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Tcing L'a.venture '"4thénia.tique
e
Tangente Hors-série n° 50
le calcul intégral
Des nombres, en somme...
POLE•
© Éditions POLE - Paris - Mars 2014
Toute représentation , traduction , adaptation ou reproduction , même partielle, par tout procédé, sur
quelque support que ce soit , en tout pays, faites sans autorisation préalable, est illicite et exposerait
le contrevenant à des poursuites judiciai res (loi du 11 mars 1957).
ISBN: 9782848841571 ISSN: 2263-4908 Commission paritaire: 1016K80883
Prochaine01ent
dans la Bibliothèque Tangente
EDITIONS.
POLE
L'intégrale
Aux origines de l'intégrale
Newton vs Leibniz
L'accueil mouvementé du calcul intégral
De Cauchy à Lebesgue
Le surplus du consommateur
L'intégration en physique
L'Abel intégrale
Aire et intégrale
La quadrature de la cycloïde
La construction de l'intégrale de Cauchy
Les sommes de Darboux et de Riemann
L'intégrale de Riemann
L'intégrale pour mesurer des grandeurs
Les formules de la moyenne
De la primitive à l'intégrale
L'intégration par parties
La technique du changement de variable
Les règles de Bioche
Les méthodes de quadrature
Calcul approché d 'intégrales
Les méthodes de Monte-Carlo
Les théorèmes de Guldin
L'élégance de l'intégration terme à terme
La formule de Wallis
En bref
Problèmes
Solutions
(1) n+I
l- 4 4x Aire(ABC) - -1x (1)"
---- = - - x Aire(ABC).
1-! 3 3 4
4
Là s'exprime encore une fois tout le génie du géomètre grec : contournant ce que nous appel-
lerions aujourd 'hui le « passage à la limite », il privilégie une méthode d'exhaustion.
Considérant qu ' au bout d ' un nombre n assez grand d ' étapes l'aire P n est comprise entre
~Aire(ABC) et l'aire S du segment de parabole, il utilise « sa » double réduction à l'absurde:
3
• Si S était supérieure à ~Aire(ABC) , on aurait
3
reste. Aya nt traduit en arabe les textes Les géomètres grecs comme les mathé-
des géomètres grecs, il s vo nt perfec- matic iens arabes l' ava ie nt bie n co m-
ti onner le urs méthodes. C 'est ainsi que pri s : pour calculer une aire, mieux vaut
Thabit Ibn Qurra (836-901 ) et Ibn al-Hay- la découper en morceaux, de préférence
tham (965- 1040), plus connu sous le très petits, mais cela va forcément mettre
nom de Alhazen , découpent autreme nt e n je u des techniques infi nités imales ,
la surface du demi-segment de parabole parfois controversées. Ainsi, Bonave n-
en choi sissant des droites dont les di s- tu ra Cavalieri ( 1598- 1647), mathéma-
tances sont proportionne lles aux entiers t ic ie n ita li e n qui ava it lu Euc li de et
impa irs, ce qui simplifie les calcul s . li s s' in spira it de la méthode d 'exhaustion
font , comme il s l'ont appri s des Grecs, d ' Arc himède a utant que de ce ll e de
appel à un double raisonnement par l' ab- Ke pler sur la théorie des quantités infi-
surde pour conclure, ce que nous ferions niment petites, bâtit vers 1629 sa théo-
aujourd ' hui par un simple passage à la rie des indivisibles pour calculer aires et
limite. Alhazen va plus loin en calcu- volumes. Pour lui , une surface pl ane est
lant le volume du solide engendré par la une juxta pos ition de lignes parallèles ,
rotation de ce segment de parabole autour segments - comme si on empil ait des
de di ve rs axes, antic ipant ainsi sur le fe uilles de pa pier - ou arcs de cercles
calcul des vo lumes par intégration. conce ntriques, les indivis ibles, po ur
s' inspirer de la termino logie de Ke pler.
Caualieri, le successeur Dans sa théorie, deux surfaces qui seraient
constituées de lignes de la même longueur
seraient égales, deux surfaces qui seraient
constituées de li gnes toujours da ns le
même rapport seraie nt ell es auss i dans
le même rapport. Po ur Cavali eri , donc ,
la surface d ' un parallélogramme de hau-
teur b et de base a est , tout comme celle
d ' un rectang le de mêmes d imensions ,
constituée de segments (les fameux indi-
visibles) tous de longue ur a, comme sur
le dess in . Il conclut qu ' e lles ont même
a ire , so it le produit de a par b.
Il é ta blit de la mê me faço n une cor-
respondance entre un cercle de rayo n
a et une e llipse de grand axe b et de
petit axe a, comprises toutes deux entre
des parall è les de di stance 2a. Les indi-
visibles sont ic i da ns le ra pport b / a ,
qui est do nc ce lui de l'a ire de l'ell ipse
à l' a ire du cercle . L'ellipse a donc pour
aire (b/a) x na 2 = nab . C avali eri uti -
li se e ncore ce princ ipe pour comparer
non plu s les lignes, m ais les puissances
Bonaventura Francesco Cavalieri (1598-1647). des lignes comme ce ll es d ' un parall é-
logramme et d ' un triangle constitué par
un de mi -para ll é logra mme.
2
0
A a
La méthode de Cavalieri n' avait cepen-
da nt pas qu e des ava ntages. Dans un
rectangle de côtés a et b , par exemple,
se lo n qu e l'o n co ns idè re les indi vi- a
sibles para ll è les au plu s gra nd o u au
plu s petit des côtés , on obtie nt que ces
ind ivisibles sont d ans le ra pport b/ a,
donc les aires des deux de mi-rectangles c
sera ient e ll es auss i d ans ce ra pport. .. Carré des lignes selon Cavalieri.
or e ll es sont éga les ! Che rc hez l'er-
1
reur ! La cont roverse va do nc naître a3 x q2 x ( - Cf, ) et a 3 x ( I - Cf, ).
co nt re Cava li e ri et ses indivisibles . 1-q 1-q
La méthode de Mnatsakanian
B D Calcul de l'aire de l'arche de la cycloïde
selon Mamikon Mnatsakanian :
les aires en bleu sont égales.
É.B.
newton us Leibniz
Qui a inuenté le calcul intégral ?
Qui, de Sir Isaac Newton ou de Gottfried Wilhelm Leibniz, e st
le « vrai » inventeur du calcul intégral ? Cette question est
encore controversée de nos jours. Mais avant même de se la
poser, il convient de réfléchir à son sens.
E m a th é m a ti c ie n s e u ro pée n s
(co mm e Fermat e t Pasca l e n
France, Cavali eri et Torri celli en Ita-
Newton voit le jour en 1643.A près des
études à Cambridge, il rentre chez lui ,
lie, ou encore Barrow et Wallis en Angle- en 1664 , dans le Lincolnshire pour fu ir
te rre) o nt mes uré des surfaces, des la peste qui sév it dans les grandes villes.
longueurs de courbes. Ces trava ux cor- S 'ouvrent alors po ur lui deux années
respondaient en général à calculer ce que d' une féco ndité sc ie ntifi que exception-
Isaac Barrow no us appelons de nos jo urs une inté- ne ll e. Lorsque, en 1669, Isaac Barrow
(1630-1677). gra le. Parallè le me nt , il s o nt che rché le cède à son é lève sa chaire au Trin ity
lie n entre l'équ ati on d ' une courbe et Co llege de Cambridge, Newton a sans
cell e de sa tangente ; o n sait désorm ais doute déjà élaboré sa théorie du calcul
que c'est le lie n e ntre une fo nctio n et di ffé re ntiel et de )' intégrati o n depui s
sa dé ri vée. Ces sava nts préc urse urs plusieurs années. C'est cependant cette
l'ont fa it par des moyens très ingénieux année- là que co mmence à circule r la
mais spécifiques à chaque cas . Po ur- pre miè re monographie présentant ses
ta nt , ce n 'était pas suffi sa nt. Qu 'o nt réfl ex ions sur ce thè me. L'approche de
donc fa it de plu s Newton et Le ibni z? Newton est c inématique, avant to ut par
Il s ont remarqué que les opérati ons de souci pédagog ique ; il sait pertinem-
déri vation et d ' intégration sont inverses ment que sa méthode est plus généra le.
l' une de l'autre. Ain si le calcul di ffé- La tangente à une co urbe re présente
renti e l et le calcul intégral sont indi s- pour lui la vitesse, qu ' il nomme lajluxion;
soc iabl es l' un de l 'autre, e t c'es t la connaissant celle-ci, il cherche à déter-
découverte de ce lien qui fu t le sésame miner sa pos iti on, nommé la fluente, et
pour l'entrée dans un nouveau mo nde in versement. Preno ns l'exemple de la
mathé matique. courbe d'équation y= 1/( 1 + x). fl consi-
dère des éléments infiniment petits voi- faits le plus souvent par une décompo-
sins de x et de y , qu'il note respective- sition de la fonction étudiée en une infi-
ment x + op et y + oq (nous écririons nité de termes (somme d ' une série) sans
x + dx et y+ dy aujourd ' hui). Il écrit justifier les convergences. Derrière ceci
alors se cache la notion de limite , qui n'ap-
y +oq= 1/( 1 +x+op) paraîtra que deux siècles plu s tard.
