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Mensuel des décideurs - Chambre Française de Commerce et d’Industrie du Maroc Octobre 2011

ACTUS CFCIM IMMOBILIER MANAGEMENT


Un Pavillon France Implantation de la Les objectifs du
sur Pollutec 2011 grande distribution E-Learning L’invité de Conjoncture

DOSSIER
La PME, moteur de l‘économie
marocaine Eneko Landaburu

L’actualité écono-
mique vue par le
service économique
de l’Ambassade de
France

Cahier central
Nouveaux adhérents
Vos infos pratiques

930
NUMERO 50ème ANNÉE
Source : CFCIM

Dispensé de timbrage
Autorisation n° 956
DOSSIER

La PME, moteur de l‘économie marocaine


Constituées principalement de TPE (Très Petites Entreprises) à caractère familial,
les PME marocaines représentent 95 % du tissu économique national mais ne
participent qu’à hauteur de 20 % de la valeur ajoutée créée.

Dossier réalisé D’emblée, soulignons que si la PME annuel inférieur à 3 MDH. Il ne s’agit
par Rachid Alaoui constitue, il n’en fait point doute, un point d’une particularité marocaine.
conjoncture@cfcim.org véritable levier de développement, Au sein même de l’Union Européenne,
sa situation reste mal cernée vu que les TPE, employant moins de 10 sala-
la majorité de son tissu échappe en- riés, représentent 92 % des quelques
La PME, moteur de l’économie marocaine 17 core au secteur formel et que les 21 millions de PME recensées sur le
Une politique de soutien aux impacts limités 20 statistiques actuelles ne permettent continent européen.
Le financement, un goulot d’étranglement 21 pas une bonne lecture du compor- Autre ambiguïté, la définition même
Interview avec Salaheddine Kadmiri, président tement de cette catégorie d’entre- de la PME continue à susciter quelques
de la Commission PME à la CGEM 22 prises. Il n’empêche, toutes les études divergences entre les différents ac-
Point de vue de Hammad Kassal, ex-Président concordent aujourd’hui sur le fait que teurs économiques (Etat, CGEM,
fondateur de la fédération PME à la CGEM 23 presque 95 % du tissu économique ANPME, Bank Al-Maghrib, etc.). Si la
Interview avec Patrick Cohen, Directeur national est constitué de PME. Une Charte de la PME définit comme PME
Général Crit Maroc 24 analyse plus fine montre que 96 % toute entreprise employant moins
Trois questions à Hassan Charaf, Président des PME marocaines sont des TPE de 200 personnes et réalisant un
national du Centre des Jeunes Dirigeants (CJD) 25 dont une grande partie de micro-en- chiffre d’affaires (CA) annuel inférieur
treprises réalisant un chiffre d’affaires à 75 MDH et disposant d’un total bi-

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DOSSIER

lan limité à 50 MDH, l’ANPME ne tient


compte, dans sa définition, que du seul
critère de chiffre d’affaires tout en seg-
mentant les PME en trois catégories : les
TPE (moins de 3 MDH de CA), les Petites
Entreprise (PE) avec un chiffre d’affaires
compris entre 3 et 10 MDH de CA, et, en-
fin, les Moyennes Entreprises dont le vo-
lume d’affaires est compris entre 10 et
175 MDH. C’est la définition de l’ANPME
qui tient aujourd’hui de référence, no-
tamment pour bénéficier des concours
des institutions étatiques qui soutien-

© Studio Najibi
nent le développement des PME.

Poids relativement significatif


Malgré les défaillances statistiques et
les difficultés à cerner les contours de ca concentre à elle seule plus de 41 % des emplois. Au sein des pays industria-
la PME, on ne peut ignorer le poids de des PME du Royaume, loin devant les lisés, les PME contribuent globalement
cette catégorie d’entreprises dans le régions de Tanger (10 %), Meknès-Fès autour de 55 % du PIB et génèrent envi-
tissu économique national. Elles sont (9 %), Rabat-Salé-Khémisset (8 %), etc. ron 65 % des emplois.
ainsi créditées de : 40 % de la produc- Reste que, malgré leur poids excep-
tion nationale, de 50 % des emplois du tionnel, la contribution des PME reste La problématique de financement
pays, de 30 % des exportations, de 50 % largement en deçà des potentialités Cette faible contribution des PME au PIB
de l’investissement national et génè- que cette catégorie d’entreprises peut marocain s’explique essentiellement
rent 20 % des recettes de l’Impôt sur les faire valoir. Ainsi, la participation des par les multiples écueils qui entravent
Sociétés et 30 % des recettes de l’Impôt PME dans la création la bonne marche de
sur le Revenu. En clair, les PME occupent de la valeur ajoutée La contribution des ces entreprises domi-
un pan entier de l’économie nationale, globale de l’écono- nées par de petites
participent activement à la croissance mie marocaine tourne PME reste largement structures familiales.
économique du pays et sont présentes seulement autour en deçà des potentiali- Globalement, les PME
dans tous les secteurs de l’activité éco- de 20 %. Par secteur, se caractérisent par la
nomique (agriculture, industrie, artisa- cette participation est tés que cette catégorie faiblesse de leurs actifs
nat, BTP, commerce, services, etc.) avec très variable allant de immobilisés, la pré-
une présence prépondérante dans les 0,2 % pour la branche d’entreprises peut faire dominance de l’actif
services (tourisme, communication, de la production et de valoir. circulant, la sous-capi-
transport, services financiers, etc.) et le la distribution d’élec- talisation généralisée,
commerce. tricité, gaz et eau à 73 % pour celle de le manque de moyens techniques et
Du point de vue géographique, la répar- l’immobilier et des services. A titre de financiers, la fiscalité désavantageuse,
tition des PME sur le territoire national comparaison, en Afrique du Sud, les le faible niveau d’encadrement des
fait ressortir une forte concentration PME contribuent aux alentours de 50 % dirigeants, leur faible productivité,
de cette catégorie d’entreprises dans le du PIB, génère environ 40 % de la pro- l’absence de méthode de gestion mo-
centre du pays. La région de Casablan- duction et concentrent 60 % du total derne, etc. En plus, elles font face à un

