité par les Jébuséens. David décide de l'attaquer, et remporte le succès. S'étant
emparé de la grande cité, David en fera sa capitale, qui désormais s'appelle aussi "cité de
David", et devient une ville symbole pour Israël. David fait transférer l'Arche d'Alliance dans
la nouvelle capitale. Lors de la cérémonie du transfert, il est tellement enthousiaste qu'il se
met à danser de bonheur autour de l'Arche.
       Ayant pris la grande cité, David est désormais le roi incontesté. Il affermit son pouvoir, se
réconcilie avec les derniers partisans du camp de Saül. Il remporte des victoires éclatantes
contre les ennemis d'Israël, poursuivant ainsi la conquête de la Palestine. Il réussit même à
soumettre plusieurs des peuples voisins. Il bat les Philistins, les Moabites, les Syriens, les
Edomites, les Ammonites.
        L'histoire de David sera celle d'un roi prestigieux. Sa renommée spirituelle est immense.
Il réaffirme le culte de Yahvé et lui rend tout son lustre. Son règne est celui d'un monarque
très pieux, respecté par tous ses sujets, jusque dans les contrées voisines.
        Le roi David est aussi connu pour ses chants religieux à la gloire de Yahvé, qu'il avait
coutûme d'accompagner de sa harpe. Ses paroles deviennent une longue série de textes
littéraires, consignés dans le livre des Psaumes.
        La Bible rapporte que David commettra aussi une faute. Il tombe amoureux d'une femme
nommée Bethsabée, qu'il aperçoit un soir depuis son palais en train de se baigner nue. Comme
elle est déjà mariée à un soldat hittite nommé Urie, il projette un scénario destiné à faire
mourir son mari. Au cours d'une bataille, plusieurs soldats à la solde de David laissent Urie se
faire tuer en première ligne. La manoeuvre réussit, et on apprend bientôt que le guerrier Urie
est tombé au champ d'honneur.
        Bethsabée étant désormais veuve, David n'a pas de difficulté à la prendre pour épouse.
Seulement, les circonstances de cette rencontre ne plaisent pas à Yahvé. L'Eternel le lui fait
bientôt savoir par l'un de ses prophètes, Nathan. Alors le roi, conscient de son acte criminel,
accepte de se repentir et de faire pénitence. Il s'isole dans son palais, se met à jeûner et à prier
longuement. La repentance de David dure plusieurs jours, jusqu'à ce que Dieu lui fasse savoir
que sa colère est apaisée.
          Le roi David a plusieurs fils, dont l'un d'eux s'appelle Absalom. Celui-ci a l'esprit
rebelle. Avec quelques amis, Absalom fomente une rébellion contre son père. La conspiration
éclate, et les révoltés prennent les armes. Au cours d'un affrontement dans la forêt d'Ephraïm,
Absalom doit prendre la fuite. Se déplaçant sur une mule, il passe sous un arbre, mais ses
longs cheveux restent accrochés aux branches d'arbre ... Il reste ainsi pendu par les cheveux,
et se fait rapidement rejoindre par les soldats du roi.
        L'officier Joab qui recueille le prince prisonnier ne fait pas dans le sentiment : il sort son
épée, et transperce mortellement un Absalom incapable de se défendre. Sa mort est rapportée
à David. Lorsque l'illustre roi apprend la mort de son fils, il est pris par l'émotion et pleure
amèrement. Même révolté contre son père, un fils a toujours droit à l'amour paternel.

Le roi Salomon

        Le Premier Livre des Rois évoque l'histoire de la royauté après David.  L'un de ses fils,
Salomon, est désigné comme son successeur au trône d'Israël. Bientôt le vieux roi meurt, et
est enterré à Jérusalem.
        Lorsque Salomon devient roi d'Israël, il est encore jeune et inexpérimenté. Sera-t-il le
digne successeur de son père ? Une nuit, Salomon fait un rêve. Il voit Dieu qui lui demande
de choisir une faveur à obtenir pour son royaume. Salomon n'hésite pas : il demande non pas
richesse et puissance, mais plutôt sagesse et équité. Alors Dieu le félicite : puisqu'il a fait le
bon choix, celui de la justice, il obtiendra non seulement l'esprit de sagesse mais aussi la
richesse et la puissance.
        Et de fait, la prophétie se réalise : bientôt la sagesse de Salomon est, dit-on, encore plus
grande que celle de David. Toute la région admire le nouveau roi. Son royaume est prospère,
ses ennemis inexistants. Toute la Palestine est pacifiée, les pays voisins lui envoient de riches
présents. Il épouse une princesse royale égyptienne.
        Un épisode fameux illustre la renommée du roi Salomon. Le monarque est souvent
amené à siéger comme juge, et à arbitrer les litiges. Un jour on lui présente deux femmes qui
revendiquent la maternité du même nourrisson. Laquelle des deux est la véritable mère ? Pour
les départager, le roi propose alors de trancher le bébé en deux, et d'en donner la moitié à
chaque femme. L'une d'elles accepte. L'autre refuse énergiquement, préférant laisser le bébé à
l'autre femme plutôt que le voir mourir. Alors Salomon rend sa sentence : la vraie mère est
forcément celle qui refuse que l'enfant soit mis à mort. Le nouveau-né est donc remis à sa
véritable mère.
        Le prestigieux souverain entreprend la construction au sein de Jérusalem d'un temple
magnifique à la gloire de Yahvé. Il s'agit de créer un monument pour abriter l'Arche
d'Alliance, qui contient les tables de la Loi. Une construction monumentale est alors mise en
chantier. Le roi s'applique à créer un sanctuaire aussi beau que possible. Il fait appel aux
meilleurs artisans de son royaume, fait venir les matériaux les plus précieux de plusieurs pays.
Le négociant syrien Hiram lui fournit les bois d'ébénisterie les plus précieux.
        La Bible décrit en détail les caractéristiques du temple dédié à Yahvé. Ses dimensions, sa
forme, les matériaux utilisés, sa décoration : tout est explicité dans le texte. On peut
aujourd'hui faire des reconstitutions de ce temple, aujourd'hui démoli. Outre l'Arche
d'Alliance, le Temple contient tout le mobilier liturgique servant au culte de Yahvé.
        La renommée du roi Salomon s'étend loin hors des frontières d'Israël. Elle atteint un pays
du sud de la péninsule d'Arabie, où une reine souhaite le rencontrer. La reine de Saba veut
être elle-même témoin de la sagesse du roi. Elle entreprend alors un voyage en direction de
Jérusalem. Lorsqu'elle y parvient, Salomon l'accueille avec tous les plus grands honneurs. La
souveraine séjourne quelques temps à la cour du roi d'Israël, et se rend compte par elle-même
du prestige du roi d'Israël. De richissimes présents sont échangés.
        A la fin de sa vie, le zèle de Salomon pour l'Eternel se relâche. Il tombe dans un travers
que Dieu a toujours voulu empêcher : sous l'influence de ses épouses étrangères, il oublie que
Yahvé est le Dieu unique, et se met à rendre des cultes aux dieux païens. Yahvé lui fait alors
savoir la gravité de son erreur. Le châtiment divin est arrêté : Salomon aura de nouveaux
ennemis, et après lui le royaume sera divisé et affaibli. Alors que la piété du monarque envers
Yahvé s'est relâchée, Salomon meurt au cours d'une période à nouveau trouble.

Les successeurs de Salomon et le schisme en deux royaumes

       Le successeur de Salomon est son fils Roboam, qui n'aura effectivement pas son prestige.
Sous Roboam, le royaume d'Israël perd son unité politique. Une révolte est fomentée par un
ancien ouvrier de Salomon nommé Jéroboam. L'Etat juif se scinde alors en deux royaumes
indépendants : au sud le royaume de Juda autour de Jérusalem , et au nord le royaume d'Israël
qui comprend le reste du pays. Jéroboam devient le roi du royaume sécessionniste d'Israël.
        Après Roboam et Jéroboam, de nombreux souverains se succèderont à la tête des deux
royaumes juifs. Ces rois mènent chacun leur propre politique, et sont souvent en guerre. Ils se
détournent de la conduite fixée par Yahvé, dont le culte est délaissé au profit des dieux païens.
Des autels dédiés à Baal sont érigés en Israël. Yahvé fait savoir à ces rois impies qu'ils vont
être victimes de leurs errements. L'Eternel s'exprime par l'intermédiaire de plusieurs prophètes
: Elie, Elisée, Michée.
        L'action de ces prophètes est évoquée tout au long du récit historique. Le prophète Elie,
devant tout le peuple rassemblé pour un sacrifice, montre de façon éclatante une manifestation
de Yahvé. A côté de plusieurs autels pour holocaustes, seul celui de Yahvé est frappé par la
foudre et s'enflamme. Le prophète Elie aura un successeur, qui sera son serviteur Elisée.
Quant au prophète Michée, il avertit le roi d'Israël Achab qu'il mourra s'il s'engage
militairement contre les Syriens, ce qui se produit effectivement lors d'un combat à Ramoth.
        Le Second Livre des Rois poursuit le récit de l'histoire des deux royaumes. La plupart
des souverains juifs continuent à s'écarter de la ligne monothéiste. Parallèlement, les guerres
reprennent ; les interventions du prophète Elisée sauvent miraculeusement Israël de plusieurs
invasions guerrières, venues de Moab et de Syrie. Malgré ces signes divins, les rois suivants
continuent à gouverner en ignorant Yahvé.
        Dans ces deux monarchies israélites, il se trouvera néanmoins quelques rois d'exception
pour rester fidèles au Dieu unique. L'un d'eux, Ezéchias, entreprend de restaurer sérieusement
le culte du Dieu d'Abraham. Ezéchias reprend les pratiques monothéistes, réorganise le clergé,
restaure le temple, démolit les autels étrangers.       Cependant, le danger extérieur menace à
nouveau les territoires juifs. L'Assyrie, devenue puissante, entre en guerre contre Israël et
Juda. Les troupes assyriennes prennent la ville juive de Samarie, sonnant le glas du royaume
schismatique d'Israël, qui ne renaîtra pas. Ses habitants sont déportés en Assyrie. Le royaume
de Juda quant à lui, se maintiendra encore pendant quelques années.

Les derniers temps du royaume de Juda

        La guerre avec l'Assyrie met aussi en péril le petit royaume de Juda. Les troupes
ennemies s'avancent et se présentent devant Jérusalem. Leur roi Sennachérib menace les
citadins, et exprime des sommations en insultant Yahvé. Pourtant le pieux roi Ezéchias,
soutenu par le prophète Isaïe, met tout son espoir en Yahvé. Et un matin, la plupart des soldats
assyriens sont retrouvés morts dans leur campement, tués par un fléau inconnu... A la suite de
ce désastre, le roi Sennachérib lève le camp et rentre dans son pays. Jérusalem a été sauvée
par la main de Yahvé.
        L'un des successeurs d'Ezéchias au trône de Juda, Josias, reprend lui aussi l'oeuvre de
rétablissement du culte monothéiste. Il fait restaurer le Temple de Salomon. C'est alors que
l'un des prêtres y découvre un vieux manuscrit oublié. Il s'agit d'un livre de l'Ancien
Testament, le Deutéronome. Lorsque le roi Josias en prend connaissance, il est saisi d'une
grande émotion. Il réalise à quel point on s'est éloigné du Dieu véritable. A partir de ce jour, il
s'applique encore davantage à rétablir le lustre du culte de Yahvé et à supprimer tous les
cultes étrangers. Une grande fête de la Pâque est célébrée avec ferveur.
    Quelques temps plus tard, la situation internationale se dégrade encore pour le royaume
juif. Jusque-là vassal de l'empire babylonien, le royaume de Juda dirigé par Joakin refuse de
payer tribut à Nabuchodonosor, le puissant monarque babylonien. La guerre est déclarée entre
les deux Etats.
    Cette fois, le conflit tourne mal pour le royaume juif. La capitale insoumise est menacée, et
bientôt investie. Au bout de plusieurs mois de siège, Jérusalem est prise. Elle est punie par
l'armée babylonienne, qui y commet des exactions. Puis l'armée ennemie se retire de
Jérusalem, en emmenant captifs le roi Joakin et un grand nombre de prisonniers.
Nabuchodonosor établit à Jérusalem un nouveau roi, Sédécias.
    Quelques années plus tard, le problème se pose une deuxième fois avec le nouveau roi. A
nouveau révoltée, Jérusalem est à nouveau en guerre. Encore une fois, Jérusalem est assiégée.
Une brèche est ouverte dans la muraille. A l'intérieur de la ville investie, le prophète Jérémie
tente au nom de Yahvé de convaincre le roi et les habitants de se soumettre. Le roi Sédécias
ne l'écoute pas : au moment où tout semble perdu, il essaye de quitter la ville, et y parvient.
Mais il est rattrapé près de Jéricho où il tombe aux mains de l'ennemi. La cité sainte, privée de
son roi, succombe à nouveau sous les assauts des troupes babyloniennes. Cette fois, les
assaillants se montrent plus féroces, s'en prenant même aux murs. La ville jusque-là épargnée,
est détruite. Le temple, les remparts, les habitations sont détruits.

