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Première « salle de shoot » : un an après, un bilan global positif selon la

mairie de Paris
Avec 165 passages par jour en moyenne, la ville se montre satisfaite mais certains riverains 2 se plaignent
des nuisances depuis l’ouverture de la première salle française de consommation de drogue à moindre
risque.

Le Monde | 12.10.2017 à 12h00 | Par Léa Sanchez

Huit cents personnes ont déjà utilisé au moins une fois la « salle de shoot » installée dans un bâtiment de
l’hôpital Lariboisière, à proximité de la gare du Nord (10 e arrondissement). Ouverte dans le cadre de la loi
santé de janvier 2016 pour une expérimentation de six ans, la structure a pour l’instant enregistré 53  582
actes de consommation (sur les onze premiers mois), soit près de 165 par jour en moyenne.

«  C’est un important progrès en termes de santé publique  », estime le maire socialiste de l’arrondissement,
Rémi Féraud. Les toxicomanes bénéficient de la présence d’éducateurs et d’infirmiers de l’association Gaïa,
qui gère le lieu et prévient les secours en cas de problème. L’équipe a déjà réalisé plus de 800 soins
(traitement des plaies, orientation vers des traitements de substitution…), une centaine de dépistages de
maladies infectieuses et de nombreux entretiens sociaux.

Trafics en pleine rue

Autre point positif pour Rémi Féraud : «  ce sont des consommations qui n’ont pas eu lieu dans l’espace
public  ». En mars, six mois après l’ouverture de la salle, la mairie avait annoncé une baisse de 60  % des
seringues retrouvées dans la rue. […]

Mais les opposants à la salle n’ont pas disparu. Aux comités de voisinage réunis tous les deux mois
pour dialoguer avec les habitants, certains font part d’un sentiment d’insécurité, plus présent selon eux
depuis l’ouverture de la salle de consommation. «  Et depuis l’été, les nuisances1 qu’elle génère se sont
accentuées  »,  estime un riverain2, qui refuse de donner son identité. Il est l’un des représentants du
collectif Stop salle de shoot, qui demande le [départ] de la structure.

A l’aide de photographies et de vidéos publiées sur les réseaux sociaux, ses membres dénoncent des
injections et des trafics en pleine rue, des seringues abandonnées par terre, des toxicomanes qui
s’introduiraient dans les halls d’immeuble… «  La salle de shoot, c’est une bonne décision sur le fond, qui
permet de  résoudre  une véritable détresse sociale,  avance le représentant du collectif.  Mais son
implantation ici est un drame pour les riverains ainsi que pour les commerçants.  »

« Ouvrir d’autres salles »

Le maire du 10e arrondissement reconnaît qu’une «  diminution drastique du nombre de toxicomanes qui


consomment à l’extérieur de la salle est nécessaire  ».  Sans pour autant considérer que la situation du quartier a
empiré depuis la mise en place du dispositif.  «  Il y avait davantage de problèmes auparavant  », assure M.
Féraud.

Pour améliorer la situation, des maraudes3 plus fréquentes devraient avoir lieu à partir de la mi-octobre


afin d’informer et d’orienter les usagers de drogues. Le maire du 10 e considère aussi qu’il faut «  ouvrir
d’autres salles  »,  à Paris et ailleurs. Pour l’instant, seul un deuxième dispositif a été inauguré à Strasbourg.
D’autres pourraient bientôt voir le jour, par exemple à Bordeaux.

1 Nuisance : Dommage, préjudice, nocivité.


2 Riverain : Résident.
3 Maraude : Recherche pour assistance auprès des sans domicile fixe.
QUESTIONS :

1. Citer la source
2. De quoi parle l’article ?
3. Avantages de la salle de shoot
4. Inconvénients de la salle de shoot
5. Avenir des salles de shoot
6. Opinion : êtes-vous pour ou contre cette mesure ? Pourquoi ?

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