= 1/( 1 + x)[ l - op / ( 1 +x)+ ... ], Newton expose ses idées dan s un texte
et en déduit après quelques manipulations achevé en 1671 , M ethodus Fluxionum
algébriques et Serierum lnfinitarum. Cependant , cet
oq l op=- 11( 1 +x)2+op/(I +x) 3 . ouvrage ne sera publié qu 'en 1736, neuf
Négligeant op dan s cette somme, il en ans après sa mort.
déduit que le rapport de l ' accroissement
des y sur celui des x est donné par Gottfried Leibniz,
- 1/ ( 1 + x)2. C'est exactement ce que nous le philosophe mathématicien
nommons de nos jours la dérivée . Inver-
sement , connaissant l'équation de la tan- Leibniz, quant à lui , voit le jour en 1646.
gente , il cherche une fonction ayant pour Son intérêt pour les mathématiques lui
fluxion (nous dirions primitive) cette vient tardive ment. Envoyé en 1672 par
fo nction. De même , ayant une fonction , le prince de Hanovre à Pari s , il y fait la
il cherche à calculer sa quadrature (l'aire connaissance de Huygens, qui , voyant
située sous la courbe). Il utili se ensuite son intérêt pour les sciences, l'encou rage
sa découverte pour résoudre des pro- à les étudier. Le ibni z, très créatif, ne se
blèmes d ' ex trem um s o u pour d es contente pas d'apprendre ; tout en li sant
recherc hes de courbure ou de centre de D escartes et Pasca l , i I é labore d es
courbu re . méthodes nou velles. En 1673 , il se rend
Certes , le calcul différentiel est né , mais à Londres où il fréquente di vers mathé-
il reste bien des points obscurs. Pourquoi maticiens. Dès cette année , il réd ige une
peut-on négliger op dans le calcul du note , jamais publiée , dans laque ll e se
quotient de oq par ce même op ? New- retrouvent ses principales idées concer-
ton semble considérer la notion de vitesse nant le calcul intégral. Il écrit par la suite
instantanée comme étant naturelle , sans divers textes où il affi ne sa pensée et
la définir. Par ailleurs , ses ca lcul s sont prend un grand so in à trou ver des nota-
l'accueil mouuementé
du calcul intégral
Dans les années qui sui virent l'élaboration du
calcul différentiel et du calcul intégral, deux que-
relles virent le jour. D ' une part , au début des
années 1700, le débat sur la primauté de la décou-
verte fut pass ionné (vo ir aussi Tangente 137 ,
pages 36 à 42) . D' autre part, certains doutèrent
de ces nouveaux concepts et même s'y opposè-
rent , prétextant qu ' il s reposaient sur des notions
peu crédibles. Ce fut le cas de George Berkeley
en Irlande (vo ir Tangente 148, pages 30 et 3 1).
En France éga lement, les débats furent vifs et
passionnés .
Le 17 juillet 1700, Michel Rolle porte de violentes
attaques contre le calcul infinitésimal, lui repro-
chant de ne repo-
ser sur rie n de
ta ng ibl e e t de
mener à l'erreur.
"'c:0
George Berkeley (1685-1753), Pierre Varignon
par John Smibert. répond de façon
"'"'
"c:
.D
erronée pour le ,:::
u
pre mi e r a rg u- "'"'
ment (car il lui ~"
.c
u
ma nqu e un e ©
notion précise de Michel Rolle (1652-1719).
limüe). Pour le
second , il met en défaut tous les contre-exemples
de Rolle en septembre 170 L. Après cinq mémoires
de Rolle et six de Varignon, l'Acadé mie impose
le silence et nomme des juges . Ceux-c i laissent
traîner l'affaire pour ca lmer les deux hommes.
Le débat reprend cependant et l'arrêt sera rendu
en 1705 : on prie Rolle de dire les choses avec
ménagement et on re nvo ie le porte-parole de
Varignon « à son bon cœur » . À l' automne 1706,
Michel Rolle rend visite à Pierre Varignon, Ber-
nard de Fontenelle et Nico las Malebranche pour
reconnaître sa fa ute et ex primer sa contriti on
devant cette mauvaise querelle.
François-Marie Arouet,
dit Voltaire (1694-1778).
De Cauchy à Lebesgue
Une épopée de près d'un siècle
Le calcul intégral apparaît à la fin du XVIIe siècle sous
l'impulsion de Newton et Leibniz. Au cours du siècle suivant,
Jacques et Jean Bernoulli, Euler, Clairaut, d'Alembert puis
Lagrange et Laplace font progresser le maniement de cet
outil. Le XIXe siècle marquera une rupture.
f f(x)dx
Q
u'entend-on par ?
Il cherche ensuite les conditions d' ex is- [x;, X;+ i l la bo rne supéri eure M; et la
tence de cette limite. Si la fo ncti on est borne inférieure m; de la fo nction étu-
bornée, il note alors D; la plus grande diée. Il considère alors
vari ation de f sur [x;_p X; ] et pose S = ô 1M 1+ ô 2M2 + ... + ô 11 M11
D = ô 1D 1 + ô 2D2 + ... + ô,,D,, et {}.. la et s = Ô1m 1 + ô2m2 + ... + ô,,mn.
valeur maximale (c'est-à-dire la borne On obtient év idemment s 5 S. Darboux
supérieure) que peut atteindre D lorsque considère alors la borne infé rieure J des
le pas ô de la subdivision est infé rieur à S et la borne supérieure Ides s lorsq ue
un certain d > O. Il remarque que {}.. est 1' on décrit toutes les subdi visions de
une fo nction de d et montre que l'ex is- l' inte rva ll e; o n a bi e n sûr to ujours
tence de l' intégrale def équi vaut à ce 1 5 J . Il montre que S converge vers J
que D puisse être rendu aussi petit que lo rsque le pas de la subdi vision te nd
l' on veut lorsque d est rendu infiniment vers O (et de mêmes converge vers 1).
petit. La nouveauté chez lui c'est bien sûr Il mo ntre e nsuite que la fo nctio n est
d' introduire une notion de fonctions inté- intégrable (au sens défi ni par Riemann)
grables. Cauchy ne s' intéressait qu 'aux si, et seulement si, I = J et qu'alors cette
b
fo nctions continues ; seul lui importait
de définir la valeur de l' intégrale. Il aurait
valeur communevaut Jf(x)d.x. Il montre
li
;·:.-..., . . ·. -~.}-~,
..
du propos, cantonnons-nous aux parties
de l'ensemble lffi des nombres réels .
r~.
.
1/
.
~--
'
.
.
-~
Lebesgue assigne une mesure (dite mesure
de Lebesgue) à ceux d 'entre e ux qui
sont bornés ; e lle coïnc ide avec notre
notion intuitive de longueur. La mesure
~--.\~ . - · ~ de l' intervalle [c, d] vaut d - c; il défi -
• f
~- nit alors la mesure d ' un ensemble mesu-
rable borné quelconque en imposant à
la mesure d ' une réunion finie ou dénom-
brabl e de parties di sjointes d 'être la
Henri-Léon Lebesgue somme des mesures des é léments de la
(1875-1941). réunion . Lebesgue dit alors qu ' une fonc-
tion de lffi dans lffi est mesurable si, pour
À la fin du XIXe siècle, Camill e Jordan to ut ensemble mesurable C de lffi, l' en-
en France et Giuseppe Peano en Italie com- semble des éléments x de lffi tels que j{x)
prenne nt le besoin de gé né ral iser la est dans C est mesurable .
notion de longueur en dimension 1 (et Il introduit alors un concept d ' intégra-
d 'aire et de volume en dimensio ns 2 et bilité plus général puisqu ' il permet d ' in-
3). Émile Borel cherche à étendre cette tégre r sur d es e nse mbl es vari és, e n
notion à une classe la plus grande pos- di verses dimensions, des fonctions plus
sible de parties; il s'aperçoit de l' im- générales que le faisait Riemann . Prenons
B.H.
La cl asse des fo nctions pour lesquelles
b
Jf(x)dx à un sens est ain si beaucoup
a
plus large qu'avec Riemann . Par exemple,
la fonctio n de Dirichlet défi nie par
f(x) = l si x est ratio nnel et O sinon est
intégrable sur [O, l] (au sens de Lebesgue)
1
li
SAVOIRS par Hervé Lehning
Hire et intégrale
Les notions d'intégrale et d'aire sont liées. Pour le comprendre,
il est nécessaire d'expliciter une définition de cette dernière ...
et distinguer entre les ensembles avec aire et sans aire. En fait,
les ensembles quarrables ne manquent pas d'aire !
Q
p
du plan et comment la calcu-
ler ? L' idée la plus simple est de
un carré : un carré d ' un mètre
de côté mesure un mètre carré. C' est
l' unité de mesure.
Arrivé à ce stade, il est facile d'attribuer Un rectangle de trois mètres
une aire à toute partie décomposable en sur cinq peut être décomposé
un nombre fini de tels carrés. Par exemple, en quinze carrés d 'un mètre de côté.
un rectangle de troi s mètres sur cinq li mesure donc quinze mètres carrés .
peut être décomposé en quinze carrés
~
1--"--'
le peigne du diable
/ ""' ........ Le diable a un peigne possible à concevoir mais impossible
à fabriquer par des mains humaines. Pour le décrire, nous
î
/
"-
On obtient l'objet représenté ci-dessous.
/
Surface située entre deux réunions
de carrés d'un mètre de côté.
Son aire est comprise entre
15 et 40 mètres carrés.
Le peigne du diable :
Bien entendu , si on utilise l'encadrement il comprend une dent à chaque point d'abscisse rationnelle.
de cette figure, l'approximation est de Un humain peut l'imaginer, mais ne peut pas le réaliser.
mauvaise qualité. En utilisant des carrés
de côtés moitié, on peut l'améliorer. On montre facilement que l'aire intérieure de cet objet est
égale à 4 et son aire extérieure à 8. Le peigne du diable
V
v - ' I'-..
n'est donc pas quarrable. On peut également démontrer
que l'aire de sa frontière est égale à 4.
I ........
V
., /
' avec E. Elle admet donc un minimum .
Est- il toujours nul ? Malgré une intuition
/ fo ndée sur la considération des sutfaces
1,
usuelles, ce résultat est faux. Autrement
i.,.--- I dit, il existe des parties du plan n'assurant
/
I pas cette condition (vo ir en encadré).