La déportation à Babylone

        Le sort réservé par Nabuchodonosor au peuple vaincu est sévère. La famille royale est
massacrée en présence du roi. Ensuite, celui-ci a les yeux crevés. L'ensemble de la population
est couverte de chaînes. Les habitants doivent former un cortège de prisonniers. Une longue
colonne de prisonniers juifs se met en marche pour un long trajet. Sa destination : Babylone.
    Une période d'exil commence pour Israël. Parvenus à Babylone, les prisonniers juifs sont
utilisés comme main-d'oeuvre par la population de son empire. L'exil durera environ soixante-
dix ans. Au cours de cet exil, les Juifs sont soumis, mais néanmoins ils peuvent vivre dans des
conditions correctes. Ils sont serviteurs, paysans, artisans. Au fil du temps, certains d'entre eux
obtiennent le droit d'exercer des métiers assez nobles : négociants, hommes de loi,
comptables, administrateurs. Ils se distinguent dans tous ces métiers et leurs qualités sont
appréciées.
        Le livre suivant, le Premier Livre des Chroniques, revient sur l'histoire de l'Etat hébreu à
partir du roi David. Il donne la généalogie du monarque, puis apporte quelques compléments
sur son règne. Il détaille les guerres qu'il mène, son installation à Jérusalem, les directives
qu'il donne à son fils Salomon en vue de la construction du futur temple. Ce livre décrit
davantage l'organisation du culte, et parle d'un recensement de population organisé par David
contre la volonté de Yahvé.
        Le Second Livre des Chroniques commence avec le règne de Salomon. Il reprend lui
aussi le récit de son règne, ainsi que celui de ses successeurs. Toute l'histoire des royaumes
schismatiques est relatée à nouveau, jusqu'à la prise de Jérusalem et la déportation à
Babylone.

Le retour de l'exil
         Les deux livres suivants parlent du retour de l'exil des Hébreux à Babylone. Pendant la
captivité, la ville sainte est restée abandonnée et déserte. Seuls quelques paysans juifs ont pu y
demeurer après le siège et la chute.
        Sur le plan international, la situation va bientôt changer. La domination assyrienne sera
d'assez courte durée, car une nouvelle puissance militaire monte à l'horizon, venue de l'est : la
Perse. Son roi, Cyrus le Grand, entre en guerre avec Babylone et submerge son empire.
Lorsque la redoutable Babylone tombe, l'empire babylonien est dissous.
        Le Livre d'Esdras évoque le retour de l'exil. En fait, pour le peuple juif en exil,
l'avènement de l'empire perse est une chance. Le roi Cyrus, qui a vaincu l'empire babylonien,
publie un décret autorisant les Hébreux à rentrer chez eux. Dans la joie de la liberté enfin
retrouvée, le voyage retour de tout un peuple est organisé. La population d'origine juive se
met en marche, et bientôt la colonne du peuple à nouveau libre atteint la ville éternelle.
       Lorsque les enfants d'Israël reprennent possession de leur ville, tout est à reconstruire. La
restauration du Temple est entreprise. Le culte de Yahvé est rétabli. Cependant les
autochtones et les Perses ne voient pas nécessairement d'un bon oeil le retour des Hébreux.
Les Juifs auront à se justifier auprès du nouveau roi perse Darius, puis ensuite Artaxerxès.
Esdras, le secrétaire, transmet la correspondance entre Jérusalem et le pouvoir perse. Mais le
chantier de reconstruction avance néanmoins.
        Esdras apprend que de nombreux Juifs rapatriés ont épousé des femmes étrangères. Pour
lui, les mariages mixtes constituent une grave faute. En effet, le mélange des familles juives
avec celles d'autres peuples a pour conséquence de détourner Israël du culte du Dieu unique,
et d'adopter des rites païens. Esdras en est très affligé. Cependant, à la suite d'une prière, il
voit venir vers lui tous les responsables du peuple, qui acceptent de faire répudier toutes les
femmes étrangères. Ainsi, les épouses non juives et leurs enfants sont renvoyés dans leurs
familles d'origine.
        Entretemps, quelques Juifs libérés sont restés en Mésopotamie, où ils avaient trouvé une
belle situation. Parmi eux se trouve Néhémie, serviteur à la cour du nouveau roi perse,
Artaxerxès. Le Livre de Néhémie raconte comment ce fonctionnaire obtient du roi
l'autorisation de se rendre dans la cité en ruine, afin de la reconstruire. Parvenu dans la ville
sainte, Néhémie fait un état des lieux. Les dégâts sont très importants, en particulier en ce qui
concerne le mur d'enceinte qui a été abattu.
         Néhémie et ses suivants entreprennent de reconstruire le mur de défense, entièrement
détruit. Il faut le rebâtir en priorité, car des risques d'attaques armées se font sentir de la part
des peuplades voisines non juives. Le prophète Néhémie organise le chantier. Un tour de rôle
est mis en place, pour reconstruire le mur tout en protégeant le chantier. Tant bien que mal, le
travail avance, et bientôt la capitale du peuple élu retrouve un système de défense en état de
fonctionner. Une fois terminée, la muraille fait l'objet d'une cérémonie de dédicace. La
capitale peut alors se repeupler, et d'autres Juifs viennent s'y installer.

Les autres Livres narratifs

        Le Livre de Tobie met en scène l'histoire particulière d'un personnage aveugle, Tobie,
qui a un fils portant le même nom que lui. Il envoie celui-ci en Perse, avec mission d'y retirer
une importante somme d'argent. Durant tout le voyage, le jeune Tobie est assisté par un
inconnu, qui en fait n'est autre que l'ange Raphaël.
        Le même livre parle également d'une femme appelée Sara, particulièrement
malchanceuse dans sa vie privée. Elle se marie plusieurs fois de suite, mais se trouve plusieurs
fois veuve. Elle semble victime d'une malédiction, la mort frappant chaque fois son nouveau
mari juste avant la nuit de noces... L'ange intervient, et permet finalement à Sara de garder
vivant son dernier époux. Cet époux sera Tobie, de passage sur la route de la Perse. La
malédiction est brisée, et le nouveau couple peut survivre.
        Accompagné de sa femme Sara, Tobie achève son voyage vers la Perse, puis s'en
retourne finalement chez son père. Au moment des retrouvailles, le vieux Tobie recouvre
miraculeusement la vue grâce à l'intervention de l'ange. C'est alors que celui-ci dévoile sa
véritable identité, puis disparaît. Très troublés, les époux remercient le Ciel avec ferveur, pour
les avoir autant favorisés.

    L'étonnante histoire relatée dans le Livre de Judith se déroule à un moment où le Proche-
Orient est dévasté par une guerre contre l'empire assyrien. Les armées du général assyrien
Holopherne prennent rapidement le dessus et ravagent l'une après l'autre les villes de l'Etat
hébreu. Lorsqu'elles paraissent devant Jérusalem, les Juifs s'enferment dans leurs murs, et le
siège de la ville commence. Les assiégés n'ont aucune chance. La population terrifiée se met à
prier Yahvé, Lui demandant Sa protection.
    C'est alors que se manifeste Judith, une habitante de la capitale, veuve depuis peu mais
encore jeune et réputée pour sa beauté. Inspirée par Dieu, Judith entreprend une opération de
sauvetage. Un soir, elle sort de la ville en grande toilette et se présente à l'entrée du camp
assyrien. Ne s'attendant pas à cette apparition, les soldats assyriens ne se méfient pas et
tombent sous le charme. Ils l'introduisent dans leur camp et la présentent à leur chef. La
prenant pour une courtisane, le général en chef Holopherne lui-même ne peut résister, et
tombe inévitablement amoureux.
    Holopherne invite Judith à assister à un banquet. Au cours du dîner, Holopherne fait des
propositions galantes à la femme juive. Les deux personnages conviennent de se retrouver le
soir-même dans l'intimité. Et une fois la fête finie, comme prévu, la tente d'Holopherne
accueille Judith. Le général est ivre, tellement il a bu au cours du banquet. Allongé sur sa
couche, il s'endort en présence de Judith.
    Lorsque son hôte est profondément endormi, la femme juive ouvre son sac. Elle en sort une
petite épée... Silencieusement, après avoir récité sa prière, elle lève son bras, frappe
Holopherne au cou et lui tranche la tête. Le général meurt instantanément. Judith enferme la
tête dans le sac, puis sort de la tente. Elle demande aux soldats assyriens l'autorisation de
passage, en prétextant de devoir dire une prière. Ne sachant rien du meurtre, les soldats la
laissent passer. Judith regagne rapidement Jérusalem en pleine nuit.
    Le lendemain matin, l'armée assyrienne a la terrible surprise d'apercevoir la tête de leur
chef suspendue aux murailles de la cité sainte. Tout de suite, les assiégés profitent de l'effet de
surprise : c'est le moment qu'ils choisissent pour tenter une sortie. L'arme au poing, ils foncent
vers le camp ennemi, et déciment les Assyriens. La victoire du peuple hébreu est totale. Ce
jour-là, le royaume d'Israël est débarrassé de l'armée d'Holopherne pour toujours, et de la
menace assyrienne pour longtemps.
        Le Livre d'Esther relate un épisode se déroulant à la cour du royaume perse. Une femme
juive, Esther, devient la reine de l'empire perse en épousant son roi, Xerxès. Pendant le règne
de son mari, un complot de grande envergure est fomenté contre l'ensemble de la
communauté juive, à l'instigation d'un haut fonctionnaire nommé Aman. Cet homme persuade
le roi Xerxès de signer un décret permettant de poursuivre tous les Juifs qui vivent dans son
empire, et de les exécuter.
        Lorsque la reine Esther est informée de cette disposition, elle est horrifiée et s'évanouit.
Ranimée par le roi, elle prend alors la défense de son peuple victime du complot, déclarant
avec force que le décret est totalement injustifié. Convaincu par son épouse, le roi est alors
ému et annule immédiatement son décret anti-juif. Il fait même poursuivre l'homme qui a
suscité cette haine des Juifs, Aman. L'homme est mis en prison.
        Un autre personnage juif intervient à la cour, Mardochée, le tuteur d'Esther. Celui-ci
protège le roi en le prévenant qu'un autre complot se trame, contre la personne royale cette
fois. Aman tente de faire pendre Mardochée. Mais la justice royale est rendue : Aman est lui-
même condamné à la pendaison.

L'empire grec et la lutte des Machabées

        La domination de l'empire perse n'a qu'un temps. Le Premier Livre des Machabées
évoque les conquêtes d'Alexandre le Grand, le nouveau roi macédonien qui soumet
rapidement tout le proche-Orient. Lorsque le grand conquérant meurt, son empire est partagé
entre ses officiers. La Palestine échoit à Antiochus Epiphane, qui devient roi de Syrie.
        La domination grecque a des conséquences sur les cultes religieux. Le roi ordonne à tous
ses sujets de vénérer les dieux grecs, et ne tolère aucune autre religion. C'est contre cela que
s'insurge un homme juif du nom de Mattathias. Lors d'une cérémonie païenne, Mattathias
refuse de sacrifier au culte royal. Un incident éclate, Mattathias en colère tue deux hommes,
renverse l'autel grec, puis s'enfuit aussitôt dans les montagnes. Il sera bientôt suivi par d'autres
Juifs qui approuvent son action. C'est le point de départ de la résistance. Les hommes
s'organisent et se préparent à la lutte armée.
       Les luttes militaires sont menées par les Israélites contre la domination hellénistique. L'un
des fils de Mattathias, Judas Machabée, lui succède à la tête de la rébellion. Le terme de
Machabée ("marteau" en hébreu), s'étendra à ses frères, qui seront aussi chefs résistants
israélites. Judas Machabée et ses hommes mènent un combat efficace, et le nombre des
combattants juifs s'accroît rapidement. Judas reprend Jérusalem, restaure et purifie le temple
de Yahvé. La guerre prend de l'ampleur et s'étend à d'autres territoires juifs. Dans ces
combats, il arrive aux Hébreux de s'allier avec Rome.

        A la mort de Judas Machabée, son frère Jonathas le remplace, puis ensuite son autre frère
Simon. Les victoires juives se succèdent, ce qui amènera finalement les rois syriens à signer
un accord avec les Israélites. Les Hébreux sont autorisés à pratiquer leur culte.
        Le Second Livre des Macchabées décrit plus en détail les persécutions contre les Juifs
ayant lieu au début de l'occupation gréco-syrienne. Des abominations sont commises dans le
Temple. Le livre relate ensuite les combats de guérilla menés au temps de Judas Machabée.
Le récit se termine par une victoire miraculeuse des Israélites, et par la mort de leur ennemi le
gouverneur syrien Nicanor.

