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Executive Summary
… Un facteur primordial de croissance économique pour les pays en voie
de développement
Les infrastructures de transport (1) stimulent l’activité économique, (2) suppriment les
goulots d’étranglement des marchés et (3) ont des effets redistributifs sur la croissance et la
réduction de la pauvreté.
Les infrastructures de transport ont également des effets redistributifs sur la pauvreté non
monétaire : elles contribuent à améliorer la santé, la nutrition, l’éducation et la cohésion
sociale. Les nombreux avantages que procurent les infrastructures ont également été confirmés
par les Objectifs du millénaire des Nations Unies, qui militent pour une augmentation
substantielle des investissements dans les infrastructures afin d’aider les pays africains à sortir
du cercle vicieux de la pauvreté.
Taux de croissance
Effets sur
Infrastructure la réduction
de la pauvreté
Profil et répartition
de la croissance
La route reste le mode de transport dominant en Afrique, représentant plus de 90% du trafic
interurbain et inter-états de marchandises.
Elle représente en général le seul moyen d’accès aux zones rurales et constitue le mode le plus
flexible et approprié dans la vie économique et sociale des pays ou des régions. Cependant, le
continent est caractérisé par une faible densité des infrastructures routières : moins du tiers
des 2 millions km de routes que compte l’Afrique sont asphaltées.
De plus, L’historique du réseau routier régional montre que la situation des infrastructures
routières en Afrique de l’Ouest n’a pas évolué de façon significative depuis les années
d’indépendance : En 45 ans (1960-2005), la population de la zone CEDEAO a plus que triplé
passant de 78 millions d’habitants à 260 millions avec un réseau de transport qui n’a guère
évolué.
Source : Nations- Unies, Commission Economique pour l’Afrique (CEA), Octobre 2007
La faible densité du trafic ferroviaire , le faible taux d’utilisation des locomotives qui est en
moyenne de 55%, les mauvaises conditions d’exploitation et l’inefficacité de gestion des
principales compagnies ferroviaires ont contribué à l’affaiblissement du réseau. Les chemins de
fer en Afrique se caractérisent également par l’hétérogénéité des écartements des voies avec
différents types d’écartements au sein d’une même sous-région.
Figure 2 : Part du trafic des voyageurs (V-km) et des marchandises (T-km) pour la période
1995 à 2005 en Afrique Subsaharienne.
19
28
72 81
L’Afrique compte environ 80 ports importants qui génèrent 95% du commerce international
des 53 pays africains dont la plupart confrontés à problèmes d’équipements, de sécurité, de
productivité, d’insuffisance des mesures de facilitation et de capacités techniques.
Cette croissance exponentielle du trafic par voie maritime nécessite des investissements
massifs sur les infrastructures et une optimisation des pratiques actuelles de gestion observées
en Afrique. Malheureusement, la gestion des ports en Afrique reste encore basée, dans la plupart
des cas, sur le vieux modèle de port de service où le secteur public est à la fois gestionnaire
et exploitant.
Cependant, la compétitivité d’un port ne dépend pas seulement des ses infrastructures et de
ses services. Elle réside également dans la qualité et la fluidité des réseaux de transport
terrestre qui le desservent c'est-à-dire l’interconnexion régionale. De ce fait, l’ensemble de
l’économie africaine supporte le coût de la congestion et de la faible productivité de ces ports.
En 2003, au plus fort de la congestion au Nigeria, on a estimé que le coût moyen d’un
accostage à Lagos était deux (2) fois plus élevé qu’à Felixstowe (Royaume-Uni).
Il existe une autre forme d'activité portuaire relevant de ports non maritimes ou fluviaux, à
laquelle, les pays sans littoral recourent habituellement pour pallier aux difficultés spécifiques
liées au dédouanement des marchandises dans les ports maritimes. Ce sont les dépôts intérieurs
de conteneurs ou ports secs qui jouent le rôle d'interface entre transports maritimes et
transports terrestres, entre réseaux ferroviaires et réseaux routiers.
Les ports secs des pays africains sans littoral peuvent entrer en complémentarité ou en
réseau avec ceux des pays voisins et cibler des investissements qui peuvent en tirer parti. La
mise en place de couloirs régionaux de transport et l'adoption de règles et normes communes
peuvent jouer un grand rôle dans le développement d'initiatives de ce type.
