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Les investissements directs étrangers 2017/2018

MÉMOIRE DE FIN D'ÉTUDE SOUS THÈME

LES INVESTISSEMENTS DIRECTS


ÉTRANGERS AU MAROC
Encadré par : Mr. BENDRISS Jilali

Préparé par :
ENASSERI Kaoutar EL-YAZAMI Saloua
EL RHANNAMI Chaymae ELYOUNSI Omar

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Les investissements directs étrangers 2017/2018

Remerciements

A Mr Bendriss, pour les conseils prodigués tant

sur le fond que sur la forme de ce travail, et pour le

temps consacré à sa lecture.

A toutes les personnes qui ont contribué,

directement ou indirectement à l’amélioration de ce

travail, que ce soit par leurs conseils ou autres.

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Les investissements directs étrangers 2017/2018

Liste des tableaux :


Tableau 1 : Flux des IDE entre 2015 et 2016

Tableau 2 : Evolution des IDE au Maroc entre 2006 et 2015

Liste des figures :


Figure 1 : Flux des IDE par région

Figure 2 : Evolution des IDE au Maroc entre 1990 et 2014

Figure 3 : Evolution des IDE au Maroc par secteur

Figure 4 : Evolution des IDE au Maroc par pays

Figure 5 : Evolution du PIB au Maroc entre 2004 et 2015

Figure 6 : Inflation moyenne entre 2007 et 2016

Figure 7 : Consommation des ménages / Investissement public (2010 / 2015)

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Sigles et acronymes
AMDI : Agence Marocaine de Développement des Investissements

ANRT : L'Agence Nationale de Réglementation des Télécommunications

BAD : Banque Africaine de Développement

CEDEAO : Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest.

CEE : Communauté Economique Européenne

CMC : Centre Marocaine de Conjoncture

CNUCED : Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement

CRDI : Centre de Recherche pour le Développement International

CRI : Centre Régionale des Investissements

FBCF : Formation Brute de Capital Fixe

FMI : Fonds Monétaire International

FMN : Firmes multinationales

GATT : General Agreement on Tariffs and Trade (accord général sur les tarifs douaniers et le
commerce)

HCP : Haut Commissariat au Plan

IDE : Investissements Directs Etrangers

INSEE : L'Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques

MEF : Ministère de l'Economie et des Finances

MENA : Moyen-Orient et Afrique du Nord

OCDE : Organisation de Coopération et de Développement Economiques

OMC : Organisation Mondiale du Commerce

ONU : Organisation des Nations Unies

PIB : Produit Intérieur Brut

PME : Petites et Moyennes Entreprises

PVD : Pays en Voie de Développement

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PSRE : Le Programme de Soutien à la Relance Economique

STN : Sociétés Transnationales

TMSA : Tanger MED Special Agency (Agence spéciale Tanger Med)

UE : Union Européenne

URSS : Union des républiques socialistes soviétiques

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Les investissements directs étrangers 2017/2018

Introduction général
Les investissements directs-étrangers au Maroc, un sujet d’actualité
comme celui-ci nécessite une analyse à la fois technique et
économique.
Notre objectif ne se limite pas uniquement à le définir et présenter ses
principales dimensions, mais nous allons essayer également de
montrer son importance et ses implications et surtout dans les pays
sous développés (exemple: le Maroc). Cette recherche sera également
renforcée par des statistiques et des approches qui permettront par la
suite d’envisager des solutions et des politiques que l’Etat marocain
est censé maitriser dans les perspectives de faire du Maroc un centre
d’attractivité, tout, en tenant compte des différences entre les régions,
destiné à améliorer leur position en matière des IDE.
La question centrale qui se pose alors et qui constitue notre
problématique :
-Quelle est l'importance des IDE au Maroc ?
-Le Maroc a-t-il réalisé un avancement en termes d’IDE ?
Pour bien élaborer ce projet, nous allons commencer par la
présentation du cadre conceptuel et historique des IDE dans un
premier chapitre, en définissant les IDE, leurs types et formes, en
introduisant également leurs facteurs d’attractivité, leurs déterminants
et la façon dont ils ont évolués. Dans un deuxième lieu, nous allons
nous concentrer sur le cas du Maroc, notamment, en terme de
positionnement et volume des IDE, leurs intérêts et impacts sur la
croissance de l’économie marocaine, tout en mettant l’accent sur leurs
défis et en clôturant le chapitre par les réformes que le Maroc a
introduit en vue d’encourager les IDE .

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Les investissements directs étrangers 2017/2018

CHAPITRE 1

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Les investissements directs étrangers 2017/2018

CHAPITRE1: Le cadre conceptuel et


historique des IDE
Les investissements directs étrangers occupent actuellement une place importante en
raison des effets bénéfiques qu’ils engendrent aux lieux d’implantation puisqu’ils
améliorent la performance économique des pays d’accueil, rétablissent leur équilibres
financiers et augmentent leur compétitivité internationale stimulant ainsi la croissance
dans ces pays, ces derniers voient souvent leur niveau de développement s’accroitre.
Toutefois, il convient de faire une distinction entre les IDE et les autres formes
d’investissement qui entrent également de façon considérable dans le processus de
croissance des pays.

Section 1 Les définitions des IDE :


La définition de l’investissement direct-étranger fait objet d’une abondante littérature.

1- La définition du FMI :

« L’IDE est effectué dans le but d’acquérir un intérêt durable dans une entreprise
exerçant ses activités sur le territoire d’une économie autre que celle de l’investisseur .Le
but de ce dernier étant d’avoir un pouvoir de décision effectif dans la gestion de
l’entreprise »1

C’est donc la notion « d’intérêt durable » et de « pouvoir de décision » et par conséquent


de gestion qui distingue l’IDE des autres types d’investissement.

Toujours d’après la définition du FMI, l’IDE regroupe différent types d’opérations:

 La création d’une nouvelle entreprise ou l’extension des capacités de production


d’une entreprise appartenant à l’investisseur;
 La prise de participation (supérieur au seuil de 10% à 20% selon les pays) dans le
capital d’une entreprise déjà existante;
 Les flux financiers entre affiliés d’un même groupe : avances de trésorerie, prêts,
augmentation du capital;
 Les bénéfices réinvestis à l’étranger.

1
Pierre Jacquemont : « firme Multinationale : une introduction économique », Edition Dunod, paris, 1998 P. 11.

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Les investissements directs étrangers 2017/2018

Ces opérations se matérialisent généralement sous les formes suivantes : création de


filiales, les transplants, les fusions, les acquisitions, les co-entreprises (joint-venture).

2- La définition de l’IDE par la banque de France :


« La banque de France définit, quant à elle l’IDE par les éléments suivants :

- La détention à l’étranger d’une unité ayant une autonomie juridique ou d’une succursale;

- La détention d’une proportion significative du capital donnant à l’investisseur réside un


droit de regard sur la gestion de l’entreprise étrangère investie : participation égale ou
supérieure à 10%(jusqu’en 1993, le seuil retenu était de 20%);

- Les prêts et avances à court terme consentis par l’investisseur à la société investie, dès
lors qu’un lien de maison mère à filiale est établi entre eux.»2

On remarque que ces deux définitions sont complémentaires, puisqu’elles traitent les IDE
du point de vue de la nature des opérations qui en donnent lieu .La définition de l’ONU
sera beaucoup plus concrète puisqu’elle se base sur des critères et des indicateurs de
calcul bien précise.

3- Définition de l’IDE par l’ONU :

« Depuis peu ,l’ONU calcule un indice de multinationalisation qui prend en compte des
indicateurs d’actifs, de ventes et d’emplois possédés ou réalisés à l’étranger .L’indice
présente alors la moyenne des trois pourcentages précités.

Le classement des cents premières multinationales en fonction de ce nouvel indicateur


apparait comme très différent de celui fourni par le seul ratio des actifs étrangers sur les
actifs totaux.

Allant plus loin dans le calcul d’une simple moyenne de trois indicateurs comme le fait
l’ONU, Sullivan a établi un indice composite de multinationalisation . L’établissement de
ce critère passe par l’appréhension de trois types d’attributs caractérisant l’entreprise
multinationale : ses performances, ses structures, ses comportements et ses attitudes à
l’étranger .Pour chacun de ces attributs Sullivan retient un certain nombre d’indicateurs :

2J.L. Mucchielli, « Avantages compétitifs, comparatifs et stratégiques dans la théorie de la firme


multinationale », publié dans l’ouvrage collectif : « Investissement international et dynamique de l’économie
mondiale”. Edition Economica, 1998 P. 47.

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Les investissements directs étrangers 2017/2018

vente, dispersion géographique et culturelle des filiales à l’étranger, expérience


internationale des dirigeants. » 3

L’introduction de cet indice par Sullivan est très intéressante dans la mesure où elle a tenu
compte de nouveaux critères que l’ONU a totalement négligés. La définition de Mucchiell
que nous allons présenter, trouve son importance dans la prise en compte non seulement
des fonds financiers, mais également de la notion du capital humain.

4- Les investissements directs-étrangers se définissent également Mucchiell J-l comme :

« Des investissements effectués pour créer une filiale ou avoir un certain contrôle sur une
entreprise étrangère. La notion de contrôle est définie à l’aide d’un pourcentage d’actifs de
la firme détenus par l’investisseur. Ce pourcentage était souvent différent selon les
statistiques des pays. Aujourd’hui le seuil de 10% des actifs possédés par la maison mère
étrangère détermine le plus souvent le statut d’investissement direct à l’étranger.
L’investissement direct à l’étranger implique en général, non seulement un transfert de
fonds financiers, mais en même temps un transfert de technologie et de capital humain par
l’intermédiaire de cadres expatriés s’impliquant dans la production à l’étranger (niveau
d’influence sur les opérations de l’entreprise) »4

Les caractéristiques économiques permettant d’établir qu’un flux de capital d’un


investissement direct est les suivants :

 Une notion de contrôle ou de pouvoir d’influence sur la gestion de


l’entreprise rachetée par la firme multinationale.
 Un transfert de compétences complexes (un ensemble technologique)
 Une logique de production.

5- Selon l’INSEE :

« Les IDE sont des investissements qu’une unité institutionnelle résidente d’une
économie effectue dans le but d’acquérir un intérêt durable dans une unité institutionnelle
résidente dans une autre économie et d’exercer, dans le cadre d’une relation à long terme,
une influence significative sur sa gestion. 5»

3 Mohammed Larbi EL Harras « Attraction de l’Investissement Etranger et Dynamique de l’Economie


Marocaine » 2001 pages 60-61-62.
4
Jean-Louis Mucchielli « Relations économiques internationales » Edition 2001.
5 Le site de l’Institut National (français) des Statistiques et des Etudes Economiques)
https://www.insee.fr/fr/metadonnees/definition/c1263 (le 13 oct. 2016 date de publication)

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Les investissements directs étrangers 2017/2018

Ces définitions, bien qu’elles présentent un intérêt majeur, mais elles ne traitent en aucun
cas, la nature des personnes autorisées à investir à l’étranger, or il s’agit d’un élément
primordial dans la définition des IDE, ce qui nous emmène à se référer à la définition de
l’OCDE.

6- Pour l’OCDE :
« Un investisseur direct étranger est une entité (unité institutionnelle) résidente d’une
économie, qui a acquis, directement ou indirectement, au moins 10% % des droits de vote
d’une société (entreprise), ou l’équivalent pour les entreprises non constituées en sociétés,
résidente d’une autre économie. Un investisseur direct peut appartenir à n’importe quel
secteur économique et peut être : 1. une personne physique ; 2. un groupe de personnes
physiques liées entre elles ; 3. une entreprise constituée ou non en société ; 4. une
entreprise publique ou privée ; 5. un groupe d’entreprises liées entre elles ; 6. un
organisme de l’administration publique ; 7. une succession, fiducie ou autre organisation
sociétale ; ou 8. une combinaison quelconque de ces différentes structures. Si deux
entreprises possèdent chacune au moins 10% % des droits de vote de l’autre, chacune
d’entre elles est considérée comme un investisseur direct de l’autre. Un investisseur direct
détient une entreprise d’investissement direct opérant dans un autre pays que l’économie
de résidence de l’investisseur direct. » 6

7- Selon la commission Européenne l’IDE :

C’est « La mise en place ou l’acquisition d’actifs générateur des revenus dans un pays
étranger, et sur lesquels l’entreprise qui investit à un contrôle. »7

Toutes les définitions avancées sont concentrées sur la notion d’IDE, en négligeant une
notion ayant avec ces investissement une relation très étroite, à savoir les FMN, les
définitions suivantes mettront en valeur cette relation.

8- Pour Karl P .Sauvant et Padma Mallampally (spécialistes des sociétés transnationales


à la CNUCED) :

L’IDE est « l’investissement réalisé à l’étranger par des sociétés transnationales ou


multinationales en vue d’acquérir des actifs ou de gérer des activités production sur
place8. »

6 Le GLOSSAIRE DE L’INVESTISSEMENT DIRECT INTERNATIONAL:


https://www.oecd.org/fr/developpement/investissementpourledeveloppement/40632102.pdf Consulté le
01/04/2018
7
Andrew Haririson, ENA Elsey : « Business International et Mondialisation » de Boeck Bruxelles, 2004, P. 316.

11
Les investissements directs étrangers 2017/2018

9- Pour Richard E. Caves :

« L’investissement direct représente un mouvement de capital, mais le préteur transfère


des ressources et prend le contrôle du projet. L’essentiel de l’investissement direct passe
par les firmes multinationales, définies comme des entreprises qui gèrent des unités de
productions dans plus d’un pays. » 9

Ces deux dernières définitions de l’IDE mettent l’accent sur le fait que les FMN sont des
éléments clés des IDE.