Les livres poétiques

        Les livres suivants diffèrent du genre historique, et sont davantage des textes littéraires
indépendants. Ils sont écrits à diverses époques durant l'histoire du royaume hébreu.
        Le Livre de Job conte l'histoire d'un riche et honnête propriétaire terrien nommé Job. Le
début du récit se passe au Ciel, avec une brève discussion céleste entre Dieu et Satan. Ce
dernier incite l'Eternel à mettre à l'épreuve la piété de Job. Pour cela le Malin obtient
l'autorisation de frapper Job de toutes sortes de drames personnels. C'est ce qui arrive
aussitôt : pour Job et sa famille, c'est soudain la faillite en affaires. Le malheureux
propriétaire, ruiné, attrape ensuite toutes sortes de maladies. Rejeté par les siens, Job s'installe
à l'extérieur de sa maison, sur un tas de fumier.
        La plus grande partie du récit est occupée par le discours de Job avec lui-même et avec
son entourage réduit. Ce long texte est une réflexion intéressante sur la condition humaine. Il
pose le problème du malheur non mérité. Pourquoi Dieu permet-il cela ? Des amis de Job
viennent le voir. Au nombre de trois, ils tentent de lui apporter un peu de soutien moral. Job
est désespéré, se maudissant lui-même. Mais il n'apostrophe pas Dieu. A la fin de la
discussion, l'Eternel vient parler à Job. Il ressort de la discussion que Dieu est plus puissant
que le malheur. N'ayant pas parjuré durant l'épreuve, Job est finalement récompensé. Il est
rétabli dans sa santé et dans sa prospérité, et en définitive sa situation devient encore
meilleure qu'au début.
       Le Livre des Psaumes est un ensemble de textes littéraires écrits par plusieurs auteurs,
dont le roi David, pour glorifier Yahvé. Ils reprennent les paroles des nombreux chants dont le
grand roi était l'auteur. A la fois recueil de prières, textes de morale et de théologie, le nombre
des psaumes atteint les 150.
        Le Livre des Proverbes est une collection de maximes, attribuées à Salomon et à d'autres
auteurs plus récents. On y parle en particulier de la Sagesse de Dieu personnifiée, inspiratrice
de toute sagesse humaine.
        Le Livre de l'Ecclésiaste a un titre qui vient d'un terme qui signifie "l'homme de
l'assemblée". Ce livre rassemble des réflexions assez pessimistes sur la vie, la mort, la vanité,
le mal.
        Le Cantique des Cantiques est une sorte de poème, un chant d'amour entre deux époux.
Le mari exalte la beauté de la femme qu'il aime, la comparant à toutes les richesses de la
Création. Cette oeuvre littéraire originale est unique dans la Bible. Elle exprime l'idée que tout
Amour vient de Dieu. On peut aussi y voir un éloge symbolique de toute la nature, elle-même
oeuvre de Yahvé.
        Le Livre de la Sagesse est partiellement attribué à Salomon, si l'on en croit la tradition.
Ce livre disserte sur le destin des justes et des pécheurs. Les premiers sont promis à une vie de
bonheur éternel, alors que les seconds sont voués à un châtiment sans fin.
        Le Livre de l'ecclésiastique est dû à un auteur appelé Jésus, fils de Sira. Grand
connaisseur des Ecritures, il fait l'éloge de la sagesse des Anciens qui ont transmis la tradition
de la Loi. Le terme d'Ecclésiastique s'explique par l'utilisation de ce livre qui sera faite plus
tard pour instruire les prêtres.
Les livres des prophètes

        Le Livre d'Isaïe est contemporain du schisme des royaumes, des rois de Juda Achaz et
Ezéchias. Son Livre contient des descriptions de visions, des hymnes, des récits historiques et
des considérations morales.
        Au cours d'une apparition dont il est témoin, Isaïe a la vision du Trône divin, entouré
d'anges (séraphins) dotés de six ailes. L'Eternel s'adresse à Isaïe, et lui donne plusieurs
messages. Il fait allusion à un futur roi d'Israël, descendant de David, qui sera appelé
l'Emmanuel. Ce sera le roi du monde, et il n'y aura plus de haine sur terre. Le prophète Isaie
met ensuite en garde plusieurs nations de son époque, qui seront abattues car elles ne se sont
pas soumises à la Loi de Yahvé.
        Ce livre fait aussi le récit d'un épisode de guerre au cours duquel le prophète intervient,
durant la guerre entre Juda et l'Assyrie au temps d'Ezéchias. L'armée du roi Sennachérib vient
de Ninive pour prendre Jérusalem. Lorsque ses troupes entourent les remparts, le roi d'Israël
Ezéchias fait une prière pour la sauvegarde de la ville. Dieu lui répond par l'intermédiaire
d'Isaïe, et le rassure : la ville ne sera pas prise. Et bientôt on apprend que dans le camp
assyrien, 185 000 soldats ennemis ont trouvé la mort. Sennachérib privé d'armée retourne
alors à Ninive, où il sera finalement assassiné.
        Dans son livre, Isaïe parle également d'autres visions prophétiques et symboliques qu'il a
eues. Il rapporte l'image allégorique d'un serviteur accablé, qui est méprisé et affligé; il doit
porter un grand poids, qui représente toutes les fautes de ses semblables. Le fardeau étant de
plus en plus lourd, le serviteur ne peut plus le porter, et meurt sans avoir émis la moindre
plainte.
        Le Livre de Jérémie relate le détail des évènements historiques se déroulant dans les
murs de Jérusalem au moment du siège désastreux de la ville par les Babyloniens. Après la
chute, le prophète est mis en liberté par le roi vainqueur. Jérémie reste en Israël et contemple
la ville désertée par le peuple en exil.
        Les Lamentations de Jérémie sont un second livre du même auteur. Ce livre reprend les
pensées du prophète méditant devant la ville morte, se lamentant sur son sort parce qu'elle n'a
pas suivi la voie tracée par Yahvé. Le livre est entièrement constitué de poèmes, paroles
amères de leur auteur qui constate l'impiété du peuple de Dieu.
        Le Livre de Baruch est écrit par le secrétaire de Jérémie, qui vit à Babylone au temps de
l'exil. Il fait une lecture publique de son livre devant l'assemblée des exilés et leur roi Joakin ;
en l'écoutant, ses auditeurs sont émus et reconnaissent leur désobéissance envers Dieu. Ils
écrivent alors une lettre, adressée aux autres Juifs restés à Jérusalem, qui contient de l'argent
pour le temple, ainsi qu'un message de repentir et une longue prière.
        La seconde partie du Livre de Baruch est une autre lettre de Jérémie, adressée aux exilés.
Le prophète insiste pour que les captifs ne soient pas influencés et tentés de suivre le culte
païen des Chaldéens.
        Le Livre d'Ezéchiel est composé par un Juif qui vit à Babylone durant l'exil des
Hébreux. Il est témoin de nombreuses visions extraordinaires. Ezéchiel voit en vision quatre
êtres vivants fantastiques, des chérubins, ainsi que quatre roues portant le Trône de feu de
Yahvé. Dieu parle alors à Ezéchiel. Il lui montre un rouleau de livre, que le prophète doit
avaler, et où sont inscrits des plaintes et des gémissements. Ezéchiel est alors chargé de parler
aux Israélites, et de leur faire prendre conscience de toutes les fautes morales qu'ils
commettent : idolâtrie, fausses prophéties, prostitution, inceste, fornication. Les reproches de
l'Eternel s'étendent aussi à plusieurs autres nations voisines, dont l'Egypte, Edom, Tyr et
Sidon.
        Dieu montre aussi à Ezéchiel la vision symbolique d'une plaine couverte d'ossements
humains desséchés. Les ossements se mettent soudain en mouvement, pour reformer des
corps humains qui reprennent vie. Ces corps représentent le peuple hébreu, qui est tombé en
captivité mais qui se relèvera car Dieu le fera finalement rentrer chez lui.
        Yahvé annonce qu'après le relèvement du peuple, la ville sainte sera reconstruite. Dans
une nouvelle vision, Ezéchiel peut contempler une vue de ce que sera la Jérusalem future. Un
personnage se met à mesurer la cité, et en établit une description détaillée.
        Le Livre de Daniel est dû à un prophète qui vit à Babylone au temps de la captivité des
Hébreux. Daniel exerce un emploi administratif à la cour du roi Nabuchodonosor. Il aura
l'occasion de rencontrer le puissant monarque, car il est capable d'interpréter ses rêves. Une
nuit, le roi Nabuchodonosor rêve d'une grande statue de métal, aux pieds faits d'argile et de
fer, qui s'écroule lorsqu'une pierre vient heurter son pied. Il n'y a que Daniel qui parvienne à
interpréter ce rêve. Daniel explique au roi que la statue symbolise son empire, et qu'un jour il
viendra à s'écrouler. Lorsque Nabuchodonosor entend l'explication, il remercie l'interprète, en
lui donnant une place importante dans son gouvernement.
        Quelques temps plus tard, le roi Nabuchodonosor fait ériger sur la place publique une
grande statue d'or qui le représente lui-même. Il décide que toute personne vivant dans son
empire sera tenue de s'agenouiller devant la statue. Cependant, il se trouvera trois hauts
fonctionnaires juifs qui refusent de faire ce geste, contraire au culte du Dieu unique. Ces
hommes sont alors arrêtés et présentés devant le roi. Celui-ci se met alors en colère, et les
condamne à être brûlés vifs dans une grande fournaise. Mais lorsqu'ils sont précipités dans le
feu, celui-ci ne semble aucunement les consumer. Et lorsque Nabuchodonosor met fin à
l'expérience, les trois condamnés ressortent indemnes. Ils sont donc sans tarder rétablis dans
leurs fonctions.
        Balthazar est le fils et successeur du roi Nabuchodonosor. Ayant hérité du pouvoir, le
nouveau roi organise un grand festin auquel prennent part de nombreux invités. Les convives
commettent l'erreur de boire du vin dans des vases sacrés pris à Jérusalem. Au cours du dîner,
une vision extraordinaire se produit. Une main mystérieuse trace des signes sur l'un des murs
de la salle. Les convives, qui assistent tous à cette apparition, sont très troublés. Cependant
l'écriture, tracée miraculeusement, est inconnue. Le roi Balthazar, très impressionné, fait alors
appeler Daniel. Le prophète, interrogé à propos de la mystérieuse écriture, en donne
immédiatement la signification.
        Le texte de l'écriture signifie que Balthazar va mourir, parce qu'il a beaucoup péché et
qu'il n'a pas respecté le Dieu des Hébreux. Son royaume ne lui survivra pas, et il sera donné
aux Mèdes et aux Perses. Lorsque le roi entend cela, il est atterré. Mais il n'aura pas le temps
de réagir, car il sera tué la nuit suivante.
       Après la mort de Balthazar, les Perses submergent effectivement l'empire babylonien, qui
s'écroule et passe sous leur domination. Le roi perse Darius prend le contrôle de Babylone.
Pour administrer la ville récemment conquise, Darius la met sous la surveilance d'une armée
de fonctionnaires, les satrapes. A leur tête, le roi choisit de nommer Daniel, en raison de sa
réputation de grande sagesse.
        Cependant Daniel est rapidement jalousé par les satrapes qu'il doit diriger. Il est bientôt
victime d'un complot, qui vise à le faire condamner à mort. Les satrapes persuadent d'abord le
roi Darius de signer un décret, interdisant sous peine de mort la pratique de tout culte rendu à
quelqu'un d'autre que le roi. Ayant obtenu leur décret, les satrapes se rendent chez Daniel, et
le surprennent à l'heure de sa prière quotidienne à Yahveh. Daniel qui a enfreint le décret
royal, est immédiatement arrêté, et mené devant le roi avec le chef d'accusation. Surpris, le
souverain est contraint à contre-coeur de faire jeter Daniel dans une fosse avec des lions
affamés.
        Le jour suivant, le monarque trouve Daniel toujours vivant au milieu des lions. Il répond,
assurant que les fauves ne lui ont fait aucun mal, car Yahveh l'a protégé. Tout heureux, le roi
fait sortir le prophète indemne, et le couvre d'honneurs. Il rend lui aussi gloire à Yahveh qui a
sauvé Daniel.
       Le Livre de Daniel contient également des récits de visions apocalyptiques que le
prophète aurait eues. Dans ces visions, des animaux apparaissent, et se combattent
successivement. Il est aussi question d'une époque future où le pouvoir terrestre serait soumis
à l'abomination, ce qui provoquerait une grande détresse sur la Terre, jusqu'à ce que le Très-
Haut apparaisse et abatte son pouvoir.
        Il faut aussi citer l'histoire de Suzanne, une femme mariée et accusée faussement
d'infidélité par deux vieillards qui la convoitent. Elle sera finalement innocentée et sauvée
grâce à l'intervention de Daniel.
        Le livre de Daniel met encore en scène un animal fantastique, appelé dragon que les
Babyloniens vénèrent et considèrent comme un dieu. N'ayant d'autre Dieu que Yahvé, Daniel
se présente devant la bête, et lui donne des gâteaux empoisonnés à l'étoupe. Le monstre se
jette sur cette apparence de nourriture, la dévore et meurt aussitôt. Le roi stupéfait se met alors
à écouter Daniel et à vénérer son Dieu unique, Yahvé.

