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Ensembles

Définitions: ensemble et élément

Un ensemble est une collection ou un groupement d'objets; ces objets s'appellent les éléments de cet
ensemble.
Soit E un ensemble, quand a est un élément de E, nous disons que a est dans E ou que a appartient à
E et nous écrivons , ce qui se lit « a appartient à E ». Quand au contraire a n'est pas élément
de E, nous disons que a n'appartient pas à E et nous écrivons , ce qui se lit « a n'appartient
pas à E ».

Exemples d'ensembles

1. Les entiers naturels 0,1,2,3,... forment un ensemble qui se note .


2. Les entiers relatifs ..., − 3, − 2, − 1,0,1,2,3,... forment un ensemble qui se note .
3. Les nombres rationnels (de la forme p / q où et ) forment un ensemble noté
.
4. Les points du plan forment un ensemble.

Définition d'un ensemble en extension et en compréhension

Un ensemble peut être défini en extension, c'est à dire en donnant la liste de ses éléments entre
accolades, ou en compréhension c'est à dire par une propriété caractérisant ses éléments.

La manière la plus simple de décrire un ensemble « fini » est de lister ses éléments entre accolades.
L'ensemble est alors défini en extension. Par exemple {1,2} représente l'ensemble dont les éléments
sont 1 et 2.

 L' ordre des éléments ne revêt aucune importance; par exemple, {1,2} = {2,1}.
 La répétition d' éléments entre les accolades ne modifie pas l'ensemble; par exemple, {1,2,2} =
{1,1,1,2} = {1,2}.

Pour définir en extension un ensemble dont le « nombre » d'éléments est « infini », nous pouvons
écrire quelques éléments de cet ensemble suivis de points de suspension. Par exemple, l'ensemble
des entiers naturels se définit par : ℕ={0, 1, 2, 3, ...}. Les points de suspension peuvent aussi être
utilisés pour abréger l'écriture de la liste des éléments de certains ensembles « finis ». Par exemple
l'ensemble {1, 3, 5, 7, 9, 11, 13, 15, 17, 19, 21} s'écrit plus simplement {1, 3, 5,..., 21}. Un abus de
notation permet de définir un ensemble en plaçant entre accolades la nature des objets qui lui
appartiennent. Par exemple la notation {entiers pairs} désigne l'ensemble de tous les entiers relatifs
multiples de 2. Il est aussi possible de définir un ensemble par une proposition logique P qui dépend
de x. L'ensemble est alors constitué de tous les objets x pour lesquels la condition P est vraie. Cet
ensemble se note {x / P(x)}. Par exemple, {x/x est un nombre réel} désigne l'ensemble des nombre
réels ℝ. Cette notation est appelée « notation de définition d'un ensemble en compréhension ».
Quelques variantes de notations de définition d'un ensemble en compréhension sont:

 {x  A / P(x)} désigne l'ensemble des x qui sont déjà éléments de A tels que la condition P soit
vérifiée pour ces x.
 {F(x) / x  A} désigne l'ensemble de tous les objets obtenus en mettant les éléments de
l'ensemble A dans la formule F. Par exemple, {2x / x ℤ} est encore l'ensemble de tous les
entiers pairs.

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 {F(x) / P(x)} est la forme la plus générale de la définition en compréhension. Par exemple,
{ propriétaire de x / x est un chien} est l'ensemble de tous les propriétaires de chiens.

Définition: Égalité de deux ensembles


Deux ensembles E et F sont dits égaux s'ils ont exactement les mêmes éléments et nous écrivons E
= F. Nous avons

Sous-ensemble, partie d'un ensemble


Inclusion

Définition

Soient E et F deux ensembles quelconques. Nous disons que E est inclus dans F ou que E est un
sous-ensemble de F ou encore que E est une partie de F ssi tout élément de E est un élément de F.
Nous écrivons .
Soit:

Notation

Nous notons , l'ensemble des parties de l'ensemble E.

Exemple : .

Propositions

1. .
2. .

Démonstrations:
1. Soient E,F et G trois ensembles.
Supposons et
Soit , on a (car )
De même comme et on a
Donc si alors d'où
2. Soient E et F deux ensembles
Notons . G est l'ensemble des éléments qui appartiennent à

la fois à E et à F (en fait ).