Section 2 Les types et les formes des IDE :


1- Les types des IDE :
La distinction entre les catégories d’investissement direct-étranger dépend des critères
retenus.

En se basant sur le critère de contrat établi entre les entreprises. Nous allons avoir la
distinction suivante :

1- 1 La licence :
C’est une nouvelle voie d’accès à l’internalisation .La licence est un contrat entre deux
entreprises, celle délivrant la licence et celle recevant la licence. L’entreprise qui délivre
autorise celle qui reçoit à utiliser sa propriété intellectuelle pour une durée donnée contre
le paiement. La propriété intellectuelle de l’entreprise délivrant la licence est constituée
d’actifs intangibles comme le savoir faire technique, les marques, les droits de
reproduction, etc.

1-2 La sous-traitance :
Ce type d’investissement a pour principal mérite de permettre à l’entreprise étrangère de
bénéficier d’avantages de faible coût local de production sans prendre elle-même le risque
financier de l’investissement. En effet dans ce mode d’implantation, un groupe peut
répartir le risque de production entre les fournisseurs et leurs usines en s’implantant dans
8
Karl P. savant, Padma Mallampaly : « l’investissement direct étranger, les pays en développement » Sur le site de
l’FMI. https://www.imf.org/external/pubs/ft/fandd/fre/1999/03/pdf/mallampa.pdf consulté le 01/02/2018
9
Richard E, Jeffrey A. F. commerce, De boeck Bruxelles, 2003, P. 188.

12
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différents pays, lorsque les coûts de production deviennent élevés dans un pays, la firme
cherche d’autres sous-traitants.

1-3 Les fusions-acquisitions:


Elles indiquent les opérations de croissances externes par lesquelles une entreprise
prend le contrôle d’une autre entreprise en acquérant au moins 50% du capital.

1-4 Les joint-ventures:


Ou la coentreprise est un accord par lequel deux entreprise ou plus détiennent dans le
capital d’une entreprise dans laquelle elles possèdent tout ou un certain degré de contrôle.
En d’autre terme c’est le fait qu’une entreprise créée en commun avec une entreprise
étrangère ou une société mixte située à l’étranger détienne le capital dans des proportions
voisines (de 50/50 à 60/40). Cette forme d’investissement permet parfois au gouvernement
du pays hôte de bénéficier de la technologie , des compétences et d’autres actifs d’une
entreprise étrangère sans perdre entièrement son droit de propriété et son pouvoir de
contrôle.

« En se basant sur les déterminants qui poussent à produire en dehors des frontières
nationales, Elias Gannagé distingue trois catégories d’investissements :

- Les investissements valorisant les exportations : ces investissements recherchent auprès


des pays d’accueil des matières ou des produits finis à faible coût pouvant servir d’inputs
dans les pays d’origine ou être revendus sur d’autres marchés ;

- Les investissements étrangers axés sur la promotion du marché local des pays d’accueil,
la dimension du marché et le coût de production sont les déterminants majeurs du
processus de décision ;

- Les activités encouragées par les gouvernements des pays d’accueil : ils trouvent leurs
sources dans les incitations qu’accordent les gouvernements de ces pays en vue de
développer certaines activités de production destinées au marché local ou la
réexportation. »10

10
Mazerolle Fabrice « Les Firmes Multinationales », Edition Vuibert, Paris, 2006, P. 26.

13
Les investissements directs étrangers 2017/2018

2 Les formes des IDE :


2-1 IDE vertical :
Qui vise à fragmenter le processus de production .La firme va scinder sa chaine de
valeur en différentes activités et localiser chaque fonction de l’entreprise dans le pays
offrant les meilleures conditions de production.

2-2 IDE horizontal :


C’est un investissement qui conduit à une simple réplication de la firme ou lorsque la
firme produit le même bien dans plusieurs pays.

**NB : S’agissant des principales caractéristiques des entreprises effectuant des


investissements à l’étranger, Permuter fut un des premiers à distinguer les cas suivants
d’entreprises multinationales :

- Ethnocentriques : qui sont tournées essentiellement vers leurs pays d’origine avec un
faible degré de multinationalisation ;

- Polycentriques : implantées dans de nombreux pays et les traitent chacun comme un


marché particulier ;

- Géocentriques : orientées vers le marché mondial et le traitent comme un tout global.11

11
Mohammed Larbi EL Harras « Attraction de l’Investissement Etranger et Dynamique de l’Economie Marocaine » 2000
P. 23-24.

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Les investissements directs étrangers 2017/2018

Section 3 Climat d’investissement, déterminants et


l’attractivité des IDE :
1-Le climat d’investissement:
« La Banque Mondiale définit le climat d’investissement comme l’ensemble des
facteurs locaux influençant les opportunités et les incitations qui permettent aux
entreprises d’investir de façon rentable, de créer des emplois et de développer leurs
activités .Selon cette institution financière internationale ,le climat d’investissement inclut
les quatre dimensions suivantes : la stabilité et la sécurité, la réglementation et la fiscalité,
les finances et l’infrastructure ,la main d’œuvre et le marché du travail. »12

« Le Centre de Recherches pour le Développement International (CRDI), définit le


climat d’investissement comme l’ensemble des facteurs macro-économique qui
déterminent l’attractivité d’un pays, d’une région ou d’un continent, aux entrepreneurs.
Pour le CRDI, l’environnement des affaires est l’ensemble des facteurs micro-
économiques qui influencent la gestion des entreprises et les conditions d’existence des
entreprises. »13

En termes simples, le climat d’investissement peut être compris comme l’ensemble des
facteurs politiques, juridiques, économiques et sociaux qui poussent un investisseur à
décider de s’installer dans une région ou dans un pays donné pour faire ses affaires. Ces
facteurs sont multiples, qu’il s’agisse de la stabilité politique, de la stabilité macro-
économique, de coût de la main d’œuvre , de régime fiscal, de qualité des services
bancaires et autre intermédiaires financiers, de cout de l’énergie et de la disponibilité de
ressources énergétiques, etc.

2-Les déterminants :14


Les déterminants des flux d’IDE au niveau des pays peuvent être d’ordres
institutionnel ou économique. Le cadre institutionnel prend en compte l’environnement
des affaires (la politique économique, la stabilité politique, le degré d’ouverture pays au
commerce international etc.). Au plan économique, les déterminants sont liés à la

12
The World Bank development report 2005 http//go.worldbank.org/WVDAOSZ120
13
Centre de Recherche pour le Développement International(CRDI), Fond de Recherche sur le Climat
d’investissement et l’Environnement des Affaires.
14
CNUCED: World Investment Report 1998, Trend and Determinants.

15
Les investissements directs étrangers 2017/2018

recherche de nouveaux marchés, de matières premières, à la réduction des coûts de


transport des matières premières, au coût et la qualité de la main d’œuvre, aux
infrastructures de base etc.

2-1-Les déterminants d’ordre économique :


Les déterminants les plus importants pour l’implantation des IDE sont les
considérations économiques. Ainsi, on peut distinguer les déterminants qui ont trait aux
ressources ou actifs disponibles sur place de ceux qui sont liés à la taille des marchés des
biens et des services ; et ceux liés aux avantages de coût de production.

Les déterminants ayant traits aux ressources disponibles dans les pays d’accueil
concernent principalement les facteurs directement liés à la production tels que : la
recherche des matières premières, une main-d’œuvre non qualifiée abondante et bon
marché ; main d’œuvre qualifiée, actifs technologiques :

2-1-1 La recherche de matière première :

Les pays en voie de développement(PVD) étant relativement plus dotés en matière


première que les pays développés. Ces derniers, se déplacent donc vers les PVD à
recherche des inputs pour leurs firmes .Les pays en développement doivent donc mettre en
valeur leur stock de matière première disponible en vue d’attirer les investisseurs.

2-1-2-Le coût et la qualité de la main d’œuvre :

Le coût de la main d’œuvre est un déterminant important des IDE dans la mesure où
beaucoup d’entreprises se délocalisent pour tirer profit de la disponibilité des facteurs de
production, notamment du coût faible du facteur travail dans les PVD .le faible coût de la
main d’œuvre constitue donc un facteur clef d’attraction des IDE.

Cependant, les entreprises ne tiennent pas seulement compte du coût des facteurs de
production mais également de leur qualité. En effet les multinationales recherchent de plus
en plus de la main d’œuvre de très bonne qualité dans la mesure où ces entreprises
s’intéressent davantage à la production des biens intensifs en capital et en technologie
.Ainsi une main-d’œuvre à coût bas et de bonne qualité permet d’accroitre à la fois la
productivité et le rendement des IDE.

2-1-3 Le développement des infrastructures :

Lorsque sur un territoire, l’infrastructure de base est développée, le coût de


l’investissement est faible ainsi que son coût d’exploitation ; ce qui augmente le

16
Les investissements directs étrangers 2017/2018

rendement de l’investissement et donc stimule l’IDE. Là où cette infrastructure manque,


l’entreprise est obligée par exemple de construire elle-même les routes pour acheminer son
produit ; ce qui augmente le coût de l’investissement. Le manque d’infrastructure de base
ne permet pas aussi souvent à l’entreprise d’utiliser des techniques modernes de
production, par exemple celles qui sont grandes consommatrices d’électricité dans un pays
où celle-ci est rare.

2-1-4 La recherche des marchés :

Elle constitue également un important déterminant des IDE du fait que les FMN se
délocalisent le plus souvent vers des pays offrant une plus forte demande , par exemple le
revenu par habitant constitue un paramètre important pour la demande car un revenu par
habitant élevé contribue à une demande potentielle forte. Les PVD doivent donc s’efforcer
à améliorer les niveaux de revenu moyen et à pratiquer des politiques de restructuration
visant à améliorer la demande. De même la croissance des marchés, l’accès aux marchés
régionaux et mondiaux, les préférences des consommateurs locaux ainsi que la structure
des marchés constituent également d’autres déterminants importants entrants dans les
incitations des investisseurs à la recherche des marchés potentiels.

2-2-Les déterminants d’ordre institutionnel :


2-2-1 Cadre de politique économique :

Les pays en développement ont entrepris, depuis une décennie environ, de libéraliser
leurs politiques nationales afin de créer un cadre réglementaire accueillant pour l’IDE en
assouplissant le régime applicable à l’entrée sur le marché et aux participations étrangères,
et en améliorant le traitement accordés aux firmes étrangères ainsi que le fonctionnement
des marchés.

2-2-2 La stabilité politique et sociale

Cette dernière constitue le plus souvent l’un des déterminants visés par les
investisseurs, ces derniers se sentent rassurer d’investir dans des environnements
économiques stables et promoteurs .Toutefois, la situation politique et sociale dans les
pays en voie de développement est loin d’être satisfaisante en matière d’attraction d’IDE.
Investir dans un pays instable, présente un risque élevé d’où une forte nécessité
d’amélioration des cadres politiques et sociaux dans les PVD.

2-2-3 Le degré d’ouverture commerciale du pays :

17
Les investissements directs étrangers 2017/2018

En produisant dans un pays d’accueil, les investisseurs cherchent à exporter les biens
produits vers des pays étrangers .Pour cela, il convient que le pays d’accueil soit ouvert au
commerce international. Dès lors, le niveau d’ouverture commercial du pays à un effet
positif sur les flux des IDE.

Il apparait que les déterminants des IDE représentent une notion de base au sein de cette
recherche .Une notion qui ne se dissocie pas de celle des facteurs d’attractivité que nous
allons cerner avec précision par la suite.

3-Les facteurs d’attractivité :


3-1-L’attractivité :
« L’attractivité peut être définie comme la capacité à drainer et à attirer des hommes,
des activités/fonctions et des compétences sur un territoire grâce à ses ressources sans les
dilapider et sans négliger La qualité de vie des populations »15. L’attractivité de
l’investissement international porte sur les aptitudes d’un espace national à attirer les
investisseurs étrangers. Elle est « le résultat dialectique d’une part de la demande par les
firmes d’avantages de localisation qui leur permettront de renforcer leur compétitivité sur
le marché mondial, et d’autre part, de l’offre partielle ou totale de ces avantages par les
différents territoires »16

Dans un sens strict, l’attractivité est définie comme « L’ensemble des dispositifs mis en
place par l’Etat (code d’investissement, traitement juridique et fiscal de l’IDE,
infrastructures…) existant dans le pays hôte dans le but d’attirer l’IDE »17. « Une vision
plus riche de l’attractivité y inclut trois autres séries d’éléments : le climat
d’investissement, le risque pays et les avantages économiques comparatifs. »18

Le climat d’investissement est évalué à partir des critères suivants : niveau et stabilité des
variables macroéconomiques (taux d’inflation, croissance du PIB, taux de chômage,
investissement…) et d’indices de stabilité politique locale .le deuxième élément concerne
le risque pays tel qu’évalué par la communauté financière internationale.

15
V. ANGEON et L. RIEUTORT « l’attractivité territoriale en questions ; Nouvelle attractivité des territoires et
engagement des acteurs » 2005,P. 235-247.
16 MICHALET C.A. « La séduction des nations ou comment attirer les investissements » Editions Economica, Paris,
P. 71-72.
17 W. ANDREFF « Les firmes multinationales et les pays associés à l’Union Européenne » Les éditions Toubkal et
l’Harmattan, Casablanca-Paris, (1997) P. 44.
18 IDEM, page 45

18
Les investissements directs étrangers 2017/2018

Le traitement juridique de l’investissement et en particulier de l’investissement étranger


entre aussi en ligne de compte. Il s’agit de l’absence de discrimination vis-à-vis des
investisseurs étrangers, de la sécurité juridique effective pour les investisseurs, et du
respect des règles de l’économie de marché.

