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Thèse Professionnelle
Mastère Spécialisé BIM Manager
Anthony de Mello
Paul Nguyen
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Résumé
Les normes ISO 19650 considèrent des modèles d’information qui ne sont pas des maquettes
numériques. Cette thèse propose une application de ce nouveau BIM au calcul environnemental
RE2020. Le processus de gestion BIM pendant la phase de réalisation des actifs, décrit dans NF EN ISO
19650-2 (2018), est expérimenté sous les points de vue du MOA et MOE. Les besoins du MOA sont
formulés en exigences d'échange d'information (EIR). Le MOE y répond par un plan d'exécution BIM
(BEP) qui organise la production et la livraison du modèle d’information du projet (PIM). Cette mise en
pratique permet, d’abord, d’élaborer des documents BIM type, une boîte à outils BIM pour le calcul
RE2020 et une méthode de déploiement dans une équipe. Ensuite, trois actions sont suggérées pour
appliquer les normes 19650 en France. Enfin, les documents BIM sont structurés sous la forme d’une
base de données relationnelle permettant une gestion fiable du processus normalisé.
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Abstract
The standards ISO 19650 consider information models which are not 3D digital models. This thesis
proposes an application of this new BIM on the environmental calculation of the RE2020. The process
during the delivery phase of the assets, described in NF EN ISO 19650-2 (2018), is experimented from
the points of view of the client and the prime contractor. The client’s needs are formulated by their
exchange information requirements (EIR). The prime contractor responds by a BIM execution plan
(BEP) which organizes the production and the delivery of project information model (PIM). This
experience allows firstly to establish BIM template documents, a toolbox for the RE2020 calculation
and a team’s deployment method. Then, three actions are proposed to put into practice the standards
ISO 19650 in France. Finally, the BIM documents are structured as a relational database which helps
to manage the normalized process in a reliable way.
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Remerciements
Ce travail est né de rencontres. Je voudrais remercier chaleureusement :
mon tuteur professionnel, M. Bruno Rosnoblet, pour son écoute, son accompagnement et sa
réactivité permettant ma participation à cette formation ;
mon tuteur pédagogique, M. Cyril Pellier, pour sa disponibilité, sa direction et ses
commentaires pertinents pour améliorer ce rapport ;
les membres de l’équipe pédagogique du MS BIM pour leurs conseils précieux pendant les
restitutions intermédiaires de la thèse ;
les intervenants du MS BIM pour leur dévouement et leur qualité d’enseignement ;
mes camarades de la même promotion pour leur amitié, leur sincérité et leur différence, ce
qui me faisait plaisir de revenir aux cours en présentiel chaque fin de semaine ;
mes amis du projet fil rouge pour leur bienveillance, leur engagement et leur solidarité afin de
relever ensemble tous les défis ;
mes collègues de bureau pour leur prise de relais lorsque j’étais en formation, pour leur intérêt
au BIM donnant lieu à des discussions ouvertes.
A côté des écrans, il y a de l’amour. J’aimerais exprimer ma gratitude à mes proches pour me l’avoir
rappelé au quotidien. Je tiens à remercier en particulier :
ma femme pour ses attentions, sa patience et son soutien inconditionnel pour que je puisse
me consacrer totalement à ce travail ;
ma grande fille pour son courage et son autonomie dans ses devoirs de CM2, celle qui
s’impatientait de finir son puzzle avec mon aide, qui était aussi curieuse de distinguer la
donnée de l’information ;
ma petite fille pour son énergie et sa gentillesse, celle qui n’avait ni de devoirs en PS ni de
préoccupations pour le monde, qui avait simplement besoin d’un petit câlin pour se calmer.
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Table des matières
Liste des figures ...................................................................................................................................... 8
Liste des tableaux ................................................................................................................................. 10
Liste des annexes ................................................................................................................................. 12
Abréviations ......................................................................................................................................... 13
Glossaire............................................................................................................................................... 15
Introduction ......................................................................................................................................... 16
1 Démarches BIM et RE2020 - Bibliographie ................................................................................... 17
6
2.1.3 Normes d’information du projet...................................................................................49
3.2.3 Intégrer des contenus ISO dans les documents BIM .....................................................74
4 Développement d’un outil de gestion du processus BIM ............................................................. 78
7
Liste des figures
Figure 1 : Illustration d’un modèle d’information ................................................................................18
Figure 2 : La place du risque parmi les concepts épistémiques (Hansson 2002) ..................................19
Figure 3 : Relation entre un point de décision et l’information à livrer (ISO 19650-1) .........................20
Figure 4 : Les cinq niveaux du LOD (Bedrick, Ikerd, Reinhardt 2021) ...................................................20
Figure 6 : Niveaux de maturité des pratiques de modélisation collaborative (Boton, Kubicki 2014) ...24
Figure 9 : Lien entre les rôles BIM et les rôles techniques (Benning et al. 2019) .................................27
Figure 12 : Processus de gestion de l’information pendant la phase de réalisation des actifs (ISO 19650-
2) ..........................................................................................................................................................33
Figure 13 : Interfaces entre les parties aux fins de la gestion de l’information (ISO 19650-2, clause 0.5)
.............................................................................................................................................................33
Figure 15 : RE2020 – Etape 1 : Calcul des indicateurs énergétiques (Arrêté du 4 août 2021) ..............38
Figure 16 : RE2020 – Etape 2 : Calcul des impacts environnementaux (Arrêté du 4 août 2021) ..........38
Figure 17 : RE2020 – Principe du calcul d’impacts environnementaux (Cabassud et al. 2022) ............38
Figure 22 : EIR – procédure de production et livraison pour le cas d’usage métier .............................57
Figure 27 : Procédure de production et livraison du MOE pour le cas d’usage métier ........................62
Figure 29 : Informations pour le cas d’usage métier sur l’espace de production du CDE .....................67
8
Figure 30 : Fonctions de l’outil pour la gestion du processus BIM .......................................................78
9
Liste des tableaux
Tableau 1 : Les niveaux de développement d’une maquette numérique (Syntec-Ingénierie 2014).....21
Tableau 2 : Liste des objectifs métiers dans l'infrastructure - extrait (Benning et al. 2019) .................23
Tableau 3 : EIR pour l’approbation du cadastre - extrait (Guide ISO-partie D 2021, p. 49) ..................30
Tableau 5 : EIR pour le management de mains-d’œuvre (Guide ISO-partie D 2021, p. 61) ..................31
Tableau 7 : Comparaison des indicateurs RE2020 et RT2012 (Cabassud et al. 2022) ...........................37
Tableau 8 : Comparaison des données environnementales des fiches FDES pour un mur en brique ..39
Tableau 11 : Technologies utilisées dans le projet du BIM pour l’expérimentation E+C- (Nomadéis,
PTNB 2019)...........................................................................................................................................42
Tableau 12 : Cinq stratégies pour le calcul d’ACV avec la maquette BIM (Wastiels, Decuypere 2019) 44
Tableau 25 : EIR - éléments préalables du niveau du besoin d'information pour le cas d’usage métier
.............................................................................................................................................................55
Tableau 26 : EIR - niveau du besoin d'information du bâtiment pour le cas d’usage métier................55
Tableau 27 : EIR – spécifications des informations pour le cas d’usage métier ....................................56
10
Tableau 30 : Conteneurs d’information pour le cas d’usage métier .....................................................60
Tableau 33 : EIR - éléments préalables du niveau du besoin d'information du mur extérieur pour le cas
d’usage métier .....................................................................................................................................68
Tableau 34 : EIR - niveau du besoin d'information du mur extérieur pour le cas d’usage métier ........69
Tableau 38 : Les contenus ISO à intégrer dans le cahier des charges BIM ...........................................75
11
Liste des annexes
Annexe 1 : Processus BIM - Evaluation et besoin (ISO 19650-2, clause 5.1.9)......................................91
Annexe 6 : Processus BIM - Production collaborative de l'information (ISO 19650-2, clause 5.6.6) ....93
Annexe 7 : Processus BIM - Livraison du modèle d'information (ISO 19650-2, clause 5.7.5) ...............94
Annexe 10 : Procédure du calcul RE2020 avec le BIM normalisé, sans la maquette numérique..........96
Annexe 11 : Procédure du calcul RE2020 avec le BIM normalisé et la maquette numérique ..............97
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Abréviations
ACV Analyse du Cycle de Vie
MN Maquette Numérique
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RE Réglementation Environnementale RE2020
TIDP Task Information Delivery Plan (Plan de livraison de l’information par tâche)
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Glossaire
Ce glossaire concerne des termes génériques de la norme ISO afin de faciliter leur compréhension dans
le contexte français
Partie désignée principale Mandataire de l’équipe de production : MOE, entreprise générale, AMO
Post-désignation Post-contrat
Pré-désignation Pré-contrat
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Introduction
B.E.R est un bureau d’études techniques situé à Saint-Just-Saint-Rambert (42). Nous faisons des études
de CVC, plomberie, électricité, thermique et environnementale des bâtiments.
Actuellement, nous travaillons avec des plans 2D et des échanges par e-mails avec nos partenaires.
L’inconvénient de cette pratique est le manque de synchronisation de données entre les équipes, ce
qui est critique pour la qualité du travail et la productivité des équipes. Cette problématique concerne
particulièrement le calcul RE2020 comme ce dernier implique plusieurs acteurs. Pour ce cas d'usage,
l’aspect collaboratif du BIM pourrait nous être utile pour le partage de données.
Le BIM en France peut se renseigner auprès de trois sources principales : les plans BIM pour le
bâtiment, les projets MINnD pour l’infrastructure, la norme NF EN ISO 19650. Chaque source propose
une approche plus ou moins variée, ce qui nous laisse nous diriger vers l'approche normative afin
d’avoir un cadre commun à toutes les situations.
Ainsi, le BIM normatif pour le calcul RE2020 sera le sujet central de ce travail de thèse. Ce rapport
comportera donc quatre parties :
la 1èr partie sera consacrée à une étude bibliographique afin de comprendre le BIM et la
RE2020 ;
la 2ème partie mènera une expérimentation de l’ISO 19650-2 dans un projet ;
la 3ème partie discutera du déploiement du BIM normalisé dans une équipe et au niveau
national ;
la dernière partie développera un outil numérique pour la gestion du processus BIM.
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1 Démarches BIM et RE2020 - Bibliographie
Cette partie commencera par des définitions du BIM. Ensuite, des démarches BIM seront résumées et
comparées. Puis, des retours d’expériences du BIM pour les études qui précèdent la RE2020 seront
présentés. La problématique et l’orientation du travail termineront cette synthèse bibliographique.
Définitions du BIM
BIM est un acronyme anglais « Building Information Modelling » qui signifie en français « Modélisation
des informations du bâtiment ». Dans la pratique, l’explication détaillée du BIM varie selon les sources
d’informations.
En effet, la directive européenne 2014/24/UE ne parle pas du BIM mais des « outils de modélisation
électronique des données »a. Alors que le manuel du BIM pour le secteur public européen dit que « le
BIM est une représentation numérique de la construction et de la gestion d’un bien » (EUBIM 2017).
D’après (Eastman et al. 2018, p. 14), le BIM est la technologie de modélisation et l'ensemble de
processus associés pour produire, communiquer et analyser des modèles du bâtiment. Ces derniers
se caractérisent par la représentation numérique des objets paramétriques, des attributs et des
données comportementales.