De façon générale, notre démarche permet
" J
de définir une aire intérieure à chaq ue
domaine du plan : la borne supérieure des
Amélioration : la même surface sommes des aires des carrés di sjoints
est située entre deux réunions inclus (et, de même, une aire extérieure).
de carrés de cinquante centimètres Les domaines pour lesquels ces deux
de côté. Son aire est comprise entre aires sont égales sont dits quarrables. Cette
18,75 et 32 mètres carrés. aire commune est alors appe lée l'aire
du domai ne.
L'incertitude sur le résultat est encore éle- Il est plus facile de défi nir les domaines
vée mais elle ne peut que diminuer avec d 'aire nulle pui squ ' il suffit alors de se
la taille des carrés. Afin d 'être plus pré- limiter à l'aire extérieure:
cis, noton sj(E) la meilleure incertitude Une partie D du plan est d 'a ire nulle si,
que l'on pui sse obtenir avec des carrés pour tout E > 0 , D est inclus dans une
de côtés E. Cette fo nction j(E) décroît ré union de carrés dont la somme des
où f est une fo nction positive sur un seg- Un calcul numérique, effectué avec un
ment [a, b] . Si fes t intégrable au sens log ic ie l de ca lc ul fo rmel, pe rm et de
de Riemann sur [a, b], ses sommes de conjecturer que cette intégrale est nulle.
Da rbo ux in fé ri e ures e t supé ri e ures Cela corres pond à l'éga lité des deux
1 1
La quadrature de la cycloïde
Voyons la méthode des indivisibles à l' œuvre
sur l'exemple de la cycloïde, courbe décrite
par un point d ' une ro ue roulant (sans glisser)
sur une ligne droite .
Pour calculer l' aire sous l' arche d ' une cycloïde,
Roberval , inventeur de la balance qui porte son
nom, fabriqua une arche de cycloïde en zinc et
la pesa. Il en dédui sit la conjecture suivante :
A l'aire de la cyc loïde est le triple de celle du
Arche de cycloïde, lieu d' un point de la circonférence cercle qui la génère. Comment le démontrer ?
d 'un cercle roulant sur une droite. Pour cela, Roberval définit d 'abord une nou-
Ici les longueurs OA (compté sur la droite) et AB velle courbe, qu ' il nomme la compagne de la
(compté sur le cercle tangent en A) sont égales. cycloïde, en reportant les segments AB du cercle
initial en CD le long de la cycloïde. Il remarque
que cette courbe est symétrique (par rapport au centre du rectangle de contour marron sur la fig ure). L'aire
en vert sous la compagne de la cycloïde est donc la moitié de celle du rectangle , soit :n:R2 , l'aire du cercle
générateur.
Les segments décrits précédemment doivent être compris avec une épaisseur
pour voir le lien avec l'aire. Pour obtenir le résultat en toute rigueur,
il s'agit ensuite de faire un passage à la limite.
la construction de
l'intégrale de Cauchy
L'intégrale a d'abord été introduite comme l'opération
inverse de la dérivée. Cauchy a réussi à unifier les techniques
de calcul d'aire sous une courbe, à faire un lien entre le calcul
de l'aire et la recherche de primitives.
n 1823 , Augustin Loui s Cauchy Or, l' inversion des règles de déri vation
RU, U M I:. UI:.~ U (O , s
2
Il
i-0
n- 1
définir la fo nctio n d 'aire sous la courbe .
Cauchy en présentera une plus rigoureuse.
= a(q - 1) 2 q;f(a q;).
i•O
F I (x ) = -
(
-d- ( x c+1) =--x
C + ( c +l-1
c+ ldx c +I
= Xe = f(X) .
Il démontre que si f est co ntinue sur du calcul d' aire sous la courbe. Il n 'est
[a, b], alorsf est une dérivée de F. L' idée plus nécessaire de calculer les sommes
vien t de Lagrange. Si la fonction est de Cauchy!
croissante sur [x,x + h], alors l'aire entre Cauchy définit donc l' intégrale comme
x et x + h est comprise entre hf(x) et la limite des sommes de gauche d ' une
hf(x + h). fonction continue. D ' une part, il présente
,-.r
En posant F(x) = J f(t)dt, une définition plus générale des sommes
de Cauchy. À la Leçon 22 de ses Résumés,
hfix) s F(x + h) - F(x) :S hflx + h ). il considère les sommes suivantes :
En divisant par h et en passant à la limite, S = (x 1 -x0)f(x0 + 80 (x 1 -x0))
on obtient le résultat : + (x2 -X 1)f(x1 +81 (X2-X 1))
f(x) s F(x + h)- F(x) s f(x + h), + ... +
h (X - x11_1)JCx11- 1 + 811- 1(X - x11_,)) ,
11m . F(x + h) - F(x)
. f ( x ) s 11m s
. f( x + 1z) ,
11m où eo, e" ... , ell-l sont des nombres
•-o •-o h •-o quelconques positifs inférieurs à 1. Mais
soit F'(x) =f(x ) il n'e s t pas clair que ces nombre s
l..r ca lcul d'aire sous quelconques intéressèrent Cauchy, car
la rourbr dr / (.r ) = . ..2 + 1 il ne présenta que des sommes qu ' il
pouvait calculer.
/ (.r + /1 ) ..... . D 'a utre part , les généralisations de
l'intégrale de Cauchy porteront sur les
((.r ) ..................... . conditions à imposer à l'ensemble des
discontinuités d' une fonction. Cauchy lui-
même présentera le cas où cet ensemble
est de cardinalité finie : une fonction
continue par morceaux sera intégrable
n .- + Il si les limites à gauche et à droite aux
discontinuités existent. Au XIXe siècle,
Pour lier l'intégrale indéfinie à l'intégrale Peter Gustav Lejeune Dirichlet et Rudolf
définie , il faut remarquer que l'intégrale Lipschitz s'intéresseront au cas où les
indéfinie signifie toujours l' opération discontinuités sont infinies . Dirichlet
inverse de la dérivée . Si on réu ss it à posera une conjecture : une fonction est
trouver une primitive avec l' intégrale intégrable si, et seulement s i , ses
indéfinie , alors cette primitive peut être discontinuités forment un ensemble nulle
utilisée pour calculer l'aire sous la courbe, part dense. Lipschitz présentera un critère
car si Fest une primitive de J, alors : lorsque les discontinuités forment un
J. f(x)dx
b
= F(b)- F(a) .
ensemble ayant un nombre fini de points
d ' accumulation.
De plus, Cauch y d é montre que le s Riemann sera le prochain mathématicien
primitives de J ne diffèrent entre elles à ré interpré ter les recherche s s ur
que d ' une constante. Autrement dit : l' intégrale . Or, il croyait travailler avec
si F et G sont des primitives de J sur la même définition de l' intégrale que
[a , b], alors G (x) = F (x) + c pour tout Cauchy, a lors qu ' il caractérisera une
x de [a , b], où c est une constante dite nouvelle faço n d ' intégrer une fonction.
d 'intégration. Que sera donc l' intégrale de Riemann ?
Le problème de la recherche de primitives
permet donc de résoudre le problè me J.-P. V.
Pour les définir, nous avons besoin de la me nt l' intégra le , les sommes de Ri e-
notion de subdivision pointée. Il s' agit mann ont de plus un intérêt pratique, pour
d ' une subdivi sion a où on a choisi de calcul er des limi tes . Bien souve nt , on
plus un point ç; dans chaque segment y utili se des subdi visions plus simples ,
[x;, X;+i l de la subdivi sion . On la note les s ubdi v isions e n segments égaux ,
(a,ç). La somme-de Riemann d'une fonc- cela donne le théorè me sui va nt :
tion boméef associée à une subdi vision Si une fonction! est intégrable au sens
pointée (a, ç) est égale à de Riemann sur un segment [a , b] et n
11- I
L (a , ç) = L (x;+i - x)f(ç;).
i-0
b-a
est un entier, on pose X; =a+ i - - et
n
Cette somme est naturellement encadrée o n considère un point Ç; dans chaq ue
par les sommes de Darboux : segment [x;, X;+il de la subdi vis ion ainsi
s(a ) 5 L(a, ç) 5 S (a). , , I , b-a
o b tenue . S on pas etant ega a - - ,
11
b n- 1 b
flu sens de Riemann lim ~
,,_ ao n
L f( ç;) =
i-0
Jf( x )dx.
"
J 1a.bJ
n. ;. 1 n o
donc L(a, ç) aussi. Riemann avait défini la somme Ia + 2a + ... + n a éq ui va ut à
a+I
ain si son intégrale : f est intégrable au 11
- - quand n tend vers l' infini .
sens de Riemann si et seulement si L (a, ç) a+ 1
tend vers une limite quand le pas p(a) D e meme, o n d emo
A ' f --.
ntre que LJ I
tend vers O. Cette limite est par défini- ;. 1 11 +1
tion l' intégrale def sur [a, b] . Il est rela- converge vers ln 2. Les exemples sont
tivement facile de montrer que les deux no mbre u x et toute som me du type
n- 1
définition s sont équivalentes, et que la L f( ,;;) fai t penser à ce théorème ... ce
définition de l' intégra le de Ri e mann ;.o
donnée ici équivaut à celle donnée au qui exige parfois de penser à passer au
moyen des fonctions en escalier. loga rithm e, comme dan s le ca s de
La définition de Riemann est plus géné- 1 (Zn)! L 1· . , 1e a'4 / e.