3-2-Conditions d’attractivité de l’IDE :


MICHALET distingue les pré-conditions de l’attractivité de ses conditions
nécessaires19. Selon l’auteur pour qu’un territoire figure sur la « long List »des
investisseurs, il faut qu’il remplisse de façon impérative des conditions préalables. Par pré-
condition de l’attractivité, MICHALET entend la stabilité et la soutenabilité du cadre
macro-politique et macro-économique, le climat d’investissement et l’existence d’un Etat
de droit. Tout d’abord, l’investisseur étranger se préoccupe de la stabilité du régime
politique. Si la probabilité d’un ou d’une suite de coups d’Etat est élevée, même si la
rentabilité du projet est attrayante, il est probable que le pays sera rayé de la liste longue.
La stabilité économique vient en second lieu. Il s’agit de prendre en considération une
série de variables macro-économiques qui permettent d’évaluer la soutenabilité d’un
régime de croissance : équilibre de budget, équilibre de la balance des paiements, taux
d’inflation, taux d’endettement extérieur, stabilité du taux de change, etc.

Les investisseurs potentiels se soucient également des variables qui sont les composantes
du climat des investissements, c’est à dire de l’environnement légal et réglementaire des
activités courantes des entreprises installées sur place :liberté de transfert des capitaux et
régime des changes ; fiscalité sur les bénéfices industriels et commerciaux et sur les
revenus des personnes physiques ; droit de douane et fonctionnement des douanes ; des
ports et aéroport ;législation sociale, plus spécialement, la flexibilité du marché du travail,
les droits syndicaux, les attitudes des inspecteurs du travail ,etc. L’attitude plus ou moins
amicale du gouvernement et de l’administration au niveau central et au niveau local vis-à-
vis du secteur privé ; délais exigés par les procédures administratives nécessaires à la
constitution d’une société commerciale ; aux autorisations des investissements ; à
l’obtention de régimes ouvrant droit à des incitations fiscales et financières ; à l’obtention
des permis de travail ; et sécurité et cadre de vie pour les expatriés (écoles, logements,
loisirs, climats …)

Les investisseurs étrangers se préoccupent enfin de l’évaluation de la stabilité, de la


transparence et de l’efficacité du système légal, réglementaire et judiciaire. L’Etat de droit

19
MICHALET C.A. « La séduction des nations ou comment attirer les investissements » Edition Economica, Paris
P. 72 à 83.

19
Les investissements directs étrangers 2017/2018

constitue ainsi une dimension importante au même titre que la stabilité politique et
économique .Un système judiciaire incapable de faire respecter les engagements des
partenaires obère les opportunités d’affaire les plus attrayantes.

Une fois éliminé les territoires qui n’offrent pas les pré-conditions, Les investisseurs
potentiels examinent les conditions nécessaires qui condamnent l’inscription du pays sur
le « short list », ces dernières peuvent être classées selon quatre groupes : la taille et le
taux de croissance du marché, le système de communication et des télécommunications, la
disponibilité en ressources humaines qualifiées et l’existence d’un tissu d’entreprises
locales performantes. Finalement, les investisseurs potentiels choisissent entre les
territoires qui figurent sur la « short list ».

Lorsqu’un pays remplit l’ensemble des préalables et des conditions nécessaires. Il est
appelé à faire un effort supplémentaire. Il s’agit de valoriser l’attractivité du pays et de ses
sites par le déploiement d’une politique active de promotion orientée vers la communauté
des investisseurs étrangers. Les choix d’implantation doivent être éclairés par des
organismes spécialisés à travers des politiques de promotion des investissements qui
s’inspirent des techniques de marketing.20

20
Voir à ce sujet NOISETTE P. et VALLERUGO F. (1996) « le marketing des villes : un défi pour le développement
stratégique ; Les éditions d’organisation », Paris.

20
Les investissements directs étrangers 2017/2018

Section 4 : Evolution des IDE


Plusieurs phases peuvent être décelées21

1) Avant la première guerre mondiale

Cette période était caractérisée par la domination britannique. En effet, l'étendue de sa


couverture géographique en tant que puissance impériale lui offrait de nombreuses
possibilités sur les différents continents. D’autre part, le régime de libre échange qu'elle
avait imposé et le rôle très important joué par la place de Londres, comme marché de
lancement international, l'ont permise d`être le premier investisseur mondial à l`étranger.
Les investissements directs étrangers britanniques, dans cette période, étaient concentrés
dans le secteur bancaire et financier. Ces flux étaient destinés pour le financement des
infrastructures de base comme L'éclairage public, les adductives d`eau et de gaz, les
transports urbains et les chemins de fer. Ceux-ci avaient pris une importance particulière
dans la mesure où ils facilitaient l’importation des matières premières et l'exportation des
produits manufacturiers vers et de l'Angleterre.

Après le secteur financier, c'est celui des mines dont s`étaient intéressés les
investissements directs étrangers britanniques. Ceux-ci avaient sous leurs mains les mines
d`or et de diamant de l`Afrique du sud et de l`ouest, les mines de cuivres d'Afrique et
d`Amérique du sud ainsi que les mines d'étain en Malaisie et en Bolivie.22

Quand au secteur industriel, on peut citer les opérations de filature de jute et de coton en
Inde, les usines sidérurgiques et métallurgiques, les usines de pâte à papier au Canada et
en Russie À signaler que devant l`Asie et l'Amérique latine, les Etats-Unis étaient la
première destination des investissements directs étrangers britanniques.

Après la Grande Bretagne, c`est les Etats-Unis d'Amérique qui venaient en deuxième
position. Les investissements directs étrangers américains étaient orientés principalement
vers des activités de distribution pour accroître les ventes à l`étranger.

2- Entre les deux guerres :

La structure géographique des investissements directs étrangers, quant à leurs origines


et leurs destinations, a connu une modification substantielle. Ainsi, les pays européens ont
perdu leur place en tant que leader des pays investisseurs et c'est à cause de la guerre. Les
dépenses de celle-ci ont contraint les britanniques à liquider la quasi- totalité de leurs
investissements à l'étranger. Les investissements allemands ont connu le même ressort soit

21
Mémoire de magister en économie « Les investissements directs étrangers en Algérie » Mr. BEKIHAL Mohamed,
2013, P. 32.
22
Christian Milelli et Michel Delapierre , « Les firmes multinationales » 1995, Vuibert, P. 38.

21
Les investissements directs étrangers 2017/2018

par l`Allemagne elle-même pendant la guère soit par les pays victorieux après la guère.
Ainsi, les investissements directs étrangers de l'Allemagne ont passé de 0,5% du stock
mondial à 1,3% entre 1914 et 1938.23

Le nouveau tracé des frontières en Europe, en Asie, en Moyen Orient et en Afrique et


l’émergence de l`URSS avaient comme effets la modification de l’orientation
géographique des investissements directs étrangers mondiaux.
Les Etats-Unis d'Amérique ont commencé à prendre le sommet, même si celle ci est restée
entre les mains des Britanniques.

Les investissements américains ont passé de 18,5% du stock mondial à 27,7 % entre 1914
et 1932. Cela est du à l'émergence de leurs firmes comme Général Electric, General
Motors, Chrysler et Goodyear. Autre fait remarquable, est l émergence de l’Italie qui
occupait la 3ème place en I939 devançant ainsi la France et l`Allemagne.24
L’Amérique latine restait la première zone de destination des investissements directs
étrangers mondiaux.

A signaler aussi l effet négatif de la crise de 1929 sur l’évolution des investissements
directs étrangers partout dans le monde et ce à cause du désordre monétaire et des
politiques protectionnistes adaptés par la plupart des pays.

3- De la fin de la 2ème guère mondiale à 1973: Les trente


glorieuses

Les accords de Bretton Woods et l’accord du GATT ont permis la mise en place d’un
contexte international favorable pour l`investissement et la production à l'étranger.
Les Etats-Unis d'Amérique ont officiellement occupé la première place en
tant qu'investisseur. En effet. C’est à partir de 1956 que les investissements
américains commençaient à prendre de l’ampleur. Ainsi ils étaient 2 milliards de dollars en
1956, 2,5 milliards de dollars en 1952, 3,5 milliards de dollars en 1965, 5 milliards de
dollars en 1963 et 13 milliards de dollars en 1974.25

Ces investissements ont été orientés, principalement vers l’Europe dans le souci de
contourner le tarif extérieur commun de la communauté économique européenne (CEE).
Mais des pays comme Taiwan, Corée du Sud, Singapour et Hong Kong ont aussi attiré les
investissements directs étrangers américains grâce à leurs avantages salariaux réduits. Les
investissements américains s’étaient axés essentiellement sur le raffinage et la distribution
des hydrocarbures, l’industrie automobile et les secteurs de pointe comme l’électronique
et l’informatique.

23
Christian Milelli et Michel Delapierre , « Les firmes multinationales » 1995, Vuibert, P. 41.
24
Christian Milelli et Michel Delapierre , « Les firmes multinationales » 1995, Vuibert, P. 42.
25
Régis Bénichi, « Histoire de la mondialisation », Vuibert, 2006, P. 169.

22
Les investissements directs étrangers 2017/2018

4- Entre 1973 et 2013:

Cette période était caractérisée par les faits suivants :

- La suprématie américaine: Première réceptrice et Première investisseurs

- Le japon : Premier concurrent des Etats-Unis d'Amérique:

Entre 1930 et 1990, les investissements directs étrangers japonais se sont multipliés par
8,5.26
Environ 50% de ces investissements étaient orientés vers les Etats Unis d'Amérique dont
31% dans le secteur manufacturier. Les autres secteurs visés étaient l’immobilier, les
banques et les assurances, le commerce et les services.
Après les Etats Unis, c'est l'Europe qui occupe la 2ème place dont 50%
des investissements nippons étaient orientés vers le secteur des banques et des
assurances. L’Asie occupait la 3ème place. Ce sont les activités productives et extractives
qui ont été visées.

-L'attractivité de l'Asie pacifique:

En 2000, cette zone a attiré 9% des flux mondiaux et 14% en 2001. Ces investissements
directs étrangers étaient orientés vers les pays jugés les plus solides
(Les dragons et la Chine).

5- La décennie 2000: une évolution cyclique

Dès 2008, les effets de la crise financière apparue un 2007, commencent à apparaître.
Cette crise qui s'est déclenchée aux Etats-Unis d'Amérique suite à la crise des subprimes
s'est propagée vers tous les pays du monde, même ceux les moins financiarisés et les
moins intégrés dans l`économie mondiale. Cette crise a entraîné un véritable
effondrement des investissements directs étrangers mondiaux.
Ainsi, et selon la CNUCED, les flux entrants des investissements directs étrangers ont
chuté de 38,7% entre 2008 et 2009 passant de 1697,4 milliards de dollars à 1040,3
milliards de dollars. Les pays les plus touchés sont: le Royaume Uni (-92,7%), les Etats-
Unis d'Amérique (-57%), la France (-35,5%) et le japon (-34,5%). Les pays développés,
en général, ont enregistré une baisse de 41,2% mis à part l’Allemagne qui a renforcé son
attractivité vers (+40 ,7%). La baisse au niveau des pays en voie de développement était
de (-34,7%). La Chine a pu résister avec (-2,6%).

En dépit des conséquences persistantes de la crise, les entrées mondiales d’IDE ont
progressé de 15 % en 2010, puis de 20 % en 2011, pour s’établir à un peu plus de 1612
26
Christian Milelli et Michel Delapierre , « Les firmes multinationales » 1995, Vuibert, Page 49.

23
Les investissements directs étrangers 2017/2018

milliards de dollars. Après avoir reculé de 18 % en 2012, ils progressent à nouveau en


2013 d’un peu plus de 3 % et atteignent 1 363 milliards de dollars.

6- Flux des IDE : Entre 2014-201827

Les IDE connaissent des évolutions considérables d'une année à autre mais aussi d'une
région à l'autre. Ces flux dépendent bien évidemment du contexte économique, politique
et géographique dans lequel ils évoluent.
Tableau 1. Flux d’IDE 2014-2016 (En milliards de dollars) :

Entrées Sorties
2014 2015 2016 2014 2015 2016
DANS LE MONDE 1 277 1 762 1 746 1 318 1 474 1 452
LES PAYS EN DEVELOPPEMENT 698 765 646 446 378 383
Afrique 71 61 59 15 11 18
Asie 468 524 443 398 332 363
Amérique latine et Caraïbes 170 165 142 31 31 1
LES PAYS DEVELOPPES 563 984 1 032 708 1 173 1 044
Europe 272 566 533 221 666 515
L’Amérique du Nord 231 390 425 353 370 365
Pays en transition 57 38 68 73 32 25
Source : ©CNUCED, base de données sur les IDE et les entreprises multinationales 2017
(www.unctad.org/fdistatistics).

Figure1 : Flux des IDE par région :

Les entrées : Les sorties :

1200 1200

1000 1000

800 Pays en 800 Pays en


développement développemen
600 Pays développés 600 t
Pays
400 400 développés
Pays en
transition Pays en
200 200
transition

0 0
2014 2015 2016 2014 2015 2016

Source : réalisé par nous même à partir des données du rapport de CNUCED 2017

27
Selon le rapport de CNUCED 2017

24
Les investissements directs étrangers 2017/2018

 L’IDE mondial a affiché une forte reprise en 2015 :


A partir des données de Tableau 2 et de figure 1, on constate que les flux mondiaux
d’investissement direct étranger (IDE) ont bondi de 28 % pour atteindre 1762 milliards
de dollars, leur plus haut niveau depuis la crise économique et financière mondiale de
2008-2009. La reprise mondiale s’explique principalement par la forte progression des
fusions-acquisitions internationales. Ces acquisitions ont été partiellement motivées par
des reconfigurations d’entreprises, notamment par des transferts de domiciliation fiscale.