Production, emploi : le poids de l’informel


1999 2007

BTP Commerce Industrie Services Total BTP Commerce Industrie Services Total

Production informelle
6 410 27 624 16 847 14 073 64 954 12 259 44 962 31 892 18 775 107 887
(en millions de DH)
Répartition
9,9 42,5 25,9 21,7 100 11,4 41,7 29,6 17,4 100
par secteur (en %)
Volume de l’emploi
132 817 917 010 476 417 375 703 1 901 947 142 936 1 174 695 475 451 423 034 2 216 116
informel
Part dans l’emploi
23,6 91,2 36,8 18,8 39 17 81,1 34,5 18,6 37,3
total non-agricole
Source : Enquête nationale sur le secteur informel, HCP - 2007

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DOSSIER

environnement marqué aussi par l’ina- (ANPME) dont la mission prioritaire Du coup, la formule adéquate pour
déquation de la législation du travail à est de piloter et de mettre en œuvre le soutenir les PME est encore à trouver.
la PME, l’accès au financement et aux programme national de modernisation En attendant, et afin de contribuer
marchés publics limité, la complexité compétitive des entreprises marocaines plus efficacement à la compétitivité
et la lourdeur des procédures adminis- dans son volet conseil et accompagne- des PME marocaine, la CGEM met la
tratives, etc. L’accès au financement ment. De même, afin d’atténuer le pression pour obtenir un régime fiscal
constitue l’un des écueils majeurs au goulot d’étranglement que constitue spécifique à cette catégorie d’entre-
développement de la PME marocaine. le volet financement, la Caisse Centrale prise. L’adoption d’un taux d’impo-
En effet, bien que représentant 95 % de Garantie (CCG) a sition réduit de 15 %
du tissu économique national, les PME mis en place un fonds C’est le devenir du pour les TPE (chiffre
ne reçoivent qu’environ 18 % des crédits de garantie qui permet d’affaires inférieur à 3
alloués aux entreprises par les banques. de réduire le risque que secteur industriel ma- MDH) lors de la loi de
Les mesures incitatives mises en place prennent les banques
par l’Etat afin d’encourager les banques en accordant des cré-
rocain et la dégradation ficomme nances 2011 est salué
un premier
à accorder davantage de crédits aux dits aux PME. des exportations liée à pas nécessaire pour
PME ont certes atténué le faible accès Et face au faible im- améliorer la compé-
de cette catégorie d’entreprises au fi- pact des mesures de la perte de compétitivi- titivité des petites
nancement bancaire mais l’obstacle soutien mises en place
de financement demeure fondamen- sur l’amélioration de
té des PME qui inquiè- structures mais il est
jugé insuffisant pour
tal du fait des garanties qu’exigent les la situation des PME tent. pousser davantage de
banquiers, l’inadéquation de l’offre de marocaines prises glo- TPE marocaines à plus
financement, le niveau élevé des taux balement, et face à l’intensification de de transparence. Ainsi, et dans le cadre
créditeurs, etc. Si les PME ont du mal à la concurrence qui touche particuliè- des préparatifs de la loi de finances
accéder au financement bancaire, c’est rement les PME, l’Etat et l’ANPME ont 2012, la CGEM propose un IS de 10 %
aussi parce que la transparence fait dé- signé, en 2008, un contrat programme pour tout résultat fiscal réalisé par une
faut dans la majorité des PME et que les sur la période 2008-2012 visant à re- PME inférieur ou égal à 1 MDH.
business plans de développement sont cadrer les programmes d’appui de Enfin, avec la situation peu reluisante
souvent mal ficelés. Du coup, et partant l’agence au profit des PME. De nouvelles d’une grande partie des PME, aggravée
de la méconnaissance des dirigeants de mesures ont été lancées afin d’appuyer aujourd’hui par une conjoncture éco-
PME de la palette de produits financiers la compétitivité des PME dont le lance- nomique mondiale difficile et une in-
disponibles - capital investissement ment des programme Imtiaz et Mous- tensification de la concurrence, c’est le
(capital-risque, capital développement, sanada. Reste que le nombre de PME devenir du secteur industriel marocain
capital transmission, etc.), appel public touchées par ces programmes reste très et la dégradation des exportations liée
à l’épargne via l’introduction en Bourse, limité, ce qui réduit la portée réelle de à la perte de compétitivité des PME qui
marché de la dette privé (emprunt obli- ces instruments. inquiètent.
gataire, billets de trésorerie, etc.) - l’au-
tofinancement demeure la solution la
plus choisie par les dirigeants pour faire
face aux besoins de financement de leur
entreprise.

