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Introduction

Les réseaux informatiques sont devenus incontournables aujourd’hui. Omniprésents


dans les entreprises et chez les particuliers, ils servent à mettre en œuvre des appli-
cations très diverses, des plus simples aux plus sophistiquées. La plus populaire est la
navigation sur le Web, grâce à laquelle il est si facile de partager des informations de
toutes natures (textes, photos, vidéos, etc.) via Internet.
Quelle que soit la nature des réseaux utilisés (réseaux locaux, réseaux sans fil, réseaux
d’opérateurs ou petits réseaux privés), ils obéissent à des principes de structuration
qu’il est indispensable de connaître pour bien comprendre leur fonctionnement.
Reposant sur une architecture en couches, la communication entre ordinateurs obéit
à des règles précises, définies par des protocoles de communication. Les protocoles les
plus connus sont TCP et IP ; ils ont donné leur nom à l’architecture TCP/IP.
L’ouvrage Architecture des réseaux offre un cadre pratique pour acquérir la maîtrise des
réseaux informatiques, en associant étroitement l’étude des mécanismes de commu-
nication à celle des protocoles. Après avoir présenté les supports de transmission et
le codage des signaux en ligne, il étudie les principaux protocoles en proposant des
exercices adaptés à chaque notion. Il expose les fondamentaux des architectures de
réseaux et présente les notions d’adressage, de routage et d’interconnexion de réseaux.
Cette présentation est accompagnée de nombreux exemples et d’exercices qui illustrent
la puissance du principe de structuration en couches et de l’encapsulation. Cet ouvrage
aborde des thèmes désormais classiques : le réseau téléphonique et son accès pour les
mobiles, la notion d’opérateurs et de dégroupage, les courants porteurs en ligne, les
technologies comme AMRC, MIMO, la convergence téléphonie-informatique fixe et
mobile. Il dresse également un panorama des applications et technologies récentes :
VLAN, VPN, réseaux sociaux, voix sur IP, sécurité des communications sans fil et de
la téléphonie sur IP, par exemple.
Ce livre est issu d’un enseignement dispensé de nombreuses fois à des étudiants en
formation initiale (IUT, licence, masters, écoles d’ingénieurs), mais aussi à des appre-
nants en formation continue (sessions spécialisées, mastère de gestion). Il a l’ambition
de répondre à l’attente de tous ceux qui veulent comprendre le fonctionnement des
réseaux et de leurs protocoles. Plus d’une cinquantaine d’exercices sont intégralement
corrigés sur le site compagnon http://compagnons.pearson.fr/reseaux. Pour aller
plus loin, on y trouvera également plusieurs dizaines d’exercices supplémentaires
ainsi que leurs corrigés. Le lecteur appréhende ainsi, de façon progressive, chacune
des notions de base des architectures de réseaux. Tous les énoncés sont le fruit d’une
expérience pédagogique diversifiée, sans cesse remise à jour. Ils ont été testés et ont
prouvé leur efficacité.

© 2013 Pearson France – Architecture des réseaux – Danièle Dromard, Dominique Seret

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4 ◆ Architecture des réseaux

