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Projet Tutoré

ECOQUARTIERS ET COMPORTEMENTS
DURABLE

Bauwens Marvin

Master 1 Génie Civil Architectural et Urbain année 2020/2021 1


Table des matières
1. INTRODUCTION ........................................................................................................................... 3
2. LA DEMARCHE D’ECOQUARTIER ................................................................................................. 4
2.1 Qu’est-ce qu’un écoquartier ?............................................................................................. 4
2.2 Historique de la démarche d’écoquartier ?......................................................................... 5
2.3 Règlementation et textes de référence : ............................................................................ 9
2. LES ECOQUARTIER SONT-ILS UNE REPONSE AUX ENJEUX DU DEVELOPPEMENT DURABLE ? .. 15
2.1 Les enjeux sociaux, économiques et culturels .................................................................. 15
2.2 Les enjeux environnementaux .......................................................................................... 19
2.3 Les enjeux planétaire à prendre en compte localement................................................... 24
3. LES INCIDENCES DES ECOQUARTIERS SUR LE DEVELOPPEMENT DURABLE. ............................. 27
3.1 Le fonctionnement du chantier et son impact sur le développement durable ................ 27
3.2 Les usages et pratiques de l’écoquartier ........................................................................... 30
3.3 La maintenance et le cycle de vie des ouvrages................................................................ 34
4. CONCLUSION ............................................................................................................................. 37
5. REMERCIEMENTS....................................................................................................................... 38
6. WEBOGRAPHIE .......................................................................................................................... 39
7. ANNEXES .................................................................................................................................... 40

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ECOQUARTIERS ET COMPORTEMENTS DURABLE
1. INTRODUCTION

L’aménagement du territoire, de la ville et des espaces sont des sujets importants dans l’organisation
de la vie humaine. C’est un processus sur le long terme souvent irréversible qui perturbe le
fonctionnement de l’écosystème de son environnement.

En France la priorité est au renouvellement de la ville afin de lutter contre l’étalement urbain. Les
quartiers existants des villes sont donc la priorité du renouvellement urbain de la ville.

De plus, depuis plusieurs années les sujets du réchauffement climatique et de la fonte des glaces sont
au cœur des débats politiques mondiaux. Pour pallier cette problématique, il a été mis en place une
démarche dite « de développement durable » qui constitue un enjeu majeur dans la préservation de
la vie et de la biodiversité sur terre.

Les écoquartiers sont un nouveau moyen de concilier vie urbaine et développement durable, ils sont
en pleine émergence depuis une quinzaine d’années ainsi qu’en évolution constante face à
l’innovation et à des réglementations toujours plus exigeantes. Au travers de ce mémoire nous
tenterons donc de répondre à cette problématique : Les écoquartiers sont-ils une réponse aux enjeux
du développement durable ?

Pour commencer nous expliquerons ce qu’est l’écoquartier, l’historique de la démarche d’écoquartier


ainsi que les textes de références et la réglementation en vigueur.

Ensuite nous expliciterons les enjeux sociaux, économique, culturel, environnementaux et mondiaux
de la démarche d’écoquartier.

Enfin nous présenterons le fonctionnement d’un chantier vert et son impact sur le développement
durable, les usages et pratique de l’écoquartier ainsi que la maintenance et le cycle de vie des
ouvrages.

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2. LA DEMARCHE D’ECOQUARTIER

2.1 Qu’est-ce qu’un écoquartier ?

Définition : C’est un quartier d’une ville conçu et organisé de manière à minimiser son impact sur
l’environnement, dans une démarche de développement durable*.

*Développement durable
Définition : C’est se développer dans l’optique de répondre à nos besoins actuels sans impacter la
capacité de nos générations futures à se développer et à répondre à leurs besoins.

Un écoquartier est une vision à long terme, qui conditionne la vie des générations futures, ce qu’on y
construit constitue le patrimoine de demain. Il contribue donc à la durabilité de la ville et à la vie
collective de la ville. Le but étant de concevoir en prenant en compte le plan local, les enjeux
économiques, sociaux et environnementaux en habitant demain dans des villes et des quartiers
durables.

Aujourd’hui beaucoup de personnes se sentent concernées par le développement durable,


l’écoquartier est donc pour beaucoup de ses usagers un moyen de contribuer à son échelle
notamment :

 Pour lutter contre l’étalement urbain


 Pour un habitat moins énergivore
 En recyclant ses déchets
 En réduisant son empreinte carbone en utilisant des transports collectifs ou plus respectueux
afin de lutter contre la dépendance automobile.

Il n’existe pas de modèle type d’un écoquartier, celui-ci doit avant tout prendre en compte tous les
facteurs qui l’entourent afin de répondre au mieux à la démarche de développement durable.

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2.2 Historique de la démarche d’écoquartier ?

 22 octobre 2008 :
o Mise en œuvre du plan « Ville durable » par Jean-Louis Borloo, qui consiste à
démocratiser et à partager pour tous une vision globale d’une ville durable.

 2009 :
o Premier appel à projet, celui-ci a pour but de repérer les bonnes pratiques au travers
de 7 thématiques :
 L’eau
 Les déchets
 La biodiversité
 La mobilité
 La sobriété énergétique et énergies renouvelables
 La densité et la forme urbaine
 L’écoconstruction

Ce projet proposait aux villes candidates à échanger en matière d’aménagement durable.


De ce projet est net un « Club d’échange National Ecoquartier » qui a permis au Ministère de se
constituer un référentiel en termes d’aménagement urbain durable à l’échelle du quartier.

Les travaux érigés précédemment ont permis en se développant de créer une « Grille Ecoquartier »
qui prend en compte de manière globale les 3 enjeux du développement durable, à savoir :
 Economique
 Ecologique
 Et social
Cependant la grille est dotée un enjeu supplémentaire :
 L’enjeux gouvernementale

Cet enjeu sert avant tout d’encadrement à la démarche d’Ecoquartier.


La grille Ecoquartier fait donc référence pour le second appel à projet Ecoquartier en 2011, cette grille
est composée de 4 axes principaux :
 Démarche et processus
 Cadre de vie et usages
 Développement territorial
 Préservation des ressources et adaptation au changement climatique

 2011 :
o Second appel à projet Ecoquartier a pour but de créer un « Label* partagé ».

 2012 :
o Lancement d’un label National Ecoquartier
À la suite d’une phase de test sur 15 collectivités, la ministre en charge du logement « Cécile Duflot »
lance officiellement le label Ecoquartier le 14 décembre 2012.
Celui-ci est composé de 3 étapes qui se déroule tout au long du projet :
o Conception
o Mise en chantier
o Livraison

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 1-ère étape
o La collectivité doit signer la charte Ecoquartier. (cf : annexes)
Cette charte démontre l’engagement de la collectivité dans la démarche ainsi que celui de ses
partenaires. La collectivité devient alors membre du « Club National Ecoquartier » et bénéficie d’un
accompagnement de l’état qui met à disposition des experts afin d’aider dans la constitution du dossier
de labellisation.

 2-ème étape
o Le projet est reconnu « engagé dans la labellisation »
Lors de la phase chantier du projet, celui-ci est évalué par une triple expertise mise en place par le
ministère du logement.

 3 -ème étape
o Le projet reçoit le label national Ecoquartier
Ce label n’est décerné que lorsque le projet aura été évalué par une triple expertise sur les 20
engagements de la Charte Ecoquartier.
Cette expertise permet d’établir le niveau d’ambition, la pérennité du projet et l’engagement de la
collectivité dans la démarche. Le but étant d’estimer si le potentielle du projet est à la hauteur des
enjeux.

En projet En chantier Livré

Signature de la
charte

 2013 :
o 52 projets d’Ecoquartier ont vu le jour, parmi eux :
o 13 Ecoquartiers Labellisés
o 32 projets « Engagés dans la Labellisation »
o 7 projets avaient signé la charte

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 2016 :
o Modification du logo du Label et ajout d’une 4-ème étape
Cette 4-ème étape consiste dans une démarche de qualité « l’amélioration constante*» à améliorer
les usages de l’écoquartier. Cela nécessite donc que le quartier soit dans une phase d’usage. Cette
étape ne peut donc être réalisée seulement après que la vie s’y soit installée. Le but étant d’adapter
l’écoquartier à son contexte urbain car celui-ci ne possède ni d’idéale ni de modèle unique, de plus il
évolue dans le temps.

En projet En chantier Livré Vécu et confirmé

 Aujourd’hui ce n’est pas moins de :


 201 Ecoquartiers titulaires du Label étape 2
 77 Ecoquartiers titulaires du Label étape 3
 9 Ecoquartiers titulaires du Label étape 4

Quelques exemples d’Ecoquartiers titulaire du Label étape 4 :

 Rénovation urbaine de Ravine Blanche Saint Pierre


Ile de la Réunion

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 Grand Coudoux
Région PACA (13)

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2.3 Règlementation et textes de référence :

LES TEXTES ET RÉFÉRENCES À L’ÉCHELLE MONDIALE

 1987 : Le rapport Brundtland pour le développement durable « Sommet mondial sur le


développement durable ». Ce rapport rédigé à l’occasion de la commission mondiale sur
l’environnement et le développement apparait pour la première fois la notion de «
développement durable ».

 1992 : La Convention -cadre des Nations Unies sur le changement climatique au XX -ème siècle
qui a eu lieu à Rio de Janeiro. Lors de cette convention les états membres ont rédigé l’Agenda
21 qui aborde les problèmes urgents d’aujourd’hui.

 1997 : Tous les états membre de la convention de Rio se sont réuni d’urgence au japon pour
signer Le Protocole de Kyoto, pour lutter contre le réchauffement climatique et réduire les
émissions de gaz à effet de serre.

 2001 : Commission Européenne sur la Stratégie de l’Union européenne en faveur du


développement durable.

 2002 : Le rapport de Johannesburg pour le développement durable « Sommet mondiale sur le


développement durable ». Rédaction d’une série de mesures pour réduire la pauvreté et
protéger l’environnement.

 2010 : Protocole de Nagoya adopté lors de la convention sur la diversité biologique pour
améliorer l’accès aux ressources génétiques, aux connaissances traditionnelles et au partage
plus juste et équitable des avantages.

 2012 : Conférence de Rio+20 qui à pour but de renouveler les engagements politiques en
termes de développement durable, et d’élaborer un ensemble d’objectifs.

 2015 : L’accord de Paris sur le climat des Etats membre sur l’élaboration d’un ensemble de 17
objectifs pour le développement durable (ODD) à atteindre à l’horizon de 2030, en vue
d’« éradiquer la pauvreté, protéger la planète et garantir la prospérité pour tous. »

 2016 : Conférence des nations Unies sur le logement et le développement durable (Habitat 3)

LES TEXTES ET RÉFÉRENCES À L’ÉCHELLE EUROPÉENNE

 1994 : La charte d’Aalborg rédigé et adopté à Danoise d’Aalborg par les participants de la
convention européenne sur les villes durables. Celle-ci tend à favoriser une densité et une
mixité des fonctions urbaines au service du développement durable.

 2005 : L’accord de Bristol signé dans l’objectif de définir « le quartier durable comme étant
« une zone de mixité fonctionnelle développant un esprit de quartier ».

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 2007 : La charte de Leipzig signé par les états membre de l’union Européenne visant à
« améliorer le cadre de vie des zone urbaines de l’Union Européenne » autrement dit « une
politique de développement urbain intégré ».

 2007 : Traité de Lisbonne pour l’Union Européenne qui œuvre pour le développement durable
de l’Europe fondée sur « une croissance économique équilibrée et sur la stabilité des prix, une
économie sociale de marché hautement compétitive, qui tend au plein emploi et au progrès
social, et un niveau élevé de protection et d’amélioration de la qualité de l’environnement »

 2015 : L’agenda urbain pour L’Union européenne, établi par la commission européenne, les
états membres et les villes qui s’appuient sur le Pacte d’Amsterdam. Celui-ci œuvre pour faire
face aux enjeux du développement urbain.

LES TEXTES ET RÉFÉRENCES À L’ÉCHELLE NATIONALE

 2000 : La loi SRU, c’est une loi relative à la Solidarité et au développement et au


renouvellement urbain, il constitue une règle de droit Français qui modifie le droit de
l’urbanisme et du logement. (Exemple : de logements sociaux minimums)

 2004 : Charte de l’environnement est un texte constitutionnel proposé par le président de la


République Jacques Chirac, celui-ci est composé de 10 articles portant sur des nouveaux
principes, droits et devoirs en lien avec le respect de l’environnement.

 2007 : Loi Grenelle I est la Loi de programmation relative à la mise en œuvre du Grenelle de
l’environnement à l’initiative du Président de la République Nicolas Sarkozy. (Grenelle de
l’environnement : Ensemble de rencontres politiques ayant pour but de prendre des initiatives
à long terme) pour :

 Favoriser la biodiversité par la mise en place d’une trame verte trame bleue
 Mise en place du SRCE (schéma régional de cohérence écologique)
 Réduction des émissions de gaz à effet de serre

 2009 : Loi Grenelle II est ajouté en complément de la Loi Grenelle I, elle applique et
territorialise la Loi votée « Loi Grenelle I ».

 2011 : Décret de modification du code de l’Urbanisme afin de favoriser la mise en œuvre de


dispositions en faveur de la performance environnementale et des énergies renouvelables.

 2014 : La loi ALUR a été adoptée dans le but de favoriser l’accès de tous à un logement digne
et abordable (Exemple : plafonnement des loyers)

 2015 : La loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte, est un texte qui a pour
but d’inverser la tendance en favorisant les modes d’énergies renouvelables à l’insu des
énergies fossiles et nucléaires.

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Réglementation thermique :

Depuis le Grenelle de l’environnement et la mise en place du Diagnostic de performance énergétique


(DPE) la France impose une réglementation thermique. C’est un dispositif qui encadre la thermique
des bâtiments dans le but de régir les émissions thermiques annuelles de l’ouvrage. De nombreuses
« RT » se sont succédé depuis 1974 (premier choc pétrolier) à savoir :

La réglementation thermique 2012 est la plus exigeante, elle comporte 3 exigences de résultats :

 Une efficacité énergétique minimale du bâti, Bbiomax (besoin bioclimatique du bâti)


 Une consommation conventionnelle maximale d’énergie primaire, Cepmax, portant sur les
consommations de chauffage, de refroidissement, d’éclairage, de production d’eau chaude
sanitaire et d’auxiliaires (pompes et ventilateurs)
 Un confort d’été dans les bâtiments non climatisés, Ticref, limitant la température intérieure
maximale que le bâtiment peut atteindre au cours d’une séquence de 5 jours très chauds d’été

La réglementation thermique (ou réglementation environnementale) 2020 plus exigeante que la


RT2012 et en vigueur depuis le 1er janvier 2021, celle-ci nécessite que l’ouvrage consomme moins
d’énergie qu’il n’en produit, on peut l’appeler « BEPOS » soit « bâtiment à énergie positive ». Cela
signifie que la consommation énergétique des logements devra être inférieure la production d’énergie
de celui-ci (≤ 0 Kwh/m2/an)

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Les principaux Labels et Certifications environnementales en France :

La Marque NF environnement :
C’est un ECO-LABEL Français créer en 1991, il est délivré par AFNOR certification.
Celle-ci à pour objet d’attester la conformité des produits ou services qui portent sur la qualité d’usage
et la qualité environnementale des produits

Eco-Label Européen :
Ce Label est le seul Label écologique européen officiel utilisable dans tous les pays Européens, il est
délivré par AFNOR
Celui-ci a pour but une approche dite « Global » sur le cycle des vies des produits allant de l’extraction
des matières premières, en passant par la fabrication, la distribution ainsi que l’utilisation du produit
jusqu’à son recyclage. Celui-ci prend également en compte la qualité d’usage du produit.

NF Haute Qualité Environnementale


Cette certification Française est délivrée par Certivea et a pour but d’évaluer l’efficacité énergétique
et la performance environnementale des bâtiments existants ou des nouvelles constructions tout en
garantissant la qualité d’usage du produit. L’obtention de cette certification nécessite de répondre à
au moins 7 des 14 objectifs cibles, ces objectifs sont classés en 4 grandes catégories :
 Eco-construction : Utilisation de matériaux respectueux de l’environnement, chantier à faible
nuisance
 Eco-gestion : Gestion responsable et écologique de l’eau, de l’Energie, de l’entretien et de la
maintenance
 Confort : Bien-être visuel, acoustique, hygrométrique et olfactif des occupants du bâtiment.
 Santé : Qualité de l’air et de l’eau et respect des règles de sécurité et sanitaire
Le produit obtiendra donc une certification contenant 4 niveaux de certification allant de « bon » à
« exceptionnel ».

Label BBC (Bâtiment Basse Consommation)


Ce label tiré du Label Effinergie est décerné aux bâtiments ayant une consommation de 50kwh/m2/an
au plus en Energie primaire pour le chauffage, la climatisation, l’éclairage, la production d’eau chaude.
Ce dispositif du Grenelle de l’environnement issu de la réglementation thermique 2012 (RT 2012) vise
à réduire la consommation énergétique des bâtiments en France.

Le Label BBCA (Label bas carbone)


Ce Label définit les ouvrages générant peu d’émissions de gaz à effet de serre, celui-ci est composé de
4 axes :
 Les modes de construction et la mixité des matériaux employés
 L’utilisation de l’énergie à faible empreinte carbone
 Le stockage carbone grâce aux matériaux biosourcés et à l’économie circulaire
 La mutualisation des espaces, la réaffectation et les possibilités d’extension du bâti.

Il existe d’autres Labels plus anciens découlant de celui-ci, notamment :


LABEL THPE (Très performance environnementale)
LABEL HPE (Haute performance environnementale)

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En image :

Autres Labels ou certifications utilisées en France :

BREEAM (Building Research Establishment Environnement Methode)


Cette référence Anglaise est un outil d’analyse de performance environnementale des bâtiments
Cette analyse retrace notamment plusieurs critères :
 L’Energie
 La santé et le bien-être
 L’innovation
 La biodiversité
 Le choix des matériaux
 Le management sur le chantier
 La lutte contre la pollution
 L’éco-mobilité
 La gestion de l’eau
 Le recyclage
L’évaluation va de « acceptable » à « exceptionnel ».

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LEED (Leadership in Energy and Environmental Design)
Cette certification Américaine est un outil d’aide de standardisation et de conception des bâtiments à
haute qualité environnementale.
Celle-ci contient 6 grands axes :
 L’aménagement écologique des sites
 La gestion efficace de l’eau
 L’Energie et l’atmosphère
 Les matériaux et ressources
 La qualité des environnements intérieurs
 L’innovation et le design

L’ensemble de ces Labels et certifications ont pour but de témoigner de l’engagement des
constructeurs envers l’environnement afin de participer à la transition écologique, mais également
pour respecter la réglementation en vigueur.

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2. LES ECOQUARTIER SONT-ILS UNE REPONSE AUX ENJEUX DU
DEVELOPPEMENT DURABLE ?
Les enjeux d’une démarche durable sont multiples, cependant il est possible de les définir de façon
sommaire en énumérant uniquement les grands axes qui sont pour moi les plus significatifs et les plus
représentatifs de la démarche de développement durable.

Pour cela j’ai choisi de m’appuyer sur la démarche HQE2R (Haute qualité environnementale et
renouvèlement des quartiers et la réhabilitation des bâtiments), la charte Ecoquartier 2021, les
objectifs pour le développement durable (ODD) de l’accord des Etats membre (2015) qui reprennent
et englobe l’essentiel d’une démarche durable à intégrer localement.

2.1 Les enjeux sociaux, économiques et culturels

S'assurer de la diversité de la population

La mixité de la population dans un quartier est un enjeu crucial car elle favorise la mixité sociale mais
également la mixité intergénérationnelle. La mixité sociale n’apparait pas dans tous les projets,
effectivement cela dépendants de l’offre de logements exemple lors d’un projet de logement en
accession. La mixité sociale ne se résume pas uniquement en une variété d’offre de logements mais
également à des critères tels que le revenu, la profession, les origines, etc.

La mixité intergénérationnelle demande quant à elle de proposer différentes offres de logements tels
que des béguinages, des résidences étudiantes, des foyers travailleurs, des foyers pour personne
handicaper, mais aussi toutes les catégories de logement allant du logement social au logement à prix
élevé, etc.

Ces aménagements nécessitent la réflexion et l’adaptation au contexte urbain dans lequel il s’inscrit.

La participation à l’effort collectif et l’intégration du quartier dans la ville

L’écoquartier doit être un lieu ouvert sur son environnement social, pauvreté, exclusion sociale,
insalubrité, etc. Il doit également respecter son engagement et ses valeurs sur la solidarité.
L’écoquartier doit donc prendre en compte les besoins et les attentes de ses usagers (en termes de
mixité fonctionnelle mais également en termes de solidarité.

Il doit également apporter une touche en termes de qualité visuelle, architecturale et de qualité
d’agencement urbain. Les usagers doivent se sentir incluent dans leur quartier mais également dans la
ville (il ne doit pas exister de frontière réel du quartier dans sa ville).

L’intégration du quartier dans la ville tend à répondre à la demande démographique (offres de


logement adapté et accessible à tous) pour favoriser l’équité social et intergénérationnelle, à créer une
mixité fonctionnelle et diversifiée (équipements, commerces, emplois, logements, services, activités),
la diversité des ménages (âge, sexe, profession etc.), la mixité des acteurs, de lieux ou d’usage. Plus
simplement, il faut coordonner les activités au sein de la ville.

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Solidarité et politique de mixités

L’une des principales qualités de l’écoquartier c’est qu’il est accessible à une grande partie de la
population, néanmoins il ressort une idée générale chez les Français qui accentuent le phénomène qui
est que l’écoquartier est accessible uniquement qu’a la classe la plus aisée et favorisée qui serait plus
sensibilisée aux problématiques environnementales.

L’écoquartier doit renforcer le lien et la cohésion sociale au sein du quartier et de l’environnement


dans lequel il se situe. Il contribue également à des politiques de solidarité au travers d’actions
d’insertion, de plafonnement des loyers mais aussi au travers d’une économie sociale et solidaire. De
plus la vie au sein de l’écoquartier combiné à une politique d’évolution constante, tend à améliorer le
processus qui sera mis davantage en avant par des associations et les habitants eux-mêmes.

Économie sociale et solidaire

L’économie solidaire est une économie qui favorise les partenariats en associant les projets du
marché :
Les projets d’entre aide citoyenne : le bénévolat et les aides institutionnelles
Les projets de gestion de proximité et de service à la personne : les restaurants, le soutien scolaire, les
centres d’animation pour jeunes, l’entretien des espaces vert et la gestion des déchets locaux, etc.
Pour répondre à l’insertion sociale les quartiers peuvent mettre en place et favoriser des
infrastructures des aménagements ou des démarches tels que des jardins partagés, l’autoproduction,
l’entretien des espaces verts, l’autoréparation, etc.