Les livres des autres prophètes


        Les derniers livres de l'Ancien Testament sont courts et présentés dans un ordre non
chronologique. Ils sont écrits aux temps des rois du schisme et de l'exil à Babylone. Leurs
auteurs sont des prophètes, inspirés par des messages émanant de Yahvé et des visions
prophétiques. Ils expriment tous de sévères avertissements divins à l'adresse du peuple d'Israël
et des nations voisines. Tous ces peuples sont coupables de grandes fautes, et risquent un
châtiment terrible s'ils ne rectifient pas leur conduite.
        Le Livre d'Osée exprime plusieurs reproches que fait Yahvé aux Israélites : débauche,
idolâtrie païenne, alliances militaires sans l'accord divin.
     Le Livre de Joël évoque l'image d'une invasion de sauterelles pour symboliser le châtiment
prochain de Yahvé. Son livre contient aussi des visions apocalyptiques, montrant une attaque
de Jérusalem par des nations en armes, et le jugement final de Yahvé sur tous les peuples.
        Le Livre d'Amos exprime l'irritation de l'Eternel à l'égard de plusieurs peuples accusés
de crimes ; le feu dévorera leurs capitales et les palais de leurs rois. Yahvé préconise aussi une
conduite plus juste envers les personnes faibles.
        Le Livre d'Abdias est dirigé contre le royaume d'Edom, au sud de Juda. Il lui est
reproché d'avoir exercé sa violence sur la Maison d'Israël ; sa violence retombera sur elle, tout
comme sur chaque nation qui aura porté les armes contre Israël.
Le Livre de Jonas est celui d'un prophète chargé par Yahvé de prophétiser à Ninive.
Refusant de remplir sa mission, Jonas s'enfuit sur un navire en Méditerranée ; mais au cours
d'une forte tempête, il est jeté à l'eau et avalé par un très gros poisson. Le prophète reste trois
jours dans le poisson, puis est vomi près d'une plage. Ayant survécu, Jonas se rend finalement
à Ninive, et obtient de l'ensemble des Ninivites un repentir pour leurs fautes et une vénération
pour le Dieu des Hébreux.
       Le prophète et auteur du Livre de Michée reçoit des messages annonçant la destruction
future de Jérusalem à cause de ses fautes, puis sa restauration finale comme capitale
spirituelle, repeuplée avec des survivants éclopés et faibles. Michée annonce que de Bethléem
naîtra prochainement un roi, qui règnera par la force de Yahvé et dont le royaume s'étendra
sur la Terre entière.
        Le Livre de Nahum prédit la ruine de la puissante Ninive. L'Assyrie a été l'instrument de
la punition d'Israël, mais elle sera à son tour châtiée pour sa cruauté. Dans ses visions, Nahum
voit Ninive assiégée, pillée et dévastée.
        Le Livre d'Habacuc exprime une plainte de son auteur, qui ne voit que du mal et de
l'impiété autour de lui. Yahvé lui répond par une vision : bientôt les Babyloniens déferleront
sur Israël et puniront le peuple pour son égarement. Le livre se termine par un psaume
exaltant la confiance en Yahvé.
        Le Livre de Sophonie transmet des messages divins exprimant de sérieuses mises en
garde à l'adresse du peuple hébreu et des nations voisines. Un jour viendra où Dieu détruira
tous les hommes arrogants. Il protègera cependant les gens humbles, et leur donnera plus tard
un royaume de vraie justice.
        Le Livre d'Aggée est écrit à la fin de l'époque d'exil. Ce livre insiste pour que l'on
commence à reconstruire le Temple de Jérusalem. Il encourage les restaurateurs à se mettre à
l'ouvrage, leur faisant voir la gloire de Yahvé qui emplira Sa maison une fois terminée.
        Le Livre de Zacharie décrit de nombreuses visions divines symboliques. Dieu demande
au peuple de respecter le faible et l'opprimé. Il parle aussi d'un futur roi d'Israël, qui paraîtra
humble et monté sur un ânon. Ce sera alors le temps de proclamer la paix sur la terre. Il
annonce aussi un jour où les peuples, ayant pris les armes contre Jérusalem, seront décimés.
Après cela, les nations vénèreront Jérusalem et viendront la fêter chaque année.
        Dans le Livre de Malachie, il est reproché aux Israélites de négliger le culte,
l'enseignement religieux, la fidélité conjugale. En revanche, il promet l'espérance pour les
hommes justes qui respectent pleinement la Loi de Yahvé.

Le Nouveau testament

Le contexte historique

    Quelques années avant la naissance du Christ, le monde ancien tombe sous la domination
d'un nouveau conquérant, venu d'Europe : l'empire romain. Tout le pourtour de la
Méditerranée devient romain, et le restera pendant longtemps. En 63 avant Jésus-Christ, le
petit Etat d'Israël est vaincu par le général Pompée. L'Etat hébreu devient vassal de Rome et
subit son occupation.
    Lorsque l'Enfant Jésus vient au Monde, le monde ancien est universellement dominé par
Rome. Une bonne proportion du peuple juif rêve d'indépendance, dans la logique de la
tradition guerrière. Les partisans actifs de ce mouvement sont appelés les zélotes. Ils
commettent des attentats, qui sont impitoyablement réprimés par l'armée d'occupation.
    Le pouvoir a néanmoins autorisé le peuple juif à conserver son roi, qui est en fait soumis à
l'autorité du conquérant. C'est Hérode le Grand qui règne sur Israël dans une position assez
symbolique. Hérode fait entièrement reconstruire le temple de Salomon, qui avait été détruit
au cours des nombreuses guerres antérieures.
    Dans cette situation, une autre attitude chez les Juifs est de se réfugier dans une pratique
religieuse intensive, en essayant de rester le plus fidèle possible aux traditions du culte de
Yahvé. Cette tendance est illustrée par les scribes, les pharisiens et les prêtres qui
maintiennent le culte et entretiennent le temple.

Les quatre Evangiles

        Les quatre premiers livres du Nouveau Testament relatent la vie et les actes de Jésus-
Christ. Pratiquement identiques, ils sont l'oeuvre de quatre auteurs dont certains ont connu le
Christ : Matthieu, Marc, Luc et Jean. Matthieu est un ancien collecteur d'impôts, devenu l'un
des douze apôtres. Marc fait partie de l'entourage des disciples, et sera un proche de Saint
Pierre et de Saint Paul. Luc est un médecin grec qui fait partie des tout premiers chrétiens.
Jean est vraisemblablement aussi l'un des douze apôtres. Les quatre livres ont été écrits
quelques années après le ministère de Jésus.

Jean le Baptiste

        Jean est le fils de Zacharie et d'Elisabeth, qui sont de la famille de la Vierge Marie.
Lorsque Elisabeth est enceinte, Marie vient lui rendre visite. Au moment où les deux femmes
se retrouvent, Elisabeth sent son fils bouger ; ce signe signifie qu'il a senti la présence de la
future Mère de Dieu.
       Mais le jour de l'accouchement approche. Zacharie est sourd et muet. Lorsque son fils
naît, on lui demande de choisir un prénom et de l'écrire. Mais point besoin de plume ni de
tablette: par miracle, Zacharie retrouve l'usage de la parole à cet instant ! L'enfant s'appellera
Jean, et sera un grand prophète. Zacharie prononce alors des paroles en l'honneur de Dieu.
        Le prophète Jean devenu adulte, s'installe sur les rives du fleuve Jourdain. Il vit le plus
pauvrement du monde, habillé d'une simple peau de bête. Il parle aux gens qui viennent le
voir. Il explique que le Royaume de Dieu est très proche, que chacun doit se repentir, purifier
sa conscience et s'ouvrir à Dieu. Jean purifie symboliquement chaque personne en
l'aspergeant d'eau : c'est le baptême. Jean dit qu'il prépare la venue de Celui qui vient de Dieu.
       Mais le destin de Jean le Baptiste sera tragique. Dans ses discours, il dérange certaines
personnes qu'il apostrophe. C'est le cas du roi d'Israël Hérode, à qui il reproche de vivre
illégitimement avec Hérodiade, la femme de son frère. Cela finit par irriter sérieusement la
famille royale, et bientôt Jean est arrêté. On le jette dans un cachot au fond du palais royal.
Cependant Hérode veut ménager son prisonnier. Sa concubine Hérodiade a moins de
scrupules, et dans son intérêt elle veut la mort de Jean. Pour l'obtenir, elle use d'un stratagème.
Au cours d'une fête, elle demande à sa fille Salomé de danser en public, et celle-ci s'exécute.
Hérode est séduit. Il promet à l'adolescente de lui accorder une grande faveur, au choix. A
l'instigation de sa mère, Salomé demande alors la tête de Jean-Baptiste. Surpris par une telle
demande, le roi n'ose pas refuser car il a promis : sur le champ, il ordonne que le prophète soit
décapité.

La naissance et la jeunesse de Jésus

        Dans le petit village de Nazareth, la jeune Vierge Marie est fiancée avec le charpentier
Joseph. Le mariage est planifié. Mais la future Mère du Christ est un jour témoin d'une
apparition. Un personnage lui rend visite, se présentant comme l'ange Gabriel. Envoyé par
Dieu, il l'informe qu'elle sera bientôt enceinte, et qu'elle aura un fils venu du Ciel et qui
s'appellera Jésus. Même en étant toujours vierge, Marie enfantera un Enfant de Dieu.
        Quelques jours plus tard, il lui faut avouer la vérité à Joseph : avant même d'être mariée,
elle est déjà enceinte d'un enfant qui ne vient pas de lui. Joseph est catastrophé. Le soir-même,
il a lui aussi une vision. On lui révèle que le futur Fils de Marie ne vient pas des hommes, Il
vient de Dieu. Ce sera un grand prophète et un grand roi.
        Dans ces conditions, le mariage prévu redevient possible, car Joseph pourra être le père
adoptif de l'enfant. Le mariage est effectivement célébré quelques jours plus tard. Il est suivi
par les quelques mois de grossesse de Marie. Quelques jours avant l'accouchement, une
contrainte administrative vient compliquer les choses. L'empereur romain procède à un
recensement de population dans tout l'empire. Seulement, le recensement doit se faire dans le
lieu de naissance de chacun. Etant originaires de Bethléem, près de Jérusalem, Joseph et
Marie doivent s'y rendre. Les conditions du voyage sont mauvaises, à cause de la grossesse.
Le couple arrive à Bethléem un jour d'affluence, alors que l'accouchement est imminent. Les
hôtelleries étant toutes pleines, Joseph et Marie sont obligés de s'installer à la hâte dans une
étable. L'Enfant Jésus vient au monde dans ces conditions précaires, au milieu de la paille et
des mangeoires pour bestiaux.
Cette naissance ne passera pas tout à fait inaperçue. La sainte famille reçoit des visites
inattendues. Des bergers ont été informés d'une naissance divine, annoncée par des anges qui
leur sont apparus. Puis trois hommes de haut rang, venant d'un lointain pays d'Orient, se
présentent pour voir le nouveau-né. Ils sont mages, c'est-à-dire savants, et ils ont interprété les
signes du ciel : un Enfant est né en Israël et ce sera un futur roi. Ils offrent des présents à
l'Enfant : or, myrrhe, encens, qui sont des matières très précieuses.
        En arrivant à Jérusalem après avoir été guidés par une étoile, ces trois mages ont dû se
renseigner sur le lieu exact de la naissance du futur roi. Ils se sont adressés à Hérode, le roi
d'Israël du moment. Celui-ci ignorait tout, mais il s'intéresse à l'évènement. Il demande à ses
visiteurs de le tenir informé une fois qu'ils l'auront trouvé. Mais les mages ne font pas
confiance à Hérode. L'un d'eux fait un songe, qui contient un message divin : les trois
hommes ne doivent pas retourner chez Hérode, ils doivent repartir directement vers leur pays.
C'est ce qu'ils font après leur visite à Bethléem.
        Lorsque le roi Hérode réalise que les mages ne sont pas revenus le voir, il entre dans une
violente colère. Ainsi, en Israël, un futur roi est né et on le lui cache. Il ne saurait y avoir
d'autre roi que lui ! Fou de rage, Hérode prend une grave décision. Il ordonne à ses soldats de
passer au fil de l'épée tous les petits enfants mâles d'Israël. L'ordre impitoyable est exécuté.
Dans tout le pays, les bébés sont systématiquement exterminés. Cet évènement terrible est
resté sous le nom de massacre des innocents.
        La Sainte Famille est prévenue à temps, grâce à un rêve que fait Joseph : un nouveau
message de Dieu demande à Joseph et à Marie de quitter rapidement le pays, et de se rendre
en Egypte pour mettre l'Enfant Jésus à l'abri. Les parents de Jésus obéissent, et partent en
voyage pour l'Egypte. Parvenus sur les rives du Nil, ils s'y installent pendant plusieurs mois,
et y restent jusqu'à ce que le cruel roi Hérode soit décédé. Alors, le danger étant passé, Jésus
et ses parents rentrent en Israël et réintègrent leur village de Nazareth.
        On a peu de détails sur la jeunesse de Jésus à Nazareth. En grandissant, il apprend le
métier de charpentier aux côtés de son père. Un épisode est relaté alors que Jésus a à peu près
douze ans. Comme chaque année, sa famille se rend à Jérusalem pour la fête de la Pâque. Au
retour, Joseph et Marie s'aperçoivent sur le chemin qu'ils ont perdu leur fils. Ils le retrouvent
dans la ville, plus exactement à l'intérieur du Temple de Salomon, en train de s'entretenir avec
les prêtres. Il leur pose des questions auxquelles ils ne savent pas répondre. Lorsque Marie
intervient, Jésus répond qu'il doit s'occuper des affaires de son Père...

