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SOMMAIRE DU RAPPORT
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1. Préambule
2. Cadre du Rapport
10. Recommandations
Bibliographie
Annexes :
A. Actions au Maroc -
B. Actions en France -
C. Actions en Espagne -
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1 – Préambule
Texte à l’identité des Zones Humides : WWF
« L’opinion selon laquelle les Zones Humides ne sont autres que de la « place perdue » demeure
répandue. Ignorant les services rendus par ces milieux indispensables, l’Homme les condamne peu à
peu au profit de l’agriculture intensive, de l’industrie ou de l’urbanisation. Et pourtant... Tantôt décrites
comme les « reins du paysage », pour les fonctions qu’elles remplissent dans le cycle de l’eau, et tantôt,
comme des «réservoirs biologiques », en raison de la diversité des espèces qu’elles abritent, les Zones
Humides sont parmi les écosystèmes les plus productifs de la Terre.
À tous ceux et toutes celles qui se sont efforcés de faire connaître et reconnaître la valeur de ces lieux,
dévoilant l’importance de leur rôle dans la sphère socioéconomique et culturelle... à tous ceux,
bénévoles, donateurs, experts, élus et collaborateurs qui ont mis de leur temps, de leur argent, de leur
expertise au service des Zones Humides, nous disons aujourd’hui MERCI »
Isabelle AUTISSIER, Présidente du WWF-France.
Perspectives mondiales sur les Zones Humides : Le point de vue de la Convention RAMSAR
« Les Zones Humides sont essentielles à notre subsistance et à notre bien-être, et nous en sommes
tous tributaires.
Qu’il s’agisse de lacs, de rivières, de marécages, de marais, de tourbières, de mangroves ou de récifs
coralliens, les Zones Humides fournissent des moyens de subsistance essentiels et des services
écosystémiques fondamentaux. Source d’eau, elles servent également à la purifier ; elles nous
protègent des inondations, de la sécheresse et d'autres catastrophes naturelles, elles procurent des
aliments et des moyens d’existence à des millions de personnes, elles abritent une très grande diversité
biologique et elles stockent plus de carbone que tout autre écosystème terrestre. Pourtant, les décideurs
et autres responsables politiques en sous-estiment encore souvent la valeur. D’après les données
disponibles, 35% des Zones Humides auraient ainsi disparu depuis 1970, soit un déclin plus de trois
fois supérieur à celui des forêts. Ce n'est pas une bonne nouvelle. »
Martha Rojas URREGO, Secrétaire générale de la Convention RAMSAR.
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Rapport MAROC
2 – Cadre du Rapport
La genèse du Projet
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Contexte du Projet
Le Syndicat Mixte du Bassin de l’Or et la Commune de Moulay Bousselham au Maroc, sont
mutuellement engagés depuis 2000 dans un programme de Coopération Décentralisée. Les sites de la
Merja Zerga et de l’étang de l’Or sont tous deux des Zones Humides. Les problématiques spécifiques
et les enjeux de territoires trouvent un écho d'intérêt réciproque et d'enrichissement mutuel pour
partager des expériences, afin de contribuer à un développement économique et social durable.
Les plans d'actions développés depuis l'origine de ce partenariat concernent les domaines suivants :
- démarche de coopération entre les deux Sites RAMSAR,
- animations pédagogiques et échanges solaires (2001),
- échanges entre décideurs et socioprofessionnels, notamment de la pêche.
Les actions de coopération s'inscrivent dans des objectifs de cohérence, valorisation, résultats, visibilité
et réciprocité.
La Municipalité de Moulay Bousselham s’est engagée à apporter une réponse structurée et participative
aux enjeux de développement. Les relations instaurées avec plusieurs Ministères Marocains, au travers
de la coopération internationale avec le SYMBO (France) et dernièrement en créant l’Association
AMZDEE - « Merja Zerga pour le Développement de l’Environnement et l’Écotourisme » - témoignent
de la volonté politique de son Maire, M. Belassal CHAOUI.
L’objectif du présent projet visera à développer une vision du bassin versant et pour cela à mobiliser les
acteurs, condition essentielle au succès de la gestion intégrée.
À cet effet sera élaboré un document stratégique de grande importance pour le développement de ce
territoire : « le Plan de Gestion ». Il présentera entre autres les problèmes d’ordre hydrique et
environnemental du bassin versant ainsi que les solutions envisagées, notamment en matière de
protection, de restauration et de mise en valeur de l’eau et des écosystèmes associés, afin d’atteindre
les objectifs fixés de manière concertée par l’ensemble des acteurs.
Des orientations déterminées découleront la finalité du plan d’action, dont tout particulièrement les
projets et les activités qui permettront d’atteindre les objectifs fixés préalablement.
La « Feuille de Route » menée en partenariat, comprend :
1. Commune de Moulay Bousselham :
❑ Initiateur du lancement de la démarche du Plan de Gestion, en relation avec le Gouverneur,
❑ Proposition de Gouvernance : Comité de Pilotage.
2. Association AMZDEE :
❑ Action pédagogie environnent et écotourisme,
❑ Initiation du Musée écologique,
❑ Participation au lancement du Plan de Gestion de la lagune et son suivi.
3. Plan de Gestion:
❑ Consistance : Etat des lieux, diagnostic, enjeux et orientations, objectifs et indicateurs
(tendances, suivis, résultats, évaluation), et plan d’action.
❑ Méthode : Partenariats avec le Gouverneur de Kénitra, la Direction Régionale Eaux et Forêts.
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- VISITE du Syndicat du Bassin de l’Or (SYMBO) :
a) Délégation Marocaine du 23 au 27 octobre 2017
Cette rencontre avait trois objectifs :
- Mieux connaître le mode de fonctionnement du SYMBO : organisation – plan d’actions,
- Rencontrer les partenaires du SYMBO,
- Rencontrer les élus du Conseil Départemental, en charge des politiques publiques : social, routes,
aménagement, tourisme, eau, environnement, Développement Durable …
Co nt ex te d e l a v e n ue d es r epr és en t an ts m ar oc a i ns :
La Commune de Moulay Bousselham (Maroc) et le Syndicat Mixte du Bassin de l’Or (SYMBO) sont
mutuellement engagés depuis 2000 dans un programme de Coopération Décentralisée. Les sites de la
Merja Zerga et de l’étang de l’Or sont tous deux des Zones Humides et des sites RAMSAR, bénéficiant
d’une reconnaissance internationale.
En 2015, le SYMBO avec l’aide technique du Département et d’AgroParisTech avait initié une approche
de projet de préfiguration d’un plan de gestion concertée du bassin versant de cette lagune et de fait,
activé sa coopération décentralisée avec Moulay Bousselham (Maroc).
Il a été envisagé de valoriser les projets Étang de l’Or et Merja Zerga et leurs parties prenantes, dans
le cadre d’un programme international (« ALZYMA » en cours d’évolution) de mise en Réseau de cinq
Zones Humides RAMSAR (Maroc, Tunisie, Espagne, Irak et France). Différentes mesures ont été
conçues, dans le cadre de la Convention RAMSAR, pour lutter contre les menaces qui pèsent sur les
caractéristiques écologiques des Sites RAMSAR. Toutefois, les dimensions de Co-Développement
notamment vis-à-vis du Tourisme dans ces zones sensibles, ne sont pas très reconnues.
L'objectif de ce Réseau sera de constituer une « Task Force », pour partager de l'information, du retour
d'expériences et de définir un projet / des projets communs ou partagés, susceptibles de mobiliser des
fonds internationaux.
Sujets examinés et rencontres effectuées :
• La Gestion Globale de l’Eau au niveau du Bassin du Lez (SYBLE)
• IRSTEA Montpellier
• AgroParisTech Montpellier
• L’Agence de l’Eau Rhône Méditerranée Corse
• Le site « Libellule » à St Just
• Le Centre d’Expérimentation Horticole à Marsillargues
• Le Centre de la Scamandre à Vauvert
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Rapport MAROC 3 – Les Zones Humides,
dans le Monde et au
Maroc
Un Patrimoine précieux et indispensable
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ASSOCIATION « LA GOUTTE D’Ô »
31 - Les Zones Humides dans le Monde et au Maroc
La Convention de RAMSAR, première Convention intergouvernementale relative à un écosystème
naturel, définit les Zones Humides comme étant « des étendues de marais, de fagnes, de tourbières ou
d’eaux naturelles ou artificielles, permanentes ou temporaires, où l’eau est stagnante ou courante,
douce, saumâtre ou salée, y compris des étendues d’eau marine dont la profondeur à marée basse
n’excède pas six mètres »
Au Maroc, la stratégie nationale des Zones Humides 2015 - 2024 élaborée par le Haut-Commissariat
aux Eaux et Forêts et à la Lutte Contre la Désertification (HCEFLCD) point focal de la Convention, définit
une Zone Humide comme « unité d’espace couverte d’eau ou humectée en permanence ou par
intermittence, de façon à constituer un système vivant, caractérisé par un réseau trophique établi et
maintenu surtout par les composantes et les facteurs internes à cet espace ».
Ces écosystèmes naturels, étroitement liés à la présence de l’eau, peuvent être d’origine naturelle
(cours d’eau, sources, marécages, estuaires, lacs de montagnes etc. ) ou créés par l’Homme (lacs de
barrage, étang etc.).
Au niveau mondial, Les Zones Humides occupent la deuxième place, après les forêts équatoriales, en
matière de richesse en biodiversité Elles jouent des rôles socio-écologiques multiples selon leurs
natures et leurs situations :
❖ Stockage des eaux pluviales excédentaires et protection contre les inondations des villes et des
infrastructures et contribuent à l’alimentation graduelle des nappes souterraines en eau,
❖ Assurent le développement agricole par l’irrigation,
❖ Assurent l’approvisionnement des marchés locaux en poisson,
❖ Sites privilégiés pour:
• La Recherche, l’Éducation et la Sensibilisation,
• La récréation, la détente et le tourisme écologique, combien utiles pour la population
marocaine qui sera d’ici 2030 à 70% urbaine.
❖ Protection du littoral et de la cote,
❖ Indispensable pour l’hivernage, la nidification et le repos des oiseaux migrateurs.
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Au Maroc, selon les spécialistes, plus de 50% des superficies des Zones Humides ont disparu depuis
le début du XX siècle. Notons cependant que la disparation constitue le stade ultime de dégradation.
La plupart des Zones Humides répertoriées, y compris les sites RAMSAR ou celles reconnues comme
sites d’intérêt biologique et écologique (SIBE) sont soumises à une forte exploitation des ressources
naturelles. Certaines zones sont dans des stades de dégradation assez avancés. En plus des conditions
climatiques, les actions de l’homme restent prédominantes et accélèrent le rythme de dégradation de
ces zones.
Parmi les causes, citons en particulier :
✓ Le surpâturage;
✓ La surexploitation des ressources naturelles: plantes, poissons, faune terrestre et aquatique;
✓ Pompage excessif de l’eau pour les besoins agricoles; la pollution par le rejet de déchets solides
et liquides;
✓ Les extensions urbaines et le développement des complexes touristiques;
✓ Les infrasrtructures routières et ferroviaires;
✓ Le drainage et la conversion en terres agricoles;
✓ La sur-fréquentation et les usages pour des fins de récréation.
Stratégie (Vision) :
Malgré l’existence d’une stratégie - plan d’action des Zones Humides, pour la période 2015 – 2024, et
les efforts déployés en matière de préparation des plans de gestion des Zones Humides, la mise en
œuvre d’actions concrètes est insuffisante et/ou ne retient pas l’adhésion de l’ensemble des
intervenants dans ces zones.
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La majorité des Zones Humides ne sont pas délimitées officiellement, à l’exception de celles situées
dans le domaine forestier. En effet, la Loi 22-07 relative aux aires protégées promulguée par le dahir 1-
10-123 du 16 juillet 2010, qui prévoit, entre autres la délimitation et le classement des Zones Humides,
reconnues comme SIBEs parmi les catégories d’aires protégées, est toujours en instance d’application,
faute de Décrets adaptés.
Gestion :
❖ La gestion des Zones Humides relève du Département des Eaux et Forêts, point focal de
la Convention de RAMSAR. Ce Département préside un Comité national qui regroupe tous
les Départements ministériels concernés par les Zones Humides (équipement, affaires
étrangères, pêche, agriculture, recherche …) ainsi que deux représentants de la société
civile et les correspondants CESP. Ce Comité n’assure pas son rôle convenablement par
manque d’engagement de certains membres et par manque de coordination entre ses
membres;
❖ Au niveau local (d’une Zone Humide),la Convention RAMSAR recommande la constitution
d’un Comité local. Jusqu’à présent, ces Comités n’ont pas été créés;
❖ La gestion déléguée de ces zones par des organes non étatiques, prévue par la loi relative
aux aires protégées, n’est pas encore appliquée.
Gouvernance :
Les Zones Humides souffrent d’un système de gouvernance non adapté, pour les raisons suivantes :
❖ L’accès à l’information et les données sur les Zones Humides est très limité;
❖ Absence d’un système de suivi des indicateurs et d’évaluation de l’état des Zones Humides. Le
suivi de l’avifaune par certains experts se fait régulièrement, mais les données ne sont pas
diffusées;
❖ Manque d’études et de données sur l’évaluation économique des services des Zones Humides.
Ces données sont nécessaires pour convaincre les décideurs de l’importance économique de
ces zones;
❖ Absence d’évaluation indépendante du système de gouvernance dans la perspective de son
amélioration et de la fixation des responsabilités;
❖ Absence d’engagement et de contribution matérielle des collectivités locales au processus de
préservation et d’intermédiation avec la population pour une exploitation durable;
❖ Absence d’intégration de la protection des Zones Humides dans les programmes de
développement régionaux (PDR) et les plans d’actions communaux PAC;
❖ Limitation des conventions de partenariats à quelques Zones Humides.
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323 - Les perspectives
Priorités pour sauver les Zones Humides marocaines
Mise en œuvre d’un programme de CESP capable de garantir une appropriation par les
citoyens et l’implication des acteurs non étatiques dans la préservation des Zones Humides
❑ Donner un nouvel élan au programme CESP, en désignant de nouveaux correspondants, et
l’élaboration participative d’un programme CESP, en le dotant des moyens humains et
financiers pour sa mise en œuvre en impliquant la société civile, avec une évaluation régulière
de ses résultats;
❑ Équipement des Zones Humides en Centres d’accueil et d’information du public ;
❑ Nécessité de contribution au financement des activités d’éducation sur les Zones Humides par
les Collectivités locales, les Départements ministériels et les grandes entreprises des regions;
❑ Mobiliser les médias nationaux et régionaux pour promouvoir et valoriser les Zones Humides et
contribuer à leurs préservations.
Faire participer les acteurs non étatiques à l’actualisation et la validation de la stratégie pour
une réelle adhésion
❑ Organiser un Atelier national avec tous les intervenants dans les Zones Humides pour
l’amendement de la stratégie des Zones Humides qui n’a pas été suffisamment concertée ;
❑ Activer la promulgation des Décrets d’application de la Loi sur les aires protégées.
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Rapport MAROC
4 – La lagune de la
Merja Zerga
Un Site exceptionnel d’envergure
internationale
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Il s’agit d’une cuvette tectonique, ceinturée de collines peu élevées, isolée de l'océan Atlantique par un
cordon dunaire de sables blancs et gris surmontant une assise de grès soltaniens.
Elle a une forme elliptique de 9 km de long, de 5 km de large, de profondeur moyenne (1,5 m dans
les chenaux et 0,5 m dans la lagune).
Elle s’étend sur une superficie d'environ 45 km², dont 30 % d'eau libre en moyenne suivant le marnage.
C’est le milieu lagunaire le plus septentrional de la côte Atlantique marocaine; il est constitué de deux
Zones Humides de superficie et d’importance inégales: la Merja Kahla de 3km2 (qui veut dire la lagune
noire, qui incombe à la couleur noire de la vase visible à cause de sa faible profondeur) et la Merja
Zerga de 27km2 (qui veut dire lagune bleue, car sa profondeur est plus importante).
La Merja Zerga est la plus importante aire protégée du littoral atlantique marocain classée "Réserve
biologique permanente» par Arrêté ministériel n° 223-78 du 26 rebia I 1398 le 6 mars 1978 et site
RAMSAR le 20 juin 1980.
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L’intérêt du site pour les oiseaux incombe principalement à la diversité d’habitats naturels et sa
sédimentologie qu’il recèle, à la superficie de la lagune (7.300 ha), 9 km du nord vers le sud et 5 km de
l'est à l'ouest et à l’abondance et la variabilité des ressources trophiques du milieu.
C’est une Zone Humide à biodiversité élevée, constituée d’un remarquable peuplements floristique et
faunistique de valeur internationale (Azdad M.1998).
Les potentialités floristiques sont essentiellement des phragmites (Scirpus lacustris, Irus pseudacorus),
de la végétation halophile (Salicornia arabica, Salicornia perennis, Juncus acutus, Juncus subulatus,
Scirpus maritimus, Cladium mariscus) et de la végétation submergée (Zostera noltii, Ruppia cirrhosa,
Ulva sp, Enteromopha sp (Benhoussa A.et al.2006).
Ces prairies fournissent des ressources fourragères. En outre, les habitants y coupent
traditionnellement les joncs (Juncus acutus, Juncus subulatus) afin de confectionner des nattes, réaliser
des toitures et même alimenter le feu.
Concernant la faune, la lagune de Boucelham abrite une faune diversifiée de grand intérêt local, national
et international. Elle est en outre, une zone d’hivernage et relais de migration entre le continent européen
et africain pour de nombreuses espèces d’oiseaux d’eau migrateurs d’origine paléarctique occidental.
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La Merja Zerga héberge aussi un nombre important de reptiles et mammifères dont seize espèces
amphibiens et reptiles à l’intérieur du périmètre de la réserve parmi lesquels quatre endémiques
marocains : Pelobates Varaldii, Acanthodactylus Lineomaculatus, Calcides Mionecton,
Ch.pseudostriatus,Cistude d’Europe (en voie de disparition sur le littoral Marocain).
La lagune constitue un site d’intérêt socio-économique dont la pêche constitue la principale
composante économique de la Merja, plus de 15% des ménages avoisinants la pratiquent, soit plus de
400 pêcheurs (MADRPM 2010). Plusieurs espèces sont exploitées d’une manière commerciale,
représentées essentiellement par : 10 espèces d’anguilles, cinq espèces de muges (5 espèces), 2
espèces de loup, une espèce de Sar, une espèce de Sole, une espèce de mollusque bivalve, une
espèce de palourde (MADRPM 2010).
Le classement du site par le Ministère de Tourisme comme « station balnéaire d’intérêt moyen ", l’a
rendu comme l’une des directions les plus favorables pour des milliers d'estivants et de touristes
étrangers, pour y effectuer des observations ornithologiques (MADRPM 2010).
Les potentialités écologiques ont fait de la lagune un site d’échange entre nations des rives sud et nord
de la Méditerranée.
Ainsi, elle fait l’objet d’un jumelage avec l’étang de l’Or, site RAMSAR situé au sud-est de la France à
une douzaine de kilomètres de Montpellier.
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411 - Communes périphériques
La zone rurale de la Merja Zerga fait partie de 2 communes, dans la Province de Kénitra : la Commune
de Moulay Bousselham (27.000 hab. en 2014 – hors période touristique) et la Commune Bhara Oulad
Aiyad (32.000 hab. en 2014).
Nombre moyen
Taux d’accroissement
Commune Population Ménages de personne par
moyen annuel %
territoriale ménage
2004 2014 2004 2014 2004 2014 1994-2004 2004-2014
Moulay
Bousselham 21 462 26 608 3 415 5 026 6 5 2,9 2,2
Bahhara Oulad
Ayad 27 488 31 860 3 722 5 297 7 6 2,2 1,5
Total
48 950 58 468 7 137 10 323 7 6 2,5 2
412 - Activités
Économie :
L’agriculture est le secteur économique le plus important avec 90% des ménages participant.
L'agriculture intensive moderne se développe dans toute la région ; plus de 30 000 ouvriers dans les
champs de fraises avec 20 000 hectares de fraises . Un recensement partiel du bétail à Merja Zerga (3
000 personnes) a souligné le potentiel de la pastorale activité à développer dans la région à l'avenir.
Couper des roseaux pour faire la fabrication de tapis et de toits de chaume est une pratique courante
dans la région. La Pêche est également l’une des principales activités économiques de la région,
pratiquée par 15% des ménages, surtout la pêche traditionnelle ; le nombre des pêcheurs est à peu
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près de 600 pêcheurs. Le tourisme est une activité qui génère des revenus importants pour la population
locale surtout le tourisme balnéaire ou tourisme estival et l’écotourisme, plus de 150 000 estivants en
été .
Autres activités :
À marée basse, seuls restent inondés à l'intérieur de la lagune des canaux tortueux et ramifiés où la
pêche est pratiquée au filet ou à la senne surtout l'hiver, par quelques dizaines de pêcheurs. Les rives
de ces canaux sont en outre un très riche terrain de récolte de palourdes, qu'au moins 200 femmes
(estimation) exploitent intensément. L'embouchure de la lagune est un point de débarcation et vente
pour les pécheurs, qui pêchent en mer (30 barques environ).
La vente du poisson est effectuée sur place à des commerçants propriétaires de camions qui ensuite
vendent à des sociétés d'export. Sur le point de vente on remarque loups, daurades, soles, turbots,
raies, mulets, liches, rougets, rouges, requins renards, sargues, pagres, sèches, crevettes, araignées
de mer. La quantité moyenne de poisson pêchée journellement pendant la bonne saison se situe autour
d'une tonne tant à l'intérieur qu'à l'extérieur de la lagune.
La pêche est donc une activité très importante à Moulay Bousselham. Ce qui s'est passé récemment
est assez significatif: quand l'embouchure s'est ensablée, les pêcheurs de la lagune, qui sont organisés
de façon purement individuelle, se sont mis d'accord pour réouvrir le contact entre lagune et mer en
creusant un canal. Les résultats des essais de pêche effectués de l'embouchure vers l'intérieur de la
lagune à marée basse a produit les mêmes qualités que ceux effectués à l'embouchure des oueds
précédents, mais ont été quantitativement plus consistants. Le ralentissement du courant de marée due
à la vaste superficie où s'étend le bassin crée en effet un milieu plus favorable au maintien des alevins
entrés par transport passif. Un exemplaire de daurade femelle d'environ 600 gr, capturé en mer,
présentait des gonades en état de régression avancée, signe que la saison reproductive était déjà
arrivée (même si un échantillon ne peut être significatif).
l'agriculture et l’elevage
6% 4%
la pêche
le travail salarié 5%
85%
Quant aux femmes, en plus des travaux ménagers habituels de la maison, elles exercent d'autres
activités génératrices de revenus, en lien avec la Merja Zerga, comme le tissage des nattes et le
ramassage des palourdes, ou un travail agricole hors exploitation (surtout dans les exploitations
agricoles à vocation d’exportation et de conditionnement des produits agricoles), d’autres femmes
commencent aussi à développer d’autres activités artisanales.
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42 - Stratégie de protection et d’aménagement
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Des études ont montré la présence en teneurs élevées de pesticides dans la Merja Zerga qui seraient
présents également dans les Zones Humides du Bas Loukkos, compte tenu de leur utilisation massive
autour de celles-ci (Fathi 1995). D’autres ont même recensés 16 types de molécules d’insecticides
organochlorés dans les eaux et les sédiments de la lagune de Moulay Boucelhem (Mehdaoui et al.
2000).
D’autres études réalisées au niveaux des ressources en eaux et sols du périmètre du Gharb, faites par
l’ORMVAG (2007), ont prouvé l’aggravation de la situation suite à une contamination ponctuelle par les
résidus de pesticide.
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Menaces et Contraintes anthropiques
Agriculture :
- Extension des périmètres d’irrigation ; Surexploitation des ressources en eau, creusement incontrôlé des puits ; Pompage
excessif de l’eau, utilisation des produits phytosanitaires, fertilisants, insecticides et pesticides.
- Mutation du système agraire où dominaient les cultures céréalières non irriguées (blé, orge, sorgho...), vers une dominance
des cultures commerciales (haricots verts, arachide, fraises…)
- Prolifération des cultures sous serres
- Fragmentation des habitats par le foisonnement des parcelles et des serres
Surpâturage
Pêche :
- Surexploitation, liée à un nombre croissant des pêcheurs et à l’utilisation des engins de pêche non réglementaires
Chasse :
- Braconnage
- Ramassage des œufs par les enfants
Organisation des usagers :
- Très faible d’organisation des usagers pour les exploitations des ressources de la Merja, à l’exception de rares coopératives
Fréquentation touristique :
- Fréquentation incontrôlée des dunes par les estivants
- Accueil des investissements touristiques
- Navigation des barques
Drainage par le canal du Nador
Extension urbaine :
- Absence d’un réseau d’assainissement (recours aux fosses septiques)
- Des statuts fonciers contraignants (domaine forestier, terres collectives, réserve naturelle)
- Existence de deux secteurs d’habitat non réglementaire de Ryah et Zaouia à restructurer et à intégrer au tissu urbain
organisé
- Problème d’accessibilité et de desserte : le Centre de Moulay Bouselham a un seul accès constitué par la R.R. 406
Coupe de joncs :
- Les douars qui continuent toujours à exploiter le jonc sont surtout Oulad Mçbah Lekbar, Gnafda, Mghiten, Maarfa, Ahmiri, et
Lkaid
- Cette activité est pratiquée durant toute l'année. Le stock de la matière première utilisée en hiver est constitué pendant l'été
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Ainsi, la gestion de l’espace « Merja » apparaît comme un enjeu commun et conflictuel entre les
différentes activités. Les risques de dégradation et de pollution des ressources sont omniprésents et
constituent une menace réelle pour l’équilibre écologique et le fonctionnement hydrologique de l’espace
lagunaire de la Merja Zerga. En effet, la pollution hydrique sous toutes ses formes, notamment celle
engendrée par les activités agricoles (contamination des eaux par des pesticides et des engrais), reste
la plus critique et ses répercussions sont plus lourdes sur l’état sanitaire de la lagune de la Merja Zerga
en général et sur l’avifaune en particulier.
Aussi, faut-il préciser que le site connaît réellement des perturbations avec une dégradation de ses
paysages par l’extension des douars d’une façon anarchique, multiplication des décharges non
contrôlées et la prolifération des serres. Ceci s’observe au niveau des douars Rwissiya, Oulad Meçbah
kbar, Mghitene Zwawka et Gnafda. Ce sont les parties Ouest, Sud-ouest, Sud et Sud-est de la lagune
à potentiel agricole plus important. Mais, dans la partie Nord de la lagune, plus proche du centre de
Moulay Bouselham, la pression urbanistique est celle la plus marquée.
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422-2 - Le Cadre retenu : Stratégie nationale 2015 – 2024 pour les Zones Humides au Maroc
Cette Stratégie a pour objet d’instaurer des mécanismes et des processus susceptibles d’assurer une
utilisation durable des Zones Humides du Maroc, dans le sens où ils garantissent à la fois la
conservation de leurs valeurs patrimoniales (notamment écologiques) et de leurs services
écosystémiques. Ceci repose sur l’identification et la justification des enjeux majeurs qui marquent les
utilisations passées et actuelles des Zones Humides et dont les effets négatifs justifient le besoin de
ces mécanismes.
La Stratégie a été déclinée en plan d’action, dont la faisabilité est appréciée avant tout en fonction de
la prédisposition (ou conviction) des acteurs à mettre en œuvre les actions qui relèvent de leurs
missions, mais aussi de la masse des moyens qu’ils doivent mobiliser ou des contraintes que ces
actions sont supposées engendrer à leur égard.
Cette stratégie comporte cinq grands axes (ou objectifs globaux), développés en 17 objectifs
stratégiques (spécifiques), formulés pour l’ensemble des axes à partir de l’analyse des besoins en
matière de conservation des Zones Humides.
Ces axes et objectifs stratégiques sont développés sur la base d’une lecture objective des enjeux tels
qu’ils sont résumés ci-dessus ; laquelle lecture a été accompagnée par une large concertation ayant
pour principal objet de tester la faisabilité et le réalisme de chaque objectif et des approches qu’il est
possible d’adopter pour l’atteindre. La plupart des objectifs sont formulés de manière à pouvoir les
traduire en ‘‘résultats attendus’’, pour la réalisation desquels il est facile de concevoir des
activités/actions concrètes.
Ils sont déclinés comme suit :
42-3 – Objectifs d’Aménagement
L’objectif principal du Plan proposé est la mise en place d’une approche et d’une vision intégrée
pour une meilleure gouvernance de la Zone Humide de Merja Zerga. C’est l’esprit de la stratégie
Nationale des aires protégées.
Ainsi, le présent Plan d’Aménagement et de Gestion intégré de la Merja Zerga « PAG » se fixe
les objectifs suivants :
o Objectifs globaux :
❑ Assurer la protection et la conservation des ressources de la Zone Humide Merja Zerga à
travers une gestion durable et rationnelle du site ;
❑ Contribuer à l’amélioration des valeurs paysagères et écologiques par voie de reconstitution et
réhabilitation des habitats dégradés ;
❑ Améliorer les conditions socio-économiques des populations locales et leur intégration aussi
bien dans le processus de préservation et d’exploitation rationnelle des ressources naturelle
que la gestion participative du site ;
❑ Sensibiliser, éduquer et informer le grand public sur l’importance des Zones Humides, tout
encourageant la recherche scientifique et le suivi écologique ;
❑ Contribuer au renforcement des équipements, des infrastructures et des structures de gestion
et de surveillance.
o Objectifs spécifiques :
❖ Mise en place d’une structure de gestion et de moyens matériels appropriés, pour la gestion de
la Zone Humide de la Merja Zerga ;
❖ Conception d’une identité territoriale de la Zone Humide de la Merja Zerga ;
❖ Mise en place d’une réglementation de l’accès à la Zone Humide de la Merja Zerga ;
❖ Contrôle et surveillance de la Zone Humide de la Merja Zerga ;
❖ Dotation du site d’un ensemble d’équipements et d’infrastructures nécessaires pour
l’amélioration des conditions d’accueil des populations et le renforcement de la surveillance et
ceci dans le cours terme ;
24
❖ Classement de la Zone Humide en aire protégée par l’administration et veiller à sa gestion d’une
manière effective et opérationnelle au bout de 5 ans ;
❖ Amélioration de la perception de l’aire protégée par les acteurs locaux et notamment les
populations des communes rurales concernées ;
❖ Réduction de la pression anthropozoogène exercée sur le site, au bout de 5 ans, en particulier,
le pâturage, la coupe de la jonçai, le braconnage et le pillage des nids des oiseaux… ;
❖ Conservation et protection des ressources naturelles que recèle la Zone Humide de la Merja
Zerga, et s’inscrire dans un cadre de gestion durable de sa biodiversité ; par voie de
reconstitution des habitats dégradés, protection des zones sensibles (nurseries) et
réglementation des activités au sein du site ;
❖ Protection et mise en valeur les territoires naturels et incitation à inverser la dynamique de
l'écosystème pour une tendance progressive ;
❖ Obtention d’un consensus sur le développement intégré des infrastructures rurales, notamment
par rapport à la préservation des paysages, à l’utilisation raisonnée des ressources naturelles,
en fourrages et en eau ;
25
• Deuxième phase (années 6 à 10)
Étape 4 : Engager l’action de protection intégrale des espèces clés (p.ex. l’avifaune migratrice)
Acquisition des données scientifiques de base ;
Lancement des campagnes de promotion pour la protection des espèces ;
Aménagement du dispositif de surveillance et suivi.