Le plan
Les architectures de réseaux informatiques et leurs protocoles sont exposés au cours
de onze chapitres de la façon suivante :
Chapitre 1 : Les transmissions et les supports. Ce chapitre présente les éléments de base
de la transmission et montre comment les signaux électriques, lumineux ou électromagné-
tiques se propagent dans les supports de communication (câbles, sans fil, fibres optiques),
pour permettre la communication entre équipements informatiques multimédias, quelle
que soit la distance qui les sépare.
Chapitre 2 : Protocole de communication et contexte de connexion. Centré sur les
mécanismes de base de la communication entre deux équipements informatiques,
ce chapitre explique comment se contrôlent la validité des messages transmis et le
rythme de transmission, comment et pourquoi utiliser des temporisations. Il décrit
le rôle d’un protocole de communication et explicite les différents services rendus,
selon que l’on dispose ou non d’un contexte de connexion.
Chapitre 3 : Concepts généraux et modélisation des architectures. Généralisant
la communication à plusieurs équipements pour constituer un réseau, il expose
les besoins d’adressage, de routage et de partage des ressources entre les différentes
communications. Il détaille les différentes solutions de commutation mises en place
dans plusieurs types de réseaux : réseaux d’opérateurs téléphoniques, réseaux de
données, Internet. Il montre l’intérêt de la normalisation pour la définition d’une
architecture en couches.
Chapitre 4 : Les réseaux locaux d’entreprise. Présents partout, les réseaux locaux
constituent l’environnement initial de toutes les entreprises et de tous les particuliers
pour accéder à Internet. Ce chapitre détaille le fonctionnement d’Ethernet qui est le
réseau local le plus répandu. Il montre ses évolutions pour offrir des débits de plus en
plus élevés et met en exergue l’utilisation des commutateurs qui en a profondément
modifié l’architecture. Ce chapitre ne serait pas complet s’il ne présentait pas les
spécificités des réseaux sans fil, d’un usage sans cesse croissant.
Chapitre 5 : Le protocole IP. Protocole inter-réseau, IP est le protocole phare de l’archi-
tecture TCP/IP. Ce chapitre explique son fonctionnement, mais aussi ses limitations. Il
montre comment un paquet est traité dans l’interconnexion de réseaux que constitue
Internet.
Chapitre 6 : Le routage. Ce chapitre expose les problèmes concrets de recherche d’un
chemin à travers un réseau et explique comment les routeurs communiquent pour
partager les informations sur l’état des liaisons du réseau. Il illustre par des exemples
les principaux algorithmes de recherche de chemin et décrit les spécificités du routage
dans les réseaux sans fil ou les réseaux peer-to-peer.
Chapitre 7 : Interconnexion de réseaux et réseaux d’entreprise. Un réseau d’entre-
prise comprend plusieurs réseaux locaux reliés par des équipements spécifiques ou par
des réseaux grande distance. Ce chapitre illustre comment relier les différents types de
réseaux et décrit l’évolution des infrastructures, notamment les implications de l’uti-
lisation croissante d’Internet.

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Introduction ◆ 5

Chapitre 8 : Les protocoles de transport. Pour l’utilisateur, la qualité du service rendu


par Internet peut être insuffisante. Ce chapitre montre comment un protocole de
transport comme TCP pallie les défaillances du réseau. Il illustre la récupération des
messages perdus, la détection des messages dupliqués et le contrôle de flux ou de débit,
mais aussi les contraintes spécifiques des applications temps réel.
Chapitre 9 : Les applications. Ce chapitre décrit les applications classiques qui ont
justifié la construction des architectures de communication : le courrier électronique,
le transfert de fichiers, la navigation sur le Web. Il aborde également l’usage des serveurs
de noms et des annuaires d’entreprises.
Chapitre 10 : Sécurité dans les réseaux. Ce chapitre définit les différents services de
sécurité et décrit les mécanismes mis en place pour assurer la sécurité de toutes les
applications : le chiffrement, les signatures numériques, les certificats, les pare-feu,
les mécanismes de détection et de prévention des intrusions, etc.
Chapitre 11 : Télécommunications & Internet : quelle convergence ? Ce chapitre
décrit les applications nouvelles que sont la voix et la téléphonie sur IP. En guise
de conclusion, il pose un certain nombre de questions sur le principal intérêt de la
convergence entre informatique et télécommunications.

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Les transmissions et les supports

Un réseau suppose plusieurs équipements informatiques (ordinateurs fixes ou


portables, divers équipements électroniques, téléphones, tablettes numériques…)
situés à distance les uns des autres. Ces équipements s’échangent des informations
sous forme numérique. La première chose à mettre en œuvre pour constituer le
réseau est la transmission des informations d’un équipement à l’autre : on utilise
des supports de transmission dont nous présentons les caractéristiques dans les
deux premières sections. À chaque nature de support correspond une forme parti-
culière du signal qui s’y propage. Il faut fabriquer les signaux, grâce à l’équipement
appelé modem. Les techniques de transmission et l’interface entre ordinateur et
modem sont normalisées pour assurer l’interopérabilité des équipements. Enfin,
nous décrivons brièvement le raccordement ADSL et l’usage des courants porteurs
en ligne avant de présenter les différentes instances de normalisation dans la dernière
section.

1. Supports de transmission
Les supports de transmission sont nombreux. Parmi ceux-ci, on distingue : les supports
métalliques, non métalliques et immatériels. Les supports métalliques, comme les
paires torsadées et les câbles coaxiaux, sont les plus anciens et les plus largement
utilisés ; ils transportent des courants électriques. Les supports de verre ou de plastique,
comme les fibres optiques, transmettent la lumière, tandis que les supports immaté-
riels des communications sans fil propagent des ondes électromagnétiques et sont en
plein essor.

