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Chapitre 14

NOMBRES RÉELS

Enoncé des exercices

1 Les basiques
Exercice 14.1 Montrer que 2n−1 ≤ n! ≤ nn−1

Exercice 14.2 Soit n ∈ N, déterminer le maximum de f (x) = x (2n − x). En déduire que ∀n ∈ N, (2n)! ≤ 2n2n

x2 + 2x + 1
Exercice 14.3 Soit f (x) = déterminer sup f et inf f.
x2 + 2x + 4 R R

Exercice 14.4 Soient A et B deux parties non vides et bornées de R telles que A ⊂ B, montrer que sup A ≤ sup B
et inf B ≤ inf A.

Exercice 14.5 Soient x et y des réels, montrer que :


1. |x| + |y| ≤ |x + y| + |x − y|
2. 1 + |xy − 1| ≤ (1 + |x − 1|) (1 + |y − 1|)

Exercice 14.6 Montrer que pour n ≥ 1 et x1 , x2 , · · · , xn des réels positifs on a


n
 n

(1 + xk ) ≥ 1 + xk
k=1 k=1

En déduire que pour n ≥ 1 et a1 , a2 , · · · , an des réels supérieurs à 1, on a


n
 n

n+ ak ≥ 1 + ak
k=1 k=1

Exercice 14.7 Soit n un entier non nul, donner une formule simple (utilisant la fonction partie entière) pour déter-
miner le nombre de chiffres de n.
Comment obtenir le premier chiffre et le dernier chiffre de n (en utilisant la partie entière).
   
2 n+m n−m+1
Exercice 14.8 Calculer, pour (m, n) ∈ Z , E +E
2 2
 
E (nx)
Exercice 14.9 Montrer que pour x réel et n ≥ 1, on a E = E (x)
n
2. LES TECHNIQUES CHAPITRE 14. NOMBRES RÉELS

Exercice 14.10 Soit la fonction f définie par

f (x) = E (2x) − 2E (x)

   
1 1
Calculer f (x) pour x ∈ 0, puis pour x ∈ , 1 . En déduire que ∀x ∈ R, 0 ≤ E (2x) − 2E (x) ≤ 1.
2 2

Exercice 14.11
1. Soit x ∈ R, calculer E (x) + E (−x) .
p
2. Soit une fraction irréductible avec q > 0, montrer que
q
q−1
  
p (p − 1) (q − 1)
E k =
q 2
k=1
n−1 n−1
On pourra utiliser le fait que si a1 , · · · , an−1 sont n − 1 réels alors k=1 ak = k=1 an−k .
   
1 1
Exercice 14.12 Soit a ∈ R que dire de la parité de l’entier E a + +E a− ?
2 2
   
Exercice 14.13 Montrer que ∀x ∈ R, E x + 12 + E (x + 1) + E 2x + 12 = E (4x + 1) .

Exercice 14.14 Montrer les résultats suivants (qui sont dans le cours, sans preuve)
1. Soit x ∈ R alors E (x + 1) = E (x) + 1.
2. Soient (x, y) ∈ R2 , x ≤ y =⇒ E (x) ≤ E (y) (i.e. la fonction x
−→ E (x) est croissante)

Exercice 14.15 Soit x ∈ R comparer E (x) et E (−x).

Exercice 14.16 Montrer, en utilisant la caractérisation de la partie entière, que pour tout x ∈ R, 0 ≤ E (2x) −
2E (x) ≤ 1.

Exercice 14.17 Soient x et y deux réels, montrer que E (x) + E (y) + E (x + y) ≤ E (2x) + E (2y). On posera
x = E (x) + a et y = E (y) + b, en précisant dans quel(s) intervalle(s) se trouvent a et b.

Exercice 14.18 Résoudre E (2x + 3) = E (x + 2) (Indication, à l’aide de la caractérisation de la partie entière,


déterminer un intervalle dans lequel se trouve les solutions, puis étudier les deux fonctions x
−→ E (2x) + 1 et
x
−→ E (x)).

2 Les techniques

3

3

Exercice 14.19 Montrer que 2 + 5 − −2 + 5 = 1
n

Exercice 14.20 Montrer que (n!)2 = k (n − k + 1).
k=1
√ √ n+1
En déduire que si n ≥ 1, on a n ≤ n n! ≤
2
Exercice 14.21 Soit n un entier supérieur ou égal à 3.
1 1
1. Montrer que ∀k ∈ 2, ..., n , ≤ k−1
k! 2
Cnk 1
2. En déduire que ∀k ∈ 2, ..., n , ≤ k−1
nk 2

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CHAPITRE 14. NOMBRES RÉELS 3. LES EXOTIQUES

 n
∗ 1
3. Etablir alors que∀n ∈ N , 1 + ≤3
n

n−1
  
Exercice 14.22 Montrer que ∀x ∈ R, ∀n ∈ N∗ , E x + nk = E (nx)
k=0

|x|
Exercice 14.23 On définit la fonction g : R → R par ∀x ∈ R, g(x) = , montrer que
1 + |x|
∀x, y ∈ R g(x + y) ≤ g(x) + g(y).

Exercice 14.24 Soit A une partie non vide et bornée de R, montrer que sup |x − y| = sup A − inf A.
(x,y)∈A2

2
Exercice 14.25 Résoudre xE (x) = x2 − E (x) .
   
n(n + 1) n+1
Exercice 14.26 Montrer que pour tout n ∈ N, n ≥ 3, on a E =E .
2(2n − 1) 4

3 Les exotiques
11 · · · 12 11 · · · 14
Exercice 14.27 Soient a = et b = où le nombre de 1 est égal à 2002, comparer a et b
11 · · · 13 11 · · · 15

Exercice 14.28 Soit un = n (2n + 1) , et k ∈ N, montrer qu’il existe un unique entier n tel que un ≤ k < un+1 .
Calculer n en fonction de k.

Exercice 14.29 Soient a, b, c trois réels de [0, 1], montrer que l’un des trois réels a (1 − b) , b (1 − c) , c (1 − a) est
inférieur ou ègal à 14 .
 
E(nx)
Exercice 14.30 Montrer que si x > 1 et x ∈ R \ Q alors pour n ≥ 1, E =n−1
x

Exercice 14.31 On considère la suite 1, 2, 2, 3, 3, 3, 4, 4, 4, 4, 5, 5, 5, 5, 5, 6....


Donner une formule simple pour calculer le énième terme.
(Indication, on note un le énième terme de la suite. Soit k ∈ N∗ donné, on pose f (k) le premier rang pour lequel
uf (k) = k (et donc uf (k)−1 = k − 1). Calculer f (k) puis chercher une CNS sur n pour que un = k )

1 1
Exercice 14.32 Soient a < b deux entiers tels que si les réels x et y sont dans l’intervalle [a, b] alors + y est
x y
également. Déterminer a et b.

Exercice 14.33 (Olympiades Panafricaines 2005) Soit x ∈ R, on définit {x} = x − E (x), résoudre E (x) {x} =
2005x.
2
n

√ n−1
 n (2n − 1) (n − 1)
Exercice 14.34 Calculer la somme E k (pour mémoire, i2 = ).
i=1
6
k=1

Exercice 14.35 Résoudre l’équation


     
x+1 x+2 x+1 x−1
E +E =E +
3 3 2 2


Exercice 14.36 Comparer E E (x) et E ( x) pour x ≥ 0.

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4. LES OLYMPIQUES CHAPITRE 14. NOMBRES RÉELS

 2  2
1 1
Exercice 14.37 On considère la suite (un )n∈N définie par un = 1+ 1+ + 1+ 1− où n ≥ 1. Calculer
n n
n
 1
.
uk
k=1

4 Les olympiques
Exercice 14.38 Montrer l’égalité

3 √ 3 √ √
3
2000 + 1998 + 19980005 + 2000 + 1998 − 19980005 = 1999

où 3 x désigne l’unique réel dont le cube vaut x.

Exercice 14.39 Soient a, b, c trois réels compris entre 0 et 1, montrer que


a b c
+ + ≤2
1 + bc 1 + ac 1 + ab
Discuter le cas d’égalité.
Exercice posé dans la revue Tangente n◦ 69.

