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Projet de pépinière municipale pour la ville de Dakar

Durée du projet : 20 mois : Décembre 2010 - Juillet 2012

Bénéficiaire principal : Ville de Dakar

Autres bénéficiaires du projet :


• Commune d’arrondissement de Grand Yoff
• Populations riveraines
• Jeunes

Localisation du projet : HLM Patte d’Oie dans la Commune d’arrondissement de Grand Yoff

Partenaires du projet :
• Réseau PLUS
• Ville de Dakar/DAU
• Commune d’arrondissement de Grand Yoff
• APROSEN
• Eaux et Forêts
• CFPH
• Populations et associations riveraines

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1. Introduction

L’urbanisation à croissance rapide de Dakar pose plusieurs défis qui ont trait, entre autres, à des
problèmes d’assainissement, de déficit des services urbains, de la crise du transport, des risques urbains
de différentes nature comme les inondations, la pauvreté et les question sociales et sanitaires, la
perturbation des écosystèmes, etc. L’urbanisation de Dakar est caractérisée par une forte affluence du
monde rural et l’ampleur et la persistance de cet exode rural entraînent des modifications rapides de
l’environnement urbain, avec notamment la dégradation des écosystèmes à fonction naturelle, une
occupation désorganisée de l’espace.
L’une des conséquences est que l'espace réservé à l'arbre est presque inexistant du fait de la densité de
l'habitat. Le manque d'espaces verts à Dakar aggrave les problèmes de pollution et de santé en milieu
urbain. Pourtant la municipalité a aménagé beaucoup de jardins publics, qui souffrent depuis des
années d’un défaut d’entretien et la plupart sont utilisés comme dépotoirs d’ordures et abris de
marginaux.

Dakar est une ville aujourd’hui qui étouffe sous le béton et le seul poumon vert qui lui reste est le parc
forestier et zoologique de Hann et si l’on considère la région de Dakar, la forêt classée de Mbao
constitue le second poumon vert, mais menacé par les constructions, une partie ayant déjà été déclassée
pour accueillir la ZAC de Mbao.

Il s’avère dès lors nécessaire d’offrir à la Ville la possibilité de mettre en place un système qui puisse
lui permettre de s’approvisionner en espèces végétales pouvant servir à reverdir les allées de la ville et
les jardins publics en souffrance, par la création d’une pépinière municipale. Avec la mise en œuvre
d’un tel projet, des arbres de qualité et adaptés aux conditions climatiques seront aussi bien disponibles
pour la Ville de Dakar, la commune d’arrondissement accueillant la pépinière sur son territoire et les
populations riveraines.

2. Contexte et justification

Comme précédemment souligné, la ville de Dakar souffre du manque de verdure, source d’oxygène et
d’embellissement. La végétation ligneuse sous forme de rideaux ou bouquets, permet de réduire
l'impact des vents sur le transport et l'infiltration des sables et poussières. Outre leur rôle de régulateurs
thermiques et sonores, les arbres, face à l'augmentation des facteurs de pollution, contribuent à
débarrasser l'air des éléments polluants aéroportés, par l'écran physique qu'ils constituent.

Rappelons aussi que malgré les efforts de la Ville pour aménager des espaces verts au cours des années
passées, la plupart de ceux-ci sont aujourd’hui méconnaissables car transformés en dépotoirs d’ordures
et servant de repères à certains marginaux. Ces espaces se trouvant à l’intérieur des quartiers et proches
donc des maisons, il est très fréquent que les populations se plaignent de l’état de délabrement et de
l’insécurité les caractérisant.

Le site pressenti pour accueillir le projet est localisé dans la commune d’arrondissement de Grand Yoff.
C’est le jardin public des HLM Patte d’Oie non entretenu par la collectivité locale et les associations de
riverains souhaitent fortement le voir assaini et aménagé. Ainsi, se sont-elles rapprochées des services
de l’aménagement de la Ville de Dakar pour qu’ils les aident à redonner à leur jardin sa fonction de lieu
de détente, de loisirs et de récréation pour les populations du quartier. La mise en œuvre d’un tel projet
se justifie par une demande certaine des populations.
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Un autre élément de justification se retrouve dans la nécessité d’occuper les jeunes du quartier, en proie
à un chômage chronique. En effet, avec la mise en œuvre de ce projet, ces jeunes pourront bénéficier de
formation en techniques de pépinières et en horticulture. Ils pourront ensuite être accueillis sur le site
où ils bénéficieront d’espaces pour développer des pépinières et des cultures de légumes et de fleurs.
De telles activités pourront leur permettre d’avoir des revenus pour améliorer leurs conditions
d’existence et même celles de leurs familles. L’activité de floriculture permettra aussi d’agrémenter et
d’embellir le cadre de vie.

