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Polycopié Techniques numériques en Production. N.

Zeraibi

Intégrations numériques .Méthodes d'intégration

1. Introduction
Pourquoi utilise t-on l’intégration numérique ?
Lorsque l’intégrale ne peut pas être évaluée analytiquement ou lorsque l’intégrale
n’est pas donnée sous forme analytique mais numériquement en un certain
nombre de valeurs discrètes, l’intégration numérique peut être utilisée.
Il existe plusieurs méthodes permettant d’évaluer les intégrales de fonctions
bornées sur un intervalle. La présence de singularité dans les fonctions (ou dans
certaines fonctions) rend les calculs parfois difficiles.
2. Méthodes d’intégrations numériques
2.1. Méthode des trapèzes
Cette méthode consiste à remplacer la courbe f  x  par une ligne brisée et à
calculer l’aire de chaque trapèze, ensuite faire la somme des aires sur l’intervalle
sur lequel la fonction est définie.

Dans ce cas, on a :
xi
fi  1  fi
 f  x   dx
xi  1

2
 Δxi

et Δxi  xi  xi  1
Si  a,b  est l’intervalle d’intégration de f  x  , qui est divisé en n intervalles :
x0  a, x 1 , x 2 ,   , xn  b , on a :
xi n
f  x   dx   f  fi   Δxi
1

xi  1
2 i 1
i 1

Dans la suite, on suppose que tous les points sont régulièrement espacés :
ba
Δxi  Δx 
n
Ainsi, l’intégrale précédente devient :
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b
Δx
 f  x   dx
a

2
  f0
 f1    f1  f2        fn  2  fn  1    fn  1  fn  
b
Δx  n1

  f  x   dx 
a
  f  fn  2 
2  0
f 
i 1
i

Cette démonstration ne permet pas de mettre en évidence l’erreur d’intégration.


Un développement en série de Taylor au 1er ordre permet de faire apparaître
l’erreur qui correspond aux termes du second ordre en Δx . Cette erreur est
d’autant plus faible que le pas x est petit.
D’où :

  Δx 
  Δx  
2
b
Δx  n1

a f  x   dx  2   f0  fn  2     b  a   f   x   δ
4
fi 

i 1  12
où x   a,b 
Pour la plupart des fonctions, on peut obtenir une meilleure approximation en
estimant simplement f   x  par :
f  b   f   a
f   x  
ba

Et l’intégrale précédente devient :


  Δx 
2
b
Δx  n1

a f  x   dx  2   f0  fn  2  
i 1
fi  
 12

 f  b   f   a 

Cette méthode est appelée la méthode des trapèzes avec corrections aux
extrémités. En tenant compte de cette correction, la méthode devient d’ordre 4.
Cette méthode peut donc être utilisée pour l’intégration d’une fonction donnée
numériquement à intervalles discrets. f’(a) et f’(b) peuvent être calculées par
des différences finies par exemple.

2.2. Méthode de Simpson


Cette méthode consiste à remplacer, entre xi  1 et xi  1 , la fonction par l’arc de
parabole passant par fi  1 , fi et fi  1 . Un développement en série de Taylor permet
de démontrer la formule de Simpson. Pour cela, on pose :
b
d I x 
I   f  x   dx  I  x  avec  f x 
a
dx
Dans ce cas, on obtient :
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 Δx  Δx  Δx


 
2 3 4

I  xi 1   I  xi  Δx  I  xi   Δx  f  xi   f  xi   f  xi   f  xi   O  Δx


5
  
2 3! 4!

 Δx  Δx  Δx


 
2 3 4

I  xi 1   I  xi  Δx  I  xi   Δx  f  xi   f  xi   f  xi   f  xi   O  Δx


5
  
2 3! 4!

L’aire de 2 tranches Ai d’intervalles  xi  1 , xi  et  xi , xi  1 


s’écrit Ai  I  xi  1   I  xi  1  ,
soit,
2   Δx   Δx 
  Δx    2  Δx  f  x    Δx  
3 3

Ai  2  Δx  f  xi    f   xi   O  f   xi   O
5 5

3! i
3!