Cette définition rejoint celle utilisée en France. En effet, selon les guides français du BIM pour le
bâtiment et pour l’infrastructure, « le BIM est une méthode de travail basée sur la collaboration autour
d’une maquette numérique ». Quant à la maquette numérique, c’est « une représentation numérique
tridimensionnelle des caractéristiques physiques et fonctionnelles de l’ouvrage » (MINnD 2019 ; PTNB
2016).
D’ailleurs, le processus BIM est décrit avec plus de détails : « chaque acteur de la construction crée,
renseigne et utilise cette maquette, et en tire les informations dont il a besoin pour son métier. En
retour, il alimente la maquette de nouvelles informations pour aboutir au final à un objet virtuel
renseigné, représentatif de la construction, de ses caractéristiques géométriques et des propriétés de
comportement » (PTNB 2016).
Le Cahier des Clauses Administratives Générales (CCAG) – marchés publics de maîtrise d’œuvreb et le
CCAG – marchés publics de travaux c, dans ses versions initiales du 1er avril 2021, avaient repris la
définition du BIM ci-dessus. Cependant, l’arrêté du 30 septembre 2021 l'a changée par « un outil de
représentation numérique partagée permettant de faciliter les processus de conception, de
construction et d'exploitation et de former une base fiable permettant les prises de décision » d.
Cette nouvelle définition est similaire à celle de la norme (ISO 19650-1, clause 3.3.14) : « Le BIM
est l’utilisation d’une représentation numérique partagé d’un actif bâti pour faciliter les processus de
conception, de construction et d’exploitation et former une base fiable permettant les prises de
décision. » Il y a une seule différence entre les deux définitions : « un outil » pour les CCAG et
a
https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/?uri=celex%3A32014L0024
b
https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000043310778, version du 01/04/2021
c
https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000043310421, version du 01/04/2021
d
https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000044170250, version du 07/10/2021
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« l’utilisation » pour la norme. Cette différence ne fera pas l’objet de commentaire dans le cadre de
cette thèse. Par contre, on note un rapprochement des CCAG à la norme ISO 19650-1 au niveau de la
définition du BIM.
La « représentation numérique » n’est pas expliquée davantage. Cependant, la norme considère deux
modèles d'information pendant le cycle de vie d'une construction :
Le modèle d’information peut ainsi contenir plusieurs types d’information dont le modèle géométrique
n’est qu’un fichier au même titre qu’un document. D’ailleurs, il n’est pas précisé que ce modèle
géométrique soit du 3D paramétrique. Il pourrait être du 2D ou même absent.
En se basant sur ce concept, la Figure 1 illustre un modèle d’information avec quatre conteneurs
d’information : un rapport d’étude, un modèle géométrique, un tableur d’estimation de coûts et un
dossier de fiches techniques. Ce modèle simple nous est très familier, car il est similaire à notre
classement informatique de fichiers de tous les jours.
Choix du BIM
On a distingué deux BIM : le BIM basée sur la maquette numérique selon les guides français et le BIM
basé sur le modèle d'information selon l’ISO 19650-1. Ce dernier sera notre choix afin de nous aligner
avec les CCAG des marchés publics. Le modèle d’information nous permettra aussi de considérer un
large éventail d’information.
Le BIM normalisé étant centré sur l’information, on va s’intéresser à ce BIM par quelques notions liées
à l’information.
De la donnée à l’information
« L’information est une représentation des données qui est réinterprétable sous un aspect formalisé
adapté à la communication, à l’interprétation ou au traitement » (ISO 19650-1, clause 3.3.1). Les
données sont donc des constituants de l’information. On a aussi de la métadonnée qui est la donnée
sur une donnée pour contextualiser cette dernière, par exemple : la date de modification, l’auteur, le
code de version d’un fichier.
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Structuration de l’information
Une information structurée profite davantage au processus de décision, car l’accès aux données est
plus efficace grâce au traitement automatique.
Prise de décision
Un ensemble d’informations forme du savoir. Ce savoir sert de base pour la prise de décision tout en
considérant les risques dus aux incertitudes. Des stratégies de traitements de l’information et de
décision doivent être définies pour faire face à ces incertitudes (Hansson 2002). Un cadre commun
pour la gestion de l’information tel qu’une norme constituera alors un outil stratégique pour la gestion
des risques.
Plusieurs décisions sont prises tout au long du cycle de vie d’une construction, par exemple, pour
valider une phase d’étude ou pour approuver une opération de maintenance. Préalable à chaque point
de décision, le donneur d’ordre établit ses exigences d’information, ce qui déclenche le processus de
gestion de l’information (Figure 3). Les échanges d’information entre les différentes parties prenantes
ont pour but de répondre à ces exigences. Les délais entre les échanges sont à considérer afin de
déterminer des jalons de livraison de l'information.
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Figure 3 : Relation entre un point de décision et l’information à livrer (ISO 19650-1)
Les LOD sont développés par bimforum.org pour préciser le niveau de développent géométrique des
éléments de construction. Il y a cinq niveaux de LOD pour chaque type d’objet.
Publiés dans un cahier pratique du magazine Le Moniteur, les niveaux de développement géométrique
de la maquette numérique sont préconisés selon les phases du projet et pour les cas d’usages de
préférence.
a
bimthinkspace.com/2016/07/the-many-faces-of-lod.html
20
Niveau de Phase Illustration Cas d’usage
développement
21
Niveau du besoin d'information
Le niveau du besoin d’information est référencé dans (ISO 19650-1, clause 11.2). Il fait l’objet d’une
norme séparée qui est la (NF EN 17412-1). Ce concept vise à décrire la juste information utile pour un
besoin spécifique, ce qui est de l'approche « LEAN » appliquée aux échanges d’information (Coin 2019,
p. LIX).
Le niveau du besoin d’information est accompagné d’éléments préalables : objectif, jalon, acteur,
objet. Son contenu se divise en trois groupes : information géométrique, information alphanumérique
et documentation. Le nombre d’éléments dans chaque groupe traduit l’étendue du besoin et les choix
dans chaque élément représentent la granularité de l’information. Concernant l’information
géométrique, on a quatre choix dans le champ « dimensionnalité » : 0D, 1D, 2D, 3D. Dans le champ
« comportement paramétrique », on a trois choix : complet, partiel ou pas du tout. Ces choix
confirment notre précédente remarque sur le modèle géométrique : celui-ci n’est pas
systématiquement un modèle 3D paramétrique. Autrement dit, la maquette numérique est une
option.
Au Luxembourg, les niveaux GID appliqués aux objets modélisés comportent trois groupes
d’information qui ressemble, à première vue, au niveau du besoin d’information (CRTI-B 2017, p. 18)a :
Cependant, ces GID ne contiennent pas la même étendue et la même granularité de la norme (NF EN
17412-1). Cette différence peut s’expliquer par le fait que le travail sur les GID avait débuté en 2017
avant l’apparition de la norme en 2020.
a
https://www.digitalbuilding.lu/media/guide-bim-luxembourg_eir-fichesgid__v1-2/
22
Les CCAG des marchés publics se rapprochent de la norme ISO 19650-1 au niveau de la définition
du BIM. Le BIM normalisé considère les modèles d’information qui ne sont pas des maquettes
numériques. Cette norme BIM fait référence au niveau du besoin d’information qui décrit
l’étendue et la granularité de l’information. C’est une des approches « LEAN » du BIM.
Nous avons choisi le BIM de l’ISO 19650-1 comme le sujet central de cette thèse. Toutefois, afin de
comparer ce BIM avec la pratique actuelle, nous allons faire une synthèse de deux démarches BIM.
Trois aspects fondamentaux de chaque démarche seront étudiés : l’objectif, le processus et
l’organisation.
Le BIM dans l'infrastructure propose une autre approche qui est l'objectif métier. «Un objectif métier
(cas d’usage métier) est un processus décrivant une activité de management d’un projet (...) C'est un
processus traditionnel d'un projet de construction dont la portée est compréhensible par la direction de
projet » (Benning et al. 2019). Il y a quarante-deux objectifs métiers répartis selon les phases de projet
dont quelques-uns sont présentés au Tableau 2. Ce tableau liste également les sept usages BIM clé
pour répondre aux objectifs métiers. Les usages BIM sont tous liés à l’usage de la maquette numérique.
Tableau 2 : Liste des objectifs métiers dans l'infrastructure - extrait (Benning et al. 2019)
23
1.2.2 Processus BIM
Niveaux de maturité
Figure 6 : Niveaux de maturité des pratiques de modélisation collaborative (Boton, Kubicki 2014)
Ces niveaux de maturités sont basés sur un article du Centre de recherche public Henri Tudor à
Luxembourg (Boton, Kubicki 2014). Les auteurs, pour élaborer ce référentiel, se sont inspirés des
travaux de recherche sur le BIM de (Succar 2009).
Dans l’infrastructure, cette référence n’est pas cité, mais le BIM niveau 2 se définit de la même façon :
c’est le partage de modèles orientés objets entre les disciplines (Benissan et al. 2019, p. 3).
24
Corpus documentaire
Les documents qui organisent une démarche BIM sont la charte BIM, le cahier des charges BIM, la
convention BIM et le plan de mise en œuvre BIM.
Charte BIM
Pour mettre en place le BIM, le maître d’ouvrage élabore une charte afin d’exprimer sa stratégie BIM
pour l’ensemble de ses projets : ses ambitions, ses attentes, son plan de déploiement (Benissan et al.
2019).
Comme ambition, la Société du Grand Paris (SGP) considère le BIM comme un lien entre les acteurs
afin d’organiser leurs interventions selon une démarche structurée et collaborative. Les quatre
objectifs stratégiques du projet sont : « maîtriser la complexité technique, amplifier la concertation,
attendre des exigences RSE, installer un cadre émulant » (Aroichane 2017).
Comme plan du déploiement du BIM, la région Auvergne-Rhône-Alpes détaille le sien en cinq parties
(Bereta 2019) :
« Le cahier des charges BIM de l’opération est un document précisant pour le projet les exigences et
objectifs des intervenants successifs du projet, incluant ceux de la charte BIM du maître d’ouvrage. Il
constitue le volet BIM du programme » (PTNB 2016).
25
Meilleure compréhension du projet (…) ».
Dans le cahier des charges du groupe 3F, on impose dix-sept exigences allant de la méthode de
management aux aspects techniques et fonctionnels en passant par des livrables BIM. Les moyens
technologiques du MOA y sont également listés : Solibri Office pour le contrôle de qualités, BIMscreen
pour l’immersion virtuelle, la plateforme KROQI pour le dépôt des livrables (Morel, Herzog 2021).
La convention BIM ou le plan de mise en œuvre BIM sont des réponses opérationnelles du MOE ou
des entreprises au cahier des charges de la MOA. Dans l’infrastructure, on a un projet de convention
BIM avant la signature du marché (Benissan et al. 2019, p. 8).
Une convention BIM type a été élaborée par (Cerema, BIM in motion 2018). Elle est à remplir selon les
besoins de chaque projet par l’équipe de BIM Management en concertant avec les équipes du projet.