Supposons et

2
Remarquons que :

De même on a
)

On a montré

Opérations sur les ensembles


Intersection

Définition :

Nous appelons intersection de deux ensembles quelconques E et F, l'ensemble des x qui


appartiennent à la fois à E et F. Cet ensemble se note , et nous avons

se lit « E inter F ».

Exemple :

Si A={2,3,5,9} et B={0,2,3}, alors leur intersection, est l'ensemble {2,3}.

Définition :

Soient E et F deux ensembles quelconques. E et F sont dits disjoints, lorsque leur intersection est
vide, c'est à dire

Remarque :

Il ne faut surtout pas confondre distincts avec disjoints. Deux ensembles disjoints n'ont pas
d'élément en commun, alors que deux ensembles distincts peuvent en avoir. Pour que deux
ensembles soient distincts il faut et il suffit qu'il existe un élément appartenant à l'un mais pas à
l'autre.

Réunion

Définition :

Nous appelons réunion de deux ensembles E et F l'ensemble des x qui appartiennent à E ou à F


(éventuellement les deux). Cet ensemble se note et nous avons

3
.

se lit « E union F ».

Exemple :

Si A={2,3,5,7} et B={0,2,3}, alors leur réunion est l'ensemble {0,2,3,5,7}.

Différence

Définition :

Soient E et F deux ensembles quelconques. Nous appelons différence de E et F, l'ensemble des x


qui appartiennent à E mais pas à F. Cet ensemble se note et nous avons

se lit « E différence F ».

Différence symétrique

Définition :

Soient E et F deux ensembles quelconques. Nous appelons différence symétrique de E et F,


l'ensemble des x qui appartiennent à E ou à F mais pas au deux à la fois. Cet ensemble se note EΔF
et nous avons

EΔF se lit « E delta F ».

Complémentaire

Définition :

Soient E un ensemble quelconque et A une partie quelconque de E. Nous appelons complémentaire


de A par rapport à E (ou de A dans E) ou encore différence de E et de A, l'ensemble des x qui
appartiennent à E mais pas à A. Cet ensemble se note ou ou .

Propriétés des opérations élémentaires


Propositions :

 L'intersection et la réunion sont idempotentes :

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 L'intersection et la réunion sont commutatives :

 L'intersection et la réunion sont associatives :

 L'intersection est distributive par rapport à la réunion :

 La réunion est distributive par rapport à l'intersection:


.

Demonstrations :

 Soit A un ensemble.

De même pour la réunion


 Soient A et B deux ensembles.

De même pour la réunion


 Soient A,B,C trois ensembles

De même pour la réunion

Propositions :

Soit E un ensemble quelconque.

 Double passage au complémentaire :


.
 Lois de Morgan :
Le complémentaire d'une réunion est l'intersection des complémentaires, et le complémentaire
d'une intersection est la réunion des complémentaires, c'est à dire

 .

Propriétés de la différence symétrique

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Propositions :

Soit E un ensemble quelconque.

 Commutativité de la différence symétrique :


.
 .
 est élément neutre:
.
 Associativité de la différence symétrique :
.
 Distributuvité de par rapport à Δ
.

Produit d'ensembles
Définitions :

 Soient x et y deux objets. Nous appelons couple (x,y) la suite d'objets dont le premier élément
est x et le second y.
 Soient X et Y deux ensembles quelconque. Nous appelons produit cartésien ou produit de X
et de Y l'ensemble des couples (x,y) tels que x appartient à X et y appartient à Y. Cet ensemble
se note .

Formellement, le couple (x,y) peut être défini ainsi : si x et y sont deux objets, alors (x,y) = {{x},
{x,y}}. Cette définition assure en particulier que .

Remarque :

Attention en général. Il ne faut surtout pas confondre un couple avec une paire
pour laquelle nous avons .

Définitions :

 Soient x1, x2, ..., xn n objets. Nous appelons n-uplet (x1, x2, ..., xn) la suite d'objets dont le premier
élément est x1, le deuxième x2, ..., et le dernier élément xn. Ces éléments sont appelés
composantes.
 Soient E1, E2, ..., E1 n ensembles quelconques. Nous appelons produit cartésien ou produit de
E1 par ... par En, l'ensemble des n-uplets (x1, x2, ..., xn) tels que x1 appartient à E1, ..., xn appartient
à En. Cet ensemble se note .
 Si E1= E1=...=En sont égaux à un même ensemble E, nous notons En plutôt que
.

Relations

Définitions . Soit E un ensemble. Une relation sur E est une partie R de E2. Si , on écrit
xRy, et on dit que x et y sont en relation par R. Une relation est :
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 réflexive si
 symétrique si
 transitive si
 antisymétrique si

Relation d'équivalence

Définition Une relation d'équivalence est une relation réflexive, transitive et symétrique.

Exemples

 Le parallélisme est une relation d'équivalence sur l'ensemble des droites du plan.
o Demonstration :

1. Reflexive : Toute droite du plan est parallèle à elle même (on notera //).
2. Transitive : Soient A,B,C trois droites. Si A // B et B // C alors A // C.
3. Symétrique : Soient A,B deux droites si A // B alors B // A

 Si H est un sous groupe de G alors si pour , on écrit


alors R est une relation d'équivalence sur G.

Définition Soit E un ensemble muni d'une relation d'équivalence R. Soit x dans E, on appelle classe
d'équivalence de x selon R et on note CR(x) (ou bien C(x) ou si il n'y a pas ambiguité sur la
relation) l'ensemble de tous les éléments de E R-équivalent à x,i.e. .
On dit classe selon R, ou classe sous R ou classe modulo R.

Relation d'ordre

Définition

 Une relation d'ordre (ou un ordre) est une relation réflexive, transitive et antisymétrique.
 Si R est une relation d'ordre sur E, et si x et y sont des éléments de E, on dit que x et y sont
comparables si xRy ou yRx.
 Si R est une relation d'ordre sur E, on dit que R est une relation d'ordre complet si deux
éléments quelconques de E sont comparables sous R. Sinon, on parle de relation d'ordre
partiel.

Exemples

 L'ordre usuel sur , sur , sur ou sur sont des relations d'ordre.

 Démonstration (Sur ):

1. Réflexive : on a
2. Transitive : Soient tels que et alors
3. Antisymétrique : Soient tels que alors

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 Si E est un ensemble, la relation (inclusion) définie sur P(E) (l'ensemble des parties de E)
est une relation d'ordre.

 Démonstration :

1. Réflexive : Soit E un ensemble. On a (on a bien )


2. Transitive : Soient tels que et alors
3. Antisymétrique : Soient tels que alors

Magma (ou groupoïde)


Soit E un ensemble. Une loi sur E est une application définie sur le produit cartésien .

Soit (E, * ) un couple où E est un ensemble et où * est une loi ; on dit que l'ensemble E est muni de
la loi *

On dit que la loi * est interne si quelques soient a et b éléments de E, l'élément a * b est inclus dans
E.

Autrement dit, la loi est interne lorsque l'application qui définit la loi est à valeurs dans l'ensemble.

Un magma est un ensemble muni d'une loi interne.

Groupe
Soit E un ensemble non vide et + une loi interne.

Le couple (E, + ) est un groupe si

 + est une loi interne sur E


 + est associative, c'est-à-dire que quels que soient x, y et z appartenant à E, (x + y) + z = x + (y
+ z)
 + possède un élément neutre, c'est-à-dire qu'il existe e, tel que e + x = x + e = x
 tout élément de E possède un symétrique dans E, c'est-à-dire qu'il existe x et y tels que x + y = y
+ x = e, où e est l'élément neutre de E.

Si la loi interne est commutative, c'est-à-dire que pour tout x et y de E, x + y = y + x, le groupe est
dit abélien (ou commutatif)

Monoïde

Définition
Un monoïde est une structure algébrique consistant en un ensemble muni d'une loi de composition
interne associative et d'un élément neutre. Un monoïde est donc un magma associatif et unifère.

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En d'autres termes, est un monoïde si :

1. (loi de composition interne)


2. (associativité)
3. (élément neutre)

On trouve aussi parfois une définition d'un monoïde où l'existence d'un élément neutre n'est pas
requise.

Un monoïde E est dit simplifiable à gauche, ou encore régulier à gauche, (resp. à droite) si

(resp. )

Un monoïde est dit libre s'il est isomorphe à l'ensemble des séquences d'éléments d'un ensemble fini
(alphabet), muni de la concaténation. À ce moment-là, on appelle ensemble des générateurs libres
du monoïde l'image de l'alphabet par l'isomorphisme. Cet ensemble est unique, et deux monoïdes
libres sont isomorphes si et seulement s'ils ont le même nombre de générateurs libres.

Exemples
 l'ensemble des entiers naturels, muni de l'addition, est un monoïde, dont 0 est l'élément
neutre ;
 l'ensemble des entiers naturels, muni de la multiplication, est un monoïde d'élément neutre 1
qui n'est pas simplifiable ;
 l'ensemble des mots formé sur un alphabet, muni de la concaténation, est un monoïde que
l'on appelle monoïde libre, dont le mot vide est l'élément neutre.
 l'ensemble des parties d'un ensemble E, muni de l'union ensembliste, est un monoïde, dont
l'ensemble vide est l'élément neutre. Le même ensemble muni de l'intersection ensembliste
est aussi un monoïde dont E est l'élément neutre.

Applications
En mathématiques, il est rare d'utiliser les monoïdes ; car souvent, lorsqu'une structure est trop
pauvre en termes de propriétés pour pouvoir continuer son étude, elle se trouve plongée dans une
structure plus riche, comme les groupes, ou les anneaux... Les entiers naturels en sont un exemple
frappant : pour les étudier, on étudie les entiers relatifs, qui eux forment un groupe, et mieux, un
anneau factoriel !

En informatique théorique, les monoïdes et plus particulièrement le monoïde libre sont parmi les
structures les plus utilisées, notamment dans la théorie des codes et dans la théorie des langages.

Semigroupe
Un semigroupe, ou semi-groupe, est une structure algébrique rudimentaire, en quelque sorte
intermédiaire entre un magma et un groupe.

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Définition
Un semigroupe est un magma (E, * ) dont la loi de composition interne est :

 Unifère : elle possède un élément neutre.


 Associative : (x * y) * z = x * (y * z)
 Régulière : si x * y = x * z ou y * x = z * x, alors y = z.

Un semigroupe est donc plus structuré qu'un monoïde, mais moins qu'un groupe (tout élément d'un
semigroupe ne possède pas forcément d'inverse).

Il est important de noter que la définition anglo-saxonne du semigroup est différente (il s'agit
simplement d'un magma associatif).

Exemples
Quelques exemples de semigroupes:

 L'ensemble des entiers naturels muni de l'addition


 Tout groupe
 Tout idéal d'un anneau muni de la multiplication sur cet anneau
 Tout sous-ensemble d'un semigroupe qui est fermé sous sa loi de composition interne

Morphisme (ou Homomorphisme)


Un morphisme est une application entre deux ensembles munis d'une même espèce de structure
algébrique, qui respecte cette structure.

Cette notion est un des concepts de base de la théorie des catégories, où on lui donne une définition
formelle bien plus large. Ainsi, un morphisme n'est pas forcément une fonction, c'est juste une
flèche reliant deux objets qui ne sont pas forcément des ensembles.

Les morphismes peuvent être classifiés:

 un endomorphisme est un morphisme d'une structure dans elle-même ;


 un isomorphisme est un morphisme f entre deux ensembles munis de la même espèce de
structure, tel qu'il existe un morphisme f' dans le sens inverse, tels que et
sont les identités des structures ;
 un automorphisme est un isomorphisme d'une structure dans elle-même ;
 un épimorphisme (ou morphisme épique) est un morphisme tel que : pour
tout couple g,h de morphismes de type (et donc aussi pour tout E), si
, alors g = h ;
 un monomorphisme (ou morphisme monique) est un morphisme tel que :
pour tout couple g,h de morphismes de type (et donc aussi pour tout E), si
, alors g = h.

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Exemple: l'identité d'un ensemble est toujours un morphisme, quelle que soit la structure
considérée. Et c'est un automorphisme…

Définition générique
Soient et deux relations binaires sur E et F respectivement et une application de
E dans F.

F est un morphisme de dans si et seulement si:

Cas des groupes


Si on est dans le cas de deux groupes, cette définition se précise de la façon suivante: un morphisme
, vérifie :

Cas des ensembles ordonnés


Un morphisme entre deux ensembles ordonnés est une application croissante (une application qui
préserve l'ordre) :

Si ( A, ⊑ ) et ( B, ≼ ) sont des ensembles ordonnés et f est une fonction de A dans B, f est un


morphisme si pour tout x et y dans A tels que x ⊑ y, on a f(x) ≼ f(y).

En théorie des ordres, on dit souvent fonction monotone au lieu de fonction croissante.

Ensembles isomorphes
On dit que les ensembles E et F sont isomorphes s'il existe un isomorphisme de E sur F.

Savoir que deux ensembles sont isomorphes présente un grand intérêt car cela permet de transposer
des résultats et propriétés démontrées de l'un à l'autre.

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