-" - - . a 1m1te est al ors ega
rale que ce lle de Darbou x pui squ 'ell e n n!
couvre directe ment le cas des fonc -
tion s à valeurs compl exes , et mê me à H.L.
va le urs dan s des espaces plu s compli -
qués . L' important étant qu ' on pui sse y
additionner les é lé me nts et les multi -
plier par des nombres réels, ainsi qu'en
calculer les limites (la définition englobe
don c les es paces vectoriels réels de
dimens ion finie).
flpplications pratiques
l'intégrale de Riemann
Riemann présenta l'intégrale comme le fit Cauchy, mais il ne
l'utilisa pas. Par contre, il démontra l'équivalence entre deux
conditions d'intégrabilité. Par la suite, l'intégrale de Riemann
généralisée ajustera la partition au comportement de la
fonction considérée.
n 1854, Bernhard Riemann ( 1826- co mme la co nverge nce des so mmes
S. (f,P,, ) et
f f(x)dx = IPlim
g , -OI
intégrables au sens de Rie mann sont les Ma is l' intégrale de Riemann rencontre
fo ncti ons co ntinues presque parto ut , quelques problèmes insolubles. En 1875,
donc les fonctions dont les discontinuités Darboux présente des séries de fonctions
fo rment un ensemble de mesure nulle. intégra bl es a u se ns de Ri e ma nn qui
convergent vers une fo nction qui n'est
Ces gé néra li sati o ns de la co nditi o n plus intégrable . En fait , il démontre que
d' intégrabilité permettent de déterminer la convergence do it être uni fo rme pour
l'ensemble des fo nctio ns intégrabl es év iter ce cas . En 188 1, Vo lterra donne
au sens de Riemann dans le contexte des un exemple d' une fonction dérivée bornée
î
No us avo ns a lors la re latio n X = cos a 1• On se pl ace dans une salle do nt le sol est e n lames de par-
Par a ille urs , quets. On lance (au hasard) sur ce parquet des aig uilles
- a 1 5 a 5 a 1 <=> cos a 2:: cosa 1 = X. qui o nt to utes, pour long ue ur, la largeur (supposée uni -
Définissons A 1 ! 'évèneme nt « L' a ig uille ta ire) des la mes de parque t. Pour c haque aig uille, de ux
to mbe à cheval sur la pre mière lame que cas pe uvent se présente r :
l'on rencontre dans le sens de la flèche ». • e lle se re trou ve à c he va l sur de ux la mes de parquets ;
A 1 correspo nd aux couples (X , a) te ls • e lle reste sur une seule la me de parque t.
que - n / 2 5 a 5 n / 2 et O 5 X 5 cos a,
qui défi ni ssent une rég io n 0 1 du pla n . Cherchons la probabilité qu ' une a ig uille ,
On pe ut a lo rs ca lc ule r la probabilité de une foi s lancée, se retrou ve à c heval sur
A,: de ux la mes de parquets.
Aire( D 1)
P(A ) = - - - ~ -- La position d ' une a iguille, une foi s qu 'elle
I Aire ([O, IJ x [- n , nJ) a atterri sur le parquet, dé pe nd des valeurs
rr/2
l'intégrale
pour mesurer des grandeurs
Le but initial du calcul intégral est la mesure des grandeurs :
aires, longueurs, volumes, masses, moments d 'inertie, et c.
Ce but implique pour l'intégrale certaines propriétés ... qui
éclairent ses divers sens. Elles expliquent ainsi plusieurs d e
ses approches , en particulier celle qui utilise les fonctions
en escalier.
our répondre au but du calcul inté- Ces quatre propriétés sont nature lles si
P g ral , on ch e rc he à définir un e
appli cation qui , à un seg me nt
[a , b] et à une fonctio n réelle f défini e
on lie l' intégrale à la notion d 'aire . Elles
abouti ssent à définir l' intégrale sur l'en-
semble des fo nctions continues par mor-
sur [a, b], associe un nombre que l'on ceaux, entre autres.
b
f(x)dx =
n- 1
~ m;(x;. , - X; ) +V ~~
1
"~
~ "-.Jr
1 1
· :
1 •
1
Po ur dé mo ntrer cette pro prié té, il suffit Un no mbre E > 0 éta nt d o nné , l' uni -
d 'applique r la pos iti vité a ux de ux fo nc- forme continuité permet d 'assurer l'ex is-
tio ns g - f et h - g . te n ce d ' un no mbr e à > 0 te l q ue
Le second principe de l'extension est l'ap- lx - x ' 1 s à implique lf(x) - f(x') 1 s ë.
prox im ati o n des fo nc ti o ns co ntinues On c ho is it a lo rs n assez gra nd po ur que
par des fo nctio ns e n escalier. Po ur cela , (b - a)/ n < à. Ce la implique que
no us utili sons une proprié té des fo nc- cp11 (x)- E sf (x) s cp11 (x) + E en tout po int
tion s continues sur un segme nt , a ppe- x de [a, b] .
lée thé orè me de He ine :
Le no mbre A= J cp., (x)dx est calcul abl e
Toute fo nctio n continue! sur un segment a b
44 Tange Ho
La démonstration de cette propriété uti-
lise la définition de la continuité (voir
Cas de stricte positivité
l'encadré ci-contre). Supposons que/ soit continue en c E ]a, b[ et que/(c) > O.
Nous en déduisons que, sif est continue D'après la continuité, il existe b > 0 tel que c - b :s x :s c + b
b
Si f est continue sur [a, b] ,f([a, b]) est un segme nt [m , M] . D 'après l' inégalité de la moyenne,
I I
--J
b-a "
f(x)dx E [m , M] = f( [a, b]) donc il ex iste c E [a, b] tel que --J f(x)dx
b
b-a "
b
= f(c) .
On l'écrit souvent f b
(/
f(x)dx = (b- a)f(c). Le mê me raisonne ment permet de générali ser cette fo rmul e
en introdui sant une seconde fo ncti on : sif et g sont deux fo ncti ons continues sur [a, b] avec g pos iti ve ,
b b
il ex iste c E [a, b ] te l que J. J(x)g(x)dx = f(c)J. g(x)dx. C'est la p remière fo rmule de la moyenne.
De manière plus subtile, on obtient : sif et g sont deux fo nctio ns continues sur [a, b] avecf pos iti ve et
décroi ssante, alors il ex iste c E [a, b] te l que f b
(l
f(x)g(x)dx =
c
f(a) f g(x)dx.
J{/
C 'est la seconde f ormule de la moyenne.
rai
usage délimité, se pose
ines méthodes n'exigent
, a plupart des intégrales
nécessiten ar la détermination de
primitives de r. Des caractéristiques
comme la li s liées aux propriétés
de la déri gratlon par parties ou le
changeme sont alors bienvenues.
De la primitiue
à l'inté raie
Même si la théorie ouvre la voie à de nombreuses méthodes
pour calculer une intégrale, dans la pratique, le calcul intégral
repose essentiellement sur la connaissance d'une primitive de
la fonction à intégrer.
f f(x)dx = F(b)-F(a).
corrélation entre la notion de dérivation
et celle de calcul des aires. De nos jours ,
a on parle de primitive .
x ~ x 3 / 3 + C o ù C pa rco urt IR so nt
toutes les primiti ves poss ibl e de la
• fe"dx-e".
fo nction x ~ x 2 .
En fa it, pour déterminer des primiti ves,
il suffit d ' in verser un tablea u de déri -
vati on : pui sque la déri vée de la fo nc-
•fb 1-x 2
= Arcsinx.
tion trigonométrique x ~ sin x est
X ~ COSX, les primiti ves de X ~ CO X
• Jsin(ax + b)dx .. -;cos(ax + b)
sont les fo ncti ons x ~ sin x + C. ..
Ex iste-t-il toujours des primiti ves? Le
théorè me fo nd a me nta l de l'ana lyse,
encore appe lé théorème fo nd ame nta l
• f cos(ax + b'Jdx • ;sin(ax + b).
du calcul diffé rentie l et intégral, répond
par l' affirm ati ve sous certa ines condi -
ti ons : s i une fo ncti o n f est continue 1(b) . Ce qui précède fournit al ors la fo r-
ur son intervalle de défi nitio n et si a mule fa meuse
dés igne un po int de cet intervalle, alors
la fo nction donnée par le calcul intégral
f f(t)dt = F(b)- F(a) .
" celle-c i, le calcul de l' inté-
À partir de
l(x) = f f(t)dt détermine une primitive de gra le dex2 sur [O , l] dev ient immédiat :
" 1
Jet, plus préc isé ment , la seule s'annu -
_,_ , _.!.x =.!..
2 3 3
lant e n a. f x dx =.!.3 x
0
1
3 1.,-o 3
Sous l' hypothèse de continuité sur un Dès lors, le ca lcul d ' une intégrale peut
intervalle, on est do nc ass uré de I'ex is- se ra mener au probl ème de détermin a-
te nce d ' une primiti ve , ma is o n pe ut ti o n d ' une primiti ve. E n dressa nt un
auss i, et c ' est là que l ' on souhaitait par- tableau de déri vatio n le plus complet
ve nir , ca lcul e r un e intég ra le pa r la poss ible, on peut imaginer pou vo ir en
con na issance d ' une primiti ve de l' in- le renversant déterminer des primiti ves
tégrande. En effet, si F est une primi - à l'essentie l des fon ctions.
ti ve de f, a lo rs ce ll e-c i di ffè re de la Ma is les choses ne sont pas toujours si
fonction l d'une simple constante. Puisque simpl es ! Si par exempl e on souha ite
la fo nction l s'annule en a, cette constante déterminer une primiti ve à la fo ncti on
ne peut être que F(a) et l' on peut donc inverse x ~ l / x, il po urrait sembl er
écrire : naturel de rechercher celle-ci parmi les
F(x ) = l (x) + F(a) . fo nctions rationne lles (c' est-à-dire les
Si l' on souha ite alo rs ca lc uler l' inté- fo nction qui sont les rapports de fonc-
grale def sur [a , b], il suffit d ' évalue r tions po lyno mj ales). Or on ne l'y trou-
l (x) = f f (t )dt dépend a priori de la notion d' intégrale de ca lcul e r un grand no mb re d ' inté -
a grales. Ces résultats peuve nt être vé ri-
utilisée. Cependant, dans la pratique, les différences fi és aisément en déri vant le membre de
sont minces. 1 est définie sur un intervalle J (contenant droite pour retrou ver celui de gauche.