Ce site constitue un bon emplacement où la pépinière municipale pourra se développer. Toutefois,


compte tenu de sa superficie assez grande (6 292 m²), le projet occupera une partie (2 024 m²) et
viendra ainsi s’intégrer dans un programme d’aménagement plus vaste s’étendant sur toute l’étendue
du jardin, financé par la Ville de Dakar. Ce programme d’aménagement comportera la réalisation de
bancs publics, d’une plantation d’arbres, d’un boulodrome souhaité par les populations et de mobiliers
urbains destinés aux enfants tels que toboggans, balançoires, tourniquets, carrousels, etc. pris en charge
par la Ville de Dakar et les populations riveraines.

La création d’une pépinière municipale se justifie à plus d’un titre. Elle permettra non seulement à la
municipalité de disposer, à court terme, de plantes de qualité pour redynamiser et réaménager les
jardins publics et les artères de la Ville, mais contribuera aussi, à moyen et long termes, à l’atténuation
des effets de l'urbanisation et à l’amélioration de la qualité de vie en milieu urbain à travers, entre
autres :

• La stabilisation du sol pour atténuer les poussières


• La prévention de l'érosion sur les pentes ou corniches instables
• La régulation thermique et sonore
• L’embellissement de la ville (esthétique)
• L’amélioration de la santé des populations urbaines.

3. Objectifs

L’objectif général visé par le projet est d’appuyer la Ville de Dakar dans sa mission environnementale
et sociale de gestion de la collectivité. Ainsi, le projet vise à contribuer au reverdissement de Dakar à
travers la production de plantes et à la lutte contre la pauvreté en permettant aux jeunes et aux groupes
défavorisés d’avoir une activité.

Les objectifs spécifiques se rattachant à l’objectif général sont :

1. Mettre à disposition des plants adaptés au climat soudano-sahélien et non exigeants en eau pour
le reboisement des artères de Dakar et aider ainsi la Ville à aménager des espaces verts à
moindre coût
2. Aider la municipalité de Dakar à rendre la capitale plus attrayante en produisant des fleurs de
qualité pour les jardins publics et des arbres de grande taille pour les axes routiers
3. Utiliser de manière efficiente les jardins publics communaux jadis aménagés par les services
municipaux pour servir d’espaces verts et de loisirs aux populations
4. Contribuer à la lutte contre la pollution atmosphérique
5. Contribuer à reverdir le jardin public communal des HLM Patte d’Oie par le biais de la

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pépinière et le reboisement total du site
6. Contribuer à la résolution du problème d’insalubrité déplorée par les populations des Hlm Patte
d’Oie
7. Contribuer à lutter contre le chômage des jeunes du quartier par leur formation, leur implication
dans la gestion de la pépinière et en leur permettant de mener des activités génératrices de
revenus
8. Contribuer à la formation des populations, particulièrement les jeunes et les femmes aux
techniques de pépinières et de micro-jardinage.

4. Résultats attendus

1. Une pépinière municipale mise en place et fonctionnelle


2. La culture de plants de cocotiers, dattiers, semences forestières (Cordia, Gmelina, flamboyant,
etc.) et boutures de ficus pendant la durée du projet
3. La mise en place d’un système de gestion de la pépinière impliquant les bailleurs du projet et les
bénéficiaires comprenant la Ville de Dakar et ses services techniques (notamment la DAU), les
services techniques et les élus de la Commune d’arrondissement de Grand Yoff et les
représentants des populations
4. Des femmes et des jeunes formés aux techniques de pépinières et de micro jardinage
5. La mise en place d’un système de commercialisation des plantes contribuant à la pérennité
financière de la pépinière.

5. Durée

Le projet s’étend sur une durée de 20 mois (décembre 2010 – juillet 2012). Mais l’accompagnement
technique se poursuivra encore après la fin du financement du Réseau PLUS, jusqu’en novembre 2012.

6. Impacts sur l’environnement et les populations et durabilité du projet

Les impacts sur l’environnement seront positifs parce que le projet permettra non seulement de reverdir
la ville et de l’embellir, mais d’assainir et de valoriser les jardins publics laissés à l’abandon et mal
utilisés.

Les impacts sur la Ville et la commune d’arrondissement sont également bénéfiques car la première
pourra disposer de plants pour le reboisement de Dakar et la seconde verra son espace public aménagé
et ses populations profiter d’un cadre de vie meilleur.

