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Lémurie

La Lémurie ou Lemuria est un continent hypothétique (hypothèse


scientifiquement infirmée) situé dans l'océan Indien, parfois confondu
avec le continent Mu situé dans le Pacifique.

Sommaire
Hypothèse
Récupération et propagation du mythe
Lémurie (continent).
Dans les œuvres de fiction moderne
Archéologie
Notes et références
Voir aussi
Bibliographie
Articles connexes
Liens externes

Hypothèse
Au XIXe siècle, à une époque où la dérive des continents n'était pas encore connue des géologues, le zoologiste
Philip Lutley Sclater cherche à expliquer la distribution de certains mammifères, dont les lémuriens, dans des
zones géographiques éloignées. Il forge alors le mot « Lémurie » pour désigner un continent hypothétique
situé dans l'océan indien, qui aurait autrefois été un « pont » par delà l'océan Indien.

Alfred Russel Wallace n'accepte pas l'idée de Philip Lutley Sclater, et même la combat car il établit que
l'hypothèse d'un tel continent n'a pas de raison d'être, si l'on se base sur de prétendues raisons zoologiques. Il
admet cependant qu'un voisinage plus immédiat entre les Indes et l'Australie a dû certainement exister et cela à
une époque si lointaine qu'elle était « certainement pré-tertiaire » et « qu'aucun nom n'a été donné à ce supposé
1
continent » .

Le naturaliste allemand Ernst Haeckel (1834-1919) popularise cette hypothèse en 1870 : il induit de la
présence de lémuriens à Madagascar et en Malaisie l'existence d'une Lémurie dans l'océan Indien. Le
scientifique français Jules Hermann reprend également cette idée dans Les Révélations du Grand Océan,
publié à titre posthume en 1927.

Les connaissances en géologie infirment aujourd'hui cette hypothèse.

Récupération et propagation du mythe


Se basant sur les hypothèses émises par les chercheurs de son époque, Helena Blavatsky, fondatrice de la
Société théosophique en 1875, reprend le thème d'un continent présent dans l'actuel océan indien, aujourd'hui
disparu dans Isis dévoilée (1877) Elle n'en parle alors que très sommairement (le mot « Lémurie » n'y est cité
disparu dans Isis dévoilée (1877). Elle n en parle alors que très sommairement (le mot « Lémurie » n y est cité
qu'une seule fois). Le théosophe A. P. Sinnett en traite ensuite dans son livre Le Bouddhisme ésotérique
2
(1883) . En 1888, Helena Blavatsky expose dans la Doctrine secrète l'évolution de sept races-racines sur
différentes parties du globe. Elle y décrit largement la Lémurie (le mot y est cité près de cent fois) qui est
1
supposée être le continent sur lequel s'est développée la troisième « humanité » :

« I) On propose donc de donner au premier continent, ou plutôt à la première terre ferme sur
laquelle la Première Race fut évoluée par les divins Progéniteurs, le nom de : Terre Sacrée
Impérissable. C'est le berceau du premier homme. (...)

II) Le continent Hyperborée. (...)

III) La Lémurie. Nous proposons d'appeler le troisième continent Lémurie. Ce nom est une
invention ou une idée de M. P.L. Sclater, qui, entre 1850 et 1860, affirma, en s'appuyant sur
des faits zoologiques, l'existence réelle aux époques préhistoriques d'un continent qui
s'étendait, d'après lui, de Madagascar à Ceylan et Sumâtra. Il comprenait quelques parties de
ce qui est, aujourd'hui, l'Afrique, mais à part cela ce gigantesque Continent, qui s'étendait
depuis l'Océan Indien jusqu'à l'Australie, a aujourd'hui complètement disparu sous les eaux du
Pacifique.

IV) L'Atlantide. (...)

V) L'Europe. (...) La Doctrine Secrète assigne une durée de quatre à cinq millions d'années à
la période qui s'est écoulée entre les débuts de l'évolution finale de la Quatrième Race-Mère,
sur les continents Lémuro-Atlantéens, une durée d'un million d'années à la Cinquième Race
ou Race Aryenne, jusqu'à nos jours, et une durée d'environ 850.000 ans depuis la submersion
3
de la dernière vaste péninsule de la grande Atlantide . »
4
Le théosophe William Scott-Elliot (en) en dit quelques mots en 1896 dans son livre l'Histoire de l'Atlantide
5
puis de façon plus détaillée dans son ouvrage La Lémurie perdue . En 1904, Rudolf Steiner publie des articles
sur ce sujet dans la revue théosophique allemande Lucifer-Gnosis, lesquels furent ensuite publiés dans le
6 7
recueil Chronique de l'Akasha . Les ouvrages de James Churchward , publiés à partir de 1926, reprennent la
Lémurie en l'amalgamant à Mu comme un seul grand continent englouti. Ces auteurs associent aussi la
Lémurie au continent légendaire de Kumari Kandam.

Dans les œuvres de fiction moderne


L'auteur de fantasy Lin Carter a repris le nom de Lémurie pour son Cycle de Thongor, qui se situe sur un
continent imaginaire.

Le groupe suédois de métal symphonique Therion, connu pour s'inspirer de mythes et légendes réelles dans
ses textes, a sorti un album appelé Lemuria en 2004.

L'intrigue du jeu vidéo Golden Sun tourne en partie autour d'une mystérieuse île perdue au milieu des mers,
dissimulée par une brume perpétuelle et nommée Lémuria. Les protagonistes y font un bref séjour dans
Golden Sun : l'Âge Perdu.

Le jeu vidéo Child of Light prend place dans un monde légendaire nommé Lémuria.

Dans la BD Requiem, Chevalier vampire, le continent correspondant à l'océan indien se nomme la Lémurie.

Dans la série d'animé sous les mers, les héros, la famille d'explorateur Nekton, composée de quatre membres
(Will le père, Kaïko, la mère, Fontaine, la fille aînée et Antheus (dit Ant) le benjamin) sont à la recherche, à
bord de leur sous-marin ultra-perfectionné (L'Arronax) d’un endroit caché et presqu’inconnu au monde entier :
La Lémurie, qui s'avère plus être une cité qu'un continent. Dans le dessin animé, de nombreux événements

sont liés à d'anciens artefacts lémuriens (l'empire perdu lémurien semble s'être étendu dans le monde entier,
avant de disparaître) : les "monumentiels", des animaux marins qui ont des proportions beaucoup plus grandes
(une tortue de la taille d'une île, une méduse dont la bouche est assez grande pour avaler deux sous-marins de
deux-cents mètres, et d'autres) sont des créatures "dépendantes" de la Lémurie (dans le sens où elles sont
contrôlées par le sceptre du monarque).
8
La cage des lémuriens au zoo de Montpellier s'appelle Lémurie sur le plan .

Archéologie
L'hypothèse de la disparition d'un continent entier dans l'océan indien ne repose sur aucun fondement
géologique sérieux, et la Lémurie de Sclater constitue bien une hypothèse scientifique infirmée. Il reste tout à
fait possible que la montée des océans depuis la fin du paléolithique ait recouvert de petites portions de
territoires en Inde, comme le montre la découverte des ruines d'une cité presque aussi ancienne que Harappa
ou Mohenjo-daro dans l'ancien estuaire du fleuve Sarasvatî. Ces éléments archéologiques, parfois présentés
comme des « preuves » de l'existence de la Lémurie, sont bien sûr à remettre dans leur contexte, et n'apportent
a priori rien d'autre qu'une meilleure connaissance du peuplement primitif de l'Inde.

Notes et références
1. Helena Blavatsky, La Doctrine Secrète, 1888, Tome 3, Anthropogénèse version pdf (http://www.
girolle.org/telechargements/bhp/doctrine_secrete.pdf)
2. Alfred Percy Sinnett, Le Bouddhisme ésotérique, Éditions Adyar, Paris 1975, Traduit de
l'anglais (page 96).
3. Helena P. Blavatsky, La Doctrine secrète (1888), t. III : Anthropogenèse, trad. de l'an., Adyar,
p. 3-11.
4. W. Scott-Elliot, L'Histoire de l'Atlantide, Publications théosophiques, Paris 1901, Traduit de
l'anglais
5. w. Scott-Elliot, La Lémurie perdue, Adyar, 2e édition, 1930, traduit de l'anglais
6. Rudolf Steiner, Chronique de l'Akasha, Éditions Anthroposophiques Romandes, Genève 1980
7. James Churchward, MU, le continent perdu, Éd. J'ai Lu, 1969
8. « Plan de sécurité du parc zoologique de Montpellier » (http://zoo.montpellier.fr/sites/default/file
s/plan-securite-2017.pdf) [PDF], sur Ville de Montpellier, 2017 (consulté le 7 décembre 2018)

Voir aussi

Bibliographie

Essais

Jules Hermann, Les révélations du grand océan, 1927.


Walter Scott Elliot, La Lémurie Perdue, Éditions Adyar, Paris, 1930 ;

La Lémurie Continent perdu du Pacifique Le peuple mystérieux du Mont Shasta, Édition


Rosicrucienne, 1982 ;
L'Histoire de l'Atlantide précédée de La Lémurie Perdue, Édition Alexandre Moryason, 2005.
Georges Barbarin, La Danse sur le Volcan - Atlantide, Lemurie, Les Continents Futurs aux
éditions Adyar, 1938.

Wishar Spenle Cervé, La Lémurie : continent perdu du pacifique, Édition Rosicrucienne,


1974.

Fictions

Richard S. Shaver, I remember Lemuria, Amazing Stories, 1948.


Malcolm de Chazal, Petrusmok, 1951.
Lin Carter, Thongor et le magicien de Lémurie, Le Masque Fantastique, 1976.
Patrick Gence, Songes d'Apocalypse ou la Nouvelle Lémurie, Édition la Pensée universelle,
1980. (Poésie)
Adrien Le Bihan, Retour de Lémurie, Éditions François Bourin, Paris, 1993.
Dianne Robbins, Aurelia Louise Jones, Telos : Révélations de la Nouvelle Lémurie, Édition
Ariane, 1998.

Études

Martine Mathieu, « Sur une Lemurie engloutie, les révélations du Grand Océan Indien » (http
s://books.openedition.org/pub/4620), Modernités n°3, 1991.
Jean-Michel Racault, « Du mythe du continent austral à la Lémurie », in J.-F. Reverzy (éd.),
Un autre regard sur la dépression, t. II, Malaise dans l’océan Indien, Paris, L’Harmattan,
1995, p. 223-232.
Sumathi Ramaswamy, Lost Land of Lemuria: Fabulous Geographies, Catastrophic Histories,
University of California Press, 2005

Articles connexes
Mu (continent)
Atlantide

Liens externes
Site (http://www.oeildusphinx.com/lemuria.html) traitant de la Lémurie

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