Elle comporte trois grands chapitres :
Seize fiches descriptives des cas d’usages proposés (description, phases, objectifs à répondre,
livrables associés, compétences nécessaires, organisation mise en place, types de données
échangées, moyens matériels requis, spécificités de mise en œuvre, schéma de processus) ;
Tableau du niveau de développement requis par objet et par phase ;
Standards et référentiels appliqués (normes, classification, niveaux de détails, géo-
référencement, références documentaires…) ;
Glossaire.
Aspect contractuel
La charte BIM est un document interne du MOA. Il n'est pas contractuel. Le cahier des charges BIM
sert de CCTP de la partie numérique pour consulter la maîtrise d’œuvre ou les entreprises. La
convention BIM est un document contractuel entre les intervenants BIM.
Depuis que les CCAG font référence au BIM en avril 2021, le cahier des charges BIM et la convention
BIM deviennent deux pièces contractuelles à part entière d'un marché public.
26
1.2.3 Organisation
BIM management
Plusieurs parties sont impliquées dans le processus BIM : le MOA avec son éventuelle AMO BIM, le
MOE (ou les entreprises) avec le BIM manager du projet, des BIM coordinateurs et BIM modeleurs de
chaque équipe.
Le BIM manager assure le travail collaboratif des contributeurs BIM. Le BIM coordinateur assure la
qualité de la maquette numérique de son équipe. Le BIM modeleur modélise la maquette 3D et des
informations. Ces rôles BIM se distinguent des rôles traditionnels du projet tout en gardant des
interdépendances.
Figure 9 : Lien entre les rôles BIM et les rôles techniques (Benning et al. 2019)
Référentiels de compétences
Le titre professionnel du BIM modeleura et du BIM coordinateurb ont été créés en juillet 2019 par des
arrêtés ministériels. Des certifications professionnelles sont délivrées par le Ministère du travail selon
a
www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000038827576/2021-11-08/
b
www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000038827551/2021-11-08/
27
les principes de ces titresa. Ces deux métiers portent sur la modélisation et la gestion de la maquette
numérique et ses données.
Le titre de BIM manager ne fait l’objet d'aucun texte réglementaire à l'heure actuelle. Cependant, il y
a des mastères spécialisés accrédités par la Conférence des Grandes Ecoles pour former des BIM
managerb. Une fiche de métier du BIM manager se trouve sur le site orientation-pour-tous.frc et sur le
site web de l’Office national d’information sur les enseignements et les professions de l’état onisep.frd.
Selon ces deux sources, la maquette numérique est aussi bien l’objet du métier du BIM manager.
Selon le mémo n°3 sur la convention BIM de BuildingSMART Francee, le CDE désigne « une plateforme
digitale qui supporte quatre états d’une maquette numérique : travail en cours, partagé, publié,
archivé » (bSFrance 2018).
D’après (Benissan et al. 2019, p. 18), le CDE est un «environnement collaboratif, appelé également
référentiel de données. Il contient les informations relatives à un projet. Il est la source unique
d’informations pour le projet, utilisée pour collecter, gérer et diffuser : la documentation, les données
non graphiques et la maquette graphique (2D ou 3D). Par facilité, une gestionnaire électronique de
documents (GED) est l’outil de collaboration mis en œuvre à l’état actuel des pratiques ». La GED avec
des outils liés au BIM (visionneuse maquette, commentaire BCF, indexation d’objets) font partie des
choix à arbitrer en fonction des objectifs BIM.
En complément de la GED du projet, une plateforme d’échange « permet aux acteurs de déposer et
récupérer des documents ou conteneurs de données nécessaires au projet qui n’ont pas vocation à être
stockés de façon pérenne. Le CDE comprend donc : la GED, la plateforme d’échange, le SIG, les modèles
des objets du projet » (Benning et al. 2019, p. 62).
Pour ce qui est de la prise en charge, le CDE est préfiguré par le MOA dans son cahier des charges BIM
selon le guide de (Benissan et al., 2019, p. 7). D’après un autre guide, le CDE est défini dans la
convention BIM en fonction des besoins du projet en cohérence avec les pratiques des acteurs
(bSFrance, MINnD 2018, p. 34). Dans la pratique, le groupe 3F précise que la plateforme KROQI est
créée par le MOA pour le dépôt de tous les livrables, mais son administration a la responsabilité du
BIM manager du projet (Morel, Herzog 2021, p. 18). La SGP a deux plateformes distingues : la
plateforme collaborative du MOE pour la maquette numérique et les données BIM ; la plateforme GED
du MOA pour des données d’entrées, des livrables, des documents validés (Aroichane 2017, p. 29).
La maquette numérique est l’objet central de la démarche BIM française avec des usages BIM et
des livrables BIM. Les contributeurs BIM sont soit des modélisateurs, soit des managers de
données liées à la maquette. Pour le partage de données, la mise en place du CDE est variée selon
les guides et les pratiques.
Cette démarche BIM française sera comparée avec celle de l’ISO 19650 à la fin du prochain chapitre.
a
www.francecompetences.fr
b
https://www.cge.asso.fr/formations-labellisees/liste-formation-ms/
c
www.orientation-pour-tous.fr/metier/bim-manager,16526.html
d
https://www.onisep.fr/Ressources/Univers-Metier/Metiers/bim-manager
e
https://buildingsmartfrance-mediaconstruct.fr/
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1.3 Démarche BIM selon l’ISO 19650
La norme ISO 19650 porte sur « Organisation et numérisation des informations relatives aux bâtiments
et ouvrages de génie civil, y compris la modélisation des informations de la construction (BIM) - Gestion
de l'information par la modélisation des informations de la construction ».
Cette série est développée à partir de la norme anglaise PAS 1192 a. C'est un des moyens qui assure
l'interopérabilité organisationnelle dans le cadre européen de l’interopérabilité (Coin 2019).
Le BIM selon cette série de normes vise à « obtenir des bénéfices par une meilleure définition des
besoins en information et une livraison efficace de la bonne quantité d'information nécessaire, en
utilisant des technologies appropriées. Les bénéfices ultimes sont d'éviter le surplus ou la correction des
travaux et de réduire les risques » (Guide ISO-partie 1 2019, p. 13).
Ces normes ont trois statuts : français NF, européen EN, international ISO. Dans cette thèse, on n'y fera
référence que par le statut ISO afin d'alléger la lecture.
S’agissant d’un cadre commun international, les termes des normes sont génériques de telle façon
qu'elles soient applicables à plusieurs situations dans plusieurs pays. D’ailleurs, il y a des acronymes
anglais qui ne sont pas traduits en français. On devra s’habituer à ces vocabulaires afin d'être
interopérable avec d'autres organisations.
Objectifs
Les exigences d’information découlent des objectifs stratégiques et opérationnels du projet. Ces
objectifs sont déterminés à partir des perspectives des parties intéressées qui sont : le propriétaire,
l'utilisateur, le réalisateur du projet, le gestionnaire d'actifs et la communauté. (ISO 19650-1, clause
4.3).
Exigence d’information
Une exigence d'information (IR) est "une spécification établissant l'information à produire, l'instant où
elle doit l'être, sa méthode de production et son destinataire" (ISO 19650-1, clause 3.3.2). Il y a trois
exigences d'information hiérarchisées :
a
https://www.designingbuildings.co.uk/wiki/PAS_1192-2
29
Figure 10 : Hiérarchie des exigences d’information (ISO 19650-1)
Les exigences d'échange d'information (EIR) sont des IR liées à une désignation. Elles sont définies par
les AIR et/ou PIR.
Les EIR spécifie la production de l’information. Le modèle d’information du projet (PIM) est livré afin
de satisfaire à ces EIR.
A savoir qu’il existe deux types d’EIR : les EIR pendant la phase de réalisation du projet régies par la
norme (ISO 19650-2) et les EIR pendant la phase d’exploitation de la construction régies par la norme
(ISO 19650-3). Elles seront respectivement désignées « EIR réalisation » et « EIR exploitation » dans les
exemples suivants.
Plusieurs cheminements sont possibles pour déterminer les EIR. Ci-dessous sont résumés trois
exemples extraits du (Guide ISO-partie D 2021).
Commentaire
Tableau 3 : EIR pour l’approbation du cadastre - extrait (Guide ISO-partie D 2021, p. 49)
30
Exemple A.2 - Exemple d’exigences d’informations pour la maintenance (extrait)
Suppression des réparations d’urgence par une - Registre des installations et opérations de
meilleure gestion de maintenance. maintenance
1. Une gestion proactive par un système de
gestion des équipements (GEM).
2. Plan de maintenance couvrant toute la durée
de vie d'une nouvelle installation.
1. Les plans de maintenance font partie du manuel de fonctionnement et d'entretien du bâtiment. Ils sont
intégrés dans le système GEM.
2. Le système GEM permet d'enregistrer toutes les installations et leurs locations et sera mis à jour quand il
y a une intervention.
Commentaire
- 80% des sous-traitances se trouvent à moins de 50 Carnet d’adresses des sous-traitances, à fournir
km du site aux jalons de livraison d'information 4, 5 et 6.
Commentaire
31
La plateforme app.plannerly.com propose des documents type pour les OIR, PIR, EIR et d’autres
contenus abordés par l’ISO 19650. Chaque contenu se présente comme un document texte
personnalisable par les parties intéressées. Dans ces documents, les usages BIM d’habitude, c’est-à-
dire les usages du modèle géométrique 3D, sont toujours l’objet central de la démarche BIM. Par cette
raison, les trois exemples ci-dessus, en se focalisant sur l’information, sont plus proches de l’ISO 19650
que ce que propose cette application. Ce site web a prévu des explications détaillées sur la norme ISO
19650 sur plannerly.com/what-is-iso-19650/, mais cette partie est en implémentation.
Stades de maturité
Le processus de gestion de l’information est détaillé dans la norme ISO 19650-2 pour la phase de
réalisation ou dans la norme ISO 19650-3 pour la phase d’exploitation des actifs.
Cette thèse traitera uniquement la phase de réalisation dont le processus comprend huit étapes. La
première et la dernière étape sont dans le cadre du projet. Les étapes de 2 à 7 font partie d’une
désignation particulière. Ces six étapes se répartissent en trois phases : passation de marché,
planification et production (Figure 12).
32
Figure 12 : Processus de gestion de l’information pendant la phase de réalisation des actifs (ISO 19650-2)
Les exigences d’information (OIR, PIR, AIR) sont définies par le donneur d'ordre pendant la première
étape du processus - Evaluation et besoin. Les exigences d’échange d’information (EIR) sont établies à
l'étape suivant - Appel d’offres. Lors de la troisième étape - Soumission, le candidat élabore un plan
d’exécution BIM pré-désignation pour répondre aux exigences du donneur d’ordre. Ce travail de thèse
va développer des contenus de ces trois étapes. Les détails de toutes les étapes sont consultables dans
les Annexes de 1 à 8.
1.3.3 Organisation
Equipe du projet
Les parties impliquées dans la gestion de l’information sont les parties traditionnelles du projet (Figure
13) :
Sur la figure, les flèches continues traduisent la relation d’exigences et d’échange d’informations, les
flèches discontinues représentent la relation de coordination d’information entre les parties.
