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Ing. Dr.

SEDDIK Hassene

Chapitre 6

Systèmes Numérique et codage

I. Les signaux vocaux


1. LES FONDAMENTAUX DE LA VOIX
1.1. Fréquences

La voix résulte d’une vibration des cordes vocales, interrompant le flux d’air
provenant des poumons, produisant ainsi des signaux dans une gamme de
fréquences allant de 50 à 5000 Hz. Cette gamme de fréquence varie de manière
sensible d’une personne à l’autre.
 La majorité de l’énergie se concentre entre 300 et 3000 Hz.
L’oreille humaine peut détecter des sons dans une bande de fréquence allant
de 20 Hz à 20 000 Hz, avec une sensibilité maximale dans la bande 300 – 10
000 Hz.
A la suite de nombreux tests, la bande de fréquence 300 Hz – 3400 Hz a été
choisie par l’UIT-T comme base pour la transmission téléphonique. Réduire
cette bande de fréquence amène une perte d’intelligibilité des messages, alors
que l’augmentation de cette bande apporte certes une qualité supérieure, mais
sans apporter une qualité de reconnaissance ou d’intelligibilité significative.
Des filtres « passe-bas » ont pour rôle de filtrer les fréquences du signal
téléphonique et de ne laisser passer que cette plage de fréquence.
1.2. Niveaux
Il est important de s’assurer que les signaux de voix sont transmis à des niveaux
corrects à travers le réseau, afin de maintenir une qualité de bout en bout.

 Un niveau trop faible fait que le signal est noyé dans le bruit de fond;

 Un niveau de signal trop élevé amène la personne à parler plus


faiblement.
(La transmission des signaux audio dans les chaines TV différent en intensité d’une chaine a une autre)

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Aujourd’hui, les communications internationales sont monnaie courante. Par


exemple, un téléphone analogique aux USA émet avec un niveau de signal plus
faible que le même téléphone en Angleterre. Les niveaux des signaux
s’expriment en décibels (dB)

2. LA NUMERISATION DE LA VOIX : CODAGE MIC G.711

La méthode utilisée pour la représentation numérique des signaux de voix dans


les systèmes de téléphonie a été définie par l’ITU-T dans la recommandation
G.711 appelée : PCM (Pulse Code Modulation) ou MIC (modulation par
impulsions codées). La numérisation de la voix se fait en 3 étapes :

- échantillonnage

- quantification

- codification (ou codage)

2.1. Echantillonnage
 La norme de l'échantillonnage est fixée à 8 KHz. Cela correspond à une prise
d'échantillon toutes les 1/8000s (ou 8 échantillons par milli-seconde soit
1mesure chaque 125 microseconde).
 Cette fréquence est dérivée du théorème de Nyquist, qui dit que la
fréquence d’échantillonnage doit au moins être égale au double de la
fréquence maximale du signal d’origine.
 Un échantillonnage à 8 KHz permet donc la transmission d'un signal de
fréquence maximum 4KHz. Le signal vocal analogique variant de 300 à 3400
Hz donc passera correctement.
 Le signal échantillonné n’est qu’une suite d’impulsions (PAM : Pulse
Amplitude Modulation) qui représente l’amplitude du signal analogique lors
de chaque échantillonnage.

2.2. Quantification

Chaque échantillon est comparé à certains niveaux de quantification à l’aide


d’un convertisseur analogique/digital (CAD), chacun étant représenté par une
suite numérique unique.
 La suite numérique la plus proche du signal échantillonné est alors
utilisée pour représenter le signal (opération de quantification)
 Le nombre de pas détermine le nombre de bits représentant
l’échantillon.
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Fig 2.1 : Quantification

RQ :Pour reproduire fidèlement la valeur analogique, il faudrait un


ensemble de valeurs très importants (ou un pas très faible).