Le développement des ports secs peut avoir pour effet non seulement de réduire le coût
élevé du transporteur en transit dans les pays en développement sans littoral mais aussi de
contribuer à modifier la structure des échanges et des transports en les transformant en
plaque tournante pour le commerce régional.
De la chaîne de transport multimodal en Afrique, le transport par route est de loin le plus
important pour les pays de la sous région, surtout pour les pays de l’hinterland que sont le
Niger, le Burkina et le Mali. Le transport multimodal a été organisé dans la sous région suivant
des corridors. Il s’agit des principales voies de passage qui assurent les grandes liaisons
transnationales pour lutter contre l’enclavement des pays.
la transcôtière Lagos-Nouakchott ;
Les routes transafricaines
la transahélienne Dakar-Ndjamena.
La revue des principales problématiques des transports dans la zone UEMOA fait ressortir un
réseau globalement déficient à tous les niveaux du sous-secteur des transports, malgré les
efforts consentis pour assurer son développement.
Il est par conséquent très difficile de voyager à l’intérieur de l’Afrique et ce, en toutes saisons.
Il est nécessaire de construire les tronçons manquants au niveau national, sous régional et
régional, d’élaborer des procédures de maintenance appropriées des infrastructures et de
coordonner les programmes des diverses CER dans ce domaine.
La capacité des pays à mettre en œuvre les projets tant au niveau national que régional
demeure un frein majeur au développement des infrastructures de transport.
Les institutions techniques (ministères des travaux publics, départements des routes, sociétés de
chemins de fer, etc.) responsables au premier chef de la gestion des infrastructures souffrent de
l’insuffisance de leurs capacités. Pour preuve, il n’existe à l’heure actuelle aucun « guichet
unique » auquel peuvent s’adresser les promoteurs pour la préparation des projets
d’infrastructures, ce qui les incite le plus souvent à se tourner vers de multiples sources de
financement.
Ces organismes, traditionnellement chargés de la mise en œuvre des projets des projets
d’infrastructure sont en pleine mutation. Naguère placés sous la tutelle gouvernementale et
principalement confrontés à des problèmes d’inefficacité, de gouvernance et de corruption, ils
sont en passe de devenir des entités autonomes ou largement privatisées, dont la performance
est évaluée en fonction de normes de rendement propres aux entreprises privées.
La mise en valeur des ressources humaines et le développement institutionnel sont parmi les
préalables clés au développement du secteur et à sa participation au processus économique
régional et mondial. Cependant, dans la plupart des pays africains, le secteur des transports ne
dispose pas des ressources humaines et de la capacité institutionnelle nécessaires et n’a pas
l’efficacité technique requise pour créer, produire et fournir des services de transports
adéquats.
Les initiatives dans ce domaine devraient donc s’orienter vers le partage des connaissances et des
meilleures pratiques, la formation, le renforcement des capacités des acteurs, la création de
centres d’excellence…
L’environnement des affaires demeure défavorable à une plus forte implication du secteur
privé dans le développement optimal des infrastructures de transport. Au cours de ces dix (10)
dernières années, une attention particulière est portée sur l’amélioration de l’environnement des
affaires par la mise en place d’institutions de régulation des secteurs des infrastructures en
Afrique. Un exemple probant est le cas du secteur des télécommunications.
Dans le cas des infrastructures de transport, cet environnement reste à être formalisé en
considérant deux (2) grands types d’investisseurs privés :
Ces deux types d’investisseurs s’intéressent particulièrement au climat des affaires et orientent
leurs décisions d’investissement selon plusieurs facteurs : à court terme, les investisseurs
internationaux basent leur évaluation sur le risque d’expropriation et de change, ainsi que sur la
transparence des procédures d’attribution des marchés et des dispositifs réglementaires à long
terme. La répartition des risques avec d’autres parties est également importante.
Le secteur souffre globalement d’une formulation et d’une mise en œuvre inappropriée des
politiques nécessaires pour assurer la durabilité des infrastructures de transport.
Les politiques adoptées pour réglementer et exploiter les infrastructures et les services de
transport en Afrique ne contribuent pas, pour la plupart, à créer un environnement favorisant
la participation du secteur privé. Les évolutions nécessaires sur ces politiques devront intégrer
plus fortement les volets suivants :
D’importantes questions de sûreté et de sécurité se posent encore pour tous les modes de
transports. Pour le cas du transport routier, le nombre d’accidents de la circulation en Afrique
est encore très élevé : plus de 1,2 million de personnes sont tuées chaque année sur les routes.