Exercice 14.40 (Olympiades des pays Baltes (Baltic Way) 1995) Soient a, b, c et d quatre réels strictement
positifs, montrer que
a+c b+d c+a d+b
+ + + ≥4
a+b b+c c+d d+a

Exercice 14.41 (The 1991 Asian Pacific Mathematical Olympiad) Soient a1 , ..., an et b1 , ..., bn 2n réels stric-
tement positifs tels que a1 + a2 + · · · + an = b1 + · · · + bn , montrer que

a21 a22 a2n a1 + a2 + · · · + an


+ +···+ ≥
a1 + b1 a2 + b2 an + bn 2

Exercice 14.42 (Olympiades Austro-polonaise 1996) Les nombres réels x, y, z et t vérifient x + y + z + t = 0 et


x2 + y 2 + z 2 + t2 = 1.
Montrer que −1 ≤ xy + yz + zt + tx ≤ 0

Exercice 14.43 (Baltic Way 1995) Soient a, b, c trois réels tels que |a| ≥ |b + c| , |b| ≥ |a + c| et |c| ≥ |a + b|.
Montrer que a + b + c = 0.

Exercice 14.44 (Baltic Way 1997) Soient x1 , ..., xn des réels, on note a leur moyenne arithmétique, montrer que
1
(x1 − a)2 + (x2 − a)2 + ... + (xn − a)2 ≤ (|x1 − a| + ... + |xn − a|)2
2

Exercice 14.45 (Olympiades polonaises 1995) Soient a, b, c, d quatre nombres irrationnels positifs tels que a+b =
1.
Montrer que c + d = 1 ⇐⇒ ∀n ∈ N, E (na) + E (nb) = E (nc) + E (nd)

Exercice 14.46 Démontrez qu’il existe un unique réel a tel que

∀n ∈ N∗ , E(aE(na)) − E(na) = n − 1

On pourra utiliser l’exercice ”les exotiques” 14.30.

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CHAPITRE 14. NOMBRES RÉELS 5. LE GRENIER

Exercice 14.47 (Olympiades ex URSS) Montrer que pour n ≥ 2, on a


√  √  √ 
E n + E 2 n + · · · + E n n = E (log2 n) + E (log3 n) + · · · + E (logn n)

Exercice 14.48 (Adapté du Putnam 2007)


1. Soit k ∈ N∗ , montrer que pour tout entier n ∈ N, on a


k−1
n n−i

E − =0
i=0
k k

2. En déduire qu’il existe des polynômes P0 (X) , · · · , Pk−1 (X) (qui dépendent de k) tels que pour tout entier n
dans N
n k
n
n k−1
E = P0 (n) + E P1 (n) + · · · + E Pk−1 (n)
k k k
Les déterminer pour k = 2.

5 Le grenier

x
Exercice 14.49 Résoudre E ( x) = E .
2

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5. LE GRENIER CHAPITRE 14. NOMBRES RÉELS

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Chapitre 8
NOMBRES RÉELS

Solution des exercices

1 Les basiques
n
 n
 n

Exercice 8.1 n! = k= k. Or 2 ≤ k ≤ n =⇒ 2n−1 ≤ k ≤ nn−1
k=1 k=2 k=2

Exercice 8.2 f (x) = x (2n − x) est un trinôme du second degré a coefficient dominant positif, il est maximal lorsque
f ′ (x) = 0 ⇐⇒ x = n. D’où f (x) ≤ f (n) = n2 .
Remarque : Retenir que le produit de deux nombres dont la somme est constante est maximal quand ces deux nombres
sont égaux.
Ensuite si n ≥ 2, on peut écrire

(2n!) = 1 × 2 × · · · × 2n = 2n × [(2n − 1) × 1] × [(2n − 2) × 2] × · · · × [(2n − (n − 1)) × (n − 1)] × n

d’où (2n)! ≤ 2n × n2n−2 × n = 2n2n . L’inégalité est encore vraie si n = 0 ou n = 1.

x2 + 2x + 2 2
Exercice 8.3 f (x) = =1− 2 ≤ 1.
x2 + 2x + 4 x + 2x + 4
Montrons que sup f = 1. En effet 1 est bien un majorant de f, et si ε > 0, on peut trouver x tel que 1 − ε <
R
3 1 1
1− 2 . Il suffit de prendre x tel que x2 + 2x + 4 ≥ ce qui est vrai dès que x > car x2 + 2x + 4 ≥ 2x.
x + 2x + 4 ε 2ε
2 1
Déterminons inf f . Pour cela on minore 1 − 2 , on majore donc 2 , ce qui en définitive revient à
R x + 2x + 4 x + 2x + 4
2 1 1
minorer x2 +2x+4 = (x + 1)2 + 3. En conclusion f (x) ≥ 1− = f (−1) = . On a donc min f = f (−1) = = inf f .
3 3 R 3 R

Exercice 8.4
1. On a 2 |x| = |(x + y) + (x − y)| ≤ |x + y| + |x − y| et 2 |y| = |(x + y) − (x − y)| ≤ |x + y| + |x − y| , en sommant
les deux inégalités, on a le double du résultat demandé.
2. On a (1 + |x − 1|) (1 + |y − 1|) = |x − 1| + |y − 1| + |x − 1| |y − 1| + 1. Il s’agit donc de prouver que

|xy − 1| ≤ |x − 1| + |y − 1| + |x − 1| |y − 1| = |x − 1| + |y − 1| + |xy − x − y + 1|

Ce qui s’écrit
|xy − 1| − |xy − x − y + 1| ≤ |x − 1| + |y − 1|
ou encore
|xy − 1| − |x + y − xy − 1| ≤ |x − 1| + |y − 1|
Or la seconde inégalité triangulaire donne
|a| − |b| ≤ |a + b|
1. LES BASIQUES CHAPITRE 8. NOMBRES RÉELS

avec a = xy − 1, b = x + y − xy − 1, on a a + b = xy − 1 + x + y − xy − 1 = (x − 1) + (y − 1) d’où

|xy − 1| − |x + y − xy − 1| ≤ |(x − 1) + (y − 1)| ≤ |x − 1| + |y − 1|


n

Exercice 8.5 (1 + xk ) = (1 + x1 ) (1 + x2 ) · · · (1 + xn )
k=1
n

= 1 + (x1 + x2 + · · · + xn ) + (x1 x2 + x1 x3 + · · · ) + (x1 x2 x3 + · · · ) + · · · = 1 + xk + (· · · ).
k=1 >0
n
 n
 n
 n

En utilisant ce qui vient d’être prouvé, on a ak = (1 + (ak − 1)) ≥ 1 + (ak − 1) = 1 − n + ak .
  
k=1 k=1 k=1 k=1
=xk

Exercice 8.6 Si k est le nombre de chiffre de n ∈ N∗ , alors


ln (n)
10k−1 ≤ n < 10k ⇐⇒ (k − 1) ln (10) ≤ ln (n) ≤ k ln (10) ⇐⇒ k − 1 ≤ = ln10 (n) < k
ln (10)


ln(n)
Par définition, on a k = E ln(10) + 1.
n n
Pour le dernier chiffre : si n = a + 10b où a est le dernier chiffre, alors b = E 10 et a = n − 10 × E
 10 . 

 n  n
ln(n)
Pour le premier chiffre, si n à k = E ln(10) + 1 chiffres alors le premier chiffre est E 10k+1 = E ln(n)
10E ( ln(10) )

Exercice 8.7 Si on examine quelques cas particuliers (le faire), on conjecture que le résultat vaut n.
On sépare en deux cas, suivant la parité de m + n.
Si m + n est pair alors m+n 2 ∈ Z et n−m 2 = n+m2 −  m ∈Z.  n+m n−m
n−m n−m+1 n−m n+m
Puisque 2 ≤ 2 ≤ 2 + 1 , on a E 2 + E n−m+1 2 = 2 + 2 = n. On peut aussi utiliser le résultat
suivant : si p ∈ Z, E (p + x) = p + E(x), avec p = n−m 2 ∈ Z et x = 12 .
m+n−1 n−m+1 n+m+1
Si m + n est impair alors
 n+m−1 2 ∈ Z et 2 = 2 − m ∈ Z. Puisque n+m−1 2 ≤ n+m 2 ≤ n+m2 + 1 on a
n+m n−m+1 n−m+1
E 2 +E 2 = 2 + 2 = n.
  