Les jeunes du quartier acquerront de nouvelles connaissances et capacités en techniques de pépinière et


en horticulture et pourront exercer des activités génératrices de revenus sur le site et améliorer ainsi
leur conditions d’existence.

Un certain nombre de conditions est requis pour garantir la durabilité du projet. L’une d’entre elles a
trait à la mise à disposition d’un site sécurisé, c'est-à-dire appartenant à la Ville de Dakar et à
l’existence de ressources humaines pour assurer la mise en œuvre et le suivi du projet. Cette condition
est remplie.

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Il y a aussi la réceptivité et l’adhésion des populations ; la demande émane des habitants des HLM
Patte d’Oie qui ressentent la nécessité de réhabilitation de leur seul lieu possible de détente et de loisirs.

Le reste dépend surtout de la municipalité de Dakar et dans une moindre mesure de la Commune
d’arrondissement de Grand Yoff et de leurs capacités matérielles, financières et humaines à pérenniser
le projet.
En effet, un point extrêmement important qu’il faudra considérer réside dans le fait que ce projet de
pépinière doit absolument être porté par la Ville de Dakar. Aussi, devra-t-elle intégrer les frais de
fonctionnement et de gestion de la pépinière dans son budget de fonctionnement et affecter un
spécialiste à la gestion de la structure après le retrait du Réseau PLUS. Au besoin, la Ville embauchera
un ingénieur forestier pour la gestion du projet. C’est l’une des premières conditions garantissant la
durabilité du projet.

La durabilité dépend également de la volonté des populations riveraines à continuer à s’investir dans
les activités du projet visant à l’amélioration de leur cadre de vie.

Mais il faut aussi souligner la compétition entre la végétation, les différentes infrastructures sociales
(réseaux d'électricité, de téléphone et d'eau) et marchandes et l’habitat. L’urbanisation aveugle peut
constituer un frein à la pérennisation des acquis du projet. Il n’est pas rare de voir des espaces destinés
à recevoir de la verdure, être détournés de leur fonction première et accueillir des bâtiments.

A l’échelle de la Ville de Dakar, pour empêcher que les populations ne transforment les espaces publics
en dépotoirs d’ordures, les autorités municipales doivent mener une campagne de sensibilisation et
d’éducation très soutenue.
En ce qui concerne les espèces à cultiver, il est nécessaire de procéder à une sélection appropriée (cf.
annexe). A ce sujet, il est important, pour ne pas dire indispensable, d’opter pour des espèces adaptées
à notre climat, à nos sols et qui ne sont pas exigeantes en eau.

7. Organisations participantes, coordination et administration du projet


La gestion du projet est assurée par la mairie et le Réseau PLUS représenté par l’IAGU qui administre
les fonds du projet.
Le suivi régulier du projet et la réalisation des activités de terrain sont assurés par un technicien
horticole de la DAU qui rend compte directement à la chargée de projet de la Ville de Dakar et à la
coordinatrice du Réseau à l’IAGU.
Les organisations et institutions participant au projet sont :

1. La Direction de l'Aménagement Urbain (DAU) de la Ville de Dakar: c’est la principale


bénéficiaire et étant donné que la gestion des espaces verts de la ville dépend de ce département
et qu’il dispose d’une expertise avérée dans le domaine de la réalisation de projets
d’aménagement d’espaces verts, la mise en œuvre et le suivi des activités sur le terrain seront de
son ressort.

2. La Commune d’arrondissement de Grand Yoff : le site du projet se situe sur ce territoire


communal. Elle va participer à travers ses services techniques pour jouer un rôle de conseiller et
de supervision technique. Elle va aussi servir de relai avec les populations. Elle désignera un
agent de suivi du projet au sein de son personnel technique, assurera le gardiennage et le
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nettoyage du site et contribuera également en matériels.

3. L’Institut Africain de Gestion Urbaine (IAGU): en tant qu’institution administrant les fonds du
projet, l’IAGU procèdera aux décaissements.

4. Le Réseau PLUS qui est le principal bailleur du projet et qui sera consulté pour certains
aspects techniques.

5. Les associations riveraines, en tant que bénéficiaires, qui vont jouer un rôle capital dans le
projet. Elles feront non seulement partie du comité de gestion, mais contribueront à la
surveillance du site à travers la mise en place de comités de vigilance constitués par les jeunes
du quartier.

6. Les associations de jeunes et de femmes, bénéficiaires également, feront partie du comité de


gestion et contribueront, auprès des manœuvres de la mairie de Grand Yoff au maintien du site
et à sa propreté.

7. L’APROSEN, à travers sa mission d’assurer la propreté sur le territoire, appuiera en matériels et


fournira des conseils techniques éclairés.

8. La CADAK en tant qu’institution fédératrice de la région de Dakar pourra aussi appuyer en


matériels et en conseils techniques.

9. Le Centre de Formation et de Promotion de l’Horticulture (CFPH) : en tant qu’institution de


formation, le CFPH sera surtout impliqué dans la formation des jeunes du quartier en
techniques de pépinières et en horticulture. Il jouera aussi un rôle important d’appui-conseil
dans le cadre du suivi et de l’entretien de la pépinière.

10. Les Eaux et Forêts et le Parc forestier de Hann pourront fournir le projet en plants et plantules.

La DAU désignera un agent de suivi du projet qui rendra compte aussi bien à la chargée de projet
Réseau PLUS au sein de la DAU, qu’à la coordonnatrice du Réseau à l’IAGU.

Un comité de gestion comprenant la mairie de Grand Yoff, la Ville de Dakar, les deux agents de suivi
du projet (à la DAU et à la CA de Grand Yoff), les populations riveraines, les associations de jeunes et
de femmes sera mis en place. Les populations y joueront un rôle central.

8. Suivi-évaluation
Les résultats du projet seront mesurés à partir des indicateurs suivants :

• Le nombre de plants produits


• Le nombre d’arbres plantés
• La surface linéaire des artères reboisées
• Le nombre d'espaces verts reboisés,
• La superficie totale que ces sites occupent à travers la ville,
• Le nombre de jeunes formés
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• Les revenus générés par la vente de plants ou fleurs

Le plan de suivi-évaluation devra répondre aux questions suivantes:

• Quel est le taux de survie des arbres cultivés?


• Est-ce que les arbres plantés ont survécu aux pressions urbaines?
• Quel est le taux de survie des arbres replantés en milieu urbain?
• Est-ce que les nouveaux espaces verts ont eu un impact au niveau culturel, social et
économique?
• Est-ce que les populations sont favorables au projet ? Les lieux sont-ils fréquentés par les
citoyens en général, les femmes, jeunes et groupes marginalisés en particulier

Des rapports biannuels seront produits pour documenter les progrès du projet, les obstacles rencontrés
et les solutions apportées.

La documentation sera réalisée par la chargée de projet, l’agent de suivi au niveau de la DAU et l’agent
de suivi de la Commune d’Arrondissement de Grand Yoff. Cela devrait permettre de tirer les
enseignements et leçons du projet qui seront largement partagés lors d’un atelier à la fin du projet et à
une plus grande échelle, dans le cadre d’échanges internationaux.

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ANNEXE liste des espèces utilisées dans les plantations urbaines au Sahel

Espèce Utilisation Espèce Utilisation


Acacia holocerisea Haies, alignements Gmelina arborea
Ornemental, ombrage
Acacia sp. Ornemental Grevillea robusta
Ornemental
Ornemental,
Araucaria sp. Ornemental Hura crepitans
alignement
Ornemental, ombrage,
Azadirachta indica Ombrage, alignement Khaya senegalensis
alignement
Bauhinia thonningii Ornemental Leucaena sp. Ornemental, haies
Lonchocarpus
Bauhinia sp. Haies vives, ornemental Ornemental, haies
sericeus
Bombax costatum Ornemental Melia azedarah Ornemental
Moringa Ornemental,
Cassia siamea Ombrage, alignement
pterigosperma alimentation
Casuarina
Ombrage, alignement Peltophorum sp. Ombrage
equisetifolia
Phitecellobium
Ceiba pentandra Ornemental Ombrage, haies vives
dulce
Prosopis
Cordia sp. Ornemental Ombrage, haies vives
chilensis/juliflor
Combretum
Ornemental Sapindus saponaria Ornemental, religieux
paniculatum
Ornemental, ombrage,
Crescentia cujete Ornemental Spondias purpurea
fruit, haies
Cycas sp. Ornemental Tamarix sp. Ornemental, ombrage
Tecoma Ornemental, ombrage,
Dalbergia sissoo Ornemental
pentaphylla alignement
Delonix regia Ornemental Tecoma stans Ornemental, jardins
Eucalyptus sspp. Ornemental, autres Terminalia catappa Ornemental, ombrage
Ficus thonningii Ornemental, ombrage Terminalia mantaly Ornemental
Thespesia
Gaiacum officinale Ornemental, haies Ornemental
populnea

Source: Sène, E.-H. 1993. Forêts urbaines et périurbaines en Afrique sub-saharienne: Le Sahel. Unasylva, 44 (173):
45–51.

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