Episodes de la vie publique du Christ

        L'un des premiers épisodes connus de la vie de Jésus devenu adulte, est celui de son
baptême. Quittant sa famille, Il se rend auprès de Jean le Baptiste près du fleuve. Il demande
le baptême, ce qui étonne Jean : ce serait plutôt l'inverse qu'il faudrait faire! Mais Jésus
insiste, et se fait baptiser par Jean.
        Au moment où Jésus remonte du fleuve où Il s'était plongé, une colombe s'approche et se
pose sur sa tête. En même temps, venant du Ciel, une voix puissante retentit, et les personnes
présentes peuvent entendre ces mots : "Celui-ci est Mon Fils bien-aimé, écoutez-Le". Sous les
yeux de la foule ébahie, Jésus sort de l'eau et prend congé.        Les détails de l'action de Jésus
sont relatés dans les évangiles. Jésus commence par se retirer et vivre dans le désert pendant
plusieurs jours. Il y restera quarante jours seul, méditant, priant et préparant sa mission. Le
texte raconte qu'il est alors tenté par Satan. Celui-ci lui apparaît et lui présente divers pièges.
Nourriture miraculeuse, pouvoir, richesse, tentative de saut dans le vide pour mettre Dieu à
l'épreuve: Jésus refuse systématiquement. Alors le démon le quitte. Puis des anges de Dieu
s'approchent, et se font symboliquement les serviteurs de Jésus qui a su résister au malin.
        Lorsque sa retraite prend fin, Jésus retourne à la vie publique. Il choisit quelques
personnes pour le suivre et l'assister dans sa tâche. Les apôtres seront au nombre de douze.
Certains sont ses proches cousins, d'autres des amis, d'autres des hommes rencontrés sur son
chemin. Jésus et ses compagnons commencent à parcourir le pays d'Israël. Ils vont de village
en village, professant la venue imminente du Royaume de Dieu et convertissant de nombreux
habitants.
        Dans le périple que suit Jésus en Palestine avec ses compagnons, Il traverse aussi la
région de Samarie, extérieure à Israël et réputée pour être hostile au peuple juif. S'arrêtant seul
près d'un village, Jésus s'approche d'un puits. Une femme du pays est là, en train de prendre
de l'eau. Jésus engage la conversation avec elle, et lui parle d'une autre eau qu'Il peut lui
donner, et dit que cette eau est capable de désaltérer quelqu'un pour toujours ! La samaritaine
accepte de recevoir cette eau. Puis Jésus lui révèle qu'en fait elle a eu successivement six
maris. Alors la femme est très troublée. Comprenant que Jésus est un homme de Dieu, elle
avoue sa foi et son attente d'un Messie qui doit venir bientôt. Et Jésus de répondre : "Le
Messie, c'est moi, qui te parle !"
        La Samaritaine toute émue, retourne au village et fait l'éloge de Jésus à ses amis.
Intrigués, les villageois la suivent et se rendent près du puits. Jésus est toujours là, et Il
s'adresse aux habitants et leur parle de Dieu. Beaucoup d'entre eux se mettent à croire en Lui.
        Au cours de son périple en Palestine, Jésus fréquente les bords du lac de Tibériade, là où
son apôtre Simon avait l'habitude de pêcher. En présence de la foule, Il utilise la barque de
pêche, s'éloigne de la rive et depuis la barque, se met à parler au peuple présent sur la rive.
Les gens accueillent son discours avec bienveillance, car Il prêche l'Amour, la générosité et la
fraternité entre tous les hommes.
        Pour Jésus, Dieu s'intéresse tout particulièrement aux personnes les plus défavorisées,
car Il veut les sortir du malheur et du désespoir. Un jour, Jésus monte sur une colline. Il est
suivi d'une grande foule, venue pour l'écouter. Il se met à parler d'une voix forte, et prononce
les paroles que l'on appellera les Béatitudes :
"Heureux ceux qui ont une âme de pauvre, car le Royaume des cieux est à eux.
Heureux les doux, car ils auront la Terre en partage.
Heureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés.
Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés.
Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde.
Heureux ceux qui ont le coeur pur, car ils verront Dieu.
Heureux ceux qui font régner la paix, car ils seront appelés fils de Dieu.
Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice, car le Royaume des cieux est à eux.
Heureux serez-vous quand on vous outragera, quand on vous persécutera, quand on dira
faussement contre vous toute sorte de mal à cause de Moi. Réjouissez-vous ! Soyez dans
l'allégresse ! Car grande sera votre récompense dans les cieux ; c'est ainsi en effet qu'on a
persécuté les prophètes qui vous ont précédés."

La pratique religieuse

       Lorsque les apôtres demandent à Jésus comment prier, Il leur répond en récitant le Notre
Père.
        Jésus précise qu'il faut insister dans la prière, ne pas se décourager. Il prend l'exemple
des parents, qui ne donnent pas à manger des pierres à leurs enfants. Dieu qui est d'une infinie
bonté, ne donnera-t-Il pas à ses enfants les hommes ce qu'ils lui demandent et dont ils ont
besoin ? Même aux oiseaux, Dieu donne à manger. Nous ne devons pas nous soucier de ce
que nous mangerons, ni de ce avec quoi nous nous vêtirons. Il faut d'abord penser à pratiquer
la justice et la piété ; alors nous recevrons de Dieu tout ce qu'il nous faut pour vivre.

Les miracles de Jésus

        Le premier miracle du Christ relaté dans l'évangile est celui des noces de Cana. Jésus est
invité à un grand repas de noces. Au cours du repas, une rumeur circule parmi les convives :
le vin est épuisé. Informé par Marie sa mère, Jésus se rend aux cuisines, et s'adresse aux
servants en rupture de stock. Il leur conseille de mettre de l'eau dans les cruches à vin. Mais
les serviteurs s'aperçoivent bientôt que l'eau s'est changée en vin. La fête peut donc continuer,
et les invités remarquer que le vin le meilleur a été gardé pour la fin !
Jésus s'adresse tous les jours à la foule, et celle-ci est de plus en plus nombreuse à
l'écouter. On se presse pour se nourrir de ses paroles. Un jour Il emmène les gens loin de leurs
habitations. Tandis que les heures passent, les apôtres réalisent qu'il se fait tard, et qu'il faut
renvoyer la foule, ou bien la nourrir sur place. N'ayant qu'un peu de pain et de poisson, les
disciples s'en inquiètent auprès de leur Maître. Celui-ci leur demande de nourrir la foule à
partir de ce maigre reste. Mais le miracle se produit : des paniers entiers remplis de pain et de
poisson sont distribués à la foule. La population ce jour-là compte peut-être cinq mille
personnes, et la nourriture est plus que suffisante. Finalement il reste plusieurs corbeilles,
douze exactement, pleines de nourriture en surplus.
        Mais Jésus accomplit aussi et surtout des miracles de guérison. On lui présente
constamment des personnes atteintes de toutes sortes de maux : paralytiques, lépreux,
épileptiques, sourds, muets, aveugles, possédés du démon. Il les guérit systématiquement,
devant une foule qui écarquille les yeux.
        Il arrive aussi qu'Il ressuscite les morts. Dans une scène fameuse, la soeur d'un ami le
sollicite, parce que son frère Lazare vient de mourir. Alors Jésus se rend au tombeau où il
repose, demande qu'on enlève la dalle. Puis Il appelle le défunt d'une voix forte. Lazare se
lève et sort du caveau, bien vivant, encore entouré de bandelettes. Ainsi, la résurrection d'un
mort illustre l'une de ses paroles : "Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie".
Les guérisons miraculeuses se multiplient. Partout où Jésus va, on lui amène des malades
et des infirmes. Lorsque il est dans une maison en train d'enseigner, la foule envahissante
emplit la demeure, et même l'entrée est totalement inaccessible. A l'extérieur, un paralytique
est transporté par deux hommes sur un brancard. Mais il leur est impossible d'accéder à la
porte. Alors les porteurs imaginent une solution audacieuse. Ils n'hésitent pas à monter sur le
toit ; ils démontent la couverture, et descendent le paralysé à l'intérieur avec des cordes! Le
paralysé se trouve face à face avec Jésus. Alors que les présents s'offusquent de ce geste hardi,
Jésus dit à la personne handicapée : "Ta foi t'a sauvé. Prends ton brancard, lève-toi et
marche !" A cet instant, le grabataire se dresse, se hisse sur ses pieds et parvient à marcher.
L'assemblée est stupéfaite : "Jamais, nous n'avons rien vu de pareil!"
        Sur un chemin, Jésus rencontre un groupe de lépreux, qui reconnaissent le grand
guérisseur. Au nombre de dix, les lépreux lui demandent de les délivrer de la maladie. Jésus
leur dit simplement d'aller se laver dans le bassin de Siloé. Lorsque les hommes s'y plongent,
ils en ressortent en parfaite santé. Tout heureux, l'un d'eux court vers Jésus pour le remercier.
Celui-ci s'étonne : Où sont les neuf autres ? Il constate que sur dix miraculés, un seul est
revenu exprimer sa reconnaissance.
        Les miracles concernent aussi des personnes en proie à des maux mystérieux, qualifiées
de "possédées par le démon". Sur une route, deux hommes apparaissent dans un état terrifiant,
faisant fuir tout le monde. Jésus leur demande : "Quel est votre nom ?" Ils répondent
"Légion", signifiant par là que les démons qui les habitent sont très nombreux. Ils supplient
aussitôt Jésus de les laisser entrer dans un troupeau de porcs, qui se trouvait effectivement à
proximité. "Allez" dit-il. Alors les démons sortent, et atteignent le troupeau. Et les porcs de se
jeter tous dans un précipice... Les deux hommes quant à eux, retrouvent un aspect calme et
serein.
        Les guérisons miraculeuses opérées par Jésus ne sont cependant pas réservées aux Juifs.
Un officier romain vient un jour à sa rencontre. Il demande la guérison pour l'un de ses
serviteurs. Modestement, le centurion explique que Jésus n'a pas besoin de se déplacer, mais
qu'il lui suffit de prononcer une seule phrase pour que la guérison ait lieu. Car, dit-il, c'est
comme un officier qui commande à ses soldats d'exécuter un ordre : il n'a pas besoin de se
déplacer pour que cela soit fait. Jésus exprime alors son enthousiasme : "Vraiment, dans tout
Israël, Je n'ai trouvé personne ayant une si grande foi !" A cet instant, le serviteur est délivré
de sa maladie.
        Jésus réalise aussi des miracles sur les éléments naturels. Il utilise souvent la barque de
Pierre, l'apôtre qui est pêcheur de profession. Un jour celui-ci navigue sur le lac de Tibériade
avec ses compagnons, et aperçoit à quelque distance Jésus qui se tient droit, debout sur les
flots. Effrayés, les disciples sont rassurés par Jésus lui-même qui leur parle. Alors Pierre
demande s'il peut le rejoindre, en marchant lui aussi sur l'onde. Avec l'accord de Jésus il
s'engage, mais bientôt perd son courage et s'enfonce. Jésus lui tend la main, et explique que
s'il sombre, c'est parce qu'il n'a pas assez de foi...
        Un autre épisode montre Jésus endormi dans la barque de Pierre, en pleine traversée
alors que ses occupants font face à une forte tempête. Le danger semble grave, au point que
l'un des apôtres angoissé réveille Jésus pour l'appeler au secours. Réveillé, Jésus s'étonne que
l'on n'ait pas confiance. Puis il tend la main vers l'eau et ordonne tout simplement à la tempête
de se calmer. Immédiatement, le vent tombe, et les vagues s'aplatissent net. Le calme étant
revenu aussi subitement, les compagnons se demandent en eux-mêmes : qui est Celui-ci, à qui
même le vent et la mer obéissent ?
        Lorsque Jésus emmène trois de ses disciples sur une montagne, ils assistent à un
phénomène extraordinaire. Les vêtements et le corps de Jésus sont transfigurés : ils
s'illuminent, et deviennent resplendissants. Impressionnés, les apôtres restent à quelque
distance. Dans leur vision, ils voient aussi deux personnages, qui sont les prophètes Moïse et
Elie. Simon-Pierre propose à Jésus de s'installer sur place avec les deux illustres visiteurs, et
de dresser pour eux trois tentes. Mais la vision s'arrête, Jésus reprend son aspect habituel et les
prophètes disparaissent. Jésus demande alors à ses compagnons de ne parler à personne de
cette Transfiguration.