S'assurer de la diversité des fonctions (économiques et sociales)

La mixité fonctionnelle n’est pas uniquement un atout pour réduire les déplacements et les émissions
de gaz à effet de serre, mais il contribue également au bien-être et à la qualité de vie du quartier. De
plus la mixité fonctionnelle est un atout majeur dans l’attractivité du marché immobilier du quartier.
Effectivement le citoyen moyen souhaite avant tout de disposer de tous les aménagements et
infrastructure à portée de main, que ce soient les commerces, les banques, les écoles, les transports
en commun, les espaces de loisirs ou d’échange, etc. Il favorise également la proximité avec les
emplois.

Pour faire simple, prenons comme exemple deux logements identiques ayant une localisation
différente, le prix du m² du bien variera en fonction de sa proximité avec les infrastructures de services.

La mixité fonctionnelle est donc enjeu qui contribue à améliorer l’attractivité du quartier, il améliore
la qualité de vie dans le quartier, il favorise son économie circulaire et lutte contre les émissions de gaz
à effet de serre.

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S'assurer de la diversité de l'offre de logements

La démographie est un paramètre difficile à anticiper et à gérer, c’est pour cela que la ville durable
nécessite de répondre à des besoins diversifier (taille du logement, la localisation, accessibilité aux
handicapés et personnes âgées, etc.) tout en conciliant de bonnes conditions de vie et en favorisant le
bien-être social. Il faut prendre en compte l’ensemble du panel de situations sociales des ménages en
France, notamment pour faciliter l’accès des foyers les plus modestes, en plafonnant les loyers en
fonction des revenus et de la composition des ménages. Le but étant d’aider les personnes en
difficultés financières ou sociale. La ville durable est avant tout un lieu d’innovation et d’évolution
urbaine mais également un lieu de lutte contre l’exclusion, l’exploitation et la pauvreté. Pour cela il est
nécessaire de garantir une équité sociale : les plus aisés et les plus modestes se côtoient dans un cadre
de vie identique, avec les mêmes accès à la culture et aux loisirs.

Éducation et formation

L’éducation et la formation forment un enjeu important de l’écoquartier car il contribue à former les
acteurs de demain et favorise la participation dans la création et l’appropriation de leur cadre de vie.
Il est important que l’ensemble des acteurs de la ville prennent conscience des enjeux de la ville de
demain, qu’ils soient planétaires ou locaux. L’objectif de l’écoquartier est de fournir un cadre de vie de
qualité, agréable et accessible pour l’ensemble de la population.

Insertion par l’économie et l’emploi

L’insertion sociale par l’économie et l’emploi permet aux personnes ayant des difficultés sociales et
professionnelles de bénéficier d’une aide et d’un accompagnement visant à faciliter leur insertion
sociale et professionnelle au travers des contrats de travail spécifiques.

En fonction des besoins des entreprises, trois solutions s’offrent à elles :

 A travers les entreprises de travail temporaire d’insertion ou Etti


 Par l’embauche directe (à travers le Contrat insertion)
 Par l’insertion professionnelle : il est à destination des entreprises et associations d’insertion,
et est bien adapté pour les chantiers d’insertion.

Exemple : Les marchés publics peuvent prévoir une clause d’insertion professionnelle dans le dossier
de consultation, il s’agit simplement de permettre à des personnes, en situation professionnelle
précaire, de bénéficier de contrat de travail, en vue de faciliter leur insertion sociale.

La mixité fonctionnelle et la réduction des besoins de déplacements

Un des objectifs de la ville durable est de réduire la durée et l’intensité des déplacements. Cela
nécessite de rapprocher les actifs de leur foyer, et les habitants des équipements et services collectifs
dont ils souhaitent disposer.

Les différents équipements et services qui peuvent induire une perte ou un gain de temps du fait de
sa proximité ou non :

o Services scolaires (allant de la crèche à l’école primaire)


o Les commerces de proximité (épiceries, supermarchés)
o Infrastructures de culture et de loisirs (sports, spectacles, espaces verts, etc)
o Services de santé (pharmacie)
o Services publics (fournis par la mairie, La Poste, les services sociaux, etc.)
o Services bancaires.

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Néanmoins il est difficile d’influer sur le choix de la localisation des foyers car chacun est libre d’habiter
là où il le souhaite. Il est donc important d’anticiper la mobilité pendulaire des usagers afin d’adapter
au mieux les infrastructures et les services de transport à favoriser. De plus cela nécessite les rendre
plus attractifs, plus facile d’accès (plateformes multimodales).

Pour pallier l’éloignement des quartiers par rapport aux emplois, le quartier peut créer des centres de
travail et des quartiers d’affaires disposant de services mutualisés. Les concepteurs doivent donc en
amont du projet réaliser une étude sur les besoins du quartier et de ses usagers concernant :

o Les commerces : études d’urbanisme commercial ;


o Les équipements publics (écoles, gymnases, etc.) ;
o Les services à la personne (soins, éducation, garderie, etc.) dans le cadre du
développement de l’économie sociale et solidaire (économie associative et
coopérative)
o Un centre de travail à distance (en fonction des professions des habitants)
o Un équipement structurant (dans le cadre du projet d’agglomération ou de la ville)

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2.2 Les enjeux environnementaux

Améliorer l’efficacité énergétique des déplacements

Les déplacements représentent un enjeu crucial pour la gestion des énergies et des émissions de gaz
à effet de serre au travers de la consommation de carburant.

Ils représentent également un enjeu local par sa consommation d’énergie : infrastructure routière,
parcs de stationnement, réduction de la qualité de l’air, les dépenses liées aux déplacements, le temps
gagné ou perdu dans les transports. Le quartier durable nécessite la mise en place d’une politique
visant à réduire la dépendance automobile.

Réduire la consommation d'énergie et améliorer la gestion de l'énergie

Il est important lors de la conception du projet de réaliser une étude d’approvisionnement


énergétique, celle-ci va permettre d’anticiper la façon de traiter l’énergie dans un projet de quartier
durable tout en tenant compte des évolutions techniques et de l’évolution des prix.

Pour optimiser la consommation d’énergie il est également nécessaire de faire des choix constructifs
sur l’énergie comme : l’orientation, la compacité des bâtiments et la contiguïté des constructions.

Le but étant de concevoir un quartier qui vise à réduire les besoins énergétiques dans l’ensemble des
bâtiments : Moyen de chauffe, ventilation, production d’eau chaude, électricité (éclairage etc..).

La réduction des besoins énergétique comporte plusieurs avantages notamment : lutter contre le
réchauffement climatique, contre la hausse des prix de l’énergie, des pénuries ou problème
d’approvisionnement.

Pour répondre au mieux à la problématique du développement durable, il est nécessaire de concevoir


en prenant compte des systèmes constructifs adaptés comme les panneaux solaires. Le soleil émet
chaque année sur chacun de nous l’équivalent de 1000KWh/m2 d’énergie solaire qui pourrait être
utilisée dans les bâtiments.

Master 1 Génie Civil Architectural et Urbain année 2020/2021 19


De plus le chauffage et l’eau chaude nécessite de se poser la question sur leurs modes de production.
Les énergies fossiles étant une source importante des émissions de gaz à effet de serre de par sa
consommation et son transport. Ces énergies fossiles contribuent également au déficit de la balance
commerciale Française dû à l’importation des matières première. Rappelons que le premier choc
pétrolier est la cause de l’instauration de la première réglementation thermique qui avait pour but de
réduire les besoins en énergie des logements à cause de la hausse des prix du pétrole. Le choix du
mode de production d’énergie est également en faveur de l’intérêt général car il contribue à la
réduction de la dépense énergétique des ménages.

La production d’électricité en France quant à elle provient à 75% du nucléaire qui est en effet peu
émissif en gaz à effet de serre, cependant il représente aujourd’hui un problème de sécurité d’ordre
général ainsi qu’un problème de gestion des déchets.

Développer les énergies locales et renouvelables

Comme nous l’avons vu dans les paragraphes précédents l’écoquartier nécessite de développer les
énergies locales et renouvelables afin de répondre au mieux à la démarche de développement durable.

La production d’énergie local répond à plusieurs enjeux notamment la neutralité carbone et la


réduction la consommation d’énergie sur le territoire. De plus la production locale favorise la solidarité
le partage et consolide la confiance des citoyens quant aux solutions de production locale face aux
centrales de production à grande échelle.

Dans le cadre de la réglementation thermique ou « réglementation énergétique » 2020 toutes les


constructions neuves devront être Bepos (bâtiment à énergies positive). Pour répondre à cette
réglementation les constructions neuves devront donc disposer d’énergie renouvelable.

Master 1 Génie Civil Architectural et Urbain année 2020/2021 20


Les principales sources d’énergie renouvelable dans le bâtiment :

 Le photovoltaïque

C’est l’énergie renouvelable la plus utilisée par sa facilité d’utilisation, d’installation et


d’amortissement. C’est également une énergie qui a déjà prouvé sa fiabilité depuis plusieurs années
elle est de plus une alternative au nucléaire.

Evolution de la capacité de production d’énergie solaire en France de 2008 à 1018.

 L’éolien

C’est une source d’énergie peu rentable dans l’habitation et ne représente aucun intérêt pour notre
secteur. Cette énergie renouvelable ne pourrait pallier la dépense énergétique d’une habitation à
moins de disposer des moyens financiers et fonciers pour de l’éolien moyen.

 La biomasse

On retrouve la biomasse sous deux états, solide (déchets agricoles, bois) ou liquide (huiles végétales).
Ceux-ci sont utilisés pour produire de la chaleur destinée au chauffage et à la production d’eau chaude
sanitaire. Cette énergie renouvelable est avantageuse car elle possède un bon potentiel calorifique
ainsi qu’une forte disponibilité ; chaque région serait en mesure de produire son propre combustible
en quantités importantes permettant de limiter les transports et offrant un combustible à faible
énergie grise. Cependant cette énergie nécessite un aménagement de centrale bio masse encore trop
couteux aujourd’hui dû à un marché trop peu développer ainsi que de la maintenance qui nécessite
un certain budget.

Master 1 Génie Civil Architectural et Urbain année 2020/2021 21


 La géothermie

C’est une source d’énergie renouvelable gratuite et inépuisable.

Il en existe deux types ; par captage en surface qui s’avère peu efficace et limité (pompe à chaleur,
puits canadien), ou par captage profond à l’aide d’un système de pieux géothermiques qui engendre
un budget et nécessite des dépenses énergétiques électriques pour le comptage.

« La France disposerait d'un potentiel de 2 700 MW d'électricité géothermique, l'équivalent de trois


réacteurs nucléaires. »

 La cogénération

Cette énergie consiste à produire de l’électricité en même temps que de la chaleur, en simple elle
favorise la production simultanée de deux énergies.

 Mixer les EnR

Les énergies renouvelables peuvent être mixées et sont une forme efficace de gestion et de production
d’énergie grâce à leur mutualisation (géothermie et photovoltaïque).

Améliorer la gestion de la ressource eau et sa qualité

Une gestion durable de l’eau nécessite d’assurer la bonne qualité de l’eau pour ses usagers, de limiter
sa consommation afin de préserver au mieux cette ressource mais aussi de minimiser l’impact de
l’urbanisation sur les réseaux d’eau.

Nous sommes en capacité aujourd’hui de réduire notre consommation d’eau potable grâce à des
équipements économes (réducteur de pression, chasse d’eau à double débit). Cependant il nous est
impossible de prédire la quantité d’eau nécessaire pour les logements car celle-ci dépend du
comportement et des habitudes des usagers. (En moyen une personne Française consomme 150 L
d’eau/ jour). Il existe néanmoins des techniques économes comme les compteurs d’eau individuels
pour suivre sa consommation d’eau et favorise l’économie, les doubles compteurs d’eau pour
récupération des eaux de pluie, les contrats d’entretien des réseaux qui favorisent l’entretien et le
contrôle des réseaux. Favoriser des appareils économiseurs d’eau potable tels que : réducteurs de
pression ; robinets mitigeurs ou mitigeurs thermostatiques pour la douche et le bain ; économiseurs

Master 1 Génie Civil Architectural et Urbain année 2020/2021 22


d’eau sur les robinets ; robinets infrarouges ; chasses d’eau double flux (ou double commande) ; choix
de lave-linge et lave-vaisselle économes en eau (et en énergie).
Pour minimiser l’impact de l’urbanisation sur les réseaux il faut économiser les réseaux et le traitement
des eaux en séparant les eaux pluviales des eaux de pluie pour économiser le traitement d’eau qui ne
le nécessite pas, il faut donc éviter d’utiliser le réseau de la ville et favoriser l’infiltration des eaux de
pluie qui pour ce faire nécessite d’augmenter les surfaces de revêtement de sols perméables. Les
principales techniques alternatives favorisant l’infiltration sont les tranchées drainantes, les noues
paysagères, les fossés à ciel ouvert, l’utilisation de matériaux poreux, les puits d’infiltration, etc.

Eviter l'étalement urbain et améliorer la gestion de l'espace

En moyenne l’espace routier représente 70% de l’espace public en détriments d’autres usages tels que
ceux pour : la marche à pied, le vélo, les loisirs, les espaces verts etc. Le but étant de concilier une
certaine densité de vie et un confort de vie dans un espace où l’on favorise la réhabilitation et la lutte
contre l’étalement urbain afin d’éliminer les espaces urbanisés superflus. Il est donc indispensable de
réduire au possible la surface dédiée à la voirie et au stationnement par exemple en réalisant
davantage de parking tous-terrains. Il ne faut pas oublier la réglementation en vigueur qui est de
1parking/logement pouvant fluctuer de 0.8 à 2 places par logements et pour les bâtiments d’activité
de 1place/pour 100m2 de surface hors œuvre. L’ensemble des villes tendent à relâcher les contraintes
vis-à-vis des nouvelles constructions. De plus le stationnement est souvent un critère clef pour la
localisation d’implantation des entreprises. Mais, si les habitants n’utilisent plus leur voiture pour aller
travailler, il faut aussi qu’elle soit garée dans des endroits sécurisés et peu consommateurs d’espace,
il s’agit donc là de trouver un bon équilibre de l’espace dont nous avons réellement besoin sans
surconsommer d’espaces superflus.

Optimiser la consommation de matériaux (matières premières) et leur gestion

Favoriser les matériaux recyclables et/ou locaux demeurent un point important du développement
durable. Le choix des matériaux constitue un questionnement multiple pour lequel il n’y a jamais de
réponse globale et totalement satisfaisante. Néanmoins nous pouvons influer sur notre façon de
consommer en choisissant les matériaux selon leurs impacts environnementaux (mode de production,
transport) sans oublier de l’inclure dans une démarche de cout global en partant de la construction
jusqu’à la démolition voire jusqu’à la revalorisation des déchets.
Le choix des matériaux est également important dans l’amélioration de la performance des ouvrages
par l’usage de matériaux efficaces, il contribue à l’amélioration de la qualité de vie (santé, sécurité,
hygiène), il permet de réduire le cout global des matériaux en intégrant l’entretien, la maintenance, et
la revalorisation.

Master 1 Génie Civil Architectural et Urbain année 2020/2021 23


2.3 Les enjeux planétaire à prendre en compte localement

Le changement climatique et la lutte contre l’effet de serre


L’activité humaine est aujourd’hui est responsable en grande partie au réchauffement climatique. Le
réchauffement climatique est principalement dû aux gaz à effet de serre :

 Le dioxyde de Carbonne (CO2) qui provient en grande partie des combustions d’énergie fossile
(pétrole, charbon, etc.)
 Le méthane (CH4) issu de l’agriculture, des décharges d’ordures ménagères.
 Le protoxyde d’azote (N2O) du aux engrais de l’agriculture ainsi qu’a des gaz fluorés
nécessaires à l’industrie du froid.

Actuellement en France Le CO 2 représente environ 74 % de la contribution au réchauffement


climatique, dont 25 % proviennent des secteurs résidentiels, tertiaire et agricole et 38 % proviennent
du secteur des transports.

Depuis la révolution industrielle la température dans le monde a augmenté de 1,5 degrés Celsius, cette
hausse de la température a pour conséquence : la fonte des glaces et donc l'augmentation des niveaux
d'eau et des catastrophes naturelles. Augmentation des précipitations. Augmentation de l'acidité de
l'eau de mer qui pourrait mener à l'extinction de certaines espèces marines et dérégler la chaîne
alimentaire.

Master 1 Génie Civil Architectural et Urbain année 2020/2021 24


C'est pour cela que les émissions de gaz à effet de serre sont un enjeu planétaire car il pourrait avoir
pour conséquence une augmentation de la température allant jusqu’à 4 ,5 °C d'ici la fin du siècle, pour
lutter au mieux contre ce réchauffement climatique il nous faut réduire les émissions de gaz à effet de
serre de la planète par 2. Les dépenses liées aux inactions contre la réduction des gaz à effet de serre
seraient responsables en termes d'équivalant à 20% du PIB mondial par an.

L'Union européenne et la France se sont engagées à réduire par 4 leurs émissions de gaz à effet de
serre d'ici 2050. Ce qui nécessite l'application d'un mode durable dans les secteurs de l'énergie, en
termes de production et de consommation. La France a adopté l'engagement européen qui nécessite
la réduction de 20% de la consommation d'énergie primaire d'ici 2020 par rapport à 1990 et de réduire
de 20 % les émissions de gaz à effet de serre d'ici 2020 et d'augmenter la part de production des
énergies renouvelables à 20 % remplaçants la consommation d'énergie primaire.

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Anticiper l’évolution des réglementations et des innovations
L'objectif de la réglementation thermique actuelle et de faire évoluer les bâtiments neuf vers de très
faible consommation d'énergie. Les concepteurs de bâtiments doivent donc s’adapter et évoluer vers
de nouvelles techniques de conception, de réalisation ou encore de choix en termes de matériaux.
Aujourd’hui nous sommes témoins d’une évolution à un rythme soutenu de la réglementation, en
réponse à ça de nombreux maitres d’ouvrage se portent à construire des bâtiments basse
consommation, au bilan Carbonne neutre ou encore à Energie positive devançant la réglementation
thermique actuelle. C’est le cas pour tous ces écoquartiers qui contribuent à leur échelle au
développement durable et au bien-être de la biodiversité et des acteurs qui l’entoure.

La lutte contre la pauvreté, l’exclusion et l’exploitation

Le développement durable vise à garantir l’équité et la solidarité citoyenne, notamment en luttant


contre la pauvreté, l’exclusion et l’exploitation.
L’écoquartier doit donc être accessible à tous afin de garantir la mixité sociale (en fonction des
catégories professionnelles), la mixité générationnelle (l’âge) et la composition des foyers. La mixité
doit également prendre en compte la démographie actuelle, à savoir qu’à l’heure d’aujourd’hui
environ 15% de la population Française vit sous le seuil de pauvreté (à 60% du salaire moyen Français).
La prise en considération de ce facteur mène à plafonner les loyers, afin que chaque foyer, quelle qu’en
soit sa composition ou situation sociale, puisse accéder au même type de logements.
L’écoquartier peut également servir de lieu de redistribution social, notamment dans les villes ou le
foncier est cher. En réponse à ça il a été mis en place au travers de différents types de prêt, une
« subvention » traduisant une bonification, comme les prêts à taux 0,00% mais encore des actions
visant à réduire le prix de vente. Comme le plan social de location-accession qui permet aux acquéreurs
de bénéficier d’une TVA réduite (5.5%). Auquel cas il est nécessaire d’inclure des clauses anti
spéculatives afin d’en éviter les abus. Exemple : en PSLA l’acquéreur doit disposer de son logement
plus d’un certain nombre d’années ou avoir subi une modification sa situation familiale ou
professionnelle (mutation, divorce, enfant, etc..) pour pouvoir revendre son logement. Auquel cas il
devra s’acquitter de rembourser la différence de TVA.

Pour faire simple, la politique de mixité se traduit par une diversité de l’offre de logements : logements
sociaux, logements locatifs, logements adaptés pour les personnes âgées et à mobilité réduite,
logements étudiants, foyers de jeunes travailleurs, etc. Mais également par sa répartition et son
nombre de logements sociaux. Il peut également être un lieu de vie pour les personnes souhaitant
s’évader d’une société de consommation pour rejoindre un cadre de vie plus propice à la
consom’action.

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3. LES INCIDENCES DES ECOQUARTIERS SUR LE DEVELOPPEMENT DURABLE.
3.1 Le fonctionnement du chantier et son impact sur le développement durable

Un chantier vert doit limiter ses impacts sur l’environnement et son impact sur les nuisances riveraines
tout en garantissant la sécurité de ses travailleurs :

 Gestion des énergies


 Gestion de l’eau
 Réduction des nuisances visuelles, sonores et olfactives
 Gestion des déchets
 Gestion de la pollution des sols

Pour prendre en compte au mieux ces enjeux environnementaux et optimiser le chantier, il est
nécessaire de réaliser une étude préalable au chantier. Celle-ci a pour but d’anticiper et de faciliter la
gestion du chantier, son organisation, son environnement etc. De plus la communication et la
concertation de l’ensemble des acteurs du chantier favorise son optimisation et vise à faciliter la
gestion d’un chantier vert

Les acteurs :

 Coordonnateur Santé Prévention Sécurité


 Le ou les maîtres d’ouvrage
 Les entreprises
 Les collectivités
 Les maîtres d’œuvre & Architecte Chantier vert.
 Les riverains

LES GRANDES ETAPES D’UN CHANTIER VERT

En amont du chantier

La réalisation d’un chantier vert nécessite des études et des analyses préalables, dans l’objectif de
limiter ses impacts environnementaux, ses interactions ainsi que la réglementation de son
environnement.

Etapes des études et des analyses préalables au projet :

 Les informations du chantier (localisation, type de construction, etc.)


 La réglementation en vigueur du projet (PLU, PADD, etc.)
 Encombrement de la voie publique (camion de livraison, machine de chantier, échafaudage,
etc.)
 Etat du terrain (végétation, pollution, constructions existantes, topographie, les accès, etc.)
 Préservation paysagère (végétation, cours d’eau, vie animalière)
 Pollution de l'air (émission de poussière, émission olfactive, etc.)
 Pollution des eaux du sol et des cours d’eau à proximité (fuites, polluants, hydrocarbure, etc.)
 Hygiène et de propreté (déchets de constructions, salissure de la voie publique, etc.)
 Risques pour la santé (émission de GES , de particules fines, etc.)
 Nuisances sonores (percussion, cisaillement, etc.)