Les flux à destination des pays développés ont presque doublé pour atteindre 984
milliards de dollars. Cette forte augmentation des entrées a été observée en Europe. Aux
États-Unis, l’IDE a pratiquement quadruplé, même si un niveau historiquement bas avait
été atteint en 2014.

Les flux d’IDE à destination des pays en développement ont augmenté pour atteindre un
nouveau record à 765 milliards de dollars, en hausse de 9 % par rapport à 2014. Avec des
entrées de plus de 500 milliards de dollars, l’Asie en développement est restée la
première région bénéficiaire de l’IDE dans le monde. Les flux à destination de l’Afrique
ainsi que de l’Amérique latine et des Caraïbes ont chuté.

 Les flux mondiaux d’IDE se sont essoufflés en 2016


En 2016, les flux mondiaux d’IDE ont reculé de 1 % pour s’établir à 1746 milliards
de dollars contre 1762 milliards de dollars en 2015, ce qui montre que l’IDE est encore
loin de retrouver son niveau record. Les prêts intragroupes ont fortement chuté ; les
prises de participation ont été favorisées par une hausse de 18 % de la valeur des fusions-
acquisitions internationales. Une baisse des entrées dans les pays en développement a été
partiellement compensée par une légère hausse dans les pays développés et une
augmentation notable dans les pays en transition. En conséquence, la part des pays
développés dans les flux mondiaux d’IDE a atteint 59 %.

Les flux à destination des pays développés ont augmenté de 5 % pour atteindre
1 032 milliards de dollars. Le recul des entrées d’IDE en Europe a été plus que compensé
par une faible progression des entrées en Amérique du Nord et par une importante hausse
des investissements dans les autres pays développés.

La part des pays en développement en tant que groupe a baissé en 2016. La faiblesse des
prix des produits de base et le ralentissement de la croissance économique ont pesé sur

25
Les investissements directs étrangers 2017/2018

les investissements étrangers, qui ont diminué de 14 % pour s’établir à 646 milliards de
dollars.

En revanche, les flux d’IDE à destination des pays en transition ont bondi à 68 milliards
de dollars, inversant la tendance à la baisse enregistrée ces deux dernières années.

o Flux d’IDE en 2017


Les flux mondiaux d'investissements directs étrangers (IDE) ont diminué de 16% en
2017 pour atteindre 1518 milliards de dollars, contre 1746 milliards de dollars en 2016,
indique le dernier rapport de la CNUCED sur les tendances mondiales des
investissements. L'effondrement des flux d'IDE vers les pays développés (-27%) a été le
principal facteur expliquant le déclin mondial, alors que les tendances dans les économies
en développement sont restées stables, à environ 653 milliards de dollars.

 Pour 2018 :
La CNUCED prévoit une hausse des flux en lien avec l'accélération attendue de la
croissance mondiale et des flux du commerce, tout en s'inquiétant des risques
géopolitiques élevés et du haut niveau d'incertitude politique qui pourraient limiter le
rebond attendu des IDE.

26
Les investissements directs étrangers 2017/2018

Conclusion du premier chapitre


Il nous parait que l’IDE est un phénomène assez large et qui s’impose à tous
les pays dans le monde , notamment avec l’ouverture croissante des
économies , le démantèlement progressif des frontières et l’apparition des
FMN .Son champ d’étude ne se limite pas aux simples pays développés mais
il concerne également les PVD en touchant des domaines d’activité très
variés. Les IDE connaissent des tendances mondiales continues, ils changent
aussi bien dans le temps que dans l’espace. Ses apports aux pays d’accueil ne
cessent d’accroitre et particulièrement pour les PVD qui ont un besoin en
capital, qui connaissent le chômage et la pauvreté, ce qui pousse les Etat à
fournir plusieurs efforts et à introduire des réformes multiples pour améliorer
l’attractivité de leurs pays.
Le Maroc depuis longtemps, connait les IDE , avec un volume qui varie d’une
année à une autres , et qui influence en conséquence l’économie
marocaine, c’est ce que nous allons préciser dans le chapitre suivant en
répondant à la problématique suivante tous en se basant sur les données
théorique et historique que nous venons de discuter :
quel est le volume et le positionnement des IDE au Maroc ? Quels sont leurs
impacts sur l’économie marocaine? Quels sont les obstacles qui empêchent le
Maroc d’être un centre d’attractivité et Quelles sont les réformes introduites
par l’Etat Marocain en faveur des IDE ?

27
Les investissements directs étrangers 2017/2018

CHAPITRE 2

28
Les investissements directs étrangers 2017/2018

Chapitre 2 : Les IDE au Maroc

Introduction :
L’IDE au Maroc, marqué par l’effet croissant de la mondialisation,
est plus que jamais au cœur de la compétitivité ; Dans ce contexte
international, le Maroc est engagé ,au même titre que d’autre pays en
développement ,dans une politique promotionnelle qui cherche à
faire de l’investissement étranger ,un support stratégique de la
croissance économique .Ce dispositif nécessite de faire face aux
principaux défis dont principalement ceux relatifs à la lourdeur des
procédures administratives, et de mettre en place des réformes pour
attirer des investisseurs .

29
Les investissements directs étrangers 2017/2018

Section 1 Volume et positionnement des IDE :


Les investissements au Maroc n’ont connu une augmentation significative qu’à partir des
années 90. La performance du Maroc entre l'année 2001 et 2004 est supérieure à celles de
ses pays voisins.

Cette performance est toutefois relative et s'explique principalement par la réalisation de


privatisations. L'Union Européenne reste la première source d'investissement au Maroc.
Par pays et en termes de projets d'IED on trouve le classement suivant: France, Etats-
Unis et Espagne.

1) Evolution des Flux des IDE au Maroc :


Figure 2 : EVOLUTION DES FLUX ENTRANS DES IDE AU MAROC 1990-2014

Base de données d’ANIMA: Les IDE dans la région 2016

Le Maroc a connu un essor important des flux des IDE, grâce au démarrage du processus
de privatisation en 1993 et à la conversion de la dette extérieur en investissement.
Cependant, depuis 1996 les IDE au Maroc se caractérise par une certaine irrégularité.

De plus, les flux d'IDE à destination du Maroc ont accusé une baisse en 1998 et en 2000.
Et en 2001 Ils ont atteint un niveau record de 30,6 milliards de dirhams, grâce notamment
à l'ouverture du capital de Maroc Telecom. Cette année, (2002) le Maroc a été, d'après le
rapport de la CNUCED, le deuxième pays destinataire d'IDE sur le continent africain,
après l'Afrique du Sud (6,7 milliards de dollars). Les flux entrants des IDE se sont
établies selon l'Office des changes à 13,9 milliards de dirhams (1,6 milliard de dollars) en

30
Les investissements directs étrangers 2017/2018

2004, soit un recul de 41,8% ou près de 10 milliards de dirhams par rapport à 2003,
année marquée par la cession de 80% du capital de la Régie des Tabacs.

Selon le rapport 2008 de la CNUCED sur l'investissement dans le monde. Le Maroc a


drainé un flux d'investissements directs étrangers (IDE) de l'ordre de 2,57 milliards de
dollars en 2007 contre 2,4 milliards en 2006,

Il occupe ainsi la 4éme position parmi les pays africains et la 1re destination des IDE au
niveau des pays du Maghreb, enregistrant ainsi entre 2001 et 2007 d'importants flux qui
lui ont permis de surpasser nettement les pays de la région.
TABLEAU 2 : Evolution des IDE au Maroc (2006-2015) en millions de dirhams28

ANNEES 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015

IDE 26 070 37 959 27 963 25 250 35 068 26 060 32 092 39 077 36 550 39 012
entrants

IDE 4 526 14 984 8 687 9 525 21 821 5 282 8 550 11 355 6 615 7 881
sortants

Flux nets 21 544 22 975 19 276 15 725 13 247 20 778 23 542 27 722 29 935 31 131
d'IDE
Source : Office des changes 2016

A partir des données du tableau 3 et selon le rapport de la CNUCED 2012, on constate


que après trois années successives de baisse, les flux vers le Maroc ont affiché une forte
progresse de 60% en 2011, s’établissant à 2568 millions de dollars entre 1574 millions de
dollars en 2010. En effet, sur la période 2009-2013, qui est caractérisée par les troubles
politiques et sociaux traversés par certaine pays d’Afrique du Nord (Printemps Arabe de
2011), est marquée par une augmentation, grâce de la monté en puissance de certaines
activité industrielle telle que l’agroalimentaire ; l’automobile et l’aéronautique.

En 2015, Le flux d'investissements directs étrangers entrants au Maroc a été l'an


dernier un des plus élevés de la dernière décennie, selon les statistiques provisoires
de l'Office des changes du Maroc. Ceux-ci se sont élevés à 39,012 milliards de
dirhams, soit 3,6 milliards d'euros (1000 dirhams = 93 euros) contre 36,550
milliards de dirhams en 2014, un chiffre en progression de 6,7%. Ce flux représente
plus de 3,5% du PIB, ces investissements sont concentrés dans l'automobile et
l'aéronautique.

28
https://www.usinenouvelle.com publie le 18/01/2016

31
Les investissements directs étrangers 2017/2018

Selon d’Office des Changes, Le flux des Investissements directs étrangers (IDE) au
Maroc s’est bonifié de 12 % à 23,7 milliards de dirhams au titre de l’année 2017,
contre 21,1 milliards de dirhams en 2016, Cette évolution provient de la chute des
dépenses de 57,8 % à environ 6 milliards de dirhams, plus lourde que celle des
recettes (-16 % à 29,7 milliards de dirhams), explique l’Office des changes dans sa
note sur les indicateurs mensuels des échanges extérieurs pour l’année 2017.

1-1 Evolution des IDE au Maroc par secteur d’activité :

Figure3 : Evolution des IDE au Maroc par secteur

Source : office d’échange 2013

Sur le plan sectoriel, les industries manufacturières (26% du total des IDE) ont été les
plus attractifs en 2012, en enregistrant 8,3 milliards de dirhams, soit une hausse de 36%
par rapport à 2011. Au niveau des industries manufacturières, l’industrie automobile
attire le plus d’IDE (22% du total des IDE en 1021), suivie de l’industrie alimentaire
(5%). Au niveau de l’énergie, les investissements étrangers ont plus que triplé en un an,
atteignant 5,3 milliards, après 1,7 milliard en 2011. Représentant 17% du total des IDE,
ce secteur devient désormais le troisième secteur le plus attractif des IDE au Maroc, après
l’immobilier. Pour sa part, le secteur des activités financières et d’assurance a connu une
progression de 68%, en attirant 4,8 milliards de dirhams d’IDE en 1021. Inversement,
l’immobilier et le tourisme (respectivement 15% et 5% du total des IDE) ont connu un
recul des entrées d’IDE de 3% et 35% respectivement.29

29
Ministre de l’Economie et des Finances : « Rapport Economique et Financier » (2014) page 26

32
Les investissements directs étrangers 2017/2018

1-2 Evolution des IDE au Maroc par pays :

Figure 4 : Evolution des IDE au Maroc par pays :

Source : Office des changes 2013

Les recettes d’IDE au Maroc diminuées des dépenses ont enregistré, selon la CNUCED,
une hausse de 10,4% en 2012, atteignant 2,8 milliards de dollars contre 2,6 milliards en
2011, ramenant ainsi la contribution des flux d’IDE à la FBCF à 9,1% et le stock d’IDE à
49,1% du PIB, contre 8,1% et 44,4% respectivement en 2011. En recettes27, les entrées
d’IDE au Maroc ont atteint 31 milliards de dirhams en 1021, soit l’équivalent de 3,7
milliards de dollars, en hausse de 23% par rapport à 2011.

Selon la même source, 51 nouveaux projets (Greenfield) ont été réalisés au Maroc en
2012 contre 95 en 1022. Le Maroc a fait mieux que la Tunisie (32 projets), la Jordanie
(13), l’Algérie (17) et le Pakistan (18), mais moins que l’Egypte (60 projets), le Chili
(84), la Corée du Sud (209), la Turquie (241 projets) et le Brésil (459).

La répartition géographique des IDE montre que près des deux-tiers des investissements
au Maroc proviennent de la France (39%) et des Emirats Arabes Unis (25%). La France,
premier pays investisseur

au Maroc, a vu ses investissements augmenter de 41% en 2012 pour atteindre 12,6


milliards de dirhams, grâce notamment à la cession par la SNI du bloc de contrôle de la
Centrale Laitière à la compagnie Gervais Danone pour un montant de 6,1 milliards, ainsi
que la cession de sa participation dans Bimo à Mondelez International (ex-Kraft Foods)
pour un montant de 1,3 milliard.

33
Les investissements directs étrangers 2017/2018

Les IDE en provenance des Emirats Arabes Unis, en hausse de 71%, ont atteint 7,9
milliards de dirhams d’IDE en 1021, grâce notamment aux projets du groupe émirati
TAQA, à travers sa filiale locale JLEC 5&6, chargée de la maîtrise d’ouvrage du projet
d’extension de la centrale électrique de Jorf Lasfar. En contrepartie, l’Espagne, dont les
investissements au Maroc ont régressé de 13%, a cédé la place aux Etats-Unis, devenus
troisième investisseur au Maroc, avec 1,6 milliard de dirhams en 2012, en hausse de 54%
par rapport à 2011.30

2) Positionnement des IDE au Maroc :


Plusieurs mesures ont été prises pour accompagner le choix des IDE. En effet le Maroc
est un pays stable et se trouve un des meilleurs placements du mouvement avec
l’investissement en Algérie et en Tunisie. Ainsi le royaume s’est doté d’infrastructures
importantes aux normes internationales pour attirer des investissements. Il s’agit
notamment de port standardisé ; des réseaux de circulation et de communication
importants, des zones d’activités économique telle que les zones franches.