En transmission téléphonique, le nombre de niveaux choisi est 256, ce qui


correspond à un codage sur un octet. Aux USA, le codage se fait sur 7 bits.
L'approximation de la valeur analogique par une valeur numérique provoque
donc une distorsion du son, dite bruit de quantification. Chaque échantillon
mesuré est donc converti en une valeur sur 8 bits.
Le débit de la ligne de transmission pour une communication est donc : 8 bits à
transmettre chaque 125 microseconde ou 8 bits 8000 fois par seconde, ce qui
donne un débit de 8*8000=64 kbits/s.
Aux USA où le signal est échantillonné sur 7 bits le débit est de 56 Kbps Par
abus de langage, on parle de bande passante de 8KHz. La bande passante ne
peut être définie que pour un signal analogique. Pour un signal numérique, on
parlera de débit binaire équivalent à la transmission du même signal en
analogique.
2.3. Codification
Soit L et M deux langages. Un codage C de L dans M est un morphisme injectif.
En d'autres termes, c'est une correspondance entre les mots de L et ceux de M,
où à tout mot de L est associé un unique mot de M et tel que le codage de la
concaténée soit égale à la concaténée des codages. u, v  L  cu.v   c u .cv  .
Le nombre de bits requis pour un échantillon est lié à la valence (ou
dynamique) selon la formule:

n  log2 D  (2.1)

D étant le nombre d’états différents à traduire.

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Pour la parole la dynamique varie de 1 à 4000, ce qui impose une quantification


sur 12 bits (4096). Une opération de codage réduit par compression ce nombre à
8 bits, dont un bit de signe.
L’erreur relative générée sera d’autant plus importante que le signal est faible.
1 Amax
L'erreur relative de quantification vaut en moyenne : :
2 256  A
(1/2 * amplitude_maxi / 256) / valeur_du_signal).
Pour une amplitude forte, cette erreur est relativement négligeable, mais pour
un signal d’amplitude faible l'erreur relative devient très grande.
Le remède au problème de la grande sensibilité aux basses amplitudes consiste
à utiliser une loi de quantification logarithmique. L'effet obtenu est alors
équivalent à une compression.
La règle de compression s’appelle la Loi A en Europe, la loi μ pour les USA et le
Japon. Toutes ces opérations de numérisation de la voix se font dans un
composant électronique appelé CODEC.
A la Réception d’un signal numérisé, l’opération inverse se produit :
-Décodage: Opération effectuée par un convertisseur digital/analogique (CDA).
-Extension : C’est l’opération inverse de la compression.
-Filtrage et Correction : Le signal résultant est filtré pour éliminer les
composantes résiduelles éventuelles.

2.4. Types de codages

 Codes
Un langage L sur un alphabet A est un code si et seulement si il n'existe pas
deux factorisations différentes des mots A avec des mots de L.
Codage Manchester
Codage NRZ
Codage Miller
Code Baudot

 Codage Manchester
Le codage Manchester est un codage asynchrone (ne se passe pas à la même
vitesse). Il est utilisé dans les réseaux informatiques pour s’injecter sur le média
physique.

Valeurs codés Valeurs transmises


0 logique transition du niveau bas vers le niveau haut (+)
1 logique transition du niveau haut vers le niveau bas (-)

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Fig 2.2 : Codage Mancheste

Le codage Manchester est aussi appelé codage biphase.


Utilisation
Ethernet : 10BASE5, 10BASE2 , 10BASE-T , 10BASE-FL.
10BASE5 (aussi nommé StarLAN) est une norme Ethernet spécifiant une couche
physique du modèle OSI utilisant une topologie réseau en bus, d'une longueur
maximale de 500 mètres avec 100 connexions espacées au minimum de 2m50
et une vitesse de 10 Mbits/s.
Son support est du câble coaxial épais relié aux cartes réseaux par des
émetteur-récepteurs (transceivers).

Fig 2.3 : Transceiver


10BASE-T est une norme Ethernet utilisant une topologie réseau en étoile et
des câbles UTP équipés de connecteurs RJ45.