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Conception

 Détermination des objectifs environnementaux du chantier,


 Définition des modes opératoires permettant de diminuer les impacts pendant le chantier,
 Réflexion sur les matériaux et énergies consommés ainsi que la logistique du chantier (stockage,
transport, maintenance, atelier mécanique...) (pictogrammes des déchets)
 Maîtrise des rejets et gestion des déchets de chantier, (bordereau de suivi - simulation de
production de déchets - organigramme de gestion et estimation des coûts d’élimination des
déchets - plan de gestion des déchets de chantier - site internet de Légifrance)
 Toxicité des rejets de chantier,
 Recyclage et volume des déchets (ratios, tonnage, volume et coût des déchets),
 Évacuation et élimination des déchets (coûts avec ou sans tri),
 Utilisation de matériels et engins homologués, en assurant un entretien régulier pendant le
chantier.
 Définition du PIC (Plan d’installation de chantier)

Avant chantier

 Réunion de lancement du chantier (formation, sensibilisation du personnel sur la réglementation,


les impacts et les procédures de travail) pour faire évoluer les pratiques et les comportements.
 Plan de communication interne et externe : points particuliers, cibles, outils (rencontres, exposés,
conférences, presse, affiches, ...) traitant notamment de la valorisation de l'image et de la relation
avec les riverains. Ce plan précise les relations entre déroulement du chantier, informations à
donner et publics ciblés.
 Communication interne à tous les intervenants sur la finalité du projet et sur la démarche globale
afin que chaque acteur se l’approprie et soit ainsi plus motivé pour le mettre en œuvre.
 Mise en œuvre des dispositions prévues et vérifications de leur efficacité par des mesures de
l'impact du chantier (nombre de plaintes, observations des pouvoirs publics, campagne de mesure
du bruit...) (fiche de non-conformité, indicateurs de suivi)

Chantier

Les différentes mesures d’un bilan environnemental

 Mesurer la nature, le volume et la qualité des rejets (gazeux ou liquides)


 Contrôler le niveau des nuisances
 Elaborer des variantes si l’impact environnemental s’avère supérieur aux estimations initiales
 Intervenir rapidement et efficacement pour résoudre le problème en cas de crise (ex : plainte
du voisinage).
 Formation et sensibilisation des différents acteurs du projet.

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OPR et l’après chantier

A la fin du chantier, il faut établir un bilan environnemental du projet pour établir ses résultats, le
niveau d’optimisation du chantier et les points d’améliorations.

Avant les OPR la maitrise d’exécution doit réaliser les documents relatifs aux exécutions ultérieures
telles que :

 La Description de l'Ouvrage Exécuté (DOE)


 Les consignes d'utilisation de l'ouvrage et de ses équipements (DOUE).
 Le Dossier des Interventions Ultérieures sur l'Ouvrage (DIUO).

Lister tous les matériaux, matériels, ou encore produits d’innovation, afin de faciliter l’accès aux
informations de l’ensemble des procédés d’exécution du chantier, liée à la gestion et à l’entretien futur
des ouvrages.

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3.2 Les usages et pratiques de l’écoquartier

Le terme écoquartier est un terme désignant un mode de vie durable qui prend compte des enjeux
climatiques, sociaux et économiques dans le monde et dans sa localité. En pleine émergence, ces
quartiers sont des terrains de jeu d’innovations, par manque de recul sur ces nouvelles pratiques
l’écoquartier nécessite le développement de nouvelles formes de gouvernance urbaine.
Pour cela le projet d’écoquartier doit appartenir à ses habitants.

Afin de mieux comprendre comment la participation des habitants ou futurs habitants a été prise en
compte dans la conception du projet mais également dans l’usage quotidien de celui-ci.

Nous prendrons exemple :

) Sur l’ECO Village des Noés de Valle de Reuil, France

) L’écoquartier de Clichy Batignolles Paris, France

) L’Ecoquartier des Vergers, Suisse

1 ) Eco village des Noés de Valle de Reuil, France

Présentation :

 Labélisé étape 3 en 2016


 Environ 15 000 Habitants
 98 logements (60 collectifs, 30 maisons individuelles)
 Une crèche municipale
 Une Halle couverte
 Des jardins familiaux
 Un verger

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Une fois le quartier réceptionné et habité, l’écoquartier du Valle de Reuil a fait appel à un sociologue
afin d’enquêter sur les attentes des résidents en matière de logement et du vivre ensemble. Une
enquête par questionnaire a donc été soumise aux habitants du quartier.

Ce qui a permis de définir les types d’animations proposé, exemple :

 Des ateliers pour apprendre le tri


 La cuisson de légumes avec des maréchaux locaux
 Favoriser les économies d’énergie

Exemple : Des animateurs organisent des ateliers « Eco Geste » ou ils font mesurer aux participants la
consommation d’énergie de leurs appareils électroménagers.

« Si chaque foyer débrancher ses appareils en veille nous aurions la capacité de fermer l’équivalent de
2 centrales nucléaires. »

2 ) L’écoquartier de Clichy Batignolles, France

Présentation :

 Labélisé étape 4
 3400 logements
 140 000 m2 de bureaux
 31 000 m2 de commerce
 S’étend sur 50 ha
 38 000 m2 d’équipement
 Parc de 10ha

Afin de réunir les futurs voisins et concepteurs du projet à chaque étape du chantier ont lieu :

 Des débats
 Des ateliers dans les écoles
 Des journées portes ouvertes
 Des promenades urbaines

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Pour réussir le projet il aura fallu 40 promoteurs, constructeurs et architectes qui se sont concertés
avec la ville de Paris pendant 6 mois. Ce fut un processus d’émulation au plus près de ses habitants.

Exemples : Les jeunes du quartier ont été sollicités pour imaginer un centre d’animation.

Le projet s’est-il vraiment réalisé comme les futurs habitants le souhaitaient ?

Pour cela les habitants ont participé à l’élaboration des plans en demandant aux architectes à plusieurs
reprises de redimensionner les plans pour mieux l’intégrer au quartier existant. Les concertations ont
eu une incidence concrète sur la végétation, les terrains de sport ou encore les jardins partagés.

Cependant d’autres suggestions étaient techniquement trop difficiles à mettre œuvre.

3 ) L’écoquartier des vergers en Suisse

Présentation :

 Labélisé étape 3
 1350 logements
 30 bâtiments
 3000 habitants

La moitié des terrains sont construits en auto-promotion par 7 coopératives engagées. La démarche
participative a impliqué les coopératives, la commune et les promoteurs privés.
S’acquittant chacun d’un tiers du montant de la concertation.
Pour cela il fut réalisé 12 groupes répartis sur plusieurs thèmes tels que :
 L’agriculture urbaine
 L’art et la culture
 L’énergie
 Ou encore l’installation d’un poulailler
mobile

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Les habitants ont finalement décidé de créer un marché participatif paysan, un bistrot de quartier
« l’auberge des voisins ».

Ils ont également choisi de confier les rez-de-chaussée de leurs immeubles aux profits de commerces
de l’économie sociale et solidaire.

On peut en conclure que la concertation prépare au mieux les habitants mais elle ne garantit la réussite
du quartier. C’est donc aux habitants et à eux seuls qu’il reviendra de se l’approprier.

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3.3 La maintenance et le cycle de vie des ouvrages

La maintenance et le cycle de vie des ouvrages est un paramètre non négligeable qui est
malheureusement souvent délaissé. En effet celle-ci répond à des problématiques environnementales,
sanitaires et sociales du développement durable.

Les enjeux économiques :

On distingue 3 classes d’achat :

L’image ci-dessous nous renseigne sur l’évolution des couts dans le temps selon la classe d’achat :

Couts L'évolutions des coûts dans le temps selon la classe


8
7
d'achats
6
5
4
Gains
3 Pertes
2
1
0
temps
Achats de classe A Achats de classe B Achat de classe C

Prendre en compte la maintenance et le cycle de vie des ouvrages permet d’établir le « rapport
qualité prix » des produits utilisés dans la réalisation d’un projet de construction. Du simple objet
comme une prise électrique, jusqu’à des produits plus complexes comme le choix des matériaux dans
la conception et la réalisation d’un ouvrage.

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Prenons comme exemple deux bâtiments, l’un est un bâtiment d’habitation simple, l’autre est un
bâtiment haute qualité environnementale. L’image nous renseigne alors qu’un bâtiment HQE (plus
couteux à la réalisation) engendrera moins de dépense liée à sa maintenance et à son entretien qu’un
simple bâtiment d’habitation.

Les enjeux environnementaux

La prise en compte de la maintenance et du cycle de vie des ouvrages est un paramètre important pour
répondre à une démarche de développement durable, notamment lorsque les études préalables sont
correctement réalisées. Ce paramètre permet d’anticiper, d’optimiser et de faciliter la gestion de la
maintenance et des couts qu’elle engendre mais également d’anticiper les problématiques liées au
développement durable notamment en : choisissant des matériaux à faire impacts environnementaux
(matériaux propres, réduction des transports par la proximité, etc.), la gestion du cycle de vie des
matériaux (démolition, décharge, revalorisation, etc.)

Schématisation du cycle de vie des bâtiments :

Les enjeux sanitaires et sociaux

La prise en compte de la maintenance et du cycle de vie des bâtiments permet également de répondre
à des enjeux sanitaires et sociaux. Concrètement la méthode permet d’anticiper l’usage futur des
matériaux et de leurs mises en œuvre, ce qui permet d’améliorer la qualité de vie de ses futurs usagers,
céder des ouvrages et des installations propres pour nos générations futures, optimiser la
consommation de matériaux et anticiper la revalorisation des déchets de construction.

En effet cela permet d’anticiper et de prévoir les opérations de maintenance pour améliorer le confort
des usagers (nuisances, etc.), anticiper le choix de matériaux (matériaux et produits à faible impact
environnemental et sanitaire), installation de moyens de production d’énergie renouvelable
(panneaux solaires, etc.). Cependant il reste nécessaire d’informer, sensibiliser ou même former ses
usagers.

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La maintenance et le cycle de vie des ouvrages répond à la problématique du développement durable
en tenant compte d’enjeux économiques, environnementaux et sociaux tout en cédant une base
durable pour nos générations futures.

Schématisation du développement durable :

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4. CONCLUSION

Pour conclure, un écoquartier est un mode de vie nouveaux qui favorise l’innovation et
l’amélioration continue, tout en visant à répondre à des enjeux sociaux, économiques et
environnementaux. Notamment des enjeux mondiaux tels que la pauvreté, l’exclusion et
l’exploitation mais également la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre qui contribue
en grande partie au réchauffement climatique perturbant les écosystèmes de notre planète
(extinction d’espèces, augmentation des catastrophes naturelles, augmentation du niveau
d’eau des océans, etc.).
L’augmentation des émissions de Co2 est en grande partie causé par la main de l’homme,
consommation de carburant (avion, voitures, bateaux, etc.), mode de production d’énergies,
industries, agriculture, etc.
L’écoquartier favorise également des enjeux locaux tels que, la préservation des ressources,
la création d’espaces verts contribuant à améliorer le cadre de vie de ses usagers, la lutte
contre l’étalement urbain, la mixité fonctionnelle, l’insertion par l’économie, l’amélioration de
la qualité de l’aire, une gestion durable de l’eau, utilisation de matériaux locaux à faibles
impacts environnementaux, etc.
L’écoquartier est donc une nouvelle forme d’urbanisation prenant compte, de son impact sur
l’environnement, améliorant la qualité sociale, sanitaire et économique, et de la durabilité des
infrastructures, sans compromettre la capacité de nos futures générations à répondre à leurs
besoins.
Cependant l’écoquartier doit continuer à évoluer, notamment sur de nouvelles formes de
gourances afin d’impliquer aux plus ses usagers dans la vie des quartiers et y favoriser la
qualité de vie, qui conduits ses usagers à développer un sentiment d’appropriation de son
cadre de vie, et permet de favoriser les comportements « écocitoyens » de chacun pour
optimiser son développement et sa réussite.

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5. REMERCIEMENTS

Tout d’abord je tiens à remercier l’ensemble de l’équipe pédagogique de l’INSA, plus


précisément l’équipe pédagogique du Master génie civil architectural et urbain, pour l’accueil au sein
de cette année universitaire.

Je tiens également à remercier Monsieur Boulekbach mon tuteur universitaire pour l’attention
et le suivi d’entreprise qu’il m’accorde durant cette année universitaire, pour avoir dirigé mes travaux
et de m’avoir permis de mener à bien ce projet.

Je voudrais aussi remercier Mr Donatien Ciekawy , ainsi que l’ensemble de l’équipe d’OPTI-BAT
pour l’accueil et leurs conseils durant cette formation universitaire.

D’autres personnes m’ont aidé durant cette année, notamment mon entourage, mes
camarades de classe et ma famille pour leur présence et leur suivi dans mes études.

Master 1 Génie Civil Architectural et Urbain année 2020/2021 38


6. WEBOGRAPHIE

 Clichy-Batignolles (Paris 17e) | Paris & Métropole Aménagement (parisetmetropole-


amenagement.fr)

 http://www.ecoquartiers.logement.gouv.fr/

 Les Objectifs de développement durable – Développement durable (un.org)

 Le rapport Brundtland pour le développement durable - Geo.fr

 Conférence des Nations Unies sur le développement durable, Rio 2012 | Nations Unies

 Conférence des Nations Unies sur le logement et le développement urbain durable Habitat III
– Développement durable

 Agenda urbain pour l’UE – consultation sur le plan d’action sur l’Usage Durable des Sols et les
solutions fondées sur la Nature | AFCCRE

 L'analyse du cycle de vie du bâtiment (cycleco.eu)

 Https://www.manutan.com/savinside/fr/les-couts-caches

 Tous les textes de référence pour l'EDD - EDD (ac-versailles.fr)

 Https://coutglobal-risque.fr/cout-global/

 CV -- Les étapes clés (chantiervert.fr)

 Émissions de CO2 hors UTCATF dans le monde | Chiffres clés du climat (developpement-
durable.gouv.fr)

 https://www.ecologie.gouv.fr/reglementation-environnementale-re2020

 https://www.youscribe.com/catalogue/livres/art-musique-et-cinema/architecture-et-
design/ecoquartier-mode-d-emploi-2023015

 https://alsbom.fr/normes-environnementales-dans-limmobilier-tertiaire/

 https://eur-lex.europa.eu/resource.html?uri=cellar:2bf140bf-a3f8-4ab2-b506-
fd71826e6da6.0002.02/DOC_1&format=PDF

Master 1 Génie Civil Architectural et Urbain année 2020/2021 39


7. ANNEXES

Master 1 Génie Civil Architectural et Urbain année 2020/2021 40


CHARTE ÉCOQUARTIER

© Yann Kebbi - Ministère de la Transition écologique

Charte EcoQuartier – version mars 2021


CHARTE ÉCOQUARTIER 2021

LA DÉMARCHE ÉCOQUARTIER
Le label ÉcoQuartier est l’un des piliers de la démarche ÉcoQuartier, qui est proposé par les Ministères
de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales et de la Transition
écologique et solidaire. Faire entrer son projet d’aménagement dans la démarche ÉcoQuartier, c’est :

 Mettre en œuvre les 20 engagements du référentiel ÉcoQuartier pour intégrer toutes


les dimensions d’un aménagement durable dans son projet;
 Entrer dans le club ÉcoQuartier, un réseau de collectivités et de professionnels
engagés pour une transition vers de villes et des territoires durables ;
 Bénéficier de formations gratuites pour faciliter la mise en œuvre des projets par
l’apprentissage de nouvelles façons de faire ;
 Participer à des événements locaux, régionaux ou nationaux pour partager les retours
d’expériences issus de métropoles, de villes moyennes et de centres-bourgs ruraux.

La plateforme ÉcoQuartier répertorie l’ensemble des projets d’aménagement et de renouvellement


urbain qui sont officiellement engagés dans la démarche ÉcoQuartier. Elle met à disposition des
ressources documentaires relatives aux différents enjeux de villes et de territoires durables :

http://www.ecoquartiers.logement.gouv.fr/

LES 4 ÉTAPES DU LABEL ÉCOQUARTIER


LABEL ÉCOQUARTIER – ÉTAPE 1 : L’ÉCOQUARTIER EN PROJET
Par la signature de la présente charte (dès l’émergence du projet), le porteur de
projet et ses partenaires s’engagent à mettre en œuvre les 20 engagements du
référentiel ÉcoQuartier.
Les acteurs du projet peuvent communiquer sur leur engagement dans la
démarche ÉcoQuartier nationale par l’utilisation du label – étape 1. Le projet est
répertorié sur la plateforme des ÉcoQuartiers.

Le label-étape 1 est obtenu après :


 La rencontre d’un correspondant ville durable pour découvrir la démarche
ÉcoQuartier et pour envisager les modalités du partenariat,
 La signature de la présente charte et son enregistrement sur la plateforme
ÉcoQuartier,
 L’initialisation de la fiche opération sur la plateforme ÉcoQuartier,
 La communication d’une note de contexte territorial par le correspondant ville
durable du département au porteur de projet.

Le label étape 1 est accordé pour une durée de 2 ans, reconductible sur simple demande auprès
du correspondant ville durable du département, afin de confirmer l’engagement du porteur de
projet dans la démarche ÉcoQuartier. En annexe de la présente charte ÉcoQuartier, le
correspondant ville durable et le porteur de projet pourront préciser les actions de partenariat qui
sont envisagées pour répondre aux besoins spécifiques du projet : visites de sites, échanges de
pair à pair, mobilisation d’expertise, formation, …

2
CHARTE ÉCOQUARTIER 2021

LABEL ÉCOQUARTIER – ÉTAPE 2 : L’ÉCOQUARTIER EN CHANTIER


 Une fois les études achevées et le chantier engagé, le porteur de
projet peut se porter candidat au label – étape 2 sur le plateforme
ÉcoQuartier.
 Une expertise de l’opération candidate est alors réalisée pour
identifier ses points forts et proposer des pistes d’amélioration au
regard du référentiel ÉcoQuartier.
 Le label ÉcoQuartier – étape 2 est délivré par la commission
nationale sur proposition de la commission régionale.

LABEL ÉCOQUARTIER – ÉTAPE 3 : L’ÉCOQUARTIER LIVRÉ


 Lorsque l’ÉcoQuartier est livré (ou quasi livré), le porteur de projet
peut se porter candidat au label – étape 3 sur la plateforme
ÉcoQuartier.
 Une expertise de l’opération candidate est alors réalisée pour
identifier ses points forts et proposer des pistes d’amélioration au
regard du référentiel ÉcoQuartier.
 Le label ÉcoQuartier – étape 3 est délivré par la commission
nationale sur proposition de la commission régionale.

LABEL ÉCOQUARTIER – ÉTAPE 4 : L’ÉCOQUARTIER CONFIRMÉ


 Trois ans après la livraison de l’ÉcoQuartier, les projets labellisés à
l’étape 3 peuvent prétendre à la quatrième et dernière étape de
labellisation. A cette étape, le label distingue les bonnes pratiques en
matière d’évaluation et d’amélioration continue des projets.
 Le dossier de candidature est organisé autour de 4 axes :
o Axe 1 - l'évaluation des objectifs prioritaires du projet
o Axe 2 - le retour des habitants et des usagers
o Axe 3 - le retour des gestionnaires du quartier
o Axe 4 - l'effet levier du projet
 Le label ÉcoQuartier – étape 4 est délivré par la commission nationale
ÉcoQuartier sur proposition de la commission régionale, après
présentation des conclusions des experts.

3
CHARTE ÉCOQUARTIER 2021

LA CHARTE ÉCOQUARTIER :
UNE PREMIÈRE ÉTAPE VERS DES VILLES ET DES
TERRITOIRES DURABLES
ÉCOQUARTIER : FAIRE DU PROJET AUTREMENT
L’ÉcoQuartier est un laboratoire opérationnel des villes et des territoires durables, un lieu de créativité
et d’audace pour faire émerger des projets exemplaires, que ce soit dans les formes urbaines et
l’architecture, les usages proposés, ou dans les modalités de conduite de projet. La mobilisation
citoyenne sera un élément majeur de la conduite du projet.
Cette charte nous engage dans un processus imaginatif, adaptable et vivant pour favoriser une
amélioration continue des pratiques d’aménagement.

ÉCOQUARTIER : MONTRER QUE TOUS LES TERRITOIRES CONTRIBUENT AUX ENJEUX


NATIONAUX ET MONDIAUX
Nous pensons que les ÉcoQuartiers, par les ambitions qu’ils portent, permettent d’engager tous les
territoires dans une dynamique vertueuse. La signature de la présente charte est un engagement
concret et opérationnel pour la mise en œuvre des engagements internationaux pris par la France,
notamment en termes de lutte contre le changement climatique et de protection de la biodiversité.
Chaque territoire dispose d’un potentiel qui mérite d’être valorisé. Il est de notre responsabilité de
participer à cet élan pour nos territoires en nous fondant sur des engagements concrets et mesurables :
la charte et le label ÉcoQuartier en sont les premières pierres.

ÉCOQUARTIER : LEVIER VERS DES VILLES ET DES TERRITOIRES DURABLES


Nous considérons que les engagements de cette charte doivent non seulement guider les ÉcoQuartiers
que nous porterons, mais aussi infléchir nos actions à plus long terme à l’échelle de notre territoire.
Nous nous engageons à repenser nos pratiques d’aménagement dans le cadre de notre projet en
application de cette charte, afin qu’il constitue un levier vers la ville durable et qu’il ne reste pas une
opération isolée.
Au-delà de la durée de l’opération, nous nous devons d’être présents dans la phase de vie de cet
ÉcoQuartier, afin d’évaluer les résultats obtenus et faciliter l’appropriation des espaces par les
habitants.

Par la signature de la présente charte ÉcoQuartier, nous nous engageons dans une politique
d’aménagement durable, qui favorise la mobilisation des citoyens et contribue à une transition vers
des territoires sobres, résilients et inclusifs.