Les paraboles

        Jésus s'exprime souvent de façon imagée, pour illustrer sa pensée. Il raconte plusieurs
paraboles. Celle du bon pasteur est l'histoire imaginaire d'un berger qui perd l'une de ses
brebis. Inquiet, il laisse le troupeau dans l'enclos et part à la recherche de l'égarée. Lorsqu'il la
retrouve, il est tout heureux : la vie d'une seule de ses brebis est très précieuse à ses yeux.
Tout comme le devenir d'un seul homme a une grande importance aux yeux de Dieu, car il
veut qu'aucune âme n'aille à la perdition.
        La parabole du bon Samaritain est l'histoire d'un riche voyageur, qui se fait agresser et
dépouiller sur une route. Abandonné sans connaissance sur le bord du chemin, il est dépassé
par plusieurs personnes, indifférentes. Le seul passant qui s'occupe de lui et qui le soigne est
un Samaritain, membre d'une communauté ennemie d'Israël. Il emmène la victime à l'hôpital,
et prend en charge les frais de soins. Jésus prend le dévouement de ce Samaritain comme
exemple de conduite à suivre.
        Celle de l'enfant prodigue met en scène un enfant qui fait une sorte de fugue, partant de
chez son père pour un pays lointain. Il gaspille là-bas tout son argent, en menant une vie de
débauche. Cependant il se trouve bientôt sans ressources : il n'a pas d'autre solution que de
rentrer chez son père, qui seul peut subvenir à ses besoins. Le père le voyant revenir, organise
alors une grande fête en l'honneur du fils retrouvé. Voyant cela, son autre fils resté au foyer
familial devient jaloux. Mais son père lui explique qu'il tient à marquer les retrouvailles, le
plus important étant que la famille soit de nouveau réunie.
         Parmi d'autres paraboles, une autre comparaison est celle du grain de sénevé. Si un
germe minuscule est planté en terre, il pousse pour donner une plante, qui continuera à se
développer jusqu'à devenir un arbre immense. De la même manière, chez l'homme un
minimum de foi en Dieu peut croître et se développer jusqu'à permettre la réalisation de
grandes oeuvres.
        Jésus fait encore une comparaison avec un figuier stérile. Dans le verger d'un cultivateur,
un seul arbre ne donne pas de fruits. L'idée vient alors au propriétaire de couper cet arbre
stérile, car il prend de la place et épuise le sol. Mais son serviteur lui donne un autre conseil.
Avant de le supprimer, pourquoi ne pas tout tenter pour lui faire donner des fruits : rajouter de
l'engrais, lui bêcher le pied, l'arroser davantage. Après cela, si vraiment il ne donne pas de
fruits alors qu'on a fait le maximum pour l'y aider, alors on le coupera. Il faut avoir la patience
d'attendre de bons résultats avant de sceller un destin.
        Une autre histoire est celle des vierges sages et folles. Dix jeunes servantes sont chargées
d'attendre le retour de leur maître, sans dormir et sans connaître l'heure du retour. Lorsqu'il
rentre enfin de son voyage, il en trouve la moitié endormies, qui n'étaient pas prêtes. Ces
vierges imprévoyantes sont alors condamnées. Il en va ainsi de la destinée humaine : chacun
doit être toujours prêt à comparaître devant son Juge, ne sachant ni le jour ni l'heure de sa
venue.
        Voici encore l'image d'un semeur, qui sort pour ensemencer un champ. Les grains qu'il
jette peuvent tomber sur le chemin où il sont picorés, dans les rochers où ils sont desséchés,
ou au contraire dans le champ où ils peuvent pousser correctement. Ainsi, lorsque la parole de
Dieu est expliquée aux hommes, elle peut tomber sur un terrain favorable ou défavorable,
selon si les personnes qui l'entendent la prennent au sérieux ou non.
        Un riche père de famille décide de marier son fils. Il prévoit d'organiser une grande fête,
à laquelle tous ses amis sont conviés. Seulement, ceux-ci déclinent tous l'invitation, sous des
prétextes futiles. Déçu, le maître se met alors en colère. Puisque les invités refusent de venir,
il charge ses serviteurs d'aller chercher tous les mendiants qu'ils trouveront, afin de les
remplacer. Et aucun invité de départ n'aura le droit de partager le repas de noces.
        Jésus conte aussi l'histoire du propriétaire d'une vigne, qui part en voyage en confiant sa
vigne à ses serviteurs. Lorsqu'il a quitté le pays, il envoie un émissaire pour avoir des
nouvelles de sa plantation. Mais le voyant arriver, les serviteurs se jettent sur l'émissaire, et le
tuent. Apprenant cela, le maître envoie alors son fils comme émissaire, espérant que son
propre fils sera repecté. Mais il est tué pareillement. Alors le propriétaire revient au pays, pour
arrêter et juger les vignerons homicides qui ont agi en insensés. On peut y voir une
comparaison avec le Dieu d'Israël, qui a envoyé auprès de son peuple ses prophètes, puis son
Fils : au lieu d'être écoutés, ils ont été rejetés.
        Citons encore la parabole du riche propriétaire qui confie sa fortune à trois serviteurs, et
les charge d'investir l'argent afin qu'il rapporte. Il quitte le pays, et revient quelques mois plus
tard. A son retour, il demande alors à chaque serviteur combien il a obtenu. Les deux premiers
serviteurs ont fait fructifier leur argent ; ils sont récompensés en proportion. Le troisième
explique qu'il s'est contenté de cacher l'argent qu'il détenait, et le rend tel quel à son
maître ; en outre, il lui reproche d'être dur et impérieux. Le maître alors renvoie ce serviteur,
qui n'a fait aucun effort pour valoriser le capital qu'on lui a confié.
        Il faut aussi évoquer l'histoire d'un roi qui fait ses comptes avec ses subordonnés. L'un de
ses serviteurs est très endetté. Le roi menace de le mettre en prison, mais il se ravise en voyant
la réaction terrifiée du serviteur. Il le libère alors, et éponge la dette. Le serviteur sort alors du
palais. Il rencontre par hasard un ami qui lui doit un peu d'argent. Réclamant son dû, il devient
intraitable avec lui, et lui fait un procès. Mais l'affaire parvient aux oreilles du roi. Surpris de
cette intransigeance, le roi convoque à nouveau son serviteur. Puisque celui-ci a été
intraitable, le roi le redevient lui aussi envers lui : la dette n'est finalement pas annulée. Le
Seigneur Dieu nous traitera comme nous traitons nos frères.

Une morale chrétienne

        Dans l'enseignement de Jésus-Christ, la morale tient une grande place. Jésus donne à ses
disciples un commandement nouveau : "Aimez-vous les uns les autres, comme Je vous ai
aimés." Jésus insiste sur le devoir de générosité. Chacun doit être attentif à la détresse
humaine, celle que rencontrent les personnes les plus défavorisées de ce monde : malades,
personnes sans ressources, handicapés, victimes de toutes sortes de fléaux. Le premier devoir
de chaque homme est de pratiquer l'Amour et la charité. Il s'agit pour chacun de se montrer
solidaire de ses semblables, d'apporter du secours aux personnes nécessiteuses.
    Il faut par conséquent éviter de chercher querelle, quelles que soient les circonstances. Ne
pas être rancunier : "Si quelqu'un te frappe sur la joue droite, tends-lui aussi la gauche. Si l'on
te vole ta bourse, ne la retiens pas ; au contraire, donne aussi ton manteau. Donne à qui te
demande, et ne te détourne pas de qui veut t'emprunter."
On ne peut pas combattre le mal par le mal. On ne le vaincra que par le bien. "Soignez ceux
qui vous persécutent, aimez ceux qui vous haïssent. Car si vous n'aimez que vos amis, que
faites-vous là d'extraordinaire? Aimez non seulement vos amis, mais aussi vos ennemis."
        Il n'est pas conseillé aux hommes de se juger entre eux. Dieu est le seul Juge, et Il jugera
chacun de la manière dont il a jugé son prochain. Ne faisons pas à autrui ce que l'on ne
voudrait pas que l'on fasse à nous-même.
        Faire des reproches à autrui est aussi une attitude à éviter, car nous avons tous nos
propres défauts. Ainsi, il nous arrive de dire à quelqu'un qu'il a une paille dans son oeil. Mais
parfois on ne réalise pas que dans notre oeil, c'est une poutre que nous avons ! Retirons
d'abord la poutre qui est dans notre oeil, avant de faire la remarque à un autre. Un aveugle ne
peut pas guider un autre aveugle.
        Simon-Pierre questionne Jésus sur le pardon, car Celui-ci préconise à chacun de
pardonner en cas d'offense. Si quelqu'un nous fait du tort plusieurs fois de suite, jusqu'à
combien de fois devra-t-on lui pardonner ? Jusqu'à sept fois ? Jésus répond : "Non pas sept
fois, mais soixante-dix-sept fois sept fois."
        Il faut aussi savoir rester simple. "Si vous ne vous présentez pas devant le Royaume des
cieux avec un coeur d'enfant, vous n'y entrerez pas", dit Jésus en se penchant sur des enfants
qui l'entourent.
        En matière de mœurs, la morale est particulièrement stricte. Le divorce n'est pas reconnu
par Dieu. Pourtant, fait-on remarquer à Jésus, Moïse ne nous a-t-il pas autorisés à divorcer?
Mais Jésus les reprend : Si Moïse vous a autorisés à divorcer, c'est à cause de votre propre
méchanceté. En fait, le mariage est indissoluble. Lorsque deux personnes s'unissent par le
mariage, en réalité devant Dieu ils ne font plus qu'un. Que l'homme ne sépare pas ce que Dieu
a uni! Ainsi, si un homme divorce et épouse une autre femme, il commet avec sa seconde
femme un adultère par rapport à la première.

Des révélations faites par Jésus

        Quelqu'un demande un jour à Jésus lequel des commandements de Dieu est le plus
important. Et Jésus de citer celui-ci : "Tu aimeras le Seigneur ton Dieu, de toute ta force et de
toute ton âme." Et immédiatement il en rajoute un autre, presque aussi important : "Tu
aimeras ton prochain comme toi-même." De ces deux commandements, tous les autres sont
issus.
        Jésus fait un jour allusion aux opinions que les hommes qu'Il rencontre ont sur lui. La
plupart le considèrent comme un prophète, comme Elie ou Jean-Baptiste qui serait revenu sur
Terre. Il demande ensuite aux apôtres de dire à leur tour ce qu'ils pensent de son identité réelle
: "Et pour vous, qui suis-Je ?" Simon prend la parole et déclare : "Je dis que Tu es le Messie,
le Fils de Dieu." Entendant cela, Jésus le félicite. En réalité, ce n'est pas Simon qui a parlé de
lui-même, mais le Père du Ciel qui lui a inspiré cette réponse. Jésus déclare à Simon que
désormais il ne s'appellera plus Simon, mais Pierre. Sur cette pierre Il construira son Eglise,
qui durera des siècles et contre laquelle les forces du mal ne pourront rien.
        Continuant à parler, Jésus déclare que bientôt Il aura à subir une terrible épreuve. Il se
rendra à Jérusalem, et là Il sera rejeté par les hommes. Il sera arrêté et condamné à mort, et Il
aura à souffrir beaucoup en mourant. Surpris, les apôtres protestent : "Ce que Tu dis-là ne
t'arrivera pas!" dit Simon-Pierre. Mais Jésus le reprend sévèrement : "Il est nécessaire que cela
arrive. Pierre, ne me tente pas. Cette fois, c'est le démon qui parle à travers toi!" Jésus parlera
encore plusieurs fois de sa future condamnation à mort. Mais, dit-Il, trois jours après que le
Fils de l'Homme aura été enterré, Il ressuscitera.
        Jésus parle encore de son rôle sur la Terre et dans le Ciel. Jésus est le Fils de Dieu qui
s'est fait homme. Il existait bien avant la Création du Monde ; et à la fin des temps Il siègera à
la droite du Père comme Roi de l'Univers.
        Il fait encore des prophéties sur le futur. Un jour viendra où la ville sainte sera attaquée,
encerclée, investie de toutes parts. Ce jour-là, que les hommes se réfugient dans les
montagnes. La ville succombera aux assauts des païens. Le temple sera détruit, il n'en restera
pas deux pierres l'une sur l'autre.
        Il sera aussi un temps où le Fils de l'homme viendra avec beaucoup de gloire. Ce sera
aussi le temps de la grande Tribulation, une épreuve comme il n'y en a jamais eu sur la Terre.
Le ciel s'obscurcira, la lune perdra sa clarté. Il viendra d'abord de faux christs et de faux
prophètes, qui opèreront des prodiges capables d'égarer les élus eux-mêmes. Mais ces jours
sombres seront abrégés. Alors viendra le Fils de l'Homme, avec beaucoup de puissance et de
gloire. Les trompettes sonneront, et les anges viendront rassembler les élus jusqu'aux
extrémités de la Terre. Mais le jour et l'heure, personne ne les connaît, pas même le Fils. Seul
le Père sait quand cela arrivera.
        Au jour du Jugement dernier, le Fils de l'Homme, qui est Jésus, siègera à droite du Père
Céleste. Il y aura à sa droite les élus, et à sa gauche les damnés. Aux élus, Il dira : "J'avais
faim et vous m'avez donné à manger ; malade, et vous m'avez soigné ; en prison , et vous
m'avez visité." Les élus demanderont : quand cela est-il arrivé? "A la vérité, tout ce que vous
aurez fait au plus faible, en bien ou en mal, vous l'aurez fait à moi-même."

Jésus entre à Jérusalem

        Jésus accompagné de ses disciples parcourt tout le territoire d'Israël. A l'approche de la
période de la Pâque, il se dirige vers Jérusalem. Il dîne un soir dans le village de Béthanie. Au
cours du dîner, une femme lui verse sur sa tête un peu d'huile précieuse. Les apôtres font la
remarque que cette huile pourrait être vendue pour nourrir des pauvres. Mais Jésus les reprend
: le geste de cette femme est légitime et unique, alors que l'occasion de nourrir les pauvres se
renouvellera.
        Quelques jours plus tard, Jésus fait son entrée dans Jérusalem. Il y paraît monté sur un
âne, et une foule nombreuse est là pour l'accueillir. A son passage, chacun agite un rameau
d'olivier. On pose devant lui des manteaux pour lui former le passage, et la foule chante en
l'honneur de Jésus :
        "Hosannah au Fils de David! Béni soit Celui qui vient au nom du Seigneur!"
Ainsi, le Sauveur des hommes et Roi des Juifs est accueilli assis sur un âne, comme l'ont
prédit les livres de l'Ancien Testament.
        Etant entré à Jérusalem, Jésus se rend au Temple de Yahveh construit par Hérode le
Grand. Il y trouve un marché où l'on vend des articles pour le sacrifice. Jésus s'en prend à tous
ces marchands, car le Temple de Dieu est un lieu sacré. Il détruit leurs étalages, et chasse les
marchands en disant : "De la maison de mon Père, vous avez fait un repaire de brigands!"
        Puis Jésus commence à enseigner librement dans le Temple, entouré d'une grande foule
qui l'écoute. Peu à peu Il se heurte à l'incompréhension des prêtres et des scribes, qui n'ont pas
la même conception que Lui de la vie religieuse. Lui-même leur fait de graves reproches,
déclare que ce sont des aveugles et qu'ils égarent la communauté des fidèles. Les prêtres et les
pharisiens à leur tour le déclarent blasphémateur. Le litige s'aggrave. Les prêtres cherchent
alors secrètement à lui tendre des pièges, afin de pouvoir l'arrêter et le condamner.
        Dans cet esprit, on lui présente une femme qui vient d'être surprise en flagrant délit
d'infidélité. Pour sa faute, la Loi de Moïse dit qu'elle mérite d'être condamnée à mort par
lapidation. Pour piéger Jésus, on le questionne : faut-il la lapider? Jésus répond ainsi : "Que
celui qui n'a jamais pêché jette la première pierre." Entendant cette réponse, les hommes qui
voulaient la condamner n'osent pas le faire : ils savent bien que personne n'est sans péché.
Alors Jésus se lève et dit à la femme adultère: "Je ne te condamne pas moi non plus. Va, et ne
pèche plus."

