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CHAPITRE II : L’inégalité naturelle

D’après Rawls, il existe d’ une part, une inégalité entre les hommes causée
par la nature. En effet, les hommes ne sont pas égaux en force, en intelligence, etc.
La compétition est inscrite dans nos gènes, et nous essayons d’imposer notre
volonté et notre force aux autres. Mais d’autre part, il existe la dépendance et
certaines formes d’inégalité qui sont les produits de l’organisation des hommes.

2.1 Définition de l’inégalité naturelle

L’inégalité naturelle ou physique est un produit de la nature, et qui consiste


dans la différence des âges, de sexe, de la santé, de talents, des forces du corps et
des qualités de l’esprit ou de l’âme.

2.2 La nature crée des inégalités

Le fait que les hommes sont nés inégaux quant à leurs capacités physiques et
mentales est à prendre en considération. Certains surpassent les autres en matière
de santé, de vigueur, en intelligence, en énergie, en détermination et sont ainsi
mieux prédisposés au succès que les autres hommes. Marx parlait de «  l’inégalité
des dispositions individuelles et donc des capacités productives » 1comme des
privilèges naturels. On peut donc dire que certains sont mieux adaptés à la lutte
pour la vie. Sans user de jugements de valeurs on peut alors distinguer des forts et
des faibles. L’histoire montre que depuis des temps immémoriaux, les forts ont
profité de leur supériorité pour s’emparer du pouvoir et soumettre la masse des
faibles. Dans les sociétés fortement hiérarchisées, on trouve alors différentes
castes ou différentes façons héréditaires. D’un côté, on trouve les seigneurs qui se
sont appropriés toutes les terres et de l’autre cote on trouve les serviteurs, les
serfs, les esclaves, les paysans sans terre. Le devoir des inferieurs est de se
soumettre aux supérieurs et les institutions de la société ont pour objectif de
maintenir au pouvoir la minorité dirigeante.

Il y a aussi certains inégalités causés par la nature du genre, le climat ou le type


de sol bien plus fertile par rapport à d’autre et ce qui permet aux paysans de cette
1
Arnaud BERTHOUD, Travail, économie, espérance chez Marx et Ernest Bloch, éd Hachette 1996,
P67.
région de produire plus que d’autre paysans dans un endroit où le climat ne leur
permet pas de bénéficier ce privilège.

2.3. Les idées de l’inégalité issue des classes sociales différentes

Dès le commencement, Dieu créa l’homme avec la différence. Il s’agit de


différence de chaque individu résultant de la nature et des accidents de la nature.
Les hommes sont dissemblables des femmes ; par la couleur de la peau, les
Américains sont différents des Africains, etc. Dans la vision de Rawls, «  il prône
que l’inégalité naturelle est une exigence nécessaire pour instaurer la justice et
surtout dans la coopération sociale »1 . A ce propos, il nous confirme que
l’inégalité naturelle n’est ni injuste ni juste en tant qu’elle n’est pas à l’œuvre de la
volonté humaine. Il souligne qu’une telle inégalité vient de la nature.

Ainsi, la position des personnes handicapées mentalement et physiquement


n’est pas classée dans le cadre du juste et de l’injustice ; le fait d’être homme et
femme n’est pas un acte volontaire humain. On ne le met pas comme juste ou
injuste mais c’est inégal. Si nous disons qu’une telle inégalité est injuste on a tort
à la nature.

On constate que l’inégalité rawlsienne, c’est la différence mais non pas


divergence ou dissemblable. Donc la réflexion rawlsienne diffère des autres
philosophes.

Les libéraux, du fait qu’ils s’occupent de rendre les personnes libres, ne


soutiennent pas que tous les hommes soient égaux. Ils préfèrent qu’il y ait des
inégalités naturelles, qui tiennent à la différence de force, de santé et de talent des
individus. C’est pourquoi ils acceptent une telle réalité naturelle, en
reconnaissance de l’égalité pour que nous somme égaux au sein de la société.
D’après John Rawls, on ne doit pas se plaindre des inégalités causées par
l’existence de plusieurs talents.

En effet, un individu ne devrait pas se demander pourquoi il y a un tel don au


lieu d’un autre. Il faut donc connaitre que la présence des multitudes des talents
tourne vers un avantage mutuel. En d’autres termes, nos talents doivent se
1
John Rawls, Théorie de la justice, Points Essai, éd Seuil 1987, p 234.
compléter et par ces dons, nous pouvons nous entraider. Il est impossible que
notre vie se passe comme nous le souhaitons toujours, l’inégalité naturelle est
utile et on ne doit pas la négliger. Ce que nous devrons faire, c’est d’utiliser cette
différence au profit de tous par le biais de la complémentarité. L’inégalité
naturelle est faite pour viser la coopération de ces dons naturels au nom du bien de
tout le monde.

L’inégalité peut provenir de différences naturelles entre personnes. Prenoms


alors un exemple au niveau de la voix : si Rakoto a une voix exceptionnelle lui
permettant de vivre comme chanteur, même s il ne travaille pas plus d’heure par
jour que Rabe qui est ouvrier, il gagnera d’avantage. Dans ce cas, l’inégalité
provient alors d’une différence naturelle d’aptitudes. Plus précisément, Rakoto
profitera de ce que l’insuffisance de son talent fait qu’on paie celui-ci d’avantage
que celui de Rabe. C’est ainsi que des sportifs de haut niveau ou des acteurs de
cinéma gagnent beaucoup plus que la plupart de leurs concitoyens sans qu’il y ait
une injustice sociale à cette inégalité.

Bref, les inégalités naturelles ne sont pas censées être justes ni injustes. En
outre, on ne choisit pas ce qu’on est et c’est une différence qui ne dépend pas de
notre volonté. Mais à part les inégalités naturelles, il existe des inégalités qui sont
pourtant causées par la volonté des hommes. L’inégalité sociale en fait donc
partie.

C’est là que l’on doit appliquer les principes de la justice sociale, tels que
Rawls les a conçus.

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