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Localisation du projet : HLM Patte d’Oie dans la Commune d’arrondissement de Grand Yoff
Partenaires du projet :
• Réseau PLUS
• Ville de Dakar/DAU
• Commune d’arrondissement de Grand Yoff
• APROSEN
• Eaux et Forêts
• CFPH
• Populations et associations riveraines
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1. Introduction
L’urbanisation à croissance rapide de Dakar pose plusieurs défis qui ont trait, entre autres, à des
problèmes d’assainissement, de déficit des services urbains, de la crise du transport, des risques urbains
de différentes nature comme les inondations, la pauvreté et les question sociales et sanitaires, la
perturbation des écosystèmes, etc. L’urbanisation de Dakar est caractérisée par une forte affluence du
monde rural et l’ampleur et la persistance de cet exode rural entraînent des modifications rapides de
l’environnement urbain, avec notamment la dégradation des écosystèmes à fonction naturelle, une
occupation désorganisée de l’espace.
L’une des conséquences est que l'espace réservé à l'arbre est presque inexistant du fait de la densité de
l'habitat. Le manque d'espaces verts à Dakar aggrave les problèmes de pollution et de santé en milieu
urbain. Pourtant la municipalité a aménagé beaucoup de jardins publics, qui souffrent depuis des
années d’un défaut d’entretien et la plupart sont utilisés comme dépotoirs d’ordures et abris de
marginaux.
Dakar est une ville aujourd’hui qui étouffe sous le béton et le seul poumon vert qui lui reste est le parc
forestier et zoologique de Hann et si l’on considère la région de Dakar, la forêt classée de Mbao
constitue le second poumon vert, mais menacé par les constructions, une partie ayant déjà été déclassée
pour accueillir la ZAC de Mbao.
Il s’avère dès lors nécessaire d’offrir à la Ville la possibilité de mettre en place un système qui puisse
lui permettre de s’approvisionner en espèces végétales pouvant servir à reverdir les allées de la ville et
les jardins publics en souffrance, par la création d’une pépinière municipale. Avec la mise en œuvre
d’un tel projet, des arbres de qualité et adaptés aux conditions climatiques seront aussi bien disponibles
pour la Ville de Dakar, la commune d’arrondissement accueillant la pépinière sur son territoire et les
populations riveraines.
2. Contexte et justification
Comme précédemment souligné, la ville de Dakar souffre du manque de verdure, source d’oxygène et
d’embellissement. La végétation ligneuse sous forme de rideaux ou bouquets, permet de réduire
l'impact des vents sur le transport et l'infiltration des sables et poussières. Outre leur rôle de régulateurs
thermiques et sonores, les arbres, face à l'augmentation des facteurs de pollution, contribuent à
débarrasser l'air des éléments polluants aéroportés, par l'écran physique qu'ils constituent.
Rappelons aussi que malgré les efforts de la Ville pour aménager des espaces verts au cours des années
passées, la plupart de ceux-ci sont aujourd’hui méconnaissables car transformés en dépotoirs d’ordures
et servant de repères à certains marginaux. Ces espaces se trouvant à l’intérieur des quartiers et proches
donc des maisons, il est très fréquent que les populations se plaignent de l’état de délabrement et de
l’insécurité les caractérisant.
Le site pressenti pour accueillir le projet est localisé dans la commune d’arrondissement de Grand Yoff.
C’est le jardin public des HLM Patte d’Oie non entretenu par la collectivité locale et les associations de
riverains souhaitent fortement le voir assaini et aménagé. Ainsi, se sont-elles rapprochées des services
de l’aménagement de la Ville de Dakar pour qu’ils les aident à redonner à leur jardin sa fonction de lieu
de détente, de loisirs et de récréation pour les populations du quartier. La mise en œuvre d’un tel projet
se justifie par une demande certaine des populations.
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Un autre élément de justification se retrouve dans la nécessité d’occuper les jeunes du quartier, en proie
à un chômage chronique. En effet, avec la mise en œuvre de ce projet, ces jeunes pourront bénéficier de
formation en techniques de pépinières et en horticulture. Ils pourront ensuite être accueillis sur le site
où ils bénéficieront d’espaces pour développer des pépinières et des cultures de légumes et de fleurs.
De telles activités pourront leur permettre d’avoir des revenus pour améliorer leurs conditions
d’existence et même celles de leurs familles. L’activité de floriculture permettra aussi d’agrémenter et
d’embellir le cadre de vie.
La création d’une pépinière municipale se justifie à plus d’un titre. Elle permettra non seulement à la
municipalité de disposer, à court terme, de plantes de qualité pour redynamiser et réaménager les
jardins publics et les artères de la Ville, mais contribuera aussi, à moyen et long termes, à l’atténuation
des effets de l'urbanisation et à l’amélioration de la qualité de vie en milieu urbain à travers, entre
autres :
3. Objectifs
L’objectif général visé par le projet est d’appuyer la Ville de Dakar dans sa mission environnementale
et sociale de gestion de la collectivité. Ainsi, le projet vise à contribuer au reverdissement de Dakar à
travers la production de plantes et à la lutte contre la pauvreté en permettant aux jeunes et aux groupes
défavorisés d’avoir une activité.