Survivre au lieu d’innover !


A cause de ces faiblesses et difficultés,
les PME marocaines, peu innovantes
et ne développant pas des stratégies
conquérantes ont du mal à faire face à
l’intensification de la concurrence aussi
bien sur le marché local, à cause du dé-
mantèlement tarifaire, qu’à l’internatio-
nal, du fait de leur faible compétitivité.
Cette situation pousse aujourd’hui plu-
sieurs PME à se focaliser sur la survie au
lieu de l’innovation et du développe-
ment.
Ayant pris conscience de la situation des
PME nationales à l’heure de la mondia-
lisation des économies, et afin de mieux
soutenir cette catégorie d’entreprises
fragiles, l’Etat a créé, en 2002, l’Agence
Nationale pour la Promotion de la PME

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DOSSIER

Une politique de soutien aux impacts limités


L’Etat intervient via plusieurs instruments pour desserrer les obstacles au
développement de la PME, notamment au niveau du financement et de l’amélioration
de la compétitivité. Outre la mise en place des fonds de garantie, l’ANPME a mis
en place un certain nombre de mesures visant à appuyer la compétitivité des PME
dont les programmes Imtiaz et Moussanada.
Bien que représentant plus de 95 % du Royaume du Maroc enveloppe de 1,2 milliard de dirhams
tissu économique marocain, les PME ne pour soutenir la modernisation des PME
contribuent qu’à hauteur de 20 % de la sur la période 2009-2015. Le programme
valeur ajoutée nationale et génèrent Imtiaz est l’une des mesures prises par
environ 20 % des recettes de l’Impôts le Pacte national de l’émergence indus-
sur les Société (IS). Cette situation s’ex- trielle (PNEI) et vise à soutenir les PME
pliquant par les multiples faiblesses des en renforçant leurs actifs corporels et in-
PME marocaines mises à nu par l’inten- corporels. Il prévoit ainsi d’accompagner
sification de la concurrence résultant de 50 entreprises à fort potentiel chaque
la mondialisation et de la multiplication année sur la période 2009-2015 en leur
des accords de libre-échange. accordant une prime à l’investissement

ANPME
Face à cette situation, l’Etat marocain a matériel et immatériel couvrant jusqu’à
mis en place une politique de soutien 20 % du montant total de l’investisse-
aux PME visant à faciliter leur accès au ment avec un plafond de 5 MDH.
financement et à l’amélioration de leur pas eu les résultats escomptés. Ainsi, Pour sa part, le programme Moussanada
compétitivité. sur la période 1998-2007, seulement vise l’accompagnement des entreprises
Pour mener à bien cet accompagne- 3 347 entreprises ont pu accéder au cré- dans leur démarche de modernisation
ment, l’Etat a mis en place des institu- dit bancaire en bénéficiant de la garan- et d’amélioration de leur compétitivité.
tions et des fonds dédiés à l’assistance tie CCG. Il vise à accompagner 500 entreprises
et à la mise à niveau des PME. C’est le cas Du coup, il fallait revoir l’arsenal de mo- par an en contribuant à l’amélioration
de la Caisse Centrale de Garantie (CCG) dernisation des entreprises dans le but de leur système d’information, la qua-
pour faciliter l’accès au financement et de redynamiser et d’accompagner la lité des produits et services, la logistique
l’Agence Nationale pour la Promotion PME tout au long de son cycle de vie et et le marketing. Le programme Moussa-
de la PME visant à piloter et à mettre en lui permettre d’atteindre une compéti- nada apporte une contribution pouvant
œuvre le programme national de mo- tivité suffisante afin d’évoluer dans un atteindre 60 % du coût total de la pres-
dernisation compétitive des PME dans marché globalisé. D’où le lancement tation avec un plafond d’intervention
ses volets conseil et accompagnement. du programme volontariste de renfor- fixé à 1 MDH.
Avec la CCG, l’Etat contribue à donner cement de la compétitivité des PME
une nouvelle impulsion à l’initiative autour de trois initiatives : la croissance
privée en encourageant la création, le des PME, le renforcement de leur com-
développement et la modernisation pétitivité et la création de nouvelles
des entreprises, particulièrement les PME compétitivité. Dans ce cadre, la
PME, via les garanties institutionnelles CCG a élaboré un nouveau système de
qui sont sensées faciliter l’accès des garantie avec une panoplie de produits
PME au financement grâce au partage plus adaptés aux besoins des PME. Ces
des risques entre la CCG et les banques. produits, regroupés autour de la famille
Toutefois, les différents produits mis Damane (Damane Créa, Damane Dév, En plus, afin d’encourager la création de
en place par la Caisse dont le FOMAN – Damane Istmar et Damane Capital- TPE et de Jeunes Entreprises, le dispositif
Fonds national de mise à niveau- n’ont Risque), interviennent de la création à la d’encouragement des PME a été enrichi
transmission des PME. Et dans le cadre de nouveaux produits dont la garantie
de cette nouvelle stratégie, la CCG s’est des prêts à la création de la jeune entre-
fixée un objectif d’accompagner 10 000 prise : Moukawalati.
entreprises sur la période 2009-2012. Malgré la volonté affichée par les pou-
voirs publics, les impacts des politiques
Imtiaz et Moussanada de soutien à la PME restent très limités
Parallèlement, l’ANPME a lancé les pro- et les programmes sont insuffisants, ne
grammes Imtiaz et Moussanada pour touchant qu’un nombre très limité d’en-
lesquels l’Etat a débloqué, en 2009, une treprises et ignorant les TPE.