1.1. Paires torsadées


Une paire torsadée non blindée (UTP, Unshielded Twisted Pair) se compose de deux
conducteurs en cuivre, isolés l’un de l’autre et enroulés de façon hélicoïdale autour
de l’axe de symétrie longitudinal (voir figure 1.1).

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8 ◆ Architecture des réseaux

2 conducteurs métalliques
enrobés d'isolant et torsadés

Figure 1.1 • Paire torsadée.

L’enroulement réduit les conséquences des inductions électromagnétiques parasites


dues à l’environnement. L’utilisation courante de la paire torsadée est le raccordement
des usagers au central téléphonique (la boucle locale) ou la desserte des usagers de
réseaux privés. Son principal inconvénient est l’affaiblissement des courants, d’autant
plus important que le diamètre des conducteurs est faible. Les paires torsadées
contiennent, à intervalles réguliers, des répéteurs qui régénèrent les signaux. Quand
un câble dit câble multipaire rassemble plusieurs paires, les courants transportés
interfèrent les uns avec les autres. Les torsades des paires présentent l’intérêt de limiter
ce phénomène appelé diaphonie (crosstalk).
La paire torsadée suffit pour les réseaux locaux d’entreprise où les distances se
limitent à quelques kilomètres. Ses avantages sont nombreux : technique maîtrisée,
facilité de connexion et d’ajout de nouveaux équipements, faible coût. Certains
constructeurs proposent des paires torsadées blindées (STP, Shielded Twisted Pair).
Enrobées d’un conducteur cylindrique isolant, elles sont mieux protégées des rayon-
nements électromagnétiques parasites. Une meilleure protection prévoit un blindage
par paire.
La catégorie d’un câble de paires torsadées définit sa qualité : celle-ci correspond
à des normes américaines et internationales (voir la section 7 de ce chapitre).
À titre d’exemple, le câble de catégorie 5 (norme EIA/TIA 568A de 1994), variété
la  plus couramment déployée dans le câblage des immeubles, contient quatre
paires aux couleurs d’enrobage normalisées (bleu, orange, vert et brun) avec une
impédance de 100 W d’une longueur de 100 m, supportant une fréquence maximale
de 100 MHz, pour un débit inférieur à 1 Gbit/s et des caractéristiques précises
de diaphonie (27 dB), de pertes en retour (8 dB) et d’affaiblissement (24 dB par
tranche de 90 m). Un câble de catégorie supérieure, 5e par exemple, supporte jusqu’à
155 MHz avec de meilleures caractéristiques de diaphonie (30 dB) et de pertes en
retour (10 dB). Le connecteur de raccordement de ces câbles est la prise RJ45. Les
normes spécifient aussi le type d’isolation et de blindage utilisé entre les différentes
paires du câble.
Les réseaux évoluant vers des débits toujours plus élevés, les instances de normali-
sation ont travaillé à la définition de standards de câblage plus performants, avec
des spécifications très strictes : catégorie 6 (fréquence maximale 250 MHz et débit
inférieur à 10 Gbit/s), voire catégorie 7, qui utilise une connectique différente et que
l’on réserve aux environnements ayant des exigences de sécurité et de performances
très élevées.

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Chapitre 1 – Les transmissions et les supports ◆ 9

1.2. Câbles coaxiaux


Pour éviter les perturbations dues aux bruits externes, on utilise deux conducteurs
métalliques cylindriques de même axe séparés par un isolant. Le tout forme un câble
coaxial (voir figure 1.2). Ce câble présente de meilleures performances que la paire
torsadée : affaiblissement moindre, transmission de signaux de fréquences plus
élevées, etc. La capacité de transmission d’un câble coaxial dépend de sa longueur
et des caractéristiques physiques des conducteurs et de l’isolant. Sur 1 km, un débit
de plusieurs centaines de mégabits par seconde peut être atteint. Sur des distances
supérieures à 10 km, l’atténuation des signaux réduit considérablement les débits
possibles. C’est la raison pour laquelle on utilise désormais les fibres optiques sur les
liaisons grandes distances. Les câbles coaxiaux restent très utilisés dans les réseaux
de télévision et les réseaux métropolitains (à l’échelle d’une grande ville).

2 conducteurs métalliques
cylindriques de même axe
séparés par un isolant

Gaine extérieure isolante


(blindée ou non)

Figure 1.2 • Câble coaxial.

1.3. Fibre optique


Une fibre optique est constituée d’un fil de verre très fin. Elle comprend un cœur, dans
lequel se propage la lumière émise par une diode électroluminescente ou une source
laser (voir figure 1.3), et une gaine optique dont l’indice de réfraction garantit que le
signal lumineux reste dans la fibre et s’y propage sur plusieurs kilomètres sans pertes.
Une gaine de fibre
avec un indice de
réfraction particulier

Un cœur de fibre

Gaine extérieure isolante

Figure 1.3 • Fibre optique.

La fibre optique possède aussi ses avantages : diamètre extérieur de l’ordre de 0,1 mm,
poids de quelques grammes au kilomètre. Cette réduction de taille et de poids la rend
facile à utiliser. En outre, sa très grande capacité autorise la transmission simultanée de
nombreux canaux de télévision, de téléphone… Les points de régénération des signaux
sont plus éloignés (jusqu’à 200 km), du fait de l’atténuation moindre de la lumière.
Enfin, l’insensibilité des fibres aux parasites électromagnétiques est un avantage très
apprécié, puisqu’une fibre supporte sans difficulté la proximité d’émetteurs radioé-
lectriques. On peut l’utiliser dans des environnements perturbés (avec de puissants

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10 ◆ Architecture des réseaux

champs électromagnétiques ou des corrosions chimiques agressives, par exemple). Par


ailleurs, elle résiste bien aux écarts de température. La fibre optique constitue la plupart
des artères des réseaux de télécommunications et des réseaux locaux à très haut débit.
Les premières fibres optiques employées dans les télécommunications, apparues sur
le marché à partir des années 1970, étaient multimodes (à saut d’indice ou à gradient
d’indice, selon que l’indice de réfraction de la lumière varie de manière brutale ou
progressive entre le cœur et la gaine de la fibre). Ces fibres étaient réservées (et le
sont encore) aux débits inférieurs au gigabit par seconde, sur des distances de l’ordre
du kilomètre. Plusieurs longueurs d’onde bien choisies se propagent simultanément
en de multiples trajets dans le cœur de la fibre. Pour des débits plus élevés et des
distances plus longues, la fibre monomode, de fabrication plus récente, plus fine, assure
la propagation d’une seule longueur d’onde dans son cœur (quelques micromètres de
diamètre) et offre donc de meilleures performances : on atteint le térabit par seconde
sur plusieurs kilomètres.
Comme pour les paires métalliques, des câbles, ou faisceaux, recouverts de gaines
isolantes regroupent plusieurs fibres optiques. Ces câbles sont enfouis dans le sol à un
mètre de profondeur ou posés sur le fond des océans, par exemple, pour les commu-
nications transcontinentales.

1.4. Transmissions sans fil


Les ondes électromagnétiques se propagent dans l’atmosphère ou dans le vide (le
terme d’éther désigne parfois ce type de support). L’absence de support matériel
apporte une certaine souplesse et convient aux applications comme la téléphonie ou
les télécommunications mobiles, sans nécessiter la pose coûteuse de câbles. On utilise
des transmissions directionnelles avec des faisceaux hertziens pour franchir de grandes
distances ou, au contraire, des transmissions avec des ondes diffusées pour atteindre
des récepteurs géographiquement dispersés.

Faisceaux hertziens
Les faisceaux hertziens reposent sur l’utilisation de fréquences très élevées (de 2 GHz
à 15 GHz et jusqu’à 40 GHz) et de faisceaux produits par des antennes direction-
nelles (émettant dans une direction donnée). La propagation des ondes est limitée à
l’horizon optique ; la transmission se fait entre des stations placées en hauteur, par
exemple au sommet d’une colline, pour éviter les obstacles dus aux constructions. Les
faisceaux hertziens s’utilisent pour la transmission par satellite, pour celle des chaînes
de télévision ou pour constituer des artères de transmission longues distances dans
les réseaux téléphoniques.
La seconde moitié du xxe siècle a vu le développement de systèmes de télécommuni-
cations par satellite, avec des satellites géostationnaires (positionnés dans le plan de
l’équateur à 36 000 km d’altitude) et des micro-stations terrestres (VSAT, Very Small
Aperture Terminal) dotées de petites antennes et déployées dans des zones rurales
par exemple. Plusieurs expériences de satellites en orbite basse (750 km d’altitude)