Figure 13 : Interfaces entre les parties aux fins de la gestion de l’information (ISO 19650-2, clause 0.5)
33
Fonctions de gestion de l’information
Trois types de fonctions de gestion de l’information sont identifiés (ISO 19650-1, clause 7.2) :
Les fonctions de gestion de l’information des actifs sont attribuées aux gestionnaires d’actifs.
Le leadership du personnel est requis pour valider l’information reçue et autoriser l’intégration
de celle-ci dans l’AIM ;
Les fonctions de gestion de l’information du projet concernent la direction du projet. Le
leadership est aussi requis pour établir des exigences d’information, contrôler l’information
reçue et accepter celle-ci dans le PIM ;
Les fonctions de gestion de l’information des tâches sont attribuées aux équipes travail pour
la gestion de l’information liée à une tâche.
Pour les opérations peu complexes, ces fonctions et d’autres fonctions de management peuvent être
exercées parallèlement. Dans le cas contraire, un poste dédié peut être défini afin d’assurer la
collaboration.
Selon le (Guide ISO-partie A 2021, p. 8), on devra traiter la gestion de l’information avec autant
d’importance que la conception, la gestion de projet ou la gestion de l’actif. En effet, les bénéfices du
projet sont déterminés par les décisions qui sont basées sur l’information. « L’information comme un
actif » mérite donc une attention particulière comme un actif physique.
C'est la "source convenue d'information sur un projet ou un actif donné, utilisée pour collecter, gérer et
diffuser chaque conteneur d'information par le biais d'un processus géré" (ISO 19650-1, clause 3.3.15).
Le CDE est mis en œuvre, configuré et pris en charge par le MOA. Six fonctionnalités sont requises pour
le CDE afin de gérer le flux des conteneurs d’information (ISO 19650-2, clause 5.1.7; 19650-3, clause
5.1.9) :
Les états renseignent sur la pertinence de l'information partagée. Un conteneur d'information peut
avoir successivement quatre états : travail en cours, partagé, publié et archivé. Un contrôle et/ou un
registre doit s’effectuer à chaque passage d’un état à l’autre. De cette façon, le CDE gère le flux de
travail collaboratif.
34
Figure 14 : Concept du CDE (ISO 19650-1)
Pour préciser davantage ces quatre états, des codes de statut désignent des utilisations autorisées de
l’information (ex : pour la révision, pour l’approbation…). Pour suivre la progression des travaux
partagés, il y a des codes révision (ISO 19650-1, clause 12.1). Quant au suivi interne d’une équipe, un
code de version peut aussi être attribué aux travaux en cours (BS EN ISO 19650-2, NA.4.3).
L’information est au centre de la démarche BIM selon l’ISO 19650 avec des exigences
d’information et des fonctions de gestion de l’information. Pour le partage de conteneurs
d’information, les fonctionnalités et les usages du CDE sont bien définis.
35
1.3.4 Comparaison des démarches BIM
Les deux démarches BIM sont comparées selon trois sujets : les concepts, les documents contractuels,
et l’organisation.
Sujet BIM selon les guides français BIM selon la série ISO 19650
CDE par MOA ou MOE (GED avec ou sans CDE par le MOA (six fonctionnalités requises,
outils BIM, plateforme collaborative) gestion du flux de travail collaboratif)
Ce tableau relève plusieurs différences entre les deux démarches BIM. Cela est à cause du concept de
base : la maquette numérique pour le BIM français et le modèle d’information pour l’ISO. Une
discussion sur comment mettre en place l’ISO 19650 en France sera proposée à la partie 3.2, après une
mise en pratique de la démarche ISO.
La réglementation thermique RT2012, appliquée aux bâtiments neufs, est remplacée par la
réglementation environnementale RE2020 à partir du :
1er janvier 2022 pour les maisons individuelles et les logements collectifs ;
1er juillet 2022 pour les bureaux et les bâtiments d’enseignement primaire et secondaire
tertiaires.
36
Cette nouvelle réglementation s’inscrit dans la Stratégie Nationale Bas-Carbone pour lutter contre le
changement climatique dont l’ambition est d’attendre la neutralité carbone en 2050 a. Les objectifs de
la RE2020 sont (MTE 2021) :
Afin de déterminer ces indicateurs, la méthode de RE2020 se déroule en deux étapes successives :
Etape 1 : calcul des indicateurs énergétiques Bbio, Cep, Cep,nr, DH (Figure 15).
Etape 2 : calcul des impacts environnementaux. Icconstruction et Icénergie sont les deux critères de
conformité. Les autres impacts sont à titre indicatif (Figure 16).
Les données d’entrée de la première étape sont : des caractéristiques du bâti, des données
climatiques, des scenarii d’utilisation, des caractéristiques des équipements.
a
https://www.ecologie.gouv.fr/strategie-nationale-bas-carbone-snbc
37
Figure 15 : RE2020 – Etape 1 : Calcul des indicateurs énergétiques (Arrêté du 4 août 2021)
Figure 16 : RE2020 – Etape 2 : Calcul des impacts environnementaux (Arrêté du 4 août 2021)
La deuxième étape se base sur la méthode d'analyse du cycle de vie (ACV) détaillée dans l’annexe 2 de
l’arrêté du 4 août 2021. Selon cette méthode, les données d’entrées sont les cinq contributeurs :
composants, énergie, eau, chantier, parcelle. Les résultats se classent en trois groupes : contribution
au changement climatique dont les impacts carbones, autres indicateurs impacts, indicateurs de flux.
Le principe général du calcul des impacts est illustré à la Figure 17. Pour chaque contributeur, trois
données sont requises :
38
la quantité de composants, d’énergie ou d’eau ;
les données environnementales qui se trouvent dans les fiches standardisées.
Concernant ce dernier point, on a des fiches FDES pour les produits de construction, des fiches PEP
ecopassport pour les équipements, des fiches DES pour les services. Ces fiches sont en consultation
libre sur la base de données INIES a. Un logiciel de calcul de l’ACV peut avoir une fonction pour
télécharger les données d’une fiche à partir de son numéro (ex. : ThermACV de Perrenoud).
Les données environnementales de chaque produit varient selon le type de fiche FDES. En effet, il peut
en avoir trois pour un produit : une fiche individuelle déclarée par un fabricant unique, une fiche
collective déclarée par un groupe de fabricants, une fiche par défaut établie par l’Etat. Les valeurs par
défaut sont très pénalisantes par rapport aux valeurs d’une fiche individuelle, ce qui est démontré par
le Tableau 8. D’où l’intérêt est de renseigner des fiches individuelles dans les études si celles-ci sont
disponibles.
Les trois fiches sont pour un produit en terre cuite de 20 cm d’épaisseur, d’unité fonctionnelle de 1 m 2 et
d’une durée de vie de 100 ans.
Tableau 8 : Comparaison des données environnementales des fiches FDES pour un mur en brique
Le calcul RE2020 s’effectue à l’aide d’un moteur de calcul réglementaire intégré dans des logiciels
métiers tels que Perrenoud, Pleiades, ClimaWin... Le logiciel Perrenoud utilisé chez B.E.R va être
présenté ci-dessous.
La Figure 18 présente l’arborescence générale d’un projet d’étude RE2020 du logiciel Perrenoud. Les
données sont à saisir dans de différentes parties. En ce qui concerne les métrés du bâtiment, on a deux
parties :
« Saisie du métré » pour les données géométriques liées à la déperdition thermique du bâti
(métrés RT). Cette partie possède quatre onglets : Parois, Plancher, Plafond et Linéiques
(Figure 19).
« COMPOSANTS » pour les données liés au calcul de l’ACV. Cette partie comprend deux zones :
une pour créer des composants dans les lots et sous-lots ; une pour saisir leurs quantitatifs
(métrés ACV) et attribuer des données environnementales (Figure 20).
a
www.inies.fr
39
Figure 18 : Interface du logiciel Perrenoud - arborescence du calcul RE2020
40
Selon la pratique actuelle chez B.E.R, les métrés RT sont relevés à partir des plans 2D de l’architecte.
Les métrés ACV sont à récupérer à partir des quantitatifs de l’économiste. Ils sont à saisir
manuellement dans ces interfaces. C’est un travail chronophage qui comporte des erreurs potentielles.
Les résultats du calcul RE2020, après l’optimisation, seront pris en considération par l’architecte pour
une mise à jour de son modèle géométrique, par l’économiste pour une ré-estimation de coûts. Ce
calcul RE2020 est ainsi un processus itératif qui implique plusieurs acteurs. C’est pourquoi, le BIM sera
prometteur pour le partage de l’information.
La RE2020 étant récente, on ne trouve pas de retours d’expériences du BIM pour ce cas d’usage. On
va donc se contenter des références du BIM pour les calculs proches de la RE2020 tels que la RT2012,
l’expérience E+C- et l’ACV. A savoir que le BIM dans ces études est celui basé sur la maquette
numérique que l’on pratique habituellement.
Chaque logiciel métier peut supporter un ou plusieurs passerelles. Le tableau suivant en présente
deux avec leurs avantages et inconvénients : le plugin métier ThermBIMa et le logiciel intégré
ClimaBIMb.
a
http://www.logicielsperrenoud.com/catalog/thermbim/
b
https://www.bbs-logiciels.com/climabim/
41
Logiciel métier Avantages Inconvénients
A propos de l’échange de fichier IFC, afin de réussir son import dans un logiciel métier, un mode
opératoire portant sur des règles de modélisation, d'export et d'import doit être respecté. Il existe des
fiches qui expliquent ces règles pour chaque couple de logiciels maquette - métiera.
Dans le projet « Apport du BIM pour la mise en œuvre du référentiel E+C- » du PTNB, dix lauréats
publics et privés ont été choisis pour appliquer le BIM au calcul E+/C-. Les moyens technologiques
utilisés sont :
Tableau 11 : Technologies utilisées dans le projet du BIM pour l’expérimentation E+C- (Nomadéis, PTNB 2019)
a
https://bimstandards.fr/echanger-en-bim/fiches-echanges/
b
http://www.batiment-energiecarbone.fr/IMG/pdf/dossier-presse-label-eprc-2016-11-17.pdf
c
www.batiment-energiecarbone.fr/contexte-a2.html
42
L’échange de données entre la maquette numérique et les logiciels métiers a rencontré de nombreuses
difficultés : la non-compatibilité de formats de fichier, la saisie manuelle des paramètres, des processus
chronophages. Des solutions ont été proposées :
En plus de ces problèmes techniques, la précision du calcul de l’ACV est remise en question, car celle-
ci dépend d’une part, du niveau de développement géométrique de la maquette numérique, d’autre
part du choix des fiches FDES sur la base INIES (voir le Tableau 8).
n°1 - les quantitatifs sont extraits de la maquette native sous la forme d’un tableau de données
pour être ensuite renseignés dans un logiciel ACV séparé.
n°2 - les quantitatifs sont importés dans le logiciel ACV via un fichier IFC. La mise à jour du
calcul de l’ACV selon une nouvelle version de la maquette est envisageable grâce au lien entre
le profil d’ACV et les identifications des objets.
n°3 - une visionneuse permet d’associer un profil d’ACV à la maquette IFC. Ce profil d’ACV est
alimenté par des données environnementales dans un logiciel ACV séparé.
n°4 - un plugin intégré dans le logiciel de modélisation pour le calcul de l’ACV.
n°5 - les données environnementales sont renseignées dans les objets de la maquette. Le calcul
de l’ACV peut alors s’effectuer soit par un plugin intégré (comme n°4), soit par un logiciel
métier dédié (comme n°2).
