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Chapitre 11

Limite d’une fonction

Objectifs

– Rappeler le vocabulaire relatif aux fonctions, étudier la structure de F (I, R).


– Définir la notion de limite d’une fonction et étudier ses propriétés.
– Définir les relations de comparaison entre fonctions et les utiliser pour calculer des limites.
– Étendre ces notions aux fonctions à valeurs complexes.

Sommaire
I) Généralités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
1) Vocabulaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
2) Opérations sur les fonctions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
II) Limites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1) definition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
2) Premières propriétés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
3) Limite à gauche, limite à droite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
III) Propriétés des limites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1) Limites et opérations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
2) Limite et relation d’ordre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
3) Limite et composition des fonctions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
4) Limite et sens de variation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
IV) Calculs de limites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1) Comparaison des fonctions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
2) Les exemples classiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
3) Propriétés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
V) Extension aux fonctions à valeurs complexes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1) Définition de la limite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
2) Propriétés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
VI) Annexe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1) Espaces vectoriels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
VII) Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9

I) Généralités
1) Vocabulaire
– Sens de variation : soit f : I → R une fonction, on dit que f est :
– constante sur I lorsque : ∀ x, y ∈ I, f (x) = f (y).
– croissante sur I lorsque : ∀ x, y ∈ I, x 6 y =⇒ f (x) 6 f (y).
– strictement croissante sur I lorsque : ∀ x, y ∈ I, x < y =⇒ f (x) < f (y).
– décroissante sur I lorsque : ∀ x, y ∈ I, x 6 y =⇒ f (x) > f (y).

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Généralités Chapitre 11 : Limite d’une fonction

– strictement décroissante sur I lorsque : ∀ x, y ∈ I, x < y =⇒ f (x) > f (y).


– monotone sur I lorsque : f est ou bien croissante ou bien décroissante.
– strictement monotone sur I lorsque : f est ou bien strictement croissante ou bien strictement dé-
croissante.
– Bornée : soit f : I → R une fonction, on dit que f est :
– majorée sur I lorsqu’il existe un réel M tel que ∀ x ∈ I, f (x) 6 M. Lorsque c’est le cas l’ensemble
Im( f ) admet une borne supérieure dans R, que l’on appelle borne supérieure de f et que l’on note :
sup f ou encore sup f (x).
I x∈I
– minorée sur I lorsqu’il existe un réel M tel que ∀ x ∈ I, f (x) > M. Lorsque c’est le cas l’ensemble
Im( f ) admet une borne inférieure dans R, que l’on appelle borne inférieure de f et que l’on note :
inf f ou encore inf f (x).
I x∈I
– bornée sur I lorsque f est à la fois minorée et majorée, ce qui équivaut à : | f | est majorée.
– Parité : soit f : I → R une fonction, on dit que f est :
– paire lorsque : ∀ x ∈ I, −x ∈ I et f (−x) = f (x). Dans ce cas la courbe représentative de f admet l’axe
des ordonnées comme axe de symétrie.
Plus généralement, si ∀ x ∈ I, 2a − x ∈ I et f (2a − x) = f (x), alors la courbe de f admet la droite
d’équation x = a comme axe de symétrie.
– impaire lorsque : ∀ x ∈ I, −x ∈ I et f (−x) = − f (x). Si c’est le cas, alors la courbe de f admet un centre
de symétrie, l’origine du repère.
Plus généralement, si ∀ x ∈ I, 2a − x ∈ I et f (2a − x) = 2b − f (x), alors la courbe de f admet le point
A(a, b) comme centre de symétrie.
– Périodicité : soit f : I → R une fonction et soit a ∈ R∗ , on dit que a est une période de f lorsque :
∀ x ∈ I, x ± a ∈ I et f (x + a) = f (x). Si c’est le cas, le courbe de f est invariante par les translations