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Chapitre 1 – Les transmissions et les supports ◆ 11

furent tentées à la fin du siècle avec 66 satellites pour le projet Iridium et 48 satellites
seulement mais des relais terrestres pour le projet Globalstar. Les solutions de télécom-
munications par satellite, malgré leur coût de déploiement, restent intéressantes pour
les applications militaires et sont indispensables dans l’organisation rapide des secours
lors de catastrophes naturelles comme le tsunami dans l’océan Indien en 2004 ou celui
du Japon en 2011, suite à un important tremblement de terre.

Ondes radioélectriques
Les ondes radioélectriques correspondent à des fréquences comprises entre 10 kHz et
2 GHz. Un émetteur diffuse ces ondes que des récepteurs dispersés géographiquement
captent. Contrairement aux faisceaux hertziens, il n’est pas nécessaire d’avoir une
visibilité directe entre émetteur et récepteur, car celui-ci utilise l’ensemble des ondes
réfléchies et diffractées. En revanche, la qualité de la transmission est moindre car
les interférences sont nombreuses et la puissance d’émission est beaucoup plus faible.

Remarque
L’attribution des bandes de fréquences varie selon les pays et fait l’objet d’accords
internationaux. Le tableau 1.1 donne les grandes lignes de la répartition des ondes en
France. On constate que le découpage est complexe et qu’il reste peu de place pour de
nouvelles applications.

Tableau 1.1 : Affectation des fréquences en France

Gamme de fréquences Type d’utilisation


10 kHz – 150 kHz Communications radiotélégraphiques
150 kHz – 300 kHz Radiodiffusion (grandes ondes)
510 kHz – 1 605 kHz Radiodiffusion (petites ondes)
6 MHz – 20 MHz Radiodiffusion (ondes courtes)
29,7 MHz – 41 MHz Radiotéléphonie
47 MHz – 68 MHz Télévision
68 MHz – 87,5 MHz Liaisons radio en modulation de fréquence
87,5 MHz – 108 MHz Radiodiffusion
108 MHz – 162 MHz Radiotéléphonie
162 MHz – 216 MHz Télévision
216 MHz – 470 MHz Radiotéléphonie
470 MHz – 860 MHz Télévision et radar
860 MHz – 960 MHz Radiotéléphonie
Autour de 1 800 MHz Radiotéléphonie
Entre 6 et 30 GHz Services satellites en fixe

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12 ◆ Architecture des réseaux

1.5. Autres transmissions


Les opérateurs de télécommunications recherchent des solutions pour faire face à une
demande toujours plus forte. Ils explorent ainsi la totalité du spectre des ondes, avec
des fréquences de plus en plus élevées.
Notons que certaines bandes de fréquences sont libres (réservées à un usage industriel,
scientifique ou médical) pourvu que la puissance d’émission soit faible (10 mW par
exemple) et que l’émission ne soit pas continue (afin de limiter les interférences).
Malgré ces contraintes, ces bandes sont plutôt encombrées et souffrent de nombreuses
perturbations, sans parler des problèmes de confidentialité.
Les ondes infrarouges ont fait l’objet d’expérimentation pour les communications.
Elles ne sont guère utilisables qu’entre un ordinateur et son imprimante car elles ne
traversent pas les obstacles !
Enfin, la transmission d’ondes lumineuses en espace libre pourrait s’imaginer entre
sommets d’immeubles en visibilité directe, pour raccorder les réseaux contenus dans
chacun d’eux, surtout s’il s’agit d’un besoin temporaire.

2. Caractéristiques globales des supports


de transmission
Quelle que soit la nature du support, le signal désigne le courant, la lumière ou l’onde
électromagnétique transmis. Certaines caractéristiques des supports (bande passante,
sensibilité aux bruits, limites des débits possibles) en perturbent la transmission. Leur
connaissance est nécessaire pour fabriquer de « bons » signaux, c’est-à-dire les mieux
adaptés aux supports utilisés.

2.1. Bande passante


Les supports ont une bande passante limitée. Certains signaux s’y propagent
correctement (ils utilisent des fréquences que la propagation affaiblit mais que
l’on reconnaît à l’autre extrémité), alors que d’autres ne les traversent pas (ils sont
tellement affaiblis ou déformés qu’on ne les reconnaît plus à la sortie). Intuitivement,
plus un support a une bande passante large, plus il transporte d’informations par
unité de temps.

2.2. Bruits et distorsions


Les supports de transmission déforment les signaux qu’ils transportent, même lorsque
leurs fréquences sont adaptées, comme l’illustre la figure 1.5. Diverses sources de bruit
perturbent les signaux : parasites, phénomènes de diaphonie… Certaines perturbations
de l’environnement introduisent également des bruits (foudre, orages pour le milieu
aérien, champs électromagnétiques dans des ateliers…).

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Chapitre 1 – Les transmissions et les supports ◆ 13

Définition
La bande passante est la bande de fréquences dans laquelle les signaux appliqués à
l’entrée du support de transmission ont une puissance de sortie supérieure à un seuil
donné après traversée du support. Le seuil fixé correspond à un rapport déterminé
entre la puissance du signal d’entrée et la puissance du signal trouvé à la sortie (voir
figure 1.4). En général, on caractérise un support par sa bande passante à 3 dB (décibels),
c’est-à-dire par la plage de fréquences à l’intérieur de laquelle la puissance de sortie est,
au pire, divisée par deux. Si on note Ps la puissance de sortie et Pe la puissance d’entrée,
l’affaiblissement A en décibels s’exprime par la formule :
A = 10 ¥ log10 Ps/Pe ; pour Ps/Pe = 0,5, on trouve : 10 ¥ log10 Ps/Pe = 3 dB

Puissance du signal reçu


Ps

Pe

Pe 2

Bande passante à 3 dB Fréquences

Bande passante

Figure 1.4 • Notion de bande passante.

Signal émis

Exemple de
signal reçu

Figure 1.5 • Signal émis et exemple de signaux reçus.

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14 ◆ Architecture des réseaux

Par ailleurs, les supports affaiblissent et retardent les signaux. La distance


est  un  facteur d’affaiblissement, très important pour les liaisons par satellite.
Ces déformations, appelées distorsions, sont gênantes pour la bonne reconnais-
sance des signaux en sortie, d’autant qu’elles varient avec la fréquence et la phase
des signaux émis. De ce point de vue, l’usage d’informations numériques (que l’on
considérera, par la suite, réduites aux deux valeurs 0 et 1) simplifie grandement les
opérations.
Même lorsque les signaux sont adaptés aux supports, on ne peut pas garantir
leur réception correcte à 100 %. Le récepteur d’un signal doit prendre une décision
dans un laps de temps très court. De ce fait, cette décision peut être mauvaise.
Par exemple, un événement « symbole 1 émis » suivi d’une décision « symbole 0
reçu » constitue une erreur de transmission. Les fibres optiques sont les meilleurs
supports, car le taux d’erreur y est très faible : 10 –12 (une mauvaise décision pour
1012 bits transmis). Les câbles et les supports métalliques présentent des taux d’erreur
moyens. Les liaisons sans fil ont un taux d’erreur variable, sensible aux conditions
météorologiques.

2.3. Capacité limitée des supports de transmission


La capacité d’un support de transmission mesure la quantité d’informations trans-
portée par unité de temps. Les caractéristiques que nous venons de voir limitent la
capacité d’un support. Un théorème dû à Shannon1 exprime, en bits par seconde,
la borne maximale de la capacité CapMax d’un support de transmission :
CapMax = W ¥ log2 (1 + S/B)
Dans cette formule, W est la largeur de la bande passante du support exprimée en
hertz, S/B représente la valeur du rapport entre la puissance du signal (notée S) et
la puissance du bruit (notée B) ; la base 2 du logarithme sert à exprimer la quantité
d’informations en bits (voir section 4.2).

Exemple
Sur une liaison téléphonique dont la bande passante a une largeur de 3 100 Hz et un
rapport S/B correspondant à 32 dB (valeurs courantes), on obtient :
10 log10S/B = 32, donc log10S/B = 3,2 soit S/B = 1 585 ;
CapMax = 3 100 ¥ log2 (1 + 1 585) ; comme 1 586 = 210,63, on obtient
CapMax = 3 100 ¥ 10,63 = 33 000 bit/s.

1. Claude Shannon (1916-2001), mathématicien américain qui a développé la théorie de l’information.

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