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Chapitre : L’énergie et son exploitation

1 Définitions :

L’énergie est une notion physique difficile à définir, car elle n’est pas directement

observable. L’homme est uniquement capable de voir ses effets sur les systèmes. Par

exemple :

- Le déplacement d’un corps doté d’une masse, comme une voiture, met en jeux

l’énergie cinétique.

Énergie cinétique d’une masse en mouvement

- Le mouvement d’un piston comprimant un gaz dans un cylindre met en jeux une

forme d’énergie mécanique appelée travail, celle-ci est transformée en chaleur par le

gaz.

Énergie mécanique convertie en énergie thermique par le gaz.

- La combustion d’un corps libère l’énergie des liaisons chimiques des molécules,

dite énergie chimique, et la transforme en énergie thermique ou chaleur.


Ces exemples montrent que suivant les échanges, l’énergie peut se manifester sous

différemment, d’où la notion de formes d’énergie.

2 Modes de conversion :

L’énergie peut se déplacer dans l’espace, changé de forme, sans création, ou

destruction (loi de conservation de l’énergie). Ces échanges peuvent être des :

a- Transferts d’énergie : l’énergie s’échange entre les systèmes sans changer de

forme. Par exemple : l’énergie thermique d’une flamme d’un fourneau est utilisée telle

qu’elle pour se chauffer.

Transfert de l’énergie thermique dans un fourneau.

b- Transformation d’énergie : c’est le passage de l’énergie d’une forme à l’autre

lors d’un échange. Par exemple, dans la nature, l’énergie du rayonnement solaire est

transformée en énergie chimique par les végétaux (photosynthèse), ceux-ci dégagent

une énergie thermique en brulant.

Transformation de l’énergie.
3 Machines de conversion :

Certains des processus décrits plus haut peuvent être contrôlés par le biais de

machines, le tableau suivant donne des exemples :

Conversion de l’énergie dans les machines.

Machine de conversion de l’énergie source en énergie :


Nature de la Source
d’énergie
Thermique Mécanique

Chimique Four Moteurs à combustion

Thermique Échangeur Turbine à vapeur

Mécanique Pompe à chaleur Arbre de transmission

Les machines sont classées suivant différents critères, par exemple :

- Le sens de conversion de l’énergie : les machines motrices fournissent du

travail, tandis que les machines réceptrices en consomment.

- Les mouvements des organes mécaniques principaux de la machine : machine

rotative (turbine, à cause du rotor), machine alternative (compresseur à piston, et son

mouvement de va et viens).

Plus généralement on utilise l’organigramme suivant :

Exemple de classement des machines de conversion.


4 Énergie convertible (exergie) :

4 1 Définition :

L’exergie ^
E est le travail maximal pouvant être exploité dans une source par un

système (machine) se trouvant dans son environnement, la partie restante est appelée

anergie ^
A.

Exergie et anergie d’une source d’énergie.

a Exergie du travail mécanique et de l’électricité : Si de l’énergie mécanique

(travail) est disponible à la sortie d’une machine, un générateur d’électricité (idéal) va la

transformer en totalité en électricité. Ainsi, l’exergie du travail est égale à la totalité de

l’énergie du travail. De même pour l’électricité, un moteur électrique parfait va la

convertir totalement l’énergie électrique en travail.

E =W ( J ) avec ^
^ A=0

b Exergie d’une quantité de chaleur : C’est la partie utilisable d’une quantité de

chaleur à la température Tc présente dans un environnement à T0

T
E=Q.(1− 0 )
^
Tc

Par exemple, un gaz chauffé à 1500 K se détend jusqu’à la température ambiante de

305 K en été. En hiver, le même gaz va se détendre jusqu’à 270 K. Ainsi pour le même

système, l’énergie récupérable (exergie) en hiver sera plus grande qu’en été, car,:

Q=mc ∆ T
L’anergie est la quantité d’énergie ne pouvant pas être exploitée elle correspond à :
T0
Q=∫ m c dT
0

T0
^
A=Q.( )
Tc

Exergies de deux sources d’énergie thermique dans leurs entourages.

c Exergie d’un processus :

Plus généralement, l’exergie spécifique d’un cycle/transformation thermodynamique

se calcule avec les relations suivantes :

- Pour un système ouvert :


^
∆ E  = ( H−H  0 ) + ∆Ec + ∆Ep – T0 ¿)

Où H0 et S0 sont respectivement les enthalpies, et entropies du système à la

température T0 qui est à une température du milieu extérieur et à la pression du milieu

extérieur (généralement l’atmosphère), même si elle n’apparait pas explicitement dans

l’équation.

- Pour un système fermé :



^
∆ E  =¿) + p0 (V – V0) +∆Ec + ∆Ep – T0 ¿)

Où l’indice « 0 » représente les grandeurs du milieu extérieur. Le reste concerne le

système étudié. ∆U est la variation de l’énergie interne. ∆Ec l’énergie cinétique et ∆Ep

l’énergie potentielle.
Le travail exercé par le milieu extérieur sur le système est représenté par le terme

p∆V, ce travail ne peut pas être convertie ou exploité.

Dans les deux équations précédentes, le terme T∆S représente la production

d’entropie due au processus subit par le système, il représente aussi la perte d’exergie

(signe –) ou irréversibilité qui accompagne tous les processus réels. L’exergie est

réduite, donc le potentiel de l’énergie à être exploitée (qualité de l’énergie) est ainsi

dégradé.

Les causes d’irréversibilités les plus connues sont les déperditions thermiques, et les

frottements solides. Mais d’autres formes très influentes interviennent, comme l’effet

Joule, les courants de Foucault, la viscosité et la turbulence des écoulements des fluides,

et la déformation des solides (module de Young) … ect. L’utilisation de l’analyse

exégétique permet de quantifier l’exploitabilité des sources d’énergie. Elle est aussi utile

dans la comparaison de la qualité des systèmes de conversion entre eux.

4 2 Rendement exergétique ou rendement du 2eme principe :

Il mesure la qualité du processus de conversion de l’énergie en faisant intervenir les

irréversibles du système. Il est aussi appelé rendement du deuxième principe η^E

^s
E
η^E=
Ee
^

Ce rendement du 2eme principe compare l’exergie de sortie d’un système par rapport

à l’exergie d’entrée, on peut ainsi vérifier la quantité d’exergie disponible à la fin. Un

système performant conserve l’exergie, à l’inverse d’un système qui la détruit Un

rendement exergétique élevé signifie que l’énergie disponible à la sortie est élevée..
- Exemple d’application 1:

L’état d’une masse de 5 kg de vapeur d’eau à une hauteur de 3 m par rapport au sol est
montré dans le tableau ci-dessous :

v U H S
[m3/kg] [kJ/kg] [kJ/kg] [kJ/kg.K]
Etat de la vapeur d’eau
à 673 K et à 1,0 bar. 0.3102 2967.7 3278.00 8.54

Etat de l’eau liquide en


0.001007 417.51 417.41 1.30
équilibre avec l’environnement

- Calculer l’exergie de ce système, sachant que la température T 0 de


l’environnement est de 298 K, et sa pression p0 = 1 bar.

Solution de l’exemple 1:

Exergie (ou variation d’exergie) : ^


E=∆ U + p❑
0 ∆ V −T 0 ∆ S + Ec+ Ep

L’énergie interne : ∆U = 5 kg x ( 2967,7 - 417,51 ) kj/kg = 12750,95 kj

Le travail : p∆V = 1,01 105 Pa x 5 kg x (0.3102 - 0.001007 ) m3/kg = 156,1 kj

La production d’entropie ou perte d’exergie ou irréversibilité :

T∆S = 298 K x 5 kg x (8.54 - 1.30) kJ/kg.K = 10787,6 kj

L’énergie cinétique : pas de mouvement Ec = 0 kj

L’énergie potentielle : Ep = 5 kg x 9.81 m/s2 x 3 m = 0,14715 kj


^
E=12750,95+156,14−10787,6+0,14715=2119,63 kJ

Remarques :

- En se proposant plusieurs états (V, U, H, S), on va constater que la valeur de


l’exergie ne peut pas être négative (dans ce cas et pour tous les autres systèmes dans
l’univers), elle peut être nulle E ̂= 0 si le système est en équilibre thermique et
mécanique avec l’environnement. Ou si on suppose une transformation réversible sans
transfère de chaleur.
- On peut le voir par le terme T∆S, que l’exergie est ‘’détruite’’ ou ‘’consommée
‘’ par les irréversibilités dues aux systèmes ( car il y a le signe - ).
- Exemple d’application 2:
La température de la source chaude d’une centrale thermique est de 1200 K, alors que
celle du milieu extérieur est de 300 K. Sachant que le rendement énergétique η de cette
installation et de 28 % :
- Calculer son l’efficacité exergétique η E ̂ . Conclusions ?

Solution de l’exemple 2
On compare l’exergie^ sortante du système par rapport à l’exergie initiale donc sa
E sortie
conservation. η ^E= ^
Eentrée
Pour simplifier notre problème, disons que la centrale consomme 106 J d’énergie pour
produire de l’électricité, ainsi :

L’exergie sortante de l’électricité sera ^Eel =(η=0.28)∗1000000=28 104 J


T =300
L’exergie entrante de la chaleur sera ^ Econsoméé =(1− 0 )∗1000000=75 104 J
T c =1200
E=7510 4
^
dans ce cas : ϵ = =0,75
4 T c =1000000
^
E sortie=28 10
L’efficacité exergétique : η ^E= ^ 4
=37 %
Eentrée =75 10

Puisque η< ηE. On peut dire que la qualité ( c.-à-d. son aptitude à être convertie ) de
l’énergie produite ( l’électricité) est meilleure que celle de l’énergie consommée
(chaleur).

Autrement dit : l’électricité (énergie produite) est « mieux exploitable » que la chaleur
(énergie consommée), la centrale thermique (notre système) conserve l’exergie (puisque
l’énergie qu’elle produit est convertible à 100%) l’explication détaillée est dans le
cours.

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