Conjoncture N° 930 - Octobre - 20


DOSSIER

Le financement, un goulot d’étranglement


pour la PME
La problématique du financement constitue l’un des obstacles majeurs au
développement des PME marocaines.
La contrainte de financement des PME D’abord, il y a la prudence des banques palette d’instruments de financement
est certainement l’obstacle le plus vi- à financer les PME du fait des risques disponibles sur le marché.
sible sinon le plus popularisé du fait des plus importants liés à la fragilité de Ainsi, face à la récurrence de la pro-
accusations mutuelles entre banquiers ces structures et le manque de trans- blématique du financement bancaire,
et chefs d’entreprises. En tout cas, pour parence d’une grande partie des PME. les PME devraient recourir de plus en
nombre de dirigeants de PME, le finan- Et pour faire face à ces risques, les plus à des sources de financement al-
cement constitue l’un des obstacles ternatives aux banques telles que
majeurs à la croissance de leurs l’appel public à l’épargne via l’in-
entreprises. Certes les banques ac- troduction en Bourse, le recours
cordent aux PME des crédits qui au marché de la dette (émission
prennent des formes variées allant obligataire), le capital investisse-
des lignes de crédits nécessaires ment, etc. Outre le financement
pour couvrir les dépenses courantes via l’introduction en Bourse qui
aux prêts à long terme pour réaliser offre plusieurs avantages à la PME
des investissements. Toutefois, les –financement, diversification des
montants alloués à cette catégorie sources de financement, institu-
d’entreprises restent faibles compara- banques ont tendance à solliciter au- tionnalisation de l’actionnariat, noto-
tivement à son poids dans l’économie près des entrepreneurs des garanties riété, etc.-, le capital investissement
nationale. Ainsi, et selon les statistiques importantes et à octroyer des crédits semble constituer un instrument de
officielles, en 2008, l’encours des crédits à des taux élevés alourdissant ainsi les financement adéquat pour la PME.
accordés par les banques au secteur pri- charges supportées par la PME et gre- En plus du fait qu’il s’agit d’une tech-
vé marocain s’est établi à 468 milliards vant du coup sa compétitivité. nique de financement de haut de bilan
de dirhams dont 300 milliards destinés Et c’est pour faire face à cette pro- des entreprises, le capital investisse-
aux entreprises. Et selon la Direction blématique d’accès au financement ment se caractérise aussi par son offre
de la Supervision Bancaire de Bank Al- bancaire que l’Etat a mis en place des diversifiée adaptée aux différentes
Maghrib, la quote-part des PME dans garanties institutionnelles gérées par étapes du développement de la PME–
ces crédits ressortait à 54 milliards de la Caisse Centrale de Garantie (CCG) capital amorçage, capital risque, capi-
dirhams, soit 18 % des crédits accordés et qui visent à réduire les risques en- tal développement et capital transmis-
par le secteur bancaire aux entreprises courus par les banquiers en finançant sion, etc. Malheureusement, jusqu’à
marocaines. des PME tout en réduisant aussi éga- présent, seule une poignée de PME tire
Les difficultés que rencontrent les PME lement la charge financière supportée profit de la diversité de cette palette
par rapport à l’offre de financement par la PME. Toutefois, les résultats, po- d’instruments de financement qui
s’expliquent par plusieurs facteurs. sitifs soient-ils, ont été très en deçà des sont globalement pus adaptées à la ca-
att
attentes. Ensuite, il y a la probléma- ractéristique des PME. Toutefois, si la
tique de la forte
fort asymétrie d’informa- conjoncture actuelle de resserrement
tions entre l’investiss
l’investisseur et la PME liée des liquidités devait se poursuivre, il
surtout au manque de transparence est fort à parier que le recours à ces
de certains entre
entrepreneurs sur les instruments de financement connaîtra
informations financières de leur un intérêt grandissant.
entreprise. En attendant, les PME, et surtout les
TPE, se financent essentiellement par
Fina
Financement alter- le biais des sources internes dont les
nat
natif fonds propres de l’entrepreneur et les
En n, le problème
Enfi bénéfices non distribués de l’entre-
d’accès au finan- prise (autofinancement). Etant donné
cement des PME que ces ressources sont généralement
s
s’explique aussi réduites, les entrepreneurs se focali-
pa l’ignorance des
par sent du coup sur la survie de leur en-
entrep
entrepreneurs et des treprise plutôt que sur l’innovation et
dirigeant de PME de la
dirigeants le développement de celle-ci.