Étape 5 : Effectuer la protection et la réhabilitation des zones dégradées d’intérêt prioritaire
Programmation des études utiles (scientifiques et socio-économiques);
Aménagement des habitats (régénération, restauration).
26
Objectif 4 : La réduction des écarts sociaux.
Elle est sous-jacente à tous les autres objectifs et, notamment, à la mise à niveau du territoire et à la
diversification de la base économique, qui visent à éradiquer l’analphabétisme et les poches d’exclusion
et de pauvreté.
Objectif 5 : Promotion socio-économique de la zone.
Le développement et la promotion socio-économique de la zone revêtent également un caractère
prioritaire et stratégique, qui milite en faveur de son désenclavement et de l’amélioration du niveau de
vie des populations.
Cet objectif intègre les volets social, infrastructurel, économique et de gouvernance. Pour que ce
développement soit durable, il est impératif que la composante environnementale soit considérée dans
toute sa dimension.
Objectif 6 : Conservation et valorisation de l’environnement.
Il est facile de noter que l’objectif « Conservation et valorisation de l’environnement“ affiche un bon score
en termes d’objectifs convergents. En effet, il concerne des secteurs aussi variés que la préservation
de la biodiversité lagunaire et terrestre, la qualité des eaux avec ce que cela suppose comme possibilité
de promotion d’un tourisme de qualité, la santé publique, la gestion de l’eau, etc. Ces objectifs sectoriels
ne peuvent être atteints que dans le cadre d’un projet de territoire et d’une bonne gouvernance.
Objectif 7 : Préservation et gestion intégrée des ressources hydriques et la lutte contre la
dégradation des parcours.
Le caractère transversal de ces deux objectifs thématiques, qui se positionnent au même rang, illustre
bien la convergence vers une amélioration des conditions sociales, écologiques et économiques de la
zone. La sensibilisation et la formation, ainsi que la concertation et l’implication de tous les acteurs
locaux constituent une condition sine qanun à une bonne gestion de ces ressources naturelles.
Objectif 8 : Valorisation du patrimoine identitaire, social et culturel.
Le patrimoine identitaire, social et culturel constitue l’une des spécificités marquantes de la zone et offre
de ce fait des opportunités considérables en matière de tourisme de dépaysement. Cet objectif, qui vise
à valoriser ce patrimoine, est incontestablement en phase avec les objectifs territoriaux qui, eux, ont
pour but de contribuer à la construction d’une identité et d’une solidarité locale, ainsi qu’à l’ancrage
territorial des populations.
Objectif 9 : Lutte contre la dégradation de la biodiversité des Zones Humides.
Il est indéniable que la sensibilisation, le renforcement des capacités des pêcheurs en matière de
concertation pour la gestion des conflits, ainsi que la mise à niveau de la pêche artisanale, militent en
faveur de la préservation de la biodiversité terrestre et lagunaire. Par ailleurs, la présence du site
Ramsar témoigne de l’intérêt de préserver les ressources biologiques de ces écosystèmes.
En conclusion, il ressort de cette analyse croisée que les objectifs qui génèrent le plus d’effets
multiplicateurs et de synergies sont : la lutte et la prévention des risques, d’une part, et la bonne
Gouvernance, d’autre part.
Une bonne Gouvernance, basée sur une coordination des actions sectorielles, une concertation
sur les décisions à prendre et une vision partagée des projets territoriaux, ressort logiquement
comme l’objectif-clé indispensable d’un processus GIZH (Gestion Intégrée de la Zone Humide)
prometteur et garant de la durabilité des actions entreprises dans cette zone de la Merja Zerga
et des Zones Humides d’une manière générale.
27
Aménagements proposés au niveau du site de la MERJA ZERGA
Source : HCEFLCD - 2019 -
28
Rapport MAROC 5 – Gestion des bassins
hydrographiques
L’intégration de la conservation
et de l’utilisation rationnelle des Zones Humides
dans la gestion des bassins hydrographiques
30
Convention de RAMSAR, mais elles seront utiles à toute personne qui s’intéresse à la gestion globale
des Zones Humides. Cette méthode, qui reconnaît que les Zones Humides font partie intégrante des
écosystèmes, exige des administrateurs et des planificateurs une réflexion à l’échelle des bassins
hydrographiques pour mettre au point des stratégies de gestion efficaces.
Ce n’est que depuis le milieu des années 1990 que la plupart des pays ont officiellement commencé à
intégrer les Zones Humides et les besoins en eau des Zones Humides dans leur planification et leurs
activités concernant le secteur de l’eau, à peu près au moment de l’adoption et de l’application
généralisées des méthodes de Gestion intégrée des ressources en eau (GIRE) comme ils y étaient
appelés, par exemple, dans le Plan d’application du Sommet mondial pour le Développement Durable
de Johannesburg (Nations Unies, 2002).
Cependant, la nécessité de procéder à cette intégration est reconnue depuis longtemps par les
communautés qui s’intéressent à l’eau, à l’environnement et aux Zones Humides : les Principes de
Dublin (Déclaration de Dublin sur l’eau et le Développement Durable) et Action 21 (Nations Unies, 1993).
La conscience de cette nécessité a initialement été reflétée dans la Résolution VI.23 (RAMSAR et l’eau)
et reprise dans plusieurs Objectifs opérationnels du Plan stratégique de la Convention 1997-2002.
Il est important de souligner les relations entre les Zones Humides, la gestion des ressources en eau et
la gestion des bassins hydrographiques, à savoir :
• les liens entre les écosystèmes de Zones Humides et la gestion des ressources en eau dans le
contexte du cycle de l’eau;
• l’importance d’intégrer la protection et l’utilisation rationnelle des Zones Humides dans la
planification et la gestion à la fois des bassins hydrographiques et des ressources en eau; et
• le rôle des Parties contractantes à la Convention de RAMSAR vis-à-vis de l’application de la
gestion intégrée des bassins hydrographiques (GIBH) et de la GIRE.
Il y a lieu de noter que la « Gestion des bassins hydrographiques » recouvre aussi bien les activités de
planification, que d’application. Ces deux formes d’activités ont une importance critique pour l’efficacité
de la gestion des bassins hydrographiques et sont généralement entreprises à différents niveaux, y
compris au niveau national et au niveau international des bassins hydrographiques transfrontaliers, et
au niveau local ou communautaire. Les activités de planification peuvent comprendre l’évaluation, la
modélisation et la conception de scénarios, les négociations, le processus décisionnel.
31
hydrographique, même si la nécessité de tenir compte des influences et des modes d’occupation des
sols sur la quantité, la qualité et la fiabilité des approvisionnements en eau est reconnue.
Le concept de gestion intégrée des bassins hydrographiques, en revanche, offre une perspective un
peu plus large, à savoir qu’il considère la nécessité de protéger et de gérer les services écosystémiques
fournis à la fois par les ressources terrestres et aquatiques d’un bassin hydrographique, en
reconnaissant également l’interdépendance entre les services écosystémiques terrestres et aquatiques
qui sont liés dans le cycle hydrologique.
Pour les besoins de la Convention de RAMSAR, la perspective plus large offerte par l’utilisation
de l’expression GIBH est plus appropriée, car celle- ci comprend clairement les aspects terrestres et
les aspects aquatiques et permet à la gestion de traiter le rôle que jouent les écosystèmes de Zones
Humides, en tant que liens unissant les systèmes terrestres et aquatiques dans un même bassin
hydrographique.
Il importe de noter que l’expression « bassin hydrographique » recouvre les ressources d’eau se
trouvant à la surface et sous la surface, les ressources de sol et de terres, les Zones Humides et les
écosystèmes associés, y compris les systèmes côtiers et [marins] proches du rivage qui sont liés sur le
plan hydrologique ou écologique aux bassins hydrographiques. Les bassins versants de ressources
souterraines dans un bassin hydrographique ne coïncident pas nécessairement toujours avec les
bassins versants des eaux de surface : il faut en tenir compte lorsqu’on définit l’étendue d’un bassin
hydrographique à des fins de gestion et d’administration.
Dans les présentes orientations, les références au « secteur de l’eau » comprennent les institutions,
groupes, organismes et organisations, publics ou privés, qui sont responsables des aspects
réglementaires, opérationnels et institutionnels des politiques, plans et règlements relatifs à l’eau; du
développement, du fonctionnement et de l’entretien de l’infrastructure hydrologique; de l’attribution
d’eau et de la délivrance de permis; du traitement de l’eau et de l’approvisionnement en eau; de la
gestion, du traitement et de l’évacuation des eaux usées; de la gestion de la qualité de l’eau; de la CESP
[(Communication, Éducation, Sensibilisation et Participation)] et des services de vulgarisation.
En général, les références au « secteur des Zones Humides » comprennent les institutions, groupes,
organismes et organisations, publics et privés, qui participent d’une manière ou d’une autre à la
promotion ou à la mise en œuvre de l’utilisation rationnelle des Zones Humides.
Leurs responsabilités et intérêts peuvent comprendre les aspects réglementaires, opérationnels ou
institutionnels de la gestion des Zones Humides tels que la conservation, la restauration, la surveillance
et le respect des règlements relatifs à la protection et à la gestion des Zones Humides, la CESP, les
politiques et la planification.
L’expérience de plusieurs pays a montré qu’en matière de gestion des ressources d’eau, des
méthodes qui ne sont pas suffisamment intégrées ou qui privilégient fortement un unique
secteur conduisent fréquemment à une dégradation importante des écosystèmes de Zones
Humides dans un bassin hydrographique ce qui, à son tour, affecte la productivité et
l’accessibilité des ressources terrestres et aquatiques dans le bassin, ainsi que les services
écosystémiques associés.
Cette observation vaut aussi pour les études de cas décrites dans le Rapport technique RAMSAR,
relatives à la gestion des bassins hydrographiques.
Certes, il n’est pas essentiel qu’une Partie contractante applique officiellement et activement les
méthodes de GIRE ou GIBH pour pouvoir intégrer la conservation et l’utilisation rationnelle des Zones
Humides dans la gestion des bassins hydrographiques, mais ces méthodes aident beaucoup à mettre
en place des politiques ou une législation nationales dynamiques pour soutenir l’application des
méthodes de GIRE ou GIBH.
Toutefois le simple fait de s’engager à tenir compte des besoins en eau des Zones Humides dans la
gestion des ressources en eau, peut être un premier pas important vers des approches plus intégrées
englobant les terres, l’eau et les Zones Humides dans la gestion des bassins hydrographiques.
Cette première étape peut souvent servir de catalyseur pour l’élaboration et l’application de méthodes
de GIRE et de GIBH.
32
532- RAMSAR et la gestion intégrée des bassins hydrographiques
Concernant les zones RAMSAR de nos deux projets (Étang de l’Or et lagune Merja Zerga) les modes
d’occupation des terres à l’intérieur et autour de ces Zones Humides doivent être gérés et planifiés de
manière à respecter les objectifs d’utilisation rationnelle des Zones Humides concernées.
Il y a lieu en particulier de tenir compte:
- De l’attribution de l’eau aux écosystèmes des Zones Humides, par la planification et la gestion des
ressources en eau et leurs liens avec les plans d’aménagement du territoire ; Il s’agit de faire
correspondre les stratégies pour les ressources en eau, aux stratégies d’aménagement du territoire,
pour qu’elles puissent être appliquées de manière synchronisée pour soutenir le maintien de Zones
Humides fonctionnelles et en bonne santé, qui apportent la gamme complète de leurs avantages et
services à la population, y compris l’approvisionnement en eau.
- Du contexte du « paysage aquatique » plus vaste qui les entoure (le bassin hydrographique ou bassin
versant, y compris les processus et fonctions hydrologiques à l’intérieur de ce bassin) ainsi que dans le
paysage terrestre plus vaste où elles se trouvent.
33
Les orientations annexées à la Résolution VIII.1 (Lignes directrices relatives à l’attribution et à la gestion
de l’eau en vue de maintenir les fonctions écologiques des Zones Humides) de même que le Cadre
intégré pour les orientations de la Convention de RAMSAR relatives à l’eau (Manuel RAMSAR [8, (4e
édition, 2010)]) contiennent un ensemble de principes directeurs qui ont été définis non seulement par
l’analyse de documents d’orientation adoptés par la Convention de RAMSAR, mais aussi en référence
aux principes de GIRE élaborés par d’autres organisations et initiatives internationales.
Pour notre projet, nous retiendrons l’intérêt de prendre note des principes directeurs suivants :
L’ensemble des partenaires devraient initier ces principes directeurs pour lancer et appliquer une
approche de gestion au niveau du bassin hydrographique dans lequel la conservation et l’utilisation
rationnelle des Zones Humides de la Merja Zerga sont intégrées.
▪ Il serait bon de garantir une protection suffisante contre
les effets des modes d’occupation des terres et d’utilisation de l’eau à
l’intérieur et au-delà du bassin hydrographique pour soutenir le
fonctionnement des écosystèmes de zones humides tout en respectant
A1.Objectif Durabilité leur dynamique naturelle dans l’intérêt des générations futures. Cette
protection comprend l’attribution d’eau aux écosystèmes de zones
humides.
34
▪ Tous les organismes du secteur public responsables d’activités
A8. Coopération ou de politiques qui influencent les terres, l’eau et les Zones Humides
intersectorielle en matière dans le bassin hydrographique doivent s’engager à conduire des
d’élaboration et processus coopératifs de consultation et d’établissement conjoint des
d’application des objectifs politiques, au niveau national et au niveau du bassin
politiques. hydrographique.
▪ Les valeurs positives d’échanges d’expériences pouvant-être
générées par la Coopération Internationale, sont à privilégier.
Le Bassin du SEBOU
35
6 – Communication,
Rapport MAROC
Éducation
et Sensibilisation
Mieux connaître et partager …
36
61 - Programme de Communication, d’Éducation et de Sensibilisation pour
la Merja Zerga
Introduction au niveau du Maroc
La communication, l’éducation et la sensibilisation du public (CESP) forment le dénominateur commun
à tout projet d’étude, d’aménagement ou de planification, notamment les projets ayant trait à la gestion
des ressources naturelles et au Développement Durable. La réussite de ces projets dépend du degré
d’implication et de participation des usagers, comme c’est le cas du Plan d’Aménagement et de Gestion
Intégré (PAG) de Merja Zerga.
Dans un premier temps, la CESP conduit le processus d’élaboration du PAG jusqu'à son approbation
par les instances officielles. Durant cette phase, son rôle est de faciliter les contacts avec les usagers,
les partenaires et les acteurs afin de rassembler et de partager les informations et d’échanger les idées
et les réflexions pour une formulation concertée des orientations stratégiques du PAG.
La composante CESP d’un PAG, lui procure une dimension plus large qui dépasse les préoccupations
scientifiques et techniques pour englober l’Homme, source de nuisance et maillon incontournable pour
toute solution.
Le recours à l’éducation environnementale dans les aires protégées, trouve son origine dans la prise
de conscience du Haut-Commissariat aux Eaux et Forêts et à la Lutte contre la Désertification
(HCEFLCD) du besoin d’intégrer ce concept dans tous les programmes de conservation.
Les premiers essais de communication, de sensibilisation et d’information du public, connus sous
d’autres noms, datent depuis les années 80 du siècle dernier, au niveau de la Réserve Biologique de
Sidi Boughaba.
À partir des années 90, l’étude relative aux aires protégées, a mis l’accent sur l’utilité urgente de
proposer et de développer des actions d’éducation et de sensibilisation, aussi bien pendant la
préparation des plans d’aménagement et de gestion, que pendant leurs mises en œuvre.
Les années 2000 ont connu une révolution, dans la mesure où toutes les études relatives aux aires
protégées recommandaient la préparation d’un programme de communication, d’éducation et de
sensibilisation et d’information (PCESP) considéré depuis, comme un outil indispensable faisant partie
intégrante des PAG.
Les expériences entreprises dans les parcs nationaux de Toubkal et de Sous Massa et dans la zone
humide de Sidi Boughaba ont permis de développer de nombreux outils destinés aussi bien au public
scolaire, qu’aux adultes : circuits pédagogiques, panneaux de signalisation et d’interprétation,
expositions, écomusées, brochures, affiches, etc.
611 - Approche méthodologique pour la Merja Zerga
La synthèse des rapports des experts ayant préparé le diagnostic du site a permis d’identifier ses
principaux problèmes environnementaux. De même que l’analyse des nuisances et menaces liés aux
activités humaines, des objectifs de conservation, ainsi que des actions proposées ont permis
d’identifier les groupes cibles prioritaires.
Les résultats de cette analyse bibliographique ont été discutés et enrichis lors d’un atelier groupant les
cadres du HCEFLCD, les représentants de la société civile et toutes les parties prenantes.
612 - Diagnostic et synthèse des problèmes environnementaux dans la Merja Zerga
Les principales contraintes anthropiques et leurs éventuels impacts ont été identifiés.
L’analyse de ces problèmes environnementaux permet de les classer en 4 catégories :
- Les problèmes liés aux activités socioéconomiques de la population locale : pâturage, braconnage,
défrichement, ramassage du bois mort, pêche et ramassage des moules et palourdes,
développement de l’agriculture etc…
- Les problèmes liés au développement urbanistique : déchets solides et liquides, surexploitation
des ressources en eau, pression sur la forêt et le littoral…
- Les problèmes liés aux activités des nouveaux usagers des milieux naturels : touristes,
randonneurs, estivants etc…
- Problèmes liés au manque de coordination entre les différents départements.
37
Aux termes de ces démarches et à la lumière des expériences entreprises dans les aires protégées de
Sidi Boughaba et les Parcs Nationaux de Toubkal et de Sous Massa, un projet sommaire de programme
de Communication, d’Éducation de Sensibilisation et d’Information est proposé.
613 - Identification des groupes cibles prioritaires
« Les groupes cibles sont des catégories de personnes ayant des caractéristiques suffisamment
homogènes pour pouvoir profiter des informations, des biens et /ou des services uniformes offerts par
une organisation ». Dans notre cas, les groupes cibles, sont des groupes de personnes dont les activités
et les comportements exposent les ressources naturelles et l’environnement du site à de réelles
menaces. Deux grandes catégories peuvent être distinguées selon les influences exercées sur le site.
613.1 Groupes cibles à influence directe
➢ La population locale : composée par les usagers, dont les principaux sous-groupes sont les
agriculteurs, les pêcheurs, les éleveurs et les femmes qui collectent les palourdes de la lagune. Ces
trois sous-groupes forment la principale source de nuisance dans le site. Une étude plus poussée
devra permettre de segmenter ces sous-groupes de façon à obtenir des groupes plus homogènes
ayant en commun des caractéristiques leur permettant de mieux bénéficier des actions appropriées
qui leur seront proposées.
➢ Décideurs et gestionnaires locaux : Ce sont les représentants des départements ministériels :
- La Direction Provinciale des Eaux et Forêt et de la Lutte Contre la Désertification de Kénitra et
ses unités ;
- Les représentants des autorités locales ;
- Les collectivités locales notamment les Communes Rurales de Moulay Bousselham et Bahhara
Oulad Ayad ;
- L’Agence du Bassin Hydraulique du Sebou ;
- La Délégation Régionale du Tourisme de Kénitra ;
- L’Office de Mise en Valeur Agricole du Gharb (ORMVG) ;
- L’ONP (Office National de la Pêche) ;
- L’Agence Urbaine de Kénitra ;
- Le Conseil Régional ;
- L’Observatoire Régional d’Environnement et de Développement Durable (OREDD) (agriculture
et pêche, intérieur, promoteurs immobiliers et touristiques, élus, etc…).
38
Pour atteindre cet objectif, on doit créer un cadre de coopération entre les gestionnaires de la Merja et
la population locale. Il est bien évident qu’il ne s’agit pas d’une seule action pour arriver à une telle
coopération avec la population, mais plutôt d’une approche participative de longue haleine qui vise à
sensibiliser les usagers de la nécessité de l’utilisation durable des ressources.
Un certain nombre d’actions sont à entreprendre pour le démarrage de cette coopération avec la
population, à savoir :
1ère étape : Avant toute intervention au niveau des douars, le soutien des autorités locales et des
représentants des collectivités locales est nécessaire. Il serait donc primordial d’organiser avec eux au
moins deux réunions d’information et de sensibilisation sur l’utilité d’appliquer l’approche participative
avec les douars.
2ème étape : Il serait difficile de démarrer le processus de coopération avec tous les douars vivant à
l’intérieur ou aux alentours de la Zone Humide, d’une manière simultanée. Il est recommandé donc de
travailler avec deux douars, qui seront choisis sur la base des critères suivants :
- L’accessibilité ;
- La réceptivité (susceptible d’adopter les innovations) ;
- La proximité de la Zone Humide (degré d’impact sur la Merja) ;
- Le mode de vie.
En se basant sur ces critères, les deux douars de Rouissiya et de Mghitène sont à cibler.
3ème étape : Dans cette étape, il est recommandé d’organiser des Ateliers de travail avec la population.
Dans ces Ateliers, des méthodes d’approches participatives seront utilisées notamment, la « méthode
accélérée de recherche participative (MARP) », et la « planification par objectif ».
L’objectif de ces ateliers est de :
- Amener la population à réfléchir sur les changements subit par la Merja et son évolution par rapport
à une période antérieure ;
- Aider cette population à définir sa part de responsabilité dans l’évolution du site ;
- Faire exprimer par la population les problèmes auxquels elle est confrontée, en particulier ceux liés
à l’évolution de l’environnement du site ;
- Faire analyser par la population des potentialités du site qui ne sont pas exploités, tel que
l’écotourisme, … et identifier avec elle des alternatives leur permettant d’avoir des sources de
revenus, sans toutefois compromettre leur environnement (projets d’écodéveloppement) ;
- Identifier avec la population des solutions acceptables par elle-même, à adopter pour diminuer la
pression sur les ressources de la Zone Humide ;
- Développer des programmes de planification des activités à entreprendre par la population ;
- Amener la population à s’organiser en associations ou groupements d’intérêt commun pour la mise
en œuvre des alternatives identifiées ;
- Instaurer un système d’auto-évaluation par la population elle-même avec un encadrement des
gestionnaires du site ;
- Impliquer et responsabiliser la population locale dans la mise en œuvre des actions du PAG.
Ces ateliers doivent être préparés avec attention et dans le respect absolu du contexte socio-
économique local. Les éléments suivants sont à prendre en considération :
- Fixer les objectifs de l’Atelier ;
- Annoncer la tenue de l’Atelier en avance ;
- Choix d’un espace de rencontre conviviale ;
- Choix de ou des animateurs confirmés ;
- Prévoir des activités participatives, jeux de rôle, éviter autant que possible l’écoute passive ;
- Préparer des supports de communication variés et adaptés au public ;
- Susciter autant que possible la participation de la population ;
- Inviter des experts à prendre part aux Ateliers.
39
durable existent, il faut simplement que les responsables soient suffisamment et régulièrement mis au
courant par les voies officielles des risques majeurs de la dégradation du site et du coût réel de sa
dégradation, si les précautions et les mesures ne sont prises à temps.
Ils doivent :
- Prendre conscience des valeurs économiques de la biodiversité du site ;
- Prendre en considération la conservation du site en général et les objectifs du PAG en particulier,
dans tout projet de développement et d’équipement ;
- Assurer une meilleure coordination entre les différents intervenants dans le site ;
- Préparer un bulletin d’information trimestriel, informant ce groupe cible sur les activités de
conservation entreprises dans la Zone Humide ;
- Organiser des Ateliers réunissant tous les décideurs et gestionnaires locaux ;
- Inviter les décideurs aux différentes manifestations organisées sur les Zones Humides ;
- Créer un Comité local de suivi et de coordination de la mise en œuvre des actions du PAG.
Tous les enseignants des collèges et des écoles situés à l’intérieur du site et sur sa périphérie feront
l’objet d’une formation approfondie sur les thèmes suivants :
- L’état de l’environnement aux niveaux national, régional et local (grands problèmes
environnementaux)
- Connaître la Zone Humide de Merja Zerga : potentialités et menaces
- Les actions de Communication, de sensibilisation et d’information prévues dans le site
- Techniques d’animation des élèves en éducation à l’environnement
- Comment exploiter le site comme outil d’éducation à l’environnement ?
- Animation des clubs d’environnement dans les établissements scolaires
40
Au terme de cette formation, les enseignants seront en mesure de mener aisément des activités
fréquentes et régulières d’éducation environnementale à l’intérieur des établissements. Des
déplacements à pied des élèves peuvent être envisagés aux voisinages immédiats des écoles situées
à l’intérieur du site ou à proximité de milieux riches en biodiversité.
À l’issu de cette formation, un noyau d’enseignants volontaires sera constitué pour accompagner le
gestionnaire dans la mise en œuvre du programme éducatif destiné aux élèves.
Élèves :
Le programme CESP destiné aux élèves sera basé essentiellement sur des activités pratiques, qui
incitent à une réflexion progressive pour aboutir à une compréhension du milieu. Il sera prévu de
procéder à des sorties de classe à pied pour les écoles proches du site, et par bus pour celles qui sont
loin de la Merja. Ces sorties doivent êtres précédées par des cours qui aideront les élèves à bien
assimiler les messages sur le terrain. On vise à :
- Permettre aux élèves d’acquérir des connaissances sur le site par des méthodes modernes
d’apprentissage ;
- Développer les compétences des élèves et améliorer leurs comportements vis-vis de
l’environnement et des ressources naturelles ;
- Utiliser les élèves comme relais de transmission des informations pour contribuer à modifier
certains comportements de leurs familles vis-à-vis des ressources naturelles.
625 - Relais de communication
C’est un groupe très important, composé de l’ensemble des sous-groupes (associations locales, les
agents des Eaux et Forêts, les imams des mosquées, les journalistes, les promoteurs immobiliers et
touristiques, les propriétaires des gîtes et des auberges) dont la mission sera de communiquer avec les
autres groupes cibles pour les éduquer, les sensibiliser et les informer. Ce groupe aura comme rôle
essentiel d’influencer et de mobiliser l’opinion publique aux niveaux local et régional et de l’amener à
supporter les efforts de conservation.
Une segmentation de ce groupe est indispensable afin d’assurer une formation ciblée en matière de
« communication » pour chaque profil en tenant compte de ses besoins. La mise en place d’une
structure efficace pour rendre l’information disponible à tout moment peut favoriser la cohésion de ce
groupe et instaurer un climat de confiance et de transparence qui lorsqu’il fait défaut, donne lieu à des
tensions pouvant nuire sérieusement à la mise en œuvre des actions du PAG.
Parmi ces groupes, les associations locales et régionales doivent occuper une place privilégiée dans le
programme de CESP. La Constitution marocaine et la loi-cadre n°99-12 portant Charte Nationale de
l'Environnement et du Développement Durable, encouragent l’implication des ONG dans les projets de
protection de l’environnement. Jusqu'à présent, les associations ont prouvé leur efficience dans le
domaine de l’éducation à l’environnement, il faut cependant leur offrir l’occasion de participer à la
gestion dans le cadre de conventions de partenariat.
La loi n° 22-07 relative aux aires protégées octroie, dans son article 25, le droit à l’administration de
« concéder la gestion de l’aire protégée, totalement ou partiellement, à toute personne morale de droit
public ou privé… ». Les ONG font partie de ces catégories. Le renforcement des capacités des ONG
dans le domaine de la gestion participative du site, par des formations, est fondamental pour les
préparer à cette nouvelle mission.
Pour les ONG qui peuvent être associées à la réalisation du programme CESP dans le site, elles doivent
le faire dans un cadre partenarial clair et fixant les attributions et les compétences de chaque partie, et
ce afin d’assurer un cadre légal de travail en partenariat.
626 - Grand public
Le grand public qui se rend à la Merja Zerga est constitué essentiellement des estivants qui fréquentent
la station balnéaire de Moulay Bousselham en été. Durant cette période, des milliers d’estivants sont
accueillis par le village de Moulay Bousselham, avec des infrastructures d’accueil qui sont édifiées
également sur la limite nord de la Zone Humide. Les plages les plus fréquentées sont situées sur les
rives nord et sud du goulet.
41
Ainsi, pour valoriser ce site, et permettre au grand public d’apprécier ses richesses naturelles, il est
indispensable d’élaborer et de mettre en œuvre un schéma d’aménagement pour l’accueil de ce public,
qui définit un programme d’interprétation in et ex situ.
L’interprétation si elle est bien planifiée, permet d’accroitre le plaisir des visiteurs, de développer leurs
connaissances et approfondir leur prise de conscience. Il est avant tout un instrument de gestion destiné
à contrôler les activités des visiteurs, à les orienter vers des circuits bien balisés afin de les maintenir
dans les limites acceptables et également à les informer sur l’importance de protéger le site.
NOTA : Le but essentiel des programmes d’interprétation dans la Réserve de Merja Zerga est de
préserver des caractéristiques naturelles. Ce site, d’importance internationale, est fragile. Le flux de
visiteurs au niveau des dunes, ou l’aventure à l’intérieur de la Merja par barques à moteurs sans
contrôle, sont des actions qui contribuent fortement à la destruction des habitats naturels du site.
Pour cela le schéma d’aménagement pour l’accueil du public en cours de réalisation, permettra le
contrôle de la surfréquentation des visiteurs dans les zones névralgiques.
42
63 - Retour d’expérience sur le Bassin de l’Or (France)
Le Syndicat Mixte du Bassin de l’Or (SYMBO), nouvelle dénomination du Syndicat aux statuts
révisés, a été institué le 17 décembre 2009. Il :
❖ étend son champ d’actions territorial à l’ensemble du bassin versant de l’étang de l’Or ;
❖ modifie sa composition, regroupant le Département de l’Hérault (50 %) et les Établissements
Publics de Coopération Intercommunale (EPCI) compétents sur le territoire (50 %) :
Communautés de Communes "Grand Pic-St-Loup" et "Pays de Lunel", Communauté
d’agglomération "Pays de l'Or", "Montpellier Méditerranée Métropole" ;
❖ se dote de nouvelles compétences afin d’assurer ses missions à l’échelle du bassin versant.