On remplace f   xi  par son expression utilisant les différences centrales :


f  xi  1   2  f  xi   f  xi  1 
f   xi  
 Δx 
2

En posant, f  xi   fi on obtient :

 Δx   O
  Δx  
3
Δx
  fi  1  2  fi  fi  1  
5
Ai  2  Δx  fi 
3 3
soit :
 Δx   O Δx 5
 
3
Δx
Ai    fi  1  4  fi  fi  1    
3 3
L’aire sur l’intervalle  a,b  est alors obtenue par :
b

 f  x   dx
a
 A1  A2  A3      Ak      An  1
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Cette intégrale nécessite que le nombre d’intervalles soit pair. En remplaçant


dans l’intégrale précédente les Ai par leurs expressions, on trouve :

  Δx  
b
Δx Δx n
 f  x   dx   f0  4  f1  f2         fn  2  4  fn  1  fn    O
5

a
3 3 2

Après regroupement des termes, et en remarquant que :


n
2 
 O  Δx  
5 ba

2  Δx
 O  Δx   O  Δx 
5
4
  
Il vient alors :

Δx 
  Δx  
b n1 n2 
a f  x   dx  3  f  a   f  b   4   f  xi   2   f  xi    O
4

 i  1 i  impair
  i  2( i  paire 

Soit finalement :
Δx 
  Δx  
b n1 n2 
 f  x   dx   f  a   f  b   4    i  O
4
fi  2  f
3  i  1 i  impair i  2( i  paire 
a
  

Cette méthode d’intégration est exacte pour l’intégration des polynômes jusqu’à
l’ordre 3 inclus. La méthode de Simpson est une méthode d’ordre 4.

2.3. Formules de Newton-Cotes


Les méthodes des trapèzes et de Simpson sont des cas particuliers des formules
de Newton-Cotes.
b
L’intégrale  f  x   dx est une combinaison linéaire de f  xi  ; ce qui signifie
a

que cette intégrale est calculée de façon exacte lorsque f  x  est un polynôme
de degré inférieur ou égal à n : le nombre de valeurs xi est égal à n  1 , on
intègre sur n tranches, et les valeurs des coefficients de la combinaison linéaire
dépendent de n . La méthode des trapèzes et la méthode de Simpson
correspondent respectivement à n  1 et n  2 . Le principe de la méthode de
Newton-Cotes dans le cas le plus général à pas non constant, sera donné dans la
suite de ce cours.
Les résultats de cette méthode donnent :
xn

 f  x   dx
x0
 α0  f  x0   α1  f  x 1       αk  f  xk       αn  f  xn 
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Soit encore :
xn
Δx n 

 f  x   dx   α  f  x0  k  Δx  avec n   n
x0
A k 0
k

Où A et  k sont données par le tableau suivant :

Nom de la n A α0 α1 α2 α 3 α 4 α5 α6
formule
Trapèzes 1 2 1 1
Simpson 2 3 1 4 1
Villarceau 4 45 14 64 24 64 14
Hardy 6 140 41 216 27 272 27 216 41
Remarque :
Les formules de Newton-Cotes ne doivent pas être utilisées pour ‘n’ élevé. La
méthode de Simpson est couramment utilisée.

2.4. Méthode de Gauss


C’est une méthode très précise. Elle utilise des points qui ne sont pas
régulièrement espacés et convenablement choisis. Lorsque la fonction f  x  est
connue analytiquement ou lorsqu’elle est tabulée numériquement en ces points
précis, la méthode de Gauss peut être appliquée.
En développant f  x  sur une base de polynômes, l’intégrale de f  x  peut
s’écrire comme une combinaison linéaire des valeurs que prend la fonction en
divers points :
b

 f  x   dx
a

 C  w 1f  x 1   w 2f  x 2   w 3f  x 3       wnf  xn  

Dans cette expression, la constante C est proportionnelle à  b  a  et les


facteurs de pondération wi dépendent de la fonction par laquelle on
approche f  x  (segments de droites pour la méthode des trapèzes, arcs de
paraboles pour la méthode de Simpson). En ce qui concerne la méthode de Gauss,
on développe f  x  dans une base de polynômes orthogonaux dont les xi sont les
racines de ces polynômes, qui sont alors irrégulièrement espacés. Ces polynômes
sont définis sur l’intervalle  1, 1 . Dans ce cas, il faut faire un changement de
variable sur x qui permet de transformer x   a, b  en ξ   1, 1 ; c’est à
dire :
b  a b  a
x    ξ   a
2 2
On obtient donc :
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b
b  a  n

 f  x   dx 
a
2
w
k 1
k
 f  xk    b 

Où wk et ξk sont tabulés.
Ainsi, l’intégrale de f  x  , peut être évaluée en suivant la procédure :