L’Afrique est la région qui enregistre les taux d’accidents de la route les plus élevés – 27
morts par 100 000 habitants – comparé à la moyenne mondiale qui est de 19 morts pour
100 000 habitants.
Figure 3 : Taux d'accidents mortels pour le trafic régulier sur 100 000 départs
5,26
2,74
2,13
1,25 1,29
0,91 0,67
La pollution de l’air, la pollution sonore dans les grandes villes africaines et la congestion se sont
accrues ces dernières années. Les risques de pollution maritime augmentent. Les problèmes
d’environnement liés à cette situation sont exprimés en termes d’émissions de gaz, de bruit, de
rejet de pétrole, de traitement des déchets, etc. La sensibilisation et l’adoption de politiques et
de mesures appropriées aux niveaux national, sous-régional et régional permettront d’améliorer
la situation.
Les opportunités offertes par les TIC ne sont pas pleinement exploitées en Afrique. L’utilisation
appropriée des TIC, la formation et l’acquisition des connaissances seront les actions nécessaires
à entreprendre au cours des années à venir.
De plus, le manque ou la rareté de données appropriées pour suivre, planifier et évaluer les
résultats du secteur des transports rendent difficile l’élaboration des politiques appropriées
pour éclairer les décisions d’investissements dans le secteur. La constitution de bases de données
aux niveaux national, sous-régional et régional après une harmonisation des systèmes
d’indicateurs et des procédures de collecte, représente une priorité pour le développement du
secteur des transports en Afrique.
Les besoins financiers dans le secteur des transports sont énormes et sont souvent liés à
l’expansion et à maintenance des infrastructures. Selon les estimations récentes, les
investissements à effectuer chaque année dans les infrastructures en Afrique représentent 5
à 6% du PIB, ce qui représente des investissements de plus de 250 milliards au cours des 10
prochaines années.
Par exemple, le transport d’une automobile du Japon à Abidjan coûte $1500 (frais
d’assurance inclus) alors que la même opération d’Addis-Abeba à Abidjan revient à $5 000. Le
fret ferroviaire en Afrique est 200% plus élevé qu’en Asie du Sud.
La réduction de ce volume est d’autant plus critique pour les pays africains enclavés que près du
tiers des pays africains se trouvent dans cette situation et que la population vivant dans des
pays enclavés ne représente pas moins de 200 millions de personnes, soit 26% de la population
africaine.
Importations Exportations
32
25
21
20
15
10 13
7 8 5 6 3
Intégration
Régionale faible
Faibles revenus
Faible intégration sociale
Faibles échanges
internationaux
Faible engagement
Insuffisances coordination
du secteur privé Déficiences nationales
des donateurs
Source: United Republic of Tanzania – European Community. Country Strategy Paper and National Indicative Programme
for the Period 2001-2007.
La population totale de l’Afrique passerait, selon les projections de l’ONU, de 751 millions
actuellement à un chiffre compris entre 1,5 et 2 milliards en 2050.
Dans les prochaines décennies, la population Ouest-africaine sera considérablement donc plus
nombreuse, plus urbaine et majoritairement composée de jeunes. Une forte augmentation
des besoins en infrastructures de transport devient par conséquent primordiale.
Sur le plan économique, l’Afrique subsaharienne est encore marginalisée par une économie
mondiale qui ne lui cède que 1% du commerce international et 1,3% des investissements
directs étrangers (IDE). Elle est également l’une des régions du monde les plus dépendantes
des marchés mondiaux : ses exportations représentent 40 % de son PIB, contre 16 % au Brésil
et 10 % aux États-Unis.
L’enjeu économique des infrastructures de transport devient d’autant plus important au niveau
national lorsqu’une telle situation nuit à la compétitivité des entreprises.
Les acteurs clés dans le domaine du transport et les investisseurs étrangers citent d’ailleurs
l’énergie et les transports comme principaux obstacles à l’amélioration de la productivité et
de la compétitivité en Afrique : les coupures d’électricité et les retards de transport font perdre
aux entreprises respectivement jusqu’à 3% à 8% des ventes (Commission économique pour
l’Afrique).
Les premiers cycles des stratégies de réduction de la pauvreté n’accordaient pas une place
importante à l’impact réel du transport sur la pauvreté et la croissance économique en Afrique.
