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S)
L’impôt sur les sociétés (IS) est le deuxième grand volet de la réforme fiscale, il a été
promulgué par la loi 24/86 publiée au B.O. 3873 du 21/1/87. L'IS a remplacé à partir du
21/01/87 l’ancien impôt sur le bénéfice professionnel (IBP).
A- Champ d’application
L’impôt sur les sociétés s’applique sur l’ensemble des produits, bénéfices, et revenus des
sociétés et autres personnes morales, qu’elles aient ou non leur siège au Maroc, se rapportant :
V. Territorialité
Les sociétés, qu’elles aient ou non un siège au Maroc, sont imposables à raison de l’ensemble
des produits, bénéfices et revenus réalisés au Maroc même à titre occasionnel .
Les sociétés n’ayant pas leur siège au Maroc, appelées «sociétés non résidentes » sont en
outre imposables à raison des produits bruts qu’elles perçoivent en contrepartie des travaux
qu’elles exécutent ou des services qu’elles rendent, soit pour le compte de leurs propres
succursales ou leurs établissements au Maroc, soit pour le compte des personnes physiques ou
morales indépendantes, domiciliés ou exerçant une activité au Maroc.
VI. Exonérations
VI.1. Exonérations et réductions permanentes
1. Exonérations permanentes :
a. les associations et les organismes a but non lucratif sauf leurs établissements de ventes ou
de services ;
b. la ligue nationale de lutte contre les maladies cardiovasculaires ;
c. la fondation Hassan II pour la lutte contre le cancer ;
d. les associations d’usagers des eaux agricoles pour les activités nécessaires à leur
fonctionnement ou à la réalisation de leur objet ;
e. la fondation Cheikh Zaid ibn Soltan ;
f. la fondation Mohamed V pour la solidarité pour l‘ensemble de ses activités ou opérations et
pour les revenus y afférents ;
g. la fondation Mohammed VI de promotion des œuvres sociales de l’éducation formation
(activités et revenus)
h. l’Office national des oeuvres universitaires sociales et culturelles (activités et revenus) ;
i. Les coopératives et leurs unions légalement constituées ;
j. les sociétés non résidentes pour les Plus values réalisées sur les cessions des valeurs
mobilières cotées au Maroc sauf celles résultant de la cession des sociétés à prépondérance
immobilière ;
k. la banque islamique de développement (BID) ;
l. la banque africaine de développement (BAD) ;
m. la société financière internationale (SFI) ;
n. l’agence Bayet Mal Al Qods Acharif ;
o. l’agence de logements et d’équipements militaires (ALEM) ;
p. les organismes de placement collectif en valeurs mobilières (OPCVM) ;
q. les fonds de placement collectifs en titrisation ;
r. les organismes de placements en capital–risque ;
s. la société nationale d’aménagement collectif (SONDAC) ;
t. la société « Sala Al Jadida » ;
u. les promoteurs immobiliers, personnes morales, pour l’ensemble des logements sociaux
dans le cadre de la convention conclue avec l’Etat pour réaliser 2.500 logements pour une
période maximale de 5 ans ;
v. l’agence pour la promotion et le développement économique et social des régions du nord ;
w. l’agence pour la promotion et le développement économique et social des régions du sud ;
x. l’agence pour la promotion et le développement économique et social des régions de
l’oriental ;
y. l’agence spéciale Tanger- Méditerranée ;
z. l’université al Ahkawayne d’Ifrane ;
aa. les sociétés installées dans la zone franche du port du Tanger.
b. les entreprises, autres que celles exerçant dans le secteur minier, qui vendent à des
entreprises installées dans des plates formes d’exportation des produits finis destinés à
l’Export, bénéficient, au titre de leur chiffre d’affaires réalisé avec lesdites plates-formes :
- de l’exonération totale (100%) de l’IS pendant une période de 5 ans consécutifs à compter
de la première opération d’exportation.
- et une réduction de 50% du dit impôt au delà de 5 ans.
4. Réductions permanentes :
a. les entreprises minières exportatrices bénéficient d’une réduction de 50% de l’IS à compter
de l’exercice au cours duquel la 1ére opération d’exportation a été réalisée, et également les
entreprises minières qui vendent leur produits à des entreprises qui les exportent après leur
valorisation ;
b. les entreprises ayant leur domicile fiscal ou leur siège social dans la province de Tanger et
y exerçant une activité principale, bénéficie d’une réduction de 50% de l’IS.
2. Exonérations temporaires :
a. les revenus agricoles tel que défini par la loi sont exonérés jusqu’au 31 décembre 2010 ;
b. les titulaires ou les co-titulaires de toute concession d’exploitation de gisements
d’hydrocarbures bénéficient d’une Exonération totale (100%) de l’IS pendant les 10 premières
années à compter de la date de la concession ;
c. les sociétés exploitant les centres de gestion de comptabilités agréés sont exonérés de l’IS
pendant 4 ans suivant la date de leur agrément.
3. Réductions temporaires :
a. Bénéficient d’une réduction de 50% de l’I.S pendant les cinq (5) premiers exercices
consécutifs :
- les entreprises, autres que les établissements stables des sociétés n’ayant pas leur siège au
Maroc attributaires des marchés de travaux, les établissements de crédit, Bank Al maghrib, la
Caisse de Dépôt et de Gestion (CDG), les sociétés d’assurances et les agences immobilières
ainsi que les agents immobiliers et les attributaires de marchés n’ayant pas de résidence au
Maroc à raison des activités exercées dans l’une des préfectures ou provinces qui sont fixés
décret n° 2-98-520 du 30/6/1998 (BO 4599 bis du 1/7/98.
- Les Entreprises artisanales dont le travail est essentiellement manuel ;
- les Établissements privés d’enseignement ou de formation professionnelle.
B- Base imposable
La comptabilité générale ne fait ressortir que le Résultat comptable qui est égal à la
différence, entre la totalité des produits (classe 7) et la totalité des charges (classe 6).
Cependant c’est à partir du résultat Fiscal que l’impôt sur les sociétés (I.S) d’un exercice est
calculé après imputation, s’il y a lieu, du déficit des 4 derniers exercices non prescrits.
4. des subventions et dons reçus de l’Etat, des collectivités locales ou des tiers.
2. Les pertes de changes : Les dettes et les créances libellées en monnaies étrangères doivent
être évaluées à la clôture de chaque exercice en fonction du dernier cours de change ;
3. Les autres charges financières ;
4. Les dotations financières
b. Les dotations aux provisions pour investissement : sont constituées dans la limite de 20 %
du bénéfice fiscal après report déficitaire et avant impôt, en vu de la réalisation
d’investissement en biens d’équipement, matériels et outillages, et ce, dans la limite de 30 %
dudit investissement a l’exclusion des terrains, des constructions, autres qu’à usage
professionnel et les véhicules de tourisme.
Cette provision doit être utilisée avant l’expiration de la 3ème année suivant celle de sa
constitution.
Pour les sociétés de transport maritime et de pêche côtière, la provision doit être utilisée avant
l’expiration de la 5ème année ;
c. Les dotations aux provisions pour reconstitution de gisements : sont constituées dans la
limite de 50% du bénéfice fiscal après report déficitaire et avant impôt par des entreprises
minières sans dépasser 30 % du chiffre d’affaires résultant de la vente des minerais.
Toutefois, cette provision doit être utilisée à concurrence de 20% de son montant pour
l’alimentation d’un fond social et le reliquat (80%) pour la reconstitution de gisements ;
d. Les dotations aux provisions pour reconstitution de gisements des hydrocarbures ;
e. Les dotations aux provisions pour logement : sont constituées dans la limite de 3 % du
bénéfice fiscal après report déficitaire et avant impôt en vue d’alimenter un fonds pour
l’acquisition ou la construction de logements aux salariés à titre d’habitation principale ou
encore l’octroi de prêts aux salariés. Ces provisions doivent être affectées en priorité et à
concurrence de 50 % au moins de leur montant aux logements et également doivent être
utilisées conformément à leur objet avant l’expiration de la 3ème année suivant celle de leurs
constitution ou celle du remboursement des prêts.
Remarque : les provisions visées aux 2°,3° et 4° ci-dessus ne sont pas cumulables.
