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Depuis le début des années 80, l'entreprise marocaine se débat dans un environnement
changeant. Ces mutations du champ économique ont commencé par le programme
d'ajustement structurel, suivi par les réformes de l'environnement juridique et fiscal et
la libéralisation de secteurs stratégiques. Cette nouvelle donne offrait des opportunités
et des défis. Opportunités car la libéralisation révélait des niches d'investissements et
donc de croissance, et défis car les réformes et la mondialisation imposaient de
nouvelles normes de conduite, forçant quelque part l'entreprise au changement.1
Un tel contexte économique et sociétal représente une formidable opportunité pour les
coopératives agroalimentaires de rebattre les cartes. La nouvelle étude de PwC 4
identifie les opportunités qui s'offrent aujourd'hui à elles pour gagner en compétitivité
structurelle. Pour s'assurer une croissance durable et rentable, les coopératives doivent
se rapprocher des consommateurs en jouant sur quatre leviers principaux :
innovation et conquête de nouveaux territoires, capitalisation sur les valeurs de
la coopération agricole, excellence opérationnelle et rapprochements stratégiques.5
Impactée par les crises des dernières années, l’opinion publique est aujourd’hui plus
réceptive à la qualité des produits : le prix n’est plus un argument d’achat suffisant.
C’est une opportunité pour les coopératives agroalimentaires de se rapprocher des
1
Chtibi Chafik, Environnement économique de l’entreprise marocaine : le financement au
Maroc, p.3, Université du Québec à Chicoutimi / ESIG, 7ème cohorte.
2
Alter, 2003
3
Desreumaux, 1996
4
Fondée en 1998, PricewaterhouseCoopers développe des missions d'audit, d'expertise
comptable et de conseil créatrices de valeur pour ses clients, privilégiant des approches
sectorielles.
5
Communiqué de presse, PwC, Hélène Coulbault, Neuilly-sur-Seine, le 24 septembre 2013
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consommateurs et de renforcer leur position sur le marché, et ce, grâce à trois
stratégies :
Le seul maillon de la chaîne de valeur qu’elles maîtrisent encore mal est la distribution
alimentaire. Pourtant, les coopératives agroalimentaires sont les mieux placées pour
répondre aux attentes de proximité à la fois des consommateurs et des producteurs.
Grâce à leurs liens privilégiés avec l’amont, les coopératives sont bien placées pour
garantir aux consommateurs la qualité, la traçabilité et l’authenticité des produits, et
ainsi construire des liens de confiance avec eux. « La marque est une caution qui peut
devenir un puissant levier de compétitivité. Pour les coopératives agroalimentaires, le
moment s’y prête. Le contexte malheureux de ces différents scandales rend les
consommateurs réceptifs », explique Yves Pelle.
6
Yves Pelle, 2013, « Les coopératives agricoles françaises doivent gagner en compétitivité pour
accélérer leur développement sur le long terme ».
3
Le premier Top 100 mondial de PwC démontre le leadership des coopératives
européenne Avec une croissance de plus de 8% du Top 40 mondial des groupes
coopératifs agroalimentaires ces cinq dernières années, le secteur des coopératives
démontre sa vitalité.
L’Europe domine le marché, classant 62 coopératives dans le premier Top 100 mondial,
publié par PwC. Ce dynamisme économique s’explique par un ancrage historique en
Europe, et par le poids relatif de ce modèle aux Etats-Unis.
« Nous avons choisi d’étendre le périmètre de notre étude dédiée aux coopératives
agroalimentaires en publiant le premier Top 100 mondial de ce secteur, apportant ainsi
une vision globale. Nous avons analysé les tendances fortes par région géographique et
par secteur (viande lait, sucre, céréales etc.) pour mieux comprendre les évolutions
nécessaires de ces acteurs clés de 2 sur 3 l’agroalimentaire », explique Yves Pelle,
associé PwC, responsable de l’activité Coopératives agroalimentaires et coordinateur de
l’étude.
Avec un chiffre d’affaires en hausse de plus de 10% entre 2007 et 2011, les entreprises
privées du secteur agroalimentaire, fortement internationalisées et disposant de
4
moyens financiers supérieurs, représentent une concurrence forte. La dérégulation du
secteur - réforme prochaine de la PAC (Politique Agricole Commune) et fin des quotas
laitiers en Europe et au Canada - rend les coopératives d’autant plus sensibles à cette
rivalité.