de vecteurs na i où n ∈ Z. Si f est périodique, on appelle période fondamentale de f la plus petite
période strictement positive si elle existe.
– Extremum global : on dit que f : I → R admet un
– maximum global en x 0 ∈ I lorsque : ∀ x ∈ I, f (x) 6 f (x 0 ). Si c’est le cas, on pose f (x 0 ) = max f (x).
x∈I
– minimum global en x 0 ∈ I lorsque : ∀ x ∈ I, f (x) > f (x 0 ). Si c’est le cas, on pose f (x 0 ) = min f (x).
x∈I
– Extremum local : on dit que f : I → R admet un
– maximum local en x 0 ∈ I lorsque : ∃ V, voisinage de x 0 , tel que ∀ x ∈ V, f (x) 6 f (x 0 ).
– minimum local en x 0 ∈ I lorsque : ∃ V, voisinage de x 0 , tel que ∀ x ∈ V, f (x) > f (x 0 ).

– Fonctions lipschitziennes : soit f : I → R une fonction et soit k ∈ R+ , on dit que f est k- lipschitzienne
lorsque : ∀ x, y ∈ I, | f (x) − f (y)| 6 k|x − y|. Si c’est le cas, alors pour x 0 ∈ I, la courbe de f est comprise
entre les deux droites d’équations respectives : y = k(x − x 0 ) + f (x 0 ) et y = −k(x − x 0 ) + f (x 0 ).

I THÉORÈME 11.1 (Composée de fonctions lipschitziennes)

Si f : I → R est k - lipschitzienne et si g : Im( f ) → R est k 0 - lipschitzienne, alors g ◦ f est kk 0 -


lipschitzienne.

2) Opérations sur les fonctions


L’ensemble des fonctions de I vers R est noté F (I, R).

N Définition 11.1
Soient f , g ∈ F (I, R) et soit λ ∈ R, on pose :
– f + g la fonction de I vers R définie par : ∀ x ∈ I, ( f + g )(x) = f (x) + g (x).
– f × g la fonction de I vers R définie par : ∀ x ∈ I, ( f × g )(x) = f (x)g (x).
– λ. f la fonction de I vers R définie par : ∀ x ∈ I, (λ. f )(x) = λ f (x).

Propriétés

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Limites Chapitre 11 : Limite d’une fonction

a) Pour l’addition :
– elle est commutative, associative,
– elle admet un élément neutre : la fonction nulle (notée 0),
– toute fonction f de I vers R admet un opposé qui est la fonction − f : x 7→ − f (x),

donc (F (I, R), +) est un groupe abélien.

b) Pour le produit par un réel : si f , g ∈ F (I, R) et α, β ∈ R :


– 1. f = f ,
– (α + β). f = α. f + β. f ,
– α.( f + g ) = α. f + α.g ,
– α.(β. f ) = (αβ). f ,

donc (F (I, R), +, .) est un R - espace vectoriel.

c) Pour la multiplication :
– elle associative, commutative,
– elle possède un élément neutre, la fonction constante qui à x donne 1 (notée 1),
– elle est distributive sur l’addition,
1
– seules les fonctions f qui ne s’annulent jamais ont un inverse (la fonction ).
f
donc (F (I, R), +, ×) est un anneau commutatif, celui - ci n’est pas intègre.

N Définition 11.2 (fonctions Sup et Inf )


Soient f , g : I → R deux fonctions, on pose sup( f , g ) et inf( f , g ) les fonctions de I vers R définies par : ∀ x ∈
I, sup( f , g )(x) = max( f (x), g (x)) et inf( f , g )(x) = min( f (x), g (x)). En particulier on pose f + = sup( f , 0) et
f − = sup(− f , 0), on a alors f + − f − = f et f + + f − = | f |.

Il existe une relation d’ordre dans F (I, R) (ordre fonctionnel), elle est définie par : f 6 g ⇐⇒ ∀ x ∈
I, f (x) 6 g (x), c’est une relation d’ordre partiel.

