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École Nationale Polytechnique

Classes Préparatoires

Résumé de cours :

1ère Partie :

- Structure d'Éspaces Vectoriels - Applications

Linéaires

Année Universitaire : 2019 - 2020

1ère Année - Janvier 2020



1
Algèbre 2 : Algèbre Linéaire - Résumé de cours -
1ère Partie : - Structure d'espace vectoriel - Applications linéaires ENP

Contenu :
Le deuxième semestre du cours d'Algèbre de 1ère année concerne l'Algèbre Linéaire.
Il est composé de six chapitres.
Le premier chapitre a trait à la structure d'espace vectoriel puis aux opérations sur
les espaces vectoriels, et enn, aux espaces vectoriels de dimension nie.
1. Structure d'espace vectoriel
2. Sous-espaces vectoriels d'un espace vectoriel
3. Opérations sur les sous-espaces vectoriels :
- Somme de sous espaces vectoriels
- Espaces supplémentaires dans un espace vectoriel
4. Vecteurs particuliers dans un espace vectoriel :
- Les combinaisons linéaires d'une famille nie de vecteurs
- Familles de vecteurs libres : vecteurs linéairement indépendants
- Familles de vecteurs liés : vecteurs linéairement dépendants
- Familles de vecteurs générateurs
- Bases dans un espace vectoriel
5. Espaces vectoriels de dimension nie
- Dénition et opérations.
- Formule des dimensions de Grassmann

Le deuxième chapitre traite des applications linéaires :


1. Applications linéaires
2. L'espace vectoriel des applications linéaires
- L'espace vectoriel des endomorphismes
- Le groupe linéaire
3. Noyau, image et rang d'une application linéaire
4. Application linéaires particulières :
- Applications linéaires injectives
- Applications linéaires surjectives
- Applications linéaires bijectives
-Transport de la strucure par isomorphismes d'espaces vectoriels
Le troisième chapitre porte sur les matrices :
1. Dénition d'une matrice
2. Matrices particuliéres
3. Opérations sur les matrices
4. L'espace vectoriel des matrices et l'algèbre des matrices carré es
5. Matrices inversibles et caractérisations á l'aide des dét erminants
6. L'écriture matricielle d'une application linéaire
7. Matrice de changement de bases

Algèbre 2 : Résumé de cours


- Algèbre Linéaire - Structure d'espace vectoriel - Applications linéaire
Janvier 2020/ENP/Cycle Préparatoire/ 2ème semestre
Algèbre 2 : Algèbre Linéaire - Résumé de cours -
1ère Partie : - Structure d'espace vectoriel - Applications linéaires ENP

8. Eet d'un changement de bases sur la matrice d'une application linéaire


- Application : Résolution des suites récurrentes lináires et de systèmes de suites récurrentes
lináires, à coecients constants.

Le chapitre quatre aborde la réduction des matices carrées.

Le Chapitre cinq développe le calcul des déterminants.

Enn, le sixième et dernier chapitre étudie les systémes linéaires

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1ère Partie : - Structure d'espace vectoriel - Applications linéaires ENP

Table des matières


1 La structure d'espace vectoriel 5
1.1 Dénition : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.2 Conventions : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.3 Règles de calculs dans un espace vectoriel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.4 Structure d'algèbre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6

2 Sous espaces vectoriels (sev) dans un espace vectoriel 7


2.1 Dénition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
2.1.1 Propriété : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
2.1.2 Caractérisation des sev . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7

3 Opérations sur les sev : 7


3.1 Sommes de sev . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
3.2 Somme directe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
3.3 Sous-espaces supplémentaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7

4 Vecteurs particuliers dans un ev 8


4.1 Les combinaisons linéaires d'une famille nie de vecteurs . . . . . . . . . . . . 8
4.2 Familles de vecteurs libres : vecteurs linéairement indépendants . . . . . . . 8
4.3 Familles de vecteurs liés : vecteurs linéairement dépendants . . . . . . . . . . 8
4.4 Familles de vecteurs générateurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
4.5 Bases dans un espace vectoriel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8

5 Espaces vectoriels de dimension nie 8


5.1 Dénition : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8

6 Morphismes d'espaces vectoriels 10


6.1 Dénition : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
6.2 L'espace vectoriel des applications linéaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
6.3 Sous-espaces orthogonaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
6.4 L'espace vectoriel des endomorphismes d'un K -ev . . . . . . . . . . . . . . . . 11
6.5 Transport de structure d'espace vectoriel par isomorphismes d'espaces vectoriels . . . 11
6.6 Le groupe linéaire des automorphismes de E . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
6.7 Noyau - Image - Rang . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
6.7.1 Noyau d'une application linéaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
6.7.2 L'image d'une application linéaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
6.7.3 Rang d'une application lináire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
6.7.4 Applications linéaires particulières . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12

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Les espaces vectoriels


1 La structure d'espace vectoriel
1.1 Dénition :
Soit (K, +, .) un corps commutatif.
Un espace vectoriel est un ensemble E non vide muni d'une lci notée +, lui conférant une structure de
groupe abélien, et d'une loi dite externe notée ·, qui est une application de K × E vers E , (λ, x) 7→ λ.x,
jouissant des quatre propriétés suivantes :

 Propriété 1 :
1.x = x, ∀x ∈ E
1 désignant l'élément neutre de la 2ème loi interne du corps K

 Propriété 2 :
λ.(x + y) = λ.x + λ.y, ∀x ∈ E, ∀y ∈ E, ∀λ ∈ K

 Propriété 3 :
(λ + µ).x = λ.x + µ.x, ∀x ∈ E, ∀λ ∈ K, ∀µ ∈ K

 Propriété 4 :
(λ.µ).x = λ.(µ.x), ∀x ∈ E, ∀λ ∈ K, ∀µ ∈ K

On dira que (E, +, .) est un espace vectoriel su K , ou bien un K e-v.

1.2 Conventions :
 Les éléments de E sont appelés des vecteurs
 Les éléments de K sont appelés des scalaires
 L'élément neutre du groupe (E, +) est noté 0 : dit vecteur nul
 L'élément neutre du groupe (K, +) est aussi noté 0 : dit scalaire nul
 L'élément symétrique du vecteux x dans le groupe (E, +) est noté −x
 L'élément symétrique du scalaire λ dans le groupe (K, +) est noté −λ

1.3 Règles de calculs dans un espace vectoriel


1. λ.x = 0 ⇔ λ = 0 ou bien x = 0 (ou inclusif)
2. λ.(−x) = (−λ).x = −(λ.x), ∀x ∈ E, ∀λ ∈ K
3. λ.(x − y) = λ.x − λ.y, ∀x ∈ E, ∀y ∈ E, ∀λ ∈ K

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Exercice :
Soit E = R+ − {0} et K = R considéré comme un corps vis-à-vis de l'addition et de la multiplication
des réels.
On munit E de la loi interne : x ⊕ y = xy, ∀x ∈ E, ∀y ∈ E,
On considère la loi externe : λ x = xλ , ∀x ∈ E, ∀λ ∈ K,
Montrer que (E, ⊕, ) est un K ev.

1.4 Structure d'algèbre


Dénition :
On dit que E est une algèbre sur K , si :
 (E, +, .) est un K e-v
 E est muni d'une deuxième lci notée ×, pour laquelle (E, +, ×) est un anneau
 Pour tout x, y dans E , et pour tout λ dans K :

λ.(x × y) = (λ.x) × y = x × (λ.y)


Remarque :
Si la loi × est commutative (ie l'anneau est commutatif), on dira que l'algèbre est commutative.

Exemples classiques :
Soit (K, +, .) un corps commutatif.

1. On pose : E = K n = {x = (x1 , ..., xn ), xi ∈ K} l'ensemble des n-uplets, composantes dans K .


La loi interne est l'addition + des n-uplets. (+ est la 1Ξre loi de K ).
La loi externe est la multiplication . de chaque composante par un scalaire. (. est la 2Ξme loi de
K ).

2. Soit X un ensemble non vide. Si (E, +, .) est un K -ev, alors E X , l'ensemble de toutes les
fonctions (applications) de X vers E , est un K -ev, muni de la loi interne + des fonctions, et de la loi
., multiplication des fonctions par un scalaire.

3. K [X], l'anneau des polynômes à une indéterminée et à coecients dans K , est une K algèbre
commutative.

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2 Sous espaces vectoriels (sev) dans un espace vectoriel


2.1 Dénition
Soit (E, +, .) un K -ev et F un sous-ensemble non vide de E .
On dit que (F, +.) est un sev de l'espace vectoriel (E, +, .) si (F, +.) est lui-même un K -ev.
On dira dans ce cas que F est sev de E .

2.1.1 Propriété :
F est sev de E ssi F est stable par la loi + et que la loi externe . de E induit une loi externe sur
F , ie : λ.x ∈ F, ∀x ∈ F , ∀λ ∈ K .
En eet :
1. La loi + est une lci dans F , vu que c'est une lci dans E et que F est stable par cette loi.
2. L'associativité est vraie dans F, car elle est vraie dans E.
3. Étant donné que F est non vide, soit x un élément dans F . Comme 0 = 0.x (règles de calculs
dans un ev), donc 0 = 0.x est dans F , du fait par hypothèse que le produit d'un vecteur de F par un
scalaire appartient à −x = (−1).x est dans F ègles de calculs dans ev) et du fait par hypothse que
le produit d'un vecteur de F par un scalaire appartient à F
Remarque :
5cm
Ceci entrainera nécessairement que (F, +) est un sous-groupe du groupe (E, +).
5cm

2.1.2 Caractérisation des sev


F est sev de E ssi x + λ.y ∈ F, ∀x ∈ F, ∀y ∈ F, ∀λ ∈ K .
Exemples classiques :
Soit (K, +, .) un corps commutatif.
1. Kn [X] l'ensemble des polynômes de degré inférieur ou égale à n est K -ev.

3 Opérations sur les sev :


3.1 Sommes de sev
Soit (E, +, .) un K -ev.
Soient E1 , E2 , ..., Em des sev de E .
On pose : E1 + E2 + ... + Em le sous-ensemble de E déni par :
E1 + E2 + ... + Em = {x = x1 + x2 + ... + xm , xi ∈ Ei }
Propriété :
E1 + E2 + ... + Em est un sev de E , appelé somme des sev Ei .

3.2 Somme directe


La somme E1 + E2 + ... + Em est dite directe, si ∩Ei est réduite à {0}.
On écrit : ⊕Ei .

3.3 Sous-espaces supplémentaires


Pour m = 2, si E = ⊕Ei , on dira que les deux sev sont supplémentaires dans E .
On écrit aussi : E1 = E E2 .
De même pour E2 .

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4 Vecteurs particuliers dans un ev


Soit (E, +, .) un K -ev. On donne p vecteurs de E : x1 , x2 , ..., xp .

4.1 Les combinaisons linéaires d'une famille nie de vecteurs


Dénition : On appelle combinaisons linéaire des vecteurs E : x1 , x2 , ..., xp , tout vecteur x de E
qui s'écrit sous la forme : x = c1 x1 + c2 x2 + ... + cp xp , où 1 c1 , c2 , ..., cp sont des scalaires de K .

4.2 Familles de vecteurs libres : vecteurs linéairement indépendants


Dénition : On dit que les vecteurs x1 , x2 , ..., xp forment une famille libre ou bien qu'ils sont
linéairement indépendants, si : c1 x1 + c2 x2 + ... + cp xp = 0 implique c1 = 0, c2 = 0, ..., cp = 0.

4.3 Familles de vecteurs liés : vecteurs linéairement dépendants


Dénition : On dit que les vecteurs x1 , x2 , ..., xp forment une famille liée ou bien qu'ils sont
linéairement dépendants, s'il existe des scalaires c1 , c2 , ..., cp non tous nuls ; tq :
c1 x1 + c2 x2 + ... + cp xp = 0.

4.4 Familles de vecteurs générateurs


Dénition : On dit que les vecteurs x1 , x2 , ..., xp forment une famille génératrice ou bien qu'ils
sont géné rateurs de E ; si tout vecteur x de E s' écrit comme combinaison linénaire de ces vecteurs :
x = c1 x1 + c2 x2 + ... + cp xp .
On écrit : E = hx1 , x2 , ..., xp i, ou bien : E = vect {x1 , x2 , ..., xp } .

4.5 Bases dans un espace vectoriel


Dénition : On dit que les vecteurs x1 , x2 , ..., xp forment une base de E si elle est libre et
génératrice.
Ceci est équivalent de dire : tout vecteur x de E s'écrit de fa on unique.

5 Espaces vectoriels de dimension nie


5.1 Dénition :
On dit qu'un espace vectoriel est de dimension nie, s'il posséde au moins une partie génératrice.
Dans ce cas, la dimension de E est notée dimK E.
C'est le cardinal de toute base.
Exemples-type :
1. La base canonique de K n : ce sont les vecteurs de la famille :

e1 = (1, 0, ..., 0), e2 = (0, 1, 0, ..., 0), ..., en = (0, 0, ..., 0, 1)


.
Donc :dimK K n = n.
2. La base canonique de Rn [X] : ce sont les polyn ômes :

P0 = 1, P1 = X, P2 = X 2 ..., Pn = X n
.
Donc : dimK Rn [X] = n + 1.

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Propriété : 1. Si F est un sev d'un K -ev E , et si E est de dimension niem alors :


 F est de dimension nie

 dimF ≤ dimE

 F = E ssi dimF = dimE

 En particulier : dimF = 0 ssi F = {0}


2. Formule des dimensions (formule de Grassmann) :
dim(F1 + F2 ) = dimF1 + dimF2 − dim(F1 ∩ F2 )
3. Rang d'un systéme de vecteurs :
C'est la dimension du sev engendré par ces vecteurs. On note dim(he1 , ..., ep i) ce rang.

Exercices
Exercice 1
Soit E = RN le R-ev des suites numériques rélles. On donne les sev :

E1 = {(un )n ∈ E, tq : un+1 = 2un }

E2 = {(un )n ∈ E, tq : un+1 = 3un }


Montrer que :
E1 + E2 = {(un )n ∈ Ntq : un+2 = aun+1 − bun , ∀n ∈ N}, en détreminant a et b.

Exercice 2
Soit E un K -ev et F1 , F2 et F3 trois sev de E .
On suppose que :
- F1 ∩ F2 = {0}
- (F1 + (F2 ) ∩ F3 = {0}
Montrer que :
1/ F2 ∩ F3 = {0}
2/ F1 ∩ (F2 + F3 ) = {0}
3/ pour tout x élément de F1 + F2 + F3 :
l'écriture x = u1 + u2 + u3 dans F1 + F2 + F3 est unique.

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Les applications linéaires


6 Morphismes d'espaces vectoriels
6.1 Dénition :
Soit (K, +, .) un corps commutatif et E et F deux K -ev.
On dit qu'une application f de E vers F est un morphisme d'espaces vectoriels ou que f est application
linéaire de E vers F , si :
f (λx + µy) = λf (x) + µf (y), pour tout x et y dans E et pour tout λ et µ dans K .
Remarque :
1. f est un morphisme des groupes (E, +) et (F, +).
2. On peut uniquement vérier :
f (x + λy) = f (x) + λf (y), pour tout x et y dans E et pour tout λ dans dans K .

6.2 L'espace vectoriel des applications linéaires


Il est noté : LK (E, F ).
Muni de l'addition des applications et de la multiplication des applications par un scalaire.
C'est un K -ev.
Propriété :
Si E et F sont deux K -ev de dimension nie, alors LK (E, F ) : est de dimension nie et :

dimK LK (E1 , E2 ) = (dimK E1 )(dimK E2 )

Remarque :
Le cas F = K donne le K -ev des formes linéaires sur E .
On le note E ∗ , appelé dual (algébrique) de E .
Dans ce cas, f (x) est noté hf, xi , dit crochet de dualité.
Exemples :
- La forme linéaire de Dirac, dite 'impulsion de Dirac' , notée δx0 :
hδx0 , ϕi = ϕ(x0 ) pour toute fonction ϕ de l'espace vectoriel des fonctions continues sur R
Proposition : Soit E de dimension nie n et f ∈ E ∗ une forme linéaire non nulle.
On a : dimK Ker(f ) = n − 1.
Le noyau de f est appelé hyperplan de E déterminé par f .
Remarques :
1. Tout sev de dimension n − 1, avec n ≥ 3, d'un ev de dimension n est appelà c hyperplan.Pour
n = 2, on dit que c'est une droite. Pour n = 3, on dit que c'est un plan.
2. Soit x ∈ E . Posons x = x1 e1 + · · · + xn en , on a alors f (x) = a1 x1 + · · · + an xn .
L'hyperplan déterminé par f est donc l'ensemble des vecteurs x de E dont les composantes vérient
l'équation linéaire :
a1 x1 + · · · + an xn = 0.
L'espace des solutions d'un systéme d'équations linéaires peut donc être vu comme une intersection
d'hyperplans.

Base duale
Soit E un espace vectoriel de dimension nie sur un corps K . Puisque dimK L(E, K) = (dimK E)(dimK K) =
dimK E , on a la proporiété suivante :
dimK E ∗ = dimK E et par conséquent, E et E ∗ sont isomorphes.
Théoréme : Soit E de dimension nie égale à n et e1 , · · · , en une base de E .
Considérons les formes linéaires f1 , . . . , fn dénies par hfi , ek i = δik où δik = 0 si i 6= k et δik = 1 si

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i = k . δik est appelé symbole de Kronecker).


Alors {f1 , . . . , fn } est une base de E∗ appelée base duale de e1 , ..., en .
Exemple :
Soient E = Rn [X] le R − ev des polynômes de degré inférieur ou égal à n et a0 , a1 , ..., an n + 1 réels
distincts deux á deux.
On dénit les polynômes L0 , L1 , ..., Ln de Lagrange par :

Li (aj ) = δij

Montrer que les polyn ômes de Lagrange forment une base de Rn [X].
On pourra utiliser les n + 1 formes linéaires I j : Rn [X] −→ R tq :

P → P (ai )

On a, pour tout (i, j) ∈ {0, ..., n}2 , Ij(ai) = δij .

6.3 Sous-espaces orthogonaux


Proposition :
Soit E un espace vectoriel et F un sous-espace vectoriel de E . L'ensemble des formes linéaires qui
s'annulent sur tous les vecteurs de F : F ⊥ = f : E −→; K, ∀v ∈ F, f (v) = 0 est un sous-espace vectoriel
de E ∗ appelé l'orthogonal de F .
Remarque :
En dimension nie, et en utilisant la linéarité, on montre que, si e1 , · · · , ep est une base de F , alors
F ⊥ = f ∈ E; f (e1 ) = · · · = f (ep ) = 0.
Proposition :
Soit E de dimension nie et F un sous-espace vectoriel de E . On a :

dimE = dimF ⊕ dimF ⊥

6.4 L'espace vectoriel des endomorphismes d'un K -ev


Pour E = F , on obtient le K -ev des endomorphismes de E .
Dans ce cas, on le note LK (E).
Remarque :
L'espace vectoriel LK (E) muni de la composition des application est une algébre non commutative.

6.5 Transport de structure d'espace vectoriel par isomorphismes d'espaces vecto-


riels
Un isomorphisme d'espaces vectoriels est une application linéaire bijective de E vers F .
L'ensemble de ces isomorphismes est noté IsoK (E, F ).
Il y a transport de structure d'espace vectoriel par cet isomorphsme.

6.6 Le groupe linéaire des automorphismes de E


C'est le sous ensemble de LK (E) des applications liéaires bijectives de E vers lui même
Muni de la composition des applications, c'est un groupe, dit groupe linéaire de E . On le note GlK (E).

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6.7 Noyau - Image - Rang


6.7.1 Noyau d'une application linéaire
Soit f une application linéaire entre deux K -ev E et F .
Le noyau d'une application linéaire f c'est le noyau de f , f considéré en tant que morphisme de
groupes, noté donc kerf .
Propriété :
C'est un sev de E .

6.7.2 L'image d'une application linéaire


L'image de f c'est l'image de l'application f , noté Imf .
Propriété :
C'est un sev de E .
Remarque :
De fa on générale, si F est sev de E , alors f (F ) est un sev de E .
On a : ker(f ) = f −1 ({0}) et Im(f ) = f (E).

6.7.3 Rang d'une application lináire


Le rang de f , lorsque E est de dimension nie, c'est la dimension du sev
Imf , noté rg(f ).
Théorème du rang :
Soit E et F deux espaces vectoriels de dimension nie et f ∈ LK (E, F ). On a :

dimK E = rg(f ) + dimK (Ker(f ))

6.7.4 Applications linéaires particulières


1. Applications linéaires injectives :
Une application linéaire est injective ssi kerf = {0}.
Propriété :
Si f est injective et si la famille (vi )i∈I est libre dans E , alors la famille (f (vi))i ∈ I est libre
dans F.
2. Applications linéaires surjectives :
Une application linéaire est surjective si Im(f ) = F .
Propriété :
Si f est surjective et si la famille (vi )i∈I est génératrice de E, alors la famille (f (vi ))i∈I est
génératrice de F.
En particulier, si f est bijective, l'image d'une base de E est une base de F.
Corollaire Soit f ∈ LK (E, F ) où E et F sont deux espaces vectoriels de même dimension nie.
Les propriétés suivantes sont équivalentes : i)f est injective ii) f est surjective iii) f est bijective
Corollaire :
Soit f ∈ LK (E), avec E de dimension nie.
On a les équivalences suivantes :

f est bijective ⇔ Kerf = 0 ⇔ Imf = E .

Exercice
Soit E un espace vectoriel de dimension nie n, muni d'une base (b1 , . . . , bn ).
Pour tout i = 1, . . . , n, on dénit la i-è me application coordonnée Li comme l'application de E dans

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R qui à v ∈ E associe le réel xi qui est la i-ème coordonnée de v sur la base (b1 , . . . , bn ).

v = x1 b1 + · · · + xi bi + · · · + xn ......1 (v)b1 + · · · + Li (v)bi + · · · + Ln (v)bn .


1. Montrer que les Li sont des applications lin'eaires.
2. Montrer que le noyau de Li est un sous-espace vectoriel de dimension n − 1 de E (hyperplan).
3. On prend E = R3 et b1 = (1, 0, −1), b2 = (0, 2, 3), b3 = (0, 0, 1).
Montrer que (b1 , b2 , b3 ) est une base de E .
Pour i = 1, 2, 3, déterminer l'image par Li d'un vecteur v = (x, y, z) quelconque de R3 .
Exercice
Soient V et W deux sous-espaces vectoriels de R4 tels
que V ∩ W = {0}.
On note V + W = u ∈ R , u = v + w, v ∈ V, w ∈ W .
4


1. Montrez que V +W est un sous-espace vectoriel de R4 . 2. Soit v un vecteur non nul de V , et {w1 , w2 }
une famille libre de vecteurs de W .
a. Qu'implique l'existence de ces deux familles libres sur les dimensions de V et W ?
b. Montrez que la famille {v, w1 , w2 } est libre dans R4 .
3. On considère maintenant une famille libre de deux vecteurs {v1 , v2 } de V . Montrez que {v1 , v2 , w1 , w2 }
est une base de R4 .
Exercice
Soit H un sous-espace vectoriel de E . Les propriétés suivantes sont équivalentes :
i)H est le noyau d'une forme linéaire non nulle ;
ii) il existe une droite D de E telle que E = H ⊕ D.

Équations de récurrence linéaires Nous présentons ici la résolution, dans le cas


général, des équations d'ordre quelconque.
Considérons l'équation E : ∀n ∈ N , un+d = a0 un + a1 un+1 + · · · + ad−1 un+d−1 .
Pour connaître la forme des solutions de (E), il faut résoudre l'équation caracté-
ristique associée : rd = a0 + a1 r + · · · + ad−1 rd−1 .
C'est la condition pour que la suite géométrique (un ) = (rn ) soit solution de (E).
On démontre le résultat suivant :
Théorème :
L'ensemble des suites complexes solution de (E) est un espace vectoriel de dimen-
sion d sur C.
Notons r1 , . . . , rk les racines (réelles ou complexes) de l'équation caractéristique
associée et m1 , . . . , mk leurs multiplicités.
Toute solution de l'équation (E). s'écrit :
k m
X Xi −1

un = λi,j nj (ri )n ; ,
i=1 j=0
où les d coecients λi,j , i = 1, . . . , k, j = 0, . . . , mi −1 sont réels ou complexes.
En pratique, pour déterminer une solution vériant d conditions particulières, il
sut de calculer ses coecients λi,j en résolvant un système linéaire ordinaire, de
d équations à d inconnues.

Algèbre 2 : Résumé de cours


- Algèbre Linéaire - Structure d'espace vectoriel - Applications linéaire
Janvier 2020/ENP/Cycle Préparatoire/ 2ème semestre
Algèbre 2 : Algèbre Linéaire - Résumé de cours -
1ère Partie : - Structure d'espace vectoriel - Applications linéaires ENP

Exemple :
Considérons l'équation suivante : (E) ∀n ∈ N , un+3 = un + un+1 − un+2 .
L'équation caractéristique associée est : r3 = 1 + r − r2 . Elle a pour racines 1
(racine simple) et −1 (racine double). Toute solution de l'équation de récurrence
s'écrit donc : un = a(1)n + b(−1)n + cn(−1)n . Pour trouver la solution qui vérie
u0 = −1, u1 = 1, u2 = 0, on résout le système suivant.
a+b = −1
a−b−c = 1
a + b + 2c = 0
La solution est a = 1/4, b = −5/4, c = 1/2.
1 5 1
On obtient : un = − (−1)n + n(−1)n
4 4 2

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Janvier 2020/ENP/Cycle Préparatoire/ 2ème semestre

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