4
CHARTE ÉCOQUARTIER 2021

Les 20 engagements
du Référentiel ÉcoQuartier

Dimension 1
« Démarche et Processus »

ENGAGEMENT 1 : Réaliser les projets répondant aux besoins de tous en s’appuyant sur les
ressources et contraintes du territoire

ENGAGEMENT 2 : Formaliser et mettre en œuvre un processus participatif de pilotage et une


gouvernance partagée

ENGAGEMENT 3 : Intégrer la dimension financière tout au long du projet dans une approche en
coût global

ENGAGEMENT 4 : Prendre en compte les pratiques des usagers et les contraintes des
gestionnaires dans les choix de conception tout au long du projet

ENGAGEMENT 5 : Mettre en œuvre des démarches d’évaluation et d’amélioration continue

Dimension 2
« Cadre de Vie et Usages »

ENGAGEMENT 6 : Travailler en priorité sur la ville existante et proposer une densité adaptée pour
lutter contre l’artificialisation des sols
ENGAGEMENT 7 : Mettre en œuvre les conditions du vivre-ensemble et de la solidarité

ENGAGEMENT 8 : Mettre en œuvre un urbanisme favorable à la santé pour assurer un cadre vie
sûr et sain
ENGAGEMENT 9 : Mettre en œuvre une qualité de cadre de vie, qui concilie intensité, bien vivre
ensemble et qualité de l’environnement

ENGAGEMENT 10 : Valoriser le patrimoine naturel et bâti, l’histoire et l’identité du site

5
CHARTE ÉCOQUARTIER 2021

Dimension 3
« Développement territorial »

ENGAGEMENT 11 : Contribuer à un développement économique local, durable, équilibré, social


et solidaire

ENGAGEMENT 12 : Favoriser la diversité des fonctions et leur proximité

ENGAGEMENT 13 : Optimiser l’utilisation des ressources et développer les filières locales et les
circuits courts

ENGAGEMENT 14 : Favoriser les modes actifs, les transports collectifs et les offres
alternatives de déplacement pour décarboner les mobilités

ENGAGEMENT 15 : Favoriser la transition numérique en faveur de la ville durable

Dimension 4
« Environnement et Climat »

ENGAGEMENT 16 : Proposer un urbanisme permettant d’anticiper et de s’adapter au changement


climatique et aux risques

ENGAGEMENT 17 : Viser la sobriété énergétique, la baisse des émissions de Co² et la


diversification des sources au profit des énergies renouvelables et de récupération.

ENGAGEMENT 18 : Limiter la production des déchets, développer et consolider des


filières de valorisation et de recyclage dans une logique d’économie circulaire

ENGAGEMENT 19 : Préserver la ressource en eau et en assurer une gestion qualitative et


économe

ENGAGEMENT 20 : Préserver, restaurer et valoriser la biodiversité, les sols et les milieux naturels

6
CHARTE ÉCOQUARTIER 2021

LES TEXTES DE RÉFÉRENCE


LES TEXTES ET RÉFÉRENCES A L’ÉCHELLE MONDIALE

En 1992, le Sommet de la Terre à Rio a adopté la Convention-cadre des Nations unies sur le
changement climatique, ainsi que la Convention sur la diversité biologique, qui marquent le
lancement de processus de négociations internationales auxquelles la France contribue activement. La
charte Action 21 énonce par ailleurs les éléments fondateurs de la méthode Agenda 21, qui inspire
directement les engagements de la présente charte ÉcoQuartier.
Après le protocole de Kyoto adopté en 2005, élément déclencheur du renforcement de la
réglementation thermique des bâtiments en France, et le « Plan stratégique 2010-2020 de la
biodiversité » issu du protocole de Nagoya visant à réduire les pressions sur la biodiversité, la signature
de l’Accord de Paris sur le Climat en décembre 2015 constitue un tournant majeur de la mobilisation
des acteurs et des territoires français dans la mise en œuvre d’actions concrètes.
En 2012, l'un des principaux résultats de la Conférence de Rio+20 a été l'accord des États membres
sur l’élaboration d’un ensemble d'objectifs pour le développement durable (ODD), qui visent à
poursuivre dans tous les pays une action ciblée et cohérente en la matière. C’est ainsi que, le
1er janvier 2016, les 17 ODD du Programme de développement durable à l’horizon 2030 sont entrés
en vigueur. Pour la première fois, un objectif concerne particulièrement les villes et les territoires :
c’est l’objectif n° 11 « Faire en sorte que les villes et les établissements humains soient ouverts à
tous, sûrs, résilients et durables ».
Enfin, la 3e conférence des Nations unies sur le logement et le développement urbain durable
(Habitat III), qui s’est tenue à Quito, en Équateur, en octobre 2016, a eu comme effet immédiat de
redynamiser l’engagement mondial en faveur du développement urbain durable, en se centrant
particulièrement sur la mise en œuvre d’un « Nouvel Agenda Urbain ».

LES TEXTES ET RÉFÉRENCES A L’ÉCHELLE EUROPÉENNE

De nombreux caps ont été franchis par les institutions et collectivités locales européennes depuis Rio :
 La charte d’Aalborg, adoptée le 27 mai 1994, prône la ville comme l’échelle pertinente
d’action en faveur du développement durable : « La Ville durable est l’autorité locale proche
des problèmes environnementaux des citoyens, qui partage les responsabilités avec les
autorités compétentes à tous les niveaux, pour le bien-être de l’homme et de la nature » ;
 L’Accord de Bristol, adopté le 7 décembre 2005, instaure l’échange européen de bonnes
pratiques et d’exemples, notamment en termes de quartiers durables;
 La charte de Leipzig, signée le 24 mai 2007, affirme l’importance d’une ville durable et solidaire
et de l’approche intégrée du développement durable ;
 L’Agenda urbain pour l’Union européenne, adopté le 30 mai 2016, vise à associer les villes à
l’élaboration des politiques européennes afin de mieux les adapter aux réalités et enjeux
auxquels elles sont confrontées.

Ces accords illustrent l’engagement des États et des collectivités locales en matière de développement
urbain durable et intégré.

7
CHARTE ÉCOQUARTIER 2021

LES TEXTES ET RÉFÉRENCES A L’ÉCHELLE NATIONALE

La loi « SRU » du 13 décembre 2000, relative à la solidarité et au renouvellement urbain, poursuit un


triple objectif : améliorer la cohérence entre planification urbaine et territoriale, renforcer la solidarité
entre les villes et la mixité sociale dans l’habitat et mettre en place une politique des déplacements au
service du développement durable.
Les lois Grenelle (la loi Grenelle 1 du 3 août 2009 de programmation relative à la mise en œuvre du
Grenelle Environnement, et la loi Grenelle 2 du 12 juillet 2010 portant engagement national pour
l’environnement) définissent une feuille de route pour le développement durable.
Le Code de l’environnement prône explicitement les cinq finalités du développement durable
mentionnées à l’alinéa III de l’article L. 110-1, modifié par la loi Grenelle 1 du 12 juillet 2010, art. 253,
reprises dans le cadre de référence pour les Agendas 21 locaux.
Le Code de l’urbanisme définit les objectifs que doivent viser les collectivités locales en matière
d’urbanisme et d’aménagement durable (voir l’article L. 101-2 du Code de l’urbanisme).
La loi ALUR (Accès au Logement et à un Urbanisme Rénové) du 26 mars 2014, à travers la mise en place
de nouveaux outils fonciers et de documents d’urbanisme plus efficaces, vise à favoriser la
construction de logements tout en luttant contre la consommation excessive d’espaces. Elle améliore
la participation du public et facilite l’émergence de modèles d’habitat collectif innovant, alternatif,
durable et économe pour faciliter l’accès au logement.
La loi relative à la Transition énergétique pour la croissance verte du 17 août 2015 fixe des objectifs
permettant la mise en œuvre opérationnelle de l’Accord de Paris sur le climat et propose des mesures
d’accompagnement qui concernent directement les projets d’aménagement des collectivités :
rénovation énergétique des bâtiments existants et renforcement des performances énergétiques des
nouvelles constructions, développement des transports propres et des mesures en matière de
circulation et de mobilité pour améliorer la qualité de l’air et protéger la santé, lutte contre les
gaspillages et promotion de l’économie circulaire, développement des énergies renouvelables pour
valoriser les ressources des territoires.
La loi ÉLAN (portant Évolution du Logement, de l’Aménagement et du Numérique) du 23 novembre
2018 a pour objectifs :
 Construire plus, mieux et moins cher,
 Restructurer et renforcer le secteur du logement social,
 Répondre aux besoins de chacun et favoriser la mixité sociale,
 Améliorer le cadre de vie et renforcer la cohésion sociale.
La loi Énergie – Climat du 8 novembre 2019 permet de fixer des objectifs ambitieux pour la politique
climatique et énergétique française. Elle vise la neutralité carbone à l’horizon 2050 pour répondre à
l’urgence climatique et à l’Accord de Paris.

8
CHARTE ÉCOQUARTIER 2021

SIGNATURE DE LA CHARTE
ÉCOQUARTIER
du projet

………………………..…………………………………………………………………………..
(Renseigner le nom du projet concerné)

(aménageurs, collectifs ou associations de citoyens, bureaux d’études, promoteurs,…) sont invités à signer la charte à la
* Le porteur de projet, s’il n’est pas le maire ou le président d’EPCI, ainsi que tous les partenaires du porteur de projet
RECONNAISSANT ET APPROUVANT CE QUI PRÉCÈDE, PAR NOTRE SIGNATURE,
NOUS :
 Adhérons à la charte ÉcoQuartier ;
 Rejoignons les membres du Club ÉcoQuartier ;
 Nous engageons à utiliser le logo « Label ÉcoQuartier – étape 1 » sur tout support de communication
relatif à l’ÉcoQuartier.

SIGNATURE DU MAIRE ET / OU DU PRÉSIDENT DE L’EPCI


Nom, prénom :
Fonction du signataire :
Administration ou organisme local :
Lieu et date de signature :
Signature :

AUTRE SIGNATAIRE*
Nom, prénom :
Fonction du signataire :
Administration ou organisme local :
Lieu et date de signature :
Signature :
suite des élus du territoire.

AUTRE SIGNATAIRE*
Nom, prénom :
Fonction du signataire :
Administration ou organisme local :
Lieu et date de signature :
Signature :

9
CHARTE ÉCOQUARTIER 2021

AUTRE SIGNATAIRE*
Nom, prénom :
Fonction du signataire :
Administration ou organisme local :
Lieu et date de signature :
Signature :

AUTRE SIGNATAIRE*
Nom, prénom :
Fonction du signataire :
Administration ou organisme local :
Lieu et date de signature :
Signature :

10
CHARTE ÉCOQUARTIER 2021

ANNEXE : PLAN D’ACTIONS PARTENARIAL


[Les rubriques suivantes sont données à titre d’exemples et sont modifiables]

SE FORMER A LA MISE EN ŒUVRE DU RÉFÉRENTIEL ÉCOQUARTIER


……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

BÉNÉFICIER D’UNE EXPERTISE APPORTÉE PAR L’UN DES PARTENAIRES RÉGIONAUX


DE LA DÉMARCHE ÉCOQUARTIER
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

PARTAGER DES RETOURS D’EXPÉRIENCES AVEC D’AUTRES PORTEURS DE PROJET


ENGAGÉS DANS LA DÉMARCHE
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

VALORISER LES INNOVATIONS DU PROJET


……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….

11
La démarche HQE2R de conduite de projet urbain intégrant le développement durable - Synthèse

Contrat n° EVK4 – CT – 2000 – 00025

La démarche HQE²R®
La démarche HQE²R( Assohqe2r@wanadoo.fr )
de conduite de projet urbain
Volume 5 :
intégrant
le développement durable
Comment évaluer les projets d’aménagement ou de renouvellement urbain dans une
perspective de développement durable ?

Catherine CHARLOT–VALDIEU
Philippe OUTREQUIN

Avec la contribution des partenaires de recherche du projet européen


HQE2R:
Martin Symes, Celia Robbins et Marcus Grant de l’Université de West England (Bristol,
Royaume Uni), Ove Morck de Cenergia (Danemark), Andreas Blum et Munia Tarabichi
d’IOER (Dresde, Allemagne), Oriol Cusido et Xavier Casanovas du CAATB (Barcelone,
Espagne), Noemi Granado d’ITeC (Barcelone, Espagne), Antonella Grossi et Sandra
Mattarozzi, d’ICIE (Italie), Nicoletta Ancona, Daniela Gabutti et Ernesto Antonini de
Quasco (Bologne, Italie) et Jan Zieck d’Ambit (Pays Bas)

La démarche intégrée HQE2R et l’Association européenne pour un développement urbain durable « SUDEN »
sont les résultats du projet européen HQE2R (Juillet 2001 à Mars 2004). Ce projet de recherche et démonstration
HQE2R (http://hqe2r.cstb.fr) a été en partie financé par la Commission Européenne, Programme Energie,
ème
Environnement et Développement durable de l’Action 1 clé 4 “Ville de demain et héritage culturel” du 5
Programme Cadre de Recherche Développement. Contrat n° EVK4 – CT – 2000 – 00025
Catherine Charlot – Valdieu, Association SUDEN, et Philippe Outrequin, La Calade
La démarche HQE2R de conduite de projet urbain intégrant le développement durable - Synthèse

Sommaire
Le contexte et l’origine de la démarche HQE2R page 3

La démarche intégrée de développement durable HQE2R page 6

1 – Présentation de la démarche de conduite de projet sur un quartier

2.- La base théorique ou colonne vertébrale de la démarche HQE2R

La méthode HQE2R de diagnostic partagé de développement durable page 12

Une participation habitante au cœur de la démarche HQE2R page 14

Les outils d’évaluation de la démarche HQE2R page 15

1 – Le système ISDIS pour la conception et l’évaluation des projets urbains

2 – Le modèle INDI pour l’élaboration du profil de développement durable du


quartier et l’évaluation des projets au regard du développement durable

3 – Le modèle ENVI pour l’évaluation environnementale

4 – Le modèle ASCOT pour l’évaluation en coût global d’un bâtiment par rapport à
un bâtiment de référence

Les recommandations HQE2R pour les cahiers des charges page 23

1 – Le bâti

2 – Les éléments non bâtis

D’autres procédures opérationnelles HQE2R page 26

1 – Les échelles et les méthodes de participation habitante et citoyenne

2 – L’intégration du développement durable dans les documents d’urbanisme

3 – Le développement durable, une approche pertinente pour le quartier

L’Association européenne pour un développement urbain durable page 34

Les publications sur la démarche HQE2R page 35

CONTACTS :
• Catherine Charlot-Valdieu, Association SUDEN, C/o La Calade, 363 avenue de
Pierrefeu, F- 06 560 VALBONNE, Tel : 33 (0)4 93 40 29 30 – ccv@wanadoo.fr
• Philippe Outrequin, La Calade, 363 avenue de Pierrefeu, F- 06 560 VALBONNE
Tel : 33 (0)4 93 40 29 30 – outrequin.philippe@wanadoo.fr
• Association européenne pour un développement urbain durable « SUDEN »
welcome@suden.org et http://www.suden.org
2
Catherine Charlot – Valdieu, Association SUDEN, et Philippe Outrequin, La Calade
La démarche HQE2R de conduite de projet urbain intégrant le développement durable - Synthèse

LE CONTEXTE ET L’ORIGINE DE LA DEMARCHE HQE²R

Cette démarche intégrée de développement durable HQE2R a été élaborée par un groupe de
10 centres de recherche et de 13 villes dans 7 pays européens afin de répondre à la
question
¾ Comment assurer la prise en compte du développement durable à l’échelle des
villes et plus particulièrement à l’échelle du quartier, dans les opérations de
renouvellement urbain et d’aménagement comme dans la gestion du quartier afin
d’assurer la meilleure qualité de vie possible pour tous?
ainsi qu’aux questions subsidiaires suivantes
¾ Qu’est ce que le développement durable à l’échelle du quartier ?
¾ Une démarche de développement durable est-elle pertinente à cette échelle du
quartier?
¾ Comment évaluer le développement durable d’un quartier ?
¾ Comment évaluer les projets d’aménagement ou de renouvellement urbain sous
l’angle du développement durable ?
¾ Quelles sont les pratiques de développement durable à mettre en œuvre : les
technologies, les comportements, les procédures opérationnelles ?
¾ Comment évaluer l’évolution d’un quartier ?
¾ Quelles sont les complémentarités d’une démarche de développement durable avec les
approches ou procédures traditionnelles du management urbain?
¾ Comment intégrer le développement durable dans l’ensemble des actions liées au
management urbain : urbanisme, planification, Agenda 21 Local, … ?
¾ Comment passer de la démarche HQE® française en construction neuve à une
démarche de développement durable applicable aux bâtiments existants ? Comment
construire et réhabiliter dans une démarche de développement durable ?
¾ …
- L’acronyme HQE2R
Le projet HQE²R a été rédigé au cours de l’été 1999 par Philippe Outrequin et Catherine
Charlot-Valdieu avec Ernesto Antonini (Quasco, Italie), Yolanda de Jager (Ambit, NL) et
Jens-Ole Hansen (Cenergia, DK)1. Pour l’acronyme nous sommes partis de ce qui était déjà
connu, à savoir la démarche HQE® (Haute Qualité Environnementale) française. Mais le
projet abordait la Réhabilitation des bâtiments, d’où le premier R, et le Renouvellement des
quartiers, d’où le deuxième R. Nous avons mis le E au carré parce que nous voulions mettre
fortement l’accent sur l’Economie. Nous aurions aimé rajouter le S du social mais cela
devenait carrément imprononçable quelle que soit la langue utilisée. Par ailleurs les projets
liés à la Politique de la Ville intègrent déjà cette problématique. Nous avons donc opté pour
HQE²R mais la démarche HQE²R traite du quartier et est radicalement différente de la
démarche HQE® qui ne porte que sur les bâtiments et la construction.

1
Ernesto Antonini, Yolanda de Jager et Jens-Ole Hansen ont tous 3 quitté leur société.
3
Catherine Charlot-Valdieu, association SUDEN et Philippe Outrequin, La Calade – Octobre 2004
La démarche HQE2R de conduite de projet urbain intégrant le développement durable - Synthèse

- Les échelles territoriales abordées


Dans une démarche de développement durable les échelles territoriales sont fondamentales.
La démarche HQE2R aborde l’échelle du quartier et va jusqu’aux cahiers des charges des
bâtiments et des éléments non bâtis. Mais, bien évidemment, les quartiers sont analysés
dans leurs liaisons entre eux et par rapport à la ville car on ne peut pas travailler sur un
quartier en dehors de son contexte.
Cette démarche HQE2R (ainsi que ses outils) est transposable à d’autres échelles territoriales
sous réserve d’adaptations mineures et notamment à l’échelle de la ville ou de
l’agglomération.
Enfin l’habitant et l’usager sont au cœur de la démarche HQE2R2.
- Pourquoi travailler à l’échelle du quartier ?
« Pourquoi travailler sur le quartier et pourquoi travailler sur l’intégration du
Développement Durable (DD) à l’échelle du quartier ? »
Parce que le quartier est le lieu de vie des habitants. Si on veut les intéresser au devenir de la
commune, cela commence par leur trottoir, leur quartier, leur école, leurs bâtiments. Ensuite,
le développement durable nécessite un changement de comportement et cela doit se
manifester aussi dans la vie quotidienne et dans les modes de vie comme dans les méthodes
de travail. C’est pourquoi l’éducation et l’information sont au cœur de la démarche
HQE²R et jouent un rôle fondamental.
« Qu’est-ce qu’un quartier durable et pourquoi travaille-t-on sur l’échelle du quartier ? ».
Cette question nous a beaucoup occupés au début du projet HQE2R. En 1997, quand les
partenaires français ont commencé à travailler sur ce sujet, il leur était répondu le plus
souvent que le quartier n’était pas une échelle intéressante et qu’il fallait travailler sur
l’agglomération parce que c’est là que se prennent les décisions. Nous étions cependant
convaincus que ces deux approches sont complémentaires et que le quartier est une échelle
importante car c’est celle des habitants ainsi que celle des procédures urbaines..
- Les résultats du projet HQE2R
Les résultats du projet HQE²R sont :
- l’élaboration de la démarche intégrée HQE2R et de ses outils à destination des
collectivités locales et de leurs partenaires: aménageurs, bailleurs sociaux, services de
l’Etat, urbanistes, architectes, banques, … pour intégrer le développement durable à
l’échelle du quartier en Europe.
- l’association européenne pour un développement urbain durable « SUDEN 3».

2
cf description de la démarche dans le Volume 1 de la démarche HQE2R ainsi que dans le Cahier HQE2R n°1 et
la Brochure HQE2R n°1 (en anglais) édités par le CSTB. Les Brochures HQE2R (en anglais) et les versions
italiennes Quaderno HQE2R sont disponibles sur les sites web du projet : http://hqe2r.cstb.fr et de l’Association
européenne pour un développement durable urbain SUDEN : http://www.suden.org . Les Volumes HQE2R ont
été rédigés en français par La Calade et l’Association européenne SUDEN (cf liste des publications en annexe).
3
Baptisée à l’origine « HQE2R » comme le projet, l’association a changé de nom à la demande de l’association
HQE qui redoutait un risque de confusion entre ces deux démarches. L’acronyme et donc les statuts de
l’association ont donc été modifiés à l’issue de la première assemblée générale et le choix des adhérents s’est
porté sur SUDEN (Sustainable Urban Development European Network) afin de mettre en avant la vocation de
réseau de l’association.
4
Catherine Charlot-Valdieu, association SUDEN et Philippe Outrequin, La Calade – Octobre 2004
La démarche HQE2R de conduite de projet urbain intégrant le développement durable - Synthèse

- Les partenaires du projet HQE2R


Afin de réaliser des outils opérationnels, chaque partenaire européen de recherche a travaillé
avec au moins une municipalité ou un organisme municipal ayant un projet sur un quartier.
HQE2R a ainsi porté sur 14 quartiers très différents dans 7 pays européens. En France il
s’agit d’Angers, de Cannes, d’Anzin (avec Valenciennes Métropole) et d’Echirolles (dans
l’agglomération de Grenoble). En Italie, nous avons Cinisello Basalmo, Mantova et
Melegnano (Cinisello Basalmo et Melegnano sont des communes de l’agglomération de
Milan). Les autres villes sont Frederiksberg dans l’agglomération de Copenhague, Dresde en
Allemagne, Vlissingen aux Pays Bas, Barcelone et Manresa en Espagne et enfin Bristol en
Grande Bretagne.4
Chacun des outils de la démarche (excepté les modèles ENVI et ASCOT) a été testé et validé
sur un nombre important ou sur l’ensemble de ces 14 quartiers. Ces outils peuvent en effet
être utilisés indépendamment de la démarche. Cependant la démarche elle-même n’a pas
encore été utilisée ni validée sur ces quartiers dans la mesure où elle n’a été finalisée qu’à la
fin du projet HQE2²R.