De ce fait, les stratégies nationales de transport n’étaient souvent pas en adéquation avec les
stratégies de réduction de la pauvreté, alors qu’elles avaient pourtant les mêmes objectifs
(accélérer la croissance économique et réduire le taux de pauvreté).
C’est dans cette perspective que le programme Sub-Saharan Africa Transport Policy Program
(SSATP)a démarré un processus d’analyse des stratégies de transport et de réduction de la
pauvreté (PRTSR) dans chaque pays. Ce processus a ouvert ainsi un débat sur le rôle de
facilitation que le transport joue et sa position transversale vis-à-vis des autres secteurs clés.
Cette démarche a ainsi facilité l’initiative africaine sur le rôle des transports dans la réalisation
des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD). Les pays africains ont réalisé à cet
effet la contribution du transport à la réduction de la pauvreté.
Même si l’amélioration de l’accès physique ne garantit pas en soit une réduction de la pauvreté,
elle permet toutefois de relever la situation socioéconomique des pays africains ainsi que les
revenus des populations.
L’accessibilité est par conséquent une composante essentielle d’une approche favorable aux
pauvres. C’est pourquoi le domaine des infrastructures de transport est pris en compte au niveau
des OMD, ce qui témoigne de son importance vitale : l’accès à l’eau potable, aux centres de
santé, à la scolarité, aux services administratifs et aux marchés sont des éléments fondamentaux,
fortement dépendants de la qualité et de la durabilité des infrastructures de transport.
26
20
Pays
6
1 2 3 4
Nombre de CER
Cette appartenance à des CER a ainsi entraîné l’élaboration de plusieurs programmes parallèles
qui ont fortement retardé le processus d‘intégration et de développement des infrastructures
de transport.
Afin d’accélérer le processus d’intégration régionale, en 2002 les pays africains ont adopté le
Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) qui constitue l’une des
initiatives les plus importantes de ces dernières années. Son programme de développement place
l’Afrique au premier rang de l’agenda mondial pour la promotion de l’intégration régionale, avec
pour priorité de remédier à la faiblesse des infrastructures sur le continent.
Le programme du NEPAD pour le transport est axé autour de cinq grands thèmes, à savoir (1) les
couloirs commerciaux sans frontières ni barrières; (2) des routes meilleures et plus sûres pour
unir l'Afrique; (3) des services ferroviaires compétitifs et homogènes ; (4) des mers et des ports
efficaces et sûrs ; et (5) des espaces aériens et des aéroports sécurisés et efficients.
L’intégration physique des systèmes de transport requiert ainsi une bonne qualité des connexions
au sein des pays et entre les sous-régions. La plupart des communautés économiques régionales
tentent ainsi de parvenir à ce type d’intégration, et ce à tous les niveaux : routier,
ferroviaire, maritime et aérien.
l’ensemble du système.
RESEAU
Par contraste, la CEEAC possède le plus faible potentiel d’intégration, faute de plans visant la
bonne connexion des réseaux ferroviaires.
La CEDEAO, qui n’a accordé que peu d’attention à son système de transport ferroviaire,
commence à déployer des efforts pour connecter les lignes nationales de chemin de fer.
L’intégration du transport maritime et des ports repose sur le nombre de grands ports
maritimes desservant les pays enclavés et sur la disponibilité de services de cabotage et
RESEAU MARITIME
La CEDEAO est la communauté la mieux intégrée, avec sept ports desservant quatre pays
enclavés.
La CAE possède quelques connexions entre les ports et l’arrière-pays, avec deux grands ports
de transit, à savoir Mombassa, au Kenya et Dar es-Salaam, en Tanzanie.
Avec neuf grands ports de transit desservant 10 pays enclavés, le COMESA dispose également
de bonnes connexions.
La CEEAC, avec deux ports desservant trois de ses quatre pays enclavés, dispose d’un réseau
de quelques connexions maritimes entre ses États membres.
Plusieurs initiatives régionales ont essayé de promouvoir la convergence des politiques. Les plus
grands progrès ont été réalisés au niveau de l’harmonisation des politiques de transport
aérien, plus particulièrement après l’adoption de la Déclaration de Yamoussoukro.
Recentrer les actions des communautés économiques régionales. Les CER doivent
disposer de ressources humaines et financières suffisantes pour traiter la question de
l’intégration des transports par le recentrage de leurs actions.
Renforcer les capacités dans le but de gérer, développer, planifier et appliquer des
programmes régionaux de formation et des projets de développement infrastructurel.
Développer les fonds pour l’infrastructure africaine. Des fonds pour l’infrastructure
africaine pourraient contribuer à améliorer la coordination et le ciblage de l’aide
apportée par les donateurs aux efforts d’intégration des transports en Afrique. Ce type
de fonds devrait comporter deux (2) volets: d’une part, un apport de capital visant à
accroître la viabilité des projets et d’autre part, une assistance technique visant à
appuyer les efforts déployés par les communautés économiques régionales et les
gouvernements en vue d’accélérer la mise en œuvre des réformes et des politiques
convenues pour l’intégration des transports.
Le financement des infrastructures en Afrique est au centre des préoccupations actuelles des
acteurs clés du secteur du transport en raison de son rôle primordial pour assurer la
croissance et la pérennité du secteur.
Une preuve tangible de cette prise de conscience est la création de l’entité Infrastructure
Consortium for Africa (ICA) en 2005, qui met l’accent sur l’infrastructure régionale et qui
intervient également au niveau des pays. Cette entité et a pour principal objet de rendre ses
membres plus efficaces dans le soutien qu’ils apportent aux infrastructures en Afrique.
Entre 2005 et 2006, le volume des nouveaux financements consentis par les organismes d’aide de
l’ICA en faveur du développement des infrastructures en Afrique a enregistré une forte
augmentation de l’ordre de 10 % à l’échelle du continent et de près de 15 % en ce qui concerne
les flux de l’aide publique au développement (APD) en direction de l’Afrique subsaharienne.
L’Aide publique au Développement (APD) reçue par l’Afrique subsaharienne en 2006 a été
supérieure à 5,1 milliards de dollars provenant essentiellement des activités des organismes
multilatéraux.
L’ensemble de l’aide fournie par les membres de l’ICA en faveur de projets de transport s’est
accru en passant de près de 2,6 milliards de dollars en 2005 à environ 3,2 milliards de dollars
en 2006.
2005 2006
1718
2491
4540 5818
Les initiatives des organismes multilatéraux sont de plus en plus conséquentes. Actuellement, 75
% des financements destinés aux projets d’infrastructure en Afrique proviennent des
institutions multilatérales.
Les bailleurs de fonds bilatéraux du G8 sont entièrement résolus à aider l’Afrique à combler son
déficit infrastructurel. Malgré une forte chute du niveau de ses activités pendant la première
moitié de la décennie en cours, le Japon déploie actuellement des efforts considérables pour
relancer son programme, ce qui lui permettrait de tenir son engagement de doubler son APD en
direction de l’Afrique subsaharienne sur le période 2004-2008. Les États-Unis poursuivent leur
vaste programme d’assistance technique, auquel sont venus s’ajouter des financements de
projets de plus en plus généreux, octroyés au titre du Millenium Challenge corporation.
Figure 10 : Part du financement des infrastructures par la CHINE 2001-2007 (Par secteur)
17,40%
14%
2%
33,20%
33,40%
Electricité Transport TIC Général Eau
Au cours de ces deux dernières décennies, un revirement s’est opéré en faveur d’une plus
grande mobilisation autour du financement des infrastructures de transport et ce,
majoritairement dans des perspectives transfrontalières.
C’est dans ce cadre que les principaux acteurs clés du secteur des transports (Bailleurs de fonds,
CER, secteur privé, etc.) ont réaffirmé leur engagement à accélérer le processus de
développement des transports en Afrique car les conséquences du retard accusé dans ce domaine
nécessite une réaction rapide.
Cependant les Gouvernements africains et autres acteurs publics ont des perceptions négatives
quant à la performance et aux résultats des PPP : l’Afrique subsaharienne fait partie des
zones géographique qui ont le moins bénéficié des PPP entre 1990 et 2006. Il ressort
néanmoins, d’après les données de la Banque mondiale, que sur la période 1990-2006, au total
332 marchés portant sur les PPP ont été conclus dans les pays de l’ASS, ce qui représente en
termes d’engagements d’investissement près de 50 milliards de dollars, soit les PPP les plus
importants après le secteur des Télécoms.
160
140
120
100
80
60
40
20
0
W&S Energie Transport Telecoms
De plus, les projets PPP dans le domaine des transports connaissement le moins de taux d’échec
comparé aux secteurs des Télécoms ou de l’Energie ; ce qui est contraire aux idées reçues.
Figure 13: PPP annulés/en difficultés dans le transport (%) et projets annulés en ASS
8,5 14
5,9 11
5 9
Pour le moment, il est rare de trouver en Afrique des Gouvernements qui encouragent la
participation du secteur privé dans le contexte d’une politique globale d’acquisition des
infrastructures. Pourtant, en tenant compte de l’effet de levier financier, un milliard de dollars
de financement par émission d’actions pourrait, selon l’ICA, assurer jusqu’à 10 milliards de
dollars en financement de projets.
Les PPP constituent ainsi une autre voie d’acquisition d’infrastructures de transport pour
l’Afrique qui doit venir en appoint à d’autres méthodes d’acquisition par le secteur public et non
les remplacer, le PPP visant essentiellement à assurer la réalisation d’infrastructures publiques
rentables ainsi que la prestation de services publics en mobilisant l’expertise et l’esprit
novateur du secteur privé par des éléments moteurs de l’optimisation des ressources.
Lorsque l’environnement propice requis existe, les PPP peuvent ainsi accélérer le rythme des
investissements faits dans les infrastructures publiques en Afrique et leur donner l’ampleur
nécessaire à la réalisation des objectifs des pays africains par (1) l’optimisation des ressources
utilisées, (2) la création de nouvelles compétences et de nouvelles méthodes de travail, (3) une
meilleure évaluation de la performance des services publics, (4) une plus grande transparence et
finalement (5) un changement profond de la méthode de réalisation des infrastructures et de
prestation des services d’infrastructure.
Cependant, la mise en place de structures efficaces sous forme de PPP nécessite un travail
préliminaire au niveau de chaque pays africain car le passage des contrats axés sur les facteurs
de production à ceux davantage axés sur la production et la productivité constitue une mutation
importante et passe par des préalables : (1) un engagement politique ferme, (2) l’existence
d’un cadre stratégique, juridique et institutionnel adéquat, (3) l’établissement d’une
communication saine avec les parties prenantes, (4) le contrôle de qualité et (5) l’accès à des
financements à long terme – particulièrement à des financements locaux.
Une série d’indicateurs généraux a été crée afin de couvrir de façon adéquate l’ensemble des
zones critiques du transport en Afrique Subsaharienne selon quatre axes d’analyse
fondamentaux : la gestion du réseau routier ; l'accès en zones rurales ; l'efficacité des
transports urbains ; l’efficacité des corridors.
Cette première série s’accompagne d’indicateurs secondaires permettant dans chaque sous-
secteur donné du transport, une photographie plus fine de l'état du système de transport :
2. Transport routier : Les indicateurs ont pour objectif la description succincte du réseau
routier, et son impact sur les usagers en termes de trafic, de coûts et de sécurité tout en
évaluant le niveau de ressources humaines requis pour sa gestion.
3. Transport urbain : Les indicateurs proposés permettront de mieux juger les causes de la
bonne ou de la mauvaise efficacité du transport urbain en évaluant les différentes
variables du transport urbain : coûts pour les usagers, infrastructures routières, niveau
d'organisation des transports publics et développement des transports publics urbains non
motorisés.
6. Transport aérien : Ces indicateurs ont pour objectif la mesure du trafic, des coûts et de
la productivité des principaux aéroports.
L’Afrique doit aspirer vers son développement intégré, en luttant contre la dispersion imposée
par la distance, et en assurant la promotion du transport des biens, des services et des personnes.
Aussi, doit-elle encourager la libéralisation multilatérale des échanges et l’intégration
régionale effective, car elles sont source de gains dynamiques et d’élargissement du marché,
qui à leur tour génèrent la croissance de la production et les économies d’échelle.
C’est dans cette perspective que plusieurs projets sont initiés pour améliorer le réseau de
transport.
La priorité en matière de grands projets est principalement donnée aux réseaux routiers en
raison de leur apport économique et de leur interdépendance à d’autres secteurs vitaux tels
que le secteur agricole ou le secteur énergétique.
Un des projets prioritaires parmi les projets inscrits dans le cadre du NEPAD consiste à
développer les liens manquants qui empêchent le développement économique de l’Afrique en
favorisant la construction d’infrastructures routières non encore bénéficiaires de
financement en ciblant 8 couloirs : Dakar-N’Djamena, Khartoum-Djibouti, Nouakchott-Lagos,
Nouakchott
MAURITANIE
N’Djamena Khartoum
Tchad SOUDAN Djibouti
Dakar
SENEGAL DJIBOUTI
Kigali
Lagos RWANDA
NIGERIA
KENYA
Mombasa
Lobito Bujumbura Dar es Salam
ANGOLA BURUNDI TANZANIE
Beira
Mozambique
Windhoek
NAMIBIE
Gaborone
BOTSWANA
Des routes secondaires seraient reliées au grand triangle. Ainsi, le réseau routier panafricain
proposé est dense et comprend quatre principaux niveaux de réseau. Il s’agit du réseau
primaire, avec ses deux boucles, centrale et périphérique, du réseau secondaire avec des
axes interrégionaux, du réseau tertiaire avec des tronçons interétatiques, et du réseau
quaternaire avec des maillons intra-nationaux.
Une fois réalisé, ce projet permettra le renforcement du désenclavement des pays par une voie
de 10 000 KM, reliant neuf pays de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest
(CEDEAO): Bénin, Burkina Faso, Côte d'Ivoire, Ghana, Mali, Niger, Nigeria, et doit également
permettre l'accès des pays de l'hinterland enclavés aux ports d'Abidjan en Côte d'Ivoire, de Téma
au Ghana, de Lomé au Togo, de Cotonou au Bénin et de Lagos au Nigeria.
5 188 km. L'ensemble de ce réseau routier va s'étendre entre le Bénin, le Burkina, la Côte
d'Ivoire, le Ghana, le Mali, le Niger, le Nigéria et le Togo.
Le projet a été officiellement lancé lors d'un séminaire international qui s'est tenu à cet
effet, à Abidjan les 06 et 07 septembre 2007, qui a permis de déterminer un itinéraire et le
coût estimatif des études de faisabilité dont le montant a été actualisé à 14,7milliards F CFA
pour la première phase, au lieu de 16 milliards de F CFA, pour tenir compte du nouvel
itinéraire des 4 883 km et à 16 milliards F CFA pour la phase 2.
Cette autoroute permettrait de faciliter le trafic entre ces pays, de réduire le coût des
transports, d'accroître la compétitivité des économies de la sous-région et de renforcer
l'intégration régionale, se déroulera en deux phases de construction.
Dakar
Niamey
Banjul N’Djamena
Bamako Ouagadougou Kano
Bissau
Parakou
Conakry Kankan
Freetown Tamale Kara Abuja
Korhogo
u
Monrovia
no
to
Co
é
m
a
Sahélien
Ac
Médian
Côtier
Quant aux chemins de fer, leur implantation doit correspondre au tracé de grands pôles de
croissance dynamique de chaque région mais également aux grandes aires démographiques du
continent. Il s’agit du Nigeria (Afrique de l’ouest), de l’Egypte (Afrique du nord), de l’Ethiopie
(Afrique de l’est), de la RDC (Afrique centrale), et de l’Afrique du Sud (Afrique australe).
également de nombreux pays de la sous-région que sont le Nigéria, le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le
Ghana et le Tchad.
Le programme AFRICARAIL fait partie des 21 projets prioritaires, retenus dans le Plan
d'actions à court terme (PACT) du NEPAD et vise à construire dans une première phase 1300 km
de voies ferrées et son coût total est estimé à près de 1,5 Milliards d’Euros.
Ses objectifs :
Désenclaver les pays de l'intérieur sahélien (Burkina Faso, Niger) et des régions
limitrophes (Sud-est du Mali et le Nord-Ouest du Nigéria), formant ainsi une zone
économique de cinquante cinq millions d'habitants. Ce désenclavement concerne les
passagers et les marchandises.
Permettre d'exploiter les ressources agricoles et minières de l'intérieur.
Développer l'industrie et les échanges commerciaux.
Assurer une desserte ferroviaire entre les ports de Lomé et de Cotonou.
AFRICARAIL a déjà obtenu l’engagement financier de bailleurs de fonds des Emirats Arabes
Unis pour 1,5 milliards de Dollars, sous condition d’une garantie de 20% représentant 300
millions de Dollars US à verser par les Etats concernés par le Projet de construction de 1.300 km
de voies nouvelles. AFRICARAIL sollicite également du Gouvernement Indien le versement de ces
300 millions de Dollars US dans le cadre du TEAM-9 au nom des 4 pays concernés (Bénin, Burkina
Faso, Niger et Togo).
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