Ainsi, il y a plusieurs scénarii de calculs de l’ACV avec la maquette numérique. Le choix dépendra des
préférences des intervenants.
a
dynamobim.org/
43
n°1 - Extraction des quantités
Tableau 12 : Cinq stratégies pour le calcul d’ACV avec la maquette BIM (Wastiels, Decuypere 2019)
44
1.4.5 Stratégie du calcul RE2020 avec le BIM
Cinq utilisations de la maquette pour les calculs métiers ont été identifiées :
Le fichier IFC est le plus utilisé dans les études. Cependant, les exports IFC actuels ne sont au point que
pour trois usages : la coordination spatiale (Coordination View, Reference View), l'analyse structurale
(Structural View) et la production de composants précontraints (IFC4Precast). Les IFC pour l'analyse de
l'énergie (Energy Analysis View) et pour l'estimation de quantités (Quantity TakeoffView) sont toujours
au stade de développementa. Ils ne sont pas encore disponibles dans les logiciels de modélisation.
Ainsi, utiliser un IFC destiné à la coordination spatiale pour un calcul énergétique réglementaire ne
serait pas judicieux. Le fichier IFC ne sera pas donc notre choix pour le calcul RE2020.
L’extraction de quantitatifs par un plugin métier ne sera non plus à l’ordre du jour, car il n’existe pas
encore un tel outil pour le calcul RE2020. En plus, cette façon de travailler nécessite l’accès à la
maquette de l’architecte, ce qui n’est pas évident pour le bureau d’études dû à la question de propriété
intellectuelle.
Pour les mêmes raisons, un logiciel métier intégré ne fera pas partie de notre priorité. D’ailleurs, le
calcul RE2020 étant complexe, le logiciel métier méritera sa place centrale dans le processus et non
pas le logiciel de modélisation de la maquette.
Il nous reste une seule option qui est l’extraction des métrés par la fonction disponible dans le logiciel
de modélisation.
On ne trouve pas de retours d’expérience du BIM normalisé ni pour les calculs énergétiques
environnementaux ni pour d’autres cas d’usages. Cette thèse sera par conséquent une première
tentative de REX.
a
https://technical.buildingsmart.org/standards/ifc/mvd/mvd-database/
45
1.5 Problématique et orientation du travail
Le BIM selon l’ISO 19650 se distingue complètement du BIM qu’on connaît jusqu’à ce jour étant donné
qu'il se base sur des modèles d’information qui ne sont pas des maquettes numériques. La norme étant
récente, son retour d’expérience est absent. Nous allons donc mener une première expérimentation
de cette démarche pour essayer de comprendre :
une application du processus ISO 19650-2 à un projet fictif, sous les points de vue du MOA et
MOE, avec le calcul RE2020 comme le motif principal de la gestion de l’information ;
un déploiement du BIM dans une équipe de travail, un positionnement de la démarche
normalisée par rapport à la pratique actuelle ;
un développement d’un outil numérique pour optimiser la gestion du processus ISO 19650-2.
46
2 Application de l’ISO 19650-2
Pour comprendre la norme ISO 19650-2, on procède à sa mise en pratique dans un projet fictif soumis
à la RE2020. Dans ce projet, le MOA souhaite recruter une équipe pour les missions du MOE. Il
exprimera ses besoins pour constituer son appel d’offre. Le candidat établira un plan d’exécution BIM
pré-contrat pour constituer sa candidature.
Les contenus de cette partie seront présentés comme s’il s’agissait des documents du projet afin d’être
réutilisables dans une future opération. Pour éclaircir certains points, les commentaires du contexte
de la thèse seront ajoutés dans des notes de bas de page.
Les informations seront focalisées sur le calcul RE2020 pour la phase APD. Les autres cas d’usages et
phases ne seront pas traités en détail.
Les cas d’usages métierb sont au nombre de quatre et classés selon leur priorité. Chaque cas d’usage
concerne plusieurs phases et peut répondre à un ou plusieurs objectifs du projet.
N° Cas d’usage métier (objectif métier) Phase concernée Objectif du projet lié
a
Les détails sont consultables à l’Annexe 1 et l’Annexe 2
b
La norme ISO ne parlant que d’objectifs, on se sert de l’approche du cas d’usage métier (objectif métier) du
projet MINnD (voir 1.2.1) pour distinguer des objectifs stratégiques des objectifs opérationnels.
47
Pour le calcul RE2020, le tableau suivant montre le cheminement pour déterminer les exigences
d’informations.
Phases
La réalisation du projet se répartit en six phases. Elles sont numérotées de 1 à 6. Ces chiffres seront
utilisés pour numéroter des jalons correspondants.
1 ESQ Esquisse -
6 AOR Réception -
a
On ne s’intéresse qu’à la phase APD dans cette mise en pratique
48
Jalons
Concernant la phase APD, la date du dépôt du permis de construire marque l’achèvement de cette
phase. Le MOA approuve l’étude d’APD trois jours avant cette date. Les livrables d’APD doivent être
livrés sept jours avant ce point de décisiona.
M3N Modèle géométrique 3D en format natif RVT 2020, PLN 24, NDW 2020,
FreeCAD 0.19.3
a
Voir la Figure 3 et (Guide ISO-partie D 2021, p. 23)
b
D’autres types seraient nécessaires pour couvrir tous types de données d’un projet de construction : une base
de données, un fichier média, une partie d’un document, une couche d’un modèle géométrique (ISO 19650-1,
clause 3.3.12).
49
Nommage des conteneurs d’information
Chaque conteneur d’information doit avoir une identification unique dans le CDE. Le nommage doit
respecter la convention suivantea :
(Exemple : A01-RTACV-3-DOC-XX-01-AttestationRE)
Classement de l’information
Le classement Uniclass 2015b est utilisé pour identifier des conteneurs d’information, des objets et des
données. Son utilisation est libre et consultable sur https://www.thenbs.com/our-tools/uniclass-2015.
a
La version anglaise de la norme ISO 19650-2 propose une règle de nommage dans son annexe nationale (BS EN
ISO 19650-2). La version française ne dispose pas de telle règle. Cette convention est une adaptation de l’annexe
anglaise à la pratique française
b
Ce classement est conforme à la norme ISO 12006-2 (2015), ce qui est demandé par (ISO 19650-2, clause 5.1.7.c)
50
2.1.4 Niveau du besoin d’information du projet
Information géométriquea
a
Cette thèse propose les LOD pour les choix du détail géométrique. Ce référentiel sert plutôt aux objets 3D mais
on pourrait l’interpréter pour les objets 2D. Les choix des autres aspects sont pris de la norme (NF EN 17412-1)
b
Ces traductions des LOD (symbolique, encombrement…) sont prises de la convention type de (Cerema, BIM in
motion 2018)
51
Information alphanumérique
Identification Nom du type d'objet : selon les règles de nommage des objetsa
Classification : Uniclass 2015 et IFC4 (si objet 3D paramétrique)
Discipline : voir la colonne « Discipline » du Tableau 19
Contenu de l’information La liste des propriétés exigées est détaillée pour chaque objet
Documentation
Ce sont des documents d’appuis à la décision, par exemple : fiche technique produit, croquis manuels,
certificats d’essais. Chaque EIR précisera des documents à fournir. Il y a deux champs au minimum
pour identifier un document : le nom et le format de fichier.
Les conteneurs d’information seront produits par des logiciels en règle. Les formats ouverts sont
prioritairesb. Les calculs réglementaires doivent s’effectuer dans des logiciels certifiés par les autorités
dans le domaine correspondant.
Les objets géométriques sont modélisés dans leurs calques, leurs types, leurs disciplines et leurs
emplacements spatiaux (bâtiment, étage, pièce...).
a
Le nommage des objets n’est pas traité dans ce rapport
b
Les formats ouverts sont plus populaires qu'on le pensait. Ils sont par exemple : PDF, ODS, CSV, ZIP, HTML, IFC...
(Guide ISO-partie B 2020, p. 9)
52
2.1.6 Environnement commun de données du projet
Le flux de travail est géré par les codes de statut des conteneurs d’informationa.
S0 Statut initial
S1 Pour la coordination
S2 Pour l’information
S5 (non utilisé) b
a
Les codes de statut et de révision sont pris de l’annexe nationale de (BS EN ISO 19650-2)
b
Dans la norme PAS 1192, le code « S5 » était pour la fabrication (bsi. 2013, p. 28). Il n’est plus utilisé dans la
norme ISO 19650
53
Code de révision des conteneurs d’information
P01 à Pn Préliminaire
C01 à Cn Contractuel
Le code de révision marque le nombre de révisions qu’un même conteneur d’information est modifié
par l’équipe de travail avant d’être partagé avec l’équipe de projet. La lettre P (Préliminaire) désigne
les travaux partagés. La lettre C (Contractuel) désigne les travaux acceptés par le MOA et autorisés
pour son utilisation dans la phase suivante.
Les codes de révision peuvent être suivis d’un code de version, par exemple : P02.01. Ce code de
version de deux chiffres (.01) a pour le but de gérer les versions au sein de l’équipe de travaila.
La plateforme KROQI est mise à disposition de l'équipe du projet pour le dépôt des conteneurs
d’information et toutes tâches collaboratives. Elle est accessible sur projet-iso.kroqi.fr. L’équipe de
production se chargera de la mettre en place selon leur convenance. Toutefois, elle doit avoir deux
catégories d’espace distingues pour la phase APD :
Phase 3 APD – Livraison de l'information au MOA qui contient des travaux partagés avec le
MOA ;
Phase 3 APD – Equipe de production MOE qui contient des travaux en cours ou partagés de
l'équipe de production.
a
Un exemple détaillé pour l'utilisation des codes se trouve dans le (Guide ISO-partie C 2020)
54
2.1.7 Exigences d’échange d’information
Les EIR pour le calcul RE2020 ont déjà été définies de façon sommaire au Tableau 15. Dans cette partie,
ces exigences sont précisées avec leur niveau du besoin d’information, des spécifications et une
procédure de production et livraison.
Tableau 25 : EIR - éléments préalables du niveau du besoin d'information pour le cas d’usage métier
Information géométrique
Dimensionnalité 3D
Emplacement Absolu
Tableau 26 : EIR - niveau du besoin d'information du bâtiment pour le cas d’usage métier
55
Spécifications
1 Attestation de PDF PM_70_15 : FI_90_13 : Formulaire réglementaire généré à partir du site Formulaire daté, signé, tamponné
conformité à la RE2020 Document de Certificat du gouvernement
conformité
2 Rapport de calcul PDF PM_70_15 : FI_90_72 : Rapport de calcul du logiciel certifié Rapport complet généré
RE2020 Document de Rapport directement du logiciel
conformité
3 Annexes de calcul PDF PM_40_30_89 : FI_90_21 : Fiche Les fiches techniques récupérées depuis le Toutes les fiches de produits, les
(fiches techniques) Information de donnée catalogue des fournisseurs et depuis la base fiches FDES, les fiches PEP prises en
technique INIES compte
4 Plans de conception PDF PM_40_40_01 : FI_60_20 : Générés à partir d'un modèle géométrique 3D Les plans de tous les niveaux, les
architecturale pour le Plans 2D Dessin paramétrique façades, coupes, à l'échelle 1/50,
calcul RE2020 avec côtes et détails
Tableau 27 : EIR – spécifications des informations pour le cas d’usage métiera
a
Ce modèle est inspiré du tableau A.14 de l’exemple A3 du (Guide ISO-partie D 2021, p. 64)
56
Procédure de production et livraison
a
Les schémas BPMN dans ce rapport sont réalisés à l’aide du logiciel yEd (yworks.com)
b
Cette procédure respecte le principe d’échange d’information de la norme (NF EN ISO 29481-1)
57
2.2 Plan d’exécution BIM du MOE
Ce plan d'exécution BIM (pré-contrat) suit de près les contenus demandés par (ISO 19650-2, clause
5.3.2).
Les équipes
Pour répondre aux exigences du MOA, l'information sera produite et livrée par chaque équipe métier.
Le mandataire de l'équipe de production est responsable de la conformité de l'information. L'équipe
de production comprendra donc quatre équipes :
Le tableau suivant regroupe l'ensemble des équipes et leurs coordonnées. La capacité de chaque
équipe en termes de matériels, logiciels et infrastructures IT est également listée :
58
Fonction de gestion de l’information
La personne qui s’occupe des fonctions de gestion de l’information s’appelle le référent BIM. L’équipe
du MOE possède une personne dédiée (MOE2) pour cette fonction. Dans l’équipe du BET, c’est le chef
d’équipe qui assure en même temps cette fonction (BET1).
la création de plusieurs ensembles d’information selon le cas d’usage métier (objectif métier)
pour faciliter les prises de décision. De cette façon, la sécurité de l’information est aussi
assurée selon l’implication des équipes dans chaque objectif ;
dans chaque cas d'usage, l’information sont scindée en conteneurs d’informations selon la
discipline pour favoriser le travail simultané ;
Les conteneurs d’information pour chaque cas d’usage sont listés à la figure suivantec.
a
Ce tableau peut être rempli avec les autres équipes selon le même principe.
b
La fédération est « la création d’un modèle d’information composite à partir de conteneurs d’information
séparés. Les conteneurs d’informations séparés utilisés pendant la fédération peuvent provenir de différentes
équipes de travail » (ISO 19650-1, clause 3.3.11).
c
Les informations des autres cas d’usage sont listées à titre d’illustration.
59
Figure 24 : Modèle d’information fédéré de cas d’usage
Le Tableau 30 détaille des conteneurs d'informations et leur format pour le calcul RE2020. L’équipe
responsable est aussi attribuée à chaque conteneur. Ce tableau constitue alors la matrice de
responsabilité à haut niveau de l’équipe de productiona.
La stratégie de fédération du modèle d’information se traduit par des dossiers dans l’espace « Phase
3 APD – Livraison de l’information au MOA ». Les conteneurs d’information du cas d’usage seront livrés
dans le dossier 3.2-Calcul RE2020. Ils auront soit le statut S4 (pour les travaux à approuver) soit A3
(pour les travaux acceptés).
a
Suivant le sens du (Guide ISO-partie F 2020, p. 13)
60
Phase 3 APD - Equipe de production MOE
Les autres travaux en cours, partagés ou archivés seront stockés dans les espaces dédiés aux équipes.
L’équipe BET possède, par exemple, des dossiers de cas d’usage qui la concernent.
Dans chaque dossier de cas d’usage, il y trois sous-dossiers qui gèrent les états généraux des
conteneurs d’informations : 0-En cours, 1-Partagé, Archivé.
Le déplacement des conteneurs d’information entre les dossiers se fait manuellement par leur
responsable. Les codes de statut, de révision et de version sont gérés par la fonction de « tags » de la
plate-forme KROQIa. Ces « tags » servent de métadonnées afin de classifier des travaux.
une procédure plus détaillée est proposé avec l’intégration des équipes ;
l’estimation de coûts est rajoutée après le calcul RE2020 ;
la livraison de l’information au MOA se fait par chaque équipe de travail ;
le MOE effectue une dernière vérification avant la fin de la procédure.
A chaque passage entre deux activités, une communication aux intéressés est obligatoire pour assurer
la coordination. L’envoi de messages devra s’effectuer sur la plateforme collaborative dans le canal
dédié au cas d’usage afin de garder une traçabilité.
a
https://forum.kroqi.fr/t/utiliser-les-tags/47
61
Figure 27 : Procédure de production et livraison du MOE pour le cas d’usage métier
62
2.3 Résumé de la partie
Le processus ISO 19650-2 a été expérimenté en prenant le calcul RE2020 pour la phase APD comme le
motif principal de la gestion de l’information.
Deux étapes ont été déployées : l’évaluation des besoins du MOA et l'élaboration du plan d'exécution
BIM (pré-contrat) du MOE. Les contenus des activités se sont présentés de telle manière qu’ils puissent
être réutilisables dans une future opération. Ainsi, on a obtenu des premiers éléments type du BIM
normalisé : l’appel d’offre du MOA et le BEP du MOE.
A la partie suivante, le déploiement du BIM dans l’équipe BET et l’application de l’ISO au niveau
national seront discutés.
63
3 Discussion des démarches BIM
Dans la continuité de la mise en pratique du BIM normalisé, cette partie étudiera, en premier temps,
la place du BIM dans l’équipe BET responsable du calcul RE2020. En deuxième temps, des solutions
pour utiliser l’ISO 19650 au niveau national seront proposées.
Suivant cette demande, la maquette numérique a été bien demandée pour la conception
architecturale, mais il n’a pas été précisé que le calcul RE2020 soit réalisé avec la maquette. De ce fait,
l’équipe BET sera libre de choisir la méthode qui lui convient. Les EIR constituent ainsi un moyen
d’utiliser la maquette de façon modérée selon les objectifs métiers.
Pour étudier l’évolution du calcul RE2020 avec le BIM, on va considérer trois scénarii de travail :
D’abord, les métrés pour l’étude thermique et énergétique (métrés RT) sont réalisés par le BET à partir
des plans de l’architecte. Les métrés pour l’étude environnementale (métrés ACV) sont fournis par
l’économiste. La saisie de ces données dans le logiciel Perrenoud se fait, à priori, manuellement.
L’importation automatique pourrait être envisagée pour les métrés ACV puisque cette fonctionnalité
est disponible dans le logiciel Perrenoud.
Le calcul RT et le calcul ACV sont les deux tâches principales. Il s’agit de définir et d’optimiser les
données du métier : scénario d’utilisation, caractéristiques thermiques, équipements énergétiques,
données environnementales. A l’issue de ces deux tâches, les choix de conception sont partagés aux
intéressés.
64
N° Tâche Moyen
2 Import des métrés dans le logiciel métier Saisie manuelle depuis la feuille Excel ou
importation automatique depuis le fichier CSV
5 Partage de l’étude (isolation, équipements Transfert par email aux équipes intéressées
et composants ACV) (MOA, ARC, ECO)
65
De cette pratique, nous constatons deux points :
Les données proviennent de plusieurs sources mais leur coordination n’est pas formalisée ;
Le relevé et la saisie manuels des métrés sont chronophages.
Le processus collaboratif selon l’ISO 19650-2 peut être appliqué pour améliorer le premier point. La
maquette numérique pourra être utile pour traiter le dernier point.
Les EIR
Les exigences du MOA envers le MOE ont déjà été présentées au Tableau 27. A son tour, le MOE peut
avoir des EIR envers ses équipes et chaque équipe peut avoir des EIR envers d’autres équipes (Guide
ISO-partie D 2021, p. 28 ; ISO 19650-1, clause 5.5) . Ces exigences permettent à chaque partie
d’exprimer ses besoins en information (Tableau 32).
2 Quantitatifs des BET ECO CSV Quantités selon les lots et L3 – 10j
composants ACV sous-lots ACV,
accompagnées d’unités
fonctionnelles
66
Le CDE
A la Figure 26, « L’espace Phase 3 APD - Equipe de production MOE » a été prévu pour le partage de
données lors de la production. L’arborescence de cet espace est développée à la Figure 29 avec les
informations dont chaque équipe est responsable. La gestion des droits d’accès et des codes de statut
CDE permettront aux équipes de trouver l’information pertinente selon leurs droits et leurs besoins.
Le droit d’accès au conteneur d’information est une fonctionnalité obligatoire d’un CDE (voir 1.3.3). Sa
gestion est un sujet important pour la sécurité de l’information. Cette thèse a choisi de ne pas traiter
ce sujet afin de se focaliser sur le processus.
Figure 29 : Informations pour le cas d’usage métier sur l’espace de production du CDE
La procédure de production
67
Quelle maturité en BIM sans la maquette numérique ?
Le stade 2 de maturité se distingue du stade 1 par les modèles d’information fédérés (voir la Figure
11).
Les EIR
Pour extraire des données, il faudra prévoir des paramètres dans les objets de la maquette numérique
pour le filtrage des éléments concernés. C’est au niveau du besoin d’information qu’ils seront spécifiés.
Les tableaux suivants détaillent, à titre d’exemple, des spécifications pour le mur extérieur.
Tableau 33 : EIR - éléments préalables du niveau du besoin d'information du mur extérieur pour le cas d’usage métier
68
Niveau du besoin d’information : Mur extérieur Spécification
Information géométrique
Dimensionnalité 3D
Emplacement Absolu
Apparence Générique
Information alphanumérique
Discipline ARCHI
Documentation
Tableau 34 : EIR - niveau du besoin d'information du mur extérieur pour le cas d’usage métier
Selon ces EIR, le mur sera modélisé en 3D paramétrique au détail géométrique LOD 300. Des
paramètres sont à prévoir dans le groupe d’information alphanumérique. Certains sont habituellement
à la charge de l’architecte (nom du type, discipline, classements). D’autres concernant le calcul RE2020
ne sont pas forcément dans son domaine de compétence (concerné par l’étude RT, concerné par
l’étude ACV).
Qui va remplir ces paramètres ? Puisque c’est sa maquette, l’architecte les remplirait avec
l’aide du bureau d’étude. La maquette deviendrait alors un outil qui favorise la coopération.
69
Qui va extraire des données depuis la maquette ? Si c’était l’architecte, il lui faudrait une
compétence appropriée et une mission supplémentaire.
Les données provenant de la maquette sont-elles fiables pour une utilisation directe dans un
calcul réglementaire ?
Les valeurs des paramètres résultant du calcul métier (coefficient de transmission thermique, numéro
FDES, fiches techniques) seront fournies par le BET. Mais qui sera responsable de les intégrer dans la
maquette numérique ? Qui assura leur validité dans le temps ?
Répondre à ces questions fera partie du travail collaboratif autour de la maquette numérique. Les EIR
seront un moyen efficace pour responsabiliser la coopération au niveau de chaque paramètre de
l’objet. A titre d’illustration, le tableau suivant est une extension du Tableau 34 pour spécifier les
responsables de la valeur du coefficient de transmission thermique du mur dans la maquette.