L e p ro je t d e d é m o n s tra tio n H Q E 2 R : 1 4
q u a rtie rs d a n s 1 3 v ille s e n E u ro p e
V lis s in g e n F re d e rik s b e rg
R o ya l S che ld e G ro u p L in d e van g

A n z in
B ris to l C ity-ce n tre V a lm o n t
C o m m u nity a t H e a rt
D re s d e n
A n g e rs L o e b ta u
L a R o se ra ie

E c h iro lle s M a n to v a
L a V isco se S a n L e o n a rd o – P o rta M u lin a

M a n re s a M e le g n a n o
A n tic – E sco d in e s – V ic R em ei C ip e s
C annes
M im o n t – P ra d o - R é p u b liqu e
C in is e llo B a ls a m o
B a rc e lo n a B a rc e lo n a C ro ce tta C o rn a g g ia
B o n P a sto r
R a va l - C iu ta t V e lla

4
cf. Volume 4 de la démarche HQE2R sur les expérimentations menées dans chacun de ces 14 quartiers : CD
ROM intégré dans la brochure HQE²R n°2 et également disponible auprès des différents partenaires de recherche
du projet et à l’Association européenne SUDEN dans les différentes langues des partenaires du projet.
5
Catherine Charlot-Valdieu, association SUDEN et Philippe Outrequin, La Calade – Octobre 2004
La démarche HQE2R de conduite de projet urbain intégrant le développement durable - Synthèse

LA DEMARCHE INTEGREE HQE2R de conduite de projet urbain

1. Les quatre phases d’un projet urbain


La démarche HQE²R est structurée autour de la décomposition d’un projet urbain en quatre
phases.
Les quatre phases d’un projet urbain

1. La phase de décision correspond à l’émergence des problèmes dans un quartier


jusqu’à ce qu’une décision soit prise. Il s’agit bien évidemment de la décision du maire ou /
et du bailleur social de lancer une action correctrice, par exemple une opération de
renouvellement urbain ou une OPAH (Opération Programmée d’Amélioration de l’Habitat -
cas du quartier de Cannes) ou une ZAC (Zone d’Aménagement Concertée - cas à Anzin), ou
encore dans le cadre de la Politique de la Ville (cas de l’Opération de Renouvellement Urbain
d’Angers),…
2. Après la phase de décision vient la phase d’analyse comprenant l’état des lieux
préalable, la collecte des données, la réalisation du diagnostic puis, à l’issue du diagnostic, la
détermination des enjeux de développement et des priorités du Plan d’actions.
3. Ensuite, c’est la phase de conception - évaluation et celle-ci commence par
l’élaboration du cahier des charges du projet ou plan d’actions. En France, on a une procédure
assez classique qui est celle de marché de définition : plusieurs équipes proposent un projet et
il s’agit de choisir un de ces projets ou une combinaison de ces projets ; c’est la phase
d’élaboration du Plan d’actions.
4. Enfin, la dernière phase concerne l’action, la réalisation concrète du projet et son
suivi, son évaluation. Dans cette phase, il y a la liaison avec les documents d’urbanisme, les
projets ou programmes de construction, démolition, réhabilitation des bâtiments et des
éléments non bâtis (une place, un square…) et enfin quelque chose qui manque souvent dans
la pratique, le suivi, l’évaluation de chacune des actions d’une part et du projet global d’autre
part.
Pour chacune de ces phases traditionnelles, la démarche HQE2R propose des méthodes,
outils ou procédures opérationnelles permettant d’intégrer le développement durable.
6
Catherine Charlot-Valdieu, association SUDEN et Philippe Outrequin, La Calade – Octobre 2004
La démarche HQE2R de conduite de projet urbain intégrant le développement durable - Synthèse

2. Une démarche intégrée de développement durable de quartier5


Pour chaque phase de ce processus ainsi qu’à leurs interfaces, la démarche HQE2R
d’intégration du développement durable dans les projets urbains propose des méthodes, des
outils d’aide à la décision, des procédures opérationnelles et des recommandations s’appuyant
sur des bonnes pratiques. Dans le cadre du projet européen HQE2R cette démarche a été
appliquée à l’échelle du quartier :
La démarche HQE²R de conduite d’un projet de renouvellement de quartier
vers le développement durable
PHASE 1 : DECISION PHASE 2 : ANALYSE

1. Identification de 2. Décision CdC 3. État des lieux à partir


problèmes (techniques, stratégique pour la des 21 cibles et du
environnementaux, réhabilitation système intégré
sociaux…) nécessitant durable du quartier d’indicateurs de DD
une action (ISDIS)

4. Diagnostic
partagé de DD du
quartier (points forts,
dysfonctionnements,
cohésion)

12. Suivi et évaluation Participation des habitants et des usagers


du projet: indicateurs
de suivi de DD Partenariat (public / privé)
Gouvernance locale 5. Enjeux/Priorités
stratégiques pour le
quartier et définition
des objectifs de DD
11. Intégration
du DD dans les 9. Urbanisme
projets: réglementaire
éléments non- incluant des CdC
bâtis recommandations
de DD
10. Intégration du DD
CdC 7. Evaluation des
6. Elaboration de
dans les projets de scenarios par scenarios
rapport aux cibles
bâtiments neufs et 8. Plan d’actions (identification des
CdC de DD (INDI,
réhabilités pour le quartier options pour des
ENVI, ASCOT) actions de DD)
PHASE 4 : ACTION et EVALUATION PHASE 3 : ELABORATION DU PLAN D’ACTIONS
Source : Projet HQE²R (http://hqe2r.cstb.fr) CdC: Cahiers des charges, DD: Développement Durable

Ce schéma est le même que celui présentant les phases d’un projet urbain (page précédente)
mais nous y avons fait figurer les apports de la démarche HQE²R. Ceux-ci sont détaillés ci
après ainsi que dans les différents « deliverables » (en anglais) ou Volumes (en français) de la
démarche HQE2R (cf www.suden.org).
Nous présentons successivement dans cette synthèse le corpus méthodologique, les méthodes,
les outils d’évaluation ou d’aide à la décision et les procédures opérationnelles qui, ensemble,
constituent la démarche HQE2R6.

5
Cf. Volume 1 de la démarche HQE2R à paraître aux éditions La Calade fin 2004
6
La démarche HQE²R a souvent été réduite à l’un de ses outils et notamment à la méthode de diagnostic partagé
de développement durable, voire à un logiciel de diagnostic de patrimoine de logements sociaux comme dans le
« Guide méthodologique pour la prise en compte du développement durable dans les opérations de réhabilitation
et de renouvellement urbain de l’habitat social » réalisé par Hubert Pénicaud, Olivier Nguyen-Huu et Serge
Sidoroff pour l’Arene Ile de France (ce guide distingue par ailleurs la méthode de diagnostic HQDIL de la
méthode HQE²R alors qu’HQDIL n’est rien d’autre que la version initiale d’HQE²R lors de sa première
utilisation sur un quartier d’Angers, cette dénomination n’ayant pas été retenue par les partenaires HQE²R).
7
Catherine Charlot-Valdieu, association SUDEN et Philippe Outrequin, La Calade – Octobre 2004
La démarche HQE2R de conduite de projet urbain intégrant le développement durable - Synthèse

3 - La base théorique (ou colonne vertébrale) de la démarche HQE2R


Qu’est ce que le développement durable à l’échelle du quartier ?
Il est nécessaire de définir le concept de développement durable à chaque échelle territoriale
où il est utilisé et pour chaque contexte : faute de quoi, le développement durable devient un
concept fourre-tout vide de sens. Pire encore, le concept peut être dévoyé et utilisé à tout bout
de champ pour n’importe quel type d’actions. Le risque existe et peut être devrait-on
distinguer de façon plus explicite les différents types de démarche, selon que l’on travaille sur
un quartier ou sur un pays, en France ou en Chine…
Pour intégrer le développement durable à l’échelle du quartier, nous avons défini une base
théorique et le cœur de la démarche consiste à croiser les principes avec les objectifs de
développement durable retenus (donnant ainsi un contenu au développement durable
urbain) :
¾ Des principes de développement durable pour l’échelle urbaine
Nous avons tout d’abord retenu 6 principes de développement durable à l’échelle de la ville et
du quartier parmi l’ensemble des principes présentés à Rio en 1992. On a sélectionné ceux qui
s’appliquent plus particulièrement à l’échelle du quartier et de la ville et on en a retenu 6 qui
nous paraissent particulièrement importants pour cette échelle de territoire : l’efficacité
économique, l’équité sociale, l’efficacité environnementale, le principe de long terme, le
principe de globalité et, enfin, le principe de gouvernance. Ces 6 principes sont en quelque
sorte le fond de carte permanent de la démarche HQE²R.

6 Principes de développement durable à l’échelle des quartiers et de la ville

• Efficacité économique : respecter les règles d’efficacité économique mais en incluant


tous les coûts externes sociaux et environnementaux (les prix du marché sont le reflet
d’une économie non durable…) « il faut unir le pouvoir des marchés avec la puissance
des valeurs universelles » (Koffi Annan)
• Equité sociale : Droit à l’emploi, à un logement et à un revenu décent. Lutte contre la
pauvreté et l’exclusion sociale
• Efficacité environnementale : principe de Précaution et principe de
Responsabilité (un enjeu mondial : multiplier par 10 la productivité des ressources
naturelles et le découplage croissance économique / consommation de ressources)
• Principe de long terme : évaluation des impacts et réversibilité des choix, innovation
en matière de DD, nouvelles pratiques managériales
• Principe de globalité : le global en relation avec le local ; principe de subsidiarité –
mais aussi « penser globalement et agir globalement » : « le DD est l’affaire de
tous »
• Principe de gouvernance : participation des résidents et usagers du quartier et / ou
de la ville – volonté politique de favoriser l’appropriation par chacun de ces 6
principes
Source : Catherine Charlot-Valdieu, CSTB et Philippe Outrequin, La Calade pour HQE2R
(http://cstb.hqe2r.fr et http://www.suden.org )

8
Catherine Charlot-Valdieu, association SUDEN et Philippe Outrequin, La Calade – Octobre 2004
La démarche HQE2R de conduite de projet urbain intégrant le développement durable - Synthèse

¾ Des objectifs de développement durable à l’échelle d’un quartier


Au niveau urbain, le développement durable doit aussi être défini de façon générique. C’est
pourquoi nous avons défini cinq objectifs globaux de développement durable applicables
au niveau des quartiers en Europe. L’adhésion à ces objectifs n’est pas évidente et peut
être discutée avec les maîtres d’ouvrage. Ils sont toutefois le support conceptuel et
idéologique de notre approche de développement durable urbain. Ces cinq objectifs sont
suffisants, à notre sens, pour couvrir l’analyse d’un quartier du point de vue du
développement durable. Ils ne le seraient pas pour couvrir la ville entière. Pour celle-ci,
d’autres objectifs complémentaires sont nécessaires tels que l’efficacité des services publics
(pris dans leur ensemble) et la cohérence du développement de la ville (cohérence
d’ensemble, notamment avec l’agglomération, et intégrant liaisons inter-quartiers).
Les 2 premiers objectifs concernent l’environnement : l’environnement global – « Préserver et
valoriser l’héritage et conserver les ressources» -– et l’environnement local – «Améliorer la
qualité de l’environnement local ». Les trois autres objectifs sont : « Améliorer la diversité »,
« Améliorer l’intégration » et « Renforcer le lien social».
D’autres objectifs locaux peuvent être avancés en fonction de la spécificité de la ville ou du
quartier. En effet ces objectifs de développement durable ne sont pas d’égale importance dans
tous les quartiers et c’est à l’issue du diagnostic partagé de développement durable que
l’on peut définir les principaux enjeux et les hiérarchiser, aboutissant ainsi à la définition
d’objectifs locaux de développement durable.
Les objectifs globaux de développement durable sont, au démarrage du projet, une façon
d’intégrer tous les aspects du développement durable. Pour les préciser et favoriser ou faciliter
une approche opérationnelle, nous avons défini des cibles de développement durable qui,
au nombre de 21, couvrent les différents champs du développement durable urbain.
De façon encore plus concrète et opérationnelle, ces cibles sont déclinées en 51 sous-cibles
dont l’analyse est réalisée dans la phase du diagnostic. Ces 51 sous-cibles sont enfin illustrées
à l’aide d’indicateurs de développement durable.
Cet ensemble d’objectifs, cibles, sous-cibles et indicateurs forme le système ISDIS (Integrated
Sustainable Development Indicators System) qui est au cœur de l’approche systémique
intégrée de la démarche HQE²R.
Une analyse de projets de quartier durable en Europe a été réalisée par Philippe Outrequin
avec l’aide de Catherine Charlot-Valdieu et un financement d’EDF r&D. Cette analyse a été
conduite en utilisant les objectifs et les cibles de la démarche HQE²R (« Une analyse de
projets de quartier durable en Europe » Volume HQE²R n°3 Edition La Calade).

9
Catherine Charlot-Valdieu, association SUDEN et Philippe Outrequin, La Calade – Octobre 2004
La démarche HQE2R de conduite de projet urbain intégrant le développement durable - Synthèse

LES 5 OBJECTIFS ET 21 CIBLES


DE DEVELOPPEMENT DURABLE POUR
LE RENOUVELLEMENT DES QUARTIERS
ET LA REHABILITATION DES BATIMENTS

PRESERVER ET VALORISER L'HERITAGE ET CONSERVER LES RESSOURCES


1 - Réduire la consommation d'énergie et améliorer la gestion de l'énergie
2 - Améliorer la gestion de la ressource eau et sa qualité
3 - Eviter l'étalement urbain et améliorer la gestion de l'espace
4 - Optimiser la consommation de matériaux (matières premières) et leur gestion
5 - Préserver et valoriser le patrimoine bâti et naturel

AMELIORER LA QUALITE DE L'ENVIRONNEMENT LOCAL

6 - Préserver et valoriser le paysage et la qualité visuelle


7 - Améliorer la qualité des logements et des bâtiments
8 - Améliorer la propreté, l'hygiène et la santé
9 - Améliorer la sécurité et la gestion des risques (dans les logements et le
quartier)
10 - Améliorer la qualité de l'air (intérieur et du quartier)
11 - Réduire les nuisances sonores
12 - Minimiser les déchets et améliorer leur gestion

AMELIORER LA DIVERSITE

13 - S'assurer de la diversité de la population


14 - S'assurer de la diversité des fonctions (économiques et sociales)
15 - S'assurer de la diversité de l'offre de logements

AMELIORER L'INTEGRATION

16 - Augmenter les niveaux d'éducation et la qualification professionnelle


17 - Favoriser l'accès de la population à l’emploi, aux services et aux équipements
de la ville
18 - Améliorer l’attractivité du quartier en créant des espaces de vie et de rencontre
pour tous les habitants de la ville
19 - Eviter les déplacements contraints et améliorer les infrastructures pour les
modes de déplacement à faible impact environnemental (transport en commun,
deux roues et marche à pied)

RENFORCER LE LIEN SOCIAL

20 - Renforcer la cohésion sociale et la participation


21- Améliorer les réseaux de solidarité et le capital social

Source : Catherine Charlot-Valdieu, CSTB et Philippe Outrequin, La


Calade avec la contribution des partenaires européens du projet HQE²R
(http://hqe2r.cstb.fr en anglais et www.suden.org en français)
10
Catherine Charlot-Valdieu, association SUDEN et Philippe Outrequin, La Calade – Octobre 2004
La démarche HQE2R de conduite de projet urbain intégrant le développement durable - Synthèse

Ces objectifs et ces cibles sont représentés par un ensemble de cercles imaginé par un
habitant de nos quartiers HQE²R: David Mowat de Bristol. A Bristol, nous avons beaucoup
discuté avec les habitants sur les indicateurs, le choix des indicateurs, à quoi servent les
indicateurs, comment ils peuvent être utilisés et comment on peut mesurer les évolutions du
quartier avec ces indicateurs de développement durable (DD) ? Et c’est en discutant et pour
discuter dans la rue avec les habitants de Bristol que David Mowat a imaginé ce schéma (cf
aussi photo ci après dans le chapitre sur la participation des habitants).

11
Catherine Charlot-Valdieu, association SUDEN et Philippe Outrequin, La Calade – Octobre 2004
La démarche HQE2R de conduite de projet urbain intégrant le développement durable - Synthèse

Pourquoi un système intégré d’objectifs, cibles, sous - cibles et indicateurs de


développement durable?
Nous avons voulu figer en quelque sorte le système intégré ISDIS pour éviter les utilisations
partielles, voire abusives. On imagine très bien comment on peut mettre en lumière un
indicateur qui a une valeur positive et complètement oublier d’autres paramètres, d’autres
indicateurs et ainsi vanter ou mettre en avant uniquement ceux qui sont bons. Nous insistons
sur le fait qu’il s’agit d’un système d’indicateurs (et non pas d’un ensemble ou jeu
d’indicateurs) et qu’il faudrait être bon partout. Nous les avons appelés « indicateurs
incontournables » dans la mesure où cette sélection d’indicateurs forme un tout indissociable,
bien qu’il puisse être complété en fonction du contexte local.
Il y a eu énormément d’échanges entre les différents partenaires pour arriver à une sélection
finale « valable » dans l’ensemble des pays européens, avec un nombre d’indicateurs pas trop
important d’une part et des indicateurs mesurables et opérationnels dans tous les pays d’autre
part. Mais dans la pratique, dans chaque pays et dans chaque quartier, il faut compléter
cette liste avec des indicateurs spécifiques (en fonction du contexte local et des objectifs
locaux identifiés).
Enfin ce système intégré est au cœur de la démarche HQE2R et est utilisé à chacune des
phases du projet urbain : pour réaliser le diagnostic initial (phase 2), pour rédiger le cahier des
charges du projet et évaluer le projet ou les actions et donc élaborer le meilleur projet possible
(phase 3) et enfin pour assurer le suivi et l’évaluation du projet (phase 4).

LE DIAGNOSTIC PARTAGE DE DEVELOPPEMENT DURABLE7

La phase d’analyse d’un projet d’aménagement ou de renouvellement urbain vise à définir


les enjeux de développement et les priorités du maître d’ouvrage. Celles-ci sont définies à
l’issue d’un diagnostic de territoire.
HQE2R suggère que ce diagnostic soit partagé et qu’il intègre le développement durable :
• Partagé car le diagnostic doit être le moment d’entamer un processus de concertation
visant à déterminer un consensus sur la situation existante. Le diagnostic doit être mené
en recherchant la participation des habitants et usagers du quartier. Cette
participation peut prendre des formes variées, la démarche étant d’abord d’établir une
communication (entre les élus, les techniciens, la population, les responsables
associatifs et économiques et le consultant) avec un langage compréhensible par chacun,
de bâtir une culture commune, puis de définir une mise en perspective du quartier où les
points de vue de chacun sont exprimés. (Ces démarches participatives pourront aussi
conduire ces même acteurs à définir des propositions pour le Plan d’actions).
• Diagnostic de développement durable car il part d’un état des lieux s’appuyant sur les
cibles et sous-cibles de développement durable ainsi que sur un système d’indicateurs
de développement durable mettant en œuvre une analyse systémique. Les 61
indicateurs de développement durable su système ISDIS couvrent la totalité des
7
Cf. Volume 1 de la démarche HQE2R. Aucun document ne détaille la méthode de diagnostic partagé de
développement durable excepté la newsletter 3, laquelle comporte par ailleurs des « erreurs » dans la mesure où
elle a été rédigée avant la finalisation de la méthode. Par ailleurs cette méthode n’a été testée dans aucun des
quartiers HQE²R. Elle a cependant été testée en France par La Calade à Sin le Noble (59) comme Madame
PEZIN, Maire de Sin Le Noble, l’a exposé lors de la conférence de Cannes (cf Actes de la conférence aux
Editions La Calade).
12
Catherine Charlot-Valdieu, association SUDEN et Philippe Outrequin, La Calade – Octobre 2004
La démarche HQE2R de conduite de projet urbain intégrant le développement durable - Synthèse

champs du développement durable. Leur mesure doit contribuer à l’élaboration du


diagnostic. L’interprétation de ces indicateurs peut être un moment fort de concertation
et de recherche de solutions pour les améliorer. Enfin, ils participent à la hiérarchisation
des enjeux.
Ce système d’indicateurs peut être également utilisé avec le modèle d’évaluation qui permet de
présenter le « profil de développement durable » du quartier. Ce modèle INDI ne couvre évidemment
pas tous les champs, les problèmes ou les richesses d’un quartier mais il peut mettre en évidence
certains points forts ou faibles et il oblige à se poser des questions sur le développement durable du
quartier.
Le diagnostic partagé de développement durable amène le maître d’ouvrage à définir des
priorités et des objectifs locaux de développement durable pour le projet d’aménagement ou
de renouvellement urbain, à l’issue d’une phase de concertation et d’analyse.
Ainsi, la méthode de diagnostic partagé de développement durable peut s’appliquer à :
- tout projet d’aménagement de quartier (ZAC par exemple),
- tout projet de renouvellement ou de requalification de quartier (OPAH, ORU, GPV…),
- tout projet d’Agenda 21 Local de quartier
ainsi que, sous réserve de quelques modifications mineures dont une analyse par quartier et
l’analyse des relations inter - quartiers, à tout diagnostic préalable à :
- un Projet d’Aménagement et de Développement Durable (PADD), dans le cadre d’un
Plan Local d’Urbanisme (PLU) notamment,
- un Agenda 21 Local et son Plan d’actions pour la commune.

Le diagnostic partagé de DD est l’étape fondamentale de la phase d’analyse :

13
Catherine Charlot-Valdieu, association SUDEN et Philippe Outrequin, La Calade – Octobre 2004
La démarche HQE2R de conduite de projet urbain intégrant le développement durable - Synthèse

LA PARTICIPATION HABITANTE AU CŒUR DE LA DEMARCHE HQE²R :


DES LA PHASE D’ANALYSE D’UN PROJET AVEC L’ETAT DES LIEUX
PUIS LE DIAGNOSTIC DE DEVELOPPEMENT DURABLE

Le système ISDIS permet d’associer les habitants très en amont du projet pour l’élaboration du
diagnostic partagé qui va conduire à la définition des enjeux et des priorités pour le quartier. Et
ceci est une étape fondamentale qui permet de les associer à la responsabilité des choix et peut-
être aussi de passer de la participation habitante à la participation citoyenne.

Discussion sur les indicateurs de développement durable avec les habitants


de Barton Hill (Bristol)

Source : David Mowat pour HQE2R


On peut très bien imaginer que les habitants élaborent eux-mêmes le cahier des charges d’un
projet dans leur quartier (un bâtiment, un square par exemple). Cela se fait assez couramment
en Allemagne par exemple8. De même, en Grande Bretagne, ce sont des habitants élus qui
gèrent le budget alloué par l’Etat au quartier dans le cadre des projets de la Politique de la
Ville… (Voir suite sur les méthodes de participation ci après).