43
Ses objectifs & missions :
Il conduit la réflexion et la concertation, réalise les études globales, assure l’animation, la coordination,
le suivi et l’évaluation :
• de la politique globale de l’eau et des milieux aquatiques à l’échelle du bassin versant, dont les
démarches de type Contrat de bassin, Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux
(SAGE), Plan d'Action de Prévention contre les Inondations (PAPI) ;
• des actions de conservation de la biodiversité à l’échelle de la Zone Humide de l’étang de l’Or.
44
Rapport MAROC
7–Séminaire de Kénitra
Une ouverture sur le Monde …
45
CONFÉRENCE INTERNATIONALE POUR LA
PROTECTION ET LA VALORISATION DES ZONES
HUMIDES À KÉNITRA (MAROC)
Dans la capitale du Gharb, la préservation de l’environnement n’est pas uniquement un slogan, mais
une réalité palpable. Cette conscience écologique s’est illustrée par l’organisation, les 28 et 29 mars
2019, d’une Conférence internationale autour du thème « La protection et la valorisation des Zones
Humides dans une démarche de co-développement territorial ».
Cette Conférence a été organisée par l’Université Ibn Tofaïl de Kénitra, en collaboration avec la
Province de Kénitra, l’Institut Scientifique de Rabat et l’Association « La Goutte d’Ô » (France).
Lors de la séance inaugurale, M. Abdeladim Lhafi, Haut-Commissaire aux Eaux et Forêts et à la Lutte
contre la Désertification, a indiqué d’un ton alarmiste que l’humanité courrait à sa perte, soulignant que
la planète « vivra à crédit » à partir du mois de juillet prochain. « Le monde entier partage ce constat,
sauf ceux qui sont dans le déni des faits scientifiques ».
« Les efforts que nous devons déployer sont énormes et doivent être immédiats, alors que les résultats
qui en découleront seront différés au profit des générations futures », a-t-il souligné.
Et d’ajouter « La solidarité n’est pas un acte automatique qui nait dans une économie de survie de
développement durable, mais c’est une construction sociale qu’il faudra alimenter avec le consentement
de tout le monde. Et c’est là où réside toute la difficulté ».
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M. Abdeladim Lhafi, Haut-Commissaire aux Eaux et Forêts et à la Lutte contre la Désertification, durant la
Conférence.
Crédit photo : Université Ibn Tofaïl
Pour sa part, M. Fouad M’Hamdi, Gouverneur de la Province de Kénitra, a souligné que la question de
la protection et de la valorisation des Zones Humides revêt une importance capitale. Il a, à cet effet,
rappelé la signature par le Maroc, en 1980, de la Convention de RAMSAR qui a pour but l’élaboration
de stratégies et de schémas directeurs pour la préservation de ces Zones Humides, de garantir leur
pérennité et surtout qu’elles accomplissent leur fonction écologique inaugurale.
De son côté, M. Claude Barral, Président du Syndicat du Bassin de l’Or et vice-président du Conseil
Départemental de l’Hérault (France), n’a pas manqué de rappeler que les Zones Humides et le littoral,
à travers la planète, sont soumises à une forte pression économique, démographique et urbanistique.
Il a appelé à la nécessité d’élaborer et mettre en œuvre des stratégies communes pour la sauvegarde
de l’environnement et de la biodiversité. « La gestion des Zones Humides est tributaire de l’implication
des citoyens et de l’ensemble des acteurs concernés, et c’est un bel exercice de démocratie locale »,
a-t-il relevé.
Le Conseil Mondial de l’Eau, invité au Séminaire de Kénitra, a pu à cette occasion témoigner de
l’engagement fort du Royaume du Maroc dans les enjeux de l’eau et de la question du changement
climatique. Cette rencontre a permis de présenter le World Water Council (WWC), son organisation, sa
Gouvernance et les trois domaines principaux de ses activités : hydro politiques actives, défis
émergents et le Forum Mondial de l’Eau. Mme Delphine Miquel a confirmé tout l’attachement du WWC
à la préservation des Zones Humides ; l’enjeu de la biodiversité étant un exemple de résilience et de
clé d’adaptation aux effets du changement climatique, promu par le WWC.
En référence aux prochains Forums Mondiaux de l’Eau, celui du Sénégal en mars 2021, premier Forum
en Afrique Sub-Saharienne, a fait l’objet d’une information sur son thème global « La sécurité de l’Eau
pour la Paix et le développement », ainsi que sur les 4 domaines prioritaires (Sécurité de l’eau,
Coopération, Eau et Développement rural, moyens et outils).
47
Delphine Miquel, représentante du Conseil Mondial de l’Eau (WWC), durant la Conférence.
Crédit photo : Alban Hénissart
M. Azzedine Midaoui, Président de l’Université Ibn Tofaïl, a mis l’accent sur le grand potentiel
écologique de Kénitra, qui se situe dans la région la plus riche du Royaume en patrimoine naturel et en
Zones Humides.
Il a mis en exergue les énormes efforts déployés par cette institution universitaire en matière écologique,
saluant l’engagement de l’ensemble des composantes de l’Université dans le processus de préservation
de l’environnement et rendant un vibrant hommage aux étudiants qui contribuent de manière efficiente
à la propreté et à la préservation du caractère verdoyant et écologique du campus universitaire.
Il est à noter que cette Conférence internationale sur les Zones Humides a été couronnée par la «
Déclaration de Kénitra », qui a pour objet de définir les domaines et les modalités pour lesquels les
partenaires entendent poursuivre leur coopération au sein du Réseau international “ALZYMA” constitué
à cet effet.
Les parties participantes rappellent leur contribution à la réalisation des Objectifs du Développement
Durable.
48
ALZYMA est une barque ancienne de Mésopotamie (3.000 à 4.000 ans avant JC). Le symbole de cette
barque, choisi pour le Réseau, vise à montrer le lien, les échanges et le partenariat qui s’installeront
entre les membres de ce Réseau international, autour de la question des Zones Humides. Ce Réseau,
dans ses principes et fonctionnalités, travaillera de concert avec les autres Réseaux performants déjà
reconnus et structurés, tel celui de l’Initiative pour les Zones Humides Méditerranéennes (MedWet).
La Lagune de Merja Zerga, une réserve naturelle d’oiseaux. Crédit photo : Feirouz Touhami
49
Rapport MAROC 8 – Actions de
Solidarité inter-
associations, pour un
développement
intégré de la lagune
de la
Merja Zerga
50
Rapport MAROC 81 – Action de solidarité inter-
associations, pour un
développement intégré de la
lagune de la Merja Zerga
Pour les années 2018 / 2019, l’Association « La Goutte d’Ô » a prévu d’inscrire ses actions dans le
contexte international de la Biodiversité et des Zones Humides.
❑ Préambule
Les Zones Humides sont vitales pour la survie de l’humanité, elles sont indispensables pour les
avantages infinis ou « services écosystémiques » qu’elles procurent à l’humanité depuis des milliers
d’années et elles incluent une variété d’écosystèmes exceptionnels, les plus divers et les plus productifs
de la terre.
Elles constituent un vivier de biodiversité irremplaçable, hébergent une diversité incroyable d’espèces
et constituent un réservoir génétique précieux.
Dans leurs fonctions naturelles, les Zones Humides, favorisent la protection contre les crues, limitent
l’érosion des sols, maintiennent la qualité de l’eau, tout en résorbant la pollution.
Elles sont aussi sources d’activités économiques significatives (pêche, élevage, valorisation de la
biomasse, tourisme …).
Par leur beauté naturelle ainsi que par la diversité de la vie animale et végétale que l’on y trouve, elles
confèrent beaucoup d’attraits pour des destinations touristiques idéales. Elles peuvent aussi être très
éducatives pour les enfants de l’école et aussi pour le grand public.
De plus, les Zones Humides nous protègent contre le changement climatique, par des fonctions
d’atténuation et d’adaptation, telles que celles portant sur les gaz à effet de serre, la purification de l’eau,
la défense des littoraux.
De par leurs fonctions et les enjeux planétaires identifiés et partagés, sur la pénurie d’eau à venir et ses
conséquences, sur la production alimentaire, la santé des populations, mais également au regard du
cadre du patrimoine culturel de l’humanité qu’elles représentent, il est fondamental de préserver ces
Zones Humides.
En effet, à ce jour, on constate encore que les milieux humides sont parmi les écosystèmes les plus
fortement touchés et dégradées (ONU- Évaluation des Écosystèmes pour le Millénaire). Au cours des
cent dernières années seulement, la moitié des zones humides du monde ont été perdues
principalement à cause de l’intervention humaine et de la mauvaise gestion.
Pour relever ce défi sur les Zones Humides, l’Homme a su s’organiser à la fois au travers de mesures
réglementaires au niveau international (RAMSAR – COP – ODD N°6 - Objectifs Aichi), européen,
national, mais aussi localement en mettant en œuvre des modes de Gouvernance adaptés, visant à
réduire les pressions ; ces dispositifs étant par ailleurs adossés à des stratégies et actions de
communication, sensibilisation auprès des enfants et du grand public (Journée mondiale des Zones
Humides).
52
Pour cela, il s’agit de renforcer les capacités d’animation de l’Association locale marocaine AMZDEE,
par des actions de solidarité inter-associations, déclinées en actions de formation.
La mise en place dans deux Communes héraultaises d’un programme de sensibilisation sur les
domaines de l’eau et de l’environnement, en lien avec le projet, dédié aux enfants des écoles, renforcera
la synergie intergénération du projet.
❑ Objectifs du projet :
En Extérieur : Renforcer les capacités de l’Association marocaine AMZDEE, pour avoir la capacité de
suivre l’émergence du Plan de Gestion de la lagune de la Merja Zerga.
La Municipalité de Moulay Bousselham s’est engagée à apporter une réponse structurée et participative
aux enjeux de développement. Les relations instaurées avec plusieurs Ministères Marocains, au travers
de la coopération internationale avec le SYMBO (France) et dernièrement en créant l’Association «
Merja Zerga pour le Développement de l’Environnement et l’Écotourisme » AMZDEE, témoignent
de la volonté politique de son Maire, M. Belassal Chaoui.
L’objectif du présent projet visera à développer une vision du bassin versant et pour cela à mobiliser les
acteurs, condition essentielle au succès de la gestion intégrée.
À cet effet sera élaboré un document stratégique de grande importance pour le développement de ce
territoire : « le Plan de Gestion ». Il présentera entre autres, les problèmes d’ordre hydrique et
environnemental du bassin versant ainsi que les solutions envisagées, notamment en matière de
protection, de restauration et de mise en valeur de l’eau et des écosystèmes associés, afin d’atteindre
les objectifs fixés de manière concertée par l’ensemble des acteurs.
Des orientations déterminées découleront la finalité du plan d’action, dont tout particulièrement les
projets et les activités qui permettront d’atteindre les objectifs fixés préalablement.
Le Plan de Gestion qui comprendra successivement les phases d’émergence, d’élaboration et de suivi,
sera entre autres suivi au niveau local par l’Association AMZDEE.
Avec la mise en œuvre de ce dispositif de gestion locale et concertée de la lagune, de nouvelles
fonctions vont émerger comme tout particulièrement et de façon prioritaire dans notre projet, celles
d’Animateur de Comité de Pilotage de la lagune. Cette personne aura pour mission de concevoir et
de suivre des études ou des travaux sur les plans technique, financier et administratif. Il devra apporter
un appui technique aux structures d’interventions existant sur le bassin et coordonner leurs actions.
A ces missions techniques s’ajoutent des missions d’animation de la concertation, de communication et
de relais entre les acteurs (Collectivités, Administrations, Usagers...).
Le travail de l’Animateur du Comité de Pilotage de la lagune est composite et peut être qualifié de
différentes catégories : expert, traducteur, éclaireur des décideurs, médiateur, facilitateur, négociateur,
représentant du bassin versant, manager, moteur et promoteur d’une bonne gestion de l’eau, défenseur
de l’intérêt général, défenseur du milieu naturel, arranger les situations et prendre soin du bassin
versant.
L’Animateur de lagune constitue un nouvel idéal type d’action publique technique localisée et un
élément de la mise en œuvre de démarches participatives. C’est une pièce maîtresse du dispositif de
gestion locale et concertée de l’eau, qui participe à leur appropriation par les acteurs impliqués et à la
mise en œuvre d’une gestion durable de l’eau.
53
Des compétences sont nécessaires à l’exercice de son métier. Un niveau minimum de compétences
techniques sur la gestion de l’eau est requis. Mais, ces dernières doivent être couplées avec des
compétences en droit, en animation et en communication, qui invitent à développer l’offre de formation
pluridisciplinaire, sollicitant en particulier les sciences humaines et sociales.
Faire acquérir progressivement – c.a.d. au-delà du présent projet - ces compétences par
l’Association AMZDEE, reste l’un des objectifs porté par l’Association « La Goutte d’Ô ».
❑ Plan d’actions
En Hérault :
Actions
Action 1 : Elle a consisté à réaliser des parcours pédagogiques pour les enfants des écoles de
Mireval (34) et St Just / St Nazaire (34) dans les domaines de l’eau et de l’environnement.
Ce volet d’actions éducatives présente plusieurs objectifs :
- Le premier objectif de ces actions est la volonté d’éveiller les consciences sur les thèmes, aujourd’hui
cruciaux, de la gestion de l’eau et des déchets. Au travers des animations proposées, les jeunes ont plus
de connaissances sur les problématiques actuelles liées à l’eau et aux déchets, ils sont davantage
sensibilisés et peut-être plus motivés à changer leurs habitudes au quotidien, afin d’avoir une meilleure
gestion de nos consommations occidentales, afin de mieux préserver l’environnement.
- Le deuxième objectif est celui d’appliquer ces principes, dans les Zones Humides qui sont à la
périphérie de leurs villages.
54
Classes de CM – École de Mireval
La Lagune de Thau
55
Rapport MAROC 82 – Action de
Solidarité inter-associations,
pour un développement intégré
de la lagune de la Merja Zerga
56
En Hérault :
Actions
Action 2 : Elle a consisté à réaliser une activité « Sport Nature & Biodiversité », portée par
les Clubs Nature de Mireval.
Ce volet d’actions de sensibilisation, a permis la pratique d’activités de plein air, au cœur de la Zone
Natura 2000 du Bois des Aresquiers.
Participants : enfants et parents des Clubs d’Athlétisme (Mireval Gardiole Athlétisme), VTT (RAC)
et marcheurs (Maison Pour Tous).
• Les informations sur les Zones Humides ont été données à cette occasion, à la fois aux enfants,
à leurs moniteurs sportifs et à leurs parents.
57
58
Les participants en action !
59
La remise des prix de la manifestation, par les Officiels.
60
En extérieur :
Actions
Action 3 : Séminaire international de Kénitra
Action de communication / sensibilisation.
Ce sujet a été traité précédemment.