On choisit la valeur n qui donne le nombre de points où la fonction doit être


évaluée,
On lit dans la table donnant wk et ξk les n valeurs de ξk qui sont deux à deux
symétriques par rapport à zéro (qui sont les racines du polynôme de Legendre
d’ordre n) qui correspondent à la valeur de n choisie,
On calcule xk par l’équation (a), ensuite on évalue l’intégrale
de f  x  (expression (b)).
Racines et poids pour la méthode de Gauss -
Legendre
n  ξk wk
2 0,5773502692 1,0000000000
3 0,0000000000 0,8888888889
0,7745966692 0,5555555556
4 0,3399810436 0,6521451549
0,8611363116 0,3478548451
5 0,0000000000 0,5688888889
0,5384693101 0,4786286705
0,9061798459 0,2369268850
6 0,2386191861 0,4679139346
0,6612093865 0,3607615730
0,9324695142 0,1713244924
7 0,0000000000 0,4179591837
0,4058451514 0,3818300505
0,7415311856 0,2797053915
0,949079123 0,1294849662
Exemple :
4

Calculer l’intégrale I  e  dx par la méthode de Gauss.


x

Solution :
Analytiquement, on connaît :
4
4
I  e  dx   e x   e 4  e 0  e 4  1  53.598150
x
0
0

On choisit un n  4 , et on calcule les xk données par (d). On extrait ensuite


les xk et les wk du tableau précédent.
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Pour b=4 et a=0, on a : xk  2.  1  ξk 

ξk xk  2.  1  ξk  wk
-0,861136 0,277728 0,347855
-0,339981 1,320038 0,652145
0,339981 2,679962 0,652145
0,861136 3,722272 0,347855
On calcule ensuite l’intégrale I selon l’équation (b) :
4

I  e  dx
x

 4  2 

2
 0.347855  e 0.27728
 0.652145  e 1.320038  0.652145  e 2.679962  0.347855  e 3.722272 

D’où : I  53, 596937

2.5. Intégration sur un pas quelconque


Dans le cas précédent, on a soit le pas xi  xi 1 est constant, soit la fonction à
intégrer est donnée numériquement en des points xi qui ne sont pas
régulièrement espacés et disposés de façon quelconque.
La méthode générale pour intégrer une telle fonction consiste à :

Approcher la fonction f  x  par un polynôme quelconque,


Remplacer l’intégrale par une combinaison des f  x  .

Ainsi :
b

 f  x   dx
a
 α0  f  x0   α1  f  x 1   α2  f  x 2       αn  f  xn 

où x0  a et xn  b
Les coefficients  k sont déterminés de la manière suivante :
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 b

f x   1  1  dx  b  a  α0  α1  α2      αn
 a
 b
b 2  a2
f

x   x   x  dx  2
 α0  x0  α1  x1  α2  x 2      αn  xn
a
 b
 b 3  a3
f x   x2   x  dx 
2
 α0  x02  α1  x 12  α2  x 22      αn  xn2
 a
3
.

.
 b
b n  1  an  1
f

 x   x   x  dx  n  1  α0  x0n  α1  x1n  α2  x 2n      αn  xnn
n n

On obtient alors un système linéaire de n  1 équations à n  1 inconnues et dont


les inconnues sont les coefficients α1 ,α2 ,α2 ,   ,αn donnés par :

ba
1 1 1    1 α0 b 2  a2
x0 x1 x2    xn α1 2
b  a3
3
x02 x12 x 22    xn2 α2
3
         

       

       

x0n x1n x 2n    xn αn
n
b n  1  an  1
n1

On remarque que lorsque n  1 , on obtient la formule des trapèzes. Quand les


points xi sont différents les uns des autres, on obtient le système de Cramer
avec une solution. Et lorsque les points sont équidistants, on obtient la formule
de Newton-Cotes. Pour obtenir une bonne approximation de l’intégrale de f  x  ,
il est conseillé de ne pas prendre beaucoup de points, car le polynôme
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d’interpolation devient dans certains cas une mauvaise approximation.

2.6. Problèmes liés aux limites de la fonction


2.6.1. Intégration sur un domaine infini
Pour calculer l’intégrale I suivante, par exemple :

I   f  x   dx
a

il faut s’assurer que cette intégrale converge.


Dans ce cas, on procède de la façon suivante :

on fait un changement de variable qui permet de transformer les bornes infinies


en bornes finies,
on sépare l’intégrale en deux :
 b 

I   f  x   dx
a
  f  x   dx   f  x   dx
a b
 I1  I 2

I1 Peut être facilement évaluée par l’une des méthodes évoquées précédemment.