2-1) La politique commercial :


Le Maroc est situer à l’extrême nord-ouest de l’Afrique, doté d’une population presque
35 millions d’habitants, la proximité géographique et culturelle avec l’Europe du sud et le
Moyen-Orient procure au Maroc un statut de centre potentiel de production et de
commerce dans la région, ce positionnement du Maroc facilite l’accroissement de son
rôle dans le commerce international.

Le Maroc a démontré son engagement pour l’ouverture économique on multipliant les


conclusions d’accords commerciales et tarifaires :

• Avec l’union européen, son principal partenaire commercial, un accord


d’association est entré en vigueur en 2000 puis en 2008 de statut avancé a été
accorder au Maroc, ce statut marque une nouvelle phase des relations privilégiées et
se traduits par l’intégration progressive du Maroc dans le marché intérieur commun
et la convergence législative et réglementaire.

• Le Maroc a signé un accord de libre-échange avec les Etats-Unis, entré en


vigueur en 2006

30
Ministre de l’Economie et des Finances : « Rapport Economique et Financier » (2014) page 25

34
Les investissements directs étrangers 2017/2018

• Il a conclu également des accords avec les pays de l’association européenne


de libre-échange, la Turquie et plusieurs pays arabes.

Les accords de libre échange :


En 1987, le Maroc a adhéré à l’Accord Général sur les Tarifs Douaniers et le Commerce
(GATT), puis à l’OMC en 1995.Et puis en 1996, le Maroc a signé des accords de libre-
échange avec 56 pays : avec les membres de l’Union Européenne dans le cadre du
partenariat euro-méditerranéen ; avec la Suisse, la Norvège et l’Islande dans le cadre de
l’Association Européenne de Libre-échange(en 2000), avec la Turquie et les Etats-
Unis(en 2006).

Par ailleurs le Maroc négocie actuellement des accords de partenariats stratégiques,


incluant mise en place progressive de zones de libre-échange, aves la Communauté
économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO)31.

2-2) Les infrastructures d’accueil au Maroc :


Depuis plus d'une décennie, le Maroc a lancé des projets de grande envergure visant à
élever ses infrastructures aux standards internationaux:

• Le port Tanger-Méditerranée : entré en service en 2007. Tanger MED est un hub


logistique mondial, situé sur le Détroit de Gibraltar et connecté à 174 ports mondiaux,
offrant des capacités de traitement pour 9 millions de conteneurs, 7 millions de passagers,
700 000 camions et 1 million de véhicules. Il constitue une plateforme industrielle pour
plus de 750 entreprises qui représentent un volume d’affaires annuel de 5 500 MEUR
dans différents secteurs tel que l’automobile, l’aéronautique, la logistique, le textile et le
commerce. (Source: TMSA)

• Une infrastructure télécommunications aux normes internationales: Avec trois


opérateurs globaux (fixe, mobile, internet et data), le secteur des télécommunications au
Maroc enregistre chaque année une activité intense et soutenue: avec un total de plus de
42 millions d'abonnés par an sur la période 2012-2016 contre 27 millions d'abonnés sur la
période 2007-2011. (Chiffres ANRT)

31
http://attacmaroc.org/fr/2018/01/28/les-impacts-des-accords-de-libre-echange-conclus-par-le-maroc-
accentuation-de-la-dependance-et-pillage-des-ressources/ Consulté le 21/04/2018

35
Les investissements directs étrangers 2017/2018

• Un vaste réseau national de Zones d'Activités Economiques (Plateformes


Industrielles Intégrées, zones franches, agropoles, clusters...).

• Grâce à une politique d’Open Sky, les 18 aéroports du Maroc dont 16 internationaux
du Maroc (première plateforme aéroportuaire de la région) sont desservis par une
multitude de compagnies internationales et sont reliés aux principales capitales
économiques et plateformes d’affaires mondiales.

2-3) Les stratégies sectorielles :


Ambitionnant d’assurer une croissance économique forte, durable et créatrice de richesse,
une série de plan sectoriel a été mise en place par les pouvoirs publics, qui vient
s’inscrire dans une double logique de modernisation de certains secteurs traditionnels tels
que les énergies renouvelables, la logistique, l’industrie automobile, l’aéronautique et es
services à forte valeur ajoutée. Il s’agit de :

LE PLAN D'ACCELERATION INDUSTRIELLE :


Le plan d'accélération industrielle est une nouvelle approche basée sur la mise en place
d’écosystèmes plus performants, visant l'intégration des chaînes de valeur et la
consolidation des relations locales entre les grandes entreprises et les PME. Cette
stratégie, qui s'étalera sur la période 2014-2020, devrait générer un demi million
d'emplois dans le secteur avec, en prime, un accroissement sensible de la part de
l'industrie dans le PIB qui devrait croître de 14% à 23%. Ces changements passeront par
une diversification et un élargissement du tissu industriel, ainsi qu'une meilleure
articulation entre les grandes entreprises et les PME.

PROJET D’ENERGIE ROUNOUVELABLE :


S’inscrivant dans le cadre de la stratégie énergétique nationale. Le Projet d’Energie
Renouvelable vise à mobiliser des ressources nationales en énergies renouvelable et à
préserver l’environnement.

TOURISME VISION 2020 :


Cette vision, qui donne une nouvelle impulsion au secteur du tourisme, est une stratégie
de régionalisation touristique, de qualité et de développement durable. Elle a été conçue
pour mettre en valeur chacune des régions du Maroc tout en préservant leurs ressources

36
Les investissements directs étrangers 2017/2018

naturelles et en maintenant leur authenticité socioculturelle et le bien-être des populations


locales.

PLAN MAROC VERT :


La stratégie Plan Maroc Vert est une initiative politique de relance de l’agriculture au
Maroc, principal moteur de croissance de l’économie nationale. Lancée en 2008, ce plan
a pour objectif de développer une agriculture intensive et moderne et moderniser la petite
agriculture et améliorer les revenus des petits fellahs

MAROC DIGITAL 2020 :


Maroc digital 2020 vise à développer un volet numérique ay positionnement de hub
régional et à faire du numérique un outil de transformation économique et sociale.

2-4) Des fondamentaux économiques forts et stables :


La préservation des équilibres macroéconomique est une préoccupation majeure des
pouvoirs publics. Plusieurs actions et réformes à caractère structurel ont été entreprises
en vue de mettre le pays sur la voie d’une croissance forte et durable :

Accès à un nouveau palier de croissance:


Une économie en croissance continue à un taux moyen de 4% sur la période 2004-2015.
(Figure 5)
Figure 5 : Evolution du PIB au Maroc entre 2004 et 2015

Evolution du PIB ( Milliards USD courant)


120
110
100
90
80
70
60 Evolution du PIB
50
40
30

(Source Réalisé par nous même à partir des données du FMI, Wold Economic Outlook, April 2017)

37
Les investissements directs étrangers 2017/2018

Maitrise de l’inflation
L'inflation au Maroc est maitrisée à moins de 2% malgré les fluctuations des prix du
pétrole et des matières premières. (Figure 6)
Figure 6 : Inflation moyenne entre 2007 et 2016

Résilience a la crise
Dans un contexte de crise financière et économique mondiale, l’économie marocaine a
fait preuve d’une résilience avérée, avec une croissance moyenne du PIB de 4.4% entre
2008 et 2013.

Réduction d’un niveau d’endettement :


L’endettement global du Trésor s’est ainsi réduit de 12 points entre 2000et 2013 pour se
situer à 61% du PIB en 2013

Une croissance tirée par la demande intérieure et l'investissement public :


A partir des données du Figure 7, la consommation des ménages a connu une croissance
annuelle moyenne de 5% entre 2010 et 2015 pour atteindre 586 MM MAD (59 Milliards
USD), tandis que l’investissement public a augmenté en moyenne de 3% par an durant la
même période pour atteindre 189 MM MAD (20 Milliards USD)

38
Les investissements directs étrangers 2017/2018

Figure 7 : Consommation de ménages / Investissement public entre 2010 et 2015

2-5) Un environnement des affaires favorable :


En vue de promouvoir l’acte d’investir, un intérêt particulier est accordé à l’amélioration,
du climat des affaires. Un ensemble de dispositifs visant à renforcer la concurrence et la
transparence a été mis en place :

- Simplification des procédures administratives aux entreprises ;

- Renforcement du système de droit des affaires ;

- Amélioration de la transparence réglementaire ;

- Développement et modernisation des marchés financiers ;

- Création du Comité National de l’Environnement des Affaires et des comités


régionaux de l’environnement des affaires ;

- Création de l’Instance Centrale de la Prévention Intellectuelle et Commerciale ;

- Promotion de la charte relative à la Responsabilité sociale des entreprises.

2-6) L'accès à un marché de plus d'un milliard de consommateurs :


Dans le cadre de sa stratégie globale d’ouverture et de libéralisation, la Maroc a procédé,
durant la dernière décennie, à la mise en place d’un cadre juridique propice au

39
Les investissements directs étrangers 2017/2018

développement de ses relations commerciales avec certains de ses partenaires potentiels,


à travers la conclusion d’accords de libre échange donnant l’accès en franchise de droit à
un marché de plus d’un milliard de consommateurs.

• Groupements économiques : Accord d’association UE ; Accord de libre échange


Maroc – Etats de l’association Européenne de Libre Echange.

• Accords de Libre Echange multilatéraux : Ligne arabe ; Accord de libre échange


entre les pays arabes méditerranéens

• Accords de Libre Echange bilatéraux : Emirats Arabes Unis ; Egypte ; Jordanie ;


Tunisie ; Turquie ; Etats-Unis32

Pour pouvoir qualifier le niveau des IDE au Maroc, il faut le comparer nécessairement
avec celui d’un autre PVD, prenons le cas de l’Algérie.

3-Les IDE en Algérie:


3-1 Durant la période (1995-2003)
Cette période a été caractérisée par l’amélioration de climat des affaires dans le cadre
du programme d’ajustement structurel imposé par le FMI. Les IDE ont connu une
explosions non négligeable, à la suite des signaux positifs envoyés et par les autorités
algériennes.

En 2OO1 les autorités algériennes lancent le programme de soutien à la relance


économique (PSRE), par ailleurs, l’Etat Algérien a pris des dispositions pour offrir un
certain nombre de garantie aux investisseurs.20

A partir de 2002 ; L’Algérie est classé premier pays hôte d’IDE au Maghreb et troisième
en Afrique. 33

3-2 La période (2OO4-2009)


Après trois années consécutives de baisse, les flux mondiaux d’IDE en 2004 ont
sensiblement augmenté pour atteindre 880 millions de dollars en 2004 contre 634 en
2003. La reprise des IDE en 2004 s’explique par l’accélération de la croissance mondiale,
l’accroissement des bénéfices, la hausse des valeurs mobilières, la multiplication des
fusions- acquisitions internationales, et la poursuite de la libéralisation et de

32
http://www.invest.gov.ma/ Les 7 raisons clés pour investir au Maroc, Consulté le 30/03/2018
33
CNUCED : Rapport sur l’investissement dans le monde, 2003

40
Les investissements directs étrangers 2017/2018

l’amélioration du climat des affaires.34 L’Algérie a été le premier pays bénéficiaire en


IDE dans la région MED, en effet en 2OO8, ils ont atteint 2593 millions de dollars.

3-3 La période (2009 à nos jours)


Selon le rapport mondial 2011 sur les IDE de la CNUCED, l’Algérie est parmi les dix
premiers pays d’accueil africains des IDE en 2010, mais marqué un recul en termes de
montant des investissements, Les IDE engagés se sont établis à 2264 millions de dollars
en 2010 contre 2746 millions de dollars en 2009 (au Maroc 1 952 Md en 2009 et 1 574
Md en 2010). Sur cette base l’Algérie est classé en 8emme position en 2009. Selon des
statiques l’Andi, au 1er semestre 2013, l’Algérie a enregistré 31 projets d’investissements
impliquant les étrangers, pour un montant global de 1691 millions de dollars, ces projets
devraient générer 7385 emplois.35

Les flux d’IDE ont connu durant la période 2002-2013 des fluctuations remarquables :
faibles durant la période 2002-2007, mais importants durant la période 2008-2011. Par
secteur, la présence de l’IDE s’est limitée, dans les faits, à des activités «extractives»,
dont évidemment le secteur pétrolier, mais aussi les services comme les
télécommunications, les marchés publics de la construction et des travaux publics, les
matériaux de construction et les médicaments. Fait notable, les IDE se sont rarement
portés sur le secteur dit des «échangeables», c'est-à-dire les activités susceptibles
d’exporter. Il y a lieu par ailleurs de signaler que, durant la période 2000-2013, les IDE
provenaient, pour l’essentiel, des pays du Moyen-Orient (Egypte, Emirats arabes unis,
Koweït, Qatar). Ils représentent plus de 60% des IDE totaux. C’est là une indication
importante sur la prédominance du profil tertiaire sur le profil industriel dont le pays a
davantage besoin.36

Les flux entrant d’IDE en Algérie se sont effondrés en 2015, passant d’un investissement
étranger net de 1,5 Md USD en 2014 à un désinvestissement de 587 MUSD en 2015.
L’Algérie est le seul pays d’Afrique du Nord à subir un désinvestissement (au Maroc
3 162 MUSD). Entre 2009 et 2015, l’Algérie a connu une diminution des flux des IDE
par contre le Maroc a connu une augmentation des flux.