8
Cf. volume 3 de la démarche HQE2R « Analyse de projets de quartiers durables en Europe », P. Outrequin et C.
Charlot-Valdieu, Edition La Calade (cf http://www.suden.org )
14
Catherine Charlot-Valdieu, association SUDEN et Philippe Outrequin, La Calade – Octobre 2004
La démarche HQE2R de conduite de projet urbain intégrant le développement durable - Synthèse

LES OUTILS D’EVALUATION DES ACTIONS ET DES


PROJETS URBAINS DE LA DEMARCHE HQE2R9

1 – Le système ISDIS pour la conception puis pour l’évaluation des


projets urbains

La conception du projet, sa définition, son contenu, son phasage vont être élaborés à travers
différentes études (par exemple dans le cadre d’un marché de définition), évaluations,
recherches de partenaires, phases de concertation,… qui aboutiront à un Plan ou un
Programme d’actions pour le quartier.
Pour un projet urbain, le Plan d’actions pourra contenir les éléments suivants :
• Les choix de construction (nombre et type de logements), de démolition, de
changement d’usage (réemploi) ou de réhabilitation.
• Les choix en matière d’utilisation et de gestion de l’espace.
• Les choix de procédures (par exemple norme ISO, certification HQE®, …) et les
modalités des partenariats et de la participation.
• Les mesures d’accompagnement : action sociale, formation des professionnels
concernés, révision des documents d’urbanisme, mode de communication, …
• Les modalités financières.
Le Plan d’actions doit préciser la façon dont les 21 cibles de développement durable
sont prises en compte dans le projet de renouvellement urbain. Ceci implique :
• la quantification des objectifs (de construction, de réhabilitation, de démolition),
• la cartographie des aménagements (espaces publics ou verts, circulation, réseaux, …),
• le phasage du projet d’aménagement dans le temps.
La traduction des priorités en plan d’actions est sans doute l’exercice le plus difficile dans la
mise en œuvre d’un projet d’aménagement ou de renouvellement urbain, plus
particulièrement d’un point de vue conceptuel. Juger les propositions des architectes,
urbanistes ou sociologues requiert la définition de critères d’évaluation, lesquels sont trop
souvent subjectifs et généraux. Des critères objectifs permettent de s’affranchir des impacts de
la personnalité ou de la renommée des porteurs de projet. Le « développement désirable »,
comme disent certains, n’est-il pas une façon de réconcilier les visions personnelles et
créatrices d’architectes - urbanistes ou d’élus avec les principes et les critères de
développement durable ?
L’exigence de développement durable s’exprime notamment par l’obligation de transversalité
si difficile à mettre en œuvre dans les collectivités et les administrations françaises. La
démarche-projet, systémique, que certaines grandes entreprises ont adopté dans leur mode
de management interne (flexibilité, adaptabilité, transversalité) doit être le fil conducteur des
projets d’aménagement ou de renouvellement urbain.

9
Cf. volume 1 de la démarche HQE2R à paraître fin 2004
15
Catherine Charlot-Valdieu, association SUDEN et Philippe Outrequin, La Calade – Octobre 2004
La démarche HQE2R de conduite de projet urbain intégrant le développement durable - Synthèse

Une large analyse des outils d’évaluation des projets urbains a souligné l’importance de la
carence en la matière. C’est pourquoi, le projet HQE2R a créé plusieurs outils d’évaluation.
3 modèles d’évaluation des projets d’aménagement ou de renouvellement urbain à
l’échelle des quartiers ont été élaborés dans le cadre du projet HQE2R :
- Le modèle INDI d’indicateurs de DD pour l’évaluation et le choix des projets ;
- Le modèle ENVI sur l’impact environnemental de projets ou de scénarios ;
- Le modèle ASCOT permettant de comparer le coût global d’un bâtiment
durable (neuf ou réhabilité) avec un bâtiment de référence.
Ces 3 modèles sont complétés par des grilles d’analyse (élaborées par Philippe Outrequin)
pour l’évaluation des projets en complément d’INDI, pour l’analyse des impacts croisés des
projets et pour répondre à la question spécifique : faut-il démolir ou réhabiliter ?
Par ailleurs, le jeu des acteurs est essentiel dans la définition du Plan d’actions. Dans une
perspective de développement durable, la participation des habitants et usagers est essentielle
et peut aussi être un élément important dans l’évaluation des projets.

2 – Le Modèle INDI (INDicators Impact)

Le modèle INDI (INDicators Impact) est un modèle d’évaluation des projets ou scénarios,
élaboré à partir du système ISDIS d’indicateurs de développement durable.
Il s’agit d’un modèle d’aide à la décision pour les collectivités locales ou pour leurs
partenaires afin de les aider à intégrer le développement durable dans leur processus de
décision.
Ce modèle est une méthodologie visant à inciter les collectivités locales à se poser toutes les
questions nécessaires pour une approche développement durable dans leur programmation de
projet de quartier, que ce soit un aménagement ou un renouvellement.
Différents partenaires peuvent coopérer afin de répondre aux nombreuses questions qui
permettront de mettre en place le processus de développement durable.
Le modèle INDI est un outil permettant au maître d’ouvrage (collectivité locale, bailleur
social) de s’assurer que les questions essentielles concernant le développement durable
seront posées afin de bien évaluer le projet. Le modèle donne des indications sur la
situation du quartier et de ses éléments bâtis afin d’en envisager les évolutions possibles. Il est
donc élaboré en deux temps :
- la situation initiale du quartier est étudiée sous l’angle des différentes cibles de
développement durable,
- les scénarios ou projets sont évalués pour leur contribution au développement durable
du quartier.
Le modèle INDI comprend 61 indicateurs qu’il est nécessaire de renseigner de façon
quantitative ou qualitative, l’important étant de positionner le quartier au regard des
actions potentielles.
Les réponses à donner concernant chaque indicateur sont différentes selon que l’on réalise le
profil du quartier (évaluation de la situation) ou que l’on analyse les impacts d’un scénario sur
le quartier.

16
Catherine Charlot-Valdieu, association SUDEN et Philippe Outrequin, La Calade – Octobre 2004
La démarche HQE2R de conduite de projet urbain intégrant le développement durable - Synthèse

Dans le premier cas, le système d’indicateurs peut demander des réponses quantitatives (47
des 61 indicateurs du système peuvent être évalués de façon quantitative). Toutefois, l’outil
peut être simplifié en se reportant uniquement à une approche qualitative.
Pour l’évaluation des scénarios, l’impact sur chaque indicateur est évalué de façon qualitative.
Le travail d’évaluation peut être fait par un consultant mais l’idéal est de partager aussi bien le
diagnostic que l’évaluation des projets : les différents partenaires peuvent participer à cette
évaluation, le modèle INDI servant de guide plus que de censeur. L’objectif poursuivi est bien
de permettre le dialogue entre les différents acteurs et les divers services du maître
d’ouvrage afin de mettre en relation tous les éléments du développement durable.
Le modèle INDI prend également en compte les six principes de développement durable
afin d’inciter le décideur à les inclure dans les processus de prise de décision et plus
particulièrement à prendre en considération les impacts à long terme et les impacts sociaux
et environnementaux.

L’objectif est plutôt de permettre le dialogue entre les différents acteurs et les divers
services du maître d’ouvrage afin de mettre en relation tous les éléments du développement
durable.
Le modèle INDI prend également en compte les six principes de développement durable
afin d’inciter le décideur à les inclure dans les processus de prise de décision et plus
particulièrement à prendre en considération les impacts à long terme et les impacts sociaux
et environnementaux.
A - Le profil de développement durable d’un quartier avec le modèle INDI

1 - Energie
21 - S olidarité 3 2 - Eau
20 - Gouvernance locale 2 3 - Espace
19 - Mobilité 1 4 - Materiaux
0
18 - Attractivité -1 5 - héritage bâti et naturel

-2
17 - Accessibilité 6 - Paysage
-3

16 - Education & formation 7 - Qualité Bâtiments

15 - Diversité logements 8 - Hygiène & S anté

14 - Diversité fonctions 9 - S écurité & Risques


13 - Diversité population 10 - Qualité de l'air
12 - Déchets 11 - Nuisances sonores
Source : Philippe Outrequin

Le profil de développement durable d’un quartier se présente comme une analyse des 21
cibles pour le quartier. Les objectifs de développement durable sont d’autant mieux respectés
que le cadran des 21 cibles est rempli. Ce profil complète le diagnostic du quartier.

17
Catherine Charlot-Valdieu, association SUDEN et Philippe Outrequin, La Calade – Octobre 2004
La démarche HQE2R de conduite de projet urbain intégrant le développement durable - Synthèse

B - La dynamique d’un quartier analysée avec le modèle INDI

Source : Marcus Grant, Martin Symes, Celia Robbins, University of the West England

A partir d’une couverture initiale des cibles de développement durable dans le quartier de
Barton Hill exprimée par une ligne bleue (« current profile »), la surface verte montre les
progrès réalisés à la fin d’une première période (« CAH/NDC objectives ») et la surface rose
exprime les objectifs qu’il est possible d’atteindre en tenant compte des potentialités et des
programmes du gouvernement britannique (« ‘joined-up’ government »).
INDI est ainsi un modèle d’aide à la décision pour le choix des projets de quartier :
C – Le respect des objectifs et des principes de développement durable
Les projets ou scénarios peuvent être comparés au regard des objectifs de développement
durable, ceux-ci étant une agrégation des cibles.
Evolution d’un quartier au regard des objectifs de développement durable

Ressources et héritage
3
2
1
0

Lien social -1 Qualité Environnement Local


-2
Valeur initiale
-3
Fil de l'eau

Scénario 1

Intégration Diversité

Source : Philippe Outrequin


18
Catherine Charlot-Valdieu, association SUDEN et Philippe Outrequin, La Calade – Octobre 2004
La démarche HQE2R de conduite de projet urbain intégrant le développement durable - Synthèse

On peut aussi s’interroger sur la façon dont les projets ou scénarios répondent aux exigences
des principes de développement durable. Par un jeu de pondération des différents indicateurs
aux différents principes, le modèle peut mettre en avant les principes fédérateurs du projet et
ceux plus en retrait.
Evaluation de quartiers au regard des principes de développement durable
Modèle INDI
Scénario Fil de l'eau Scénario 1
Long Terme Long Terme
2 2
1 1
Gouvernance 0 Global Gouvernance 0 Global
-1 -1
-2 -2

Environnement Social Environnement Social

Economie Economie

Source : Philippe Outrequin


De la même façon, on peut évaluer les projets pour les quartiers (au cours d’un marché de
définition par exemple).

3 – Le modèle ENVI (ENVironment Impact)


ENVI (ENVironment Impact) est un modèle d’impact environnemental développé dans le
cadre du projet HQE²R par les partenaires français du projet, le CSTB et La Calade, en
partenariat avec le Département R&D d’EDF. L’objectif de ce modèle est d’être un outil
d’aide et d’évaluation ex-ante pour les collectivités locales (ou leurs partenaires), dans
leurs choix de projets et/ou de scénarii. Il permet donc de répondre aux obligations de la
Directive européenne 2001/42/CE sur l’impact des projets urbains.
Le modèle comprend deux parties :
- une description environnementale du quartier, à partir de la saisie de quelques données
d’entrée caractérisant le quartier et d’un modèle de simulation,
- une analyse des impacts environnementaux d’une série d’actions pouvant être
menées dans le quartier : démolition, construction, changement d’usage des bâtiments,
économie d’énergie ou d’eau, mise en place de transports en commun, de collecte
sélective,…
Description du quartier 5 Variables environnementales (résultats)
7 pôles d’analyse : ENERGIE - Consommation d’énergie
- LOGEMENTS - Production locale d’énergie
- DEPLACEMENTS EAU - Consommation d’eau poyable
- Eau pluviale valorisée
- UTILISATION DU CO2 - Emission
TERRITOIRE
- Absorption
- RESEAUX DECHETS - Déchets générés
- EAU - Déchets valorisés
- DECHETS ESPACE - Urbanisé
- ENERGIE - « Naturel »
Source : Catherine Charlot-Valdieu et Philippe Outrequin
19
Catherine Charlot-Valdieu, association SUDEN et Philippe Outrequin, La Calade – Octobre 2004
La démarche HQE2R de conduite de projet urbain intégrant le développement durable - Synthèse

Le modèle peut analyser des scénarii ou des actions et fournir ensuite une évaluation des
impacts environnementaux pour chaque action ou scénario. Les scénarii suggérés sont
multiples et variés. On peut analyser l’impact de deux types d’actions :
Actions structurelles Actions ponctuelles (sur quelques
bâtiments par exemple)
Constructions neuves Changement d’énergie de chauffage et d’eau
Réhabilitations lourdes chaude sanitaire
Démolition Equipements économisant l’eau
Changement d’usage du bâtiment Installations de systèmes utilisant des énergies
renouvelables
Installation de transports en commun
Equipements économisant l’électricité
Installation de réseaux (gaz, chauffage urbain,…)

Travaux d’isolation
Production locale d’énergie
Gestion des eaux pluviales à la parcelle
Réalisation de pistes cyclables
Mise en place de collecte sélective
Création d’une déchetterie

Source : Catherine Charlot-Valdieu et Philippe Outrequin
L’utilisateur peut élaborer des scénarii en mixant les différentes actions proposées qui
aboutiront à modifier le fonctionnement du quartier : évolution du nombre d’habitants, de
logements ; d’emplois, des modes de déplacements…

120

100

80

60

40

20

0
re

ée
d'é gie

va le

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2

t v r és
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CO

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Source : Catherine Charlot-Valdieu et Philippe Outrequin

20
Catherine Charlot-Valdieu, association SUDEN et Philippe Outrequin, La Calade – Octobre 2004
La démarche HQE2R de conduite de projet urbain intégrant le développement durable - Synthèse

4 – Le modèle ASCOT à l’échelle du bâtiment

Le modèle ASCOT (Assessment of Sustainable COnstruction and Technology cost) a été


élaboré par Cenergia (Danemark) et est en cours d’adaptation par La Calade pour le contexte
français10. L’objectif est d’aider l’usager à évaluer et optimiser les coûts dans le cadre
d’un projet de construction ou de rénovation d’un bâtiment en lien avec les enjeux de
développement durable.
Cet outil (en développement) a été élaboré en prenant en considération:
• tous les coûts liés aux investissements et à l’exploitation d’un bâtiment sur la durée de
vie totale du bâtiment,
• les économies réalisées grâce aux investissements prenant en compte les enjeux de
développement durable (énergie, eau, déchets) sur toute la vie du bâtiment,
• la réduction des impacts environnementaux grâce aux économies d’énergie,
• les coûts environnementaux induits par le projet (ces coûts sont inclus de manière
sommaire dans le premier prototype, mais ils pourront être développés par la suite ainsi
que les coûts sociaux).
Le modèle ASCOT permet la comparaison entre une construction ou une rénovation
traditionnelle de bâtiment (référence) et les différents concepts de construction ou de
rénovation durable des bâtiments. Cette comparaison prend en compte les économies
d’utilisation durant la vie du bâtiment et la fréquence des remplacements de certains
composants et systèmes du bâtiment.
Ce modèle peut être utilisé dans le cadre de projets de construction ou de rénovation, de
préférence dans les phases esquisse et APS, dans la mesure où l’objectif est davantage de
sensibiliser les décideurs et de définir des ordres de grandeur nécessaires aux estimations
financières.

Ces outils d’évaluation opérationnels sont utilisables par ou pour l’ensemble des acteurs
d’un projet de quartiers, qu’ils soient acteurs (villes, bailleurs sociaux, aménageurs, …) ou
financeurs (Etat, collectivités territoriales et locales, Caisse des Dépôts et Consignation,
banques…).
Ils permettent à la fois une évaluation ex ante des projets eux-mêmes (outils d’aide à la
décision) mais également de leurs impacts (impacts environnementaux notamment, comme
l’exige désormais la Directive Européenne 2001/42/CE) ainsi qu’un suivi des projets ou
actions qui seront mis en œuvre.
De même, ces outils permettent de répondre, de justifier de l’utilisation des fonds publics,
notamment quand on est dans le cadre de la Politique de la Ville par exemple. Ils permettent
une évaluation ex ante (avant le démarrage) mais aussi une évaluation ex post.

10
L’objectif du modèle de coût global (ou de richesse partagée) développé actuellement par La Calade, à la fois
pour un bâtiment (comme dans HQE²R) mais également pour un projet d’aménagement, est de déterminer la
valeur du projet, c'est-à-dire de mettre en avant les richesses que le projet d’aménagement contribue à créer ou
préserver : richesses humaines et environnement matériel
21
Catherine Charlot-Valdieu, association SUDEN et Philippe Outrequin, La Calade – Octobre 2004
La démarche HQE2R de conduite de projet urbain intégrant le développement durable - Synthèse

DES RECOMMANDATIONS HQE2R POUR LES CAHIERS DES


CHARGES DE BATIMENTS ET D’ELEMENTS NON BATIS

Les auteurs de la démarche HQE2R souhaitent évidemment voir des maîtres d’ouvrage
adopter cette démarche intégrée et globale et par conséquent la recommandent comme point
de départ d’un projet urbain. Au delà de cette recommandation première, le projet HQE2R
s’est attaché à présenter des recommandations concernant la mise en œuvre concrète des
projets. Ces recommandations concernent aussi bien le bâti que les espaces non bâtis. Elles
varient d’un pays à l’autre en fonction des contextes et des politiques.

1 - Le bâti : vers des bâtiments durables


La démarche H.Q.E.® (Haute Qualité Environnementale) repose d’une part sur 14 cibles
environnementales et un système de management environnemental et d’autre part sur la
volonté des maîtres d’ouvrage. Cependant, les dimensions urbaines des projets de
réhabilitation et / ou de construction ne sont pas encore prises en compte dans cette démarche
uniquement concentrée sur l’environnement ou une approche transversale de l’environnement
du bâtiment11.
L’intégration des dimensions urbaines dans la démarche HQE® conduit à s’interroger sur
l’alternative entre créer de nouvelles cibles ou étendre le domaine de certaines cibles.
La démarche HQE2R pose question autour de ces cibles qui restent toutefois de larges
champs de recherche opérationnelle à explorer…

D es b âtim en ts d u rab les q u i :


- Sont adapta bles et flexibles en fonction des usages et des technologies
O r, les b âtim e nts do ive nt p o uvo ir évo luer en fo nc tio n d es b eso ins d es occ up ants et d es opp o rtunités o u b eso ins d ans le
q uartier. Un b âtim e nt d urab le d o it inté grer l’évo lutio n d e la ta ille d es m énages , d e l’âge d es o cc up ants , la p os s ib ilité d e
c hangem ent d ’us ages , … De m êm e, un b âtim e nt d o it p o uvo ir s ’ ad ap ter aux c hang em e nts tec hno lo g iq ues : c eux -c i s ero nt
no m b reux d ans les 80 ans d e vie d u b âtim ent a vec la v enu e d es p iles à c o m b us tib le, d e la d o m o tiq ue,…
- Sont économ iq uem ent rentables po ur la collectivité (principe d’efficacité économ ique)
c elle-c i éta nt d ’ une p art les us agers et ac teurs p rinc ip au x d u b âtim e nt (p ro p riéta ir es et lo c ata ires ) m a is aus s i l’ ens em b le
d e la c o llec tiv ité. Le c o ût g lo b al d u b âtim ent d ans leq ue l s era it intégré les exter na lités (so c iales et enviro nnem enta les )
ains i q ue les c o ûts ind u its (éc o no m ie d e rés eau p ar exem p le) d o it être m in im is é…
- Intègrent les usagers et habitants des bâti m ents dans le quartier
au-d e là d e l’ env iro nn em e nt im m éd iat c o ns id éré p ar la d é m arc he HQ E, les m o d alités d ’am énag em e nt d u q uartie r d o iven t
aus s i fa ire l’o b jet d’une ana lys e. La q ualité d e vie d ans le q uartier, l’ac c es s ib ilité au x s erv ic es et aux éq uip e m ents , la
p rés enc e o u no n d e trans p o rts en c o m m un (et la d em and e d e tra ns p o rt ind uite p ar le p ro jet)… s o nt autant d e c r itères à
p rend re en co m p te lo rs d e la m is e en œ uvre d u p ro jet. De m êm e, la p artic ip atio n d es hab itants et us agers es t une c lef
es s entie lle à la b o nne m arc he d ’ un p ro jet, en p rena nt c o nsc ienc e d es b eso ins et d es attentes d e c eux-c i.
- O ptim isent l’usage de l’espace et la densité réelle (exp rim ée en te rm e d ’utilis atio n et d ’ oc c up atio n
hum a ine d e l’ es p ac e) : le m u lti-us ag e es t p riv ilég ié e fac e à l’ us age un iq ue d u b âtim ent (éq u ip em ent d e s p o rt p ar
exem p le).
- M axim isent la création locale de valeur dans le bâtim ent et ses espaces résidentiels :
es p ac es co m m uns (s auna c o m m un à He ls in k i), p ro d uc tio n lo c ale d e c o m p os t p o ur d es jard ins fam iliau x p ro c hes et
in tégrés aux es p ac es p ub lic s , c réatio n d ’ em p lo is d e p ro xim ité
- P articipent à l’éducation à l’environnem ent et à la for m ation des co m pagnon s et des
habitants
11
tandis que la démarche HQE²R aborde le quartier, c'est-à-dire les bâtiments, les éléments non bâtis, les
habitants et les usagers ainsi que les activités humaines (travail, loisirs, famille, etc.)
22
Catherine Charlot-Valdieu, association SUDEN et Philippe Outrequin, La Calade – Octobre 2004
La démarche HQE2R de conduite de projet urbain intégrant le développement durable - Synthèse

2 - Les éléments non bâtis


La démarche d’intégration de la qualité environnementale pourrait aussi être appliquée dans
les projets concernant les espaces publics, les espaces verts, la gestion de l’eau, …
Il existe une forte demande des collectivités locales pour disposer de check-lists des bonnes
questions à se poser pour générer des espaces verts, des espaces publics, des voiries, … qui
intègrent des critères de développement durable.
Ces check-lists sont difficiles à établir de façon définitive car elles évoluent en fonction des
évolutions technologiques et des connaissances des produits et des matériaux, comme des
règlements et pratiques.
Les partenaires du projet HQE2R proposent des check-lists pour l’aménagement de quatre
types d’espaces non bâtis :
- les espaces publics (voiries, trottoirs, …),
- les espaces verts,
- les plans d’eau et réseaux,
- le mobilier urbain et l’éclairage public.
Des références sont aussi données dans le CD sur le projet de démonstration.
Le « deliverable » 22 est le seul « deliverable » (rapport) écrit dans la langue nationale des
partenaires. Ce « deliverable » 22 en français (disponible sur les sites web) présente la
synthèse des recommandations HQE²R pour les différents cahiers des charges d’un projet
urbain.
De même des exemples sont présentés sur le CD Rom du projet de démonstration (partenaires
italiens notamment). Ce CD Rom (trop lourd pour être mis sur le site web) est disponible en
français auprès des partenaires de recherche.

