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Accueil Société Catherine, abusée par son beau-père : "Merci Camille Kouchner pour cet acte de générosité"
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Avec la sortie du livre de Camille Kouchner "La Familia Grande", assiste-t- d’Inter
on au #MeeToo des victimes de pédocriminalité ? Beaucoup n’ont pas
attendu les accusations de la belle-fille d’Olivier Duhamel pour témoigner Recevez du lundi au vendredi à 12h
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et dénoncer, mais ce qui change depuis jeudi, c’est la lumière soudaine sur écouter.
ce phénomène.
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Catherine, victime d'inceste, a lu le livre de Camille Kouchner © Radio France / Thibault Lefèvre
CARTE - Couvre-feu avancé à
Dès sa sortie jeudi dernier, elle a acheté "La Familia grande" de Camille Kouchner. Le soir même, 18h : voici les huit nouveaux
elle l’avait terminé. Catherine a aujourd’hui 56 ans, elle en avait 12 quand son beau-père l’a départements concernés à
agressée. Sa douleur est toujours aussi vive, causée autant par l'acte que par les silences et les partir de dimanche
non-dits au sein de sa famille. Sa mère a ignoré sa douleur et soutenu son compagnon,
l'obligeant pendant plusieurs années à partager le même toit. Catherine a souhaité témoigner
CULTURE
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pour aider les autres victimes et remercier Camille Kouchner.
Bernard Pivot : "Il n'existe
malheureusement pas
À lire - CULTURE encore de vaccin contre la
"La familia grande", récit d'un inceste devenu connerie"
insupportable secret de famille
SOCIÉTÉ
FRANCE INTER : Vous vous rappelez de ce jour où il a commis l'inadmissible ? Catherine, abusée par son
beau-père : "Merci Camille
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CATHERINE : "J'avais 12 ans et je rentrais du collège. Mon beau-père, qui vivait avec nous depuis Kouchner pour cet acte de
trois ans, m'a appelé dans la cuisine et m'a expliqué qu'il allait me dire comment il était correct générosité"
qu'un garçon m'embrasse, puisque j'arrivais à un âge où ça risquait d'arriver. Et donc, il m'a
embrassée. D'abord sur la bouche, sur les lèvres et ensuite avec la langue.
SOCIÉTÉ
Le journaliste Georges
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“ "Ce qui est affreux c'est que j'ai même, je crois, encore, le goût Pernoud, capitaine de
"Thalassa", est mort
de sa langue, de ses lèvres".
J'ai tout de suite pris conscience que quelque chose n'allait pas. Et suite à ça, j'ai mis un certain LES PLUS ÉCOUTÉS
temps à en parler à ma sœur aînée et c'est elle qui m'a aidée à pouvoir le dire à ma mère
GRAND BIEN VOUS FASSE !
longtemps après. Un jour, ma sœur m'a appelé au téléphone et ma mère a pris l'écouteur. J'ai
raconté ce qui m'était arrivé à ma sœur alors que ma mère entendait.
Amour : quelques
secrets des couples
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qui durent
Je pensais que, vu l'effort que j'avais fait de dire à ma mère ce qui s'était passé, ma mère allait
sanctionner cet homme et qu'il quitterait la maison. Et ça n'est pas arrivé. Elle lui a demandé de
jurer sur la Bible qu'il n'avait pas fait ce que je l'accusais d'avoir fait. Il l'a juré et donc ma mère l'a
LE MUR DU SON
gardé et, du coup, ça a été le début de la rupture entre ma mère et moi. Eric Clapton, une
guitare qui pleure
2
Ma grande, grande douleur, c'est que j'étais très, très proche de ma mère avant et que ça a été
une suite de conflits incessants qui ne s'est achevée que lorsque ma mère a développé la
maladie d'Alzheimer. Et là on a pu toutes les deux, en tout cas moi, refaire un pas vers elle. Et on
a développé une relation de tendresse, arrêté de se disputer pour pouvoir profiter de tout ce que
j'ai perdu pendant au moins 35 ans.
