I- Tout d’abord il y a le mimétisme institutionnel (seul point de convergence

d’ailleurs qu’on peut avoir en raison du fait que nos modèles institutionnels ont été
calqués de la France) qui ne tenant pas compte du fait que les réalités de nos Etats
africains et celles des pays européens diffèrent fait en sorte que la cohabitation telle
qu’elle a été adoptée en France ne pouvait pas être adoptée de la même manière au
Niger.
Référence : Les politiques de mimétisme institutionnel – YVES MENY

L’Afrique en Politique Comparée – Mamoudou Gazibo

II- Puis il faut prendre en compte les antécédents politiques des deux pays qui nous
permettent de voir que le Niger est un pays où la culture du coup d’Etat est ancrée
depuis les indépendances à la différence de la France qui jusqu’à la Vème
République n’a jamais connu de coups d’Etats sans oublier le fait que Mahamane
Ousmane Président à l’époque était le premier Président démocratiquement élu au
Niger. On peut donc même peut-être en déduire que le coup d’Etat n’est pas une
conséquence directe de la cohabitation mais que cette dernière en est une cause
lointaine en ce sens qu’elle a passivement créé la succession de troubles qui ont
conduit à ce coup d’Etat en 1996.
Référence : Coups d’Etat au Niger https://www.ledevoir.com/monde/afrique/283353/coup-d-etat-
au-niger

https://www.archivesdafrique.com/category/afrique-ouest/niger/etat-du-niger/

III- Ensuite les réalités culturelles d’un pays à l’autre diffèrent et on voit bien qu’après
les votes effectués le Président de la France Mitterrand a félicité l’opposition et a
choisi un premier ministre en son sein ce qui ne fut pas le cas au Niger où il n’a pas
été question de félicitation mais d’entretien des hostilités entre opposition et parti
au pouvoir et renonciation à un régime semi-présidentialiste pour aboutir à un
régime exclusivement présidentialiste en raison de la perte de la majorité au sein de
l’assemblée. En fait le problème était que cette cohabitation était survenue de
manière trop précoce dans une démocratie encore récente. Ce faisant, il y eut une
paralysie politique du pays pendant près d’un an dû au conflit entre le président et
le premier ministre issu de l’opposition. A cela s’ajoutent une baisse de la seule
production d’exportation à savoir l’uranium et le coup de grâce porté par la crise
sanitaire dûe à l’épidémie de méningite.
Référence : Thomas Sotinel, « Un putschiste en campagne au Niger », Le Monde, 7 juillet 1996

Abdourhamane Boubacar Issa, « Alternances militaires au Niger », Revue Politique

africaine, vol. 2, no 74, 1999, p. 85-94

IV- Et pour finir il ne faut sans doute pas oublier aussi que la France était déjà un pays
relativement stable même avant le début de la cohabitation ce qui n’était pas le cas
du Niger qui était déjà un pays instable et en proie déjà à la rébellion touareg au
Nord du Pays qui empêchait toute forme de paix dans le pays. Et cela mêlé à
l’arrivée de la cohabitation favorisèrent la ruée vers un coup d’Etat.
Référence : L’ambition renouvelée du Niger – HAMA AMADOU (premier ministre du Niger au
moment du coup d’Etat de 1996 suite à la cohabitation)