Autre solution : La fonction f (n) = E n+m 2 +E n−m+1
 2  −n est
 2−périodique (c’est facile à vérifier), il suffit donc
1−m
de vérifier que f (0) = f (1) = 0. Mais f (0) = E m 2 + E 1 2 est une fonction g (m)  qui est aussi 2−périodique
1
dela variable
 m. On vérifie donc
 1−m+1  1+mque
 g (0)
 −m =E (0) + E 2 = 0 et que g (1) = E 2 + E (0) = 0. Puis f (1) =
E 1+m2 + E 2 − 1 = E 2 + E 2 est
 une autre fonction h (m) qui est aussi  2−périodique
 de la variable
m. On termine donc en constatant que h (0) = E 12 + E (0) = 0 et h (1) = E (1) + E −1 2 = 1 − 1 = 0.

E (nx)
Exercice 8.8 Posons X = , on veut montrer que E (x) est la partie entière de X. Ce qui revient à établir que
n
E (x) ≤ X < E (x) + 1, ce qui équivaut à

nE (x) ≤ E (nx) < nE (x) + n (*)

Or
E (x) ≤ x < E (x) + 1 =⇒ nE (x) ≤ nx < nE (x) + n (1)
Par croissance de la partie entière, on a d’après (1)

nE (x) = E (nE (x)) ≤ E (nx) ≤ nx < nE (x) + n

Attention, la croissance (non stricte) de la partie entière donne

nE (x) = E (nE (x)) ≤ E (nx) ≤ nE (x) + n = E (nE (x) + n) .

Remarque 1 : On peut aussi introduire i ∈ Z tel que E (nx) = nE (x) + i, alors E (x) ≤ x < E (x) + 1 ⇒ nE (x) ≤

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CHAPITRE 8. NOMBRES RÉELS 1. LES BASIQUES

E (nx)
nx < nE (x) + n donc 0 ≤ i < n. Puis E (x) ≤ = E (x) + ni < E (x) + 1 donne le résultat.
n    
E (nx) E (nx + n)
Remarque 2 : Voici une autre preuve. Soit f (x) = E − E (x) , on a f (x + 1) = E −
    n n
E (nx) + n E (nx)
E (x + 1) = E −E (x)−1 = E + 1 −E (x)−1 = f (x) . La fonction f est donc 1− périodique.
n n
E (nx)
Puis si 0 ≤ x < 1, on a 0 ≤ nx < n =⇒ 0 ≤ E (nx) ≤ nx < n d’où 0 ≤ < 1 et ainsi f (x) = 0 sur [0, 1[. La
n
fonction f est 1− périodique et nulle sur [0, 1[ , elle est donc identiquement nulle.
   
1 1
Exercice 8.9 Si x ∈ 0, , alors 2x ∈ [0, 1[ et f (x) = 0 − 0 = 0, si x ∈ , 1 , on a 2x ∈ [1, 2[ et f (x) = 1 − 0 = 1.
2 2
Puis f (x + 1) = E (2x + 2) − 2E (x + 1) = E (2x) + 2 − 2E (x) − 2 = f (x) , f est donc 1−périodique.
Pour x ∈ [0, 1[ , on a donc 0 ≤ E (2x) − 2E (x) ≤ 1, par 1−périodicité, on a
∀x ∈ R, 0 ≤ E (2x) − 2E (x) ≤ 1

Exercice 8.10
1. Soit f (x) = E (x) + E (−x) , la fonction f est 1−périodique car f (x + 1) = E (x + 1) + E (−x − 1) = E (x) +
1 + E (−x) − 1 = f (x) . Or si x ∈ ]0, 1[ , on a f (x) = 0 − 1 = −1 et f (0) = 0 ainsi f (x) = −1 sur R \ Z et
f (n) = 0 si n ∈ Z.
En conclusion E (−x) = −E (x) si x ∈ Z et E (−x) = −E (x) − 1 si x ∈ / Z.
2. On utilise l’indication donnée,
q−1
    q−1    q−1   q−1
  
p p p p
E k = E (q − k) = E p−k = p (q − 1) + E −k
q q q q
k=1 k=1 k=1 k=1

Ainsi
q−1
   q−1
    q−1  
p p p
2 E k = E k + E −k + p (q − 1)
q q q
k=1 k=1 k=1
q−1

= p (q − 1) + (−1)
k=1
= p (q − 1) − (q − 1) = (p − 1) (q − 1)
ce qui donne le résultat.
     
1 1 1
Exercice 8.11 Si on pose f (a) = E a + +E a− , alors f a + = 2E (a) + 1 est un nombre impair.
  2 2 2
1
Ainsi f (a) = 2E a − − 1 est un entier impair !
2
     
Exercice
 8.12 Soit f (x) = E x + 12 + E (x + 1) + E 2x + 12 − E (4x + 1). On a f (x) = E x + 12 + E (x) +
E 2x + 12 − E (4x) .. Pour x ∈ R, on a
     
1 1 1
f x+ = E (x + 1) + E x + + E 2x + 1 + − E (4x + 2)
2 2 2
   
1 1
= E (x) + E x + + E 2x + − E (4x) = f (x)
2 2
1    
Ainsi f est -p&riodique. Il suffit de prouver que f = 0 sur 0, 12 . Or si x ∈ 0, 14 , on a
2
   
1 3 1
E (x) = 0, x + ∈ 0, =⇒ E x + =0
2 2 2
 
1 1
2x + ∈ [0, 1[ =⇒ E 2x + = 0 et 4x ∈ [0, 1[ =⇒ E (4x) = 0
2 2

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1. LES BASIQUES CHAPITRE 8. NOMBRES RÉELS

 
Ainsi x ∈ 0, 14 =⇒
 f (x) = 0.
1 1
Puis si x ∈ 4 , 2 , alors
   
1 3 1
E (x) = 0, x + ∈ , 1 =⇒ E x + =0
2 4 2
   
1 3 1
2x + ∈ 1, =⇒ E 2x + = 1 et 4x ∈ [1, 2[ =⇒ E (4x) = 1
2 2 2
 
d’où f (x) = 0. Conclusion f (x) = 0 sur 0, 12 et par périodicité sur R.

Exercice 8.13
Solution.
1. On a E (x) + 1 ∈ Z et E (x) ≤ x < E (x) + 1 =⇒ E (x) + 1 ≤ x + 1 < E (x) + 2. Ainsi E (x) + 1 vérifie la
caractérisation de la partie entière pour x + 1 d’où E (x) + 1 = E (x + 1) .
2. On a E (x) ≤ x ≤ y ainsi E (x) est un entier inférieur à y, il est donc inférieur à E (y).

Exercice 8.14 On a E (x) ≤ x < E (x) + 1 =⇒ −1 − E (x) < −x ≤ E (x). Si x ∈ Z alors E (x) = x et E (−x) = −x.
Si x ∈ R et x ∈
/ Z alors

−1 − E (x) < −x < E (x) =⇒ p ≤ −x < p + 1 où p = −1 − E (x) ∈ Z

On en déduit que E (−x) = −1 − E (x) .

Exercice 8.15 On a

2x − 1 < E (2x) ≤ 2x
x − 1 < E (x) ≤ x =⇒ −2x ≤ −2E (x) < 2 − 2x

En sommant, il vient
−1 < E (2x) − 2E (x) < 2
Mais puisque E (2x) − 2E (x) est un entier, on a 0 ≤ E (2x) − 2E (x) ≤ 1.    
Autre preuve avec la périodicité, f (x) = E (2x) − 2E (x) est de période 1, nulle sur 0, 12 , égale à 1 sur 12 , 1 .

Exercice 8.16 Puisque E (x) ≤ x < E (x) + 1 on a a ∈ [0, 1[. Mais

E (x + y) = E (E (x) + E (y) + a + b) = E (x) + E (y) + E (a + b)


E (2x) = E (2E (x) + 2a) = 2E (x) + E (2a)
E (2y) = E (2E (y) + 2b) = 2E (y) + E (2b)

Il s’agit donc de prouver que


E (a + b) ≤ E (2a) + E (2b)
On distingue
  quatrecas :
Si a ∈ 0, 12  et b ∈ 0, 12  alors a + b, 2a
 et 2b sont dans[0, 1[. Ainsi E (a + b) = 0 ≤ E (2a) + E (2b) = 0 + 0.
Si a ∈ 0, 12  et b ∈  12 , 1 alors a + b ∈ 12 , 1 , 2a ∈ 0, 12 et 2b ∈ [1, 2[ Ainsi E (a + b) = 0 ≤ E (2a) + E (2b) = 0 + 1.
Si a ∈  12 , 1 et b ∈ 0, 12 , on est ramené au cas précédent par échange des rôles.
Si a ∈ 12 , 1 et b ∈ 12 , 1 alors a + b, 2a et 2b sont dans [1, 2[. Ainsi E (a + b) = 1 ≤ E (2a) + E (2b) = 1 + 1 = 2.

Exercice 8.17 On a 2x + 3 − 1 < E (2x + 3) = E (x + 2) ≤ x + 2 =⇒ 2x + 2 < x + 2 =⇒ x < 0. De même


x + 2 − 1 < E (x + 2) = E (2x + 3) ≤ 2x + 3 ainsi x + 1 < 2x + 3, d’où x > −2. On a donc

x ∈ I = ]−2, 0[

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CHAPITRE 8. NOMBRES RÉELS 2. LES TECHNIQUES

L’équation est équivalente à E (2x) + 1 = E (x), sur cet intervalle, on étudie les deux courbes des fonctions f (x) =
E (2x) + 1 et g (x) = E (x) dont voici les graphes.

L’ensemble des solutions est donc  


3 1
S = − ,−
2 2

2 Les techniques
√ √
Exercice 8.18 Notons α = 2 + 5 et β = −2 + 5. On cherche x= α − β, or α3 − β 3 = 4 et αβ = 1. Mais
3 3

(α − β)3 = α3 − β 3 − 3αβ (α − β) d’où x3 + 3x − 4 = (x − 1) x2 + x + 4 = 0. La seule solution réelle est x = 1


 n
 n

 
2
Exercice 8.19 (n!) = k k dans le deuxième produit, on pose k = n − j + 1, alors 1 ≤ k ≤ n ⇔ 1 ≤
k=1 k=1
n
 n
 n
j ≤ n, donc k= n−j +1= n − k + 1.
k=1 j=1 k=1
 2n
√ √ n+1 √ 2n
√ 2n n+1
Puis n ≤ n n! ≤ ⇔ ( n) ≤ n n! ≤ car les nombres sont positifs.
2 2
On doit donc établir que  n
n+1
nn ≤ (n!)2 et (n!)2 ≤
2
Il suffit de montrer que si n ≥ 1 et k ∈ {1, .., n},
 2
n+1
n ≤ k (n − k + 1) ≤
2

En effet
n ≤ k (n − k + 1) ⇔ n − k (n − k + 1) ≤ 0 ⇔ k2 − k(n + 1) + n ≤ 0
et les racines de P (X) = X 2 − X(n + 1) + n = 0 sont X = n et X = 1. Ainsi P (k) ≤ 0 pour 1 ≤ k ≤ n (signe d’un
trinôme à l’intérieur des racines).
De même
 2  2  2
n+1 n+1 n+1
k (n − k + 1) ≤ ⇔ k (n − k + 1) − ≤ 0 ⇔ k2 − k(n + 1) + ≥0
2 2 2
 2
n+1
et X 2 − X(n + 1) + = 14 (n − 2X + 1)2 ≥ 0.
2
Retenir que pour encadrer un produit de nombres positifs, on cherche le facteur le plus petit et le facteur le plus grand
(même technique que pour une somme).

—11/23— G´
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- E
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2. LES TECHNIQUES CHAPITRE 8. NOMBRES RÉELS

Remarque : la fonction f (x) = x (n + 1 − x) représente une parabole dont la concavité est tournée vers le bas. Son
n+1 n+1
sommet est en x = , son axe x = , sur l’intervalle [1, n] , son minimum est donc f (1) = f (n) = n et son
 2   2 2
n+1 n+1
maximum est f = .
2 2

Exercice 8.20 1. ∀j ∈ 2, ..., k , on a 0 < 2 ≤ j donc (les nombres sont positifs) on a


k
 k
 k

0< 2 = 2k−1 ≤ j= j = k!.
j=2 j=2 j=1

1 1
2k−1 et k! sont positifs, leurs inverses sont donc tels que ≤ k−1 .
k! 2
Cnk 1 n(n − 1)(n − 2) · · · (n − k + 1)
2. ∀k ∈ 2, ..., n , = ,
nk k! nk
or ∀j ∈ 2, ..., k − 1 , 0 < (n − j) ≤ n donc
k−1
 k−1

n(n − 1)(n − 2) · · · (n − k + 1) = (n − j) ≤ n = nk−1
j=0 j=0

Ck 1 n(n − 1)(n − 2) · · · (n − k + 1) 1 1
On en déduit que kn = k
≤ ≤ k−1 .
n k! n k! 2
 n  n n n

1 1 1 1 1
3. Si n ≥ 3 , 1 + = Cnk k = 1 + Cn1 + Cnk k = 2 + Cnk k
n n n n n
k=0 k=2 k=2
Cnk 1
Or ∀k ∈ 2, ..., n , k
≤ k−1 donc
n 2
n n n−1  n  n
 1  1  1 1 1 − 12 1
Cnk ≤ = = 1 =1− ≤1
nk 2k−1 j=k−1 2 j 2 1− 2 2
k=2 k=2 k=1

On a utilisé :
q
 q
 q−p
 1 − aq+1−p
Si q ≥ p et a = 1, ak = ap ak−p = ap aj = ap
j=k−p
j=0
1−a
k=p k=p
 n
1
On en déduit que Si n ≥ 3 , 1 + ≤ 3.
n
 1  2
1 1 9
On vérifie que 1 + = 2 ≤ 3, 1 + = ≤ 3.
1 2 4

Exercice 8.21 Soit y = x − E (x). On a 0 ≤ y < 1,on note i tel que E (ny) = i alors

0 ≤ i<n
E (nx) = E (nE (x) + ny) = nE (x) + i

De plus
i i+1
i ≤ ny < i + 1 ⇐⇒ ≤y<
n n
Pour 0 ≤ k ≤ n − 1 tel que i + k + 1 ≤ n on a
k k
x+ = E (x) + y +
n n
k i+k+1
=⇒ E (x) ≤ x + < E (x) + ≤ E (x) + 1
n n

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CHAPITRE 8. NOMBRES RÉELS 2. LES TECHNIQUES

 
d’où E x + nk = E (x)
Pour 0 ≤ k ≤ n − 1 tel que i + k + 1 ≥ n + 1 ⇐⇒ i + k ≥ n,
k
E (x) + 1 ≤ x + < x + 1 ≤ E (x) + 2
n
 
d’où E x + nk = E (x) + 1.
Ainsi
 
n−1
k

E x+ = (n − i) E (x) + i (E (x) + 1) = nE (x) + i = E (nx)
n
k=0
n−1
  
k
Autre preuve (bien plus élégante !) : Soit f (x) = E x+ − E (nx), alors
n
k=0

  n−1
    
n−1 
1 1 k k+1
f x+ = E x+ + − E (nx + 1) = E x+ − E (nx) − 1
n n n n
k=0 k=0
n    
n−1 
k k
= E x+ − E (nx) − 1 = E (x + 1) + E x+ − E (nx) − 1
n n
k=1 k=1
 
n−1
k
 
0
 n−1  k

= E (x) + 1 + E x+ − E (nx) − 1 = E x + + E x+ − E (nx)
n n n
k=1 k=1
 
n−1
k

= E x+ − E (nx) = f (x)
n
k=0
 
1 1
ainsi la fonction f est périodique, il suffit de prouver qu’elle est nulle sur l’intervalle 0, . Mais
n n

1  1 
    
0≤x< 0≤x< 0 ≤ nx < 1 E x + nk = 0
n =⇒ n =⇒ =⇒
k 1  0 ≤ x + nk < 1 E (nx) = 0
0≤k ≤n−1 0≤ ≤1− 
n n
d’où  
1
f (x) = 0 sur 0,
n
et par périodicité on a f = 0 sur R.