Conjoncture N° 930 - Octobre 2011 - 21


DOSSIER

‘‘ L’évolution des PME, une question de survie ‘‘


Interview avec Salaheddine Kadmiri, Président de la Commission PME à la CGEM.

Conjoncture : Quel regard portez-vous


sur l’environnement et le paysage de la
PME ?
Salah eddine Kadmiri : La PME est par
définition une entreprise en perma-
nence confrontée aux lois du marché,
à la concurrence et la compétitivité. De
plus, elle est de part sa taille très sen-
sible à l’impact de son environnement :
c’est pour cela qu’à la Commission
PME de la CGEM, nous insistons lour-
dement sur l’amélioration du climat
des affaires, l’allégement et la trans-
parence des procédures, sans cela nous
ne construirons rien de durable.

© DR
Considérez vous que la structure de la Salaheddine Kadmiri
PME a évolué ces dernières années ?
Du fait de l’ouverture total du marché du marché et à capter le plus rapide- encore les impacts chiffrés justement
marocain, la structure de la PME a for- ment les opportunités offertes. La diffi- par secteur. Tout patron d’entreprise
cément évoluée notamment sur les culté, c’est justement de savoir jongler s’attend à des évolutions et réajuste-
aspects organisationnels, ressources entre le court terme - et sa pression au ment de salaire et doit contribuer à
humaines et systèmes d’information, jour le jour - et le long terme avec la création de richesse pour la collec-
c’est devenue une question de survie. toute sa planification et cela dans un tivité et l’évolution sociale. Toutefois,
Si elle n’est pas de plus en plus profes- environnement marocain pas simple de son côté le gouvernement doit ab-
sionnelle et experte dans son métier du tout. solument mettre tout le monde sur le
et si elle ne maîtrise pas au plus près même pied d’égalité et travailler très
ses coûts, une PME aura du mal à vivre Récemment un sondage d’opinion a dur sur les deux fléaux qui sont la lutte
sur le long terme et c’est pour cela que révélé que le moral des «patrons» était contre l’informel et la lutte contre la
nous avons demandé à ce que tous au beau fixe, pensez-vous que c’est contrebande.
les programmes de soutiens gouver- transposable aux dirigeants des PME ?
nementaux soient orientés vers ces Je ne sais pas quelle part des entre- Au niveau de la CGEM, quelles sont les
priorités. Par contre, là où le bât blesse, prises le sondage a touché et quels sec- actions menées et dédiées à la PME ?
c’est l’aspect financement et capitali- teurs. Ce genre de sondage est diffici- La Commission PME au sein de la CGEM
sation, surtout à l’heure actuelle où la lement interprétable, est une commission
diminution des liquidités fait que les mais dans tous les cas, La difficulté, c’est transversale, elle tra-
banques sont de plus en plus frileuses un dirigeant de PME vaille sur trois volets.
pour financer les PME, de même le doit toujours croire en justement de savoir Le premier concerne
haut du bilan de l’entreprise doit être son entreprise, en son la communication et
capable de supporter son activité et marché et véhiculer
jongler entre le court la sensibilisation de
son développement et ça, c’est le rôle à son entourage (em- terme et le long terme toutes les actions ou
du chef d’entreprise. ployés, clients, four- programmes mis à la
nisseurs, …) un moral et cela dans un envi- disposition de la PME
Selon vous, qu’est ce qui caractérise la et une volonté conti- et ce en simplifiant
PME marocaine ? nue sans pour cela
ronnement marocain le discours à travers
D’abord quelques chiffres sur la PME, oublier les réalités du pas simple du tout. des séminaires, tables
c’est 95% du tissu économique, 50% marché. rondes, rencontres ré-
des salariés, 40% de la valeur de la gionales afin de rendre accessible et
production, 50% des investissements Quel(s) impact(s) a eu la décision du compréhensible ces mesures et cela
et 30% des exportations. C’est donc le gouvernement de rehausser le SMIC va jusqu’à des livrables sur la fiscalité,
moteur de l’activité économique et ce auprès des dirigeants des PME ? l’export, le droit du travail, … Notre mis-
qui la caractérise est sa souplesse, sa Sur ce point, je pense qu’il faut rai- sion de relais dans toutes les régions
capacité à s’adapter aux mouvements sonner par secteur. Nous n’avons pas du Maroc est très importante. Le se-

