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Le président élu américain, Joe Biden, a jugé, mardi 10 novembre, que le refus de Donald Trump de
concéder sa défaite était « source d’embarras », tout en affirmant que cela ne l’empêcherait pas de
prendre sa place à la Maison Blanche le 20 janvier.
« Je pense que c’est une source d’embarras, honnêtement », a répondu le démocrate à un journaliste qui
l’interrogeait sur l’attitude du milliardaire républicain, lors d’une conférence de presse depuis son ef
de Wilmington, dans le Delaware. « Je crois que cela ne servira pas l’héritage du président. » Mais « le
fait qu’ils [les républicains] ne veuillent pas reconnaître, à ce stade, que nous avons gagné n’a pas
beaucoup d’impact sur notre programme [de transition] », a-t-il estimé.
Une semaine après la présidentielle du 3 novembre, Donald Trump et son équipe continuent, en e et,
de crier victoire, freinant la période de transition de Joe Biden, qui essaie, malgré tout, d’aller de
l’avant. Le chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo, a appuyé mardi la position de Donald
Trump en refusant, lui aussi, de reconnaître la victoire de M. Biden et en promettant une « transition
en douceur » vers un « second » mandat du républicain. « Nous allons compter toutes les voix », a-t-il
affirmé face à la presse, assurant que les dirigeants à travers le monde étaient conscients qu’il
s’agissait d’un « processus légal » qui « prend du temps ».
Après avoir enchaîné les meetings dans la dernière ligne droite de la campagne, Donald Trump se fait
aujourd’hui inhabituellement discret : comme depuis plusieurs jours, aucun événement public ne
gure mardi à son agenda. Le milliardaire républicain s’en remet à son canal de communication
favori, Twitter, pour occuper l’espace et relayer ses accusations de fraude électorale, souvent épinglées
par le réseau, faute d’éléments concrets pour les étayer.
« Nous allons gagner ! », a-t-il promis mardi matin, en lettres capitales, comme pour mieux se
convaincre que les e orts juridiques engagés par son équipe pour contester les résultats dans les
Etats-clés avaient une chance d’aboutir. « Nous avançons à grands pas. Les résultats commenceront à
tomber la semaine prochaine », a-t-il encore écrit, alors que le ministre de la justice a donné son feu
vert à l’ouverture d’enquêtes sur d’éventuelles irrégularités lors du scrutin.
Donald Trump, relativement isolé au sein de son parti, s’était déjà contenté de tweeter lundi pour
annoncer sans ménagement le limogeage de son ministre de la défense, Mark Esper, ou s’interroger
sur le timing de l’annonce par le laboratoire P zer, après la présidentielle, d’un vaccin-candidat
efficace contre le Covid-19.
A une journaliste qui lui demandait ce qu’il dirait à M. Trump si ce dernier était en train de regarder
sa conférence de presse, M. Biden a répondu mardi, en xant la caméra et avec un sourire : « Monsieur
le Président, j’ai hâte de vous parler ».
Lire aussi | « Pour plus de deux mois encore, l’administration Trump dispose de tous ses
pouvoirs »
Le démocrate, qui êtera dans dix jours ses 78 ans, a d’abord dressé lundi les contours de son plan de
lutte contre la pandémie de Covid-19, sa priorité, le jour où les Etats-Unis ont franchi le seuil des
10 millions de cas recensés de contamination. « Kamala Harris [sa future vice-présidente] et moi ne
perdons aucun temps. Nous sommes prêts à mettre le Covid-19 sous contrôle », a-t-il tweeté mardi après
avoir imploré la veille les Américains de porter un masque.
Joe Biden
@JoeBiden
.@KamalaHarris and I arenʼt wasting any time. Weʼre ready to
get COVID-19 under control so that we can reopen our
businesses and schools safely, resume our lives, and put this
pandemic behind us.
6 25 PM · 10 nov. 2020
231,1 k Voir les dernières informations sur le COVID-19 sur Tw…
Le président élu a également entamé ses entretiens avec les dirigeants étrangers lundi avec un appel
du premier ministre canadien, Justin Trudeau. Il s’est également entretenu mardi avec le premier
ministre britannique, Boris Johnson, qui s’est dit impatient de « renforcer le partenariat » entre le
Royaume-Uni et les Etats-Unis, avec la chancelière allemande, Angela Merkel, et avec le chef du
gouvernement irlandais, Micheal Martin. « Je leur ai dit que l’Amérique était de retour » ; « ce n’est plus
l’Amérique seule », a-t-il déclaré lors de son point presse mardi, se disant « con ant » dans sa capacité à
restaurer « le respect » international pour son pays.
Lors de son premier échange téléphonique avec Emmanuel Macron, Joe Biden a affirmé qu’il
souhaitait « redynamiser les relations bilatérales et transatlantiques, notamment à travers l’OTAN et
l’Union européenne », souvent malmenées par Donald Trump. Les deux hommes ont également
évoqué leur future coopération sur la lutte contre la pandémie de Covid-19 et « la menace du
changement climatique », ainsi que sur « la sécurité et le développement en Afrique », selon un
communiqué publié par l’équipe de transition du démocrate.
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