II) Limites
1) definition
Soit f : I → R une fonction, soit a un élément de I ou bien une extrémité de I (a ∈ R), et soit b ∈ R,
intuitivement on dira que b est la limite de f (x) quand x tend vers a lorsque f (x) peut être aussi voisin que
l’on veut de b pourvu que x soit suffisamment voisin de a, d’où la définition :
N Définition 11.3
On dit que f admet pour limite b en a lorsque : ∀ W , voisinage de b, ∃ V , voisinage de a , tel que ∀ x ∈ I, x ∈
I ∩ V =⇒ f (x) ∈ W . Si c’est le cas, on notera :

lim f (x) = b = lim f = b ou encore f (x) −→ b.


x→a a x→a

. À connaître : interprétations de la définition, lim f = b signifie :


a
– Si a, b ∈ R : ∀ ε > 0, ∃ α > 0, ∀ x ∈ I, |x − a| < α =⇒ | f (x) − b| < ε.
– Si a ∈ R et b = +∞ : ∀ A ∈ R, ∃ α > 0, ∀ x ∈ I, |x − a| < α =⇒ f (x) > A.
– Si a ∈ R et b = −∞ : ∀ A ∈ R, ∃ α > 0, ∀ x ∈ I, |x − a| < α =⇒ f (x) < A.
– Si a = +∞ et b ∈ R : ∀ ε > 0, ∃ A ∈ R, ∀ x ∈ I, x > A =⇒ | f (x) − b| < ε.
– Si a = +∞ et b = +∞ : ∀ A ∈ R, ∃ B ∈ R, ∀ x ∈ I, x > B =⇒ f (x) > A.
– Si a = +∞ et b = −∞ : ∀ A ∈ R, ∃ B ∈ R, ∀ x ∈ I, x > B =⇒ f (x) < A.
– Si a = −∞ et b ∈ R : ∀ ε > 0, ∃ B ∈ R, ∀ x ∈ I, x < B =⇒ | f (x) − b| < ε.
– Si a = −∞ et b = +∞ : ∀ A ∈ R, ∃ B ∈ R, ∀ x ∈ I, x < B =⇒ f (x) > A.
– Si a = −∞ et b = −∞ : ∀ A ∈ R, ∃ B ∈ R, ∀ x ∈ I, x < B =⇒ f (x) < A.

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Limites Chapitre 11 : Limite d’une fonction

Propriétés :
a) Si lim f = b alors lim | f | = |b|, mais la réciproque est fausse sauf pour b = 0.
a a
b) Lorsque b ∈ R, lim f = b ⇐⇒ lim | f (x) − b| = 0 ⇐⇒ lim f (x) − b = 0.
a a a

2) Premières propriétés

I THÉORÈME 11.2

Soit f : I → R une fonction et soit a un élément ou une extrémité de I.


– Si f admet une limite en a , alors celle - ci est unique.
– Si f admet une limite finie en a, alors f est bornée au voisinage de a (réciproque fausse).
– Si lim f = b et si α < b , alors au voisinage de a f est strictement supérieure à α.
a
– Si lim f = b et si b < α, alors au voisinage de a f est strictement inférieure à α.
a
– Si lim f = b avec a ∈ I, alors nécessairement b = f (a).
a

I THÉORÈME 11.3 (Lien avec les suites)

lim f = b ⇐⇒ pour toute suite (u n ) d’éléments de I qui tend vers a (dans R), la suite ( f (u n )) tend
a
vers b (dans R).

I THÉORÈME 11.4

Soit f :]A; +∞[→ R une fonction telle que lim f = b ∈ R, alors la suite (u n ) définie (à partir d’un
+∞
certain rang) par u n = f (n) a pour limite b .

3) Limite à gauche, limite à droite


N Définition 11.4
Soit f : I → R une fonction, soit a un élément de I ou une extrémité réelle de I, et soit b ∈ R.
– Si I∩] − ∞; a[6= ; : on dit que b est la limite à gauche en a de f lorsque :
∀ W, voisinage de b, ∃ α > 0, ∀ x ∈ I, x ∈]a − α; a[=⇒ f (x) ∈ W.
Notations : lim

f = lim− f (x) = lim f (x) = b.
a x→a x−→a
x<a
– Si I∩]a; +∞[6= ; : on dit que b est la limite à droite en a de f lorsque :
∀ W, voisinage de b, ∃ α > 0, ∀ x ∈ I, x ∈]a; a + α[=⇒ f (x) ∈ W.
Notations : lim
+
f = lim+ f (x) = lim f (x) = b.
a x→a x−→a
x>a

I THÉORÈME 11.5

On a lim f (x) = b ⇐⇒ lim


+
f = lim

f = b . Et lorsque a ∈ I :
x−→a a a
x6=a

( )
lim f (x) = b ⇐⇒ f (a) = b et lim f (x) = b .
x→a x−→a
x6=a

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Propriétés des limites Chapitre 11 : Limite d’une fonction

III) Propriétés des limites


1) Limites et opérations
Soient f , g ∈ F (I, R) et soit a un élément de I ou une extrémité de I.

I THÉORÈME 11.6

Si lim f = ` et lim g = `0 (dans R), alors :


a a
– lim f + g = ` + `0 sauf si ` = +∞ et `0 = −∞ (ou l’inverse) : forme indéterminée.
a
– lim f × g = ``0 sauf si ` = 0 et `0 = ±∞ (ou l’inverse) : forme indéterminée.
a
– Si λ ∈ R∗ , lim λ f = λ`.
a
– Si f ne s’annule pas au voisinage de a alors :

 1

 si ` ∈ R∗

 `





 0 si ` = ±∞
1 
lim = +∞ si ` = 0 et f > 0 au voisinage de a .
a f 




 −∞ si ` = 0 et f < 0 au voisinage de a





 n’existe pas sinon

2) Limite et relation d’ordre

I THÉORÈME 11.7

Soient f , g , h : I → R trois fonctions et soit a un élément de I ou une extrémité de I.


– On suppose qu’au voisinage de a, f 6 g , alors :
– Si lim f = +∞ alors lim g = +∞.
a a
– Si lim g = −∞ alors lim f = −∞.
a a
– Si f 6 h 6 g au voisinage de a et si lim f = lim g = ` ∈ R, alors lim h = ` (théorème des gendarmes
a a a
ou de l’étau).
– Si f 6 g au voisinage de a et si f et g ont chacune une limite dans R, alors lim f 6 lim g (théorème
a a
du passage à la limite).
– Si lim f = 0 et si g est bornée au voisinage de a , alors lim f × g = 0.
a a
– Si lim f = +∞ (respectivement −∞) et si g est minorée au voisinage de a (respectivement majo-
a
rée), alors lim f + g = +∞ (respectivement −∞).
a

. Remarques :
– Si | f | 6 g au voisinage de a et si lim g = 0, alors lim f = 0.
a a
– On peut avoir f < g au voisinage de a et lim f = lim g . Dans un passage à la limite les inégalités
a a
deviennent larges.

3) Limite et composition des fonctions


Soit f : I → R une fonction, soit a un élément de I ou une extrémité de I, et soit g : J → R une autre
fonction avec Im( f ) ⊂ J.

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Calculs de limites Chapitre 11 : Limite d’une fonction

I THÉORÈME 11.8 (composition des limites)

Si lim f = b et lim g = ` (dans R), alors lim g ◦ f = `.


a b a

Dans la pratique : ce théorème est parfois appelé changement de variable dans une limite. Il dit en effet
que si on pose X = f (x), alors comme X → b, on a lim g ( f (x)) = lim g (X) = `.
x→a x→a X→b

4) Limite et sens de variation


Soit f : I → R une fonction croissante, on pose a = inf(I) et b = sup(I) dans R.

I THÉORÈME 11.9

Si f : I → R est croissante, alors en posant a = inf(I) et b = sup(I) dans R :

lim

f = sup f (x) dans R, de plus si b ∈ I, alors lim

f 6 f (b).
b x∈]a;b[ b

lim
+
f = inf f (x) dans R, de plus si a ∈ I, alors lim
+
f > f (a).
a x∈]a;b[ a

Conséquences :
a) Si f est croissante majorée sur I alors f admet une limite finie en b − (limite non atteinte sur ]a; b[ si
la croissance est stricte).
b) Si f est croissante non majorée sur I alors f a pour limite +∞ en b − .
c) Si f est croissante minorée sur I alors f admet une limite finie en a + (limite non atteinte sur ]a; b[ si
la croissance est stricte).
d) Si f est croissante non minorée sur I alors f a pour limite −∞ en a + .

I THÉORÈME 11.10 (de la limite monotone)

Si f est croissante sur I, soit a = inf(I) et b = sup(I) (dans R), pour tout réel x 0 ∈]a; b[, f admet une
limite finie à droite et à gauche en x 0 , de plus on a : lim

f 6 f (x 0 ) 6 lim
+
f . Et si x 1 ∈]a; b[ avec x 0 < x 1 ,
x0 x0
alors : lim
+
f 6 lim

f.
x0 x1

. En changeant f et − f et en utilisant que pour une partie non vide A de R : inf(A) = − sup(−A), on obtient
deux théorèmes analogues aux précédents pour les fonctions décroissantes.

IV) Calculs de limites


1) Comparaison des fonctions
N Définition 11.5
Soient f , g : I → R deux fonctions, et soit a ∈ I ou une extrémité de I. On dit que :
– f est dominée par g au voisinage de a lorsqu’il existe un voisinage V de a , et une fonction ε : V → R
( )
tels que : ∀ x ∈ V ∩ I, f (x) = g (x)ε(x) avec ε bornée. Notation : f (x) = O g (x) .
a

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Calculs de limites Chapitre 11 : Limite d’une fonction

– f est négligeable devant g au voisinage de a lorsqu’il existe un voisinage V de a , et une fonction


( )
ε : V → R tels que : ∀ x ∈ V ∩ I, f (x) = g (x)ε(x) avec lim ε(x) = 0. Notation : f (x) = o g (x) .
x→a a
– f est équivalente à g au voisinage de a lorsqu’il existe un voisinage V de a , et une fonction ε : V → R
tels que : ∀ x ∈ V ∩ I, f (x) = g (x)ε(x) avec lim ε(x) = 1. Notation : f (x) ∼ g (x).
x→a a

I THÉORÈME 11.11 (Caractérisations)

Lorsque la fonction gne s’annule pas au voisinage de a (sauf peut être en a ) :


 f est bornée au voisinage de a

( )
– f (x) = O g (x) ssi g .
a 
 si a ∈ I : g (a) = 0 =⇒ f (a) = 0

 f
( )  lim = 0
a g
– f (x) = o g (x) ssi .
a 
 si a ∈ I : f (a) = 0

 f
 lim = 1
a g
– f (x) ∼ g (x) ssi .
a 
 si a ∈ I : g (a) = f (a)

Remarques :
a) f (x) = O(1) signifie que la fonction f est bornée au voisinage de a.
a
b) f (x) = o (1) signifie que lim f = 0.
a a
( ) ( )
c) Si f (x) = o g (x) alors f (x) = O g (x) .
a
(a )
d) Si f (x) ∼ g (x) alors f (x) = O g (x) .
a a
( )
e) Si f (x) = o g (x) et g (x) = o (h(x)), alors f (x) = o (h(x)) (transitivité).
a a a
( )
f) Si f (x) = O g (x) et g (x) = O(h(x)), alors f (x) = O(h(x)) (transitivité)
a a a
( )
g) f (x) ∼ g (x) ⇐⇒ f (x) = g (x) + o g (x) .
a a

I THÉORÈME 11.12

La relation « ... est équivalente à ... au voisinage de a » est une relation d’équivalence dans F (I, R),
c’est à dire qu’elle est réflexive, symétrique et transitive. De plus :
– Si ` ∈ R∗ alors lim f = ` équivaut à f (x) ∼ `.
( a) a
– Si f (x) = o g (x) alors f (x) + g (x) ∼ g (x).
a a

2) Les exemples classiques

I THÉORÈME 11.13 (croissances comparées)

Soient α, β ∈]0; +∞[ :


( )
– Si α < β alors : x α = o x β et x β = o (x α ).
+∞ ( )0
α
( β) α 1
– [ln(x)] = o x et | ln(x)| = o β .
+∞ x
( ) ( β) 0
– x α = o e xβ et x α = o e x .
+∞ +∞
– Si a > 1 alors x α = o (a x ).
+∞

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Extension aux fonctions à valeurs complexes Chapitre 11 : Limite d’une fonction

I THÉORÈME 11.14 (les équivalents classiques)

1
– sin(x) ∼ x; e x − 1 ∼ x; ln(1 + x) ∼ x; tan(x) ∼ x; 1 − cos(x) ∼ x 2 ; (1 + x)α − 1 ∼ αx.
(0) 0 0 0 0 2 0

p
k p
– Soit P(x) = a k x une fonction polynomiale avec a p 6= 0, alors P(x) ∼ a p x (équivalence avec
k=0 ±∞
le terme de plus haut degré).
P(x)
– Soit Q(x) = une fraction rationnelle avec a p x p le terme de plus haut degré de P (a p 6= 0) et
R(x)
a p p−r
b r x r celui de R (b r 6= 0), alors Q(x) ∼ x (équivalence avec le rapport des termes de plus
±∞ b r
haut degré).

I THÉORÈME 11.15 (changement de variable)

Soient f , g : J → R, ε : I → R telle que Im(ε) ⊂ J et soit a ∈ I ou une extrémité de I. Si lim ε = b et si


a
f (x) ∼ g (x), alors : f (ε(x)) ∼ g (ε(x)).
b a

. Pour la recherche d’un équivalent en a, on peut toujours se ramener en 0 :


– Si a ∈ R, on pose u = x − a(= ε(x)), on a alors u −→ 0, on pose h(u) = f (x) = f (u + a). Si h(u) ∼ g (u),
x→a 0
alors f (x) ∼ g (x − a).
a
1
– Si a = ±∞ alors on pose u = (= ε(x)), on a alors u → 0, on pose h(u) = f (x) = f ( u1 ). Si h(u) ∼ g (u),
x x→a 0
alors f (x) ∼ g ( x1 ).
a

3) Propriétés

I THÉORÈME 11.16

Soient f , g : I → R deux fonctions, et soit a ∈ I ou une extrémité de I :


– Si f ∼ g alors f et g ont le même signe au voisinage de a .
a
– Si f ∼ g et si lim g = ` ∈ R, alors lim f = `.
a a a
– Si f ∼ g et si h ∼ k , alors f × h ∼ g × k (compatibilité avec la multiplication).
a a a
1 1
– Si f ∼ g et si g ne s’annule pas au voisinage de a , alors ∼ (compatibilité avec le passage à
a f a g
l’inverse).

Remarques :
a) Il n’y a pas compatibilité avec l’addition en général.
b) Ces propriétés sont utiles pour les calculs de limites qui ne peuvent pas être faits directement : on
essaie de se ramener à un équivalent plus simple (s’il y en a ...) dont on sait calculer la limite.

V) Extension aux fonctions à valeurs complexes


1) Définition de la limite
Les fonctions à valeurs complexes ont été introduites au début du chapitre 3. Soit f : I → C une fonction,
on note u = Re( f ) (partie réelle de f ) et v = Im( f ) (partie imaginaire de f ), on rappelle que u et v sont des

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Annexe Chapitre 11 : Limite d’une fonction

fonctions de I vers R, et ∀ t ∈ I, f (t ) = u(t ) + i v(t ).


La fonction conjuguée de f et la fonction f : t 7→ u(t ) − i √ v(t ).
La fonction module de f est la fonction | f | : t 7→ | f (t )| = u(t )2 + v(t )2 .
La fonction f est bornée sur I ssi : ∃ M ∈ R+ , ∀ t ∈ I, | f (t )| 6 M. Ceci équivaut à dire que les fonctions u et
v sont bornées.
L’ensemble des fonctions de I vers C est notée : F (I, C), pour les opérations usuelles sur les fonctions,
c’est un C - espace vectoriel et un anneau commutatif non intègre.
N Définition 11.6
Soit ` = α + i β ∈ C, avec α = Re(`) et β = Im(`), et soit a un élément de I ou une extrémité de I. On dira que la
fonction f a pour limite ` en a lorsque lim u = α et lim v = β.
a a

2) Propriétés
Connaissant les propriétés des limites (finies) des fonctions à valeurs réelles, on peut déduire celles des
fonctions à valeurs complexes en raisonnant sur les parties réelles et imaginaires :
– lim f = ` ∈ C ssi pour toute suite (u n ) d’éléments de I qui tend vers a, la suite ( f (u n )) tend vers `.
a
– Si lim f = ` ∈ C, alors f est bornée au voisinage de a.
a
– Si lim f = `, lim g = `0 , alors lim f + g = ` + `0 , lim f × g = ``0 , ∀ λ ∈ C, lim λ f = λ`.
a a a a a
– Si lim f = ` alors lim f = ` et lim | f | = |`|.
a a a
– Si lim f = ` ∈ C∗ , alors au voisinage de a f ne s’annule pas et lim 1f = 1` .
a a

I THÉORÈME 11.17

On a lim f = ` ∈ C ssi : ∀ ε > 0, ∃ V, voisinage de a, ∀ t ∈ I, t ∈ V =⇒ | f (t ) − `| < ε.


a

VI) Annexe
1) Espaces vectoriels
Soit K un corps (dans la pratique K = Q, R ou C), et soit E un ensemble. On dit que E est un K - es-
pace vectoriel (ou K-e.v.) lorsque E possède une addition et un produit par les scalaires (loi de composition
K×E → E
externe, notée « . », c’est une application : ), avec les propriétés suivantes :
(λ, x) 7→ λ.x


– (E, +) est un groupe abélien (l’élément neutre est noté 0E ou 0 E et appelé vecteur nul de E).
– La loi . (ou produit par les scalaires) doit vérifier : ∀ λ, µ ∈ K, ∀ x, y ∈ E :
– 1.x = x
– λ.(x + y) = λ.x + λ.y
– (λ + µ).x = λ.x + µ.x
– λ.(µ.x) = (λµ).x
Si ces propriétés sont vérifiées, on dit que (E, +, .) est un K - e.v., les éléments de K sont appelés les
scalaires, et les éléments de E sont appelés vecteurs (parfois notés avec une flèche).

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Exercices Chapitre 11 : Limite d’une fonction

I THÉORÈME 11.18 (Règles de calculs)

Soient E un K-e.v.

− →
− → −
– ∀→−
x ∈ E, 0.→

x = 0 , et ∀ λ ∈ K, λ. 0 = 0 .
– ∀→−
x ∈ E, ∀ λ ∈ K, −(λ.→−
x ) = (−λ).→
−x = λ.(−→−
x ).

− →
− →
− →
− →

– ∀ x ∈ E, ∀ λ ∈ K, λ. x = 0 =⇒ λ = 0 ou x = 0 .

