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Faculté de médecine BAD]!

MOKHTAR - AN NASA

ème , .
Cours de 3 année medecme

Présenté par :Dr Bouleçane .A

Maître assistante en pédopsychîatrie

Sémîologie des troubles du comportement et du langage

l-troubles du comportement

A-Définîtion :le comportement est un acte,une action,une réaction ou une manière d'agir et de
réagir peut etre habituel ou réactionnel,individuel ou collectif,spontanné ou induit,conscient ou non

B-Troubles psychomoteurs :sont des comportements moteurs anormaux qui ne relèvent pas
d'une atteinte neurologique manifeste mais demeurent effectivement en prise avec des déterminants
émotionnels, affectifs ou cognitifs

1—Agitation :Elle survient généralement par crises au cours desquelles l'implication psychologique et son
corrélat moteur sont confondus dans des mouvements désordonnés qui expriment en actes agressifs,
impulsifs, coléreux, menaçants ou spectaculaires. Les aspects sémiologiques polymorphes des états
d’agitation témoignent à la fois des structures psychopathologiques de base et des diverses étiologies :

l'agitation de l’ivresse alcoolique aiguë est brutale, volontiers agressive ; celle du delirium tremens avec
l’onirisme intensément vécu ; chez le dément sénile, l'agitation est stéréotypée avec déambulations
nocturnes;

Chez le maniaque, elle l’associe à une exaltation euphorique de l’humeur. Chez le schizophrène, elle est
imprévisible, discordante.

2—L'impulsion : est le besoin impérieux d’accomplir soudainement un geste ou un acte à caractère brutal,
dangereux ou incongru dont l'exécution échappe au contrôle volontaire du sujet. Il est des impulsions
spontanées, brusques, traduisant l'irruption de pulsions internes ou répondant à des exigences délirantes.
L’impulsivité et le mauvais contrôle pulsionnel caractérisent certaines pathologies.

Leraptus, à la limite de l’activité volontaire et du réflexe, survient en réponse instantanée à une


impérieuse nécessité instinctive (raptus agressif, raptus suicidaire).

3—Les compulsions correspondent à des actions, la plupart du temps ordinaires, mais entreprises sans
:

nécessité matérielle, de façon excessive ou hors de propos. Avant d’agir, le patient éprouve une
urgence
à se livrer à ce type de comportement. La tension psychique douloureuse croît
jusqu’à la réalisation
compulsive qui apporte généralement une résolution de l'angoisse.
4-Stupeur :c' est un état de suspension de toute activité motrice mimique, gestes, langage. Il est en
:

clinque des états de stupeur émotionnelle, de stupeur mélancolique, de stupeur confusionnelle, de


stupeur catatonique.

S- Catalepsie : caractérisée parla perte de l'initiative motrice, la tendance à maintenir les attitudes
spontanées et imposées.

6—négativisme : il s'agit ici d’un refus actif du contact verbal et non verbal. Le patient évite le regard,
refuse la main tendue ou s’oppose aux consignes délivrées.

7—Lacatatonie : il est caractérisé par une passivité psychomotrice, une catalepsie, une perte de l’initiative
motrice, un négativisme et parfois des accès paroxystiques.

& Parakinésies sont des mouvements anormaux qui parasitent, ou remplacent les mouvements
:

normaux. Les stéréotypies de certains schizophrènes, de certains déments sont représentatives de ces
parakinésies (grattage, balancement, rotation...) Elles ne doivent pas être confondues avec les
dyskinésies qui s'observent souvent en psychiatrie du fait de l'utilisation extensive des traitements
neuroleptiques. il peut s'agir de crises de dyskinésies aiguës (avec hyperextension du ’tronc, du cou,
élévation des globes oculaires), d'hyperkinésie à type de tasikinésie (besoin invincible de bouger),
d'akathisie (impossibilité de rester assis), ou de manifestations à caractère chronique survenant après
plusieurs mois ou années de neuroleptisation (les dyskinésies tardives) ce sont des mouvements
:

involontaires, incessants, dela sphère buccolinguofaciale (succion, mâchonnement) parfois accompagnés


de dyskinésies.
'

9- Tics : sont des mouvements involontaires, brusques et soudains, rapides et répétés (dignement des
yeux, froncement des sourcils ou du nez, reniflement, bruits de gorge, haussement d'épaules, etc.). Chez
un même sujet, le tic dominant est généralement toujours le même, s‘amplifiant avec l'anxiété, les
émotions, diminuant dans les situations de détente et susceptible de déplacements topographiques dans
le temps. Les tics sont d’une grande fréquence chez l’enfant,
apparaissant entre 6 et 8 ans ou àla puberté
; ils disparaissent spontanément. Dans la maladie de Gilles de La Tourette les tics
sont multiples,
progressivement associés à l'énoncé de mots grossiers (coprolalie) et à un mimétisme mimique, gestuel
et verbal (échomimie, écholalie).

C-Troubles des conduites sociales :

Ilsintroduisent la notion de passage à l’acte, qui désigne « les actions présentant le plus souvent un
caractère impulsif en rupture avec les systèmes de motivation habituels du sujet, prenant souvent une
forme auto ou hétéroagressive ».
Les conduites acquièrent une signification pathologique et justifient
une orientation psychiatrique
lorsqu’elles s'associent à des désordres mentaux, certaines de ces conduites pouvant être du registre
médico-légal ou pénal ou s'inscrire dans un contexte socioculturel qui en modifie la signification.

1—Suicide :Le suicide, la tentative de suicide, les équivalents suicidaires, désignent toutes les conduites qui
amènent un sujet à se donner la mort ou à en prendre le risque.
2-Homîcide : désigne le fait de donner la mort à un être humain, de façon intentionnelle
:
l'acte est
:

appelé meurtre. S‘il y a eu préméditation, il s'agit d'un assassinat. lnvolontaire, par maladresse,
inattention ou imprudence il s'agit d’un homicide involontaire.
.

il est rare en
pathologie mentale. Parfois inaugural chez le schizophrène, le crime a chez lui un caractère
immotivé d‘étrangeté, de froideur, de soudaineté. Certains infanticides sont commis dans
un contexte
psychopathologique qui témoigne de bouleversements majeurs :bouffées délirantes, psychoses
puerpérales,dépression mélancolique.
Beaucoup plus fréquemment que l'homicide se rencontrent en psychiatrie les
coups et blessures, les
violences ces conduites s’observent chez les caractériels, les schizophrènes, chez
:
certains épileptiques
(accès de fureur). '

3—Fugues
Les fugues sont caractérisées par un abandon du domicile, du lieu de travail, répondant
pour le sujet à un
besoin irrésistible de partir, sans but précis le plus souvent.
il existe des
fugues amnésiques (automatismes épileptiques) ou semi-conscientes (états seconds
et
crépusculaires). Les fugues conscientes de l'adulte se manifestent dans des circonstances
et en fonction
de causes très variées ,le passage à l'acte impulsif chez le délirant, il s’agit
d'échapper à une menace
imaginaire '

4—Vols pathologiques
Les volspathologiques sont rares, mais peuvent se voir chez les déments, chez des
schizophrènes
chroniques, les toxicomanes en état de besoin. Les vols du névrosé
compulsif (kleptomanie) et les vols
amnésiques de l’epileptique
;
posent des problèmes assez difficiles en expertise médico-légale.

D—troubies des conduites alimentaires:


se sont des altérations Profondes du comportement alimentaire s'accompagnant d’une
souffrance psychique ou d'autres symptomes psychiatriques préesntant de
importante
nombreuses complications ,et
relevant d'une prise en charge spécifique.
1—
Restriction alimentaire
Les restrictions sont rapportées
par le malade à une diminution ou à une perte d’appétit (l’hyporexie ou
anorexie) globale ou sélective, à un désir de maigrir (la préoccupation du poids
est souvent
déraisonnable) ou obéissent à des règles diététiques personnelles. On
peut voir aussi des conduites de
restriction, des vomissements provoqués, postprandiaux. La perte de l’appétit
est un des symptômes
majeurs de la dépression. L'anorexie mentale de la jeune fille réalise un
syndrome de signification
particulière.
2—Refus alimentaire
Les refus ont, des motivations pathologiques et souvent délirantes chez
des mélancoliques pour lesquels
renoncer à manger signifie se châtier.
chez les délirants persécutés qui pensent que la nourriture est
empoisonnée ou maléfique.
chez les schizophrènes qui recherchent dans lejeûne
une purification ou traduisent par cette conduite
des attitudes d'opposition et de négativisme.

3-Excès alimentaire
Les excès alimentaires et les excès de boisson
peuvent être permanents ou paroxystiques :
— la boulimie
correspondent a une sensation très intense de faim, vécue dans l'angoisse,
patient à absorber rapidement et impulsivement une grande quantité d'aliments ; le désircontraignant
le
de manger
assouvi, il apparaît en retour une sensation de profonde culpabilité et de
dégoût. Ces accès boulimiques
s'observent dans les états névrotiques, les états limites, les syndromes
schizophréniques ;
— dipsomanie est le besoin irrésistible de boire de fortes quantités de boissons, généralement
la
alcoolisées ; on insiste sur le caractère intermittent, paroxystique des accès dipsomaniaques observés lors
d'accès maniaques ou survenant par périodes chez des déséquilibrés;
— la potomanie est le besoin habituel, permanent, d’ingérer de grandes quantités de liquides, de l’eau le

plus souvent.

ll-Troubles du langage:

Langage Toute altération de l’expression orale peut avoir une valeur séméiologique. Le langage peut être
perturbé a plusieurs niveaux.
> Niveau central neurologique :

Cette perturbation constituant l'aphasie est entendue comme étant un trouble de l’expression et/ou dela
compréhension du langage, et provoquée par une atteinte cérébrale.

L'aphasie, associée généralement à des troubles d’autres fonctions symboliques , est retrouvée
précocement dans certains états démentiels (maladie d’Alzheimer, démences vasculaires).
> Dynamique du discours:

-Logorrhée :la logorrhée est un flot précipité, prolixe, surabondant de paroles organisées autour d’un
thème dominant ou plus souvent dispersées. Dans beaucoup d’états d'excitation existe cette
hyperactivité verbale, parfois émaillée de cris, de chants. La logorrhée du maniaque est tout à fait
exemplaire.

-Verbigération :C’est un dévidage automatique de suites de mots ou de phrases sans lien associatif
sémantique. On l’observe chez des schizophrènes très régressés, certains confus, des déments séniles.

-Mutisme : C'est l’absence de langage, délibérée ou non, intentionnelle ou non. Il


peut être total ou
partiel (semi—mutisme), global ou sélectif, permanent ou transitoire.

-Mutacisme : C'est un silence volontaire, adopté au cours de situations critiques par des simulateurs ou
comme un jeu parle maniaque. On peut en rapprocher I’aphonie (ou l'aphémie), symptôme de
conversion hystérique.

-Bégaiement : il consiste en une incapacité transitoire à émettre certains sons, à enchaîner différents
mouvements articulatoires (répétitions ou blocages lors de l‘émission du langage). Le bégaiement
apparaît dans l'enfance, s’exagère lors des émotions, diminue au cours des situations de détente.

-Palilalie: la palilalie consiste en une répétition incoercible de syllabes, de mots ou de phrases ; elle
s'observe chez certains déments, s’associant souvent à une écholalie, répétition des mots prononcés par
l’interlocuteur. Elle est fréquente chez les parkinsoniens.

-lmpulsions verbales : Enfin la dynamique du discours peut être perturbée dans sa fonction de vecteur
de l’information (soliloque — monologue) ou être soumise ‘a des impulsions verbales ou parasitée par
l'écoute d'interlocuteurs imaginaires (dialogue hallucinatoire).
> Synthétisation du discours :

L'agrammatisme consiste à supprimer les articles, prépositions, adjectifs, à adopter un style télégraphique
ou monosyllabique, à n’employer les verbes qu'à l’infinitif, etc.

> Fonction sémantique :il faut distinguer:

— paralogismes les mots appartiennent au Code dela Langue mais leur sens est détourné de
les :

l"acception habituelle;

— les néologismes vrais sont de véritables créations linguistiques (mots tronqués, phonèmes inverses) qui
introduisent une distorsion, un hermétisme dans la communication verbale. À l’extrême, se constitue
chez certains schizophrènes un paralangage, une glossolalie, un « langage privé ». Rappelons la valeur
attachée aux lapsus, révélant l'émergence de désirs inconscients.

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