Conjoncture N° 930 - Octobre - 22


DOSSIER

cond volet concerne des actions ponc-


tuelles qui nous ont semblé prioritaires
et primordiales pour la PME, à savoir
‘‘ Comment est-il possible
la mise en place de la loi sur les délais
de paiement qui a abouti en un temps d’accompagner la PME sans
record d’un an et qui était un véritable
frein au développement de la PME et à
l’investissement en général. Un autre
ministère dédié ? ‘‘
exemple est le volet innovation au
sein de la PME où un programme sur
Point de vue de Hammad Kassal, ex-Président fondateur
deux ans a été planifié afin de mieux de la Fédération PME à la CGEM.
encore cerner cette problématique et
orienter et participer aux mesures qui
vont être lancées par le Ministère de Conjoncture : Est-ce que la PME est dis-
l’Industrie très prochainement. Enfin, posée aujourd’hui à faire face aux défis
le troisième volet s’adresse à des par- du monde économique ?
tenariats de développement que nous Hammad Kassal : Tout d’abord, il faut
avons avec les partenaires étrangers, revenir légèrement en arrière et tenir
CGPME France, PIMEC Espagne, où des compte du passé, je m’explique. En
rencontres B to B et tables rondes dé- 2002, Ahmed Lahlimi, alors ministre
diées à la PME sont organisées. en charge de la PME, avait mis en place
une stratégie qui découlait d’un tra-
Est-ce que la salut de la PME maro- vail foncier qui a donné lieu à un large
caine passe par la mise sur orbite de la diagnostic et à la mise en place d’une
nouvelle carte régionale et / ou par la charte de la PME. Une définition avait
conquête de nouveaux marchés à l’in- été définie à savoir que par PME, on en-

© DR
ternational ? tend une entreprise qui emploie entre
Les deux aspects sont un salut pour la 14 et 250 personnes. Suite à cela, il a été Hammad Kassal
PME. La nouvelle carte régionale peut décidé de créer une agence, l’ANPME
être intéressante si elle est accompa- (Agence nationale de promotion de la duire études sur études sans apporter
gnée par des possibilités données à petite et moyenne entreprise) destinée soutien et conseil à la PME. Et que dire
la région d’avoir des incitatifs et une à mettre en application la politique du nombre croissant de PME qui exerce
fiscalité locale adaptée pour capter publique en faveur de la PME. Premier dans l’informel ? Il faut que l’Etat inves-
l’investissement (notamment sur le axe de travail : la mise à niveau de la tisse à fond perdu dans la PME. On ne
foncier). De même, je reste persuadé PME dans le cadre et la perspective des peut pas attendre de la PME qu’elle
que la conquête des marchés interna- accords de libre échange avec l’Union soit performante, dynamique, nova-
tionaux est vitale pour la pérennité de européenne. On était sur les bons rails trice et citoyenne sans qu’on lui assure
l’entreprise mais il faut avoir aupara- mais malheureusement, l’arrivée de un environnement en adéquation avec
vant une assise et une expertise forte Driss Jettou à la Primature avec une les exigences du monde économique
sur son marché local pour pouvoir s’ex- nouvelle équipe gouvernementale d’aujourd’hui. A quand une fiscalité
porter. s’est traduite par la suppression et la unique et qui permette la création et le
disparition du ministère dédié à la PME. développement de PME ?
Un dernier mot ? Erreur monumentale ! Comment est-il
Le Maroc a clairement misé sur la crois- possible de mener une politique pu- Et pour ce qui est de l’accès au finance-
sance et le développement par l’inves- blique sans ministère ? Ainsi, l’ANPME ment ?
tissement dans les infrastructures de est née avec un handicap ou plutôt Il faut savoir qu’une entreprise a un
base comme l’énergie, transport, eau des handicaps comme des déficits en cycle de vie et le gros problème, c’est
et environnement, solaire ou encore ressources humaines et compétences le financement de départ pour une ac-
dans l’agriculture. La solution de fa- ainsi que des ressources financières li- tivité. Il n’existe pas de fonds dédiés à
cilité, vu les engagements financiers mitées. la création d’entreprise, un fond que
conséquents et lourds, c’est de confier j’appellerai d’amorçage. Il faut que
l’expertise technique et la construc- Et aujourd’hui, qu’en est-il ? l’Etat mette en place des fonds régio-
tion à des géants mondiaux en clé en 10 ans après, l’ANPME a échoué dans naux afin que les créateurs de valeur
main sans implication et sans contre- sa mission d’accompagnement de puissent démarrer leur activité. Pour
partie pour nos entreprises. Tous les la PME. L’objectif que s’était fixé Ah- ce qui est du rôle et de la fonction des
pays qui ont réussi leur décollage ont med Lahlimi, c’était l’accompagne- banques, elles ont fermé le robinet.
profité de ces opportunités pour créer ment de 120 000 PME chaque année. Aujourd’hui, les banques ne finan-
de véritables filières et un savoir faire Aujourd’hui, sur la base des certifi- cent que les particuliers et de facto la
local. Nous ne devons pas rater ce cats négatifs, on crée à peine 20 000 consommation ainsi que la spéculation
train… PME / an. L’ANPME se cantonne a pro- et le secteur de l’immobilier.