23
Catherine Charlot-Valdieu, association SUDEN et Philippe Outrequin, La Calade – Octobre 2004
La démarche HQE2R de conduite de projet urbain intégrant le développement durable - Synthèse

AMÉNAGEMENT DES
3
ESPACES VERTS
Expertise technique et dialogue :
AMÉNAGEMENT DES
. les deux volets du DD
QUELS PROJETS?

PARCS ET SQUARES
ESPACES PUBLICS
JARDINS
BOIS QUELS PROJETS?

MOBILIER URBAIN ET ÉCLAIRAGE


Ì
ESPACES DE JEU
VOIRIES
PUBLIC
TERRAIN DE SPORT (ex. stades, parcours sportifs, hippodromes…)
ALLÉES / VOIES PIÉTONNES
VOIES CYCLABLES
TROTTOIRS
Le modèle ASC OT
AMÉNAGEMENT DES
-
Comment peut-on :
ROND-POINT / PLACES QUELS PROJETS?
de coût global
RÉSEAUX (ex. électricité, gaz…) PLANS D’EAU ET DES RÉSEAUX
Réduire les consommations d’énergie et des ressourcesPASSAGES
naturellesPIÉTONS
? LAMPADAIRES
ILLUMINATION QUELS PROJETS?
ƒ Définir la production potentielle d’énergie locale (sources d’énergie renouvelable) afin
PANNEAUX ET FEUX DE SIGNALISATION
d’adapter les travaux et les choix en conséquence (matériaux à faible consommation
Comment
énergétique, plantes nécessitant peu d’eau…) ?
peut-on : PANNEAUX PUBLICITAIRES
BANCS VOIES FLUVIALES ET RIVES
ƒ Faire une évaluation des émissions de CO2 et prendre en compte les capacités locales RÉSEAU D’EAU POTABLE
B ACS À FLEURS
d’absorption du carbone (puitsChoisir des matériaux
de carbone) respectueux
pour adapter de l’environnement
les choix en conséquence, ? GESTION DES EAUX PLUVIALES
POUBELLES
notamment augmenter le nombre d’arbres en privilégiant des essences absorbant plus de
ƒ Exiger (dans la mesure du possible) des données concernant l’analyse
CABINES du cycle de vie des
TÉLÉPHONIQUES TRAITEMENT DES EAUX USÉES
carbone ? (exemple 1.a)
matériaux, notamment concernant leur contenu énergétique. Privilégier
PENDULES les matériaux les
PUBLIQUES ARROSAGE DES ESPACES PUBLICS (ex. jardins)
ƒ Evaluer la consommation d’eau des espaces verts en fonction des ressources disponibles ?
moins énergétiques et les moins polluants, ou les plus facilement …. recyclables ?
ƒ Prévoir d’utiliser de l’eau propre mais non potable pour l’arrosage des espaces verts ou
ƒ du
pour les fontaines (avec adaptation Prendre
réseauenencompte le fait qu’un
conséquence) ? matériaux recyclable n’est pas forcément recyclé. Evaluer
ƒ Promouvoir l’usage de la bicyclette ainsietlesdeinfrastructures
la marche à existantes pouvant recycler
pied enComment
élaborant unpeut-on les matériaux
réseau de : – évaluer éventuellement
sentiers / chemins offrant des espacesla sécurisés,
fiabilité desbienactions
signalésentreprises
? par les entrepreneurs pour recycler les déchets ou
Comment peut-on :
ƒ Effectuer des analyses climatiquesmatériauxprenant? en compte le rôle de la végétation, des
ƒ Identifier
matériaux, des modes de transport, l’impact des matériaux
de la morphologie
Réduire
urbaine etvis-à-vis
et/ou surfaces
optimiserimperméables.
celle desdesbâtiments
les consommations d’énergie
Gérer l’usage de ?
existants et en tenir compte dans lesmatériaux
choix liésimperméables
au projet pourenlimiter ƒ Optimiser
leurs impacts ?l’usage des réseaux
tenant compte des risques locaux d’inondations ? d’énergie
Réduire (et
les éviter les pertes ded’eau
consommations distribution).
? Profiter des
travaux pour effectuer des réparations ?
ƒ S’assurer que les produits et équipements respectent les lois éthiques ƒ (travail
Définir des les ressources locales potentielles d’eau potable ou traitable. Déterminer les
ƒ Réduire les coûts énergétiques en capacités adoptanthydriquesun éclairage
locales àet enfaible
tenir consommation
compte dans la programmation ?
enfants,…) ?
Prendre en compte la nécessité de sauvegarder le patrimoine (naturel eténergétique architectural) ?
(exemple 4.a). Placer les lampadaires de façon judicieuse pour éviter un Débatenpleinairsurlesindicateursdedéveloppementdurable, BartonHill, Bristol
ƒ Encourager l’usage de matériaux peu éventuel émissifs pour les revêtements routiersƒ ? Utiliser de l’eau propre mais non potable pour l’arrosage des espaces publics ou les
ƒ Utiliser les plans d’eau et les paysages comme éléments de biodiversité ?
surnombre inutile ?
fontaines (donc liaison avec les réseaux adéquates) ?
ƒ Prendre en compte la valorisationƒ desFournir ressourcesdesetinformations
matériaux locaux ?
concernant le contenu énergétique des matériaux et l’analyse de
ƒ Prendre des mesures appropriées pour protéger les espèces menacées (ex. Faucons ƒ Evaluer la consommation d’eau des espaces verts en fonction des ressources disponibles.
leur
crécerelle nichant dans certaines villes). Un travail de suivi régulier (hors projet) peut cycle de vie. Favoriser les matériaux à faible coût énergétique ou recyclables ?
Favoriser la plantation d’espèces végétales nécessitant peu d’arrosage ?
s’avérer un réel gain de tempsPréserver
et d’argentle afin
paysage et le patrimoine
de prendre ƒ (naturel
en compte Prendre et enarchitectural)
ces données compte
plutôt le fait? qu’un matériau recyclable n’est pas forcément recyclé. Evaluer
que de devoir modifier un projet dont la construction a déjà démarré ? ainsi les infrastructures existantes pouvant recycler les matériaux – évaluer éventuellement
ƒ Prendre en compte la préservation des fiabilité surfaces desperméable, Limiteretlesdesurfaces
des espaces naturels la imperméables ?
ƒ Définir les mesures à prendre pour protéger le patrimoine naturel etla architectural actions
aux entreprises par les maîtres d’œuvre pour recycler les matériaux ?
biodiversité ?
concepteurs / entrepreneurs et les encourager à utiliser des techniques appropriées – si ƒ Evaluer et gérer les surfaces imperméables pour limiter les impacts des précipitations et
besoin est, via l’assistance d’uneƒ personne
Prendrequalifiée
en compte(écologue,
l’approchearchéologue,...)
paysagère
Renforcer et intégrer la notion
la? sécurité des dehabitants
qualité duetpaysage
usagers ? du quartier
les risques d’inondation
? ?
ƒ Expliquer
ƒ Prendre en compte l’approche paysagère quellesla notion
et intégrer mesuresde qualité
sontƒ à Gérer
duprendre
paysage pour
? protégerdesle bouches
l’emplacement ƒ d’égout
patrimoine Prendre
naturelen enetterme
compte la préservation
de sécurité (ex. Eviterde les
surfaces perméables et d’espaces naturels pour
bouches
ƒ Prendre en compte la préservation dearchitectural et encourager
surfaces perméable les maîtres
et d’espaces d’œuvre
naturels
d’égout à utiliser
? situées sur des
des techniques absorber
? pourles fortes précipitations et éviter les inondations ?
appropriées
pistes de roller)
protéger ce patrimoine ? ƒ S’assurer de la bonne fixation du ƒ mobilier
Tenir compte urbaindepourl’imperméabilité
éviter tout des matériaux
risque et/ou les choisir en fonction des risques
d’accident
ƒ Adapter les choix de plantes/végétation (notamment,
au contextebac (ex.à climat,
fleurs/arbustes) locaux d’inondation
risque de ?piétinement) et ?
aux besoins locaux ? ƒ Prendre en compte la sécurité des ƒ citoyens
Le cas échéant,
dans laprévoir des bassins
rue: piétons, de rétention
personnes pour limiter les impacts du projet ?
à mobilité
réduite, véhicules motorisés,
ƒ Identifier les friches urbaines et industrielles et les traiter en conséquence avant tout poussettes et landaus ?
démarrage de travaux ? ƒ Offrir des solutions pour garantirPréserver la sécurité et la fonctionnalité
le patrimoine (naturel et(qualité d’usage)etdes
architectural) la qualité visuelle ?
ƒ Identifier les espaces publics et les espaces trottoirsintermédiaires
et des voies (ex.cyclables ? existants ou à
garages…), ƒ Expliquer quelles mesures sont à prendre pour protéger le patrimoine naturel et
créer et définir des mesures pourƒassurer Choisir un éclairage
leur qualité ? limitant les risques d’éblouissement
architectural et encouragerdesles maîtres
conducteurs
d’œuvretoutà utiliser
en des techniques appropriées pour
garantissant une bonne visibilité (pour les conducteurs et les piétons) ?
ƒ Enjoliver les espaces de rencontre en disposant un mobilier urbain de qualité delefaçon protéger
plus ?
appropriée ? ƒ Utiliser l’eau et les paysages comme éléments de biodiversité et prendre des mesures
Maintenir ou améliorer la qualité visuelleappropriées et l’imagepour du quartier
protéger ?les espèces menacées (notamment la flore et la faune des lacs et
ƒ Intégrer la notion de qualité du paysage et donner
rivières, des recommandations
très sensibles aux changements sur dela qualité deet l’eau) ?
l’efficacité du mobilier urbain: cohérence, ƒ Prévoirhiérarchie,
l’entretien etimage, intégrationdes(lampadaires,
la maintenance berges et des plans d’eau ?
transformateurs, containers ou collecteurs ƒ Limiterd’ordures), le mobilier urbain
les risques d’eutrophication contribuant
des plans d’eau ?
fortement à l’image du quartier ?
ƒ Prendre en compte l’approche paysagère (étude spécifique) et intégrer la notion de qualité
Source : D avid M OW A T, C ommunity at Heart
du paysage ?
ƒ Donner des recommandations sur la qualité visuelle et paysagère des espaces
intermédiaires (ex. réservoirs…) ?

24
Catherine Charlot-Valdieu, association SUDEN et Philippe Outrequin, La Calade – Octobre 2004
La démarche HQE2R de conduite de projet urbain intégrant le développement durable - Synthèse

Les procédures opérationnelles HQE2R

La démarche de développement durable dans un quartier doit s’appuyer sur deux volets
complémentaires : l’expertise technique et le dialogue, rapprochement de l’expert et de
l’habitant, reconnaissance de chacun dans son rôle). Cette réflexion nous a conduit à nous
interroger sur les démarches participatives en Europe et notamment dans les domaines relatifs
à l’urbanisme.

1 - La participation habitante et citoyenne12


La participation habitante et citoyenne est une condition nécessaire du développement
durable. Cette nécessité est inscrite dans les principes du développement durable retenus en
1992 à la Conférence de Rio et repris dans la démarche HQE2R.
La question est de définir ces « mots-valises » que sont la participation et la concertation.
L’équipe HQE2R de recherche a défini trois dimensions que peut prendre la participation
habitante et citoyenne : une échelle concerne les niveaux de participation, une autre le temps
et une troisième le contenu.

LES TROIS DIMENSIONS DE LA PARTICIPATION


Source : CSTB – La Calade (http://hqe2r.cstb.fr)
LES ETAPES DE
LA DEMARCHE

Suivi Au long terme

Mise en oeuvre

Du court terme

Décision
Au Global

Diagnostic et propositions
Du Local

Analyse des
problèmes
Sensibilisation

Coopération
Coercition

Consultation

Concertation
Information

ECHELLE DE
PARTICIPATION
Coproduction
Coopération

12
cf Volume HQE²R n°1 edition La Calade fin 2004
25
Catherine Charlot-Valdieu, association SUDEN et Philippe Outrequin, La Calade – Octobre 2004
La démarche HQE2R de conduite de projet urbain intégrant le développement durable - Synthèse

L’échelle de participation HQE2R distingue les 6 échelons suivants :


- Coercition : c’est le droit régalien, le pouvoir de soumettre, de décider sans en référer
à quiconque. Cela correspond à la ‘manipulation’ et à la ‘thérapie’ sur l’échelle de Arnstein.
- Information : les élus ou les maîtres d’ouvrage font en sorte que les habitants, les
usagers soient tenus au courant des projets et des décisions prises ; les habitants ne
participent ni à l’élaboration ni à la décision.
- Sensibilisation : l’information requiert souvent un complément, une formation des
habitants afin que ceux-ci comprennent bien les enjeux, les objectifs ; la sensibilisation est
l’action de motiver les habitants afin que leurs comportements puissent être cohérents avec le
projet. Un programme d’économie d’énergie, par exemple, sera d’autant plus réussi que les
habitants seront sensibilisés aux résultats.
- Consultation : l’avis des habitants est demandé, lequel peut éclairer les décideurs ;
ceux-ci pourront prendre en compte ces demandes ou ces attentes mais il n’y a aucune
obligation de leur part. La consultation peut intervenir avant l’élaboration du projet et aider
les architectes – urbanistes dans l’élaboration de leur marché de définition ; elle peut aussi
survenir au moment de la remise des projets pour aider le maître d’ouvrage dans son
évaluation et sa prise de décision. La consultation est aussi de rigueur une fois la décision
prise dans les projets soumis à enquête publique. Ces enquêtes publiques, généralement
prévues par la Loi interviennent très tard dans le processus, à un moment où le projet est déjà
très avancé. Le décideur peut modifier, mais sans obligation, le projet après enquête publique,
cette procédure étant souvent à prendre en considération en fonction des risques de recours.
La pertinence de la consultation dépend beaucoup de la qualité et de l’accessibilité de
l’information qui la précède ; cette consultation est un élément important de la participation si
ses résultats sont réellement pris en compte par le maître d’ouvrage.
- Concertation : la concertation est un engagement du maître d’ouvrage de négocier
avec les habitants. C’est aussi une forme de conciliation entre les différents points de vue. La
décision reste l’apanage du maître d’ouvrage mais est prise à l’issue d’un processus de
discussion. La concertation doit être encadrée afin que les règles du jeu soient connues : il faut
définir au préalable ce qui est discutable ou ce qui ne l’est pas, les contraintes de la
négociation en termes financiers, de compétences, de temps,… La concertation est prévue
dans la Politique de la Ville : des habitants ou des usagers désignés par la maîtrise d’ouvrage
sont associés à la réflexion et peuvent influer sur les caractéristiques du projet en amont et
tout au long du processus.
- Coopération : la coopération est l’implication des habitants dans le processus même
de la décision. La coopération requiert une participation des habitants dans toute l’opération
avec une prise de décision commune. L’Agenda 21 Local devrait être un exemple de
coopération. Toutefois, il est nécessaire de bien définir le cadre, l’enveloppe dans laquelle
s’établit la coopération afin d’éviter tout dérapage et de bien délimiter les responsabilités de
chacun. Dans cette phase de coopération, il est possible de distinguer trois niveaux :
- La coproduction : les habitants participent à la réalisation du projet avec les
techniciens ; ils élaborent ensemble des solutions. Les élus peuvent mettre à disposition des
experts, afin que ceux-ci puissent bâtir de véritables projets ou contre-projets (advocacy
planning aux Etats-Unis ou Loi sur les rénovations urbaines au Danemark). La recherche de
solutions doit ensuite être le résultat d’une négociation pour une élaboration conjointe du
projet.

26
Catherine Charlot-Valdieu, association SUDEN et Philippe Outrequin, La Calade – Octobre 2004
La démarche HQE2R de conduite de projet urbain intégrant le développement durable - Synthèse

- La codécision ou cogestion : Les élus délèguent une partie de leur pouvoir aux
citoyens et acceptent d’être liés à des décisions prises en dehors d’eux. C’est l’exemple des
budgets participatifs dont le cas le plus connu est celui de Porto Alègre au Brésil.
- L’autogestion : les projets sont décidés par les habitants et usagers, voire
réalisés par eux-mêmes en cas d’autoconstruction.

Gravir ces différents échelons est aussi un processus continu, que ce soit dans l’expression
de la démocratie citoyenne ou dans la mise en place d’un projet. Cette continuité demande un
apprentissage et une volonté politique permanente. Elle a aussi un coût à court terme pour
les collectivités locales alors que les bénéfices (démocratie, partage de valeurs) sont à plus
long terme et pour l’ensemble de la collectivité.

Les recommandations HQE2R pour améliorer la participation habitante et citoyenne

1) L’éducation, moteur de la participation


Quelque soit l’initiateur, le point de départ de tout processus de participation est d’élever le
niveau de sensibilisation, de conscientisation et de connaissance de la population :
informer et éduquer constituent la première étape de toute démarche de participation.
Pour cela, une structure doit être mise en place et des moyens doivent être donnés.
2) la participation comme un processus continu
La seconde étape de la participation est l’écoute des habitants et des usagers, la prise en
compte des besoins et des attentes des habitants et citoyens. L’expression de la population
doit aider à définir les cibles prioritaires pour un projet d’urbanisme
3) Le processus d’élévation de la participation aux problèmes d’organisation
(de la ville et des quartiers)
Ce passage, depuis le « traitement social » des problèmes qui s’expriment par la parole des
habitants jusqu’au renouvellement d’un quartier dans une perspective de développement
durable, est éminemment difficile ; il peut même être rendu impossible du fait du jeu des
acteurs, le développement durable ouvrant la porte à d’autres acteurs et à une autre vision que
par exemple la seule politique sociale (l’échec global de la Politique de la Ville en France
jusqu’à présent est sûrement lié à ce jeu d’acteurs et à ce problème d’échelle…).
4) La nécessité de définir des règles de participation
La co-production des règles qui amènent à la décision est un processus difficile : les élus ont
une responsabilité unique à assurer, les acteurs de la participation ont des rôles à jouer mais en
suivant des règles, les structures hiérarchiques traditionnelles doivent se remettre en cause,
d’où la nécessité de définir, dans les pays où la participation n’est pas traditionnelle, de
nouvelles règles à travers, par exemple, une Charte locale de la participation.
5) La participation comme un processus d’acquisition des connaissances
La participation des habitants et usagers doit évoluer dans le cadre d’un processus
d’apprentissage et d’acquisition des connaissances.
Le suivi et le monitoring des projets doivent constituer un élément fort de la participation car
c’est dans l’action concrète que pourront changer les comportements, dont certains sont la
cause initiale des problèmes.
27
Catherine Charlot-Valdieu, association SUDEN et Philippe Outrequin, La Calade – Octobre 2004
La démarche HQE2R de conduite de projet urbain intégrant le développement durable - Synthèse

6) La Participation : une réponse à l’individualisme ?


La participation des habitants est demandée mais ne va-t-elle pas à l’encontre des valeurs
individualistes particulièrement développées en Europe. Si, comme certains le disent, la ville
n’est plus territoriale mais seulement la coexistence de réseaux dans lesquels les hommes se
lient et se délient, comment assurer une participation sur des projets qui restent ancrés sur un
territoire ?

En France, la participation se limite souvent au recueil des besoins et à l’information des


habitants et usagers. Les méthodes et exemples présentés dans les rapports HQE²R aideront
les élus à définir les modalités de la participation pour chacun de leurs projets.

2 - L’intégration du développement durable dans les documents


d’urbanisme13
L’urbanisme et le développement durable sont, dans notre esprit, assez semblables dans la
démarche : il s’agit à chaque fois de définir des méthodes et de les mettre en application dans
le cadre d’un process ou d’une démarche volontariste.
En fait les approches d’urbanisme et de développement durable ont de nombreux points
communs :
- ce sont des approches qui visent à définir des règles face au marché et à la puissance
de l’économisme. La Ville n’est pas considérée comme un marché où tout se réduit à
des prix et à des échanges ; des règles sociales, environnementales, architecturales,
urbanistiques sont nécessaires pour intégrer toutes les composantes de la ville,
- ce sont des approches politiques dans la mesure où les responsables politiques
expriment leur vision ;
- ce sont des démarches pluridisciplinaires qui doivent se traduire en approches
transversales et partenariales ;
- ce sont des démarches qui doivent être au service des habitants présents et futurs ;
- ce sont des démarches qui doivent intégrer le long terme et présenter un projet de
territoire et de vie.
Cette vision commune se heurte toutefois à des barrières culturelles fortes.
Il est vrai que beaucoup d’architectes - urbanistes considèrent avec difficulté le fait de
partager le projet d’urbanisme, de par leur culture libérale et leur formation mettant en avant
la liberté de création.
De même, la division extrême des compétences et du travail ainsi que les structures
pyramidales dominantes rendent difficiles la transversalité dans les services municipaux, ne
permettant pas d’associer toutes les personnes concernées à un projet.

13
cf Volume HQE²R n°1 et site de SUDEN : www.suden.org
28
Catherine Charlot-Valdieu, association SUDEN et Philippe Outrequin, La Calade – Octobre 2004
La démarche HQE2R de conduite de projet urbain intégrant le développement durable - Synthèse

La conséquence est qu’urbanisme et développement durable ne se retrouvent ensemble


qu’à l’occasion de quelques « expérimentations » liées à des volontés politiques fortes
couplées à des modes d’organisation adaptés.
Pourtant urbanisme et développement durable ont des objectifs communs qui sont ceux de la
durabilité de la ville, de procurer la paix urbaine, de donner à chacun le droit à un logement, à
un air sain, à la santé, à un cadre de vie décent, à un espace social, à un territoire.
Ce droit à la ville peut être défini et assuré dans le cadre de l’urbanisme réglementaire :

L’urbanisme réglementaire est, en France, principalement défini par la Loi Solidarité et


Renouvellement Urbains (Loi SRU n° 2000 – 1208) du 13 décembre 2000. Cette Loi précise
les principes auxquels les documents d’urbanisme ne peuvent déroger. Ceux-ci doivent être
élaborés dans le but d’assurer :
- « l’équilibre entre le renouvellement urbain, un développement urbain maîtrisé, le développement
de l’espace rural, d’une part, et la préservation des espaces affectés aux activités agricoles et
forestières et la protection des espaces naturels et des paysages, d’autre part, en respectant les
objectifs du développement durable ;
- la diversité des fonctions urbaines et la mixité sociale dans l’habitat urbain et dans l’habitat
rural, en prévoyant des capacités de construction et de réhabilitation suffisantes pour la
satisfaction, sans discrimination, des besoins présents et futurs en matière d’habitat, d’activités
économiques, notamment commerciales, d’activités sportives ou culturelles et d’intérêt général
ainsi que d’équipements publics, en tenant compte en particulier de l’équilibre entre emploi et
habitat ainsi que des moyens de transport et de la gestion des eaux ;
- une utilisation économe et équilibrée des espaces naturels, urbains, périurbains et ruraux, la
maîtrise des besoins de déplacement et de la circulation automobile, la préservation de la qualité
de l’air, de l’eau, du sol et du sous-sol, des écosystèmes, des espaces verts, des milieux, sites et
paysages naturels ou urbains, la réduction des nuisances sonores, la sauvegarde des ensembles
urbains remarquables et du patrimoine bâti, la prévention des risques naturels prévisibles, des
risques technologiques, des pollutions et des nuisances de toute nature. »14
Ces trois principes sont cohérents avec un développement durable du territoire. Il est aussi
mentionné que le principe d’équilibre entre les territoire doit respecter les objectifs de
développement durable … Toutefois ceux-ci n’ont jamais été définis dans la Loi ou dans les
circulaires qui s’y rapportent.
La Loi SRU met bien en avant que les ressources sont limitées et rares : il faut donc les
économiser et les préserver et le corollaire est notamment dans la lutte contre l’étalement
urbain.
L’étalement urbain a été le phénomène essentiel de l’urbanisation depuis la fin des années 70
et a eu pour conséquence des consommations toujours croissantes d’espaces et d’énergie, de
temps et des pollutions concomitantes importantes.
Un développement durable du territoire doit viser à maîtriser ces consommations d’espaces et
de ressources mais exige des outils qui aujourd’hui n’existent pas ou que très rarement. Le
premier outil indispensable pour un urbanisme maîtrisé et durable concerne la maîtrise
foncière. L’espace est un bien collectif qui ne doit pas être géré uniquement par le marché.
Les outils de maîtrise foncière qui existent ne couvrent qu’une très faible du territoire français
et demandent évidemment à être développés.