Le complot contre Jésus

        Les prêtres, les pharisiens et les scribes du Temple de Jérusalem deviennent plus en plus
jaloux de Jésus et de l'ascendant qu'Il a sur les foules, et en même temps en désaccord avec
Lui sur certains principes. Ils en viennent à fomenter un complot contre Lui, avec l'intention
de le faire condamner à mort.
        Pour arrêter Jésus il faut d'abord une raison officielle ; on pourra l'accuser de blasphème,
ou de trouble de l'ordre public. Il faudra aussi l'identifier à coup sûr, afin qu'il n'y ait pas
d'erreur sur la personne ; à cette fin ils prennent contact secrètement avec l'un des douze
apôtres, Judas Iscarioth. Ils lui promettent de lui donner de l'argent s'il accepte de les aider à
arrêter Jésus.

La Cène

        L'arrestation est prévue pour la semaine qui précède la fête traditionnelle de la Pâque.
Jésus est parfaitement au courant de ce qui se trame. Le jeudi soir, veille de son arrestation, Il
réunit ses disciples pour fêter la Pâque en leur compagnie. Au cours du dîner qu'il prend avec
eux, Il leur révèle que ce repas est pour Lui le dernier, car Il sait qu'Il doit être condamné. Il
révèle aussi que l'un des douze, présent autour de Lui, sera celui qui le livrera à ses bourreaux.
A ce moment, Judas se lève et quitte la pièce.
        Le dernier repas du Christ est un moment angoissant. Il deviendra très important pour les
chrétiens, car il est à l'origine de la messe. Au cours de ce repas, Jésus partage le pain, et le
donne aux douze apôtres. En le leur distribuant, Il explique que ce pain n'est pas du pain
ordinaire, mais qu'en réalité c'est Son corps qu'ils vont manger. Car Son corps va être donné
aux hommes comme sacrifice, à cause des fautes de l'Humanité. Le corps du Christ renouvelle
l'Alliance que Dieu fit jadis avec le peuple hébreu. Jésus leur demande de célébrer cet
évènement.
        Jésus distribue ensuite la coupe de vin et en fait boire les douze. Il révèle que le vin qu'ils
boivent est en fait du sang. Il est le sang de Jésus, qui va couler lors du même sacrifice sur la
croix. Comme le pain, le sang perpétue l'alliance entre Dieu et les hommes, car il faut que les
fautes humaines soient expiées. Jésus prend sur Lui les péchés des hommes, en acceptant
d'être puni à leur place. En lavant les péchés des hommes, Jésus les réconcilie avec leur Père
céleste. Lorsque les hommes mangeront du pain ainsi consacré comme corps du Christ, ils
feront entrer Jésus en eux-mêmes. Alors Il continuera à vivre à travers eux.

L'arrestation et le procès

        Lorsque le dernier repas est terminé, Jésus emmène les apôtres sur le mont des Oliviers
situé à l'extérieur de la ville. Jésus se met à prier. Tandis que ses disciples s'endorment, Il
commence à être assailli par la peur de l'épreuve terrible qui l'attend. La tradition dira qu'il a
pleuré du sang. Il s'adresse à son Père, lui demande de lui éviter cette mort affreuse sur la
croix. "Père, éloigne de moi la coupe de cette épreuve..." Mais Il se ravise, acceptant d'obéir à
la volonté de son Père plutôt qu'à la sienne. Lorsqu'Il aperçoit ses amis profondément
endormis, Il les réveille : "Veillez et priez, pour ne pas entrer en tentation." Plusieurs fois Il
retourne à la prière, implorant d'être épargné d'un tel supplice, mais s'en remet cependant à la
volonté de son Père.
        Lorsque le jour pointe à l'horizon, on entend l'approche d'une troupe d'hommes armés qui
pénètre dans le jardin. Ils sont guidés par Judas Iscarioth, qui s'attend à trouver Jésus en ce
lieu car Il a l'habitude de s'y rendre. Les hommes apparaissent et investissent le jardin des
Oliviers. Jésus et ses apôtres sont encerclés.
        A ce moment, Judas s'approche de Jésus et l'embrasse. Ce geste est le signe convenu qu'il
avait donné aux gens d'armes pour identifier la personne à arrêter. Celle-ci s'étonne : "C'est
par un baiser que tu livres le Fils de l'Homme!" Mais Jésus est immédiatement saisi et
appréhendé. Il n'oppose aucune résistance. L'un des apôtres en revanche, essaye de le
défendre en sortant une épée. Jésus l'en dissuade : "Celui qui prend le glaive, périra par le
glaive."
        Jésus couvert de chaînes est traîné vers la ville, et ses geoliers le présentent au grand
prêtre. Les prêtres s'entretiennent à son sujet, et cherchent un motif de condamnation. On
l'interroge sur plusieurs déclarations qu'Il aurait faites. Es-tu le Fils de Dieu? Jésus acquiesce.
L'assemblée crie alors au blasphème. Cependant, d'après la loi, les prêtres du temple n'ont pas
compétence pour prononcer une condamnation à mort. C'est du ressort du pouvoir romain. Il
est alors convenu de transférer Jésus pour le faire comparaître devant le procurateur romain,
Ponce Pilate.
        Lorsque Jésus entre dans la forteresse et paraît devant Pilate, celui-ci est dubitatif. Qu'a
fait cet homme, pour que les Juifs veuillent le faire condamner? Il est accusé d'avoir fomenté
une révolution religieuse, et d'avoir blasphémé. Devant l'administration romaine, ces
arguments ne tiennent pas. Pourtant, les Juifs insistent, et provoquent même du tumulte : ils
veulent une condamnation à mort par crucifixion. Perplexe, Pilate interroge Jésus. Es-tu le roi
des Juifs? D'abord silencieux, Jésus finit par répondre: "Je le suis. Mais Ma Royauté n'est pas
de ce Monde. Et vous verrez les anges et les nuées du Ciel se soumettre devant le Trône
éternel."
        Pilate, ne trouvant Jésus coupable de rien, tente de le faire libérer. Il évoque une vieille
coutume qui veut que les Romains, en signe de clémence, libèrent un prisonnier juif lors la
période de la Pâque. Les Romains ont deux prisonniers, Jésus et un brigand nommé Barrabas.
En présence de la foule, Pilate demande aux Juifs lequel des deux prisonniers ils préfèrent
voir libérer. La foule crie sans hésitation : Barrabas! Le procurateur pose une nouvelle fois la
question, mais le nom de Barrabas est clamé de plus en plus fort.
        Pilate finit par céder sous la pression des Juifs, afin de les satisfaire. Il conclura en
disant : "Je suis innocent du sang de cet homme. Je m'en lave les mains." Il fait alors libérer
Barrabas, et prononce la sentence contre Jésus afin qu'Il soit crucifié.

La Passion

        Dès lors que le jugement est rendu, les soldats romains chargés de l'exécution se
saisissent à nouveau de Jésus et le raillent. Il est d'abord flagellé. Puis, par dérision, on le
couvre d'un vêtement rouge et une couronne d'épines, puisque il affirme être le roi des Juifs. Il
est battu de verges et couvert de crachats. Ensuite on lui rend ses vêtements et on lui donne à
porter une lourde planche de bois, qui servira pour la croix de la condamnation.
       Jésus est forcé de sortir de la ville en transportant lui-même le bois de sa croix. Un
cortège se forme, ouvert par les soldats romains. On le conduit sur un promontoire aux portes
de la ville, nommé Golgotha ou lieu du crâne. Sur le chemin, il porte péniblement son fardeau
et tombe plusieurs fois. Parvenu à destination, le cortège s'arrête. Jésus est dépouillé de ses
vêtements et attaché à la croix au moyen de clous qui percent ses mains et ses pieds. La croix
est dressée verticalement avec le supplicié.
        A côté de Jésus, deux autres condamnés sont voués au même sort que Lui. La lente
agonie durera plusieurs heures. Les condamnés ont le plus grand mal à respirer, ils sont forcés
de se hisser, ce qui provoque en eux des douleurs atroces.
        La foule assiste au pénible spectacle, sous la surveillance des soldats. Ceux-ci récupèrent
même les vêtements des condamnés, et tirent au sort pour avoir la tunique de Jésus. Devant
Jésus, sa Mère Marie est présente, effondrée, ainsi que l'apôtre Jean. Jésus demande à Jean de
prendre Marie chez lui désormais. D'autres spectateurs se moquent du condamné et l'insultent.
       En milieu d'après-midi, la terre se met à trembler. Le ciel s'obscurcit. Le grand rideau du
temple se déchire en deux. Jésus prononce ces dernières paroles : "Mon Dieu, pourqui m'as-
Tu abandonné ?" Puis Il dit encore : "Entre Tes mains, Je remets mon esprit." Il pousse alors
un grand cri, et rend l'âme.
        Après la mort de Jésus, quelques-uns de ses amis pensent à l'enterrer. On demande à
Pilate l'autorisation de descendre le corps et de l'inhumer. L'ayant obtenue, un homme du nom
de Joseph d'Arimathie se propose d'offrir sa tombe pour enterrer Jésus. Il est donc descendu
de sa croix, et déposé dans le caveau situé aux abords de la ville.

La Résurrection de Jésus

        Le surlendemain de l'enterrement, trois femmes de l'entourage proche du défunt se


rendent auprès de la tombe pour embaumer son corps. Le caveau ayant été fermé, elles se
demandent en chemin qui les aidera à le rouvrir. Mais lorsqu'elles parviennent devant l'entrée,
elles sont surprises de constater que la tombe est ouverte, la pierre qui la fermait ayant été
roulée sur le côté. Elles peuvent donc accéder facilement à l'intérieur.
        En pénétrant dans le caveau, les trois femmes ne trouvent pas le corps de Jésus. A sa
place, un linceul est posé à l'extrémité du lieu où on avait déposé la dépouille. En ressortant,
elles aperçoivent quelqu'un, qu'elles croient être un jardinier. L'une d'elles, Marie de Magdala,
interroge le personnage, mais tout de suite après elle reconnaît Jésus, vivant, qui lui parle.
Totalement surprise, elle crie : "Maître!", et elle se jette aussitôt à ses pieds. Jésus demande
alors de transmettre à tous la nouvelle de sa Résurrection d'entre les morts.
        D'autres témoins affirment également avoir vu Jésus vivant après sa mort. Deux disciples
originaires d'un village nommé Emmaüs quittent Jérusalem pour rentrer chez eux. Sur leur
chemin ils sont rejoints par un voyageur inconnu. Celui-ci s'adresse à eux, et leur demande
pourquoi ils ont l'air si tristes. Ils évoquent alors la condamnation à mort de leur Maître, Jésus
de Nazareth. Alors l'homme reprend la parole, leur parle de la Bible, explique que
l'évènement était prévu dans les écritures. Puis les voyageurs entrent dans un village, et
s'arrêtent ensemble pour manger dans une auberge. Alors l'homme mystérieux prend le pain,
le rompt et le donne à ses compagnons. C'est à ce moment seulement qu'ils Le reconnaissent,
Lui Jésus, grâce au geste de la fraction du pain. A cet instant, Il disparaît de leur vue. Les
deux disciples, tout heureux, repartent immédiatement vers Jérusalem, pour annoncer
l'incroyable nouvelle de sa Résurrection.
        Jésus apparaîtra encore plusieurs fois, à tous les disciples réunis. La première fois, un
seul d'entre eux manque car il est absent : Thomas (ainsi que Judas qui s'est suicidé).
Quelques jours plus tard, les onze étant de nouveau réunis et cette fois au complet, ils voient
encore Jésus apparaître au milieu de la maison, pourtant verrouillée de l'intérieur. Mais
Thomas est sceptique : "Tant que je ne mettrai pas ma main dans tes plaies, je ne croirai pas
que tu es Jésus." Celui-ci l'invite alors à s'approcher, et à mettre précisément ses mains dans
les plaies. A cet instant, Thomas se rend à l'évidence, et admet la réalité : "Mon Seigneur est
mon Dieu!" Ce à quoi Jésus lui répond : "Thomas, tu as cru parce que tu as vu ; heureux
seront ceux qui croient sans voir!"

L'Ascension
         Quelques temps plus tard, Jésus retrouve ses disciples un matin sur une rive du lac de
Tibériade. Ils reviennent bredouilles d'une pêche nocturne infructueuse dans la barque de
Pierre. Ils expliquent à Jésus qu'ils n'ont pris aucun poisson. Jésus s'embarque alors avec eux,
et leur demande de jeter leurs filets. Ce qui est fait. Et très vite, les filets se remplissent. Si
bien que pour les remonter dans la barque, ils sont trop lourds à hisser tellement il y a de
poisson! Ils doivent faire appel à l'équipage de la barque voisine, pour les aider à monter les
filets. Cette pêche miraculeuse en présence de Jésus en est d'autant plus une, que la précédente
pêche nocturne n'avait rien donné. Lorsqu'ils parviennent sur le rivage, Jésus dit aux apôtres :
"Venez déjeuner." Ils s'installent donc tous sur la rive, mangeant du poisson miraculeux
fraîchement attrapé, en compagnie de Jésus ressuscité.
        Lorsque le repas est terminé, Jésus s'adresse à Pierre et lui demande : "Pierre, M'aimes-
tu?" Celui-ci répond par l'affirmative ; mais Jésus lui pose trois fois la question. Pierre
approuve à chaque fois. Alors Jésus conclut en disant : "Pais mes brebis." Jésus explique alors
qu'Il doit retourner maintenant vers son Père, et que donc ils ne le verront plus. En revanche,
Il promet de leur envoyer l'Esprit de Dieu, qui leur permettra de parler des merveilles de Dieu
aux hommes de la Terre entière.
        A ces mots, Jésus commence à s'élever dans les airs. Il monte au Ciel pour rejoindre son
Père. Bientôt, Il disparaît de leur regard, perdu dans l'immensité du ciel. Les apôtres restent un
moment à regarder au-dessus d'eux. C'est alors que deux anges apparaissent, et leur disent :
"Qu'avez-vous à regarder vers le ciel? Jésus est retourné vers son Père; ne le cherchez plus
désormais, mais transmettez son message et instruisez les foules sur tout ce qu'Il a fait."

La Pentecôte

        On trouve la suite de l'histoire des apôtres sans le Christ dans le Livre des Actes des
apôtres. Quelques jours après la Résurrection, les apôtres se trouvent tous réunis ainsi que
Marie, dans une maison à Jérusalem. Ils entendent soudain un grand bruit. Une grande
flamme se fait voir au-dessous du plafond. Puis ce feu surnaturel se divise en petites flammes,
et chacune de ces flammes vient se poser sur la tête d'un des apôtres.
        Aussitôt, les disciples sortent de leur maison, et se mettent tous à parler. A tous les
passants qui se trouvent là, ils se mettent spontanément à discourir sur les oeuvres de Dieu.
Les passants viennent à leur rencontre pour écouter. Bientôt une grande foule les entoure, y
compris des étrangers. Des hommes de plusieurs pays sont là à écouter, mais chacun
comprend les paroles des apôtres dans sa propre langue maternelle.
        A partir de ce jour, les disciples ne vont pas cesser de parler. Dans le Temple où ils se
retrouvent, ils expliquent l'action de Jésus, sa vie, ses miracles, son Amour pour tous les
hommes. De nombreux témoins sont émerveillés par leurs paroles, et se convertissent à la foi
en Jésus-Christ. A Jérusalem d'abord, puis dans toute la Palestine ensuite, on parle de Jésus,
on fait des miracles, on se convertit, on se fait baptiser. Les convertis deviennent prédicateurs
à leur tour, et parcourent bientôt les chemins de Palestine pour annoncer la Bonne Nouvelle
de Jésus ressuscité, Fils du Dieu d'Amour, Messie et Sauveur des hommes.

Les premiers chrétiens

        La nouvelle doctrine, le christianisme, est en pleine expansion. Mais elle rencontre
inévitablement des résistances. Les prêtres du temple, les membres du Sanhédrin (le Conseil
du Judaïsme), interdisent que l'on parle de Jésus. Les païens, qui restent attachés à leur
religion polythéiste, voient d'un mauvais oeil les progrès de la foi en Jésus, Fils d'un Dieu
unique.
        Les chrétiens professant la nouvelle croyance se heurtent à une hostilité croissante. On
veut les empêcher de s'exprimer, mais ils passent outre : "Ce n'est pas à vous que l'on obéit,
c'est à Dieu !" affirme Pierre. Dans le Temple, les apôtres sont arrêtés plusieurs fois, puis
relâchés. Un jeune chrétien, Etienne, est pris à parti dans une discussion avec des Juifs. Son
discours n'ayant pas plu aux prêtres, Etienne est saisi et traîné hors de la ville. Le jeune
homme est tué par lapidation. En mourant, il demande à Dieu de ne pas tenir compte de ce
meurtre. Saint Etienne est le premier martyr connu du christianisme.
        Après la mort d'Etienne, une vague d'arrestations se produit. Pour y échapper, beaucoup
de nouveaux convertis quittent Jérusalem et se dispersent en Israël, où ils professent leur foi.
A Jérusalem, Saint Pierre est arrêté et mis en prison, mais un ange vient briser ses chaînes et
le délivrer. Paradoxalement, les chrétiens sont de plus en plus nombreux, alors même qu'ils
sont combattus et persécutés.
        Au début, les conversions se produisent essentiellement parmi les Juifs. Cependant, Dieu
intervient pour que le message soit adressé également à des "gentils". Alors que l'apôtre Pierre
se trouve un jour sur une terrasse, il voit soudain descendre un drap céleste, rempli de
victuailles. Comme il refuse d'en manger, une voix lui dit : "Ce que Dieu a déclaré pur, ne le
considère pas comme impur!" Pierre interprètera plus tard cette vision, en comprenant que les
non-juifs ne sont pas impurs, et qu'ils ont donc eux aussi le droit d'être convertis. Dès lors,
l'église primitive s'étendra également à des hommes de toutes origines.

La vie et la conversion de Saint Paul

        Paul, ou Saul, est un jeune citoyen romain d'origine juive. D'abord très hostile aux
premiers chrétiens, Paul consacre toute son énergie à les poursuivre et à les arrêter. Il se rend
un jour à Damas dans l'intention d'y arrêter des chrétiens. Sur le chemin, il est soudain
aveuglé par une lumière céleste très intense, qui le fait tomber sur le sol. Dans son
éblouissement, il entend au même instant une voix puissante, qui l'interroge sur son action. La
voix s'identifie : elle est celle de Jésus, Celui-là même que Paul persécute. Lorsque la lumière
s'efface, Paul se relève mais ne peut pas retrouver la vue. Il est devenu aveugle.
        Le futur Saint Paul reste plusieurs jours privé de l'usage de ses yeux. Cela dure jusqu'à ce
qu'il prenne pleinement conscience de son erreur, et qu'il se convertisse à son tour au
christianisme. Alors ses yeux s'ouvrent à nouveau et il recouvre la vision.
        Paul consacre désormais autant de fougue à professer la foi chrétienne qu'il en a mis à la
combattre. Il va de ville en ville, parlant de Jésus-Christ à tous ceux qu'il rencontre. Paul sera
l'un des évangélisateurs les plus actifs. Il effectue plusieurs voyages dans le pourtour
méditerranéen, fondant des églises dans les villes les plus importantes. Il se rend ainsi à
Antioche, Thessalonique, Athènes, Corinthe, Ephèse...
Rentré à Jérusalem à la fin d'un de ses voyages, Paul est arrêté par l'autorité romaine, à la suite
d'une émeute provoquée contre lui dans le Temple. Le fauteur de troubles est jeté en prison,
battu et interrogé. Apprenant que Paul est citoyen romain, le tribun n'ose plus le maltraiter.
Une nuit, le prisonnier a alors une nouvelle vision, dans laquelle le Christ lui demande d'aller
répandre la Parole à Rome. A son réveil, Paul demande à ses geôliers de comparaître devant
César. Transmis d'autorité en autorité, Paul est finalement embarqué sur un navire à
destination de Rome.
         Au cours de la traversée, le navire fait naufrage dans l'île de Malte ; cependant ses
occupants, réconfortés par Paul, sont sains et saufs. Recueillis par les habitants, Paul et ses
compagnons séjournent quelques temps dans l'île. Paul y accomplit des guérisons
miraculeuses et convertit plusieurs Maltais. Mais bientôt un autre navire est affrété, et
l'expédition reprend son chemin jusqu'à Rome.
        Parvenu à sa destination, Paul est mis en liberté surveillée. Il prend contact avec la
communauté juive de la capitale, et commence à y enseigner l'Evangile. Le récit des Actes des
Apôtres s'arrête là. On suppose que Paul finira sa vie à Rome, après y avoir passé quelques
années.

Les Epîtres de Saint Paul

        Paul entretient une abondante correspondance avec les chrétiens des pays qu'il a
évangélisés. Ses lettres, connues sous le nom d'épîtres, s'adressent aux communautés
chrétiennes de chaque ville, ainsi qu'à des correspondants individuels. Elles contiennent des
explications et des recommandations pour les nouveaux convertis.
        L'Epître aux Romains est écrite depuis Corinthe pour les premiers chrétiens de Rome.
L'auteur développe le thème de la corruption des païens, mais de leur rachat possible par la
foi. Jésus veut sauver tous les hommes ; Israël a chuté, mais il sera finalement sauvé.
        La Première Epître aux Corinthiens donne des informations sur les problèmes liés à la
vie d'une église locale. Paul y expose entre autres des considérations sur la sagesse, le
mariage, les dons sprituels, la manière d'enseigner, la résurrection des morts.
        La  Deuxième Epître aux Corinthiens met en garde ses correspondants contre toute
dérive orgueilleuse, qui ne doit pas entacher le zèle qu'il trouve dans cette église. L'auteur
parle aussi de ses voyages, des dangers encourus, tout en expliquant qu'il ne doit pas s'en
glorifier.
       L'Epître aux Galates s'adresse aux chrétiens de Galatie en Asie Mineure. Paul dénonce
vivement l'influence de certains activistes qui veulent les faire revenir au Judaïsme.    
       L'Epître aux Ephésiens est une courte synthèse de la pensée de Paul. Y sont évoqués le
Salut par Jésus-Christ et le devoir d'unité des chrétiens.
      L'Epître aux Philippiens est écrite pour la ville macédonienne de Philippes, alors que
Paul est en prison. Elle exhorte les Philippiens à mener une vie irréprochable.
        L'Epître aux Colossiens, destinée à l'église de Colosses en Asie Mineure, fait état des
mystères liés à la divinité du Christ.
        La Première Epître aux Thessaloniciens encourage cette communauté macédonienne à
persévérer dans la foi, la fraternité et la charité.
        La Deuxième Epître aux Thessaloniciens tente de répondre à ceux qui croient
imminents la fin du monde et le futur retour glorieux du Christ.
         La Première Epître à Timothée est une lettre individuelle, dans laquelle Paul met en
garde son jeune disciple contre les fausses doctrines ; Paul préconise en outre le respect dans
les relations sociales.
         La Deuxième Epître à Timothée encourage le même destinataire à être toujours un
témoin irréprochable du Christ, et à ne pas suivre les passions humaines.
        L'Epître à Tite est aussi une exhortation à la bonne conduite, pour les églises et les
fidèles qui les composent.
        L'Epître à Philémon est une courte lettre demandant à ce qu'un esclave évadé, Onésime,
soit chaleureusement accueilli.
         L'Epître aux Hébreux est adressée depuis Rome à des Juifs chrétiens demeurés en
Israël. Paul insiste sur la suprématie de la personne de Jésus-Christ, seul prêtre sans péché.
L'auteur fait l'éloge de la Nouvelle Alliance et de la supériorité du nouveau culte. Il encourage
enfin les croyants à persévérer dans la foi malgré les épreuves.

Les autres épîtres

        Saint Paul n'est pas le seul auteur dont les lettres ont été insérées dans la Bible ; on y
trouve aussi des épîtres émanant d'autres disciples et apôtres.
        L'Epître de Saint Jacques, adressée par l'apôtre Jacques à des croyants dispersés,
rappelle quelques conseils moraux à observer pour bien suivre la voie du Christ, et cite
quelques fautes à éviter.
        La Première Epître de Saint Pierre fait allusion aux premières persécutions. Pierre
invite au courage et à la constance durant l'épreuve.
        La Deuxième Epître de Saint Pierre appelle à la méfiance envers les faux docteurs et les
impies ; car un jour viendra où ils obtiendront le châtiment qu'ils méritent.
        La Première Epître de Saint Jean invite les croyants à vivre fraternellement, comme
enfants de Dieu dans la communion divine. Jean fait allusion à l'Antéchrist, qui doit venir
pour tenter de disperser les âmes.
        La Deuxième Epître de Saint Jean est une courte lettre demandant de vivre dans
l'Amour et de ne pas suivre l'Antéchrist.
        La Troisième Epître de Saint Jean s'adresse indirectement à deux personnages d'église
ayant une conduite inopportune.
        L'Epître de Saint Jude, frère de Jacques, attire l'attention sur le danger que représentent
des individus pervers infiltrés au milieu des croyants.

L'Apocalypse de Saint Jean

        Le Livre de l'Apocalypse est sans doute le texte le plus mystérieux de la Bible. Il a été
écrit par Saint Jean l'évangéliste, alors qu'il séjournait dans l'île grecque de Patmos. Jean
raconte qu'il a eu de nombreuses visions, au cours desquelles un ange lui a fait d'importantes
révélations sous forme d'images symboliques. Ces images sont décrites en détail par l'auteur,
mais leur signification reste très énigmatique. Une succession de scènes fantastiques se
déroulent sous ses yeux.
        Dans ces scènes étonnantes, Saint Jean voit le Seigneur Dieu qui siège sur son Trône de
Gloire. Autour de Lui, des vieillards se prosternent. L'Humanité est aussi rassemblée là, à ses
pieds. Des anges sont présents autour du Trône Céleste. Alors Dieu se met à parler. Il cite les
églises de différentes villes, et leur reproche leurs manquements.
        Une autre vision montre un Agneau qui apparaît, symbolisant le Christ, agneau sacrifié
sur la Croix. L'Agneau défait les différents sceaux de cire d'un grand Livre qu'on lui présente.
A chaque sceau qu'Il défait, la vision d'un animal extraordinaire se présente.
        Dans une autre scène, on offre des trompettes à des anges qui se tiennent aux côtés de
Dieu. Chaque ange sonne de la trompette l'un après l'autre. A chaque nouvelle trompette qui
sonne, une catastrophe terrible se déchaîne sur la Terre. Des animaux effrayants, des monstres
terrifiants reçoivent provisoirement le pouvoir de nuire à l'Humanité. Le prince du mal, Satan,
combat et veut abattre le Trône de Dieu. Il fait des prodiges, provoque des désastres terribles.
Mais est finalement vaincu et rejeté en Enfer pour mille ans. Après cette durée, il est libéré, et
part assiéger Jérusalem. Mais lui et son armée sont foudroyés, et retournent définitivement
dans le royaume du mal.
        Le Livre s'achève par le règne de Dieu triomphant sur toute la Création. Les élus qui lui
sont restés fidèles sont invités au grand repas de noces de l'Agneau avec Jérusalem, son
épouse.

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