*Actions
3 et 5 Séminaire international KENITRA
Bénéficiaires en Hérault :
1) Le Syndicat Mixte du Bassin de l’Or dans sa collaboration avec la Commune de Moulay
Bousselham : échange d’expériences, bonnes pratiques, difficultés, Gouvernance, adaptation
changement climatique …
2) Les enfants des écoles des communes de Mireval et de St Just – St Nazaire : les enfants ont
été sensibilisés aux enjeux de l’eau et de l’environnement, la notion de bassin versant, les usages
et les comportements citoyens.
3) Les collectivités locales héraultaises (Communes et Syndicats Mixtes engagés dans des
programmes de préservation et de valorisation des Zones Humides (Étangs de l’Or, Palavas, Vic,
Mireval, Frontignan, Thau, Bagnas, Orpellières, Basse vallée Aude …) et qui sont en lien avec les
acteurs locaux (population, chasseurs, pêcheurs, manadiers …),
4) Les acteurs du Tourisme local, au cœur des territoires porteurs de Zones Humides, ainsi que
les organismes de tourisme départemental et régional,
61
5) Les Associations qui accompagnent la préservation de la biodiversité,
6) Les Agences de l’Eau et les Directions de l’État,
7) Les Universitaires et les Centres de recherche,
8) Les scolaires.
Bénéficiaires en Extérieur :
Le territoire d’application du Plan de gestion, sera à minima celui de la bordure périphérique à la
lagune de la Merja Zerga.
La posture relationnelle initiée par le présent projet permettra et facilitera le porté à connaissance
et le partage dès 2020, des deux projets pertinents, que sont :
❑ Le PAG
❑ La création de la Station d’Épuration de Moulay Bousselham
La population essentiellement concentrée dans le chef-lieu Moulay Bousselham (27.000 hab.), se
déploie aussi dans les villages et les douars périphériques pour un total d’environ 60.000 hab.
❖ Les déclinaisons du Plan d’actions, telles que l’amélioration des conditions sanitaires (eau
potable, collecte et traitement des eaux usées) concernent l’ensemble de cette population.
❖ Les bénéficiaires du projet seront aussi les groupes d’acteurs économiques de la lagune et
du bassin : Pêcheurs - Agriculteurs - Tourisme - Valorisateurs et promoteurs de la
Biodiversité (Écotourisme) -
❖ Les actions de sensibilisation et d’information, portées par l’Association AMZDEE au niveau
des enfants scolarisés, avec des supports pédagogiques différenciés selon les âges,
permettront par un rythme progressif, de toucher un groupe important d’enfants tout au long
de l’année scolaire (2020).
Il appartiendra à l’Association AMZDEE dans son rôle d’information et d’animation d’assurer des
activités de sensibilisation des populations locales (économie eau, hygiène, gestion …) y compris
au niveau des enfants dans les établissements scolaires.
Il sera suggéré au Comité de Pilotage d’instaurer aussi des sessions de formation pour les Élus
locaux et les fonctionnaires sur des thèmes tels que la Gestion Intégrée de l’Eau et les services
publics locaux.
Par ailleurs, le bénéfice d’un site lagunaire préservé des pollutions et valorisé en termes de faune,
flore, écotourisme, génère une véritable promotion du terroir local, au niveau provincial, régional,
national et international.
Les actions de Communication font partie intégrante du projet et rythment son avancement.
En Hérault :
- Signature de la Convention de partenariat entre les Associations AMZDEE (Maroc) et « La
Goutte d’Ô » (France) en présence des autorités marocaines et françaises,
- Communication au sein du Syndicat Mixte du Bassin de l’Or, du Syndicat Mixte du Bassin
de Thau, et du Syndicat du Bassin du Lez,
- Points d’avancement évoqués en Comité Syndical du Bassin de l’Or (Hérault - France) et
sur son site Web,
- Par les Associations de l’Environnement (LPO et CPIE Thau),
- Présentation aux scolaires,
- Actions de sensibilisation dans les Écoles de Mireval et de St Just / St Nazaire,
- Informations aux Municipalités : Mireval, St Just et St Nazaire,
- Informations : DREAL et Agence de l’Eau Rhône Méditerranée Corse.
- Communication dans le journal local « Midi-Libre ».
En extérieur :
- Information relayée par le Gouverneur de Kénitra sur son territoire, auprès des Municipalités
concernées et des Directions régionales (Eaux et Forêts, Tourisme, Urbanisme …),
62
- Promotion de l’étude du Plan d’Aménagement de la Merja Zerga, par la Direction Régionale
des Eaux et Forêts et à la Lutte contre la Désertification,
- Médiatisation lors de la signature du Protocole d’Accord entre les deux Associations,
- Porté à connaissance du Séminaire de Kénitra, par le réseau MEDWET,
- Information communiquée au Conseil Mondial de l’Eau.
Convention de collaboration
Dans le cadre d’une opération de Coopération Décentralisée Franco-Marocaine
**********
ENTRE-LES SOUSSIGNES
• L’Association « Merja Zerga pour le Développement de l’Environnement et
l’Écotourisme » (AMZDEE), ayant son siège social à Moulay Bousselham (Province de
Kénitra – Maroc), et représentée par M. Abdesslam El BOUKHARI, Président de
l’Association,
Ci-après dénommée « L’Association AMZDEE ».
D’une part
ET
• L’Association « La Goutte d’Ô », ayant son siège social au 7, La Capelle – 34110
Mireval – (Département de l’Hérault – Région Occitanie - France), immatriculée sous le
numéro SIREN 829 851 674, et représentée par M. Serge MIQUEL, Président de
l’Association,
Ci-après dénommée « L’Association La Goutte d’Ô ».
D’autre part
PREAMBULE
La Commune de Moulay Bousselham et le Syndicat Mixte du Bassin de l’Or sont mutuellement
engagés depuis 2000 dans un programme de Coopération Décentralisée. Les sites de la Merja Zerga
et de l’étang de l’Or sont tous deux des zones humides. Les problématiques spécifiques et les enjeux
de territoires trouvent un écho d'intérêt réciproque et d'enrichissement mutuel pour partager des
expériences, afin de contribuer à un développement économique et social durable.
Les plans d'actions développés depuis l'origine de ce partenariat concernent les domaines suivants
- démarche de coopération entre les deux Sites RAMSAR,
- animations pédagogiques et échanges solaires (2001),
- échanges entre décideurs et socioprofessionnels, notamment de la pêche.
Les actions de coopération s'inscrivent dans des objectifs de cohérence, valorisation, résultats,
visibilité et réciprocité.
Les deux entités partagent les mêmes enjeux de territoire, qui se traduisent par des axes
d'interventions prioritaires portant sur : l’économie et la qualité du milieu lagunaire, la préservation
et la valorisation de la biodiversité, la dépollution des eaux, la mobilisation des eaux souterraines et
superficielles, le développement territorial et la recherche scientifique.
De tels programmes ne peuvent se concevoir qu'à partir d'une nécessaire approche globale des
problèmes de la gestion de l’eau, de ses usages et de son partage.
(Extrait Page 1/6).
63
—
64
La Province de Kénitra ouvre ses portes pour
son aménagement territorial
65
Le Maroc : Acteur engagé dans une
stratégie de Développement Durable
Un Gouvernement engagé
Sur la base des rapports de son Comité national
des indicateurs de Développement Durable
(CNIDD), il a établi des documents de
planification, comme sa Stratégie nationale pour
la protection de l’environnement et le
développement durable (SNPEDD), son Plan
d’action national pour l’environnement (PANE)
ou son Plan national de lutte contre le
changement climatique (PNCC).
Cadre d’actions
2018 a été marquée par le lancement de la mise
en œuvre de la Stratégie nationale de
développement durable 2030 (SNDD), adoptée
en conseil de gouvernement en juin 2017. Cette
stratégie a été traduite en 19 plans d'action de
développement durable sectoriels (PADDS), qui
définissent la contribution spécifique de chaque
département ministériel.
66
Approche méthodologique
pour identifier les Projets dans le Bassin
de la Merja Zerga
Phase 1 1
Phase Phase 1 2
Phase
- Mise en oeuvre du
- Connaissance de la Plan d’Aménagement
Merja Zerga: RAMSAR (PAG)
Province de KENITRA
Liste finale et Conventionnement Global
67
CARTOGRAPHIE : Centres
EAUd’intérêt et Axes de
contributions
EAU
ASSAINISSEMENT
AGRICULTURE MEDECINE
EAU &
BIODIVERSITE AGRICULTURE
ASSAINISSEMENT
TOURISME
DECHETS
TOURISME
68
CARTOGRAPHIE : Centres d’intérêt partagés
ECONOMIE
PORT - PECHE
DEVELOPPEMENT
TOURISME TERRITORIAL
AGROALIMENTAIRE
• Énergies renouvelables
69
Rapport MAROC
10 – Recommandations
Pour un Partenariat actif, efficace et partagé
70
La démarche de partenariat initiée à l’origine (2000) entre le Syndicat du Bassin de l’Or et la
Commune de Moulay Bousselham, s’est au fil des ans étoffée par la mobilisation de plusieurs
partenaires institutionnels et d’organismes, aussi bien marocains, français, qu’internationaux.
Ce constat rend évident l’enjeu partagé de préservation de la Zone Humide de la Merja Zerga en
particulier, mais aussi les objectifs généraux du projet, visant à la fois une haute ambition de « bonne
gestion du milieu » et par ailleurs de façon concomitante, celui d’une démarche territoriale de co-
développement, rendue complexe par le référentiel RAMSAR du site.
Côté français et pour de tels sites, notre législation nous donne accès à des dispositifs et outils, qui
permettent d’appréhender à la fois l’eau, le milieu, l’aménagement du territoire, l’organisation des
acteurs et la gestion de ces territoires sensibles.
Au Maroc et bien que des Lois sur l’Eau existent, avec en particulier le rôle des Agences de Bassins
Hydrauliques, mais aussi des Lois sur la préservation de la Nature, on constate que le domaine qui
concerne les eaux de transition « eaux douces / eaux salées », tel celui de la Merja Zerga, n’est pas
couvert par une réglementation « intégratrice » mais plutôt par plusieurs législations juxtaposées.
De fait, plusieurs inconvénients résultent de cette situation, dont notamment ceux de l’adossement d’un
projet de zone lagunaire à un territoire non pertinent, de la difficulté pour installer une Gouvernance
adaptée et des conséquences du poids des administrations en charge chacune d’un domaine sélectif.
71
Dans ces conditions, notre démarche s’est inscrite depuis l’origine dans une orientation « non dirigiste »,
mais plutôt dans une stratégie d’accompagnement, confortée par l’appui de retours d’expériences
français et internationaux, sur la gestion des zones lagunaires.
Si vouloir aboutir à doter la lagune de la Merja Zerga d’un « Plan de Gestion » est considéré comme un
objectif louable, encore faut-il savoir l’inscrire dans le moyen terme en privilégiant les initiatives locales
et pour cela les conforter dans leurs éclosions, par des aspects complémentaires, notamment
stratégiques, organisationnels, citoyens … issus du cadre de la Coopération internationale.
Le facteur déclenchant doit tout particulièrement viser à mieux intégrer les Zones Humides dans la
gestion des bassins hydrographiques.
Il s’agira donc, de considérer que pour améliorer l’intégration des Zones Humides de la Merja Zerga
dans la gestion du bassin hydrographique pertinent, il faut faire porter l’attention sur trois domaines
activités principaux :
❖ un cadre politique, législatif et institutionnel dynamique qui encourage la coopération entre les secteurs
et les institutions sectorielles et entre les groupes d’acteurs.
❖ des programmes de communication, éducation, sensibilisation et participation (CESP) pour soutenir la
communication des besoins et objectifs opérationnels et de politique à travers différents secteurs,
principalement les secteurs de l’eau et des Zones Humides et entre différents groupes d’acteurs.
❖ la mise en séquence et la synchronisation des activités de planification et de gestion dans différents
secteurs responsables pour l’aménagement du territoire, les ressources en eau et les Zones Humides.
72
Difficultés liées à la gestion de l’eau
La Gestion Globale de l’Eau renvoie à des problématiques complexes qui ne sont pas forcément
perçues de la même façon par les différents acteurs. En effet, chaque partie prenante (administration,
usagers, experts) possède sa propre représentation de la ressource en eau, de son cycle, de sa
dynamique, etc. Et pour ne rien simplifier, chacun place un sens différent derrière les mêmes mots.
C’est bien le cas pour la Merja Zerga !
Or pour envisager une stratégie territoriale, pour gérer en commun un territoire hydrographique, une
ressource, il est primordial de partir sur des bases partagées, en l’occurrence un langage commun ainsi
qu’une vision partagée de la situation et des problèmes rencontrés. Plus le nombre et la diversité des
parties prenantes est élevée, plus ce socle commun sera difficile à construire.
Paradoxalement pour la Merja Zerga, il existe peu d’incertitudes sur l’état de la ressource, sur son
évolution, ou encore sur les prélèvements, les pollutions. Dès lors il est facile de caractériser la situation
initiale et il devient donc possible d’imaginer son évolution potentielle et de rechercher des solutions.
Cette opportunité devrait faciliter la construction d’une vision commune de la situation, avec la mise en
dialogue des différents acteurs.
Ces ressources sont utilisées par les collectivités situées à l’est de la Merja Zerga (nappes Souier
Drader, Bouagba, Gharb) ; bien qu’éloignées strictement de la lagune Merja Zerga, elles n’en restent
pas moins en relation du fait de leur appartenance au sous bassin Oued Drader, au sein du bassin
hydrographique du Sebou.
La connaissance du bilan hydrologique au niveau du bassin de la Merja Zerga fait état d’un transit de :
- 1.5 % des eaux continentales représentées par l’Oued Drader et le Canal de Nador
- 0.3 % des eaux continentales souterraines
Bien que ces valeurs soient faibles comparées au 98 % du flux des eaux marines, c’est bien tout le
fonctionnement écologique et hydrologique dépendant des eaux amonts (douces + saumâtres) et des
apports souterrains qui confèrent à la zone lagunaire de la Merja Zerga toute sa spécificité, sa richesse
écologique et sa valeur exceptionnelle.
73
Difficultés liées à la mise en place d’une concertation
La Gestion Globale de l’Eau doit prendre en compte les rapports sociaux existant sur le territoire, à
commencer par les asymétries de pouvoir et les divergences d’intérêt entre les acteurs concernés. Ainsi,
les différentes parties prenantes peuvent avoir des objectifs en compétition les uns avec les autres.
Dans notre cas, ce problème survient au sein même de l’administration publique qui tente de concilier
des objectifs en tension les uns avec les autres (préservation stricte du patrimoine naturel notamment).
Une autre facette du problème rencontré est la difficile conciliation des intérêts individuels avec l’intérêt
général, souvent difficile à identifier. Enfin, le simple fait de représenter tous les intérêts en jeu s’avère
très compliqué ; ceux-ci sont nombreux et portés par une multitude d’acteurs (développement urbain,
aménagement, productions agricoles, tourisme …). Ces différents éléments déstabilisent et mettent en
péril le processus de dialogue car ils ne sont pas correctement traités lors de la concertation.
Une démarche de concertation devrait donc permettre aux parties prenantes de passer d’une pratique
de monopole, de la contestation/plainte, vers une pratique de la coopération. De la même manière,
l’administration doit passer d’une approche descendante à une approche horizontale. Ceci implique que
les participants aient l’envie et la capacité de se remettre en question, apprendre et changer. Or, il est
généralement plus confortable d’apporter ce que l’on sait ou ce que l’on croit savoir, que de s’engager
dans un processus pour apprendre ce que l’on ne sait pas.