En ce qui concerne le calcul de I2 , si b est suffisamment grand,  f  x   dx
a

devient négligeable, et par conséquent :


 b

I   f  x   dx
a
  f  x   dx
a


Pour le critère donné sur b ( b suffisamment grand), on calcule I   f  x   dx
a

par exemple
2b
ΔI   f  x   dx
b
et Si ΔI  I , alors b (ou 2b ) est pris comme borne

remplaçant l’infini.
Dans la plupart des cas, on connaît la forme asymptotique de f  x  .
Si f  x   g  x  pour x suffisamment grand, on écrit :
 b 

I   f  x   dx
a
  f  x   dx   g  x   dx
a b


Où l’intégrale  g  x   dx
b
peut souvent être évaluée analytiquement.
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On peut également faire un changement de variables pour ramener la borne



infinie de la seconde intégrale  g  x   dx à une valeur finie. Mais cette
b

technique introduit souvent une singularité.

2.6.2. Singularité dans l’intégrale


La meilleure méthode pour traiter les singularités est de les éliminer si possible
par l’une des nombreuses techniques algébriques ; à savoir l’intégration par partie,
le changement de variables, etc. Si on doit calculer l’intégrale par la méthode de
Simpson à pas constants, l’intervalle d’intégration doit exclure la borne où la
singularité apparaît.

Exemple :
dx
1
Soit à calculer l’intégrale suivante : I  
0 x
:

f x  
1
est infinie sur la borne inférieure.
x
Analytiquement, cette intégrale peut être calculée facilement :
1
I  2  x  2
 0

Par la méthode de Simpson par exemple, on calcule :


dx
1
I 
x

0
où ε est suffisamment petit.

Comme il est très difficile d’approcher une singularité par un polynôme, on


partage I en deux intégrales :
c
dx dx
1
I  
εx c

x

Avec c  0.1 ou c  0.05 par exemple.

On prend un grand pas entre c et 1 et un pas petit entre ε et c.


La méthode de Gauss est la mieux adaptée en général parce qu’elle correspond à
une approximation par un polynôme de degré n élevé d’une part, et si, d’autre
part, on choisit n pair, on n’a pas besoin de la valeur de f  x  aux bornes.
Cependant si la fonction f  x  oscille autour de la singularité, ce type d’approche
ne donne pas de bons résultats.
Une autre approche possible permettant de calculer f  x  consiste à faire un
changement de la variable x en variable y .
Pour le cas particulier étudié, on obtient :
dx
1
1
I  
0 x
  y  dx y 
x
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dy
Et par suite : I   y  dx  1 y
1
2
 2

Ecoulement d’un gaz dans une conduite verticale (inclinée)

L’équation de mouvement s’écrit comme suit (bilan énergétique, loi de Newton).


fρv 2
dp  ρgdh  dL  0
2d
Dans le cas d’une conduite inclinée la relation entre L et la dénivellation est
cos θ  h
L
Apres quelques arrangements de l’équation de mouvement, on obtient :

 f  L 2
 dp  ρ  g    v  dh
 2d  h  
 28.97 pγ    f   L   16Qst Z T ppc 
2 2 2 2

 dp    g       dh
 ZRT    2d   h   p Tscπ d 
 
2 2 2 4

 ZT 
 dp
p 
p2
28.97
2
   γ dh
p1  
g  0.81057 fLQst2 Z 2T 2 psc2   hp T d  
2 2
sc
5 R 1
g

D’ici on constate que le calcul de l’évolution de la pression dynamique (même


statique) nécessite l’intégration numérique d’une fonction I ( p,T, Z )

Devoir
Ecrire un programme permettant de calculer la pression de fond statique et
dynamique d’un puit de gaz sec.
N’oubliez pas que Z est le facteur de compressibilité du gaz qui dépend
principalement de la Pression et température pseudo critiques.
Les paramètres pseudo critiques sont en fonction de la composition du gaz.
Développer un dictionnaire gaz_prop donnant pour chaque gaz les paramètres
critiques.

2. calcul du temps d’établissement d’un régime d’écoulement stationnaire lors


de la mise en fonctionnement d’un conduit alimenté par un réservoir de
hauteur global HR :
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t V
L dv
 dt  g   fL  v 2
0 0
HR   1  Ke  Kv  
 d  2g

f Facteur de friction.

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