a) sif est intégrable au sens de Riemann sur J , en par-
ticulier si elle y est continue par morceaux. Lorsque le calcul d ' une primiti ve n'est
La relation de Chasles donne alors : pas immédiat, il ex iste néanmoins des
x+h techniques c lass iques, vo ire algorith-
l (x + h ) - l (x) = f f (t )dt miques, que l'on pe ut applique r. On
X
commence souvent par décomposer l'in-
La fonction! étant bornée au voisinage de x, If(t) 1:s M tégrale d ' une somme en somme d ' inté-
pour tout t entre x et x + h à condition que h soit assez g ral es. On pe ut e nsuite transfo rm er
petit. Sous cette même condition, on obtient la majo- l'express ion de la fo ncti on intégrée .
ration 11 (x + h ) - 1(x) 1:s MI h 1, ce qui implique la conti- En partant du résultat fondamental qu 'est
nuité de 1. Une fonction intégrale est donc toujours la linéarité (J(af + bg) = a Jf + b J g) et
continue, que la fonction! que l'on intègre le soit ou non. des primiti ves de fo nct io ns us ue ll es
Et si f est continue en un point x , 1 est dérivable en ce comme celles des monô mes
n+ I
point. Pour le démontrer, il suffit de remarquer que, si (f x"dx =.::.____),on e n déduit a in si les
f est continue en x ,f (t) =f (x ) + q,(t- x) où limcp(u) = 0 n+ 1
u- o primiti ves de nombreuses autres fo nc-
car, par linéarité, on déduit que : tio ns comme celles des po lynômes.
h
le paradoxe de la primitive
Une primitive de la fonction x 1-+ 1 / x est ln Ix 1. 1 dx
On pourrait alors, un peu rapidement, écrire que J- = Inlll- lnl-11= O.
-1 X
r-~
(x - a)
~
Ax+B 2
2
(x + px+ql x +X = ( X +
où le trinôme du dénominateur n'a pas de
racines réelles. Le premier type d'élément
simple, A
(x - a)
k , s'intègre directement, le
~:x+t-(x+il' +~[(2FJ'J' +ll
2x+l
second est plus compliqué. Pour ce faire , Le changement de variable u =
l'idée est encore algébrique et consiste à simplifie donc le calcul en 13
décomposer le polynôme du premier degré au 213 du- = -
--J- 213 .
-Arctanu , soit
numérateur (Ax + B) en une combinaison de 3 u +1 3 2
détaillés dans ce dossier. O n se conten- Pour déterm iner une primiti ve, il est fré-
tera ici de rappeler leur principe. que nt de te nter de reconnaître l' inté-
Si l' intégra le comporte un produit, une g ra nd e so u s un e for me u ' X f(u).
intégration par parties consiste à tra ns- En déterminant F prim iti ve def, on peut
former l' intégrale à calculer en une nou- affirm er que F (u) est prim itive de
ve lle pour se ramener à la détermi nation u ' x f( u) . 1
d ' une primitive d ' un nouveau type . Soit. par exemp 1e a' ca 1cu 1er J~
tdt ·
2
'
f
Par exemple, x 2 ln x dx , s'écrit, par inté-
o '>/ 1 +1
(Aioll,J~
paraître e ntend ue. La technique du cal-
cu l intégral par changement de variable
Les primitives
permet de révé le r cette fo nc ti o n f. On que l'on ne sait pas exprimer
transpose a lors le pro bl è me initi a l de
détermi natio n de primiti ve e n un no u- On peut montrer qu 'il n'est pas possible d'exprimer une
vea u problè me . primitive de e·f à l' aide des fonctions usuelles. Cer tes,
beaucoup d 'élèves ont pu proposer e·f /2t , mais c'est
Il ex iste e nfi n un certa in no mb re de en oubliant qu ' il faut prendre en compte le dénomi-
formes fo nctio nne lles po ur lesque lles nateur lorsque l' on dérive !
on sait qu' il suffi t appliquer tel ou tel chan-
gement de variable pour se ramener à une De même sin (t)lt, et 1/ ln t sont des expressions clas-
situatio n fac ile à résoudre. Ce sont ces siques pour lesquelles il n'est pas possible (ça se démontre)
démarc hes a lgorithmiques que les log i- d'exprimer de primitives à l'aide des fonctions usuelles.
ciels de calcul s forme l comme M aple Cela n'empêche pas pour autant de manipuler ces pri-
o u Math e ma ti ca impl é me nte nt po ur mitives, il suffit de les dénommer et d 'étudier leurs
déte rm ine r des prim iti ves à de no m- propriétés !
bre uses expressions fo nctio nne lles. Par exemple, la fonction dilogarithme est la primitive
Pour revenir à l'exe;ple d ' intégration s'annulant en 1 de la fonction ln(l - t)lt.
de la fo nctio n x H 1- x 2 , un logic ie l
de calc ul forme l propose la primitive
* On peut, grâce à un.~hangement de vari able astuc ieux,
f(x~ +Arcsin x), retrouver la va leur de Jcos 4
t dt sans calcul de primitive.
0
où Arc s in x dés igne la bijectio n réc i- En utilisant le changement de vari able x = n/2 - t, on montre que
proque de la fo nctio n si nu s restre inte à
l' inte rvalle [- n/2, n/2]. r. 12 cos 4xdx = [." sin4xdx, donc f.'2cos 4xdx = -)f.'2 (sin4x + cos 4x)dx.
0 0 2 0
Or,[.'" sin 2
2xdx = sin 2 xdx , et, par le mê me ra isonnement
que précéde mment , r' sin' xdx = Jr"o cos' xdx = ~2 Jr"o dx.
Jo
12 3
D'où, sans le moindre calcul de primiti ve: r" cos• xdx = n .
Jo 16
/(x) J
Aire = f( x )dx = F(b) - F(a ).
f
b
u(x)v'(x)dx = ~ (-1) [u(-•>(x)v1(x)]! + (-1)' u(•>(x)v,_1 (x)dx ,
1
u(x) do nnant a ins i le te rme u (x) .v'(x). et comme le reste écrit sous forme d'intégrale est majoré
La fo nctio n! subit do nc s imulta né me nt en valeur absolue par x5 / 120 on peut même connaître
les de ux va ri ati o ns. Reste à ex plique r l'erreur maximum commise en remplaçant
pourquo i il fa ut sommer ces deux varia- sinx par x - x3 /6.
tions. C'est tout simple me nt une consé- É.B.
que nce de la linéarité de la notion de
dérivée. La dérivée d'une fonction en On constate que l' intégration par par-
un point permet en fait une mise sous ties a pour effet de réduire le degré du
forme localement linéaire de cette fonc- polynôme d' une unité . Un polynôme du
tion au voisinage de ce point. Une fonc- troisième degré nécess itera donc troi s
tion dérivable est une fonction localement intégrations par parties successives pour
linéaire ! arriver au résultat et le reste à l'avenant.
Reprenons à présent le résultat : Nous laisson s au lecteur le cas d'un
f'(x) = [u(x).v(x)]' polynôme du 153e degré comme exer-
= u'(x).v(x) + u(x).v'(x). cice ! On vérifiera dans le paragraphe sui-
En primitivant chacun de ses trois termes , vant que le procédé reste inchangé lorsque
on arrive à l'on remplace la fonction sin x par une
u(x) .v(x) = f[u '(x) .v(x)]dx exponentielle .
+ f[u(x).v '(x) ]dx L'intégration par parties nous offre aussi
que l'on peut écrire: la possibilité de calculer la primitive de
la fonction « logarithme ». En effet, pour
f[u '(x).v(x) ]dx = u(x).v(x) calculer fin xdx, on donne à la fonction
- f[u(x).v '(x) ]dx multiplicative « 1 » le rôle de u' (x), lai s-
C'est sous cette forme que la formule sant le ln x à v (x). La primitive de !' unité
d'intégration par parties, parfois notée vaut x. La dérivée du logarithme natu-
IPP, est généralement exploitée. rel vaut la fonction inverse ( 1/ x).
Voyons ce que donne l'intégration par
Si on donne à u(x) la forme d ' un poly- parties :
1
nôme et à v(x) celle d'une exponen- fi ln xdx = x ln x- f x-dx
tielle, d'un sinus ou d ' un cosinus, on =xlnx- f d.0
peut vérifier que le calcul des primitives = x ln x-x + k.
de toutes ces fonctions composées est pos-
sible en intégrant le tout par parties. Des applications en finance
Prenons un exemple simple : comment
calculer f (3x + 2)(sin x) dx ? On peut donner une application inté-
C'est la fonction sin x à qui échoit le ressante de l'intégration par parties en
rôle de u ' (x) dans la formule d' inté- modélisant de façon continue l'épargne
gration par parties et à (3x + 2) celui de régulière et croissante d'un citoyen qui
v(x). On trouve immédiatement décide de placer toute son épargne dans
u(x) = - cos x et v'(x) = 3. Notre for- la même banque en bénéficiant d'un
mule d ' intégration par partie nous livre taux d' intérêt fixer sur une période don-
sans détours : née. Pour ce type de problème, on note
f (3x + 2)(sin x) dx = (3x + 2)(- cos x) généralement la variable (le temps) par
- f3(- cos x)dx. t, ce qui ne modifie en rien les formules.