Conjoncture N° 930 - Octobre 2011 - 23


DOSSIER

‘‘ Les profils les plus recherchés par les


PME : les bons commerciaux ! ‘‘
Interview avec Patrick Cohen, Directeur Général CRIT Maroc, société spécialisée
dans le recrutement et la formation en ressources humaines.
Conjoncture : Quelle lecture faites Qu’en est-il de la péréquation offre /
vous des marchés de l’emploi, pour la demande / formation ?
PME plus particulièrement ? Le problème ou plutôt, la question est
Patrick Cohen : Je commencerais par souvent pour un dirigeant de PME de
vous répondre par une question : définir précisément les postes et les
qu’entendons-nous par PME au Ma- fonctions et le positionnement de son
roc ? entreprise sur un marché de l’emploi
Si on définit une PME par son chiffre qu’il ou elle ne connait pas bien. C’est
d’affaire et son effectif, disons arbi- là où le conseil et l’accompagnement
trairement moins de 50 millions dh de professionnels peut éviter les pertes
de chiffre d’affaire et moins de 200 considérables de temps, d’énergie et
salariés, les PME représentent donc la surtout de « casting ». L’exemple clas-
majorité des emplois salariés au Ma- sique, est un dirigeant qui s’adresse à
roc, soit plus de 90 % selon diverses nous en nous disant : « J’ai passé une

© DR
sources. Comme dans la plupart des annonce, j’ai reçu des centaines de CV,
pays, la PME est présente dans tous j’ai reçu 30 candidats(es) il n’y a en au- Patrick Cohen
les secteurs de l’activité économique : cun qui correspond à mes attentes ! ».
l’industrie, où les PME représentent Je conviens que c’est caricatural mais Quels sont les profils les plus deman-
plus de 50 % des emplois, le BTP, les réel et récurent. dés et les moins disponibles ?
commerces et services, et plus encore La question de la rémunération et du La structure même des PME fait
au Maroc dans l’artisanat, l’agricul- package est aussi un élément impor- qu’elles recrutent peu de cadres supé-
ture, la pêche, la sylviculture. tant, tout comme la formation pour rieurs. Les profils les plus recherchés
L’environnement interne des PME est les PME mais la lourdeur du méca- pour les PME sont incontestablement
souvent décrit par la faiblesse de la nisme actuel de remboursement des les commerciaux, les bons ! Les véri-
formation, le manque actions de formation tables vendeurs sont toujours la prio-
de conseil et d’inno- Les marchés de l’em- est beaucoup plus rité numéro un d’une PME dans un
vation, l’absence de dissuasive qu’incita- environnement concurrentiel.
méthodes modernes ploi pour les PME sont tive. Les assistantes, véritables pivot sur le-
de gestion et de mar-
un peu à leur image : Dans une PME, le di- quel un dirigeant peut s’appuyer sont
keting à même d’amé- rigeant cumule sou- également une denrée rare.
liorer la compétitivité complexes, diversifiés vent plusieurs fonc- Vous ne trouverez également pas un
de ces entreprises. Ce tions et peut être patron d’entreprise de BTP qui ne re-
qui les rend peu at- et difficile à appréhen- tout à la fois : Direc- cherche pas un bon chef de chantier.
tractives pour les can-
der de manière perti- teur commercial ou
didats qui recherchent technique, DRH, DAF, Un dernier mot ?
en priorité des postes nente. et il a d’autres pré- Les PME qui, dans leur majorité,
dans des « grandes occupations que de avaient peu recours à des cabinets de
entreprises ou des multinationales ». «courir» après ses remboursements conseils ou des prestataires de service
Tout ceci est vrai, mais change très et donc très souvent après quelques pour recruter leurs collaborateurs, ont
vite, les PME les plus dynamiques années il n’est tout simplement plus intégré le fait qu’un prestataire, quand
ont intégré et digéré toutes les mé- possible à une PME de poursuivre la il est professionnel et donc pertinent,
thodes et outils de gestion et de ma- formation. représente un gain de temps appré-
nagement modernes et savent être ciable.
performantes, elles ont dû pour cela Y a -t-il des secteurs où l’offre est Jusqu’en 2009, la part du chiffre d’ac-
s’attacher des compétences. Donc, supérieure à la demande et inverse- tivité de notre activité recrutement /
pour répondre enfin à votre question, ment ? évaluation, réalisée par les PME était
les marchés de l’emploi pour les PME Les PME industrielles sont les plus ac- de 15 % à peine et alors même que
sont un peu à leur image : complexes, tives sur le marché. Et malgré la crise, notre CA a plus que doublé. La part des
diversifiés et difficile à appréhender l’hôtellerie recrute toujours et a relevé PME représente à présent plus de 26 %
de manière pertinente. son niveau d’exigence. (chiffres 2010 et 1er semestre 2011).