1. Mettre à disposition des plants adaptés au climat soudano-sahélien et non exigeants en eau pour
le reboisement des artères de Dakar et aider ainsi la Ville à aménager des espaces verts à
moindre coût
2. Aider la municipalité de Dakar à rendre la capitale plus attrayante en produisant des fleurs de
qualité pour les jardins publics et des arbres de grande taille pour les axes routiers
3. Utiliser de manière efficiente les jardins publics communaux jadis aménagés par les services
municipaux pour servir d’espaces verts et de loisirs aux populations
4. Contribuer à la lutte contre la pollution atmosphérique
5. Contribuer à reverdir le jardin public communal des HLM Patte d’Oie par le biais de la
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pépinière et le reboisement total du site
6. Contribuer à la résolution du problème d’insalubrité déplorée par les populations des Hlm Patte
d’Oie
7. Contribuer à lutter contre le chômage des jeunes du quartier par leur formation, leur implication
dans la gestion de la pépinière et en leur permettant de mener des activités génératrices de
revenus
8. Contribuer à la formation des populations, particulièrement les jeunes et les femmes aux
techniques de pépinières et de micro-jardinage.
4. Résultats attendus
5. Durée
Le projet s’étend sur une durée de 20 mois (décembre 2010 – juillet 2012). Mais l’accompagnement
technique se poursuivra encore après la fin du financement du Réseau PLUS, jusqu’en novembre 2012.
Les impacts sur l’environnement seront positifs parce que le projet permettra non seulement de reverdir
la ville et de l’embellir, mais d’assainir et de valoriser les jardins publics laissés à l’abandon et mal
utilisés.
Les impacts sur la Ville et la commune d’arrondissement sont également bénéfiques car la première
pourra disposer de plants pour le reboisement de Dakar et la seconde verra son espace public aménagé
et ses populations profiter d’un cadre de vie meilleur.
Un certain nombre de conditions est requis pour garantir la durabilité du projet. L’une d’entre elles a
trait à la mise à disposition d’un site sécurisé, c'est-à-dire appartenant à la Ville de Dakar et à
l’existence de ressources humaines pour assurer la mise en œuvre et le suivi du projet. Cette condition
est remplie.
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Il y a aussi la réceptivité et l’adhésion des populations ; la demande émane des habitants des HLM
Patte d’Oie qui ressentent la nécessité de réhabilitation de leur seul lieu possible de détente et de loisirs.
Le reste dépend surtout de la municipalité de Dakar et dans une moindre mesure de la Commune
d’arrondissement de Grand Yoff et de leurs capacités matérielles, financières et humaines à pérenniser
le projet.
En effet, un point extrêmement important qu’il faudra considérer réside dans le fait que ce projet de
pépinière doit absolument être porté par la Ville de Dakar. Aussi, devra-t-elle intégrer les frais de
fonctionnement et de gestion de la pépinière dans son budget de fonctionnement et affecter un
spécialiste à la gestion de la structure après le retrait du Réseau PLUS. Au besoin, la Ville embauchera
un ingénieur forestier pour la gestion du projet. C’est l’une des premières conditions garantissant la
durabilité du projet.
La durabilité dépend également de la volonté des populations riveraines à continuer à s’investir dans
les activités du projet visant à l’amélioration de leur cadre de vie.
Mais il faut aussi souligner la compétition entre la végétation, les différentes infrastructures sociales
(réseaux d'électricité, de téléphone et d'eau) et marchandes et l’habitat. L’urbanisation aveugle peut
constituer un frein à la pérennisation des acquis du projet. Il n’est pas rare de voir des espaces destinés
à recevoir de la verdure, être détournés de leur fonction première et accueillir des bâtiments.
A l’échelle de la Ville de Dakar, pour empêcher que les populations ne transforment les espaces publics
en dépotoirs d’ordures, les autorités municipales doivent mener une campagne de sensibilisation et
d’éducation très soutenue.
En ce qui concerne les espèces à cultiver, il est nécessaire de procéder à une sélection appropriée (cf.
annexe). A ce sujet, il est important, pour ne pas dire indispensable, d’opter pour des espèces adaptées
à notre climat, à nos sols et qui ne sont pas exigeantes en eau.
3. L’Institut Africain de Gestion Urbaine (IAGU): en tant qu’institution administrant les fonds du
projet, l’IAGU procèdera aux décaissements.
4. Le Réseau PLUS qui est le principal bailleur du projet et qui sera consulté pour certains
aspects techniques.
5. Les associations riveraines, en tant que bénéficiaires, qui vont jouer un rôle capital dans le
projet. Elles feront non seulement partie du comité de gestion, mais contribueront à la
surveillance du site à travers la mise en place de comités de vigilance constitués par les jeunes
du quartier.
10. Les Eaux et Forêts et le Parc forestier de Hann pourront fournir le projet en plants et plantules.
La DAU désignera un agent de suivi du projet qui rendra compte aussi bien à la chargée de projet
Réseau PLUS au sein de la DAU, qu’à la coordonnatrice du Réseau à l’IAGU.
Un comité de gestion comprenant la mairie de Grand Yoff, la Ville de Dakar, les deux agents de suivi
du projet (à la DAU et à la CA de Grand Yoff), les populations riveraines, les associations de jeunes et
de femmes sera mis en place. Les populations y joueront un rôle central.
8. Suivi-évaluation
Les résultats du projet seront mesurés à partir des indicateurs suivants :
Des rapports biannuels seront produits pour documenter les progrès du projet, les obstacles rencontrés
et les solutions apportées.
La documentation sera réalisée par la chargée de projet, l’agent de suivi au niveau de la DAU et l’agent
de suivi de la Commune d’Arrondissement de Grand Yoff. Cela devrait permettre de tirer les
enseignements et leçons du projet qui seront largement partagés lors d’un atelier à la fin du projet et à
une plus grande échelle, dans le cadre d’échanges internationaux.
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ANNEXE liste des espèces utilisées dans les plantations urbaines au Sahel
Source: Sène, E.-H. 1993. Forêts urbaines et périurbaines en Afrique sub-saharienne: Le Sahel. Unasylva, 44 (173):
45–51.