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Technologies d’Information et de Communication
5
« Au regard de ces nouveaux défis économiques, climatiques, sociétaux et
réglementaires, les coopératives se voient dans l’obligation de prendre des risques pour
adapter leur activité et s’imposer face à leurs concurrents, notamment privés »
recommande Yves Pelle.
Années 2005 (∗) 2006 (∗) 2007 (∗) 2008 (∗∗) 2009 (∗∗) 2010 (∗∗∗)
Nombre de 4985 5276 5749 6286 6 895 7804
coopératives
Taux de
croissance 3,3 5,9 9 9,35 9,7 13,18
en %
Sources :
(∗) Revue « Attaaoun » n°88, hiver 2009, p. 9
(∗∗) Site de l’ODCO : http://www.odco.gov.ma (rubrique statistiques)
(∗∗∗) REMACOP : Revue Marocaine des coopératives, Editée par l’Office du
Développement de la Coopération (ODCO) N°1
8
Initiative Nationale du Développement Humain lancé par sa majesté le roi le 18 mai 2005
9
Said AHROUCH, Enseignant chercheur, Laboratoire d’Etudes et de Recherches Appliquées à
la Gestion (LERAG), Université Ibn Zohr d’Agadir Maroc, « Les enjeux de l’attractivité des
coopératives : cas du Maroc »
6
La région de Souss-Massa-Darâa s’accapare de 11,29% de l’effectif total des
coopératives, suivie de la région de Tanger-Tétouan avec 10%, ensuite la région de
Doukkala-Abda avec 9,28% suivie de la région de l’Oriental avec 8,9% puis la région de
Meknès-Tafilalet avec 7,56% et la région de Marrakech-Tansift-Al Haouz avec 7,38%.
Soit au total 54,4%. Les autres régions se répartissent inégalement 45,6% qui reste :
Tableau 2 : Répartition des Coopératives selon les Régions entre 2006 et 2010
(Source : REMACOP : Revue Marocaine des coopératives, Editée par l’Office du Développement
de la Coopération (ODCO) N°1)
La gestion des risques : comment construire des stratégies à long terme dans
l’attente des futures modalités de performance et de croissance avec une forte
concurrence et incertitude ?
La course à la taille critique : quels financements et quels mode de gouvernance
pour les groupes coopératifs agroalimentaires de demain dans un
environnement plus risqué et perturbé?
La relation coopérative/adhérents : comment créer de la valeur entre les
adhérents et leur coopérative ?
7
L’innovation produits : comment répondre aux attentes des consommateurs
avec des produits qui minimisent notamment l’impact environnemental ?
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La lutte contre l’analphabétisme, l’éducation et la formation de diverses couches
sociales notamment en milieu rural.
Les différents intervenants dont les administrations concernées et l’INDH ont un rôle
majeur à jouer à travers la conjugaison de leurs efforts, leur concertation et leur
collaboration pour concrétiser les Projets coopératifs, les assister, les doter des moyens
et des compétences, les accompagner pour leur assurer une bonne gouvernance à
travers, essentiellement, la mise à niveau du capital humain et veiller à assurer leur
pérennité.10
10
ODCO : Office du Développement de la Coopération
http://www.odco.gov.ma/index.php?option=com_content&view=article&id=136&Itemid=246&lang=fr
11
Neuilly-sur-Seine, le 26 septembre 2012, « Les coopératives agricoles doivent prendre des
risques pour conserver leur compétitivité ».
9
Objectifs et intérêts de la recherche
Encore trop petites, insuffisamment focalisées et mal gérées, les coopératives
agroalimentaires marocaines doivent accroître leur compétitivité pour pérenniser leur
activité et accélérer leur développement sur le long terme.
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Rapport PwC, « A practical guide to risk assessment, how principles-based risk assessment
enables organizations to take the right risks »
10
Rationnaliser et consolider
L’innovation opérationnelle
La volatilité des cours des matières premières doit pousser les coopératives
agroalimentaires à adopter une gestion intégrée et proactive du risque opérationnel.