14
Article L 121-1 du Code de l’Urbanisme, Edition 2001; pages 41-42.
29
Catherine Charlot-Valdieu, association SUDEN et Philippe Outrequin, La Calade – Octobre 2004
La démarche HQE2R de conduite de projet urbain intégrant le développement durable - Synthèse

La Loi SRU prévoyait aussi que les documents d’urbanisme (PLU et SCoT) incluent un
document prospectif faisant apparaître le projet de territoire, le projet politique intitulé
« Projet d’Aménagement et de développement Durable » (PADD).
La réforme de la Loi SRU supprime le caractère d’opposabilité au tiers du PADD qui a
considéré comme une source importante de contentieux et qui risquait, du coup, d’inciter les
collectivités à donner un contenu minimum et réversible au « projet de territoire ». Mais en
rendant ce document non opposable, il perd son enjeu et reste comme un document
d’orientation intentionnelle15 (il est seulement exigé une compatibilité entre les orientations
particulières inscrites dans le PADD et les futures opérations urbanistiques de la commune).
Le problème du PADD est aussi celui de tout document pouvant avoir un caractère prospectif
obligeant les partenaires du projet à trouver un équilibre entre les problèmes du court terme et
les projets à long terme.
De façon générale, les PADD réalisés jusqu’à présent sont des exercices mettant en avant les
orientations actuelles de la ville et distinguant les orientations générales (à plus long terme) et
particulières (à plus court terme). L’exercice donne un poids déterminant au présent, ce qui
fait que les projets de territoire sont l’image vertueuse des politiques d’aujourd’hui.
Pourtant le développement des villes n’est – il pas le résultat de conflits d’intérêts particuliers
ou de groupes économiques ou sociaux et il est rarement linéaire…
Les modes de concertation, de partenariat, le peu de temps passé par les experts, les calculs
politiques à court terme ne permettent pas d’exprimer des points de vue très opposés et de
pousser à fond les raisonnements.
Ainsi, le PADD dans son expression récente ne sera guère l’expression d’une réelle démarche
de développement durable. Faut – il élaborer ce projet de territoire ailleurs, comme base de
l’Agenda 21 local ou comme justification de demande de subvention régionale ou
départementale ?
En fait, le droit n’oblige pas les communes ou les territoires à présenter leur projet de
territoire répondant aux objectifs de la Loi SRU et du développement durable. Seul un intérêt
partagé des différents acteurs ou bien l’émergence d’une nouvelle façon de faire la politique
permettra de réaliser des projets de territoire qui se traduiront ensuite en règlement et en
opérations d’urbanisme.
Un élément clé de cette « révolution » sera la participation des acteurs : la Loi SRU parle de
concertation sans en définir le contenu : s’agit – il réellement d’une négociation ou plus
simplement d’une consultation ? La Loi prévoit que chaque commune définisse ses règles de
participation avec un niveau minimal proche de l’information…
La aussi, les éléments pour une démarche de développement durable sont seulement esquissés
mais laissés à la libre initiative des élus : respect de la démocratie certes mais d’une
démocratie molle dans laquelle le but n’est pas d’élever la conscience collective des
individus. En conclusion, les lois d’urbanisme ne répondent pas au souci des Pouvoirs Publics
d’accroître le sentiment de chaque français d’appartenance à un territoire et ne garantissent
pas, faute de moyens, que les objectifs de développement durable seront respectés.
Ceci dit, plusieurs communes se sont engagées dans des PADD qui visent à améliorer le cadre
de vie, la préservation des espaces et des ressources, l’équilibre des territoires et à lutter
contre l’étalement urbain et à maîtriser la circulation automobile. Nous pouvons constater que

15
Richard Trapitzine, La non opposabilité du PADD : comment devancer les risques ? Etudes Foncières, n° 102,
mars – avril 2003
30
Catherine Charlot-Valdieu, association SUDEN et Philippe Outrequin, La Calade – Octobre 2004
La démarche HQE2R de conduite de projet urbain intégrant le développement durable - Synthèse

ces objectifs sont très difficiles à respecter pour les petites communes à l’intérieur
d’agglomérations si la commune - centre de l’agglomération poursuit d’autres objectifs. Y – t
–il encore un sens à donner à un « projet de territoire » d’une commune au cœur d’une
agglomération. Nous le pensons même si beaucoup d’éléments échappent à la compétence
communale : les élus communaux sont les plus proches des habitants et usagers de la ville, du
terrain, de la complexité des relations sociales dans les quartiers et l’esprit du projet HQE2R
est bien d’exprimer la nécessité de favoriser des démarches de développement durable au
niveau de la commune et de ses quartiers.
Toutefois, la France doit se doter d’outils permettant de travailler de façon cohérente aux
différents niveaux de décision : quartier, commune, agglomération, région, nation.
Plusieurs outils existent aujourd’hui : Comités de quartier, PLU, SCoT mais aussi Plan de
Déplacements urbains (PDU) et micro-PDU, Plan Local de l’habitat (PLH) au niveau de
l’agglomération, qui demandent encore à être mis en cohérence et en synergie et en particulier
dans les modes opératoires et participatifs.
Enfin, nous rappellerons que le Règlement d’un Plan Local d’Urbanisme (celui-ci fixe les
règles générales et les servitudes d’utilisation des sols, délimite les zones urbaines ou à
urbaniser et les zones naturelles ou agricoles et forestières à protéger et définit les règles
concernant l’implantation des constructions) permet, dans sa forme actuelle, d’intégrer des
dimensions importantes du développement durable. Nous avons défini une série de
recommandations pratiques permettant de prendre en compte de nombreuses cibles de
développement durable : énergie (cible 1), eau (cible 2), espace (cibles 3 et 17), matériaux
(cible 4), patrimoine architectural et naturel (cible 5), paysage (cible 6), qualité de l’habitat
(cible 7), sécurité et risques (cible 9), qualité de l’air (cible 10), nuisances sonores (cible 11),
déchets (cible 12), diversité des fonctions (cible 14) offre de logements (cible 15), gestion des
déplacements (cibles 16 et 18)16.

3 - Le développement durable, une approche pertinente pour les


quartiers, notamment dans la Politique de la Ville
L’intégration du développement durable dans les projets d’aménagement et de
renouvellement urbain pose de façon plus générale la question de savoir si la démarche et les
concepts du développement durable sont pertinents à l’échelle du quartier. En effet, peut-on
réellement parler d’un développement durable à cette échelle territoriale alors que la plupart
des décisions se prennent à des échelles plus vastes : la ville, l’agglomération, la région,
l’Etat, l’Union Européenne… ?
Aujourd’hui nous en sommes encore plus convaincus qu’au début du projet… Le
développement durable exige des comportements et des méthodes qui peuvent avoir un effet
bénéfique pour le traitement des quartiers :
- s’obliger au partenariat et à la transversalité,
- réfléchir à long terme, au-delà des contingences budgétaires et électorales,
- définir des règles pour une participation citoyenne,
- se donner des exigences en matière de performance et d’évaluation,…

16
cf. « deliverable » 13 sur le site web ; voir aussi Catherine Charlot-Valdieu et Philippe Outrequin, Plan Local
d’Urbanisme, Intégration de préoccupations environnementales et de développement durable dans les Plans
Locaux d’Urbanisme, éditions du CSTB, 2001
31
Catherine Charlot-Valdieu, association SUDEN et Philippe Outrequin, La Calade – Octobre 2004
La démarche HQE2R de conduite de projet urbain intégrant le développement durable - Synthèse

En même temps, des acteurs d’envergure nationale, européenne, voire mondiale s’engagent
dans le développement durable à travers des Agendas 21, des engagements volontaires,…
Ces entreprises ont aussi des responsabilités dans les quartiers. Certes il n’y plus de maîtres
des forges ou de compagnies charbonnières avec leur cohorte de corons mais les grandes
institutions, de même que les entreprises de production (de masse) et de distribution, ont un
rôle à jouer dans l’éducation, l’économie de ressources et de dépenses (consommer moins
mais mieux) et dans la régulation des flux économiques (en évitant notamment que la
régulation économique se fasse par l’expansion des emplois précaires et par voie de
conséquence de la précarité dans les quartiers). Le partenariat entre les collectivités locales,
les entreprises, les institutions publiques et la population (citoyen et consommateur) doit
favoriser l’émergence « d’une économie de la finalité humaine » pour reprendre une
expression de René Passet et de Jacques Robin17.
La question est de savoir comment les différentes organisations – Etat, collectivité territoriale,
entreprise,… - qui aujourd’hui affichent un engagement dans la voie d’un développement
durable vont traduire cet engagement au niveau du quartier.
C’est aussi sur ces questions que doit déboucher la démarche HQE2R

17
Philippe Merlant, René Passet et Jacques Robin, Sortir de l’économisme, Les éditions de l’atelier, 2003
32
Catherine Charlot-Valdieu, association SUDEN et Philippe Outrequin, La Calade – Octobre 2004
La démarche HQE2R de conduite de projet urbain intégrant le développement durable - Synthèse

L’Association européenne
pour un développement durable urbain « SUDEN »
Catherine CHARLOT-VALDIEU, Présidente18
363 Avenue de Pierrefeu
F- 06560 VALBONNE
http://www.suden.org et welcome@suden.org

L’origine de l’Association
L’idée de créer cette association a émergé lors de la dernière réunion de travail des partenaires
de recherche du projet HQE²R, le dimanche 1er février 2004 juste avant la fin administrative
du projet. Cette association est donc un résultat du projet européen HQE2R et elle se situe
dans la continuité de ses actions, lesquelles ont été soutenues financièrement par la
Commission Européenne (Programme Energie, Environnement et Développement Durable de
l’Action clé 4 « Ville de demain et héritage culturel » du 5ème Programme Cadre de Recherche
Développement).
Les objectifs de l’association SUDEN
- RASSEMBLER LES ACTEURS du management urbain et du développement urbain:
l’association européenne pour un développement urbain durable se veut le lien entre tous les acteurs
du développement durable urbain en vue d’une meilleure qualité de vie pour tous.
- CAPITALISER les savoirs (démarches et outils), les compétences et les expériences
- PROPOSER des démarches, outils, thèmes de réflexion, recherches, etc. : L’association a pour
vocation de devenir une force de proposition aux différentes échelles (territoriales, thématiques,
sectorielles ou professionnelles) des projets urbains. Il s’agit de monter des groupes de travail ou des
projets européens de recherche et de démonstration.
- DIFFUSER les démarches, outils et résultats des expériences et projets, INFORMER et
SENSIBILISER l’ensemble des acteurs.
- FORMER les professionnels et les experts de demain.

Rassembler l’ensemble des acteurs du management urbain et du


développement durable urbain:
Ces acteurs sont les collectivités locales et territoriales (et leurs associations), les aménageurs, les
agences d’urbanisme et urbanistes (et leurs fédérations professionnelles), les bailleurs sociaux, les
architectes et écoles d’architecture, les centres de recherche, les bureaux d’études spécialisés ou
consultants, les universités et centres de formation, les associations d’habitants, les services de l’Etat,
les banques, les établissements publics fonciers, etc.

Une organisation en réseaux


De nombreux réseaux, notamment professionnels (de villes, d’architectes, …) ou thématiques (sur
l’Eau, l’Energie, le patrimoine culturel,…), existent déjà et il s’agit de créer des liaisons et des
synergies entre ces réseaux (cf schéma de la structure de l’association). Quelle que soit l’échelle de
leur domaine d’intervention ou d’action, des partenariats constructifs doivent pouvoir permettre de
dégager de la synergie et d’atteindre plus vite et mieux les objectifs de chacun, tout en respectant les
spécificités des uns et des autres.

18
Contact également possible à ccv@wanadoo.fr
33
Catherine Charlot-Valdieu, association SUDEN et Philippe Outrequin, La Calade – Octobre 2004
La démarche HQE2R de conduite de projet urbain intégrant le développement durable - Synthèse

Parmi les coordinateurs de réseaux identifiés à ce jour, nous pouvons citer différents types
de réseaux locaux, nationaux ou européens:
• Des réseaux thématiques :
- Amiens – Aménagement - F (dont le Président est Gilles de Robien) pour le réseau
Aménagement
- Le National Renewal Unit -UK (organisme à peu près équivalent à l’Agence
Nationale pour la Rénovation Urbaine en France) pour le réseau Renouvellement
urbain ;
- CRF-B - RO (Centre Régional de formation des professionnels de Bucarest) pour le
réseau Formation Professionnelle des agents publics au sein du réseau Formation,
- Cosmos 2001 pour le réseau Formation dans les universités
- La Calade sur le réseau européen des quartiers durables
- Stella KYVELOU pour le réseau Bâtiments durables
- EDF R&D pour le réseau européen Energie.
• Des réseaux professionnels
- Philippe NICOLLE – DEFONTAINE, DGS de la ville de Pézenas (F) pour le
réseau des villes de moins de 10 000 habitants,
- Bruno LESAFFRE de la DRE Picardie pour le réseau du Ministère de l’Equipement
français
• Des réseaux territoriaux :
- Raphaël SOUCHIER pour le réseau local de la Région Languedoc-Roussillon,
- Stella KYVELOU (Athènes, GR) de l’Association pour la coopération en
développement et en construction durables dans la Méditerranée « SD-MED » pour la
Région Méditerranée,
- Pere ALAVEDRA de l’Université Polytechnique de Catalogne pour le réseau
Espagne

D’autres coordinateurs de réseaux sont en attente d’une décision officielle d’un Conseil
municipal ou Conseil d’Administration.

INFORMER ET ECHAN GER : Un site web outil de diffusion et d’échanges


Le site web, structuré par langue et par thème en fonction des réseaux de l’association (cf
schéma de la structure du site), comporte également un Forum qui permet aux adhérents
d’échanger et de partager :
- expériences,
- projets de recherche ou volonté de monter un projet de recherche (européen), un projet
de démonstration ou un groupe de travail sur un thème ou sujet spécifique,
- réalisation de modules de formation,
- des informations diverses et notamment sur les démarches et outils existants ou sur les
manifestations nationales ou européennes,
- etc.…

34
Catherine Charlot-Valdieu, association SUDEN et Philippe Outrequin, La Calade – Octobre 2004
La démarche HQE2R de conduite de projet urbain intégrant le développement durable - Synthèse

Des publications sur la démarche HQE²R

Publications dans le cadre du projet HQE2R :


1. Publication du CSTB
• en anglais : Brochure HQE²R n°1, “HQE2R: Towards a methodology for sustainable
neighbourhood regeneration”, Catherine Charlot-Valdieu et Philippe Outrequin, septembre
2003 et
• en français : Cahier HQE²R n°1, « HQE2R, une démarche pour intégrer le développement
durable dans les projets d’aménagement et de renouvellement urbain », Catherine Charlot-
Valdieu et Philippe Outrequin Mai 2003, publié en février 2004
Cette présentation est également disponible en italien (Quaderno n°1) sur le site web :
http://hqe2r.cstb.fr.
2. Publication de Quasco
• en anglais : Brochure HQE2R n° 2, “The HQE2R toolkit for sustainable neighbourhood
regeneration”, Catherine Charlot-Valdieu, Celia Robbins et Philippe Outrequin, Juin 2004
Cette brochure est complétée par un CD Rom sur le projet de démonstration HQE²R, sur la façon dont
les outils de la démarche HQE²R ont été utilisés dans les 14 quartiers (cf Volume HQE²R n°4 évoqué
ci après).
De même, 3 newsletters ont été publiées par le CSTB présentant les 14 quartiers (newsletter 1), les
principes et objectifs de développement durable (newsletter 2) et la méthode de diagnostic (newsletter
3) sont disponibles en anglais et en français et existent également sur les sites web en italien.

Publications de La Calade (outrequin.philippe@wanadoo.fr)

• Actes de la Conférence européenne de Cannes des 2 et 3 février 2004 sur


l’intégration du développement durable dans les projets d’aménagement et de
renouvellement urbain.
• Volume HQE2R n° 1 : « La démarche HQE2R de conduite de projet urbain, pour
intégrer le développement durable dans les projets d’aménagement et de
renouvellement urbain », Catherine Charlot-Valdieu et Philippe Outrequin, Décembre 2004
Ce document décrit la démarche HQE2R, ses aspects essentiels et ses différents outils. Ce volume
intègre également les résultats d’autres travaux de Philippe Outrequin et Catherine Charlot-Valdieu
menés sur cette problématique depuis 1997. Il ne s’agit pas du tout d’une traduction des
« deliverables » en anglais disponibles sur les sites web mais d’une synthèse sur la démarche HQE²R
et chacun de ses outils adaptée au contexte français.
Partie 1 : La démarche HQE²R de conduite de projet urbain intégrant le développement durable (DD),
les objectifs globaux et les cibles de développement durable d’un quartier, Quartiers durables ?
Bâtiments durables ?
Partie 2 : La méthode de diagnostic partagé de DD (phase 2 de la démarche HQE²R)
Partie 3 : Des outils d’évaluation de la « durabilité » des projets (phase 3 de la démarche HQE²R)
Partie 4 : Le système ISDIS et le choix des indicateurs pour chaque objectif de développement durable
Partie 5 : La participation des habitants et des usagers
Partie 6 : vers un urbanisme durable
Partie 7 : Intégration du développement durable dans les documents d’urbanisme
35
Catherine Charlot-Valdieu, association SUDEN et Philippe Outrequin, La Calade – Octobre 2004
La démarche HQE2R de conduite de projet urbain intégrant le développement durable - Synthèse

• Volume HQE2R n°2 : « Les outils HQE²R pour intégrer le développement durable dans
les projets d’aménagement et/ou de renouvellement urbain » Catherine Charlot-Valdieu,
Celia Robbins et Philippe Outrequin
Ce Volume 2 (disponible sur le site web de SUDEN) présente une brève synthèse (objectif, contenu,
conditions d’utilisation, publications et documents disponibles pour de plus amples informations) de
chacun des outils de la démarche HQE2R et a pour objectif de faciliter l’utilisation de ces outils dans
chacune des phases d’un projet d’aménagement ou de renouvellement urbain et en fonction des
objectifs de chacun. Ce document est une traduction en français de la Brochure HQE²R n°2 éditée par
Quasco et disponible sur les sites web.
• Volume HQE2R n°3 : « Une analyse des projets de quartier durable en Europe »
Catherine Charlot-Valdieu et Philippe Outrequin, Juillet 2004
Ce Volume, réalisé avec le soutien financier d’EDF R&D, présente l’analyse de 6 projets de quartiers
durables en Europe : le nouveau quartier Kronsberg à Hanovre, la friche militaire et le quartier Vauban
à Freibourg, le projet Leidsche Rijn à Utrecht, le quartier Viikki à Helsinki, la revitalisation du
quartier Augustenborg à Malmö et la réhabilitation de l’îlot Hedebygade à Copenhague.
Cette analyse a été réalisée uniquement par les partenaires français (Philippe Outrequin avec l’aide de
Catherine Charlot-Valdieu) et n’existe qu’en français. Aucune synthèse n’est disponible sur les sites
web.
L’objectif de ce document est de montrer comment peuvent s’articuler le développement de bâtiments
« verts » ou « durables » (Green Buildings, Eco-Buildings, démarche HQE®, …) en neuf ou en
réhabilitation, d’une part et le développement durable des quartiers (ou zones) dans lesquels ces
bâtiments sont situés d’autre part.
Cette analyse a par ailleurs permis d’asseoir les réflexions et l’élaboration de la démarche HQE2R
comme de ses différents outils sur des expériences concrètes menées récemment en Europe. Enfin,
cette analyse a permis de rédiger une courte synthèse de recommandations disponible sur le site de
l’association SUDEN: « Le développement durable dans les projets d’aménagement et de
renouvellement de quartiers », Philippe Outrequin, Novembre 2003.
• Volume HQE²R n°4 : « Expérimentation des outils de la démarche HQE2R par les
partenaires européens dans les 14 quartiers » Catherine Charlot-Valdieu et Nicoletta
Ancona avec l’ensemble des partenaires du projet HQE²R, Mars 2004
Ce CD Rom (disponible auprès des partenaires de recherche dans les différentes langues
nationales des partenaires du projet) présente les expérimentations et résultas obtenus dans les
14 quartiers des villes partenaires du projet européen HQE2R :
- France : La Roseraie à Angers, la ZAC Valmont à Anzin (Valenciennes Métropole),
Mimont – Prado - République à Cannes et La Viscose à Echirolles ;
- Espagne : Raval Ciutat Vella à Barcelone, Bon Pastor à Barcelone et Antic – Escodines –
Vic Remei à Manresa ;
- Italie : San Leonardo – Porta Mulina à Mantova, Crocetta Cornaggia à Cinisello Balsamo
et Cipes à Melegnano (ces deux dernières communes étant dans l’agglomération de
Milan) ;
- Royaune Uni: Barton Hill – Community at Heart à Bristol ;
- Allemagne: Loebtau à Dresde;
- Danemark : Lindevang à Frederiksberg dans l’agglomération de Copenhague ;
- Pays Bas : Royal Schelde Group area à Vlissingen.

36
Catherine Charlot-Valdieu, association SUDEN et Philippe Outrequin, La Calade – Octobre 2004

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