Au départ, c'est quand même un homme qui, en arrivant, avait permis à cette famille modeste
qui ne partait pratiquement pas en vacances, d'enfin aller à l'étranger, en Europe, au ski, à la
montagne. On devenait une vraie famille. On avait un homme aux côtés de ma mère. Pendant les
trois premières années, j'ai tissé un lien avec cet homme parce que je n'ai pratiquement pas
grandi avec une présence masculine à la maison. Quand je rentrais de l'école, il était souvent là
et du coup, je prenais mon goûter et on discutait. Un homme auquel on pouvait s'attacher jusqu'à
ce qu'il abuse de ma confiance.
Pendant de longues années, j'avais envie de lui écrire pour espérer obtenir une réponse et des
excuses pour ce qu'il m'a fait. J'ai longtemps minimisé ce qu'il m'a fait, d'ailleurs, par rapport à
des enfants qui sont violés. Mais force est de constater que les dégâts sont là.
Je vois un psy depuis longtemps, différents psys. J'ai fait une première dépression violente vers
24, 25 ans. Je n'ai pas pu créer un foyer et j'ai eu une succession d'histoires avec des hommes
mariés. J'ai eu un enfant d'un homme dont je savais qu'il ne viendrait pas vivre avec moi. Un jour,
on m'a donné une explication qui me semble possible : je ne voulais pas mettre mon fils en
danger avec la présence d'un homme à la maison et c'est peut être ça. En tout cas ça a altéré
ma capacité à faire confiance à un homme."
"Quand j'ai vu paraître les extraits de ce livre dans Le Monde, j'ai eu absolument besoin de le lire.
J'ai dit à ma sœur que j'avais appelé pour témoigner. Du coup, on a reparlé de ça et elle s'est
remise à pleurer parce que c'était elle qui m'a aidée à parler. Elle dit elle-même que c'était un
moment d'une souffrance incroyable quand je l'ai appelée pour lui raconter, à elle en premier. Ça
nous donne l'occasion de reparler de ce qui s'est passé.
Ce qui m'intéresse le plus, vraiment, c'est pouvoir en parler autour de moi, pour que peut-être
d'autres personnes s'expriment, parce que je pense qu'on est nombreux dans ce cas ou à
côtoyer des adultes qui ont aussi grandi avec ça. C'est comme un #Metoo, c'est parce qu'on en
parle que les auteurs d'inceste doivent se sentir moins légitimes.
J'ai l'impression par moment que pour la société, ce n'est pas si grave. On pousse des hauts cris
quand on lit le livre mais dans combien de cas on continue à fréquenter la personne comme si
de rien était, alors qu'on est au courant ?
Ma mère et lui ont fini par se séparer. Mais qu'a-t-il fait ensuite ? Est-ce qu'il a fait d'autres
victimes dans d'autres foyers ? Est ce qu'il ne repérait pas des femmes avec des jeunes filles
pour justement satisfaire ses envies ?"
"Je voudrais remercier tous ceux qui ne laissent pas faire, tous ceux qui mettent les pieds dans le
plat, même s'il faut gâcher une réputation, même si ça gâche la belle image d'une famille très
heureuse. Vraiment, vous protégez une vie entière d'un enfant qui va pouvoir sans doute mieux
se reconstruire, même s'il a été victime, parce qu'on est venu à son aide, parce qu'on lui a dit 'Tu
es la victime et cette personne va être punie'.
Camille Kouchner, je vois ce que ça lui a coûté de publier ce livre et de parler avant la publication
de ce livre. C'est compliqué au sein de la fratrie et il faut un grand courage pour le faire. Et
j'espère qu'elle, son frère victime d'inceste et son grand frère ont trouvé la paix ou une certaine
paix après avoir fait cet acte de générosité. Parce que publier ce livre, c'est aussi pour toutes les
autres victimes : actuelles, jeunes ou plus âgées comme moi. Donc je lui adresse un grand
merci".
À lire - SOCIÉTÉ
Inceste : comment décadenasser la parole ?
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