La primitive de la fonction cos x est bien En finance continue , le facteur d 'ac-
connue (sin x). Pour être tout-à-fait rigou- croissement du capital placé au taux r pen-
reux, il nous faut encore tenir compte de dant une durée t est donnée par la fonction
la constante additive pour obtenir le e". Considérons à présent une épargne
résultat final : régulière , faite tous les moi s, de mon-
f (3x + 2)(sin x)dx = (3x + 2)(- cos x) tant annuel équivalent initialement à a
+ 3f cos xdx euro, et augmentant régulièrement, toutes
= (3x + 2) COS X les unités de temps (tous les ans par
+ 3sin x + k. exemple) de b euro. On peut représen-
t, par la fo nctio n (a + bt). Supposons L' intégration par parties pe rmet d ' o b-
que l' on décide d 'épargner jusqu ' à l'ins- te nir la primiti ve souha itée :
tant T. Cet instant pe ut re présente r par - er( T -t) b
J <a + bt )e'<' -" dt = - , . - (a + bt) + -;f e'< ' -''dt
exemple le mo me nt de la retraite. La
petite é parg ne affectée à l' instant t sera - e r( T - 1) b r( T - 1)
= - - ( a + bt ) - -,,e + k.
donc pl acée pe ndant une durée (T- t ). r r·
Le montant é parg né à cet instant parti- Ca lcul de la valeur de cette primitive
ci pera do nc au capita l fi nal po ur une e n t =0 :
partie déterminée par (a + bt)erlT-tJ. Il eo.o,, 40 1OO
F (O) = _- - -(2000) - - - eo.o,, <0
reste donc à sommer toutes ces é pargnes . 0 ,03 0 ,0009
Ou encore à intégre r cette fo nctio n sur - -590243,0 1
l' intervalle qui no us inté resse, à savo ir
[O , T]. et e n t = 40 :
-1 100
F (40) = - (2000 + 100 x 40)- - -
0,03 0,0009
Pre no ns le cas d ' un é pa rg na nt de 30
ans qui compte pre ndre sa re tra ite à - -3 11111 ,11
70 ans ( il fa ut ê tre réa li ste : ce sera le
cas dans l'éventualité la plus o ptimiste). Nos petites éparg nes me nsuelles capi-
Il é pa rg ne à présent 2 000 e uro pa r a n ta li sées réguliè reme nt vo nt donc per-
et compte augme nte r to us les a ns son mettre la constitution d ' un capital retraite
épa rg ne de 100 e uro . Le ta ux qu 'on de : 590243,0 1 - 3 11 111 ,11 =279 13 1,90 euro.
lui propose es t de 3 % l'an (cec i es t
beaucoup da ns la conjo nc ture actue lle
ma is resto ns o ptimi stes). Pe ut-on esti -
mer le mo ntant de son capita l re tra ite
à terme ? La re lati o n à laque lle nou s
éti o ns arri vée po ur modé li ser l'apport
de son é parg ne à l' in sta nt t é ta it :
(a+ bt)erlT-tJ = (2 000 + lOOt)eO .OJ(40-t)
la technique du
changement de uariable
Dans l'inventaire des techniques permettant la recherche de
primitives, et donc le calcul intégral, le changement de
variable ( ou « substitution ») est la façon la plus courante de
traiter les compositions de fonctions. C'est aussi la technique
la plus délicate.
Le modèle:
L
a rec herche de fonctions primi -
tives étant l'opération inverse du la dériuée d'une fonction composée
calcul de fo nctions déri vées, il
es t bon de retrou ver les sources des Co mment déri ver cette fo ncti on de la
méthodes mi ses e n place lors des opé- vari able t ? La réponse à cette question
rati o ns de « primiti visati o n » . On se peut être trouvée intuiti vement en consi-
tourne ici vers les « fo nctions de fo nc- dérant la déri vation comme une mesure
tions », c'est-à-dire vers des fonctions des vari ations instantanées par unité de
compl exes co mposées d ' une ou plu - mesure, que l'on peut représenter fo r-
sieurs fonction s plu s élémentaires. me ll e me nt co mm e un qu oti e nt d'ac-
Con sidéron s par exempl e la fon ctio n cro isse me nt infinim e nt pe t its, les
exponentielle en base e, soit f(x) = ~- diffé rentielles. On peut écrire:
Supposons à présent que la variable x qui
intervient dans cette fonction est elle-même
f'(x) = df ou encore
une fo nction d ' une autre vari able t . Pre- dx
nons par exemplex =sin (2.nt + (/J). Par
l' intermédi aire de x,f devient également
f' [ x(t )] = c/f = c/f X dx .
une fo nction de dt dx dt
t : f [x (t)] = f* (t) = esin c2m + </J). Voici à li suffit donc de déri ver la fo nction! par
quoi ressemble le graphe de cette fo nc- rapport à x (que l' on rempl ace par son
tion pour (/J =O. ex pression en fo nction de t) et de mul-
tiplier ensuite le rés ultat par la dérivée
e sin (2.Jrt + </>) de la fo nction x (t). Dans le cas de notre
exemple , on trouve :
Règle 1 Règle 3
Si l'élément différentiel R (cosx , sin x) dx est inva- Si l'élément différentiel est invariant par la substitution
riant par la substitution de - x à x alors le change- de :rc + x à x alors le changement de variable t = tanx
ment de vari able t = cos x ramène l' intégrale à convient.
ce lle d'une fraction rationnelle en t.
Montrons 1' intérêt de ce résultat e n calcu lant : Règle 4
dx
f .
510
J
x . La méthode générale consiste à poser Si l'élément différentiel est invariant par de ux des
3+cosx troi s substitutions qui précèdent alors le change-
81 3dt
J( 1 + t )(2 + t )
t = tan (x / 2), e lle donne : 2 2
. ment de variable t = cos 2x convient.
La règle de Bioche indique que le changement de Bien entendu, on peut essayer d 'appliquer les règles
variable t = cos x et éga le ment possi ble . de Bioche dans des cas où R n' est pas une frac tion
Le degré de la fract ion rationnelle à intégrer est Par exemple, pour calculer l' intégrale:
beaucoup plus fa ible . Le calcul « à la main » est J 1+ cos2x dx
ai nsi fac ilité. On en déduit de ux ex pressions très .J1 - tan2 x '
différentes des primiti ves : on pose t = tan x , ce qui donne :
2 + tan \ x/ 2) 8 2 3.fi. r;:; sin x l . ~
8 1n 2 - , +( )2 --arctan v2 ~ + -smxv cos2x .
1+ tan (x/ 2) 1 + tan-(x/ 2) 2 + tan \ x/2) 4 vcos2x 2
les méthodes de
quadrature
Il n 'est pas toujours possible de calculer une intégrale par les
méthodes classiques. Parfois même, la fonction à intégrer
n 'est connue que par un échantillon de valeurs issues de
mesures. On doit alors se contenter d'une approximation
numérique de la valeur de l'intégrale. Les outils utilisés sont
les méthodes de quadrature.
f J(t)dt = 2 f <A(t)dt.
a k• I U.t- l
a, •.,
I' /(r)
Choisissons a lors po ur po ints de qua- les vale urs def sont mesurées. Ce la est
dratu re les raci nes x0,x 1. . . xP de UP. On possible lorsque la fo nction! est do nnée
a P(xk) = R (xk) po ur to ut k = 0, 1. . . p par une ex press io n fo nctio nne lle, ma is
et on obtie nt a lors : Je sera plus diffic il e me nt s i la fo nctio n
f est produ ite par une série de mesures
f P(t )dt f R (t )dt
=
également espacées, comme celles issues
-1 -1
JJ f1
d' un échantillo nnage.
= I w*R(x*) = I w*P(x*). D.D.
k-0 k-0
Calcul approché
d'intégrales
Les intégrales sont souvent impossibles à calculer de manière
exacte. On passe alors à des formules approchées, dont les
idées de base sont l'approximation de la fonction à intégrer, la
linéarité et la décomposition du segment en parties égales.
I
de ca lcul les polynômes. L' idée de départ peut
approché d ' une intégrale sembler abstra ite : la fo nction L défi nie
b 1
faf(x)dx sont di sponibl es . par L(f) = f_J (x)dx est une forme
Nous allons en présenter plusieurs, toutes linéaire (« forme » parce qu 'elle prend
de la même famill e . Mai s il en ex iste ses vale urs dans IR, « linéa ire » parce
d'autres, comme les méthodes liées à l' uti- qu 'elle vérifie
lisation du hasard et nommées pour cela L (af + bg) =a L (f) + bL (g) si a et b sont
méthodes de Monte-Carlo (vo ir plu s des scalaires,f et g des fo nctions).
loin dans ce dossier). Pour comme ncer L' intérêt de cette notion, a priori abstraite,
et pour simplifier les calcul s, on exc lut est que, si o n limite les fo nctio ns f à
les paramètres a et b e n effectuant le varier dans un espace vectoriel de dimen-
changement de variables sion fini e , comme celui des polynômes
b-a b+a d ... de degré au plus deux pour donner un
x = - - t + - - : ce Iacon mt ams1
2 2 exemple, l'ensemble des formes linéaires
à con sidérer l' intégrale d ' une fonctio n est un espace vectoriel de même dimen-
sur le segment [- J , 1], car sion. Cette dimension est égale à 3 dans
notre exemple . On en dédu it que L peut
b-a (b-a b+ a ) s'ex primer e n fo nction de trois fo rmes
rb f( x )dx =
Ja
-J f
2 -1
1
- t +-
2 2
dt . linéa ires, à condition qu 'e ll es so ient
indépendantes.
Une ques ion de llnean e Les fo rmes linéaires les plu s simpl es
que l'on pui sse imag iner - et surtout
Une idée simple pour approximer la calcule r - correspo nde nt aux valeurs
1
pri ses e n un po int x, c'est-à-dire à la
val e ur de l ' intégra le f_ J( x )dx est
forme Lx défi nie par Lx(f) =f(x). Il s'agit
d ' approcher la fonction / par une fonc- do nc de choisir troi s va le urs de x de
tion dont l' intégrale est facile à calcu- sorte que les formes linéaires associées
ler. Les plus simples d 'entre elles sont soient indépendantes. Il est logique d'es-
1
sayer les bornes - 1 et I du segment et
son milieu O. Ainsi, nous chercho ns s' il J P(x)d.x = _!_[3 P (-1 ) + 4P(O) + P (l)].