La procédure de production
Une nouvelle procédure est proposée à l’Annexe 11. Selon celle-ci, l’architecte est responsable de
toutes les tâches liées à sa maquette dû à la question de propriété intellectuelle. Cette procédure est
un élément de la boîte à outils BIM du bureau d'études B.E.R.
Les actions suivent de près les besoins du processus ISO 19650-2 pour s’y intégrer (Tableau 36). Il s'agit
d’abord d'une investigation interne pour réaliser un cas d’usage compétent (actions n°1 à 7). Cette
investigation rejoint la recommandation du (Guide ISO-partie 2 2021, p. 24) concernant « l'évaluation
de la capacité et de l'aptitude d'une équipe de travail pour les besoins d'un projet en matière de la
gestion, de la production de l'information et des ressources informatiques ».
70
N° Action But
1 Repérer des cas d’usage métiers compétents Répondre aux objectifs du client
2 Définir des données d’entrée Formuler les exigences (EIR) envers les
autres équipes
3 Décrire des données de sortie Satisfaire les exigences des autres équipes
4 Lister des tâches, des méthodes et procédures Planifier la coopération avec les autres
équipes
6 Recenser des normes d’information internes Pouvoir s’adapter aux normes du projet
7 Evaluer la compétence et la capacité (personnel, Prouver son aptitude à accomplir les tâches,
logiciel, matériel, infrastructure IT) préparer la mobilisation des ressources
La méthode du déploiement du BIM permet d'élaborer des outils appuis à chaque cas d'usage métier.
Chez BER, la boîte à outils pour le calcul RE2020 comprend :
Pour un cas d’usage métier tel que le calcul RE2020, les EIR sont un moyen explicite pour solliciter
la coopération des équipes, le CDE permet d’avoir une source commune de l'information.
L'utilisation de la maquette numérique nécessite une organisation formalisée afin de
responsabiliser les tâches.
Chez B.E.R, en analysant l’évolution du calcul RE2020 à travers trois scénarii de travail, une boîte
à outils a été créée pour le cas d’usage métier. De cette observation, une méthode générale a été
proposée afin de déployer le BIM dans n’importe quelle structure.
71
3.2 Comment appliquer la démarche ISO en France ?
Après avoir expérimenté la démarche ISO sous les points de vue du MOA, MOE et BET, nous proposons
ci-dessous trois actions pour appliquer le BIM normalisé en France. Celles-ci portent sur le concept de
base, le BIM management et les documents de référence.
Le BIM français consiste à collaborer autour de la maquette numérique. L’échange de fichiers IFC est
la base de cette collaboration en BIM niveau 2. Or, les exports IFC d’aujourd’hui ne sont au point que
pour la coordination 3D, le calcul de structure et la préfabrication de composants précontraints (voir
1.4.5). De ce fait, cette collaboration ne conviendrait pas aux autres cas d’usages. D’ailleurs, une
maquette 3D n’est pas forcément indispensable pour tous les objectifs du projet.
Suivant la définition française, la maquette numérique est une condition sine qua non pour faire du
BIM. C’est un modèle géométrique 3D paramétrique avec des données intégrées ou liées. Une telle
maquette qui est riche en information demande de l’investissement pour sa création et sa mise à jour
pendant tout le cycle de vie d’une construction. Cet investissement ne serait accessible qu’aux équipes
ayant des moyens et des compétences homogènes. Or, la diversité des équipes est une caractéristique
intrinsèque du milieu du BTP. Par conséquence, le BIM basé sur la maquette numérique ne conviendra
pas à tous les acteurs, ce qui est problématique pour l’industrie de construction.
Grâce au caractère multiforme du modèle d’information, les acteurs qui produisent les données autres
que le modèle géométrique font aussi du BIM. En effet, un fichier PDF ou un tableur de calcul CSV ont
autant d’importance qu’un modèle géométrique dans un modèle d’information. Ainsi, la production
et la livraison d’un fichier PDF, par exemple, selon la méthode et la procédure convenues suffisent déjà
pour faire du BIM normalisé.
La livraison d’un modèle d’information consiste à partager des conteneurs d’information sur le CDE.
Ce partage de fichier sur une plateforme, tout en respectant les codes de statut, est à la portée de tout
le monde.
72
Le caractère multiforme du modèle d’information, l’approche LEAN du niveau du besoin
d’information et la collaboration sur le CDE permettent au BIM normalisé de répondre à tous les
besoins du projet et d’être à la portée de tous les acteurs.
Dans la démarche ISO, la maquette numérique étant optionnelle, ces contributeurs en maquette se
trouveront dans le domaine de la production. Ils ne seront pas les acteurs principaux du processus de
gestion de l’information.
A la place de ces contributeurs en maquette numérique, la norme identifie trois fonctions de gestion
de l’information : actifs, projet, tâches (voir 1.3.3). Cette thèse propose que le niveau du projet reste
explicitement chez le client afin de gérer la cohérence du projet à travers les marchés. Par
conséquence, une quatrième fonction chez la partie désignée principale devrait être identifiée pour
s’occuper de son marché : la fonction de gestion de l’information de la désignation.
Ces fonctions peuvent s'exercer par un poste existant ou par un poste dédié. Le Tableau 29 a présenté
un exemple d’attribution de ces fonctions dans une équipe de production : un référent BIM dédié chez
le MOE, le référent BIM est en même temps le chef d’équipe chez le BET.
Pour le seul but de simplification, on a nommé le référent BIM – le rôle de celui qui s’occupait de ces
fonctions. Mais ce nom risque de prêter à confusion parce qu’on l’attribuerait, selon l’habitude, aux
intervenants de la maquette numérique. Dans la norme anglaise PAS 1192 qui précède l’ISO 19650, on
l’appelle « information manager » (bsi. 2013). Cependant, le (Guide ISO-partie A 2021, p. 10) signale
que cette appellation ne se trouve plus dans la norme ISO parce que cette norme envisage d’intégrer
des fonctions de gestion de l’information dans les rôles existants. Dans le cas contraire où il y a un rôle
dédié pour un projet d’envergure, il reste alors à définir la dénomination de ce poste afin d’éviter toute
ambiguïté.
73
Responsabilités BIM selon l’ISO
Les fonctions de gestion de l’information concernent tous les types d’information. Elles se
distingueront des contributeurs de la maquette grâce aux responsabilités détaillées.
Le cahier des charges BIM exprime les exigences et les objectifs du MOA pour un projet. L’étape n°1
du processus ISO 19650-2 s’appelle « Evaluation et besoin ». Elle remplit parfaitement le rôle de ce
document.
La partie 2.1 de cette thèse a traité la plupart des activités de cette étape. Un récapitulatif est présenté
dans le tableau suivant :
74
Titre numéroté Contenu Clause abordée
du rapport (ISO 19650-2)
Tableau 38 : Les contenus ISO à intégrer dans le cahier des charges BIM
A savoir que le dernier point du tableau fait partie de l’étape 2 du processus - « Appel d’offre ». Ces
exigences d’échange d’information sont formulées au niveau d’un marché particulier pendant que les
autres contenus concernent le projet entier quel que soit le marché (voir la Figure 12).
Il est essentiel de se rappeler que le cas d’usage métier est tout simplement un objectif métier sans
précision de moyens de production. Il se distingue de l’usage BIM d’habitude qui fait appel à la
maquette numérique.
Le protocole d’échange d’information du projet demandé par (ISO 19650-2, clause 5.1.8) n’a pas été
traité dans ce rapport. C’est un document générique à intégrer dans tous les marchés. Il décrit les
obligations et droits convenus des parties lors du travail collaboratif selon la norme ISO 19650-2. Un
exemple de ce protocole en anglais, selon les guides UK BIM Framework et The Construction Industry
Council (CIC), est disponible sur www.ukbimframework.org/guidance/. Un point important à noter est
que, sans ce protocole, les parties prenantes ne sont pas dans l'obligation de se conformer à la norme
ISO 19650-2 (Guide ISO-partie E 2021, p. 18).
Convention BIM
La convention BIM est la réponse du MOE ou des entreprises au cahier des charges BIM du MOA.
L’équivalent de cette réponse dans le processus ISO 19650-2 est, à priori, le plan d’exécution BIM (BEP).
Il en existe deux :
Ces BEP ont deux fonctions : une démonstration de compétences envers le MOA et un outil de
collaboration pendant la production (Guide ISO-partie E 2021, p. 23).
75
En termes de chronologie, le BEP pré-désignation correspond au projet de convention BIM, le BEP
post-désignation correspond à la convention BIM.
Le projet de convention BIM pourrait donc comporter les sept contenus du BEP pré-désignation. Ces
contenus ont été traités à la partie 2.2. Un récapitulatif est présenté dans le tableau suivant :
Le point (ISO 19650-2, clause 5.3.2.f) n’a pas été traité, car la norme d’information du MOA était
supposée complète dans cet exemple et le MOE n’avait plus rien à ajouter ou modifier.
Ces trois documents devraient être inclus dans le projet de convention pour une démonstration
complète de compétences.
La convention BIM confirmera les points du projet de convention, comme le rôle du BEP post-
désignation par rapport au BEP pré-désignation. Pendant l’étape de finalisation de marché, il y a
d’autres documents à fournir (voir l’Annexe 4) :
La convention BIM, jouant le rôle d’un document contractuel et d’un outil de travail collaboratif,
devrait inclure tous ces quatre documents dans ses annexes. Cette composition de la convention BIM
à partir des contenus de la norme a également été suggérée par (Coin 2019, p. LVII) : « L'ensemble des
préconisations énoncées tout au long des chapitres de la norme et en particulier dans la partie 2 forme
la Convention. »
76
Les contenus de la norme ISO 19650-2 sont riches et complets. Ils s’insèrent pertinemment dans le
cahier des charges BIM et la convention BIM.
Pour appliquer le BIM normalisé en France, trois actions ont été proposées : adopter le modèle
d'information à la place de la maquette numérique, distinguer les fonctions de gestions de
l'information des contributeurs de la maquette numérique, intégrer les contenus de l'ISO dans les
documents BIM.
77
4 Développement d’un outil de gestion du processus BIM
La gestion de l'information comporte un nombre important d'activités. La cohérence de l’information
est primordiale pour que ce processus soit pertinent. Un document texte tel que la convention BIM ne
sera pas le moyen idéal pour assurer cette cohérence, surtout lorsqu’il y a un changement. D'où, la
structuration des documents BIM est une nécessité pour une gestion plus fiable. Avec cette
perspective, on va développer une base de données des documents BIM qui constituera un outil
numérique pour la gestion du processus BIM.
Les fonctions d’un outil numérique pour gérer le processus BIM sont, à priori, au nombre de cinq :
Tous les intervenants peuvent utiliser les trois premières fonctions. Le MOE qui est l’acteur principal
du processus doit avoir, en plus, l’accès aux deux dernières.
78
Contenus pris en compte
On va considérer les contenus du processus déjà traités à la partie 2. Ils se sont groupés en cinq
packages : Projet, Standard, EIR, Organisation, Modèle d’information et Planification.
Modélisation conceptuelle
A titre d’exemple, la modélisation conceptuelle du package Projet est présenté à la Figure 31. Dans ce
schéma, les rectangles représentent des tableaux de données. Le lien entre les tableaux exprime leur
interdépendance. Un tableau s’appelle une « classe » dans le langage de modélisation orientée objet.
Ce schéma est un diagramme de classe selon la notation UML 2 b. Il est réalisé à l’aide du logiciel
Modelioc.
a
Selon nos recommandations à la partie 3.2.3
b
https://www.uml.org/
c
https://www.modelio.org/
79
Figure 31 : Processus BIM – package Projet
80
Base de données relationnelle
Les vues conceptuelles ci-dessus sont concrétisées par une modélisation logique entre les classes. Une
classe contient des champs comme des titres des colonnes du tableau. Les lignes du tableau sont des
enregistrements. Deux classes se relient à l'intermédiaire d'un champ commun. Ce champ s'appelle la
clé primaire dans un tableau ou la clé étrangère dans l'autre.
On utilise Microsoft Access comme le système de gestion de base de données (SGBD). Son avantage
est le rapide développement et la portabilité du fichier. Dans ce système, on appelle « table » à la place
du tableau. La Figure 33 présente, à titre d’exemple, la relation entre les tables du package Projet.
Les données peuvent être consultées telles quelles. On retrouve, par exemple, les objectifs du projet
du Tableau 13 dans la table « Objectif » de la base de données :
Les données de différentes tables peuvent s'associer pour créer une vue personnalisée afin de mieux
présenter l'information. Une vue se compose, par exemple, des détails du cas d'usage, les objectifs liés
et les objets concernés (Tableau 42). Cette vue conviviale permet également de modifier, de
supprimer, d’ajouter des données.
81
Tableau 42 : Vue personnalisée des informations du cas d’usage métier
Rechercher de l’information
Le principal avantage de cette base est la cohérence des données grâce aux liens entre les tables. En
suivant ces liens, on peut faire des requêtes d’information.
Par exemple : pour le calcul RE2020, on cherche à savoir quels sont les conteneurs d’informations à
fournir, leur emplacement, leur format ainsi que leur responsabilité ?
Le Tableau 43 affiche le résultat de cette recherche à travers plusieurs tables : CasUsage (package
Projet), Federation et ConteneurInformation (package Modèle d’information), TypeConteneur
(package Standard).
Contrôler la production
Cet outil peut être servi à contrôler la production de l’information de multiples façons :
le contrôle manuel par l’humain selon lequel l’information produite est comparée avec des
exigences qui sont facilement repérées par des requêtes ;
le contrôle par la machine qui nécessite une application supplémentaire permettant de
connecter ce système de gestion au système de production (maquette numérique, base de
données…) et d’effectuer ainsi la vérification automatique ;
le contrôle hybride par l’extraction de données de différents systèmes et leur fusion dans une
application déjà disponible telle qu’un tableur de calcul.
Pour illustrer un contrôle automatique, la requête ci-dessous trouve la valeur du coefficient thermique
du mur de la maquette numérique, qui est supposée déjà connectée à cette base de gestion. En la
mettant à côté de la valeur d’exemple de la base, on constate immédiatement une anomalie d’ordre
de grandeur : 18 par rapport à 0,2. Cette anomalie pourra être automatiquement repérée et avertie
aux responsables par l’application.
82
Tableau 44 : Résultat d’une requête d’information en vue d’un contrôle
Une base de données Microsoft Access ne permet pas d’avoir la gestion des droits. Un utilisateur peut
tout faire une fois qu'il a le fichier, ce qui n’est pas compatible vis-à-vis de la sécurité de données. D’où
l’intérêt d'utiliser d’autres systèmes tels que Microsoft Server, MySQL ou PostgreSQL qui, eux, ont une
fonction dédiée pour la gestion de droits d'accès.
Cette partie consistait à structurer le processus BIM afin d’en faire un outil de gestion fiable. A
partir des contenus des documents BIM, une base de données relationnelle Microsoft Access a
été développée. Son utilité a été démontrée pour : consulter et mettre à jour des tableaux, faire
de la recherche d'information, contrôler la production.
83
Conclusions
Contributions à l’entreprise
Le bureau d’études B.E.R voulait utiliser le BIM afin d’améliorer sa productivité. L’objectif premier du
déploiement est le calcul RE2020, car ce cas d’usage nécessite la collaboration de plusieurs équipes.
Ce calcul métier étant complexe, la maquette numérique avec ses limites n’est pas compatible. Le
partage de l’information selon les principes de l’ISO 19650 est plus réaliste. En travaillant sur ce sujet,
cette thèse a apporté à l’entreprise :
Contributions à la profession
La norme ISO 19650 donne un autre choix du BIM aux professionnels de la construction. Cette thèse a
positionné ce choix par rapport à la pratique actuelle. Ainsi, elle a proposé des moyens afin de migrer
vers la nouvelle pratique :
une comparaison du BIM basé sur le modèle d’information avec le BIM basé sur la maquette
numérique ;
des éléments type du processus ISO 19650-2 : niveau du besoin d’information, EIR, BEP ;
une méthode générale pour déployer le BIM dans une équipe de travail ;
trois suggestions pour adopter l’ISO 19650 au niveau national.
La base de données conçue dans la dernière partie est un outil de gestion qui rend fiable le processus
ISO 19650-2. Ce sera donc une contribution commune à l’entreprise et à la profession, par
l’intermédiaire de la qualité du travail qu’elle restituera.
84
Perspectives
Le BIM pour l’entreprise
Chez B.E.R, la boîte à outils BIM pour le calcul RE2020 étant prête, l’étape suivante est de l’utiliser dans
un projet concret. Un autre cas d'usage tel que la conception MEP pourra faire l’objet du prochain
déploiement. En s’appropriant la norme au quotidien, B.E.R pourra être qualifié à l’ISO 19650 dès que
la certification sera disponible.
D’une façon générale, toutes les entreprises pourront travailler en BIM avec leurs moyens actuels. En
effet, elles produisent déjà des données du métier. Il suffit de les structurer, organiser et partager
selon les principes de l’ISO afin de faire du BIM. Le bureau d’études B.E.R pourra donc créer un nouveau
service pour accompagner les autres structures dans leur démarche BIM.
La suite du processus ISO 19650-2 sera déployée avec des contenus supplémentaires des BEP (pré-
contrat et post-contrat) afin d'enrichir les documents type du BIM normalisé.
La base de données du processus sera complétée avec trois contenus essentiels à la gestion : la matrice
de responsabilité détaillée de l’équipe de production, le plan de livraison de l’information par tâche
(TIDP) et le plan directeur de livraison de l’information (MIDP).
Une interface Web sera développée pour rendre cet outil accessible aux acteurs d’un projet afin de
favoriser la collaboration.
Puisque la phase d’exploitation occupe une place importante dans le cycle de vie d’une construction,
il est souhaitable que le processus ISO 19650-3 fasse l’objet des prochaines études.
85
Références bibliographiques
Textes législatifs
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[en ligne]. 2019. JORF n°0173 du 27 juillet 2019. [Consulté le 18 mars 2022]. Disponible à l’adresse :
https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000038827576/2021-11-08/
Arrêté du 12 juillet 2019 portant création du titre professionnel de coordinateur BIM du bâtiment
[en ligne]. 2019. JORF n°0173 du 27 juillet 2019. [Consulté le 18 mars 2022]. Disponible à l’adresse :
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Arrêté du 30 mars 2021 portant approbation du cahier des clauses administratives générales des
marchés publics de maîtrise d’œuvre [en ligne]. 2021. JORF n°0078 du 1 avril 2021.
[Consulté le 18 mars 2022]. Disponible à l’adresse :
https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000043310778
Arrêté du 30 mars 2021 portant approbation du cahier des clauses administratives générales des
marchés publics de travaux [en ligne]. 2021. JORF n°0078 du 1 avril 2021. [Consulté le 18 mars 2022].
Disponible à l’adresse : https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000043310421
Arrêté du 4 août 2021 relatif aux exigences de performance énergétique et environnementale des
constructions de bâtiments en France métropolitaine et portant approbation de la méthode de calcul
prévue à l’article R. 172-6 du code de la construction et de l’habitation [en ligne]. JORF n°0189 du 15
août 2021. [Consulté le 18 mars 2022]. Disponible à l’adresse :
https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000043936431
Arrêté du 30 septembre 2021 modifiant les cahiers des clauses administratives générales des marchés
publics [en ligne]. 2021. JORF n°0234 du 7 octobre 2021. [Consulté le 18 mars 2022]. Disponible à
l’adresse : https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000044170250
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DOI 10.1088/1755-1315/323/1/012101.
90
Annexes
Les étapes du processus BIM selon l’ISO 19650-2
91
Annexe 3 : Processus BIM - Soumission (ISO 19650-2, clause 5.3.8)
92
Annexe 5 : Processus BIM - Mobilisation (ISO 19650-2, clause 5.5.4)
Annexe 6 : Processus BIM - Production collaborative de l'information (ISO 19650-2, clause 5.6.6)
93
Annexe 7 : Processus BIM - Livraison du modèle d'information (ISO 19650-2, clause 5.7.5)
94
Boîte à outils BIM pour le calcul RE2020
N° Action Contenu Destinataire Fournisseur
3 Décrire des données de sortie Coefficient U des parois, fenêtres, épaisseur d'isolation selon les modèles (CSV) MOA, ARC, ECO
Attestation réglementaire, rapport d'étude, liste des isolants, fiches techniques (PDF)
4 Lister des tâches, des méthodes et Méthode : calcul réglementaire certifié par CSTB MOE, ARC,
procédures Procédure : voir les BPMN ECO
5 Estimer les délais de réalisation des Délai moyen pour un bâtiment collectif de 20 logements est de 14 jours : métrés (7 j) ; MOA, MOE
tâches calcul RT (2 j) ; calcul ACV (2j) ; produit des livrables (1 j)
6 Recenser des normes d’information Nommage des fichiers : n°projet-discipline-DescriptionLibre MOE, ARC, ECO
internes
7 Evaluer la compétence et la capacité Métier : 1 chargé d'étude RE + référent BIM, 2 pour CVC, 2 pour ELEC MOA, MOE,
(personnel, logiciel, matériel, Logiciel, matériel : Perrenoud, AutoCAD, MS Office, Windows 7 ; PC Core I7 ; server ARC, ECO
infrastructure IT) local
8 S’habituer au partage d’information Plateforme collaboratif projet-iso.kroqi.fr ; pratique du flux CDE avec des codes de MOA, MOE,
selon les principes du CDE (codes de statuts, code de révision, code de version et les contrôles internes ARC, ECO
statut, de révision, de version)
9 Analyser l’usage potentiel de la Extraction de données depuis la maquette native. Collaboration avec l’architecte pour ARC ARC
maquette numérique renseigner des paramètres pour l’extraction et pour l’intégration de résultats.
95
Annexe 10 : Procédure du calcul RE2020 avec le BIM normalisé, sans la maquette numérique
96
Annexe 11 : Procédure du calcul RE2020 avec le BIM normalisé et la maquette numérique
97
N° Type de Longueur Hauteur Orientation Inclinaison Emplacement Coefficient Epaisseur
parois (m) ou (m) U d'isolation
(N, NE, E, SE, (degré) (INT/EXT)
Surface (m)
(Mur, S, SO, O, (W/(m2.K))
(m2)
plancher, INT, TP)
plafond)
m² 80 3 3 2
98