|x + y| |x| |y| |x|


Exercice 8.22 On a g (x + y) = ≤ + , malheureusement on a bien ≤
1 + |x + y| 1 + |x + y| 1 + |x + y| 1 + |x| + |y|
|x| |x| |x|
mais rien ne permet de dire que ≤ . Cependant,
1 + |x + y| 1 + |x + y| 1 + |x|
|x + y| |x + y| + 1 − 1 1
g (x + y) = = =1−
1 + |x + y| 1 + |x + y| 1 + |x + y|
1 1 |x| + |y|
1 + |x + y| ≤ 1 + |x| + |y| =⇒ 1 − ≤1− =
1 + |x + y| 1 + |x| + |y| 1 + |x| + |y|
d’où
|x + y| |x| |y| |x| |y|
≤ + ≤ +
1 + |x + y| 1 + |x| + |y| 1 + |x| + |y| 1 + |x| 1 + |x|

Exercice 8.23 Notons M = sup A et m = inf A qui existent car A est non vide et bornée. Soit (x, y) ∈ A2 , on a
m ≤ x ≤ M et m ≤ y ≤ M, donc m − M ≤ x − y ≤ M − m, soit

|x − y| ≤ M − m

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3. LES EXOTIQUES CHAPITRE 8. NOMBRES RÉELS

en passant au sup, on a
sup(x,y)∈A2 |x − y| ≤ M − m
(et le sup existent, car la partie B = {|x − y| , x ∈ A, y ∈ A} est non vide bornée par M − m). Reste à prouver que
M − m est bien le sup.
Soit M1 un majorant de B, alors pour tout (x, y) ∈ A2 , on a x − y ≤ |x − y| ≤ M1 =⇒ x ≤ M1 + y. Donc

∀y ∈ A, M ≤ M1 + y =⇒ ∀y ∈ A, M − M1 ≤ y

On en déduit que
M − M1 ≤ m =⇒ M − m ≤ M1
donc M − m. est bien le plus petit des majorants de B, il s’agit bien de la borne sup de B.

Exercice 8.24 Soit x ∈ R, posons n = E (x) ∈ Z et α = x − E (x) ∈ [0, 1[, ainsi x = n + α. On veut donc résoudre
Résoudre xE (x) = x2 − E (x)2 , ce qui équivaut à

α2 + nα − n2 = 0 ⇐⇒ α (n + α) = n2 ≥ 0

On distingue deux cas :


Premier cas α = 0 ⇐⇒ n = 0 ⇐⇒ x = 0 qui est solution.
n2
Second cas α = 0 ⇐⇒ n + α = > 0, or
α
n≤n+α<n+1
d’où
n + 1 > 0 =⇒ n ≥ 0 =⇒ n ≥ 1 (on a n = 0 car sinon α = 0)
mais alors
0 < αn ≤ n (n + α) = n2 < α (n + 1) < n + 1 =⇒ 0 < n2 < n + 1 =⇒ 1 ≤ n2 ≤ n

2 2 5−1
d’où n −n ≤ 0, ce qui impose n = 1. On en déduit que α +a−1 = 0 dont l’unique solution dans [0, 1[ est α = .
2
Ainsi √
1+ 5
x =n+α=1+α=
2

n(n + 1) n+1 1 n+1


Exercice 8.25 On a − = ainsi
2(2n − 1) 4 4 2n − 1

n(n + 1) n+1 1 n+1


= +
2(2n − 1) 4 4 2n − 1
1 n+1 1 1 n−2
et − = −
4 2n − 1 4 4 2n − 1
 
1 n+1 1 n(n + 1)
Posons α = , on a donc montré que pour n ≥ 3, on a 0 < α < . Pour conclure, on pose a = E =
 42n − 1   4 2(2n − 1)
n+1 n+1 n+1 q n+1
q
E + α et b = E . Si n = 4p+q, avec q ∈ {0, 1, 2, 3} alors = p+ et +α = p+ +α ,
4 4 4 4 4 4


q
q q 1 q+1
b = p = a et a = E p + +α =p+E + α = p car < + α < < 1.
4 4 4 4 4

3 Les exotiques
α
Exercice 8.26 Notons α = 11 · · · 12, a = α+1 , b = α+2 α α+2
α+3 . Il suffit de déterminer le signe de a − b = α+1 − α+3 =
2
− (α+1)(α+3) < 0.Ainsi a < b.
Une bonne technique en Maths : Nommer les protagonistes de l’histoire, personne ne manipule des nombres à 2003
chiffres !

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CHAPITRE 8. NOMBRES RÉELS 3. LES EXOTIQUES

Exercice 8.27 L’existence de n provient de la stricte croissance de la suite (un )n . On peut également l’établir en le
calculant. On veut avoir
n (2n + 1) ≤ k et k < (n + 1) (2n + 3)
1 1√ 1 1√
L’équation n (2n + 1) − k = 0, admet comme racines x1 = − + 1 + 8k et x2 = − − 1 + 8k < 0 (une des deux
4 4 4 4
racines est négative car le produit x1 x2 = −k et il est clair que x2 ≤ x1 ).
Ainsi
n (2n + 1) ≤ k ⇐⇒ x2 ≤ 0 ≤ n ≤ x1
L’équation (n + 1) (2n + 3) − k = 0 admet deux racines qui valent x1 − 1 et x2 − 1.
Ainsi
k < (n + 1) (2n + 3) ⇐⇒ n > x1 − 1
On doit donc avoir
x1 − 1 < n ≤ x1 ⇐⇒ n ≤ x1 < n + 1 ⇐⇒ n = E (x1 )
Conclusion  
1 1√
n=E − + 1 + 8k
4 4

Exercice 8.28 Par l’absurde, si les trois réels a (1 − b) , b (1 − c) , c (1 − a) sont strictement supérieur à 14 , alors leur
produit vérifie a (1 − a) b (1 − b) c (1 − c) > 18 . Mais si x ∈ [0, 1] alors x (1 − x) ≤ 14 (parabole dont le somment est en
x = 12 , plus généralement on retient ce résultat ainsi : le produit de deux nombres dont la somme est constante est
maximal quand ces nombres sont égaux), donc a (1 − a) b (1 − b) c (1 − c) ≤ 18 .
 
1 E(nx) E(nx)
Exercice 8.29 On a nx − 1 < E(nx) ≤ nx ⇒ n − 1 < n − < ≤n⇒n−1≤E ≤ n. Mais si
  (x>1) x x x
E(nx) E(nx) E(nx) E(nx)
E = n alors n ≤ et nécessairement =n⇒x= ∈Q
x x x n

Exercice 8.30 Notons un le énième terme de la suite.et f (k) le premier rang où uf (k) = k. Par exemple, f (4) = 7
k−1
 k (k − 1)
car u6 = 3 et u7 = 4. Quelques minutes de réflexion suffisent pour se convaincre que f (k) = 1 + i = 1+
i=1
2
On a donc

un = k ⇐⇒ f (k) ≤ n < f (k + 1) = f (k) + k


k (k − 1) k (k + 1)
un = k ⇐⇒ 1 + ≤n<1+
2 2

k (k − 1) 1
 2 k (k + 1)  2
Mais 1 + = 2 k − 12 + 7
8 et 1 + = 1
2 k + 12 + 7
8
2 2
Ainsi

 2  2
1 1 7 1 1
un = k ⇐⇒
k− ≤n− < k+
2 2 8 2 2
 2  2
1 7 1
un = k ⇐⇒ k − ≤ 2n − < k +
2 4 2
 
7 1 7 1
un = k ⇐⇒ 2n − − < k ≤ 2n − +
4 2 4 2
 
7 1
⇐⇒ k = E 2n − +
4 2


1
En conclusion un = E 2 + 2n − 74

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3. LES EXOTIQUES CHAPITRE 8. NOMBRES RÉELS

2 2
Exercice 8.31 Avec x = y = a, on obtient a ≤ ≤ b donc a2 ≤ 2 et 2 ≤ ab. Mais avec x = y = b, il vient a ≤ ≤ b
a b
donc b2 ≥ 0 et ab ≤ 2. On en déduit que ab = 2. Puisque a et b sont entiers,on a a = 1 et b = 2. Réciproquement si
1 1 1 1 1 1
1 ≤ x ≤ 2 et 1 ≤ y ≤ 2 alors ≤ ≤ 1 et ≤ ≤ 1 d’où 1 ≤ + ≤ 2.
2 x 2 y x y  
2 √
Plus généralement si on n’impose pas a et b d’être entiers, on trouve les intervalles de la forme a, où a ≤ 2.
a

Exercice 8.32 Avant tout, remarquons que, puisque E (x) ≤ x < E (x) + 1, on a 0 ≤ {x} < 1. Posons alors
x = n + {x} où n = E (x). On désire résoudre n {x} = 2005 (n + {x}) ce qui donne
2005n
{x} =
n − 2005
avec 0 ≤ {x} < 1
 
2005n n − 2005 + 2005 2005 20052
La fonction f (n) = = 2005 = 2005 1 + = 2005 + est supérieure à
n − 2005 n − 2005 n − 2005  n − 2005
2005
2005 pour n > 2005. Elle est décroissante sur l’intervalle ]−∞, 2005[ , puisque f − = 1 et que f (0) = 0, on
  2004
2005
en déduit que n ∈ − , 0 donc ou bien
2004

n = 0, {x} = 0 et x = 0

ou bien

n = E (x) = −1
−2005 1
{x} = = −1 +
−1 − 2005 2006
1
x = −
2006

Exercice 8.33 Puisque E (x) ≤ x < E (x) + 1, on a 0 ≤ {x} < 1. On pose donc x = n + {x} où n = E (x) ∈ Z. On
désire donc résoudre n {x} = 2005 (n + {x} , ) ce qui donne
2005n
{x} = avec 0 ≤ {x} < 1
n − 2005
2005n 20052
La fonction f définie par f (n) = = 2005 + est supérieure à 2005 pour n > 2005. Elle est
 n −2005 n − 2005  
2005 2005
décroissante sur ]−∞, 2005[ , f − = 1 et f (0) = 0 ainsi n ∈ − , 0 . On a donc deux possibilités :
2004 2004

n = 01, {x} = 0 et x = 0

ou

n = E (x) = −1
−2005 1
{x} = = −1 +
−1 − 2005 2006
1
x = −
2006
2
n



Exercice 8.34 Dans la somme E k , on va faire des paquets de taille variable sur lesquels E k est
k=1


constant. Puisque k varie de 1 à n2 , on a k entre 1 et n et ainsi E k varie entre 1 et n. On cherche donc

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CHAPITRE 8. NOMBRES RÉELS 3. LES EXOTIQUES



quand E k = i pour i fixé entre 1 et n. Puisque

√ √

E k =i≤ k<E k +1 =i+1

cela impose
i2 ≤ k < i2 + 2i + 1 ⇐⇒ i2 ≤ k ≤ i2 + 2i
 2 2 
√  

Pour résumer, pour k ∈ 1 , 1 + 2 × 1 = [1, 3] , on a E k = 1 ; pour k ∈ 22 , 22 + 2 × 2 = [4, 8] , on a E k =
 


2 2
2 ; · · · pour k ∈ (n − 1) , (n − 1) + 2 (n − 1) on a E k = n − 1 et enfin pour k = n2 , on a E k = n.
Ceci dit, il vient donc en sommant par paquets
2
n

√ n−1

E k = n+ i (2i + 1)
k=1 i=1
n−1
 n−1

= n+2 i2 + i
i=1 i=1
 2

n 4n − 3n + 5
=
6
     
x−1 x+1 x+2 x+1 x−1 x−1 x+1
Exercice 8.35 Puisque =E +E −E , on a ∈ Z et ainsi +1 =
2 3 3 2 2 2 2
est également un entier.
Pour résumer, on a
x−1 x+1
x entier, et entiers.
2 2
Cela impose à x d’être impair.
L’équation s’écrit alors    
x+1 x+2 x+1 x−1
E +E = + =x
3 3 2 2
   
x+1 x+2
ce qui prouve que x est entier. La fonction f définie sur Z par f (x) = E +E − x vérifie
3 3
   
x+3+1 x+3+2
f (x + 3) = E +E −x−3
3 3
   
x+1 x+2
= E +1 +E +1 −x−3
3 3
= f (x) − 1

Puisque f (0) = f (1) = f (2) = 0, on en déduit que 1 est la seule solution. En effet f est constante égale à −k sur
l’intervalle [0 + 3k, 2 + 3k] où k ∈ Z.

Exercice

8.36 Soit x > 0 fixé, posons n = E (x) et x = n + {x} où {x} ∈ [0, 1[ . On doit comparer E ( n) et
 2
E n + {x} . Il s’agit maintenant de placer n par rapport aux carrés. Puisque la suite k k∈N est strictement
croissante, il existe un unique entier k tel que

k2 ≤ n < (k + 1)2 ⇐⇒ k2 ≤ n ≤ k2 + 2k

(cet entier est k = E ( n) comme on va le voir), posons alors n = k2 + m où 0 ≤ m ≤ 2k. On a alors
√ √ 
k ≤ n < k + 1 =⇒ E n = k

k2 ≤ n ≤ k2 + 2k
=⇒ k2 ≤ n + {x} ≤ k2 + 2k + {x} < k2 + 2k + 1
0 < {x} < 1

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4. LES OLYMPIQUES CHAPITRE 8. NOMBRES RÉELS

donc

k≤ n + {x} < k + 1 =⇒ E n + {x} = k

En conclusion, pour x ≥ 0, on a
√ 
E E (x) = E x

Exercice 8.37 On a
 2  2
1 1
1+ 1+ − 1+ 1−
1 1 n n
=  2  2 =  2  2
un 1 1 1 1
1+ 1+ + 1+ 1− 1+ 1+ −1+ 1−
n n n n
 2  2
1 1
1+ 1+ − 1+ 1−
n n
= n
4
Or
 2  2
1 1 1
2
1+ 1+ − 1+ 1− = 2n + 2n + 1 − 2n2 − 2n + 1
n n n
 
1 2 2
= 2 (n + 1) − 2 (n + 1) + 1 − 2n − 2n + 1
n

Ainsi n n  
 1 1 2

= 2
2 (k + 1) − 2 (k + 1) + 1 − 2k − 2k + 1
uk 4
k=1 k=1

Il s’agit donc d’une somme telescopique, qui vaut


1
2
2n + 2n + 1 − 1
4

4 Les olympiques
3
√ 3

Exercice 8.38 Posons α = 3998 + 19980005 , β = 3998 − 19980005 et x = α + β.
+ β 3 = 2 × (2000 + 1998)
Alors α3 √ √ = 4 × 1999 (car 2000 + 1998 = 1999 + 1999)
et αβ = 3 39982 − 19980005 = 3 −3996 001. √
On a donc x3 = √ (α + β)3 = α3 + β 3 + 3αβ (α + β) = 7996 + 3x 3 −3996 001. Ainsi x est racine du polynôme
P (X) =√X 3 + 3 3996 001X − 7996 = 0. Ce polynôme admet une unique racine réelle. En effet sa dérivée P ′ (X) =
3

3X 2 + 3 3 3996 001 est strictement


  positive sur R. P est donc strictement croissant, il réalise une bijection de R sur
lim P (x) , lim P (x) = R.
x→−∞ x→+∞
√  √ √
Or P 3
1999 = 1999+3 3 1999 × 3996 001− 7996 = 1999+3 3 7988 005 999− 7996. Et (miracle) 7988 005 999 = 19993

ce qui permet de conclure que x = 3 1999.
Remarque 1 :
On
peut simplifier la solution en
remarquant que 199800005 = 5 × (1999)2 , ainsi
3
√ 3

2000 + 1998 + 19980005 + 2000 + 1998
− 19980005 =

√ √
2 × 1999 + 5 × (1999)2 + 2 × 1999 − 5 × (1999)2 = 3 1999
3 3 3 3
2 + 5 + 2 − 5 . On est donc ramené à

3
√ 3

3

prouver
que 2 + 5 + 2 − 5 = 1. On utilise alors le même genre de technique. On pose α = 2 + 5, β =
3
√  
2 − 5, x = α+β. Alors x3 = 4−3x dont l’unique racine réelle est x = 1 (car X 3 +3X −4 = (X − 1) X 2 + X + 4
).
Remarque 2 :

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CHAPITRE 8. NOMBRES RÉELS 4. LES OLYMPIQUES


3
√ 3
√ √
Plus généralement
√ le réel x = a + b + a − b est solution de l’équation x3 + 3 3 b − a2 x − 2a = x3 + px + q où
p = 3 3 b − a2 et q = −2a.
3 3
+27q2
Réciproquement, soit l’équation x3 + px + q, posons a = −q b = a2 + p27 = 4p 108
2 et . Si ∆ = 4p3 + 27q 2 (le dis-

3 −q 4p3 +27q2 3 −q 4p3 +27q2
criminant) est positif, le nombre réel x = 2 + 108 + 2 − 108 (formule de Cardan ) est racine de
3 3
x + px + q. (En fait on peut montrer que si ∆ > 0, l’équation x + px + q n’a qu’une seule racine réelle ). Enfin
l’équation y 3 + uy 2 + vy + w se ramène à x3 + px + q en posant y = x − u3 ( et p = v − 13 u2 , q = 27
2 3
u − 13 vu + w )
Remarque 3 :
Le quatrième exercice du sujet du concours ESTP-ENSAM 1999 (Banque de notes ECRIN et ISEP) était le suivant :
Simplifier l’écriture des deux nombres réels définies par
√ √

3 √ 3 √ 3 13 + 5 17 3 −13 + 5 17
7 + 5 2 − −7 + 5 2 et −
2 2
(Nota Bene : on pourra rechercher, pour chaque cas,
une équation du troisième degré vérifiée par ce nombre ).
√ √ √ √
3 13+5 17 3 −13+5 17
= 1 et plus généralement, pour p ≥ − 53 ,
3 3
Pour information : 7 + 5 2 − −7 + 5 2 = 2 et 2 − 2
 
(3p + 2) + (p + 1)2 (8p + 5) + (3p + 2) − (p + 1)2 (8p + 5) = 1
3 3

 
et pour p ≥ −1, (3p + 4) + (p + 1) (p + 4) + (3p + 4) − (p + 1) (p + 4)2 = 2
2
3 3

Exercice 8.39 On peut supposer que 0 ≤ a ≤ b ≤ c ≤ 1, puisque 0 ≤ (1 − a) (1 − b) , on a a + b ≤ 1 + ab ≤ 1 + 2ab


et par suite a + b + c ≤ a + b + 1 ≤ 2 (1 + ab).
a b c a b c
On en déduit que + + ≤ + + ≤ 2.
1 + bc 1 + ac 1 + ab 1 + ba 1 + ab 1 + ab
On peut se demander quand se présente le cas d’égalité. Il faut que les égalités suivantes soient vérifiées :
a b a b
0 = (1 − a) (1 − b) , 1 + ab = 1 + 2ab, a + b + c = a + b + 1 et + = + , ce qui impose à a
1 + bc 1 + ac 1 + ba 1 + ab
d’être nul et à b et c d’être égaux à 1

Exercice 8.40 Notons f (a, b, c, d) = a+c b+d c+a d+b


a+b + b+c + c+d + d+a . La présence du 4 nous donne deux voies à explorer :

4 c’est le nombre de termes de la somme, on peut penser utiliser l’inégalité 4 x1 x2 x3 x4 ≤ 14 (x1 + x2 + x3 + x4 ) , il
suffit donc de prouver que a+c b+d c+a d+b
a+b × b+c × c+d × d+a ≥ 1, malheureusement le produit ne se simplifie pas et il n’est pas
toujours plus grand que 1.
L’autre voie est de se souvenir que x (1 − x) ≤ 14 pour tout entier x. On peut ensuite un peu simplifier la résolution
en remarquant que f est homogène de degré 0, i.e. f (λa, λb, λc, λd) = λ0 f (a, b, c, d) . Ce qui permet de

supposer que
1 1
S = a + b + c + d = 1. (Cependant cela n’est pas indispensable ). On a alors f (a, b, c, d) = (a + c) a+b + c+d +


1 1 a+c b+d
(b + d) b+c + d+a = (a+b)(c+d) + (b+c)(a+d) . Cette égalité devient avec x = a + c, y = a + b et z = b + c,
S=1
1−x
x
f (a, b, c, d) = y(1−y) + z(1−z) , puisque y (1 − y) ≤ 14 et z (1 − z) ≤ 14 , on obtient f (a, b, c, d) ≥ 4 (x + (1 − x)) = 4.
Remarque : Cette inégalité peut aussi s’écrire
 4 c d a b b c d a
∀(a, b, c, d) ∈ R∗+ , + + + ≥ + + +
a+b b+c c+d d+a a+b b+c c+d d+a
1
Exercice 8.41 C’est la présence du 2qui va nous

2 mettre sur la2 voie.
Il s’agit de prouver que a1 + a2 + · · · + an ≤ 2 a1a+b
an
1
1
+ · · · + an +bn . Mais

a1 + a2 + · · · + an = b1 + · · · + bn

⇐⇒ (a1 − b1 ) + · · · + (an − bn ) = 0
a21 − b21 a2 − b2n
⇔ +··· + n =0
a1 + b1 an + bn
a21 a2n b21 b2n
⇐⇒ +··· + = + ··· +
a1 + b1 an + bn a1 + b1 an + bn

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4. LES OLYMPIQUES CHAPITRE 8. NOMBRES RÉELS

On doit ainsi prouver que


a21 + b21 a2 + b2n
a1 + a2 + · · · + an ≤ + ··· + n
a1 + b1 an + bn
or
2
a2i + b2i (ai + bi ) − 2ai bi 2ai bi
= = (ai + bi ) −
ai + bi ai + bi ai + bi
Le problème se résume ainsi à établir l’inégalité
n
ai bi
a1 + a2 + · · · + an ≤ (a1 + b1 ) + · · · + (an + bn ) − 2
i=1
ai + bi

n n
ai bi 1
⇔ 2 ≤ b1 + · · · + bn = (ai + bi )
a + bi
i=1 i
2 i=1
n
 n
 (ai − bi )2
4ai bi
⇔ (ai + bi ) − ≥0⇔ ≥0
i=1
ai + bi i=1
ai + bi

De plus il y a égalité ∀i, ai = bi .


La condition sur la positivité des nombres n’est là que pour empêcher les divisions par zéro.
2 2 2 2
Exercice
 8.42 La première information est que les nombres sont réels. On a alors 1 = x + y + z + t ≤
4 max x2 , y2 , z 2 , t2 donc x, y, z et t sont en valeur absolue inférieur à 12 .
On remarque ensuite que xy + yz + zt + tx = (y + t) (z + x). Posons alors u = x + z et v = y + t, on a u + v = 0 et
uv = (y + t) (z + x) = −u2 . Puisque |(y + t) (z + x)| ≤ (|y| + |t|) (|z| + |x|) ≤ 1,on a −1 ≤ −u2 ≤ 0.

Exercice 8.43 Par symétrie des rôles, on peut supposer que a ≤ b ≤ c.


Premier cas : Les trois nombres sont de même signe. Quitte à les remplacer par leurs opposés, on les suppose positifs.
On a
a ≥ b+c
b ≥ c+a
c ≥ a+b
En sommant les trois inégalités, on obtient
a + b + c ≥ 2 (a + b + c)
donc a + b + c ≤ 0, mais a + b + c ≥ 0 d’où l’égalité demandée.
Second cas : Un des nombres est de signe opposé aux deux autres. On peut supposer que a ≤ 0 ≤ b ≤ c (si a ≤ b ≤ 0 ≤ c,
on remplace les nombres par leurs opposés pour se ramener au cas précédent).
On a alors
|a| ≥ |b + c| ⇐⇒ −a ≥ b + c =⇒ −b ≥ a + c
|b| ≥ |a + c| =⇒ −b ≤ a + c ≤ b
donc −b = a + c et a + b + c = 0.
 
Exercice 8.44 Posons  ai = xi − a, on doit montrer que 2 a21 + ... + a2n ≤ (|a1 | + ... + |an |)2 , ce qui est équivalent
à a21 + ... + a2n ≤ 2 |ai aj |. Il y a peu de chances que cela soit vrai en général. La condition a = n1 (x1 + ... + xn ) peut
i =j

se traduire sous la forme a1 + ... + an = 0. Dans ce cas, (a1 + ... + an )2 = 0 = a21 + ... + a2n + 2 ai aj . On est alors
  i =j
amené à prouver que −2 ai aj ≤ 2 |ai aj |, ce qui est évident !
i =j i =j
n 2 2
Remarque : plus généralement, on a montré que si les (ai )1≤i≤n vérifient i=1 ai = 0, alors a1 + ... + an ≤
1 2
2 (|a1 | + ... + |an |) .

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CHAPITRE 8. NOMBRES RÉELS 4. LES OLYMPIQUES

Exercice 8.45 Remarquons que E (na) + E (nb) = E (na) + E (n − na) = n + E (na) + E (−na).
Or E (na) ≤ na < E (na) + 1 =⇒ −E (na) − 1 < −na ≤ −E (na).
Mais l’inégalité de droite est stricte car sinon na = E (na) =⇒ a = E(na)
n ∈ Q.
On en déduit que E (−na) = −E (na) − 1 et E (na) + E (nb) = n − 1.
Ainsi le sens =⇒ est terminé.
Réciproquement, on a E (nc) + E (nd) ≤ nc + nd = n (c + d) ≤ E (nc) + E (nd) + 1 d’où

E (nc) + E (nd) n (c + d) n (c + d) E (nc) + E (nd) 1 1


=1≤ = ≤ + =1+
E (na) + E (nb) E (na) + E (nb) n−1 E (na) + E (nb) E (na) + E (nb) n−1
On ne retient que
n (c + d) 1
1≤ ≤1+
n−1 n−1
En passant à la limite sur n, on en déduit que c + d = 1.

Exercice 8.46 Unicité : On utilise l’encadrement de la partie entière

∀x ∈ R, x − 1 < E (x) ≤ x

On en déduit

−na < −E(na) ≤ −na + 1


na2 − a < aE(na) ≤ na2
aE(na) − 1 < E(aE(na)) ≤ aE(na)
na2 − a − 1 < E(aE(na)) ≤ na2
2
na − a − 1 − na ≤ E(aE(na)) − E(na) ≤ na2 − na + 1

d’où, pour tout n ∈ N

na2 − a − 1 − na ≤ n − 1 ≤ na2 − na + 1
   
n a2 − a − 1 − a ≤ 0 ≤ n a2 − a − 1 + 2

Les deux égalités sont vraies pour toutes valeurs de n, ce qui impose

a2 − a − 1 = 0
   
(car si a2 − a + 1 > 0, lim n a2 − a − 1 − a = +∞ et si a2 − a + 1 < 0, lim n a2 − a − 1 + 2 = −∞ )
n→+∞ n→+∞
1 1√ 1 1√
Les solutions de a2 − a − 1 sont a = + 5 et a = − 5. L’une des deux valeurs est à exclure ! Mais si
2 2 2 2
1 1 √
a= − 5, on a E(aE(a)) − E(a) = 1 = 1 − 1 = 0 !
2 2
Ainsi √
1+ 5
a= est le nombre d’or
2

1+ 5
Existence : On suppose que a = φ = , alors a = a1 + 1 et
2
   
E(na) E(na)
E(aE(na)) = E + E(na) = E + E(na)
a a

 
1+ 5 E(na)
Puisque a = 2 ∈ / Q, que E(aE(na)) = E + E(na) = n − 1 + E(na) (voir exercice indiqué dans l’énoncé).
a √
2 1+ 5
Exercice : Montrer de même que ∀n ∈ N, E(na ) = E(aE(na)) + 1 ⇐⇒ a =
2

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4. LES OLYMPIQUES CHAPITRE 8. NOMBRES RÉELS

Exercice 8.47 On va procéder par récurrence, il est facile de le vérifier pour n = 2 (et même pour les petits valeurs
de n). En fait en regardant
√ ce
√ qui se passe pour
√ les petites valeurs de n, on comprend comment évolue la somme.
Posons f (n) = E ( n) + E ( 2 n) + · · · + E ( n n) et g (n) = E (log2 n) + E (log3 n) + · · · + E (log
√ n n). Lorsque l’on
passe de n à n + 1, f (n + 1) et g (n + 1) contiennent un terme de plus. Dans f , il s’agit de E n+1 n + 1 et dans g de
  √ 1 ln x
E logn+1 (n + 1) . On peut facilement montrer que n n < 2 (étudier la fonction x x = e x qui admet un maximun
1 1
en x = e, donc x x ≤ e e ≃ 1, 44), quant à lnn (n) , cela vaut 1 ! Les deux termes supplèmentaires on donc une partie
entière égale à 1.
Reste les n termes que l’on a modifiés. En réalité, ces termes sont toujours égaux, sauf lorsque n + 1 est une puissance
k-ième. Si n + 1 n’est pas une puissance parfaite, i.e. ne s’écrit pas sous la forme ab avec a et b entiers (nécessairement
inférieur à n), alors pour tout k entre 2 et n, on a
√  √ 
E k n = E k n+1
E (logk (n)) = E (logk (n + 1))

En effet,
√  √
E k
n = p ⇐⇒ p ≤ k n < p + 1 ⇐⇒ n ∈ pk ≤ n < (p + 1)k
ln n
E (logk (n)) = p ⇐⇒ p ≤ < p + 1 ⇐⇒ kp ≤ n < k(p+1)
ln k
√ √ 
Donc E ( k n) compte le nombre de puissance k−ième strictement inférieure à n ( 0 exclus), par exemple E 3 56 = 3,
et les puissances troisièmes sont 1, 8, 27, 64, · · · il n’y en a que 3 inférieures à 56. Quand à E (logk (n)) , cela compte
le nombre de puissances de k inférieures à n. Si n + 1 est une puissance parfaite, n + 1 = ab (avec a et b inférieur
√ à n
d
nécessairement)
√ pour chaque diviseur d (différent de 1) de b, on a gagné une puissance d − ième, donc E n + 1 =
E ( d n) + 1, ainsi

f (n + 1) = f (n) + 1 + 1
d|b
d =1

De la même manière, pour chaque diviseur d = 1 de b, on gagne une puissance nouvelle dans g (n + 1) . Cette puissance
 d    
b
est a d = ab , donc E log b (n + 1) = E log b (n) + 1. On a donc gagné autant dans g (n + 1) que dans
ad ad
f (n + 1) et ainsi f (n + 1) = g (n + 1) dans tous les cas.
Pour comprendre, prenons un exemple, si n = 610 − 1, alors n + 1 = 610 . Les diviseurs de 10 sont 2, 5 et 10. On a



E 610 − 1 = 7775 et E 610 = 7776



5 5
E 610 − 1 = 35 et E 610 = 36



10 10
E 610 − 1 = 5 et E 610 = 6

     
E log65 610 − 1 = 1 et E log65 610 = 2
     
E log62 610 − 1 = 4 et E log62 610 = 5
     
E log61 610 − 1 = 9 et E log61 610 = 10
        
(Exercice : calculer à la main, E log65 610 , E log62 610 et E log61 610 ).

Exercice 8.48

k−1
n
n−i

1. Posons f (n) = E − , fonction définie sur Z (qui est définie à k fixé). Cette fonction est
i=0
k k

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CHAPITRE 8. NOMBRES RÉELS 4. LES OLYMPIQUES

clairement k périodique, en effet


k−1 
n+k−i

n+k

f (n + k) = E −
i=0
k k
k−1
 
n n−i 
= E +1 − −1
i=0
k k
 
n
k−1
n−i

= E +1− − 1 = f (n)
i=0
k k

On veut prouver que f est nulle sur Z, il suffit de l’évaluer pour n = 0, 1, · · · , k − 1. Mais si 0 ≤ n ≤ k − 1, on
n
n   n − i
k−1
a 0 ≤ < 1 donc E = 0 donc f (n) = − = 0 car un des facteurs est nul ( n est compris entre
k k i=0
k
0 et k − 1, donc i prend la valeur n).
Autre preuve : Si n ∈ Z, on effectue la division euclidienne de n par k, on a n = kp+r où 0 ≤ r ≤ k −1. Alors
n r
n n−r
n n − i
= p + donc E = p et = p donc pour i = r le terme E − est nul et par conséquent le
k k k k k k
produit aussi.
2. Si on développe f (n) , on obtient le résultat demandé. Par exemple avec k = 2, on a

1 

n 2 (2n − 1)
n n (n − 1)
n n−i
E − =E − E +
i=0
2 2 2 2 2 4

Soit
n 2 (2n − 1)
n n (n − 1)
E = E −
2 2 2 4
Pour k = 3, on obtient

n 3
n 2  2 

3n − 6n + 2 n n (n − 1) (n − 2)
E = (n − 1) E − E +
3 3 9 3 27

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