-1
est poss ible de trou ver troi s constantes Cette fo rmul e est-elle valable au-delà
a, b et c te lles que !'égalité suivante soit des trinômes du second degré ? Notre
vraie : remarque d 'algèbre linéai re est à nou-
L = a L_1 + bL0 + cL 1• veau fondamentale pour aborder la ques-
Cette égalité entre fo rmes linéaires équi- tion. Si elle est vraie pour les polynômes
vaut à: de degré 3, e lle est vraie pour P 3(x) = x 3
L(P) = a L_1(P) + bL0 (P) + cL 1(P) et réciproque ment d 'après le rai sonne-
pour tout trinôme du second degré P. me nt déjà effectué po ur les trinômes.
Elle se trad uit dans un premier te mps Ain si, la formule est valable pour les
par : polynô mes de degré 3 si (et seulement
fi P(x)dx = a P (-1 ) + bP (O) + cP (l ).
1
si) f 1
-1
x 3dx = 0, ce qui est vrai .
Cette équation peut sembler abstraite ; Nous ne pouvons pas aller plus loin car
elle se concréti se en l'écri vant pour des la fo rmul e est fa usse pour P/x) = x 4 .
trinômes particuliers P0 , P 1 et P2 . Les Ainsi, pour tout polynôme P de degré au
constantes a, b et c véri fie nt le systè me plus 3:
suivant : 1 1
J -1
P (x)dx = - [P (-1 ) +4P(O) +P( l)J.
3
Si on applique le changement de variables
1 initial à l'envers, on obtient l'écritu re
a P,(- 1) + bP1(0) + cP1(1) = J_t,(x)dx .
plus class ique :
1
a P2 (- l) + bP2 (0) + cPi( l)= f-iP2 (x)d.x
f, P(x)dx = -b-- a[P (a) + 4P (a+b)
b - -
2
+ P (b ) ].
6
Réciproquement , si a, b et c vérifie nt
ce système, et si P0 , P 1 et P 2 fo rment Appliquée à une fo nction quelconque,
une base de l'espace des polynômes de cette fo rmul e n 'es t plu s exacte, e ll e
degré au plus 2, alors pour to ut poly- dev ient approchée. Cette méthode est
nôme P il ex is te a, /3 e t y te ls qu e attribuée à Th o mas Simpson ( 1710-
P = a P0 + /3P 1 + y P2 , et il suffit de mul - 176 1) mais semble due e n fa it à Isaac
tiplier la première éq uation du système Newton .
par a, la deuxième par /3 et la dernière
par y pour obtenir! 'égalité du départ . ..
qui équi vaut do nc au système. Pour le
résoud re, l' idéal est de choisir des poly-
nômes P0 , P 1 et P2 tels qu ' il soit di ago-
Y= f(x)
nal. C'est possible ! Pour cela, on utilise:
P0 (x) = x(x- l), P 1(x)=(x + l)(x- 1)
etPi(x) = x(x + 1).
Le calcul pour détermine r les coeffi-
cients a, b et c est immédiat. La pre-
mière équati on s'écrit a a+b b
1 2
2a = J_/(x - l)dx, ce qui d o nn e
La formule de Simpson revient à confondre l'aire
a = l / 3 et de même pour b et c, d 'où le sous la courbe (en noir) et celle de la zone en vert
résul tat : (sous la courbe en rouge).
1 1
f_, J(x)dx = -3 (!(- 1)+ 4/(0)+ JO)] + E(f).
r [J,r (x - t? dx ] /
Jo 4 . ent:e crochets
\ t )dt. La partie
P(x) = f(O) + xf'(O) + .::_ f"(O)
3
2
6
+ .::_ !"' (0)
s'intègre facilement et on trouve - r (l 24
Jo
- t) ! <4)(t)dt. 6
et R (x) = r" (x - t)3 J' 4 l(t)dt .
E n faisant de même pour l'autre partie, on a bien Jo 6
E(f ) = f. q,(t )/4l(t )dt. La fo rmu le donnant P est accessoire ici.
L' important est que l' égalité de Simp-
son soit vraie pour P et donc que E (P) = 0,
'
OU <p (t ) = (1 + t)3 ( t - -1) SI. t E [- 1, 0]
24 3 ce qui donne E(j) = E(R), d'où:
1
et q,(t ) = -
(1- t )3 ( t + -1) si t E [0, 1].
E(f) = f
1
R(x)dx - - [ R(- 1) + 4R(O)
-1 3
24 3
,+R (l )).
On en déduit la majoration :
IE(f)I S (t. lq,(t)I dt) ,:~r,)J<(t)I . 4
l
E n po rtant la va le ur de R dans cette
ex press io n, et en calculant un peu, on
La fonction <p est négative et paire, donc déte rmine une fo nctio n <p te lle que
3
ce qu ' il est facile E(f) = fi cp(t)J' l(t)dt.
1
4
1 On en déduit la majoratio n :
de calculer. On trouve bien f lq,(t)I dt
1
= - •
-I 90 IECf)I S ( / , lcp(t)I dt ) ,!~P.)f' 4l(t)[.
Tangente Hors-série n°50. L'intégrale
BASES DU CALCUL INTÉGRAL
+ f( b )) + E(f),
0
= e - 1 pour
f _J(x)dx = I
k-0
lk + E(f). pour n = 1 000 il donne 1,71 828 1820 , et
pour n = 10 000 on trouve 1,71 828 1852 .
Dans cette fo rmul e, l'erre ur E(f) se Avec la précision fi xée, la valeur correcte
déco mpose e n de ux parti es. La pre- est ce lle obtenue po ur n = 100.
mière, Em (j), est le report des erreurs de
méthode vues précédemment , donc La méthode de Simpson se générali se
IE 01 <J)I :s M 4 où M
90n
= sup
, ei- 1.11
l/ 4
>(t )I. à d 'autres no mbres de points, elle porte
alo rs le nom généra l de méthode de
La seconde, Ec (j) , est l'erreur de caleu I Newton-Cotes. L'erreur de méthode a
faite sur la somme des lk, qui prov ient la même forme que précédemment. Voici
des erreurs d 'arrondi s. Si chaque calcul de ux exemples .
se fa it avec la préc ision ô, alors • Méthode des trapèzes :
IEc(J) I :5 nô. La méthode des trapèzes utili se de ux
Ces majorants des erreurs constituent points, les extrémités du segment a et b,
des incertitudes, que l'on note de même ce qui donne la fo rmule
Em(j) et Ec(j), pour simplifier. f b f(x)dx = b - a [J(a) + f( b )] + E(f) ,
Ja 2
Pour de grandes valeurs den, l'erreur de (b a)3
avec IE<J)I :s M -
calc ul l'e mpo rte. Po ur déte rmin er la 12
valeur limite à ne pas dépasser, il est où M = sup lt<2>(t )I.
nécessaire de ca lculer le coefficient A, IE{a ,b)
Isaac Newton (1643-1727) fut membre de la Royal Society tout comme Thomas Simpson (1710-1761).
George Boole (1815-1864) fut élu membre en 1857.
L 'institution était située, jusqu'en 1967, à la Burlington House à Picadilly à Londres.
1
• Méthode de Boo le-Yill arceau : f-iQ (x)dx = 0,
La méthode de Boole-Villarceau utilise
1 1 ,
cinq points, ce qui donne la fo rmule f-i xQ(x )dx = 0 et f-i x -Q(x )dx = O.
/: f(x)dx = b - a [ 7 J(a) + 32f ( a + b ~ a) + l 2f (a + b; a) On tro uve une so luti on de degré 3 :
90
Q (x) = 5x 3 - 3x, résultat fac ile à véri-
+ 32! ( a + l~a ) + 7f(b) ] + E(f) fier puisque la première et la dernière inté-
gra le sont a lors null es par ra ison de
(b - a)1 parité , la deuxième étant éga le à
avec IECJ)I s M---
1
1935360 4 2 3 1
(5x -3x )dx =[ x 5 -x
où M = sup l/ >(t)I .
6 f -1
]
-1
= Ü.
Legendre Q : t Efa.b )
+ sP( ..fiis)J .
-0.5
Elle est donc vérifiée pour tous les poly-
nômes de degré au plus 5 . On vérifie
fac ilement qu 'e lle ne l' est pas au-de là. ·1
les méthodes de
L'origine des méthodes de Monte-Carlo datent des
expériences de Buffon d'utilisation du hasard pour le calcul
du nombre rt, mais elles n 'ont pris une réelle importance
qu'avec le projet Manhattan et les calculs demandés par la
réalisation de la première bombe atomique.
P
our ca}culer une intégrale
1= f, f( x )dx a u moye n d u
b
=f {/
f(x) dx = 1
Exp. 1
••
1,8 19 1,733
•100•
1,7 19 1,7 16
V= Jffio.iiJ(x,y,z)dxdydz.
xp. 2 1,741 1,700 1,715 1,720 Autre ment dit , on tire une série de n tri-
Ex p. 3 1,7 11 1,735 1,7 16 1,7 18 plets de tro is nombres X;,Y;, Z; au hasard ,
Ex p. 4 1,732 1,698 1,718 1,718 et f(x;, Y;, z) = 1 si x/ + y/
+ z/ ~ 1, 0
Exp.5 1,733 1,707 1,722 1,7 19 sinon. On fa it la somme des f(x;, Y;, z)
et o n di vise par n . E n re prenant cinq
La méthode étant fo ndée sur le hasard , fo is ('expérience pour plusieurs valeurs
iI ne fa ut pas s'étonner du caractère aléa- de n, o n obtient le tableau :
toire des résultats. Cependant, on remarque
que la préc ision a tendance à s'amé lio- 100 1 • 10• 100•
rer. L'ex plicatio n ti ent dans un ca lcul Exp. 1 4,080 4,056 4,208 4 ,201
de probabilités. Plu s précisément , si a IE xp. 2 4,400 4,320 4,202 4 ,188
est l'écart type de Y, alors la pro babilité Exp.3 4,000 4,024 4,185 4,180
que l'erre ur IE(Y)- X 11 I soit inférieure xp.4 4 ,800 4,080 4,205 4,179
à 1,96 ~ est de 95 %. Cette rac ine Exp.5 4,480 4,184 4,203 4,193
les théorèmes
de Guldin
Paul Guldin a eu une vie bien remplie : il fut témoin et acteur
des balbutiements du calcul intégral, il léguera deux théorèmes
bien connus des mécaniciens, il sera au centre d'une polémique
et il échangera même longuement avec Kepler.
