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La crise des déchets à Djerba a débuté en Avril 2012 suite à la fermeture de la décharge contrôlée de
Guellala. L’île de Djerba s’est trouvée dans une situation critique. Les communes ont alors tenté de
trouver des solutions d’urgence et provisoires pour enfouir les déchets collectés.
La délégation spéciale de la commune de Houmt Souk quant à elle a pensé à la valorisation des déchets et
a travaillé pour trouver une solution permettant de réduire l’impact sur l’environnement. Elle a retenu la
solution du compostage et du tri sélectif et a d’abord réalisé un mini centre expérimental de compostage
avec ventilation forcée dans le quartier de Tawrit, en pleine ville dans un souci de transparence et pour
permettre à la population de le visiter. L’idée était de changer le comportement des citoyens vis-à-vis des
déchets et de les rendre plus responsables. Ce mini centre, réalisé en décembre 2012 avec la collaboration
du GIZ et du Syndicat Centre Hérault, permet de traiter 12 à 15 tonnes de déchets organiques par semaine.
En mai 2012, la commune a également mis en place le tri sélectif à Tawrit. Un programme et un projet
réussis ont été approuvés par des visiteurs notamment le secrétaire d’état de l’environnement, le premier
ministre à l’époque et d’autres.
C’est d’abord le centre de transfert de Houmt Souk qui a été envisagé car il est déjà aménagé avec
clôtures, pèse camions et voierie. De plus, une étude d’impact avait déjà été réalisée.
Mais au moment de démarrer l’étude, on a constaté que le terrain était trop petit et que de nouvelles
habitations avaient été construites à 40 m. Ce terrain n’a donc pas été retenu pour le projet.
En effet, la commune exploitait depuis début 2013 à Errous une décharge sauvage contrôlée, c'est-à-dire
que tous les déchets entrants sont compactés et enfouis tous les jours. Cette décharge a été mise en place
grâce à un accord entre une partie de la population de Mellita et la commune. Cet accord consistait en
avantages en infrastructures : la piste agricole de 3,2 km (route El Guela) , l’éclairage public sur une
ceinture à l’intérieur de Mellita, un terrain de foot pour les jeunes.
C’est un peu dans la continuité de cet accord qu’il a été proposé aux habitants de Mellita d’accueillir le
centre provisoire de compostage et de tri sélectif pour les emballages. En contre partie, la commune a
promis 2 choses. Premièrement, donner la moitié du compost produit au centre de Mellita pour le terrain
Errous afin de l’améliorer et d’y promouvoir l’agriculture.
Deuxièmement, aider les habitants de Mellita à obtenir un titre officiel de propriété du terrain Errous.
Fin juin 2013, la commune a mis en place le tri sélectif à Mellita pour sensibiliser les citoyens de Mellita.
La proposition parait au début idéale comme idée et répond aux attentes des citoyens de
Djerba mais une étude approfondie de l’annonce montre qu’elle manque d’une analyse de
faisabilité du projet ou disons cache des détails sur le processus d’exploitation afin de négliger
les graves conséquences sur le plan financier des communes. Ces derniers se trouveront
certainement en face à des investisseurs privés privilégiant le profit et la rentabilité et
notamment exigeant un prix très élevé à la tonne traitée et cela est interprété implicitement du
montant du capital investi ce qui affecte les différents projets des communes et surtout les taxes
supportés par les citoyens.
Signalons que dans l’attente de la mise en œuvre de ce projet et pour qu’il soit fonctionnel et
cela est estimé en fin 2017, l’état doit investir environ 20 Millions de dinars pour le
fonctionnement de l’enrubanneuse d’une durée au minimum de quatre ans, et ce à compter par
an, les 4 Millions de dinars majorés des frais de traitement et les coûts de logistique et de
transport des balles de déchets.
Remarquons aussi que ce montant qui est destiné à une rémunération d’un service pourra
suffisamment financer un projet régional dont fait partie le projet de gestion et valorisation des
déchets des trois communes de Djerba.
De ce fait on peut adopter l’analyse de faisabilité faite par la commune de Houmt Souk qui
prouve que le projet pourra être géré par les moyens propres des communes et qu’il est
réalisable sur les plans techniques, organisationnels et financiers sans recours au capital étranger
et aux privés étant donné qu’il s’agit d’une part d’un projet environnemental à but non lucratif
et faisant objet de tâches de l’Etat et d’autre part la spécificité du projet qui ne pourra mis en
vigueur que selon une approche participative dont il faut impliquer ses parties prenantes et
essentiellement le citoyen, dans l’élaboration des objectifs et les moyens pour les atteindre.
Un projet intercommunal de gestion et de valorisation des déchets basé sur les études et
les expériences des communes peut permettre de résoudre le problème environnemental de
l’île de Djerba avec l’aide de la société civile pour promouvoir un tri sélectif sur les
communes. Il pourra être un projet type exemplaire d’un projet régional en premier lieu
pour aboutir à une expérience à généraliser dans tout le pays.
Guéchaï Foued