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Pour accéder à une information relative aux échelles, il est nécessaire de réaliser une étude spectrale des champs turbulents. Cette
étude est classiquement réalisée au moyen de la transformée de Fourier : L’analyse de Fourier convient à l’étude de la turbulence
considérée homogène puisque l’on peut la décrire dans l’espace spectral indépendamment de la position d’observation.
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Pour le cas d’un écoulement inhomogène, on utilise la décomposition en modes propres orthogonaux « POD »:
technique relativement plus récente.
Principe….
Espace nombre d’onde k [𝐿−1]
Temps fréquence, f ou [𝑇 −1]
+∞
Soit f(t), une fonction (signal u(t) par exemple), sa transformée de Fourier 𝑓 𝜔 est définie: 𝑓 𝜔 = −∞
𝑓 𝑡 . 𝑒 −𝑖𝜔𝑡 𝑑𝑡
+∞
La transformée de Fourier inverse est définie par : 𝑓 𝑡 = −∞
𝑓 𝜔 . 𝑒 +𝑖𝜔𝑡 𝑑𝜔
+∞
Si f(t) = cos𝜔0 𝑡 , alors −∞
cos 𝜔0 . 𝑒 −𝑖𝜔𝑡 𝑑𝑡 = 𝛿(𝜔 − 𝜔0 )
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Quelques Rappels sur la notion de série de Fourier et lien avec transformée de Fourier….
Avec
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LE spectre de l’énergie est la décomposition de l’énergie turbulente en ses différents modes (tourbillonsfréquences; nbre d’onde)
La valeur de la fonction à une fréquence (ou nombre d’onde) donné représente l’énergie moyenne contenue au voisinage de cette fréquence.
Soit le champ turbulent homogène u(𝒓,t), ou simplement u(x) en stationnaire, on définit la transformée de Fourier du champ de vitesses par:
1 +∞
𝑢 𝑘 = 𝑢 𝒓 𝑒 −𝑖𝒌.𝒓 𝑑𝑟 … … … . . 𝑇𝐹(𝑢 𝑟 )
(2𝜋)3 −∞
(I) avec 𝑢 vecteur fluctuation tridimensionnel
+∞
𝑢 𝑟 = −∞
𝑢 𝒌 𝑒 𝑖𝒌.𝒓 𝑑𝑘 … … . . … . . 𝑇𝐹 −1 (𝑢 𝑘 )
𝑘 est le vecteur d’onde tridimensionnel dans le repère de base de l’espace de Fourier qui est orthonormé et direct.
𝒌. 𝒓 = 𝑘𝑖 . 𝑥𝑖 et d𝒓 = 𝑑𝑥𝑖
+∞
i.e: −∞
𝑖𝑘. 𝑢 𝒌 𝑒 𝑖𝒌.𝒓 𝑑𝑘 = 0 par conséquent 𝑘. 𝑢 𝒌 = 0 (II)
Représentation
Pour un k donné
La décomposition de 𝑢 𝑟 dans l’espace de Fourier est une somme d’ondes transverses.
On utilise cette propriété pour construire un champ turbulent « théorique » (utilisée pour initialiser une
simulation numérique par exemple) 6
Une quantité d'un intérêt particulier pour l‘étude de la turbulence en régime incompressible est le tenseur des corrélations en deux points
de la vitesse.
Pour obtenir une information sur la contribution de chaque vecteur d'onde à ces corrélations, on définit le tenseur spectral des corrélations
de vitesse.
Tenseur spectral:
Le tenseur spectral 𝑖𝑗 est défini comme la transformée de Fourier de la fonction de corrélation 𝑅𝑖𝑗 :
Tel que 𝑅𝑖𝑗 (𝑥, 𝑟, 𝑡) = 𝑢𝑖 𝑥, 𝑡 . 𝑢𝑗 𝑥 + 𝑟, 𝑡 est la corrélation en deux points séparés de r
En turbulence homogène, 𝑅𝑖𝑗 (𝑟) est une fonction unique de r :
1 +∞
𝑖𝑗 𝑘 = 3 −∞
𝑅𝑖𝑗 𝒓 𝑒 −𝑖𝒌.𝒓 𝑑𝑟
(2𝜋)
(III)
+∞
𝑅𝑖𝑗 𝑟 = −∞
𝑖𝑗 𝒌 𝑒 𝑖𝒌.𝒓 𝑑𝑘
Avec 𝑘 = 𝐿−1
1 +∞
11 𝑘 = 𝑅
−∞ 11
0 𝑑𝑟
(2𝜋)3
Cas particulier où l’on considère l’autocorrélation longitudinale (i = j = 1 et r=0): +∞
𝑅11 0 = −∞
𝑖𝑗 𝒌 𝑑𝑘
+∞
ou 𝑢12 =
−∞ 11
𝒌 𝑑𝑘 ; 11 𝒌 𝑑𝑘 représente la contribution dans, 𝑢12 , des vecteurs d’onde compris entre k et k+dk
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De manière explicite (III) s’écrit:
1 +∞ +∞ +∞
𝑖𝑗 𝑘 = 3 𝑑𝑥1 𝑑𝑥 2 𝑑𝑥3 𝑅𝑖𝑗 𝒓 𝑒 −𝑖𝒌.𝒓
(2𝜋) −∞ −∞ −∞
(III bis)
+∞ +∞ +∞
𝑅𝑖𝑗 𝑟 = −∞
𝑑𝑘1 −∞
𝑑𝑘2 −∞
𝑑𝑘3 𝑖𝑗 𝒌 𝑒 𝑖𝒌.𝒓
Le tenseur de Reynolds correspond au cas où les corrélations sont prises en un point, r =0:
Dans ce cas, on obtient :
1 +∞ +∞ +∞
𝑖𝑗 𝑘 = 𝑑𝑥1 −∞ 𝑑𝑥 2 −∞ 𝑑𝑥3 𝑅𝑖𝑗 0
(2𝜋)3 −∞
+∞ +∞ +∞
(IV)
𝑅𝑖𝑗 0 = −∞
𝑑𝑘1 −∞ 𝑑𝑘2 −∞ 𝑑𝑘3 𝑖𝑗 𝑘
Ce qui montre que la donnée 𝑖𝑗 𝑘 permet d’identifier la contribution de chaque échelle ou vecteur d’onde (ou fréquence) aux
tensions de Reynolds.
Une autre quantité très utile est la densité spectrale d’énergie cinétique turbulente ( spectre d’énergie) qui est définie par intégration sur
des sphères de rayon 𝑘 = 𝑘 =cte de la demi trace de 𝑖𝑗 𝑘
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Cette intégration, axée sur le module du vecteur d’onde 𝑘 = , est indépendante de la direction de propagation.
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Densité spectrale d’énergie cinétique turbulente:
Lorsque i=j, la trace du tenseur d’autocorrélation nous permet de calculer l’énergie cinétique turbulente:
+∞ 1
𝐾= 0
𝐸 𝑘 𝑑𝑘 = 𝑅𝑖𝑖 0
2 𝑑𝜎
1 +∞ 𝑘3
= 𝑖𝑖 𝑘 . 𝑑𝜎 𝑑𝑘 𝑘
2 −∞
𝑘 3
D’où 0
E(k) = 𝑢12 (VI)
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En pratique, il est difficile d’accéder au tenseur spectral 𝑖𝑗 𝑘 qui nécessite la mesure de toutes les corrélations 𝑅𝑖𝑗 dans les
trois directions.
On se limite généralement aux corrélations longitudinales et transversales: 𝑅11 (𝑟) et 𝑅22 (𝑟)
Prenons 𝜑11 (𝑘1 ) 𝑒𝑡 𝜑22 (𝑘1 ) les transformées de Fourier unidimensionnelles de 𝑅11 (r) et 𝑅22 (𝑟) respectivement.
Ainsi:
1 +∞ 1 +∞
𝜑11 𝑘1 = 𝑅11 𝑟 𝑒 −𝑖𝑘1𝒓 𝑑𝑟 𝜑22 𝑘1 = 𝑅 𝑟 𝑒 −𝑖𝑘1𝒓 𝑑𝑟
2𝜋 −∞
(VII) et 2𝜋 −∞ 22
+∞ +∞ (VIII)
𝑅11 𝑟 = 𝜑 𝑘 𝑒 𝑖𝑘1.𝒓 𝑑𝑘1
−∞ 11 1 𝑅22 𝑟 = 𝜑 𝑘 𝑒 𝑖𝑘1.𝒓 𝑑𝑘1
−∞ 22 1
𝜑11 𝑘1 et 𝜑22 𝑘1 appelés respectivement spectre longitudinal et spectre transversal sont comme deux ‘composantes’ du spectre
total.
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+∞ +∞ +∞
Or d’après (III bis), on peut écrire: 𝑅𝑖𝑖 𝑟 = −∞
𝑑𝑘1 −∞
𝑑𝑘2 −∞
𝑑𝑘3 𝑖𝑖 𝒌 𝑒 𝑖𝒌.𝒓
+∞ 𝑖𝑘 .𝒓 +∞
𝑅11 (𝑟) = −∞
𝑒 1 𝑑𝑘1 −∞
11 𝑘 . 𝑑𝑘2 𝑑𝑘3 (IX)
+∞ +∞
Et d’après (VIII): 𝑅11 𝑟 = 𝜑
−∞ 11
𝑘1 𝑒 𝑖𝑘1.𝒓 𝑑𝑘1 et 𝑅22 𝑟 = 𝜑
−∞ 22
𝑘1 𝑒 𝑖𝑘1.𝒓 𝑑𝑘1
on déduit que :
+∞
𝜑11 𝑘1 = −∞
11 𝑑𝑘2 𝑑𝑘3
Cela montre que même pour un spectre unidimensionnel, il y a la contributions des ondes à 𝑘2 et 𝑘3
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Dans le chapitre précédent on a pris r = ; distance de séparation entre les deux points de mesure pour définir la corrélation 𝑅𝑖𝑖 :
𝑢2 𝑢2
𝑢1
𝑢1
+∞ 1 1 𝜕 2 𝑅11 ()
+∞ 1 =−
1 22 = 𝑅22 𝑑 2 2 𝜕2
11 = 𝑅11 𝑑 𝑢22 0 =0
𝑢12 0
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Déterminons la limite spectrale pour 𝑘1 = 0:
Sachant que d’après (VIII), la transformée de Fourier, respectivement de 𝑅11 et 𝑅22 , sont :
Ainsi pour 𝑘1 = 0:
1 +∞ 1 +∞
𝜑11 0 = 𝑅 𝑑 et 𝜑22 0 = 𝑅 𝑑
2𝜋 −∞ 11 2𝜋 −∞ 22
1 +∞ 1 +∞
𝜑11 0 = 𝑅11 𝑑 et 𝜑22 0 = 𝑅22 𝑑
𝜋 0 𝜋 0
𝑢12 𝑢22
𝐸11 0 = et 𝐸22 0 =
𝜋 11 𝜋 22
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Sachant par ailleurs que:
2 2 2𝑓 𝑈
𝑘= = = ; on déduit que : 𝐸 𝑘 = 𝐸 𝑓
𝑈𝑇 𝑈 2
2𝑢12 2𝑢22
D’où 𝐸11 𝑓 = 0 = 11 et 𝐸22 𝑓 = 0 = 22
𝑈 𝑈
𝜕2 𝑅11 ()
𝑘1 𝑒 𝑖𝑘1. 𝑑𝑘1
+∞
= −𝑘12 𝜑
𝜕2 −∞ 11
𝜕2 𝑅11 () +∞ +∞
= −𝑘12 𝜑 𝑘1 𝑑𝑘1 = −2 𝑘12 𝜑11 𝑘1 𝑑𝑘1
𝜕2
=0 −∞ 11 0
1 +∞ 2
2 = 0
𝑘1 . 𝜑11 𝑘1 𝑑𝑘1
Ainsi à partir des spectres unidimensionnels, nous accédons à la détermination de l’échelle intégrale et de la microéchélle.
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Enstrophie et dissipation:
On peut calculer le tenseur spectral 𝑖𝑗 de la vorticité, analogue au tenseur 𝑖𝑗 pour le champ de vitesse.
+∞ 2
Les calculs nous conduisent 𝜔𝑖2 = 2 0
𝑘 𝐸 𝑘 𝑑𝑘
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