Pour cette pri se de pos itio n , plu s ie urs d s un é lé me nt de l'arc r , est éga le à
aute urs ont c ri tiqué Guldin , qui ne fa i-
sa it q ue son trava il de mathé mati c ie n
A = 2n Jrr ds.
en s ig na lant des manques de ri g ue ur. Or, par définiti o n du centre de grav ité,
Dans le to me 2, il décrit ses célè bres l étant to ujo urs la lo ngue ur de la courbe,
théorè mes. Dans le to me 3, il détermjne la di stance d de la dro ite D au centre de
les surfaces et vo lumes des cônes, des
grav ité G va ut d =! r r ds.
cy lindres, des sphères ... Dans le to me [J r
4, il critique l' usage des indi visibl es. D o nc A= 2:mll.
Les théorè mes de Guldin sont surto ut
bien connus des mécanjciens. Voici le pre- Déjà chez Pappus !
mie r : l'ai re e nge ndrée par un arc de
courbe plane r to urnant auto ur d ' un axe On trou ve les th éo rè mes de Guldin
D situé dans son plan mais qu ' iI ne coupe da ns ... l'œuv re de Pappus (290-350) !
pas est égale au produit de la lo ng ue ur Or les travaux de Pappus furent publiées
l de )'arc par la longueur du cercle décrit e n 1588, 1589 e t 1602. Guldin , fin let-
par son centre de g rav ité G . tré, ne po uva it les ig no rer, ce qui a fa it
dire qu ' il é ta it un pl ag ia ire. Plus tard ,
George Abram Mi) Ier ( 1863- 1951 ) vien-
dra au secours de Guldin en notant qu 'au-
c un auteur de l'époque n'avait remarqué
ce théorè me c hez Pa ppus, pas mê me
Joha nnes Ke ple r, et que l'éno ncé c hez
P appus n 'éta it pe ut-être pas suffisam-
me nt cl a ir po ur que les mathé matic ie ns
de l'époque le re marque nt .
À pro pos de Ke pler e t de Guldin , jus-
te me nt , o n pe ut s'éto nne r que le pro-
testant et le jésuite ruent eu une abondante
correspo ndance . Les jésuites espéraient-
Deuxième théorème : le volume du solide ils convertir Ke pler et) ' incorpore r à leur Références
balayé par un élément de surface plan tour- ord re? Ont-ils voulu se servir de Keple r • Was Paul Guldin a
nant autour d ' un axe situé dans son plan po ur lutte r contre les théories de G a li- plagiarist? G .A.
mais qu ' il ne coupe pas est égale au pro- lée? Quo i qu ' il e n so it , il nous reste Miller, Sc ie nce
duit de l'aire de l'é lé me nt de surface o nze lettres de Ke pler à Guldin , écrites LXIV, n° 1652,
par la lo ngueur du cercle décrit pa r son e ntre 16 18 et 1628 (les le ttres de Gul- aoû t 1926.
centre de grav ité. din à Keple r sont hé las perdues) . Au tra- • Kepler 's relation
Avec les intégra les, les théorè mes de vers de cette correspo ndance, il semble to the Jesuits. A
G ul di n sont s imples à dé mo ntre r (ce que Guldin ait a idé Keple r pour la publi- study of his
n'est évidement pas la méthode que Gul- cati o n d 'ouvrages, qu ' il ait intercédé correspondence
d in a e mployée, et Cavalie ri lui -mê me auprès de l'empereur pou r lui o bte nir with Paul Guldin .
trouvera plusieurs erreurs dans sa démons- son poste, e t qu ' il l'a it consta mme nt Georg Schuppener,
tratio n). Voyons comme nt. So it un arc e ncouragé. À cause de )'asymé trie de NTM Zeitschrift
r tournant auto ur de la d ro ite D . L'aire la correspo nd a nce conservée, il res te für Geschi chte der
A de la surface engendrée par la rotation cepe ndant diffic ile d 'évaluer la nature Wissenschaften,
de r a uto ur de la d ro ite D , s i r est la exacte de le urs re latio ns ... Tec hnik und
dis tance d ' un po int M pa rcourant r e t J.-J. D. Medi z in, 2008.
ance
de l'intégration terme à terme
La linéarité de l'intégrale, qui est l'une de ses propriétés
de base, permet de transformer l'intégrale d'une somme en
une somme d'intégrales. Bien employée, elle peut être
redoutablement efficace !
PL
f (-1 )" -' d1 .
éc hanger intégrales et sommes n Jo
fini es, ce qui revient à écrire : En intégrant terme à terme , on obtient :
b N N b N 1 1 N
2, I n<r)dt
,,_ ,
= 2,J. 1,,<t)dt .
11-1
2,fo (-t)"-'dt
11•1
= fo2, (-t )"-'dt .
n• I
Cette identité est une intégration terme Cette transformation ramène à une somme
à terme . Après étude de la limite quand que l'on sait ex primer, pui squ ' il s'agit
N ---+ + oo , ce procédé permet sou vent d ' une somme géo mé trique de ra iso n
de calculer des sommes infinies à par- q = - t . On obtient alors l' identité
tir d ' intégrales connues ou , inversement, N (-J )"- l 1[+ (-tt
de calculer des intégra les à l' a ide de
2, -n= J
n• I +t O
dt .
)
Cette somme infinie se comprend comme Dans cette étude, l'idée de génie a consisté
la limite de sommes finies : à e mpl oyer un sy mbo le « intégrale »
+oo (-[)"- 1 . N (-) )"- 1
2, --=
n
11• 1
hm
N-+oo n•I
2, -n- . pour transformer une somme que l' on ne
sait pas ca lculer en une autre parfaite-
On ne sait pas ex primer plu s simpl e- me nt ex primabl e . De faço n très ana-
ment ces sommes fini es. Cependant , on logue , et en ex plo itant à nouveau une
peut interpréter le terme sommé par une sommation géométrique, on peut aussi
intégrale: ca lcul er que
a+nb
+co
I -
11 • 0
(- 1)"
1+t
=JcO -
1 t'' - 1
bdt. Décomposition de fonctions
Inve rsement , on pe ut auss i calculer des La plupart des fonctions usuelles peuvent être décom-
intégrales e n les transformant e n des posées en somme infinie de fonctions simples, comme
sommes par intégration terme à terme. la fonction exponentielle :
l"
Considérons l'exemple de l' intégrale
impropre convergente
e' = 2-n! pourtEJR .
+oo
11-0
I ln t On peut alors, par intégration terme à terme, justi-
f- dt.
J o 1- t fier l'élégante relation suivante:
On ne peut calculer directeme nt cette +œ 1 ldx
intégrale, ni par détermination de pri - 2 ~ = fo x,·
n•I
miti ves , ni par intégration par parties Pour établir des intégrations terme à terme avec des
ou changement de variable. Cependant , sommes infinies, on peut aussi utiliser des théorèmes
on peut décomposer la fonction inté- prêts à l'emploi! L'un d'eux consiste à observer que,
grée à l' aide d ' une somme géométrique,
en écrivant que :
-=
lnt +œ
11
2 t lnt pourt E ]O , I [.
-
si l'on dispose d'une fonction continue s'écrivant
2 l navec des fonctions l ntoutes continues,
n•O
1- u 11-0
2u 11
valabl e pour t E ]- 1, 1[,
,
de Catalan, égale à
+œ (- 1)" 1 lnt
pour transformer en somme une inté- 6 (2n + I)2 =-f o 1+t 2 dt.
grande comportant un quotient. C'est D. D.
ai nsi que l'on pe ut aussi obtenir
1ln(l+ t ) •00 (- 1) 11 " 1 Jt
2
Ic - - dt = 2 - 2 = -
O t 11 • 1 n 12
ou encore
2rr e-ùrO }
On établit par ailleurs que la suite (W,), suite à termes positifs, est strictement décroissante.
Cette remarque permet ainsi d 'écrire que W 11+2 < W 11+ 1 < W 11 , ce qui conduit à
I W
1- - - < ___!!±.!. < 1.
n+2 W,,
w 01
On en déduit que lim w,,., = 1, et donc en particulier que lim W2 P• 1 = 1. On forme ainsi le qotient ;" :
n-œ w,, ,,-oo w 2p 2p
W 2p+I
W,P
2( 2p+
=-;;:
2p 2p-2 2p-4 4 2)( 2p 2p-2 2p-4 4 2)
l x2p- l x2p-3x .. . x5x3 2p- l x2p-3x2p-5x ... x3xl ·
expression que l'on peut réarranger ainsi : ~ = w,p,, (~) ( 3 x 5 ) ...( ( 2 P- I) x C2 P + 1)) .
1t w,p 2x2 4x4 2px2p
En passant à la limite sur p, on obtient la formule de Walli s, qui permet d 'ex primer 2/n sous la forme
d ' un produit infini :
2 3x3x5x5x7x7x9x9x llx ...
Jt 2x2x4x4x6x6x8x8x l0x l0x ...
Extensions
de la notion
d'intégrale
L'histoire de l'intégrale ne s'arrête vec Riemann, ni
même avec Lebesgue ! