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Eau

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Eau
Image illustrative de l’article Eau
Water-3D-balls.pngWater molecule 3D.svg
Identification
Nom UICPA eau
Synonymes
monoxyde de dihydrogène, oxyde d'hydrogène, hydrogénol, hydroxyde d'hydrogène, oxyde dihydrogéné,
oxydane

No CAS 7732-18-5
No ECHA 100.028.902
No CE 231-791-2
PubChem 962
ChEBI 15377
SMILES
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InChI
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Apparence liquide incolorea, inodore et insipide
Propriétés chimiques
Formule brute H2O [Isomères]
Masse molaire2 18,0153 ± 0,0004 g/mol
H 11,19 %, O 88,81 %, 18,015 28 g mol−1
pKa pKe = 14,0
Moment dipolaire 1,8546 D
Indice d’iode gI2 100g−1
Indice d’acide mgKOH g−1
Indice de saponification mgKOH g−1
Propriétés physiques
T° fusion 0 °C à 1,013 25 bar
T° ébullition 100 °C à 1,013 25 bar3, 100,02 °C ± 0,044
Solubilité g l−1
Masse volumique 1 000,00 kg m−3 à 4 °C
998,30 kg m−3 à 20 °C
958,13 kg m−3 à 100 °C (liquide)
726,69 kg m−3 à 300 °C - 15,5 MPa3
Pression de vapeur saturante 6,112 mbar (glace, 0 °C)5
12,4 mbar (10 °C)
23,4 mbar (20 °C)
42,5 mbar (30 °C)
73,8 mbar (40 °C)
123,5 mbar (50 °C)
199,4 mbar (60 °C)6

[+]
[+]
Viscosité dynamique 1,002 × 10−3 Pa·s à 20 °C
0,547 × 10−3 Pa·s à 50 °C
0,2818 × 10−3 Pa·s à 100 °C (liquide)
0,0804 × 10−3 Pa·s à 300 °C - 15 MPa3
Point critique 374,15 °C, 22,12 MPa3,4
Point triple 0,01 °C, 611,2 Pa3,4
Conductivité thermique 0,604 W m−1 K−1 à 20 °C
Vitesse du son 1 497 m s−1 à 25 °C8
Thermochimie
S0gaz, 1 bar J K−1 mol−1
S0liquide, 1 bar J K−1 mol−1
S0solide J K−1 mol−1
ΔfH0gaz kJ mol−1
ΔfH0liquide kJ mol−1
ΔfH0solide kJ mol−1
ΔfusH° kJ mol−1
ΔvapH° kJ mol−1
Cp 4 185,5 J kg−1 K−1 à 15 °C et 101,325 kPa
PCS kJ mol−1
PCI kJ mol−1
Propriétés optiques
Indice de réfraction 1,33
Constante de Verdet 4,10 rad T−1 m−1 à 480 nm9
Écotoxicologie
DL50 > 90 ml kg−1 (rat, oral)10
Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire.
modifier Consultez la documentation du modèle
L'eau est une substance chimique constituée de molécules H2O. Ce composé est très stable et néanmoins
très réactif, et l'eau liquide est aussi un excellent solvant. Dans de nombreux contextes, le terme eau est
employé au sens restreint d'eau à l'état liquide, ou pour désigner une solution aqueuse diluée (eau douce,
eau potable, eau de mer, eau de chaux, etc.).

L'eau est ubiquitaire sur Terre et dans l'atmosphère, sous ses trois états, solide (glace), liquide et gazeux
(vapeur d'eau). L'eau extraterrestre est également abondante, sous forme de vapeur d'eau dans l'espace
et sous forme condensée (solideb ou liquide) à la surface, près de la surface ou à l'intérieur d'un grand
nombre d'objets célestes.

L'eau est un constituant biologique important, essentiel sous sa forme liquide pour tous les organismes
vivants connusc. Compte tenu de son caractère vital, de son importance dans l'économie et de son inégale
répartition sur Terre, l'eau est une ressource naturelle dont la gestion est l'objet de forts enjeux
géopolitiques.

Sommaire
1 Généralités
2 Étymologie et usage du mot
3 Géophysique : l'eau sur Terre et dans l'Univers
3.1 L'eau dans l'Univers
3.2 Origine de l'eau sur Terre
3.3 Formes de l'eau sur Terre
3.4 Répartition de l'eau sur Terre
3.5 Rôle de l'eau dans l'apparition de la vie
3.6 L'eau durant l'« Anthropocène »
4 Propriétés
4.1 Propriétés physiques
4.1.1 Générales
4.1.2 L'eau comme fluide thermodynamique
4.1.3 Radiolyse
4.2 Référence dans le système métrique
4.2.1 Référence massique
4.2.2 Référence de température
4.2.3 Référence de densité
4.3 Propriétés chimiques
4.3.1 Forme
4.3.2 Polarité
4.3.3 Solvant
5 Alimentation humaine
5.1 Production d'eau potable
5.2 Eau du robinet et eau en bouteille
6 Prélèvements et consommation par secteur
6.1 Secteur domestique
6.2 Secteur agricole
6.3 Secteur industriel
6.4 Interconnexion eau énergie
6.5 Lutte contre les incendies
6.6 Eaux usées
7 Politique et économie
7.1 Problématique de l'eau en montagne
7.2 Problématique de l'eau et l'urbanisme
7.3 Géopolitique : la « guerre de l'eau »
7.3.1 Inégalité d'accès à l'eau potable
7.3.2 Conséquences sanitaires du manque d'eau potable
7.3.3 Inégalité de consommation d'eau dans le monde
7.3.4 Eau et genre dans le monde
7.3.5 Consommation d'eau par l'agriculture
7.3.6 Solutions envisagées
8 Symbolique
8.1 L'eau dans les cultures, mythes et religions
8.2 L'eau destructrice
8.2.1 L'eau purificatrice
8.2.2 L'eau guérisseuse et protectrice
8.3 Symbolique de l'eau à l'époque moderne
8.3.1 Le canular du monoxyde de dihydrogène (DHMO)
9 Notes et références
9.1 Notes
9.2 Références
10 Voir aussi
10.1 Bibliographie
10.2 Articles connexes
10.2.1 Sciences
10.2.2 Utilisations
10.2.3 Gestion et réglementation
10.3 Liens externes
Généralités

L'eau est présente sur Terre sous ses trois états : liquide, solide (glace) et gazeux (vapeur d'eau). La vapeur
d'eau, invisible, est un composant de l'air. Les nuages sont des accumulations de gouttelettes d'eau dans
l'air.
La formule chimique de l’eau pure est H2O. L’eau que l’on trouve sur Terre est rarement un composé
chimique pur, l’eau courante étant une solution d'eau, de sels minéraux et d'autres impuretés. Les
chimistes utilisent de l'eau distillée pour leurs solutions, mais cette eau n'est pure qu'à 99 % : il s'agit
encore d'une solution aqueuse.

Majoritairement observable sur Terre à l'état liquide, elle possède les propriétés d'un puissant solvant :
elle dissout facilement et solubilise rapidement de nombreux corps sous forme d'ions, ainsi que de
nombreuses autres molécules gazeusesd, et par exemple les composants de l'air, en particulier l'oxygène
ou le dioxyde de carbone. L'expression « solvant universel »11 est toutefois sujette à maintes précautions,
beaucoup de matériaux naturels (roches, métaux, etc.) étant non solubles dans l'eau (dans la plupart des
cas ou de manière infime).

La surface de la Terre est recouverte à 71 % d’eau12 (97 % d’eau salée et 3 % d’eau douce dans différents
réservoirs) sous différentes formes :

liquide, dans les océans, les lacs, les fleuves et les rivières. Ailleurs que dans les zones humides plus ou
moins tourbeuses ou marécageuses, dans les mers et océans, l'eau est présente dans les lagunes, lacs,
étangs, mares, fleuves, rivières, ruisseaux, canaux, réseaux de fossés, de watringues ou comme eau
interstitielle du sol ;
gazeuse, sous forme de vapeur d'eau dans l'air. L'humidité de l'air provient de l'évaporation des mers, des
plans d'eau et de l'évapotranspiration des plantes ;
solide, sous forme de glace dans les glaciers dans la banquise, les icebergs, etc.
La circulation de l’eau au sein des différents compartiments terrestres est décrite par le cycle de l'eau. En
tant que composé essentiel à la vie, l’eau a une grande importance pour l'Homme13 mais aussi pour
toutes les espèces végétales et animales. Source de vie et objet de culte depuis les origines de l'Homme,
l'eau est conjointement, dans les sociétés d'abondance comme la France, un produit de l'économie et un
élément majeur de l'environnement.

Le corps humain est composé à 65 % d’eau pour un adulte, à 75 % chez les nourrissons et à 94 % chez les
embryons de trois jours. Les cellules, quant à elles, sont composées de 70 % à 95 % d'eau. Les animaux
sont composés en moyenne de 60 % d'eau et les végétaux à 75 %. On trouve néanmoins des extrêmes :
la méduse (98 %) et la graine (10 %)14.[réf. nécessaire]

L'eau a la propriété particulière de présenter une anomalie dilatométrique : sa phase solide est moins
dense que sa phase liquide, ce qui fait que la glace flotte15.

Étymologie et usage du mot


Le terme eau est un dérivé très simplifié du latin aqua via les langues d'oïl. Le terme aqua a été ensuite
repris pour former quelques mots comme aquarium. Un mélange aqueux est un mélange dont le solvant
est l'eau. Le préfixe hydro dérive quant à lui du grec ancien ὕδωρ (hudôr) et non pas de ὕδρος (hudros)
lequel signifie serpent à eau (d'où l'hydre Ce lien renvoie vers une page d'homonymie).

Par « eau », on comprend souvent liquide incolore constitué en majorité d'eau, mais pas uniquement
d'eau pure. Suivant sa composition chimique qui induit son origine ou son usage, on précise :

eau minérale, eau de Seltz, eau de source, eau de mer, eau douce, eau potable, eau de pluie, eau du
robinet, eau de table, eau gazeuse, eau plate, etc. ;
en chimie, on parle d'eau lourde, eau tritiée, eau dure, eau distillée ;
pour un usage plus ancien, on parle de l'eau-forte pour l’acide nitrique dilué, de l'eau régale pour un
mélange d'acides qui dissout l'or, mais aussi d'eau-de-vie constituée d'éthanol dilué d'eau potable ;
une femme perd ses eaux avant l'accouchement.
Géophysique : l'eau sur Terre et dans l'Univers

Cascades de Jonathan’s Run.

Bloc de glace sur une plage près de Jökulsárlón, en Islande.

L’eau joue un rôle majeur dans les cycles du dioxygène et du carbone, ainsi que dans le climat.
L'eau dans l'Univers
2017-fr.wp-orange-source.svg
Cette section ne cite pas suffisamment ses sources (mars 2020).
L'eau a été trouvée dans des nuages interstellaires dans notre galaxie, la Voie lactée. On pense que l'eau
existe en abondance dans d'autres galaxies aussi, parce que ses composants, l'hydrogène et l'oxygène,
sont parmi les plus abondants dans l'Univers.

Les nuages interstellaires se concentrent éventuellement dans des nébuleuses solaires et des systèmes
stellaires tels que le nôtre. L'eau initiale peut alors être trouvée dans les comètes, les planètes, les
planètes naines et leurs satellites.

Article détaillé : Eau liquide dans l'univers.


La forme liquide de l'eau est seulement connue sur Terre, bien que des signes indiquent qu'elle soit (ou
ait été) présente sous la surface d'Encelade, l'un des satellites naturels de Saturne, sur Europe et à la
surface de Mars. Il semblerait qu'il y ait de l'eau sous forme de glace sur la Lune en certains endroits, mais
cela reste à confirmer. La raison logique de cette assertion est que de nombreuses comètes y sont
tombées et qu'elles contiennent de la glace, d'où la queue qu'on en voit (quand les vents solaires les
touchent, laissant une traînée de vapeur). Si l'on découvre de l'eau en phase liquide sur une autre planète,
la Terre ne serait alors peut-être pas la seule planète que l'on connaît à abriter la vie.

Origine de l'eau sur Terre


Les avis divergent sur l'origine de l’eau sur la Terre.

Article détaillé : Origine de l'eau sur la Terre.


Formes de l'eau sur Terre
Article détaillé : Cycle de l'eau.
Le cycle de l'eau (connu scientifiquement sous le nom de cycle hydrologique) se rapporte à l'échange
continu de l'eau entre l'hydrosphère, l'atmosphère, l'eau des sols, l'eau de surface, les nappes phréatiques
et les plantes.

L'eau liquide est trouvée dans toutes sortes d'étendues d'eau, telles que les océans, les mers, les lacs, et
de cours d'eau tels que les fleuves, les rivières, les torrents, les canaux ou les étangs. La majorité de l'eau
sur Terre est de l'eau de mer. L'eau est également présente dans l'atmosphère en phase liquide et vapeur.
Elle existe aussi dans les eaux souterraines (aquifères).

Répartition de l'eau sur Terre


Article détaillé : Répartition de l'eau sur Terre.
Volume d'eau contenu dans
les différents réservoirs16
Réservoirs Volume
(106 km3) Pourcentage
du total
Océans 1 320 97,25
Calottes glaciaires et glaciers 29 2,05
Eau souterraine 9,5 0,68
Lacs 0,125 0,01
Humidité des sols 0,065 0,005
Atmosphère 0,013 0,001
Fleuves et rivières 0,0017 0,0001
Biosphère 0,0006 0,000 04
Le volume approximatif de l'eau de la Terre (toutes les réserves d'eau du monde) est de 1 360 000 000
km3. Dans ce volume :

1 320 000 000 km3 (97,2 %) se trouvent dans les océans ;


25 000 000 km3 (1,8 %) se trouvent dans les glaciers et les calottes glaciaires ;
13 000 000 km3 (0,9 %) sont des eaux souterraines ;
250 000 km3 (0,02 %) sous forme d'eau douce dans les lacs, les mers intérieures et les fleuves ;
l'équivalent de 13 000 km3 (0,001 %) d'eau liquide sous forme de vapeur d'eau atmosphérique à un
moment donné.
Si la fraction d'eau sous forme gazeuse est marginale, la Terre a perdu au cours de son histoire un quart
de son eau dans l'espace17.

On sait depuis 2014 qu'une partie notable du manteau terrestre principalement constituée de
ringwoodite, entre 525 et 660 km de profondeur, pourrait contenir jusqu'à trois fois le volume d'eau des
océans actuels (et en serait la source principale). La quantification n'est pas encore définitive mais pourrait
faire varier énormément le volume d'eau disponible sur Terre, même si son exploitabilité et son
disponibilité spontanées sont douteuse18,19.

Rôle de l'eau dans l'apparition de la vie


Article détaillé : Origine de la vie.
L'eau liquide semble avoir joué, et continue à jouer, un rôle primordial dans l'apparition et la persistance
de la vie sur Terre. La forme liquide, contrairement aux états gazeux ou solide, maximise les contacts entre
atomes et molécules, augmentant de fait leurs interactions. L'eau est une molécule polaire et un bon
solvant, capable de solubiliser de nombreuses molécules. Le cycle de l'eau joue un rôle majeur,
notamment par l'érosion des continents, qui permet d'apporter de grandes quantités de minéraux
nécessaires à la vie dans les rivières, les lacs et les océans. Le gel de l'eau permet d'éclater les roches et
augmente la disponibilité de ces minéraux20.

L'eau durant l'« Anthropocène »


Durant l'« Anthropocène »21, l'humanité a bouleversé le cycle de l'eau, par la surexploitation de certaines
nappes, la déforestation, le dérèglement climatique, la canalisation de grands cours d'eau, les grands
barrages, l'irrigation à grande échelle22. Elle l'a fait à une vitesse et à une échelle qui ne sont pas
comparables avec les événements historiques passés, et avec des effets qui dépassent ceux des grandes
forces géologiques22.

Article détaillé : Anthropocène.


Propriétés
Article détaillé : Molécule d'eau.
Propriétés physiques

Une main dans l'eau courante. La distorsion est due à la réfraction.


Générales
La température de vaporisation de l'eau dépend directement de la pression atmosphérique, comme le
montrent ces formules empiriques :

pression normalisée dans la troposphère (0–11 km) :


{\displaystyle Pression[Pa]=101\,325\times \left({\frac {288,15-0,0065\times
Altitude[m]}{288,15}}\right)^{5,255}}Pression[Pa]=101\,325\times \left({\frac {288,15-0,0065\times
Altitude[m]}{288,15}}\right)^{{5,255}}
point d'ébullition :
{\displaystyle Point~d'{\acute {e}}bullition[K]\approx 26,307\times
\ln(Pression[Pa])+69,771}Point~d'{\acute e}bullition[K]\approx 26,307\times \ln(Pression[Pa])+69,771
Son point d'ébullition est élevé par rapport à un liquide de poids moléculaire égal. Ceci est dû au fait qu'il
faut rompre jusqu'à trois liaisons hydrogène avant que la molécule d'eau puisse s'évaporer. Par exemple,
au sommet de l'Everest, l'eau bout à environ 68 °C, à comparer aux 100 °C au niveau de la mer.
Réciproquement, les eaux profondes de l'océan près des courants géothermiques (volcans sous-marins
par exemple) peuvent atteindre des températures de centaines de degrés et rester liquides.

L'eau est sensible aux fortes différences de potentiel électrique. Il est ainsi possible de créer un pont d'eau
liquide de quelques centimètres entre deux béchers d'eau distillée soumis à une forte différence de
potentiel23.

Un nouvel « état quantique » de l’eau a été observé quand les molécules d’eau sont alignées dans un
nanotube de carbone de 1,6 nanomètre de diamètre et exposées à une diffusion de neutrons. Les protons
des atomes d’hydrogène et d’oxygène possèdent alors une énergie supérieure à celle de l’eau libre, en
raison d’un état quantique singulier. Ceci pourrait expliquer le caractère exceptionnellement conducteur
de l’eau au travers des membranes cellulaires biologiques24.

Radioactivité : elle dépend des métaux et minéraux et de leurs isotopes présent dans l'eau, et peut avoir
une origine naturelle ou artificielle (retombées des essais nucléaires, pollution radioactive, fuites, etc.).
En France , elle est suivie par l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), y compris pour
l'eau du robinet25.

L'eau comme fluide thermodynamique


Article détaillé : Molécule d'eau.
L'eau est un fluide thermodynamique d'usage courant, efficace et économique3 :

l'eau est stable en température jusqu'à une valeur élevée ; elle est stable sous rayonnement, y compris le
rayonnement neutronique ;
l'eau a une masse volumique maximale de 1 000 kg/m3 (soit 1 kg/l à l'origine la définition du kilogramme
; exactement 999,975 kg/m3 à 3,98 °C) ;
l'eau a la capacité thermique à pression constante la plus élevée de tous les liquides (75,711 J mol−1 K−1
soit 4,2026 kJ kg−1 K−1 à 20 °C). Les océans sont de bons accumulateurs de la chaleur ;
l'eau a une très faible conductivité thermique (0,604 W/(m⋅K) à 20 °C) ;
l'eau a la chaleur latente d'évaporation la plus élevée de tous les liquides (44,22 kJ/mol soit 2 454,3 kJ/kg
à 20 °C), d'où l'efficacité de la transpiration comme moyen de rafraîchissement ;
l'eau a une chaleur latente de fusion élevée (6,00 kJ/mol soit 333,0 kJ/kg) ;
l'eau a la tension superficielle la plus élevée de tous les liquides (72 mN/m à 20 °C) à l'exception du
mercure ; dans l'air humide, la formation de gouttelettes est facilitée ; l'eau monte dans un tube capillaire,
telle la sève dans les arbres ;
l'eau est transparente à la lumière visible, ainsi les organismes aquatiques peuvent vivre car la lumière du
soleil peut les atteindre ; elle est cependant opaque au rayonnement infrarouge, absorbé par l'hydrogène,
l'oxygène et leur liaison ;
sous forte épaisseur, l'eau et la glace ont une couleur bleutée.
Radiolyse
La radiolyse de l'eau est la dissociation, par décomposition chimique de l'eau (H2O) (liquide ou de vapeur
d'eau) en hydrogène et hydroxyle respectivement sous forme de radicaux H· et HO·, sous l'effet d'un
rayonnement énergétique intense (rayonnement ionisant). Elle a été expérimentalement démontrée il y
a environ un siècle. Elle se fait en passant par plusieurs stades physicochimiques et à des conditions
particulières de température et de pression, de concentration du soluté, de pH, de débit de dose, de type
et énergie du rayonnement, de présence d'oxygène, de nature de la phase de l'eau (liquide, vapeur, glace).
C'est un phénomène encore incomplètement compris et décrit qui pourrait, dans le domaine du nucléaire,
des voyages dans l'espace ou pour d'autres domaines, avoir dans le futur des applications techniques
nouvelles, entre autres pour la production d'hydrogène26.

Référence dans le système métrique


Référence massique
À l’origine, un décimètre cube (litre) d’eau définissait une masse de un kilogramme (kg). L’eau avait été
choisie car elle est simple à trouver et à distiller. Dans notre système actuel de mesure – le Système
international d'unités (SI) – cette définition de la masse n’est plus valable depuis 1889, date à laquelle la
première Conférence générale des poids et mesures définit le kilogramme comme la masse d’un
prototype de platine iridié conservé à Sèvres. Aujourd’hui à 4 °C, la masse volumique est de 0,99995 kg/L.
Cette correspondance reste donc une excellente approximation pour tous les besoins de la vie courante.

Référence de température
Le système centigrade défini par Celsius (légèrement différent du degré Celsius actuel - voir ci-dessous)
fixe le degré 0 sur la température de la glace fondante et définit comme degré 100 la température de
l’eau en ébullition sous pression atmosphérique normalee. L’échelle est ensuite graduée de 0° à 100°.
C’est ainsi que la température normale du corps humain est en moyenne de 37 °C.
Le système Fahrenheit fixe originellement le point de solidification de l’eau à 32 °F et son point d’ébullition
à 212 °F ; il est aujourd'hui aligné sur la température Celsius selon la formule T[°F] = 1,8 T[°C] + 32, la
différence avec la première définition étant extrêmement faible.
Le système kelvin sert pour la mesure absolue de la température thermodynamique ; son unité était
jusqu'en 2019 égale à 1/273,16 fois la température absolue du point triple de l’eau (laquelle vaut donc,
par réciproque de la définition, 0,01 °C).
Le système Celsius est défini arbitrairement par une translation d'exactement 273,15 unités par rapport
au kelvinf, pour se rapprocher au plus près du degré centigradeg.
Référence de densité
Article détaillé : Densité.
Propriétés chimiques
Forme

Modèles des liaisons hydrogène de l'eau.

Exemples de type de cristaux de neige.


La molécule d'eau possède une forme coudée qui est due à ses orbitales non-liantes (doublets non-liants)
qui créent des interactions avec les atomes d'hydrogène et les « poussent » vers le bas. Elle possède donc
une structure tétraédrique (type AX2E2 en méthode VSEPR), l'angle H-O-H est de 104,5° et la distance
interatomique dO-H = 95,7 pm soit 9,57×10-11 m.

Polarité
L'eau étant une molécule coudée, sa forme joue un rôle important dans sa polarité. En effet, du fait de sa
forme coudée, les barycentres des charges partielles positives et négatives ne sont pas superposés. Cela
entraîne une répartition inégale des charges ce qui donne à l'eau ses propriétés de molécules polaires27.

De là il vient que :

L'électronégativité de l'atome O étant plus haute que celle de H, il y a une polarisation de cette molécule,
ce qui en fait un bon solvant. Elle possède, en règle générale, un dipôle électrique permanenth. La polarité
de la molécule H2O lui permet de réaliser des liaisons hydrogène intermoléculaires (+20 -25 kJ/mol). Les
liaisons hydrogènes sont des liaisons faibles, donc très mobiles, qui donnent à l'eau une structure
ordonnée à l'origine de ses propriétés particulières.
On observe 2 charges partielles négatives (δ–), sur les doublets non liants de l'oxygène qui forment
chacune une liaison hydrogène avec un atome d’hydrogène d'une autre molécule portant charge partielle
positive (δ+).
Et une charge partielle positive (δ+), sur chaque atome d'hydrogène ce qui permet des liaisons hydrogène
avec un oxygène d'une autre molécule portant une charge (δ–).
Ce qui explique, par exemple la forme particulièrement ordonnée des cristaux de glace. À quantité égale,
la glace flotte sur l'eau (sa densité solide est plus faible que celle liquide).

Solvant
L'eau est un composé amphotère, c'est-à-dire qu'elle peut être une base ou un acide. L'eau peut être
protonée, c'est-à-dire capter un ion H+ (autrement dit un proton, d'où le terme protonée) et devenir un
ion H3O+ (voir Protonation). À l'inverse, elle peut être déprotonée, c'est-à-dire qu'une autre molécule
d'eau peut capter un ion H+ et la transformer en ion OH–. Cependant, ces réactions se produisent très
rapidement et sont minimes.

2H2O → H3O+ + HO–


Les solvants protiques ou polaires y sont solubles (grâce aux liaisons hydrogène) et les solvants aprotiques
ou non-polaires ne le sont pas.

Alimentation humaine
L’eau est le principal constituant du corps humain. La quantité moyenne d’eau contenue dans un
organisme adulte est d'environ 65 %, ce qui correspond à environ 45 litres d’eau pour une personne de
70 kilogrammes. Ce pourcentage peut néanmoins varier, plus une personne est maigre, plus la proportion
d’eau de son organisme est importante. L'eau dépend également de l’âge : elle diminue avec les années,
car plus les tissus vieillissent, plus ils se déshydratent, l’eau étant remplacée par de la graisse.

Dans l’organisme la concentration en eau varie d'un organe à l’autre et selon les cellules29 :

76 % dans le cerveau ;
78 % dans les poumons ;
81 % dans les reins ;
79 % dans le sang ;
79 % dans le cœur ;
78 % dans l'estomac ;
75 % dans les muscles ;
70 % dans la peau ;
22 % dans les os ;
10 % dans les dents.
L'organisme humain a besoin d'environ 2,5 litres d'eau par jour (1,5 litre sous forme liquide et 1 litre acquis
dans la nourriture absorbée), davantage en cas d'exercice physique ou de forte chaleur ; il ne faut pas
attendre d'avoir soif pour en absorber, surtout pour les femmes enceintes et pour les personnes âgées
chez qui la sensation de soif est retardée. Sans eau, la mort survient après 2 à 5 jours, sans fournir aucun
effort (40 jours sans nourriture en étant au repos).

Chaque jour l'organisme absorbe en moyenne30,i :

3 litres pour l'homme ou 2,2 litres pour la femme, d'eau sous forme de boisson ;
0,7 litre pour l'homme ou 0,5 litre pour la femme, d'eau contenue dans les aliments ;
025 litre d'eau produite par le métabolisme des nutriments énergétiques.
Chaque jour, l'organisme en rejette31,i :

1 à 2 litres par l'urine (avec un minimum de 0,5 litre pour une personne correctement hydratée en
conditions normales) ;
0,45 litre par la perspiration et la transpiration (valeurs augmentées avec la chaleur et/ou à l'activité
physique) ;
0,3 litre (± 20 %) à 0,55 litre (± 10 %) dans un contexte d'activité physique, par la respiration ;
0,15 litre (± 10 %) par les selles.

Robinet d'eau public avec pompe manuelle.

L’accès à l’eau est un besoin vital pour toutes les espèces connues mais nombreux sont les animaux qui
n’apprécient pas son contact direct.
On distingue huit types :
Eau potable ;
Eau du robinet ;
Eau en bouteille ;
Eau de source ;
Eau minérale naturelle ;
Eau gazeuse ;
Eau plate ;
Eau purifiée.
Les contrôles de qualité y recherchent d'éventuels polluants et substances indésirables, dont depuis peu,
des médicaments, résidus de médicaments ou perturbateurs endocriniens32 pour limiter les risques
environnementaux et sanitaires des résidus de médicaments sur les milieux aquatiques.

Production d'eau potable


Articles détaillés : Eau potable et Eau potable en France.

Appareil de purification de l'eau au xixe siècle.


De l'eau relativement pure ou potable est nécessaire à beaucoup d’applications industrielles et à la
consommation humaine.

Eau du robinet et eau en bouteille

Corporation des officiers des eaux de Paris.


La communication des acteurs de la chaîne de l'eau en France aborde souvent l'opposition entre
consommation d'eau en bouteille ou du robinet, qui est source de quelques polémiques :

les producteurs d'eau en bouteille mettent en avant la qualité gustative de cette eau (absence de nitrate,
entre autres) et l'absence de métaux lourds (plomb, etc.) parfois retrouvés dans l'eau du robinet en
présence de canalisations anciennes. Les enjeux économiques relatifs à la commercialisation de l'eau en
bouteille ont parfois conduit à distinguer le calcaire et le carbonate de calcium CaCO3 en réalité identiques
; le calcaire étant aussi composé de carbonate de magnésium MgCO3, et tous deux indispensables à
l'organisme ;
les distributeurs d'eau du robinet mettent en avant le mauvais écobilan des bouteilles en plastique
(pollution à la production, libération de produits chimiques lors de périodes de chauffe) et de leur
transport, etc., ainsi que le coût, plus élevé, de l'eau en bouteille. Une dizaine de polluants seulement sont
surveillés sur plus de 20 000 substances chimiques présentes dans les eaux, selon les normes de
potabilité.[réf. nécessaire]
En France, les deux types d'eau contiennent des polluants33.

Par ailleurs, l'eau sert aussi à nettoyer la nourriture et les vêtements, à se laver mais aussi pour remplir
des piscines (et il faut 60 m3 d'eau pour remplir une piscine privée moyenne34).[source insuffisante]

Prélèvements et consommation par secteur


Articles détaillés : Ressource hydrique et Utilisation de l'eau.
Article connexe : Prélèvements d'eau douce par secteur et par pays.
En France, de 2008 à 2015 les distributeurs d'eau de France métropolitaine fournissent environ 5,5
milliards de mètres cubes d’eau potable par an35, soit, en moyenne, 85 m3 par habitant et par an35, ou
234 litres d’eau par personne et par jour35 dont un tiers vient des eaux de surface35 (20 % de cette eau
est perdue via les fuites du réseau de distribution35) ; et au total plusieurs dizaines de milliards de m3
d’eau sont prélevés chaque année36 et utilisés comme eau potable (embouteillée ou non), mais aussi
pour l'irrigation, l'industrie, l'énergie, les loisirs, le thermalisme, les canaux, l'entretien de voiries, la
production de neige artificielle ou bien d'autres activités, mais c'est la production d'énergie qui en utilise
le plus (59 % de la consommation totale) devant la consommation humaine (18 %), l'agriculture (irrigation)
(12 %) et l'industrie (10 %)37. Une banque nationale des prélèvements sur l'eau38 (BNPE) est disponible
en ligne pour le grand-public comme les experts depuis 2015. Elle doit permettre le suivi des prélèvements
quantitatifs (par environ 85 000 ouvrages connus en 2015) et d'évaluer la pression sur la ressource en eau
(métropole et outre-mer français), avec des données détaillées ou de synthèse téléchargeables (mais
encore à consolider en 2015)39).

D'un point de vue économique, le secteur de l'eau est généralement considéré comme partie prenante
du secteur primaire car exploitant une ressource naturelle ; il est même parfois agrégé au secteur
agricole40.

Secteur domestique
Article détaillé : Eau domestique.
Secteur agricole
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Cette section ne cite pas suffisamment ses sources (mai 2017).
Article détaillé : Eau agricole.

Les moulins à vent à Zaanse Schans utilisaient par le passé la force de l'eau pour broyer les récoltes de blé
en farine.
L’agriculture est le premier secteur de consommation d’eau, notamment pour l’irrigation.

En France, l’agriculture absorbe plus de 70 % de l’eau consommée41, ce qui peut s’expliquer par
différentes raisons :

l’élevage dont le régime alimentaire implique la mobilisation de grandes quantités d’énergie et d’eau par
ration produite ;
l’irrigation massive dans le but d’assurer des rendements maximaux pour des cultures nécessitant
énormément d'eau41 ;
l’accroissement de la population qui nécessite la production de plus grandes quantités de denrées
alimentaires ;
des régimes alimentaires plus riches dus à une orientation croissante du mode de vie « à l’occidentale ».
De ce fait, au début des années 1960, les agriculteurs, pour accroître de manière conséquente leurs
rendements, ont eu recours à l’agriculture intensive (utilisation d’engrais chimiques, de pesticides et de
produits phytosanitaires). Cette agriculture intensive a eu pour conséquence de polluer les eaux des sols
avec de fortes concentrations en azote, phosphore et molécules issues des produits phytosanitaires41.
Aujourd’hui, les traitements pour éliminer ces polluants sont complexes, onéreux et souvent difficiles à
appliquer. Par conséquent, on s’oriente vers d’autres pratiques agricoles plus respectueuses de l’Homme
et de l’environnement comme l’agriculture « intégrée » ou « biologique ». L'agroforesterie et les bocages
sont des solutions pour construire des micro-climats et permettre la circulation de l'eau jusqu'à l'intérieur
des terres grâce aux phénomènes d'évapotranspiration des végétaux. Pour exemple un hectare de
hêtraie, qui consomme de 2 000 à 5 000 tonnes d’eau par an, en restitue 2 000 par évaporation42.

Secteur industriel
Article détaillé : Eau industrielle.
L’eau est aussi utilisée dans nombre de processus industriels et de machines, telles que la turbine à vapeur
ou l’échangeur de chaleur. Dans l'industrie chimique, elle est utilisée comme solvant ou comme matière
première dans des procédés, par exemple sous forme de vapeur pour la production d'acide
acrylique43,44,45. Dans l’industrie, les rejets d’eau usée non traitée provoquent des pollutions qui
comprennent les rejets de solutions (pollution chimique) et les rejets d’eau de refroidissement (pollution
thermique). L’industrie a besoin d’eau pure pour de multiples applications, elle utilise une grande variété
de techniques de purification à la fois pour l’apport et le rejet de l’eau.

L’industrie est ainsi grande consommatrice d’eau :

en Asie du Sud-Est et Pacifique, elle représente plus de 30 % des prélèvements d’eau46. Dans ces régions
l'industrie assure désormais 48 % du PIB total et cette proportion est en augmentation constante. La
pollution et les déchets industriels mettent en danger les ressources en eau parce qu'ils dégradent et
détruisent des écosystèmes à travers le monde. Ce phénomène menace la sécurité de l'eau47 ;
les industries extractives consomment de plus en plus d'eau, et en particulier l'industrie pétrolière et
gazière qui l'utilisent pour augmenter la pression dans les puits afin d'extraire plus d'hydrocarbures et
plus rapidement, notamment avec la fracturation hydraulique. Une étude publiée en 2016 ayant porté
sur 129 pays a porté sur l'empreinte eau de notre consommation énergétique : elle a montré
d'importantes différences (selon les pays et les secteurs) en termes de dépendance aux ressources
internationales en eau douce.
Par exemple, si l'industrie pétrolière a une ampleur comparable en Amérique du Nord et en Chine elle
consomme en Amérique du Nord trois fois plus d'eau douce internationale. De même selon les données
disponibles pour l'UE-28 avec, en moyenne, 86 % de la consommation d'eau douce associée au secteur
pétrolier se faisant hors du pays de consommation. Un pays comme la France ne menace pas ses propres
ressources puisque son pétrole est importé. Il peut être tenté d'accorder moins d'importance à ce
phénomène que la Chine où cette question relève de la sécurité intérieure. Les pressions exercées par des
pays riches sur des pays pauvres peuvent conduire à aggraver ou créer des pénuries d'eau et déstabiliser
certains équilibres géostratégiques, au détriment de la paix, de la sécurité de l'eau et de l'énergie48. Les
agrocarburants ne sont pas de ce point de vue une solution, car quand ils sont issus de plantes cultivées,
ou de cultures artificielles d'algues, ils consomment aussi beaucoup d'eau48. Le nucléaire consomme aussi
de l'eau, qu'il réchauffe, ainsi en France, environ 60 % des prélèvements d’eau (industrie) servent au
refroidissement des centrales nucléaires[réf. nécessaire] ;
en Suisse, la population s'est accrue depuis 1975 mais sa consommation totale d'eau a diminué : en 1981,
500 litres par habitant et par jour étaient consommés ; en 2011, cette consommation est de 350 litres
environ. Cette baisse est due notamment aux efforts de l'industrie49. Une bonne gestion de l’eau est donc
possible avec une maîtrise des coûts50. Cependant, avec les canons à neige, l'industrie des loisirs pour les
sports d'hiver utilise de plus en plus d'eau en la dégradant51,52.
Interconnexion eau énergie
Article détaillé : Connexion eau-énergie.
Lutte contre les incendies
Article détaillé : Lutte contre l'incendie.
C’est parce que les combustibles se combinent avec l’oxygène de l’air qu’il brûlent et dégagent de la
chaleur. L’eau ne peut pas brûler puisqu’elle est déjà le résultat de la réaction de l’hydrogène avec
l’oxygène.

Elle aide à éteindre le feu pour deux raisons :

lorsqu’un objet est recouvert d’eau, l’oxygène de l’air ne peut pas parvenir jusqu’à lui et activer sa
combustion ;
la seconde est que l’eau peut absorber une grande quantité de chaleur lorsqu’elle se vaporise et, de ce
fait, abaisser la température de la matière en combustion au-dessous de son point d’ignition.
Le craquage de l'eau ayant lieu à partir de 850 °C, on évite d'utiliser de l'eau sans additif si la température
du brasier dépasse cette température. [réf. nécessaire]

Eaux usées
Articles détaillés : Eaux usées et Épuration des eaux.
L'assainissement et l'épuration sont les activités de collecte et traitement des eaux usées (industrielles,
domestiques, ou autres) avant leur rejet dans la nature, afin d’éviter la pollution et les nuisances sur
l’environnement. L'eau après un premier traitement souvent est désinfectée par ozonation, chloration ou
traitement UV, ou encore par microfiltration (sans ajout de produit chimique dans ces derniers cas).

Politique et économie
Article connexe : Gestion de l'eau.

Le réservoir d'Itzelberg, sur la rivière Brenz (Allemagne).

Aux Pays-Bas, l'eau est un élément essentiel du paysage naturel.


La protection de ce bien commun qu'est la ressource en eau a motivé la création d'un programme de
l'ONU (UN-Water), et d'une évaluation annuelle Global Annual Assessment of Sanitation and Drinking-
Water (GLAAS)53, coordonné par l'OMS.

La multiplicité de ses usages fait de l'eau une ressource fondamentale des activités humaines. Sa gestion
fait l’objet d'une surveillance permanente et affecte les relations entre les États.

Pour faire face à ces questions, un conseil mondial de l'eau, dont le siège est à Marseille, a été fondé en
1996, réunissant des ONG, des gouvernements et des organisations internationales. De manière régulière,
un forum mondial de l'eau est organisé pour débattre de ces sujets, mais pas toujours dans la même ville.
En parallèle au forum mondial de l'eau, un forum alternatif mondial de l'eau est organisé par des
mouvements alternatifs.
En France, les nombreux acteurs de l'eau et leurs missions diffèrent selon les départements et les
territoires. Il existait cinq polices de l'eau aujourd'hui coordonnées par les Missions interservice de l'eau54
(MISE). Les Agences de l'eau sont des établissements publics percevant des redevances qui financent des
actions de collectivités publiques, d'industriels, d'agriculteurs ou d'autres acteurs pour épurer ou protéger
la ressource en eau. La distribution d'eau potable est un service public gérée au niveau communal ou EPCI,
soit directement en régie, soit déléguée à une société privée (affermage, concession). L'ONEMA remplace
le conseil supérieur de la pêche, avec des missions étendues.

La nouvelle « loi sur l'eau et les milieux aquatiques » (LEMA) de 2007 modifie en profondeur la précédente
loi et traduit dans la législation française la « directive-cadre de l'eau » (DCE) européenne.

La gestion de l’eau couvre de nombreuses activités :

la production agricole (irrigation et drainage) ;


la production d'eau potable ;
l'assainissement (ou épuration) ;
la production d'énergie et le transport ;
la restauration, protection et gestion des milieux naturels et forestiers (zones humides et milieux
aquatiques).
La France est le pays des grandes entreprises de l'eau (Suez, Veolia, etc.). Celles-ci prennent une
importance mondiale depuis les années 1990. Mais avec le Grenelle de l'Environnement et du grenelle de
la mer, et sous l'égide de personnalités telles que Riccardo Petrella, la question de l'eau comme bien public
reste posée.

En 2009, un colloque55 a porté sur la régulation et une plus grande transparence des services d'eau en
France.

Problématique de l'eau en montagne


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Cette section ne cite pas suffisamment ses sources (mars 2020).
Les montagnes couvrent une part importante de la Terre. En Europe (35,5 % du territoire en Europe, 90
% en Suisse et en Norvège) et plus de 95 millions d’Européens y vivaient en 2006. Elles sont de véritables
châteaux d’eau et jouent un rôle capital dans la gestion des ressources aquifères car elles concentrent
une part importante des précipitations et tous les grands fleuves et leurs principaux affluents y prennent
leur source.

En montagne, l'eau est une richesse écologique mais aussi source d'hydroélectricité et de commerce (mise
en bouteille d’eau minérale), et le support de sports et loisirs en eaux vives. En Europe, 37 grandes
centrales hydrauliques sont implantées en montagne (sur 50, soit 74 %) auxquelles s’ajoutent 59 autres
grandes centrales sur 312 (18,9 %).

Les montagnes présentent des situations particulières, car elles sont tout d’abord des zones de risques :
avec la pente et le relief, conjugués à une végétation souvent rase et fragile du fait d’un climat plus rude,
elles sont des zones d’intenses érosions et de concentration rapide des eaux qui forment les crues et les
inondations qui peuvent être ravageuses pour les parties basses des bassins et des plaines. Le phénomène
est accentué par le surpâturage et la déforestation, par l’imperméabilisation du sol par les constructions,
les aires de stationnement et les routes, en particulier dans les zones de fort développement urbain et
touristique ;
à l’inverse, l’abandon des secteurs les plus difficiles par les populations qui pratiquent des activités
économiques traditionnelles comme le pastoralisme, a pour conséquences l’arrêt de l’entretien et la
destruction des ouvrages collectifs, des zones de terrasses et des systèmes de drainage.
Mais l’eau en montagne, est surtout une source de richesse et de développement. Une meilleure
valorisation de ce potentiel par l’aménagement du territoire peut être la source de nouvelles richesses
pour l’économie des zones de montagne, mais dans le cadre d’un comportement économe et
responsable. Avec le réchauffement climatique, les situations d’évènements extrêmes comme les
sécheresses, les inondations et l’érosion accélérée, risquent de se multiplier et d’être, avec la pollution et
le gaspillage, d’ici une génération un des principaux facteurs limitant le développement économique et
social dans la plupart des pays du monde.

Selon les experts réunis à Megève en mars 2007 dans le cadre de l’« Année internationale de la montagne
» avec la participation de la FAO, de l’UNESCO, du Partenariat mondial de l'eau et du Réseau international
des organismes de bassin, afin de tirer un diagnostic et de formuler les propositions présentées au forum
mondial de l'eau de Kyoto (mars 2003) : La « solidarité amont-aval » reste trop faible : il vaut mieux aider
les montagnes dans le cadre de politiques intégrées de bassins, pour qu’ils assurent la gestion et
l’équipement nécessaires des hauts bassins versants. […] Il est impératif en effet de conduire en montagne
des actions particulières renforcées d’aménagement et de gestion pour mieux se protéger contre les
inondations et l’érosion, lutter contre les pollutions et optimiser les ressources en eau disponibles pour
les partager entre les usagers, tant en amont que dans les plaines en aval.[réf. souhaitée]

Problématique de l'eau et l'urbanisme


Certains territoires connaissent un développement important induit par la mise en service
d’infrastructures routières nouvelles et un dynamisme économique. En France, les documents
d’urbanisme sont révisés fréquemment pour permettre la construction d’espaces nouveaux[réf.
nécessaire]. Or, l'extension des territoires urbanisés génère des impacts sur l’environnement :
accroissement des prélèvements pour l’alimentation des populations en eau potable, augmentation des
rejets (eaux pluviales et eaux usées), fragmentation des milieux naturels, etc.[réf. souhaitée] Ceux-ci ne
sont pas toujours correctement appréhendés au niveau des documents d'urbanisme, qui structurent et
planifient l'espace[réf. nécessaire]. Ces réflexions ont été au cœur du Grenelle de l’Environnement en
2007.

Ces impacts doivent être pris en compte en amont, dès la définition des projets structurants à l’échelle
d’un territoire. Aussi convient-il de les intégrer dans l’élaboration des documents de planification urbaine
(plans locaux d’urbanisme, cartes communales, etc.).

Géopolitique : la « guerre de l'eau »


Inégalité d'accès à l'eau potable
La Terre est à 71 % recouverte d'eau12. 97 % de cette eau est salée et 2 % emprisonnée dans les glaces.
Il n'en reste qu'un petit pourcent pour irriguer les cultures et étancher la soif de l'humanité tout entière.
L'eau et l'eau potable sont inégalement réparties sur la planète56,57,58 et les barrages et pompages d'eau
faits pour les besoins humains peuvent localement entrer en conflit avec les besoins agricoles et ceux des
écosystèmes59.

En 2017, sur 6,4 milliards d'êtres humains, 3,5 milliards de personnes boivent chaque jour de l’eau
dangereuse ou de qualité douteuse60. De plus, 2,4 milliards ne disposent pas de système d'assainissement
d'eau. En 2018, 2 milliards d'êtres humains dépendent de l'accès à un puits. Il faudrait mobiliser 37,6
milliards de dollars par an pour répondre au défi de l'eau potable pour tous, quand l'aide internationale
est à peine de trois milliards60.

Selon l'ONG Transparency International, la corruption grève les contrats de l'eau dans de nombreux pays
entraînant des gaspillages et des coûts excessifs pour les plus pauvres61[réf. non conforme].

L'eau, en tant que ressource vitale, est une source de conflits, d'exacerbation de conflits, et elle est parfois
instrumentalisée dans ce cadre62,63,64,65,66,67,68

En 2025, selon l'ONU, à cause de la surexploitation des nappes et de l'augmentation des besoins, 25 pays
africains seront en état de pénurie d'eau (moins de 1 000 m3/hab/an) ou de stress hydrique (1 000 à 1
700 m3/hab/an)69.

Cartes du stress hydrique et de la pénurie d'eau dans le monde.

Part de la population ayant accès à l'eau potable en 2005.

Estimation de l'ONU de la pénurie d'eau ou de stress hydrique en Afrique en 2025.

Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.

Conséquences sanitaires du manque d'eau potable


L'impossibilité d'accès à l'eau potable d'une grande partie de la population mondiale a des conséquences
sanitaires graves. Ainsi, un enfant meurt toutes les cinq secondes de maladies liées à l’eau et à un
environnement insalubre70 ; des millions de femmes s'épuisent en corvées d’eau ; entre 40 et 80 millions
de personnes ont été déplacées à cause des 47 455 barrages construits dans le monde, dont 22 000 en
Chine71[réf. non conforme]. Selon l’ONG Solidarités International, 361 000 enfants de moins de cinq ans
meurent chaque année de diarrhée causée par un accès inadéquat à l’Eau, l'Hygiène et l'Assainissement
(EHA)72. Toutes causes confondues (diarrhées, choléra, gastro-entérites infectieuses aigües et autres
infections), ces maladies hydriques73 représentent selon l'Unicef 1,8 million de victimes chez les moins
de cinq ans74. Chaque année, 272 millions de jours de scolarité sont perdus à cause d'infections
transmises par l'eau insalubre60.
Inégalité de consommation d'eau dans le monde

File d'attente devant une citerne d'eau.


La consommation d'eau est très inégale selon les niveaux de développement des pays :

9 985 m3/hab par an aux États-Unis75 ;


3 000 m3/hab par an dans les pays européens76 ;
200 m3/hab par an dans des pays en développement comme l'Angola ou l'Éthiopie76 ;
7,3 m3/hab par an soit 20 l/hab par jour au Mali ou à Haïti76.
Les associations humanitaires pointent du doigt ces disparités. Alors qu’en moyenne un agriculteur
malgache consomme dix litres d’eau par jour, un Parisien a besoin de 240 litres d’eau pour son usage
personnel, le commerce et l’artisanat urbains, et l’entretien des rues. Quant au citadin américain, il
consomme plus de 600 litres77.

Au niveau planétaire, quatre milliards de personnes connaissent des pénuries sévères d’eau au moins 1
mois par an. D’ici 2025, 63 % de la population mondiale sera soumise au stress hydrique60.

Eau et genre dans le monde


Dans le monde, il existe une forte inégalité entre les hommes et les femmes en ce qui concerne l’accès à
l’eau, l’hygiène et l’assainissement. En Afrique par exemple, 90 % des tâches de collecte d’eau et de bois
sont réalisés par les femmes. Au total, les femmes et les filles passent en moyenne six heures par jour à
collecter de l'eau60.

Consommation d'eau par l'agriculture


L'agriculture des pays développés est mise en cause pour sa consommation intensive d'eau :

au début du xxie siècle, 70 % des prélèvements d'eau effectués sont destinés à l'agriculture vivrière ou
d'exportation pour le marché mondial76 ;
il faut 13 000 litres d'eau pour produire un kilogramme de bœuf, dite eau virtuelle78.
Solutions envisagées
Les solutions envisagées sont quantitative (économies, récupération de l'eau, réutilisation d'eaux grises
ou usées) et qualitative (meilleure épuration)[réf. souhaitée].

Certains auteurs imaginaient déjà dans les années 1970 un traitement complet et la récupération et le
traitement de toutes les eaux usées de manière que seules des eaux propres soient rejetées en rivière, en
mer ou utilisées pour l'irrigation agricole79.

Des solutions individuelles et collectives existent pour économiser l'eau, même en menant le mode de vie
d'un habitant d'un pays développé. Ainsi, 57 litres par jour et par personne suffiraient à deux retraités
vivant dans leur écovillage du Queensland (Australie). Leur maison ne fonctionne qu'à l'eau de pluie
(lessive, arrosage, toilette, etc.)[réf. nécessaire].

Symbolique
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Pavillon islandais de l’Expo 2000 à Hanovre.


Dans la théorie des humeurs corporelles, l’eau était associée au flegme, aussi dénommée pituite en
physiologie antique.
Dans la symbolique occidentale, l’eau symbolise la purification, le renouveau : par exemple, l’eau coulante
d’un fleuve.
L'eau est aussi un symbole de la tradition française dans la célébration des 100 ans de mariage (même si
à ce jour aucun couple n'a été recensé comme ayant atteint ce stade).
L’eau a longtemps revêtu plusieurs aspects dans les croyances et les religions des peuples. Ainsi, de la
mythologie gréco-romaine aux religions actuelles, l’eau est toujours présente sous différents aspects :
destructrice, purificatrice, source de vie, guérisseuse, protectrice ou régénératrice.

L'eau dans les cultures, mythes et religions


Les sciences laissent penser que l’eau est indispensable à la vie. La mythologie et certaines religions ont
lié l'eau à la naissance, à la fécondité, à la pureté ou à la purification.

L’eau est un des quatre éléments classiques mythiques avec le feu, la terre et l’air, et était vue par
Empédocle comme l’élément de base de l’univers. Les caractéristiques de l’eau dans ce système sont le
froid et l’humidité.
Plusieurs dieux et déesses romains et grecs sont issus des eaux : ainsi Océan, un Titan, le fleuve qui entoure
le monde et son épouse Téthys, une titanide, tous deux issus de l’eau, donnèrent naissance aux dieux
fleuves et à plus de trois mille Océanides, leurs filles. D’autres plus célèbres ont leur vie liée à l’eau, tels
Vénus (« celle qui sort de la mer ») issue de la mythologie romaine et Amphitrite (déesse de la mer),
Poséidon ou Nérée (divinité marine), tous issus de la mythologie grecque.
Avant Empédocle, Bouddha considérait les quatre éléments comme base de l’univers. Les caractéristiques
de l’eau dans ce système sont le lien, le transport, la transmission, la communication, la synthèse. Les
molécules d'eau s'allient et se délient des milliards de fois à chaque seconde. Du point de vue de l'unité
dans l'approche symbolique, les quatre éléments forment une unité, qui peut être perçue comme la
quintessence des quatre éléments. Dans cette perception, la symbolique de la terre (le solide, la
structure), du feu (la température) et de l'air (le mouvement) peuvent être vus dans l'eau.
C’est aussi l’un des cinq éléments chinois avec la terre, le feu, le bois et le métal, associé au Nord et à la
couleur noire, et l’un des cinq éléments japonais.
Pour les chrétiens, l'eau représente un « élément essentiel de purification et de vie », comme le rappelle
le pape François dans son message pour la quatrième journée mondiale de prière pour la sauvegarde de
la Création consacrée au thème de l'eau. Il mentionne le baptême, sacrement de la renaissance, où l'eau
sanctifiée par l’Esprit est la matière par laquelle Dieu nous a vivifiés et renouvelés ; c’est la source bénie
d’une vie qui ne meurt plus80.
L'eau destructrice
L’eau revêt cet aspect desctructeur notamment lorsqu’on parle de fin du monde ou de genèse. Mais cela
ne se limite pas aux religions monothéistes. Ainsi, dans l’épopée de Gilgamesh, une tempête qui dura six
jours et sept nuits était à l’origine des inondations et de la destruction de l’humanité. Les Aztèques ont
eux aussi cette représentation de l’eau puisque le monde du Soleil d’Eau placé sous le signe de l’épouse
de Tlaloc est détruit par un déluge qui rasera même jusqu’aux montagnes. Et l’Éternel dit : J’exterminerai
de la face de la terre l’homme que j’ai créé, depuis l’homme jusqu’au bétail, aux reptiles, et aux oiseaux
du ciel ; car je me repens de les avoir faits. : c’est par cela qu’est désignée la fin du monde dans la genèse
judéo-chrétienne, et d’ajouter : Les eaux grossirent de plus en plus, et toutes les hautes montagnes qui
sont sous le ciel entier furent couvertes.81. Le mythe des aborigènes d’Australie est, quant à lui, attaché
à l’idée de punition et non pas de destruction, puisqu’une grenouille géante aurait absorbé toute l’eau et
asséché la terre mais aurait tout recraché en rigolant aux contorsions d’une anguille. Les marées
contribuent lentement aux phénomènes d'érosion et d'engraissement sur les littoraux mais ce sont les
grandes inondations et tsunamis qui marquent périodiquement les esprits. Depuis l'ère industrielle, de
nombreuses usines et autres facteurs de risques ont été concentrés dans les vallées et sur les littoraux,
faisant que le risque technologique peut se combiner avec les risques liés aux manques ou excès d'eau.
Le Genpatsu shinsai est par exemple au Japon l'association du risque nucléaire au risque de tsunami,
l'occurrence simultanée de deux événements de ce type aggravant fortement leurs conséquences
respectives.

L'eau purificatrice

À proximité du tombeau de Daniel en Ouzbékistan, de l'eau de source est bue et emportée par les pèlerins.
Cet aspect donne à l’eau un caractère presque sacré dans certaines croyances. En effet, outre la
purification extérieure que confère l’eau, il y a aussi cette faculté d’effacer les difficultés et les péchés des
croyants à son contact et de laver le croyant de toute souillure. Les exemples sont nombreux, allant de la
purification dans le Gange dans l’hindouisme (où beaucoup de rituels sont exécutés au bord de l’eau tels
que les funérailles) ou les ablutions à l’eau dans l’Islam jusqu’au baptême dans le christianisme ou
l’initiation des prêtres shintoïstes.

L'eau guérisseuse et protectrice


Outre l’aspect purificateur, l’eau s’est étoffée au cours des siècles et des croyances d’une faculté de
guérison. Plusieurs signes de culte et d’adoration datant du Néolithique ont été retrouvés près de sources
d’eau en Europe. Longtemps, des amulettes d’eau bénite ont été accrochées à l’entrée des maisons pour
protéger ses occupants du Mal. On considère que le contact avec certaines eaux peut aller jusqu’à guérir
de certaines maladies. L’exemple le plus proche est celui du pèlerinage à Lourdes en France où chaque
année des milliers de gens se rendent pour se baigner dans sa source. Parmi les cas de guérison par l’eau
de Lourdes, 67 ont été reconnus par l’Église catholique. Du point de vue de la science, les propriétés
curatives ont été démontrées car aujourd’hui l’hydrothérapie est courante dans les soins de certaines
maladies. Les rituels thérapeutiques christianisés des bonnes fontaines en constituent une autre
illustration82.

Symbolique de l'eau à l'époque moderne


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Une goutte d'eau vient de tomber dans de l'eau.


Contrairement à une représentation couramment admise aujourd'hui, l'eau considérée comme une
ressource naturelle n'est pas une idée objective. C'est au contraire une orientation idéologique qui
consiste à objectiver la nature et à l'apprécier uniquement au regard des besoins de l'humanité. Pour
Jamie Linton, c'est à partir de la fin du xixe siècle que l'eau est devenue une ressource. Les progrès
scientifiques et techniques ont ensuite permis d'améliorer les instruments pour en mesurer les quantités
disponibles et pour l'exploiter à des échelles de plus en plus grandes. Avec le temps, cette séparation
entre nature et culture engendra une inversion paradigmatique. De maître des éléments ayant le pouvoir
de modifier son environnement, l'homme a été perçu à partir des années 1960 comme un perturbateur
du cycle naturel de l'eau83. Cette tension entre d'une part des besoins croissants et d'autre part une
attitude culpabilisante d'une humanité qui considère la nature comme un objet, à exploiter ou à protéger,
est au cœur des enjeux de la perception moderne de l'eau.

Le canular du monoxyde de dihydrogène (DHMO)


Article principal : Canular du monoxyde de dihydrogène.
Le canular du monoxyde de dihydrogène, conçu par Eric Lechner, Lars Norpchen et Matthew Kaufman,
consiste à attribuer à l’eau la dénomination scientifique de monoxyde de dihydrogène (DHMO), inconnue
des non-initiés, et à tenir à son sujet un discours solennellement scientifique de manière à créer chez
l’auditeur une inquiétude injustifiée.

Notes et références

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