L’optimisation de leur chaîne de production est devenue indispensable pour leur
assurer la visibilité et la pérennité.
L’innovation durable
L’innovation digitale
Compte tenu de leur rentabilité souvent faible et de leur modèle économique, les
coopératives agroalimentaires marocaines rencontrent plus fréquemment que leurs
homologues privés des difficultés à financer leur croissance.
Deux solutions s’offrent à elles : dégager plus de cash de leur opérations, notamment
en optimisant durablement leur besoin en fonds de roulement, et améliorer leur
communication financière dans le but d’attirer des investisseurs extérieurs.
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Les coopératives sont caractérisées par un fonctionnement démocratique et collégial,
et une vision basée sur le long terme. Aujourd’hui, leur nécessaire développement les
oblige à recourir à de nouvelles sources de financement, en faisant appel à des
partenaires ou au marché par exemple.
Or, les intérêts de ces partenaires, souvent plus court-termistes, peuvent se heurter au
modèle de la coopérative. Face à ces nouveaux enjeux, les coopératives se voient dans
l’obligation de modifier leur gouvernance, pour un mode de gestion plus proche de
celui des entreprises privées.
Méthodologie
En réalité, il est possible de considérer qu'il y a eu deux approches dominantes,
apparues successivement, et qui ont prévalu dans le domaine de notre recherche :
Figure 4 : Processus de mise en œuvre pratique de la gestion des risques dans les entreprises
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Committee Of Sponsoring Organizations of the Treadway Commission
12
Une approche organisationnelle et stratégique qui s'est penchée sur l'essence
même de ce qu'est la gouvernance et la gestion des risques et qui a permis
concrètement d'en isoler la spécificité, d'en révéler les enjeux stratégiques et les
perspectives et de se pencher sur sa dimension fonctionnelle.
Les études qualitatives peuvent être considérées comme des applications relativement
récentes dans le domaine du management et de gestion, le caractère qualitatif de notre
recherche est apparent, du fait que nous essayerons d’étudier des éléments relatifs au
comportement « risque », c’est-à-dire, le déploiement des outils nécessaires, leur
application et la conscience de leur importance pour les coopératives agroalimentaires
marocaines.
En outre, il est devenu possible de mener des études qualitatives, qui intègrent une
dimension quantitative plus ou moins forte. Le nombre croissant de périodiques
(Journal of Economic Behavior and Organization, Sage's Qualitative Research Methods
Series, Review of Economic Studies, Qualitative Studies in Education, Qualitative
Health Research, …), de logiciels (traitement de texte, constructeurs de réseaux
conceptuels et codes, programmes pour repérer des mots, …), et des méthodes
formelles telles que les études de cas font preuve de l'essor et de la formalisation de
l’analyse qualitative dans la recherche en sciences de gestion.
L’étude qualitative dans notre cas, se base sur une démarche inductive, par laquelle
nous allons essayer de formuler un cadre théorique relatif au rôle joué par la fonction
gestion des risques au sein des coopératives agroalimentaires marocaines.
Ensuite, nous allons formuler un questionnaire d’étude sur le terrain, pour confirmer
ou infirmer les hypothèses de notre recherche vu sa nature qualitative. Par ailleurs, il
faut noter également qu’à travers les contacts directs avec les personnes interviewées,
nous pouvons obtenir des informations précieuses qu’on ne pourrait les obtenir
autrement.
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Conclusion
Les entreprises s’en remettent de plus en plus à l’évaluation et à la gestion des risques
comme outil décisionnel et indispensable pour faire la part entre le besoin absolu
L’attractivité des coopératives est nourrit jour après jour grâce aux valeurs et principes
société civile.
Au Maroc l’enjeu est d’ampleur vue l’immensité des domaines de coopération et les
soutient le modèle coopératif surtout des zones rurales. En plus de l’INDH, le Plan
Maroc Vert constitue une plate forme assez importante de développement des
coopératives agroalimentaires.14
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Said AHROUCH, Enseignant chercheur, Laboratoire d’Etudes et de Recherches Appliquées à
la Gestion (LERAG), Université Ibn Zohr d’Agadir Maroc, « Les enjeux de l’attractivité des
coopératives : cas du Maroc », P.6.
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