34
CNUCED : Rapport sur l’investissement dans le monde, 2005
35
M. Rabhi : Investissement directs étrangers en Algérie « un léger rebond en 2012 », journal liberté ,24 novembre.
Disponible sur : http.//www.liberte –algerie.com/conterchamp/sans-surprise216313. Consulté le 08/05/2018

36
http://terredislam.canalblog.com/archives/2015/06/25/32268291.html CONSULT2 consulté le 07/05/2018

41
Les investissements directs étrangers 2017/2018

Section 2 Intérêt des IDE et leurs impacts sur la


croissance économique du Maroc :
Selon François Perroux, la croissance économique est définie comme étant
«L’augmentation soutenue pendant une ou plusieurs périodes langues d’un indicateur de
dimension : Pour une nation, le produit global net en termes réels ».37

La théorie récente de la croissance endogène se focalise sur l’investissement direct


étranger (IDE) comme variable pouvant booster la croissance économique.38Les
entreprises étrangères, peuvent stimuler l’investissement domestique, si les conditions
nécessaires d’effet d’entraînement sont crées, l'effet positif des IDE sur l’investissement
domestique, se manifeste à travers plusieurs canaux tels que l’accroissement de la
concurrence et de l’efficacité, la transmission des techniques de contrôle et de qualité à
leurs fournisseurs et l’introduction d’un nouveau savoir-faire, en faisant la démonstration
des nouvelles technologies. Les FMN peuvent aussi pousser les entreprises locales, à
améliorer leur gestion ou à adopter certaines des techniques de commercialisation
employées par les multinationales, soit sur le marché local, soit au niveau international. 39

1- Effets sur l'emploi :


Ces dernières années, le taux de chômage au Maroc se situait autour des 12-13 % (en
2006, il était de moins de 10 %). Les IDE ont indéniablement un impact sur l'emploi. En
effet, de nombreux emplois ont déjà été créés grâce aux investissements étrangers. En
2003, les sociétés transnationales (STN) ont été à l'origine de la création de près de 8 000
emplois.40

Comme indiqué auparavant et contrairement à la tendance internationale qui prévaut


aujourd'hui en Afrique, le secteur du textile figure parmi les plus importants employeurs
au Maroc. En mai 2005, trois groupes internationaux, leaders dans le domaine du textile,

37
PERROX.P « les théories de la croissance »Edition Dunod, paris, 2004, P. 254.

38
Conférence économique africaine : « EFFETS DES IDE ET DE L’OUVERTURE COMMERCIALE SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE
AU MAROC » Dr. Brahim MANSOUR, 2009, page 2.

39
CNUCED « Le Développement Economique en Afrique : Repenser le Rôle de l’investissement étranger direct », Nation Unies,
New York et Genève, 2005.
40
Direction des investissements extérieur : « Bilan de la commission des investissements », Document de travail, Ministère des
affaires économiques, des affaires générales et de la mise à niveau de l'économie, 2004 page 9.

42
Les investissements directs étrangers 2017/2018

ont annoncé des projets d'investissements au Maroc d'un montant global de plus de 300
millions de dollars. Ces investissements devraient permettre la création d'environ 2 500
emplois directs.

Les investissements effectués par Vivendi Universal et la Snecma sont des exemples qui
illustrent bien les retombées positives des IED sur l'emploi. Ils ont eu un impact aussi
bien quantitatif que qualitatif. En termes d'emplois, ces deux sociétés transnationales ont
remis à niveau des entreprises déjà existantes en renforçant les capacités de ces dernières
et ont investi dans la formation continue de leur personnel afin de faciliter le transfert de
savoir-faire. Des programmes de formation sont organisés par ces entreprises afin de
répondre aux nouvelles exigences de qualité de marché.41

En dehors des emplois directs crées par les firmes étrangères, il y a création d’un certain
nombre d’emplois indirects qu’il est difficile de saisir statistiquement. Ces emplois non
qualifiés sont cependant nécessaires car, à défaut de technologie, ils transfèrent un
apprentissage professionnel et incitent les pouvoirs publics à mettre en place des
formations adaptées du secteur. Les effets directs de l’IDE peuvent s’apprécier dès lors
que leur impact soit identifiable et mesurable, à condition que les informations
nécessaires soient disponibles et fiables.

Les effets indirects ou d’entraînement induits par les IDE ne sont, par contre, facilement
repérables, d’abord parce qu’ils ne peuvent pas être isolés et attribués avec attitude à telle
ou telle variable, ensuite parce qu’ils peuvent apparaître avec un certain retard.42

2- Effet sur la technologie :


Les flux d'IDE dans les différents secteurs étudiés ont eu un impact positif sur le
transfert de technologie. Plusieurs entreprises ont choisi le Maroc pour y implanter des
centres de recherche-développement, notamment STMicroelectronics et Matra
Automobile.43 D'autres secteurs hautement technologiques se sont développés, par
exemple le secteur de l'aéronautique.

41
Examen de la politique de l'investissement: Maroc : « conférence des nations unies pour commerce et le développement »
2008, page 18.
42
VIIème JOURNEES INTERNATIONALES D’ETUDES JEAN MONNET : Mme Karim Khaddouj « Impact des IDE sur la croissance
de l’économie marocaine » le 04 et 05 juin Page 14.
43
La société française « Matra Automobile Engineering » a réalisé à Casablanca un centre de recherche-développement (R-D)
automobile, Ce projet de 34 millions de dirhams permettra la création à terme de 60 postes pour d'ingénieurs et de techniciens ;
Matra s'engage également à dispenser une formation aux étudiants des établissements de l'enseignement supérieur et à former
des cadres dans le secteur de l'ingénierie automobile.

43
Les investissements directs étrangers 2017/2018

Le secteur aéronautique a pris de l'importance et s'est développé au Maroc ces dernières


années. Le marché a vu naître plusieurs coentreprises spécialisées dans cette activité,
telles que la Snecma Morocco Engine Services, MATIS Aerospace et EADS Maroc
Aviation. Les autorités marocaines ont mené une politique très favorable au
développement du secteur aéronautique national. Aujourd'hui, ce secteur fait partie des
secteurs à fort potentiel pour le pays, ciblé par le Plan Émergence, et où le transfert de
savoir-faire et de technologie est édifiant.44

Donc les IDE permettent d’introduire dans les pays d’accueil un savoir technologique et
des compétences managériales à condition que la population d’accueil soit en grande
partie alphabétisée et que l’environnement économique soit favorable au
développement.45

3- L'effet des IDE sur le développement des ressources


humaines :
Le transfert de technologie entre les multinationales et leurs filiales ne s'opère pas
seulement via les machines, le matériel, les droits de brevet et l'expatriation des
gestionnaires et des techniciens, mais également grâce à la formation des employés
locaux des filiales. Cette formation touche la plupart des niveaux d'emploi, depuis les
simples manœuvres jusqu'aux techniciens et gestionnaires supérieurs en passant par les
contremaîtres.46
Pour l’OCDE, la présence des FMN dans un pays d’accueil pourrait être un élément clé
du développement des compétences d’autant plus que certains savoirs sont impossibles à
transmettre par écrit. En effet, les compétences acquises en travaillant pour une entreprise
étrangère peuvent prendre une forme non quantifiable, il s’agit bien évidemment des
savoirs tacites. Ces savoirs sont impossibles à codifier et à formuler. La meilleure façon
de les transmettre étant d’en faire la démonstration et l’expérience « de plus, le savoir
tacite s’échange difficilement sur de longues distances. Le meilleur moyen, pour les pays
en développement, d’acquérir le savoir contenu dans le processus de production des

44 Examen de la politique de l'investissement: Maroc : « conférence des nations unies pour commerce et le développement »
2008, page 19 et 20
45
VIIème JOURNEES INTERNATIONALES D’ETUDES JEAN MONNET : Mme Karim Khaddouj « Impact des IDE sur la croissance
de l’économie marocaine » le 04 et 05 juin Pages 14
46
M.BlömstromandA.Kokko “The Impact of Foreign Direct Investment on Host Countries : A Review of the Empirical Evidence”,
The DevelopmentEconomicsResearch Group on International Trade, Working Paper N°1745,World Bank , 1996

44
Les investissements directs étrangers 2017/2018

économies les plus développées pourrait donc être la présence d’entreprises étrangères
dans l’économie nationale »47
« Par ailleurs, une étude effectuée par Haddad et Harrison sur le cas du Maroc a montré
qu’en moyenne les salaires dans les filiales étrangères sont 70% plus élevés que ceux
payés par les autochtones. Cette différence est due en partie à une plus grande taille des
filiales étrangères par rapport aux entreprises domestiques. D’ailleurs, lorsque les deux
auteurs tiennent compte de cet effet de taille la différence est réduite à 30%. »48

4- L'effet des IDE sur le niveau de la concurrence :


L'arrivée d'un nouvel entrant sur le marché domestique crée un effet de démonstration et
stimule la concurrence (baisse des coûts, nouvel équilibre de marché, prime à la
productivité et élimination des opérateurs les moins rentables).

Une étude portant sur Taiwan montre qu'une augmentation de 1% du taux d'IDE dans un
secteur entraîne une hausse de 1,4% à 1,9% de la productivité des entreprises locales,
mais a peu d'impact pour les entreprises à participation étrangère49. On peut citer à ce
sujet l'arrivée de la société Méditel au Maroc et son impact sur la branche de la
téléphonie mobile et même sur l'ensemble du secteur des télécommunications.50

5- Effets sur la balance des paiements


Il est important de distinguer entre l’investissement comme phénomène réel et
l’investissement comme phénomène financier. IDE constitue une énorme source de
finance publique, son encouragement se fait dans le but de faire face à l’insuffisance de
l’épargne national, au déficit de la balance des opérations courantes et aux inconvénients
du recours aux autres sources de financement génératrices de dettes.

L’IDE s’ensuit par une entrée de capitaux au pays d’accueil, cette entrée sera d’autant
plus élevée que le pays exige un financement extérieur important.

Au Maroc, on constate que la plupart des IDE se concentrent sur les secteurs industriels
destinés à l’exportation, l’effet pourrai donc être positif, cette constatation n’est pas

47
OCDE, 2002, L’investissement direct étranger au service du développement : optimiser les avantages minimiser les coûts,
Paris.
48
Haddadand Harisson “Are there Positive Spilloversfrom direct Foreign Investment? Evidence from Panel Data for Morocco”,
Journal of DevelopmentEconomics, 42” , 1993, Pages 727-738.
49
ANIMA INVESTMENT NETWORK « L'impact des IDE sur le développement économique des pays. Etat de l'art et
application à la région MED » 2010, page 7.
50
Mohamed larbi el harras« Attraction de l'investissement étranger et dynamique de l'économie Marocaine »,
2001, page 298.

45
Les investissements directs étrangers 2017/2018

certaine parce que l’effet de l’IDE sur la balance commerciale dépend de la nature et de
la durée de l’investissement, s’il s’agit d’une simple entreprise de montage de pièces
fabriquées à l’étranger, l’effet net positif sera minimum .

En définitive, on peut dire que l’IDE a des effets parfois positifs et parfois négatifs selon
les hypothèses et les conditions.51

Essai de calcul de l’impact de l'investissement étranger sur la croissance


économique au Maroc :
Sur la base d'une étude du « Centre Marocain de Conjoncture », les sources de croissance
se répartissent à raison de 23% pour le facteur capital, de 49% pour le composant travail
et de 28% pour le facteur résiduel.

Sachant que l'investissement étranger a représenté 4,9% de la FBCF de 1973 à 1999, on


peut déduire qu'il n'est intervenu que pour 1,12% (0,23 × 0,049) dans la croissance
économique. Pour la période 1990-1999, l'investissement étranger ayant représenté 9,6%
de la FBCF, sa part se trouverait hissée à 2,2% (0,23 × 0,096).

Si c'est impact est certes très minime en termes quantitatifs, l'investissement étranger
semble avoir, cependant, un effet plus grand sur le plan de la productivité totale des
facteurs. En effet, il est constaté un écart de productivité de 15,2% en faveur des
entreprises industrielles à participation étrangère. Cette situation résulte de l'application
de techniques plus efficaces en matière de gestion, de techniques de production, de
marketing, de distribution, etc.

A la lumière de ces données, on peut être autorisé à avancer que l'investissement étranger
participe plus que proportionnellement dans le ‘’facteur résiduel’’ qui exprime la hausse
de la productivité globale des facteurs résultant du progrès technique. Ce dernier facteur
intervient pour 28% dans le taux de croissance économique. D'où l'intervention du capital
étranger à ce niveau là pour un ratio d'au moins 1,26% (0,28 × 0,045) pour la période
1973-1999 et de 2,6% pour 1990-1999. Ce que donne un impact total de l'investissement
étranger de 2,3% de la croissance économique de 1973 à 1999 et de 4,8% de 1990-
1999.52

On peut faire allusion que la croissance économique du pays a atteint en moyenne 5,1%
au cours de la période 2001-2009 par rapport à 3,4% pour la décennie précédente, grâce

51
VIIème JOURNEES INTERNATIONALES D’ETUDES JEAN MONNET, Prof. Karim Khaddouj, rabat (2008), page 13.
52
Mohamed larbi el harras « Attraction de l'investissement étranger et dynamique de l'économie Marocaine »
2001, pages 345-346.

46
Les investissements directs étrangers 2017/2018

notamment à l’apparition de nouveaux moteurs de la croissance. Aussi, l’économie


marocaine a montré une grande résilience face à la crise internationale : en 2009, le
Maroc a enregistré une croissance de 5%.»53. Il reste évident que pour les trois années
1997-1999 où l'investissement étranger à représenté 15,7% de la FBCF. Il est à l'origine
de 7,60% de la croissance économique {(0,23 × 0,15) + (0,28 × 0,15)}

53
Guide de l’investissement au Maroc, Nations Unies, 2010, page 1.

47
Les investissements directs étrangers 2017/2018

Section 3 les défis des IDE au Maroc :


L’éducation et certains aspects de l’environnement réglementaire (système juridique ;
foncier) et l’environnement administratif sont identifiés comme les défis majeures des
investissements en général et des investissements directs étrangers en particulier au
Maroc.