VII) Exercices
F Exercice 11.1
Soit f : I → R une fonction, soit a un élément de I ou une extrémité réelle de I, et soit ` un réel.
Interpréter les assertions suivantes :
– ∀ ε > 0, ∀ α > 0, ∀ x ∈ I, |x − a| < α =⇒ | f (x) − `| < ε.
– ∀ ε > 0, ∃ α > 0, ∀ x ∈ I, |x − a| < α =⇒ | f (x) − `| < ε.
– ∃ ε > 0, ∀ α > 0, ∀ x ∈ I, |x − a| < α =⇒ | f (x) − `| < ε.
– ∃ ε > 0, ∃ α > 0, ∀ x ∈ I, |x − a| < α =⇒ | f (x) − `| < ε.
– ∀ α > 0, ∃ ε > 0, ∀ x ∈ I, |x − a| < α =⇒ | f (x) − `| < ε.
– ∃ α > 0, ∀ ε > 0, ∀ x ∈ I, |x − a| < α =⇒ | f (x) − `| < ε.

F Exercice 11.2
Soient f , g : I → R et soit a un élément de I ou une extrémité de I, on suppose que lim f = ` et
a
lim g = `0 (dans R). Étudier l’existence d’une limite en a pour les fonctions sup( f , g ) et inf( f , g ).
a

F Exercice 11.3
Pour les opérations usuelles sur les fonctions, étudier la structure des ensembles suivants :
a) B(I, C) : ensemble des fonctions bornées sur l’intervalle I.
b) P T (I, C) : ensemble des fonctions T-périodiques sur I (T ∈ R∗ ).
c) L’ensemble des fonctions paires (respectivement impaires) sur I et à valeurs complexes.
d) L (I, R) : ensemble des fonctions lipschitziennes sur I.

F Exercice 11.4
Soient f , g , h, k quatre fonctions à valeurs strictement positives. On suppose que f ∼ g et h ∼ k.
a a
Montrer que : f + h ∼ g + k.
a

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Exercices Chapitre 11 : Limite d’une fonction

F Exercice 11.5
Calculer, si elles existent, les limites suivantes :
√ √ p p
p p sin(3x) − 3 sin(x)
lim x+ x+ x− x lim x 4 + x 2 + 1 − x 4 − x 2 + 3 lim
x→+∞ x→+∞ x→0 tan(2x) − sin(2x)

√ p
x3 − 1 πx 1 x x − 1 + sin(x) ln(x)
lim πx 1 + tan( ) lim xE( ) lim
x→1
cos( ) 4 x→0 x x→0 x ln(x)
2

1
2x 1 1 1
lim − ln( ) exp( ) lim − lim ln(e + x) x
π π cos(x) x→0 4x 2x(1 + e πx ) x→0
x→
2

πx p
tan( ) e 1+sin(x)
−e p p
3
lim (2 − x) 2 lim lim x2 + x + 1 − x 3 + ax 2 + 1
x→1 x→0 tan(x) x→+∞

xa − ax p p
lim lim t − E(t ).
x→a sin(x − a) x→+∞

F Exercice 11.6
Soit f une fonction définie et continue au voisinage de 0 telle que f (x) = o (x n ) avec n ∈ N. Montrer
∫x 0
( n+1 )
que : f (t ) d t = o x . Regarder les équivalents que l’on obtient en appliquant successivement
0 0
cette propriété aux relations suivantes : cos(x) − 1 = o (1), puis e x − 1 = o (1).
0 0

F Exercice 11.7
∫x
x2 t2
a) Montrer que pour x > −1 on a ln(1 + x) = x − + dt.
2 0 1+t
2
x
b) En déduire que ln(1 + x) − x ∼ − .
0 2

F Exercice 11.8
( )n
p −t 2 t2 t4
6 e −t .
2
Soit n > 1, montrer que ∀ t ∈ [0; n] : 0 6 e − 1−
n n

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