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Les gouvernements et la conservation des

ressources naturelles.
19 avril 2011 par Minarchiste
L’une des grandes inquiétudes des groupes environnementalistes et de la gauche consiste à ce que
les humains seraient en train d’épuiser les ressources naturelles de la terre. Les thèses malthusiennes
abondent dans les médias et la population y croit. Selon eux, nous manquerons de pétrole, de gaz
naturel, de métaux, d’eau potable, d’arbres, de potasse et de terres arables.
Malthus croyait que la terre n’avait pas suffisamment de ressources naturelles pour supporter plus
de 1 milliard d’individus. Suite à ses travaux, plusieurs politiciens ont milité en faveur de politiques
malthusiennes prescrivant des restrictions sur la croissance démographique. L’erreur de Malthus a
été de grandement sous-estimer le développement technologique et la capacité d’adaptation d’une
économie libre. Malgré l’absurdité des théories malthusiennes, on entend encore aujourd’hui le
même genre d’argument justifiant des réductions de la population.
Est-ce que ces craintes sont fondées? Dans un monde véritablement libéral ce ne serait pas le cas,
mais dans nos économies socialisées, il y a de bonne raisons d’être inquiet. Pourquoi? Parce que les
gouvernements sont propriétaires de la plupart de ces ressources naturelles! Certains me diront alors
que je suis fou et que cela n’a aucun sens; parce que les gouvernements désintéressés sont en bien
meilleure position que les vilains capitalistes pour conserver les ressources naturelles pour les
générations futures. Rien de plus faux!
Par exemple, les ressources minérales (pétrole, gaz, métaux, potasse) présentent dans le sous-sol au
Canada appartient en grande majorité aux gouvernements. Les gouvernements louent des droits
d’exploitation aux entreprises désirant y faire de l’exploration et une fois la production entamée, ces
gouvernements perçoivent de juteuses royautés. Cependant, ces entreprises qui louent les droits
d’exploitation de ces terrains doivent se dépêcher de démarrer la production avant l’expiration du
bail, sinon elles le perdront! Le gouvernement force donc ces entreprises à produire même si le prix
ne le justifie pas, engendrant parfois des surplus (voir le marché nord-américain du gaz naturel en
2010). Ces surplus font baisser les prix encore plus, ce qui stimule la consommation et le gaspillage
de la ressource.
La même chose s’applique aux ressources forestières au Québec. Les coupes à blanc décriées par
Richard Desjardins et sa bande se produisent sur des terres qui appartiennent au gouvernement. Ces
producteurs ont tout intérêt à couper le plus possible avant l’expiration de leur bail, peu importe le
prix.
Et que dire de l’eau potable? Au Québec, comme dans bien des endroits, le gouvernement est
propriétaire de la plupart des lacs et rivières. Quel est son incitatif à protéger ces ressources? Il n’en
aucun! Les lacs et rivières devraient être la propriété privée des propriétaires de terrains qui longent
les rives. Ces riverains pourraient former des comités visant à déterminer l’utilisation optimale de la
ressource et déployer un budget adéquat pour assurer sa protection.
Les gouvernements ont tout intérêt à agir de cette façon; c’est-à-dire à avoir une vision à court
terme. Le but des politiciens est de se faire élire aux quatre ans (ou moins!). Pour améliorer leurs
chances de se faire réélire ils doivent dépenser. Et pour dépenser le plus possible, il faut le plus de
revenus possible, d’où leur intérêt à exproprier la propriété minérale du sous-sol. Les politiciens ont
donc un gros incitatif à ce que ces ressources soient exploitées le plus rapidement possible, de façon
à s’accaparer le plus de royautés possible; c’est pourquoi les gouvernements incitent les producteurs
à produire davantage à court terme, même si le prix du marché ne le justifie pas. Les producteurs ne
sont donc pas en position de conserver les ressources jusqu’à ce que le signal de marché (i.e. un prix
plus élevé) les incite à produire. Les gouvernements empêchent donc le marché de faire son travail
de gardien des ressources naturelles.
Dans une économie libre, plus une ressource se fait rare, plus son prix augmente. Cette
augmentation du prix décourage la consommation de cette ressource et favorise la recherche de
technologies plus efficientes (i.e. nécessitant une moindre quantité de la ressource en question) ou
de substitut à cette ressource. Le prix agit donc tel un gardien des ressources de la terre et fait en
sorte que l’utilisation de ces ressources soit la plus efficiente que possible.
Imaginez qu’une mine de cuivre soit mise aux enchères. Les acheteurs potentiels auront différentes
anticipations relativement aux prix futurs du cuivre. Certains pourraient croire que le prix du cuivre
est élevé et qu’il va chuter par la suite; ceux-ci auront tendance à miser un plus bas prix et à
chercher une exploitation rapide de la mine. En revanche, ceux qui croiraient que le prix du cuivre
serait plutôt enclin à augmenter miseraient un prix plus élevé et à ne pas exploiter la mine
immédiatement, puisqu’ils espéreront retirer plus tard un profit beaucoup plus élevé suite à
l’augmentation du prix du cuivre. Selon la loi des enchères c’est le plus offrant qui l’emporte, ce
qui, en l’occurrence, signifie que parmi tous les acheteurs potentiels, celui qui aura misé le prix le
plus élevé sera aussi celui qui aura tendance à conserver la ressource à long terme. On constate donc
que le libre-marché permet à ceux qui valorise le plus les ressources dans une optique à long terme
de les acquérir et de réguler leur consommation en maximisant la valeur de la ressource.
Ceci étant dit, ce mécanisme de marché ne fonctionne pas lorsque le gouvernement s’en mêle et
exproprie la propriété des ressources naturelles. Alors, suis-je fou ou est-ce que les
environnementalistes, s’ils sont vraiment inquiets pour la conservation des ressources, devraient
militer en faveur de l’abolition de la propriété des ressources naturelles par le gouvernement? Ces
ressources devraient être léguées aux propriétaires légitimes de ces terrains.
À lire absolument si ce n’est pas déjà fait :
Est-ce que le capitalisme implique la destruction de l’environnement?

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