1- Déficience du système d’éducation-formation.


Le système éducatif du Maroc n’est pas un modèle. Comparé aux pays de la région
MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord) le Royaume se trouve en queue du peloton.
Les pays les plus avancés sont la Jordanie et le Koweït alors que les moins avancés sont
le Maroc, Djibouti, le Yémen et l’Iraq. Sans oublier le niveau élevé de l’analphabétisme
au Maroc en dépit des investissements éducatifs réalisés depuis l’indépendance .

L’analyse du système éducatif marocain relève certains dysfonctionnements liés


notamment à l’inadaptation des programmes et aux déséquilibres entre les filières de la
formation et le marché du travail, ce qui engendre un nombre croissant de sans-emploi. 54

2- Le système juridique
Un investisseur étranger ne s’installera que là où règne la confiance, et cette confiance ne
sera acquise que lorsque celui ci se sentira protégé : chose qui dépend avant tout de
l’existence d’une justice fiable.

A ce sujet deux volets sont remis en question : l’objectivité de la justice du pays d’une
part, et sa compétence d’autre part.

S’agissant de l’objectivité de la justice marocaine, il y aurait une tendance marquée à juger


trop en faveur des nationaux, lorsque des étrangers et des marocains sont en
conflit .Concernant le deuxième volet portant sur la compétence des juges et la faiblesse du
système judiciaire, qui réside dans la nature des compétences et de la formation des juges,
chargés de statuer et de rendre des jugements sur des conflits opposants les investisseurs
étranger aux locaux.55

54
Guide de l’investissement au Maroc : Opportunités et conditions Juillet 2010, Page 30.
55
Rapport de la Banque Mondiale sur le system juridique au Maroc 2003.

48
Les investissements directs étrangers 2017/2018

3- Le foncier
La problématique du foncier au Maroc, d’après les investisseurs, est considérée comme
un frein au développement depuis longtemps, soulignant, au passage, que de nombreuses
tentatives pour desserrer les contraintes qui lui sont liées n’ont pas permis d’atteindre
l’efficacité souhaitée. Le CMC (Centre marocain de conjoncture) tient à signaler qu’au
Maroc, l’accès au foncier constitue une entrave majeure à l’investissement et à la
croissance comme il ressort de différentes études à l’instar de celles de la Banque
mondiale et de la Banque africaine de développement (BAD) :«La diminution de la
réserve des terrains de l’Etat dans les zones urbaines est considérée comme un facteur qui
réduit l’offre de terrains industriels destinés à l’investissement», fait ressortir le
document, en ajoutant que les dysfonctionnements touchent aussi bien le foncier
industriel qu’agricole. Ce foncier industriel, représente un facteur important de
l’attractivité de l’économie faisant remarquer que plusieurs pays ont fait du foncier un
instrument efficace pour attirer plus d’investissements directs étranger (IDE), dont
notamment la Chine.

Le Centre fait observer que pour permettre au marché foncier d’offrir un produit à coûts
maîtrisés tout en garantissant l’intégration économique et sociale des populations rurales
et urbaines, des réformes doivent être engagées impérativement, soulignant que celles-ci
supposent des politiques foncières conciliant croissance économique et équité, et assurant
l’établissement d’un cadre sécurisant pour les activités économiques et la protection de
l’environnement.56

4- L’environnement administratif
Les problèmes posés par le poids de l’administration représentent un réel obstacle face à
l’implantation des investissements étrangers. Deux caractéristiques dominent : lourdeur
des procédures qui privent la Maroc d’un nombre important d’investisseurs potentiels
d’une part, et la corruption d’autre part.

La lourdeur de procédures se manifeste lorsque les investisseurs ne savent pas à qui


s’adresser, ils reçoivent des messages et des informations différentes d’un organisme à
l’autre. C’est pourquoi ils se plaignent plus que les nationaux de l’absence d’un
interlocuteur unique dans leurs projets. Même si le dispositif d’accueil des investisseurs
étrangers s’est renforcé grâce à la création des centres régionaux d’investissement,
réunissant en un seul endroit tous les interlocuteurs gouvernementaux, les tracasseries et
56
LA LIBERATION, édition du 3/3/2016 par Meyssoune Belmaza

49
Les investissements directs étrangers 2017/2018

les pesanteurs administratives continuent de pénaliser le Maroc et lui font perdre chaque
année d’intéressantes opportunités en termes d’IDE. En effet, même avec la mise en
place des centres régionaux d’investissement, la multiplicité des intervenants ne facilite
pas la tâche aux investisseurs. Sans la confiance et une administration moderne, il serait
illusoire de prétendre garantir un cadre propice à l’investissement, dans un
environnement international, ou les incitations à l’Investissements directs étrangers,
notamment européen, font l’objet de surenchère d’un pays à l’autre.

En ce qui concerne la corruption, un investisseur potentiel ne peux priori évaluer


précisément ses coûts, ni les conséquences du non- paiement des pots de vin. Un rapport
de l’OCDE conclut à partir des données recueillies dans 28 pays que : « plus que la
corruption elle-même, c’est l’incertitude liée à l’instabilité des règles administratives,
dont la corruption n’est qu’un élément parmi d’autres, qui affecte négativement les
investissements ».Il est à signaler que dans la quasi totalité des études et enquête réalisé
sur les obstacles d’investissement étranger au Maroc apparaît le phénomène de la
corruption qui constitue un des freins au développement, car elle sape les efforts visant à
promouvoir la croissance économique et empêche, par conséquent, toute gestion
judicieuse des ressources. Or il est patent que la corruption s’épanouit plus là ou sévit un
déficit démocratique. En effet, l’investissement national ou étranger ne peut se
développer sans l’existence de règles de jeu claires et transparentes qui font face à tout «
pouvoir de nuisance » de l’administration et aux situations de rente et de clientélisme.
D’où l’importance d’un nouveau rôle de l’Etat, dans ses dimensions de stratège
d’incitateur, de pédagogue et d’arbitre.

De même, une croissance forte et durable n’est pas seulement une question de gestion
financière, elle est, de plus en plus, une affaire du niveau qualitatif des institutions qui
suivent et accompagnent le développement économique et social et surtout leur aptitude
et leur disponibilité au changement.57

L’insuffisance de l’infrastructure économique, la concurrence du secteur informel,


l’indisponibilité de la main d’œuvre qualifiée et le niveau des taux d’intérêt bancaires
sont tous également des obstacles régulièrement pointé du doigt par les investisseurs
étrangers potentiel.

57
OCDE « Affairisme : la fin d’un système : comment combattre la corruption » 2000.

50
Les investissements directs étrangers 2017/2018

Section 4 Les réformes en faveur des IDE au


Maroc :
Dans le cadre de l’amélioration du niveau des IDE, le Maroc a engagé la réforme de
quelques textes, notamment, ceux relatifs au commerce extérieur, la fiscalité, le secteur
bancaire, la bourse des valeurs, le cadre comptable, le droit des affaires, les codes des
investissements, la concurrence, le code des douanes, etc. Des structures juridiques et
administratives ont été également créées. Il convient maintenant de préciser les
principaux apports de ces textes et de ces structures pour la mise en place d’un cadre
législatif et réglementaire adapté aux nécessités et aux exigences de la promotion des
IDE au Maroc.

1- Réforme de la politique du commerce extérieur au Maroc :


Depuis 1984, le Maroc a entrepris un programme de libéralisation du régime de son
commerce extérieur, particulièrement, des importations.

En 1987, le Maroc a adhéré officiellement au GATT et a pris par conséquent


l’engagement du respect des principes qui définissent l’action et la philosophie de cet
organisme : non-discrimination selon la clause de nation la plus favorisée, réduction
réciproque des obstacles tarifaires, consolidation du niveau des droits de douane à un
taux maximum de 40% sauf dans des circonstances exceptionnelles. Ainsi, une loi-cadre
sur le commerce extérieur fut promulgué en 1992, ce texte affirme le principe de la
libéralisation des importations et précise les conditions de la protection nationale.

2- Réforme Fiscale :
« Les dépenses fiscales peuvent prendre différentes formes :

a) Des exonérations, revenus exclus de l’assiette fiscal ;

b) Des abattements, montants déduits du revenu brut afin d’obtenir le revenu imposable ;

c) Des crédits d’impôts, montants déduits de l’impôt du ;

d) La réduction du taux légal de l’impôt dur les sociétés ;

e) Des taxations différées, un aide sous forme de délai de paiement de l’impôt. En


général, les dépenses fiscales sont définies comme des dispositions fiscales déviant de

51
Les investissements directs étrangers 2017/2018

système ou des normes de référence comme le taux de l’impôt, les conventions


comptables, la déductibilité des versements obligatoires, dispositions pour faciliter les
charges administratives et internationales fiscales. Cependant, classer les dispositions
fiscales légales en tant qu’allégement est une tâche difficile. »58

Depuis 1985, le Maroc a entrepris la réforme de son système fiscal et qui est fondée sur
les principes suivants : simplification et rationalisation du système fiscal, restructuration
et élargissement de son assiette et abaissement de la pression fiscale.

De nouveaux instruments d’imposition ont été adoptés : la taxe sur la valeur ajoutée
(1986), l’impôt sur les sociétés(1988) et l’impôt sur le revenu(1990).

Donc la rénovation fiscale vise spécifiquement la création d'un système fiscal compétitif
capable de se démarquer des concurrents en la matière et de contribuer à attirer un bon
nombre de sociétés étrangères.

Dans ce cadre la loi de finances n° 38-07 pour l'année budgétaire 2008 a réduit de
manière courageuse le taux d’impôt sur les sociétés (l'IS) de 35% à 30%.59

3- Réforme Bancaire :
Depuis le début de la décennie 1990, un certain nombre de mesures de libéralisation du
système bancaire furent appliquées, notamment :

-La levée de l’encadrement du crédit en 1991 ;

-L’assouplissement progressif des emplois obligatoires pour permettre aux banques de


restructurer et d’étendre leurs activités en fonction de leurs stratégie propre ;

-La libéralisation des conditions des taux d’intervention vis-à-vis de la clientèle.

-Le renforcement de l’assise financière des établissements bancaires par le relèvement du


capital social minimum et des fonds propres nets à 100 millions de Dh.

-La libéralisation du dirham : Le Maroc a opté pour un processus de transition graduelle


et ordonnée vers en régime de change plus flexible. Cette réforme a pour objectif de
renforcer la résilience de l’économie nationale aux chocs exogènes, de soutenir sa
compétitivité et d’améliorer son niveau de croissance.60

58
MENA-OECD investment programme : « Evaluation des incitations fiscales de Maroc » 2006, page 2.
59
Mansour BELKHEIRI « La fiscalisation des sociétés étrangers au Maroc » (2011) pages 225-231
60
https://lematin.ma/journal/2018/flexibilite-dirham-on-y/285341.html Date de publication : le 14 /01/2018

52
Les investissements directs étrangers 2017/2018

4- Réforme du Marché Boursier :


Un nouveau texte régissant le marché boursier a été mis en application en 1993 et a pour
but de pallier les insuffisances du cadre réglementaire de 1967, le manque de protection
des épargnants et la faible information sur la vie des sociétés.

Ses objectifs peuvent être résumés dans les axes suivants :

-Une redynamisation de la « Bourse des valeurs de Casablanca » pour lui faire jouer son
rôle de pourvoyeur des ressources au coût du marché.

-Un renforcement de l’information des actionnaires.

-La mise en place de nouveaux instruments financiers.

5- Réforme du marché monétaire:


Dans ce cadre ont été adoptés de nouveaux textes dont l’un porte sur la mise en place
d’un marché des titres de créances négociables et qui comporte trois catégories : les
certificats de dépôts d’une durée variant entre 10 jours et 7 ans, les bons de sociétés de
financement d’une durée variant entre 2 et 7 ans et les billets de trésorerie dont
l’émission est réservée aux entreprises.

6- Réforme du cadre comptable :


En vue améliorer l’information financière sur les entreprises exerçant au Maroc, les
pouvoirs publics ont promulgué un certain nombre de textes de loi généralisant
l’obligation du respect de nouvelles normes comptables.

7- Réforme du Droit des Affaires:


Cette réforme a touché le code de commerce, les lois sur la société anonyme et les autres
formes de sociétés.

-Le code de commerce : un nouveau code de commerce a été promulgué en 1996.Il a


introduit un certain nombre d’innovations relatives, notamment, au statut du commerçant
et particulièrement de la femme commerçante, à l’élargissement de la commercialité et
aux obligations qui en découlent ; à la réglementation de certains contrats jusqu’ici non

53
Les investissements directs étrangers 2017/2018

prévus ( en matière bancaire) ,la réforme des procédures de traitement et de liquidation


des entreprises en difficulté.

De même ont été prises en considération les contraintes de la libéralisation et les


exigences de la globalisation économique avec la recherche de renforcement de la
sécurité des actes juridiques.

-La loi sur la société anonyme :

Sur un plan économique, ce texte peut être considéré comme une incitation aux
entreprises installées au Maroc pour se structurer et s’adapter aux nouvelles exigences du
développement économique et aux nécessités d’une plus grande intégration au marché
mondial.

Sur un plan juridique, ce texte introduit des dispositions qui assurent une plus grande
protection aux actionnaires et consacre l’appel public à l’épargne.

-La loi sur les autres types de sociétés :

Société en nom collectif, société à responsabilité limitée, société en commandite simple,


société en commandite par action, société en participation.