D’autre part, l’articulation des démarches de concertation avec le cadre réglementaire existant n’est pas
toujours facile à trouver ; il en est de même avec l’héritage en matière de droits d’eau, de droit du sol
ou de fonctionnement des anciens périmètres.
Apparemment nous n’avons pas noté de récupération politique qui pourrait décrédibiliser la démarche,
sa finalité, mais aussi les acteurs publics qui la mettent en œuvre.
Faire coopérer différents acteurs ayant chacun sa propre représentation de la ressource ou des
problèmes, ayant des intérêts potentiellement divergents et des pouvoirs inégaux, représente un vrai
défi. Cela nécessite que chacun fasse des concessions en sortant de sa zone de confort et en faisant
un pas vers l’autre.
Mais, est-ce possible pour la Merja Zerga en dehors d’un cadre réglementaire ?
Message clé :
Tensions administratives, bonne échelle territoriale de gestion, transparence, représentativité,
ouverture, impact sur la décision, neutralité de l’animation, etc., autant de principes qu’il convient de
respecter pour que la concertation et l’action se déroulent dans de bonnes conditions. Ces principes
constituent une forme de garantie pour les participants. Ils renforcent la confiance mutuelle.
L’ensemble de ces conditions d’intérêt général n’est actuellement pas rempli sur le bassin de la
Merja Zerga, et donc de fait paralyse la démarche globale et laisse la place aux initiatives
thématiques peu coordonnées.
Les limites du modèle centralisé sont d’abord caractérisées par le manque de moyens dont dispose
réellement l’État pour agir sur les usagers en cas de non-respect des règles établies. En effet, il ne suffit
pas de dicter des règles pour qu’elles soient appliquées, il faut également disposer de capacités
suffisantes de contrôle et de sanction, ce qui n’est souvent pas le cas.
74
De plus, ce modèle déresponsabilise les usagers qui ne comprennent souvent ni la logique ni la finalité
des règles de gestion qui leur sont imposées, et ont donc moins tendance à les respecter. Enfin, l’État
doit actuellement faire face à de nombreux dilemmes qu’il peine à résoudre seul (par exemple, le
dilemme existant entre l’intérêt économique d’exploiter les nappes et leur préservation pour les
générations futures). La réponse à ce type de dilemme n’est jamais universelle, et elle doit donc être
négociée au cas par cas, avec les parties prenantes concernées.
Les limites du modèle autogéré sont liées à sa nature traditionnelle et souvent très localisée (par
exemple, la gestion d’une source d’eau). Ce modèle nécessite l’existence d’un fort capital social. Il
repose sur des formes organisationnelles qui lui confèrent une stabilité dans le temps. Mais ce modèle
est très vulnérable face aux changements provoqués de l’extérieur. Ainsi, l’introduction d’une nouvelle
technologie de pompage dans une oasis peut rapidement provoquer l’effondrement d’un modèle de
gestion millénaire. L’autogestion n’est donc sans doute plus adaptée face à l’ampleur des défis actuels,
souvent globalisés et dépassant largement les capacités locales (par exemple, la surexploitation des
nappes).
Ce diagnostic sur la ressource en eau, trouve ainsi un écho précis sur les enjeux de stratégie et
de gestion des Zones Humides lagunaires, telles celles de la Merja Zerga !
Dans une démarche de Gestion Globale de l’Eau sur la Merja Zerga, un modèle intermédiaire pourrait
s’appliquer, où la définition des rôles et des responsabilités serait revue, et où les processus
décisionnels seraient modifiés.
Mais où exactement placer le curseur de la Gestion Globale de l’Eau sur le bassin de la Merja Zerga ?
L’échelle de la participation qui propose différents niveaux de partage du pouvoir et de responsabilité
entre l’autorité centrale, ses administrations, ses organismes (Agences de Bassin Hydrauliques
notamment) et les Collectivités et Communautés locales, peut nous aider à répondre à cette question.
En prenant le cas d’une décision publique (par exemple, une nouvelle règle de gestion de l’intéret
général et de la préservation de la lagune de la Merja Zerga), plusieurs échelons peuvent alors être
envisagés.
La Gestion Globale de l’Eau correspond à un processus de concertation entre les Collectivités, les
Communautés locales (constituées des usagers et d’autres acteurs locaux) et les pouvoirs publics.
Cette concertation suppose un travail collaboratif qui implique la confrontation de points de vue, la
définition d’objectifs partagés, la génération d’idées nouvelles, etc.
L’objectif exclusif de préservation écologique de la Merja Zerga, souvent basé sur des mesures
restrictives, ne favorise guère l’engagement des acteurs dans un processus collaboratif. La Gestion
Intégrée de l’Eau et ses espaces associés, doit par contre chercher à concilier cet objectif avec d’autres
visions, permettant à toutes les parties prenantes d’en tirer un bénéfice propre, dans une optique
gagnant-gagnant.
Quelle Gouvernance pour la Merja Zerga ? … Une transition déjà bien engagée.
Depuis plus de 20 ans, des efforts sont consentis pour asseoir un nouveau mode de Gouvernance de
l’eau, basé sur la gestion intégrée et participative des ressources en eau. La Loi sur l’Eau de 1995
instaurait les Agences de Bassins Hydrauliques pour une gestion de l’eau décentralisée et concertée.
Le Débat National sur l’Eau lancé en 2006 avait pour objet d’ouvrir la réflexion à l’échelle régionale
autour de l’implication de tous les secteurs et usagers d’eau dans la gestion durable des ressources en
eau. En 2009, la Stratégie Nationale de l’Eau, à travers un de ses différents groupes de travail
thématiques, initie l’élaboration d’une méthodologie pour la gestion participative et contractuelle des
eaux souterraines, aboutissant ainsi en 2013 à une circulaire interministérielle pour la mise en place de
Contrats de Nappes. En 2015, la nouvelle Loi sur l’Eau vient formaliser d’une façon règlementaire
l’implication et la participation effective de l’usager dans la gestion de l’eau. L’article 115 définit par voie
de Décret les conditions et modalités d’élaboration d’un Contrat de Gestion Participative.
75
Un mode de Gouvernance territorialisé
Conformément aux dispositions du premier alinéa de l’Article 139 de la Constitution, la régionalisation
avancée adopte un nouveau mode de Gouvernance territoriale basé sur une démocratie participative.
Elle vise à renforcer les relations entre élus et citoyens et à dynamiser leur champ de partenariat et de
contrôle. Ceci permettrait essentiellement à la société civile de contribuer pleinement au domaine de la
législation et du contrôle des politiques publiques selon une approche participative inclusive et en
complémentarité avec les autres acteurs politiques et opérateurs économiques.
❖ La Loi sur l’Eau N°36-15 , offre de nouvelles opportunités à travers les Contrats de Gestion
Participative de l’Eau (CGPE) par lesquels les usagers peuvent contribuer à la définition de
règles de gestion : « … il fixe également les règles et le cadre permettant aux usagers de l’eau
de participer à la gestion et au contrôle de l’utilisation des eaux … » Article 115 de la Loi 36-15
relative à l’Eau.
MAIS comment concilier la bonne échelle territoriale de gestion pour la Merja Zerga ?
Plusieurs dispositifs réglementaires s’articulent à différentes échelles La gestion de l’eau renvoie
habituellement à deux dimensions complémentaires : une dimension dite de planification stratégique
qui vise à diagnostiquer les problèmes, identifier des objectifs et élaborer une stratégie ; et une
dimension dite de gestion opérationnelle, qui vise à opérationnaliser la mise en œuvre de cette stratégie
à travers des mesures, des règles, ou des actions concrètes.
La planification stratégique et la gestion opérationnelle de l’eau s’opèrent à trois échelles Les dispositifs
réglementaires existant dans la Loi marocaine sur l’eau, intègrent les deux dimensions. Les Plans
Directeurs d’Aménagement Intégré des Ressources en Eau (PDAIRE) sont des dispositifs de
planification stratégique à l’échelle des bassins hydrauliques, les Plans Locaux de Gestion (PLG), les
Contrats de Gestion Participative (CGP) ou encore les Décrets de Sauvegarde sont des dispositifs
opérationnels s’appliquant à des portions plus réduites du territoire.
Pour la Merja Zerga se rajoutent son appartenance au Réseau National d’Aires Protégées et ses
identifications comme Site d’Intérêt Biologique (SIBE) et site RAMSAR. Ces fondamentaux impactent
sur la définition et surtout la délimitation du territoire pertinent de gestion de la Merja Zerga.
Le territoire du Maroc est découpé en bassins hydrographiques sur lesquels agissent les Agences de
Bassins Hydrauliques. Sur chacun de ces territoires, est élaboré un PDAIRE qui fixe des grandes
orientations et priorise des axes de travail à long terme (30 ans). Ce document de planification est
obligatoire. Il est le fruit d’une concertation institutionnelle, pilotée par l’Agence, qui consulte le Conseil
de Bassin. À cette échelle, les différents usagers sont peu représentés. À l’échelle des sous-bassins, et
en fonction des enjeux, des PLG peuvent être élaborés. Ces dispositifs sont prévus pour
opérationnaliser les axes du PDAIRE, en fonction du contexte local. Ces documents de planification
locale sont également portés par les Agences, qui consultent les Commissions Provinciales de l’Eau.
À cette échelle encore, la concertation est principalement institutionnelle, et les usagers ont peu de
place dans le dispositif. En effet, si l’on prend l’exemple du secteur agricole, celui-ci est uniquement
représenté par quelques personnes qui auront naturellement du mal à refléter la diversité des intérêts
des usagers locaux (petite agriculture familiale, agriculture entrepreneuriale, grands domaines, etc.). À
une échelle plus locale encore, différents dispositifs peuvent être mis en place en fonction des enjeux
(CGP, Périmètres de Sauvegarde, Plan de Gestion de Pénurie d’Eau…). Ces dispositifs ont une
obligation de cohérence avec les préconisations du PDAIRE. La hiérarchisation entre ces dispositifs
n’est pas pertinente. Il s’agit plutôt d’identifier leur portée pour gérer tel ou tel enjeu particulier.
À la différence des autres dispositifs, les Contrat de Gestion Participative s’articulent à l’échelle locale
avec plusieurs dispositifs de gestion opérationnelles entres autres le périmètre de sauvegarde
écologique ou d'interdiction, le plan de gestion de la pénurie d'eau, le plan de prévention des risques
d’inondations, le schéma directeur d'assainissement liquide et ainsi ouvrent la possibilité d'une autre
forme de concertation qui accorde une place forte aux usagers locaux au côté des partenaires
institutionnels et qui peut de plus, aboutir à une forme de contractualisation.
76
L’articulation entre ces différents dispositifs reste cependant complexe pour disposer sur la Merja Zerga
d’un modèle complet de la Gestion Globale de l’Eau, intégrant :
Il est important de noter qu’au regard des récentes évolutions législatives, ce modèle illustre des
dispositifs qui, hormis quelques cas pilotes (Bassin de l’Arghen, par exemple), n’ont pas encore vu le
jour.
Ainsi, le fil rouge pour instaurer un Contrat de Gestion Participative à bonne échelle de gestion, sur le
territoire de la Merja Zerga n’a pas encore vu le jour !
Quel Acteur majeur / Organisme positionner dans cette démarche transversale et qui
serait en capacité sur ce territoire de porter une Gouvernance conforme à la Loi sur
l’Eau ?
On notera dans ce modèle général que la plupart des dispositifs sont initiés, pilotés et animés par les
Agences de Bassins Hydrauliques qui détiennent un pouvoir certain sur les choix de gestion établis.
Il n’existe pas, dans le paysage institutionnel marocain actuel, d’autres structures publiques locales en
mesure de porter ces démarches.
Cependant, le caractère participatif et local des CGP ouvre une nouvelle voie dans la répartition des
pouvoirs et des responsabilités entre l’administration, les collectivités et les usagers. Ce dispositif vient
donc combler un vide, en permettant aux acteurs locaux de s’engager activement dans la gestion de
leurs ressources en eau et écologiques. Il répond en outre au principe de subsidiarité qui guide de
nombreuses politiques publiques de décentralisation.
Les différents dispositifs de gestion de l’eau au Maroc accordent une place plus ou moins forte aux
usagers. Le CGP est l’unique dispositif qui permet aux collectivités et usagers de participer, en
partenariat avec l’administration, à l’élaboration des choix de gestion, répondant ainsi plus facilement à
leurs besoins et préoccupations directs.
Le cadre de Gouvernance du CGP repose sur les articles 115 et 116 de la Loi n°36-15 relative à l'eau
dont l’opérationnalisation serait à fixer par un Décret.
« Article 115 : L'Agence de Bassin Hydraulique peut établir des Contrats de Gestion Participative pour
les nappes, portions de nappes, cours d'eau, tronçons de cours d'eau, lacs ou portions de lacs ou toute
autre portion du domaine public hydraulique en commun accord avec les partenaires et les usagers
de l'eau ou du domaine public hydraulique concernés en vue d'assurer l'utilisation durable et la
préservation des eaux, du domaine public hydraulique et des milieux aquatiques. Ce Contrat de Gestion
fixe notamment, le plan d'action, ses objectifs, sa durée, les modalités de son financement, les droits et
les obligations des usagers de l'eau, de l'Agence de Bassin Hydraulique, de l'administration et des
différents partenaires concernés. Il fixe, également, les règles et le cadre permettant aux usagers de
l'eau de participer à la gestion et au contrôle de l'utilisation des eaux. Les conditions et modalités
d'établissement du contrat de gestion participative sont fixées par voie réglementaire. »
« Article 116 : Le Contrat de Gestion Participative doit respecter les prescriptions du plan directeur
d'aménagement intégré des ressources en eau et être soumis à l'avis du conseil du bassin hydraulique
avant son approbation. »
77
L’élaboration d’un CGP incombe légalement aux Agences de Bassins Hydraulique (article 115 de la loi
36-15 sur l’eau). Néanmoins, l’initiative de mettre en place un CGP sur une portion du domaine public
hydraulique peut aussi résulter d’une demande formulée par d’autres acteurs concernés par la gestion
du territoire. L’initiative peut ainsi être motivée par une problèmatique de détérioration de la qualité du
milieu et de conflit d’usage, dans le cas de la Merja Zerga.
Dans cette orientation, l’Agence de Bassin Hydraulique du Sebou serait responsable de l’animation du
processus d’élaboration du Contrat de Gestion Participative.
Le rôle de l’Agence est de fournir un appui technique et d’animation tout au long du processus
d’élaboration du CGP.
Missions:
La première mission de l’Agence est de s’assurer que l’ensemble de cette analyse de contexte soit
restituée sous la forme d’un dossier préliminaire, qui sera envoyé par le directeur de l’Agence de Bassin
Hydraulique à l’autorité administrative compétente par rapport à l’échelle concernée (autorités
administratives locales concernées, et au Gouverneur de la Province ou Wali de la Région), mais aussi
aux élus locaux concernés. Plus largement, le processus de concertation doit être porté à la
connaissance du public et prendre en compte d’éventuelles demandes ou suggestions. L’Agence de
Bassin Hydraulique veille à la mise en place de cette information continue du processus.
❑ Assurer le Secrétariat du Comité de Concertation du CGP. Elle assiste à toutes les réunions
de la concertation et rédige les comptes rendus. A l’issue du processus, elle élabore un
rapport synthétisant l’ensemble des points de vue exprimés lors de la concertation. Ce rapport
permet d’expliquer et de légitimer le contenu du CGP et de garantir une traçabilité du
processus ayant permis son élaboration.
❑ Préparer le projet de contrat de gestion participative. Basé sur les résultats de la concertation,
ce projet sera partagé avec le comité de concertation du CGP pour validation et signature
avant de poursuivre son processus d’approbation formel tel que développé ci-après.
• Définir des objectifs communs et une stratégie à court, moyen et long terme,
78
• Définir les actions, les mesures et les règles de gestion et de contrôle pour la mise en
œuvre du contrat de gestion participative, ainsi que les engagements qui seront pris
par les différentes parties contractantes,
Epilogue
L’avenir de la Merja Zerga n’échappe pas au fait que la faisabilité d’une démarche de Contrat de
Gestion Participative dépend avant tout du contexte local.
Les avantages de la gestion participative de l’eau par rapport à une approche descendante et
centralisée par l’Etat sont multiples. Mais cette approche comporte aussi des limites qu’il est primordial
de connaître et évaluer avant d’entamer une telle démarche.
Au stade actuel, à l’absence de supervision globale, répondent actuellement des initiatives techniques
locales, notamment celles de la collecte et du traitement des eaux usées des collectivités.
Face aux antagonismes locaux ancestraux et rigides qui paralysent la démarche de gestion
globale, participative et solidaire, seule l’Autorité Nationale a le pouvoir et la capacité pour
inverser le processus de blocage actuel, en promulgant un acte réglementaire, tel un Décret
d’application, utile et nécessaire pour mettre en oeuvre un Contrat de Gestion Participative sur
la lagune de la Merja Zerga, utile aussi pour d’autres sites marocains concernés par les mêmes
enjeux et tensions.
Nul doute, que l’avenir de ce territoire sera partagé au sein d’une démarche de co-
développement territorial, qui permettra d’assurer la préservation et la promotion de ce site
patrimonial exceptionnel … et cela, au profit des générations futures.
79
Rapport MAROC
81
112 – Constitution du Groupe de travail français
Dans l'objectif de préparer au mieux la Conférence de SEVILLE, nous avons jugé utile, de constituer un
Groupe de travail français en capacité de réfléchir aux sujets majeurs qui pourraient être abordés lors
de cette rencontre internationale.
Ce Groupe de travail, s’est réuni le 29 octobre 2020 (Lunel 34) – Cf. Compte-Rendu joint en Annexe.
La proposition de créer un Groupe de travail espagnol en miroir, a été suggérée à nos partenaires.
Certes, les enjeux sur les Zones Humides sont très nombreux, mais nous devons cibler certaines
priorités, notamment dans le contexte de l'impact et de la nécessaire adaptation au Changement
Climatique.
Nous devons aussi tenir compte des acteurs et Réseaux existants (français et internationaux) qui
travaillent déjà et depuis longtemps sur les domaines des Zones Humides, Biodiversité : RAMSAR,
MEDWET ....
Pour SEVILLE, comme cela l'a déjà été fait pour KENITRA, nous attacherons de l'importance à la
Gouvernance et aux rôles majeurs des Collectivités territoriales.
112 – 1 – Les pistes de travail
Dans le droit fil de KENITRA, on reteindra la pertinence du « Territoire » pour faire émerger des
politiques publiques de dynamique territoriale, en harmonie avec les exigences de préservation de la
Biodiversité et de valorisation des Zones Humides.
Cette orientation doit permettre de confirmer la fonction de l’espace territorial, en termes de
développement, de cadre de vie des populations, de support de prévention des risques
environnementaux, de mesures de soutien de la Biodiversité …
Toutefois, dans un objectif d’efficacité, le « Territoire » doit pouvoir démontrer une capacité
d’organisation et de gouvernance maîtrisées qui lui confèrent un pouvoir d’agir, de dialoguer, d’instaurer
des partenariats locaux, internationaux … et d’impulser des actions concrètes d’équipements, de
connaissance, de gestion … immédiates ou prospectives.
Pour aborder cette question, l’échelle territoriale reste au cœur de cette stratégie et la composante
politique ne saurait de fait, se soustraire à l’entité géographique du bassin hydrographique.
112 – 2 – Les Domaines
L’idée fédératrice qui devrait conduire à faire émerger les sujets pour SEVILLE, doit résider dans
l’expression de la capacité des Collectivités Locales à susciter l’action pluridisciplinaire, permettant
d’influencer positivement la préservation des Zones Humides et de la Biodiversité en général.
S’engager pour atteindre cet objectif, c’est être reconnu comme partenaire actif, auprès des acteurs
publics, des Organismes et des Associations, qui militent activement sur ces sujets.
L’ambition de notre Séminaire, doit toutefois nous ramener à une posture humble au regard des enjeux
conséquents sur la préservation de la Biodiversité.
En conséquence, nous devrons retenir des sujets sur lesquels les Collectivités ont capacité et légitimité
pour agir. Par ailleurs, il y aura lieu lors du Séminaire de faire exprimer les multiples partenariats
souscrits par les collectivités (techniques, administratifs, scientifiques) aux niveaux local, national,
européen, international. Les témoignages et les échanges d’expériences exprimés par d’autres entités
internationales, auront matière à diversifier et à compléter le registre des actions des Collectivités.
112 – 3 – Les Supports des actions
Pour ce qui concerne notre Groupe de travail, nous avons noté les compétences et la richesse des
actions que nous représentons, ainsi que celles des Réseaux associés aux questions de la Biodiversité
et des Zones Humides.
82
113 – Structuration de la Conférence de SEVILLE (Proposition Groupe de travail français)
113 – 1 – Le concept de la Conférence internationale de SEVILLE
a) Titre de la Conférence :
« Les Zones Humides : enjeux et avenir. De la mobilisation aux solutions.
Les Collectivités et Organismes se mobilisent, pour apporter sur leurs territoires, des solutions
adaptées vers une transition écologique partagée. »
b) Principes :
Certes, les enjeux sur les Zones Humides sont très nombreux, mais nous ciblerons certaines priorités,
notamment dans le contexte de l'impact et de la nécessaire adaptation au Changement Climatique.
Nous attacherons de l'importance à la Gouvernance et aux rôles majeurs des Collectivités territoriales.
Nous retiendrons la pertinence du « Territoire » pour faire émerger des politiques publiques de
dynamique territoriale, en harmonie avec les exigences de préservation de la Biodiversité et de
valorisation des Zones Humides.
Cette orientation doit permettre de confirmer la fonction de l’espace territorial, en termes de
développement, de cadre de vie des populations, de support pour la prévention des risques
environnementaux, de mesures de soutien de la Biodiversité …
Toutefois, dans un objectif d’efficacité, le « Territoire » doit pouvoir démontrer une capacité
d’organisation et de gouvernance maîtrisées qui lui confèrent un pouvoir d’agir, de dialoguer, d’instaurer
des partenariats locaux, internationaux … et d’impulser des actions concrètes d’équipements, de
connaissance, de gestion … immédiates ou prospectives.
Pour aborder cette question, l’échelle territoriale reste au cœur de cette stratégie et la composante
politique ne saurait de fait, se soustraire à la pertinence de l’entité géographique du bassin
hydrographique.
c) Objectifs :
L’axe fédérateur, support des sujets discutés à SEVILLE, doit permettre d’exprimer la capacité des
Collectivités Locales et des Organismes à susciter l’action pluridisciplinaire, permettant d’influencer
positivement la préservation des Zones Humides et de la Biodiversité en général.
S’engager pour atteindre cet objectif, c’est être reconnu comme partenaire actif, auprès des acteurs
Publics, des Organismes et des Associations, qui militent activement sur ces sujets.
L’ambition de la Conférence, doit toutefois nous ramener à une posture humble au regard des enjeux
conséquents sur la préservation de la Biodiversité.
En conséquence, nous devrons retenir des sujets sur lesquels les Collectivités ont capacité et légitimité
pour agir. Par ailleurs, il y aura lieu lors de la Conférence, de faire exprimer les multiples partenariats
souscrits par les collectivités (techniques, administratifs, financiers, scientifiques) aux niveaux local,
national, européen, international. Les témoignages et les échanges d’expériences exprimés par d’autres
entités internationales, auront matière à diversifier et à compléter le registre des actions des
Collectivités.
d) Domaines et sujets abordés, lors de la Conférence de SEVILLE :
❑ La conservation et l’utilisation rationnelle des Zones Humides
Diagnostic de la perte et la détérioration continuelle des Zones Humides et de l’état des espèces qui en
dépendent :
Les Engagements internationaux et régionaux, sont-ils tenus ?
- Convention RAMSAR et Plan Stratégique
- Objectifs d’Aichi pour la Biodiversité
- Objectifs de Développement Durable (ODD) et leurs cibles
▪ Sujet traité : Le cas du Bassin Méditerranéen
83
❑ Des territoires sous tension démographique : une expansion urbaine croissante aux
détriment des espaces naturels ?
➢ Diagnostic de la situation:
Les besoins et les demandes d’une population humaine en augmentation, exercent des pressions sur
les ressources naturelles et occasionnent la perte, la transformation et la dégradation continuelles des
Zones Humides naturelles.
La réglementation existante dans chacun des pays, se décline depuis le niveau international, national,
jusqu’au niveau local, avec des phases de planification pour les documents d’urbanisme et
opérationnelles pour les travaux d’aménagement.
Cet arsenal juridique complexe vise à préserver les fonctionnalités des Zones Humides (hydrologiques,
biologiques, climatiques) et les services qu’elles rendent (ressources en eau, prévention des risques
naturels, production de ressources biologiques, valeurs culturelles et touristiques, valeurs éducatives,
scientifiques et patrimoniales).
Au-delà de la contrainte, il peut aussi être possible d’établir une relation positive avec ces Zones
Humides, par une participation et une sensibilisation accrues et par leur prise en compte dans la
planification et la prise de décisions au niveau local.
▪ Sujet traité : l’engagement formel d’une Collectivité en faveur de la protection et de l’utilisation
durable des Zones Humides qu’elle administre.
La réponse des « Villes RAMSAR ».
84
Les milieux humides ont une forte productivité biologique. Ils sont aménagés de différentes manières
par l’agriculture en vue de fournir d’importants services d’approvisionnement ; ces aménagements
transforment plus ou moins le milieu.
Beaucoup de Zones Humides naturelles continuent à disparaître du fait de leur conversion,
principalement pour des usages agricoles.
Les pressions exercées par l’agriculture intensive, les consommations d’engrais phosphatés, les rejets
par les nitrates, et autres antibio-résistants, poissons d’eau douce exogènes, les prélèvement en eau,
le drainage, les surfaces irriguées … ont des impacts significatifs sur la qualité des eaux, l’état de
conservation des habitats et la Biodiversité (via l’abondance des oiseaux).
Des scénarios démontrent qu’il est possible de parvenir à la fois à la sécurité alimentaire et à l’utilisation
rationnelle des Zones Humides, dans un scénario de développement de l’Agriculture Durable. Ce
scénario représente un avenir potentiel, où l’on prélèverait les ressources limitées de manière durable
et où l’on protégerait des espaces à la grande valeur culturelle et à la Biodiversité élevée.
- Les réponses adaptées, en matière d’Agriculture Durable :
✓ Organisation et gestion du Foncier.
✓ Juxtaposition zones préservées / zones agricoles.
✓ Agriculture Biologique, Agro-Ecologie.
✓ L’élevage, ouvre le milieux.
✓ Marketing territorial, signes de qualité.
85
➢ Diagnostic de la situation :
La notion d’éco-citoyenneté illustre et renforce ce croisement pour évoquer l’articulation de la
responsabilité individuelle et collective dans la gestion de l’environnement.
Au-delà des débats et des prises de positions qui accompagnent des démarches volontaires ou
réglementées dans le domaine de l’environnement, des réponses peuvent être formulées et suscitées
dans un cadre de sensibilisation et d’éducation pour le Développement Durable, appliqué à la
préservation de la Biodiversité.
L’écotourisme est un exemple de politique permettant un Développement Durable sur un territoire local,
régional ou national, puisqu’il permet de concilier la protection de l’environnement, le développement
socio-économique et le renforcement des territoires.
La beauté naturelle de ces écosystèmes fait des Zones Humides des endroits idéaux pour exercer des
activités récréatives et éducatives. La plupart de ces activités récréatives sont organisées dans ou
autour des Zones Humides, en particulier dans les parcs et réserves, pour l’observation des oiseaux, la
randonnée, la navigation de plaisance ou le canoë.
Des organismes publics / privés / associatifs interviennent dans la préservation des marais et étangs,
la sauvegarde des activités humaines qui y sont pratiquées et la sensibilisation à l'environnement
(accueil des scolaires et du grand public) notamment dans le cadre des animations organisées :
expositions, parcours de découverte.
Les Zones Humides représentent également des ressources précieuses pour l’éducation et la recherche
scientifique grâce à la grande diversité de la faune et de la flore et à leurs liens historiques avec les
anciennes civilisations établies sur et autour d’elles.
Néanmoins, la fragilité de ces écosystème lagunaires, mérite une grande vigilance pour la préservation
de leur biodiversité, notamment, si l’on doit y développer des activités humaines.
- Les réponses adaptées, en matière de participation citoyenne pour la conservation et la
gestion des Zones Humides :
✓ Le plan de gestion et d’aménagement environnemental d’un site lagunaire.
✓ La promotion et l’organisation territoriale de l’offre écotouristique.
✓ Activité de pleine nature et services associés pour le grand public, sur un site de Zones
Humides.
86
Dans ce contexte, la télédétection devient un champ scientifique et technique de plus en plus
stratégique.
Les technologies sont conséquentes pour déterminer, l’altitude des surfaces, qu’elles soient émergées
ou immergées, les zones humides, les zones inondées ou encore les masses d’eau permanentes :
Lidar, radar, avion, satellite, drone …
Ce domaine d’investigation de la Conférence est donc utile pour tous, pour les avancées scientifiques,
pour les aspects techniques et opérationnels, pour partager les expériences et surtout avancer sur les
limites actuelles de la caractérisation, de la surveillance et de l’évaluation de la qualité physique des
milieux aquatiques et des Zones Humides.
Pour les organismes de gestion à l’échelle territoriale des bassins hydrographiques, il s’agira de prendre
en compte ces éléments de connaissance, afin de corriger ou ajuster les interventions et atteindre les
objectifs des politiques publiques engagées, dans une logique adaptative.
Toutefois, il conviendra de différencier ce que produisent les Chercheurs en termes d’outils et de
l’utilisation potentielle effective de ces outils par le gestionnaire, au regard des moyens techniques et
coûts de maintenance (acquisition, traitement, stockage, et diffusion) nécessaires à leurs besoins
opérationnels.
- Les réponses adaptées, en matière de connaissance et de gestion territoriale de
l’information :
✓ Les outils de connaissance spatiale : avancées, apports et perspectives de la Télédétection
appliquée aux différentes échelles de gestion : de la planification nationale au suivi local
d’opérations de restauration.
✓ Système d’informations territoriaux opérationnels, capitalisant l’information en s’inscrivant dans
la durée, pour permettre l’observation des évolutions des milieux et fournissant un appui à l’aide
à la décision.
✓ L’apport de l’Union Européenne pour la Recherche sur la Biodiversité et les Écosystèmes.
Le cas de : LifeWatch ERIC, structure européenne de sciences et de technologie.
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RAPPORT « MAROC »
Action de solidarité inter-associations,
pour un développement intégré de la Merja Zerga
BIBIOGRAPHIE
88