Fig 2.4 : Cable RJ45

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Avantages
Mise en œuvre simple, codage et décodage faciles, pas de composante
continue (donc pas de perte de synchronisation sur les suites de symboles
identiques).
Les problèmes habituellement rencontrés avec les codes tels que NRZ, NRZI ou
Miller telles que :
Perte de synchronisation ;
Ligne coupée (à cause d'une rafale de 0) ;
Sensibilité aux parasites ;
Affaiblissement du signal car sa moyenne est non nulle ;
Problèmes résolus par le codage Manchester en supprimant les suites de 0 ou
de 1.
Puissance du codage
Lorsque la distribution des bits transmis est équi-probablement répartie entre
1 et 0, la densité spectrale de puissance du codage Manchester s'exprime par :
1 f f
S f   sin c 2 sin 2
R 2R 2R
où R est le débit binaire brut (10 Mbps, 100 Mbps, 1 Gbps...) ; f : fourrier.
La densité spectrale de puissance de ce code est donc tout simplement
proportionnelle au carré du module de la transformée de Fourier de l'impulsion
élémentaire rectangulaire.

 Codage NRZ : Non Return to Zero

Dans le code en ligne NRZ, pour non-return-to-zéro en anglais, le bit 1 est


représenté par un état significatif (par exemple, une tension clairement
positive), et le bit 0 par un autre état significatif (par exemple, une tension
clairement négative). Il n'existe pas d'état intermédiaire
2.5. Règles de codage
Le codage est à deux états : le signal se trouve dans un état (par exemple à
l’état haut) lorsque des 1 logiques sont transmis, et dans l'autre état (à l’état
bas par exemple) lorsque des 0 logiques sont transmis. Ces deux états
correspondents à deux niveaux de tension symétriques par rapport à 0.
L'exemple utilisé fig 2.5 n'est pas la règle générale : l'état haut ne correspond
pas toujours à 1 logique. Notamment dans le cas de la liaison série RS-232, le 0
est codé +12 V et le 1 est codé -12 V.

Le codage NRZ est souvent utilisé entre l’ordinateur et ses périphériques, par
exemple par la liaison série RS-232.

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Fig 2.5 : Codage NRZ

Avantages
Code très facile à mettre en œuvre
Inconvenants
Une inversion de fils au raccordement provoquerait une erreur d’interprétation
(inversions d'état). Pour cette raison, des codes différentiels (NRZM ou NRZI)
peuvent être préférés. Il n’a pas de transition générée lors d’une longue
séquence de 1 ou 0, ce qui rend la synchronisation difficile. Par exemple sur un
réseau Ethernet. Sur le bus CAN, on utilise la méthode du « bit stuffing » (on
change d’état au bout de 5 bits identiques consécutifs). « Le bus CAN
(Controller Area Network) est un bus système série, qui est une application
d'une approche connue sous le nom de multiplexage, et qui consiste à
raccorder à un même câble (un bus) un grand nombre de calculateurs qui
communiqueront donc à tour de rôle ».
 Codage NRZI : Non Return to Zéro Inverted

Le codage NRZI est sensiblement différent du codage NRZ. Avec ce codage,


lorsque le bit est à 1, le signal change d'état après le top de l'horloge. Lorsque
le bit est à 0, le signal ne subit aucun changement d'état.

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Le codage NRZI possède de nombreux avantages, dont :


 La détection de la présence ou non du signal
 La nécessité d'un faible courant de transmission du signal
Par contre, il possède un défaut: la présence d'un courant continu lors d'une
suite de zéro, gênant la synchronisation entre émetteur et récepteur.

 Codage MILLER
Le codage Miller est une méthode de codage d'une information numérique
pour une transmission en bande de base «Le signal est envoyé directement sur
le canal après codage en ligne », De cette manière, le spectre du signal transmis
se trouve centré autour de la fréquence nulle» Signal intermédiaire identique
au codage Manchester, puis suppression d'une transition sur deux.
Le codage peut être réalisé de la manière suivante :
 Transition (front montant ou descendant) au milieu du bit "1"
 Pas de transition au milieu du bit "0"
 Une transition en fin de bit "0" si celui-ci est suivi d'un autre "0"

II. Codage du signal téléphonique


Le signal numérisé est multiplexé et transmis sur les lignes téléphoniques
suivant une technique de codage ayant comme objectif d’améliorer la qualité
de la transmission.
Les systèmes européens utilisent sur les liaisons MIC (Modulation par impulsions codées)
un codage appelé mode à haute densité HDB3 qui a pour but d’éviter les zéros
successifs (On ne laisse jamais des zéros successives quitte a violer l’alternance) et imposer une alternance
a chaque passages successives de zéros. HDB1 : 1 seul passage de zéro, HDB2 : 2 passages de zéros
successives).

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Fig 2.6 : codage MIC

Pour les transmissions aux débits les plus élevés, notamment sur les fibres
optiques, on envisage un code appelé CMI (Code Manchester Inversion) du
type 1B2B, c'est à dire avec deux moments binaires par bits.
Le mode CMI a l'avantage d'être binaire (un seul seuil de décision) et d'annuler
les composantes à très basses fréquences.

1. LE MULTIPLEXAGE : AVIS G.732

1.1. multiplexage temporel.

La numérisation de la voix a comme avantage le fait que l’on peut grouper sur
une seule ligne téléphonique plusieurs signaux. La technique qui permet cette
opération s’appelle le multiplexage temporel. L'opération inverse du
multiplexage s'appelle le démultiplexage.

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Fig 2.6 : Multiplexage

Le multiplexage temporel consiste à affecter cycliquement un intervalle de


temps (appelé voie ou IT) à chacune des communications à transmettre. Si on a
N signaux à transmettre avec chacun un débit de X kbps, il faut que le support
ait une capacité supérieure à N fois X kbps. La séquence correspondante à un
balayage de tous les canaux multiplexés s'appelle une trame. La structure de la
trame est fixe et cyclique.
Le système MIC (Modulation codée par impulsion) européen est caractérisé par une trame
à 32 IT. Chaque IT a, comme on l’a vu, un débit de 64kbits/s, ce qui donne un
débit global de 2,048 Mbit/s pour la trame complète.
La trame complète dure 0.125 ms (ce qui correspond à la fréquence
d’échantillonnage des signaux), chaque IT dure donc 3,9 microsecondes.
Les intervalles sont numérotés de 0 à 31. Les intervalles 1 à 15 et 17 à 31 sont
attribués à 30 voies téléphoniques à 64 Kbit/s.
L'intervalle de temps 0 (IT0) est consacré globalement à la synchronisation du
système et à la gestion d’alarmes.
L’IT16 est chargé de transporter la signalisation c’est à dire les données de
gestion des communications (numérotation, taxation, ...).

IT16 assure la signalisation de 2 IT de communication (2 fois 4 bits). La gestion


complète des communications se fait donc toutes les 15 trames.
Complétée par une 16 ème trame, on constitue une multi-trame. Ce dernier IT16
contient le motif de verrouillage de multi-trame qui permet de numéroter de
manière univoque les trames à l'intérieur de la multi-trame.

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Fig 2.7 : Format et composition d’une trame MIC

1.2. Normes Européenne et américaine

Le premier «train numérique » normalisé fut développé en Amérique du Nord


en 1962, et prit le nom « D1 ». Il fournissait 24 entrées analogiques, chacune
d’entre elles étant convertie en un signal PCM 8 bits ( le bit le moins significatif
étant ignoré ). Les 7 bits étaient utilisés pour chaque échantillon de voix, et un
bit pour la signalisation, pour un débit global de 1,544 Mbps (64*24). Il fut
ensuite remarqué que ce mode fournissait une qualité de voix non
satisfaisante. Les générations suivantes utilisent une conversion PCM 8 bits.

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III. Hiérarchie synchrone


Grâce aux supports performants (fibres optiques) et pour diminuer les coûts de
transmission, le multiplexage obtenu sur une liaison MIC peut être poursuivi
sur des liaisons à hauts débits constituant une hiérarchie synchrone normalisée
au niveau européen.

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