Réforme du Codes de l’Investissement :

Adoptée en 1995, la « Charte de l’Investissement » a regroupé en un seul texte


l’ensemble des avantages prévus à tous les secteurs d’activités. Ce texte a intégré les
avantages accordés à l’investissement dans le droit commun et a aligné le traitement
incitatif des entreprises publiques sur celui des entreprises privées .De même ladite
Charte a apporté une simplification des procédures administratives avec la suppression
du visa de conformité.

Cependant, ce n’est qu’en novembre 2000 que les décrets d’application des articles 17 et
19 de la Charte de l’Investissement relatifs à l’octroi de certains avantages ont été
adoptés en Conseil du Gouvernement (soit 5 ans après sa promulgation) .Ces textes
portent sur les conditions que les investisseurs doivent remplir pour conclure une
convention avec l’Etat. En Vertu de cette convention, les projets remplissant certaines
conditions bénéficieront d’une aide budgétaire au niveau de l’acquisition des terrains, la
réalisation des infrastructures hors-site et les frais de formation professionnelle.61

61
Mohammed Larbi EL HARRAS « Attraction de l’investissement étranger et dynamique de l’économie marocaine »
2001, pages 209-210.

54
Les investissements directs étrangers 2017/2018

8- Réforme institutionnelle :
L’Agence Marocaine de Développement des Investissement(l’AMDI) a été créée début
2009 , qui est chargée d’entreprendre toute action de promotion et de communication afin
de faire connaitre les opportunités d’investissement au Maroc et d’organiser en
collaboration avec les autorités gouvernementales et les autres organismes de droit public
ou privé compétents, tout type de salons, conférences, foires et manifestations de nature à
promouvoir l’investissement et en assurer la coordination au niveau national ou à
l’étranger. Renforcer et rationaliser les efforts de promotion du Maroc. Elle a pour
objectif de mener toute action de promotion et de communication afin d’assurer l’accueil
des IDE.

Les Centres Régionaux d’Investissement (CRI) sont au nombre de 16, ces centres ont
deux rôles : aider à la création des entreprises et assister les investisseurs. Leur statut du
guichet unique leur confère une légitimité et un pouvoir de négociation sans égal avec
diverses administrations partenaires en vue d’aplanir les difficultés de l’investissement au
Maroc.62

9-Lettre Royale du 11 juin 1993 :


Cette lettre, qui a été adressée au Gouvernement, constitue un appel pressant pour activer
les réformes suivantes : Renforcement de l’Etat de droit ; accélération des privatisations ;
réforme du cadre de l’incitation à l’investissement ; constitution d’un marché financier
dynamique spécialement pour les capitaux étrangers.

62
Maroc 2010 stratégie de développement du climat des affaires.

55
Les investissements directs étrangers 2017/2018

Conclusion du Deuxième chapitre


En conclusion, le Maroc est un pays attractif qui possède
de nombreux atouts qui font de lui l’un des champions en
Afrique du Nord, mais qui doit encore mieux faire pour
consolider sa position et renforcer son avantage. Si sa
stabilité politique et ses infrastructures de communication
sont les aspects les plus performants parmi tous ses
atouts, des efforts restent encore à fournir pour attirer
davantage d’investisseurs. Ces efforts sont à accomplir au
niveau de la fiscalité du Royaume, mais aussi du côté des
administrations et des conditions d’implantation des
entreprises sur le territoire national.

56
Les investissements directs étrangers 2017/2018

Conclusion générale
En guise de conclusion, on peut constater que le Maroc a
réussi à améliorer son image en tant que pays d’accueil des
IDE, l’industrie automobile par exemple continue de susciter
l’intérêt des investisseurs. Les efforts fournis par l’Etat
marocain ont permis au royaume de se classer en tête des pays
africains les plus attractifs en termes d’IDE. Le Maroc doit
néanmoins compter sur de nouveaux secteurs d’activité pour
attirer davantage d’investissements, il reste également à l’Etat
marocain plusieurs réformes à entreprendre et des stratégies à
mettre en œuvre en vue d’augmenter le volume des IDE à
destination de notre pays et d’améliorer l'attractivité du
Maroc. Cette attractivité qui se trouve largement influencée
par l'existence d'un certain nombre de contraintes, notamment
celles liées à la qualité de la main d'œuvre et au climat
l'investissement. Bref, promouvoir les IDE c’est promouvoir
la croissance et le développement de la nation, baisser le
chômage et la pauvreté, encourager la concurrence et
augmenter la performance des entreprises nationales en
privilégiant la qualité des produits et en réduisant les prix, ce
qui se répercutera positivement sur le niveau de vie de la
population marocaine.

57
Les investissements directs étrangers 2017/2018

BIBLIOGRAPHIES
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éditions Toubkal et l’Harmattan, Casablanca-Paris, (1997)

 Andrew Haririson,ENA Elsey : « Business International et Mondialisation » de Boeck


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SEMMOUD N. Presse Univ .Blaise Pascal

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 Haddadand Harisson “Are there Positive Spilloversfrom direct Foreign Investment? Evidence
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 Jean-Louis. Mucchielli, « Avantages compétitifs, comparatifs et stratégiques dans la théorie de


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dynamique de l’économie mondiale”. Edition Economica, 1998

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 M.BlömstromandA.Kokko “The Impact of Foreign Direct Investment on Host Countries : A


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 Mazerolle Fabrice « Les Firmes Multinationales», Edition Vuibert, Paris, 2006

 MICHALET C.A. « La séduction des nations ou comment attirer les investissements » ;


Editions Economica, Paris

 Mohammed Larbi EL Harras « Attraction de l’Investissement Etranger et Dynamique de


l’Economie Marocaine » 2001.

 BELKHEIRI Mansour « La fiscalisation des sociétés étrangers au Maroc » 2011.

 NOISETTE P. et VALLERUGO F. ; « le marketing des villes : un défi pour le développement


stratégique ; Les éditions d’organisation », Paris

 PERROX.P « les théories de la croissance »Edition Dunod, paris, 2004,

 Pierre Jacquemont : « firme Multinationale : une introduction économique », Edition Dunod


1996

 Régis Bénichi, « Histoire de la mondialisation », Vuibert, 2006


 Richard E, Jeffrey A .F. « commerce », De boeck Bruxelles, 2003

58
Les investissements directs étrangers 2017/2018

LES RAPPORTS, Documents, conférences, synthèses etc.


 Rapport sur l’investissement dans le monde, 2003

 The World Bank development report 2005

 Rapport Economique et Financier 2014

 Rapport de CNUCED 2017

 Rapport sur l’investissement dans le monde (CNUCED), 2005

 Rapport CNUCED « Le Développement Economique en Afrique : Repenser le Rôle de


l’investissement étranger direct », Nation Unies, New York et Genève. 2005

 Rapport de la Banque Mondiale sur le system juridique au Maroc, 2003

 Ministre de l’Economie et des Finances : « Rapport Economique et Financier » (2014)

 CNUCED: World Investment Report 1998, Trend and Determinants.

 OCDE « Affairisme : la fin d’un système : comment combattre la corruption », 2000

 Direction des investissements extérieur : « Bilan de la commission des investissements »,


Document de travail, Ministère des affaires économiques, des affaires générales et de la
mise à niveau de l'économie, 2004

 Conférence économique africaine : « EFFETS DES IDE ET DE L’OUVERTURE


COMMERCIALE SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU MAROC », Dr.
Brahim MANSOUR, 2009 ;

 Examen de la politique de l'investissement: Maroc : « conférence des nations unies pour


commerce et le développement » 2008,

 VIIème JOURNEES INTERNATIONALES D’ETUDES JEAN MONNET : Mme Karim


Khaddouj « Impact des IDE sur la croissance de l’économie marocaine » le 04 et 05
juin

 Synthèse OCDE, L’investissement direct étranger au service du développement :


optimiser les avantages minimisés les coûts, Paris. 2002

59
Les investissements directs étrangers 2017/2018

 ANIMA INVESTMENT NETWORK « L'impact des IDE sur le développement


économique des pays. Etat de l'art et application à la région MED » 2010,

 Guide de l’investissement au Maroc, Nations Unies, 2010,

 Guide de l’investissement au Maroc : Opportunités et conditions Juillet 2010,

 MENA-OECD investment programme : « Evaluation des incitations fiscales de Maroc »


2006,
 LA LIBERATION, édition du 3/3/2016 par Meyssoune Belmaza

 Mémoire de magister en économie : Les investissements directs étrangers en Algérie

Webographies
http://attacmaroc.org/

https://www.imf.org/
https://www.insee.fr/
http://www.invest.gov.ma/
https://www.lematin.ma/

http://www.liberte–algerie.com

https://www.oecd.org/

http://www.terredislam.canalblog.com/

https://www.usinenouvelle.com

60
Les investissements directs étrangers 2017/2018

Table des matières


Introduction général……………………………………………………………………………………………………………......6

Chapitre 1 : Le cadre conceptuel et historique des IDE……………………………………………………………..7

Section 1 : Définitions des IDE……………………………………………………………………………………………………8

Section 2 : Les types et forme des IDE …………………………………………………………………………………… 12

1- Les types des IDE………………………………………………………………………………………………………. 12


1-1 La licence…………………………………………………………………………………………………………… ...12
1-2 La sous-traitance…………………………………………………………………………………………………… 12
1-3 Les fusions-acquisition………………………………………………………………………………………….. 13
1-4 Les joint-ventures………………………………………………………………………………………………… 13
2- Les formes des IDE…………………………………………………………………………………………………….. 14
2-1 IDE vertical…………………………………………………………………………………………………………… 14
2-2 IDE horizontal………………………………………………………………………………………………………. 14

Section 3 : Climat d’investissement, déterminants et l’attractivité des IDE ……………………………. 15

1- Climat d’investissement………………………………………………………………………………………………..15
2- Les déterminants…………………………………………………………………………………………………………..15

2-1 Les déterminants d’ordre économique……………………………………………………………………16

2-2 Les déterminants d’ordre institutionnel………………………………………………………………….17

3- Les facteurs d’attractivité ……………………………………………………………………………………………..18


3-1 L’attractivité…………………………………………………………………………………………………………….18
3-2 Conditions d’attractivité…………………………………………………………………………………………..19

Section 4 : Evolution des IDE…………………………………………………………………………………………………….…21

1- Avant la première guerre mondiale………………………………………………………………………...21


2- Entre les 2 guerres…………………………………………………………………………………………………..21
3- A la fin de la deuxième guerre à 1973………………………………………………………………………22
4- Entre 1973 et 2000……………………………………………………………………………………………….….23
5- La décennie 2000 : Une évolution cyclique…………………………………………………………..….23
6- Flux des IDE entre 2014 et 2018……………………………………………………………………………….24

Conclusion du premier chapitre………………………………………………………………………………………………….27

61
Les investissements directs étrangers 2017/2018

Chapitre 2 : Les IDE au Maroc………………………………………………………………………………………………….….28

Introduction…………………………………………………………………………………………………………………………....29

Section 1 : Volume et positionnement des IDE au Maroc……………………………………………………….…..30

1- Evolution des flux des IDE au Maroc………………………………………………………………………..…...30


1-1 Evolution des IDE au Maroc par secteur d’activité……………………………………………………32
1-2 Evolution des IDE au Maroc par pays……………………………………………………………………….33
2- Positionnement des IDE au Maroc…………………………………………………………………………………34

2-1 La politique commercial…………………………………………………………………………………………34

2-2 Les infrastructures d’accueil au Maroc ……………………………………………………………….…35

2-3 Les stratégies sectorielles……………………………………………………………………………………… 36

2-4 Des fondamentaux économiques forts et stables………………………………………………….. 37

2-5 Un environnement des affaires favorable……………………………………………………………... 39

2-6 L'accès à un marché de plus d'un milliard de consommateurs…………………………….…..39

3- Les IDE an Algérie……………………………………………………………………………………………………….....40


3-1 Durant la période 1995 – 2003……………………………………………………………………………….…40
3-2 La période 2004 – 2009…………………………………………………………………………………………….40
3-3 La période 2009 à nos jours……………………………………………………………………………………...41

Section 2 : Intérêt des IDE et leur impacts sur la croissance économique au Maroc…………………….42

1- Effets sur l'emploi ……………………………………………………………………………………………………….…42


2- Effet sur la technologique …………………………………………………………………………………… …….….43
3- L'effet des IDE sur le développement des ressources humaines ………………………………....…44
4- L'effet des IDE sur le niveau de la concurrence ………………………………………………………..…...45
5- L’effet des IDE sur la balance des paiements………………………………………………………………….45

Section 3 : les défis des IDE au Maroc ………………………………………………………………………………………….48

1- Déficience du système d’éducation-formation…………………………………………………………..…..48


2- Le système juridique……………………………………………………………………………..……………………....48
3- Le foncier…………………………………………………………………………………………..………………………..…49
4- L’environnement administratif …………………………………………………………………………………..….49

Section 4 : Les réformes des IDE au Maroc ………………………………………………………..……………………..…51

1- Réforme de la politique du commerce extérieur au Maroc ………………….…………………..…….51


2- Réforme Fiscale ……………………………………………………………………………………………………….….….51

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Les investissements directs étrangers 2017/2018

3- Réforme Bancaire …………………………………………………………………………………………………….……52


4- Réforme du Marché Boursier …………………………………………………………………………………….…..53
5- Réforme du marché monétaire…………………………………………………………………………………….…53
6- Réforme du cadre comptable …………………………………………………………………………………..….…53
7- Réforme du Droit des Affaires………………………………………………………………………………………...53
8- Réforme institutionnelle ……………………………………………………………………………………………..….55
9- Lettre Royale du 11 juin 1993……………………………………………………………………………………….…55

Conclusion du Deuxième chapitre………………………………………………………………….………………….……56

Conclusion générale ……………………………………………………………………………………………………….……..57

Bibliographies

Webographies

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