Conjoncture N° 930 - Octobre - 24


DOSSIER

‘‘ Le Maroc vit aujourd’hui un paradoxe ‘‘


Trois questions à Hassan Charaf, Président national du CJD (Centre des Jeunes
Dirigeants).
Conjoncture : Il est souvent avancé rience prouvée et re- place de dispositifs de
que l’accès au crédit est le princi- connue de dix ans au formation intelligents.
pal frein pour les dirigeants de PME. service du développe- De créer un ministère au
Qu’en pensez-vous ? ment de l’esprit d’en- lieu d’une agence de la
Hassan Charaf : Malgré les efforts que treprise et d’accompa- PME, créer des banques
continuent de déployer les pouvoirs gnement des jeunes dédiées Entreprises
publics pour aider les PME à accéder entrepreneurs à la per- (TPE & PME), Favoriser
au financement, les résultats obtenus

©DR
formance globale. et ancrer la compétiti-
sont loin d’être suffisants. Les entre- Le credo du CJD est vité des entreprises par
Hassan Charraf
prises continuent de manquer cruel- « une économie au l’Etat ou encore former
lement de moyens de financement. Le service de l’Homme » tout interlocuteur de la
Maroc vit ainsi aujourd’hui un para- et la « performance globale n’a de PME à la réalité de la PME. Certains
doxe. D’un côté, plus de 90 % des en- sens que lorsqu’elle est économique, décideurs doivent connaître la réalité
treprises sont des PME ne participant sociale et sociétale ». Le CJD Maroc du terrain et les contraintes du mar-
qu’à hauteur de 20 % de la valeur est présent sur 7 sections à travers ché de façon claire.
ajoutée créée mais sont les mieux tout le territoire national et a déve-
placées pour générer de l’emploi et loppé des partenariats intelligents, Un dernier mot ?
de la profitabilité. De l’autre côté, la responsables et pragmatiques avec Tout mouvement, toute organisa-
difficulté d’accès au financement en plusieurs partenaires institutionnels tion est guettée par l’entropie, parce
raison des procédures contraignantes et universitaires. qu’il faut réagir aux incessantes
de garanties mises en place par les Le CJD Maroc est intégré dans le ré- contraintes de l’environnement pour
banques. seau du CJD International, nous tra- ne pas les subir. Dans un monde où la
Les explications que l’on peut trouver vaillons aussi sur des thématiques visibilité du futur s’obscurcit, l’avenir
à ce paradoxe trouvent leurs origines qui concerne la région MEDA, MENA ne s’envisage plus dans la sérénité
à deux niveaux. et le Maghreb. mais dans des tensions qu’il faut ap-
Du côté des entreprises, les banques Pour ce qui est des actions menées prendre à contrôler pour ne pas être
avancent que ces dernières ne sont auprès de l’Etat, le CJD a remis au envahi par des dérèglements exces-
souvent pas éligibles au crédit en rai- gouvernement un Manifeste pour sifs ou par des décisions fébriles. A
son notamment du manque de pro- l’emploi et la croissance, une lettre un moment où les certitudes se font
jets bancables, des insuffisances des ouverte avec 13 mesures phares pour rares et où les repères se déplacent à
systèmes d’information des PME, du créer de la richesse notamment avec toute vitesse, il faut apprendre à co-
manque d’informations pertinentes, le projet de l’auto-entrepreneur. habiter avec l’insolite et l’imprévu.
fiables et crédibles au niveau des PME Nous participons activement au Il n’empêche que tout mouvement,
et d’un manque de transparence. Conseil d’administration de l’ANPME toute organisation aspire à l’inalté-
Du côté des banques, les entreprises ainsi qu’à plusieurs commissions mi- rabilité et à la durabilité. Anticiper,
avancent que ces dernières ne veu- nistérielles. gérer le changement et non pas le
lent prendre aucun risque et exigent subir, tout en préservant une cohé-
souvent des garanties exorbitantes. Selon vous, que faudrait-il mettre en rence, voire une stabilité d’ensemble,
place pour un développement plus devient un impératif.
Au sein de votre organisation, le CJD, soutenu de la PME ? Le défi est de taille. Au CJD, on mi-
qu’en est-il des actions menées au- Reprendre les propositions du CJD lite pour réhabiliter la pédagogie de
près des dirigeants de PME et auprès transmise au gouvernement actuel, l’espoir, la culture du travail bien fait
de l’Etat ? en mars 2011, portant sur la création du premier coup et le principe de la
Le CJD, qui existe en France depuis de Fonds d’investissement spéci- performance globale pour une éco-
1938, a démarré au Maroc en 2001. fiques TPE et PME, une fiscalité appro- nomie au service de l’Homme avec
Nous avons aujourd’hui une expé- priée à la TPME ou encore la mise en un Grand H.

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