C- Liquidation de l’impôt
I. Période d’imposition :
L’impôt sur les sociétés est calculé d’après le bénéfice fiscal de chaque exercice comptable
qui ne peut être supérieur à 12 mois.
En cas de liquidation prolongée, l’I.S est calculé d’après le résultat provisoire pour chaque
période de 12 mois.
Si le résultat définitif de la liquidation fait apparaître un bénéfice supérieur au total des
bénéfices imposés au cours de la période de liquidation, le supplément d'impôt exigible est
égal à la différence entre le montant de l'impôt définitif et celui des droits déjà acquittés. dans
le cas contraire, il est accordé à la société une restitution partielle ou totale desdits droits.
Ainsi, une société créée le 31 octobre 2005 ou le 2 décembre a intérêt à déposer un bilan au
31/12/2005.
3. 20% du montant Hors taxe sur la TVA des produits de placements à revenu fixe énumérés à
l’article 14 soit :
- les obligations, bons de caisse et autres titres d’emprunts (créances hypothécaires,
privilégiées et chirographaires, les cautionnements en numéraire, les bons du trésor, les titres
des OPCVM etc.)
- les dépôts à terme ou à vue auprès des établissements de crédit
- les prêts et avances consenties par des personnes physiques ou morales à toute personne
physique ou morale passible de l’I.S ou de l’I.G.R selon le régime du résultat net réel, ou à
toute autre personne.
- des opérations de pension.
Le montant de la cotisation minimale (CM) est de 1.500 DH. Son taux est de 0,50 %. Ce taux
est toutefois ramené à 0,25 % pour les opérations effectuées par les sociétés commerciales au
titre des ventes portant sur les produits pétroliers, le Gaz, le beurre, l'huile, le sucre, la farine,
l'eau et l’électricité.
Cependant la société qui paie une CM ne perd pas le droit d’imputer son déficit sur les
bénéfices des exercices suivants.
La CM acquittée au titre d’un exercice déficitaire ainsi que la partie de la cotisation excédant
le montant de l’I.S acquitté au titre d’un exercice donné, sont imputées sur le montant de l’I.S
qui excède celui de la CM exigible au titre de l’exercice suivant.
A défaut de cet excédent ou en cas d’excédent insuffisant pour permettre l’imputation totale
ou en partie, le reliquat de la CM peut être déduit du montant de l’I.S dû au titre des exercices
suivants jusqu’au 3ème exercice qui suit l’exercice déficitaire et ce, à compter du 1/1/94.
V. Le paiement de l’I.S :
Le paiement de l’impôt se fait spontanément par 4 acomptes provisionnels dont chacun est
égal à 25 % du montant de l’impôt dû au titre de l’exercice précédent.
- Lorsque le montant de l’I.S. dû est supérieur aux acomptes versés, la régularisation est
effectuée spontanément par la société, en même temps que le versement du premier acompte
échu.
- En cas d’excédent d’impôt, celui-ci est imputé d’office sur le premier acompte provisionnel
échu et, le cas échéant, sur les autres acomptes restants. Le reliquat éventuel est restitué
d’office, dans le délai d’un mois à compter de la date d’échéance du dernier acompte
provisionnel.
Les versements des acomptes provisionnels visés ci-dessus sont effectués spontanément à la
caisse du percepteur du lieu du siège social ou du principal établissement au Maroc de la
société avant l'expiration du 3ème mois (31 Mars), 6ème mois (30 Juin), 9ème mois (30
Septembre), 12ème mois (31 Décembre) suivant la date d'ouverture de l'exercice comptable
en cours.
La société qui estime que le montant d'un ou de plusieurs acomptes versés au titre d'un
exercice est égal ou supérieur à l'impôt dont elle sera finalement redevable pour cet exercice,
peut se dispenser d'effectuer de nouveaux versements d'acomptes en remettant à l'inspecteur
des impôts directs et taxes assimilées du lieu de son siège social ou de son principal
établissement au Maroc, quinze jours avant la date d'exigibilité du prochain versement à
effectuer, une déclaration datée et signée.
Si lors de la liquidation de l'impôt, il s'avère que le montant de l'impôt effectivement dû est
supérieur de plus de 1O% à celui des acomptes versés, l'amende et la majoration sont
applicables aux montants des acomptes provisionnels qui n'auraient pas été versés aux
échéances prévues.
D- Déclarations fiscales
Les sociétés qu'elles soient imposables à l'I.S ou qu'elles en soient exonérées, à l'exception des
sociétés non résidentes, doivent adresser à l'inspecteur des du lieu de leur siège social, dans
les 3 mois qui suivent la date de clôture de chaque exercice (soit 31 mars), une déclaration de
leur résultat fiscal (Le bilan, le CPC et les autres états annexes).Elles doivent également faire
une déclaration d’existence avant de commencer toute activité.
Les sociétés qui n’ont pas souscrit la déclaration de leur résultat fiscal (Bilan, CPC et
annexes) ou de leur chiffre d’affaires dans les délais prévus par la loi sont invitées à déposer
cette déclaration dans un premier délai de 30 jours.
Si les sociétés ne déposent pas cette déclaration dans ledit délai, l’administration les informent
dans un deuxième délai de 30 jours des bases qu’elle a évaluées et sur lesquelles les sociétés
seront imposées d’office si elles ne déposent pas leur déclaration pendant ce nouveau délai.
Les societes non residentes, n'ayant pas d'etablissement au maroc, sont tenues de deposer une
declaration du resultat fiscal au titres des plus values resultant des cessions des valeurs
mobilieres realisees au maroc. cette declaration doit etre deposee dans les trente jours qui
suivent le mois desdites cessions.
1. Soit d’abattements appliqués sur la plus value nette globale résultant de retraits ou de
cessions, obtenue après imputation des moins values résultant des retraits ou des pertes
résultant de cessions :
a. Abattement de 25 % si le délai écoulé entre l’année d’acquisition de chaque élément retirée
de l’actif et celle de son retrait ou de cession est supérieur à 2 ans et inférieur ou égal à 4 ans.
b. Abattement de 50 % si ce délai est supérieur à 4 ans. (le taux de 70%, si délai est supérieur
à 8 ans, supprimée par la loi de finances 2006).
Les abattements des plus values ne sont admis en cours d’exploitation que pour les cas
suivants : cession totale ou partielle d’entreprises, cessions ou donation d’éléments corporels
ou incorporels, échange avec ou sans soulte, retraits d’éléments corporels ou incorporels,
expropriation totale ou partielle, apport total ou partiel d’éléments corporels ou incorporels.
En fin d’exploitation, les abattements des plus values ne sont admis que pour les cas suivants :
dissolution et liquidation d’entreprise, transformation de la forme juridique entraînant son
exclusion soit de l’I.S soit de l’I.G.R, fusion ou scission des sociétés, transfert de siège à
l’étranger, cession totale et définitive des activités des établissements non résidents au Maroc.
Le montant des plus values réalisées et exonérées qui excède celui des abattements visés ci-
dessus, est transféré à un compte de réserve obligatoirement affecté à l'amortissement
exceptionnel des investissements réalisés et ce, au titre de l'exercice de la réalisation desdits
investissements.
Sanctions fiscales
2éme cas :
Si le résultat est rectifié par le Fisc :
• Si le résultat est bénéficiaire, la majoration de 15% est calculée sur le montant des droits
rectifiés
• Si le résultat est déficitaire, la majoration de 15% est calculée sur le total des réintégrations
jusqu’à ce que le déficit soit résorbé.
• En cas de mauvaise foi, la majoration est portée à 100%.
10. Sanctions pour obligations incombant aux entreprises installées dans les plates
formes d’exportation :
• Si la société ne produit pas l’attestation prévue par la loi, elle perd l’exonération ou la
réduction prévue outre les majorations et pénalités
• De plus, le chiffre d’affaires éludé entraîne une majoration de 100%
• Si la société ne produit pas l’état prévu par la loi, ou le produise hors délai, Amende de 25%
des opérations d’achats et d’exportation des produits finis.
Sanctions pénales :
En plus des sanctions fiscales prévues, est punie d’une amende de 5 000 à 50 000 DH, toute
personne qui utilise l’un des moyens suivants pour se soustraire à l’IS: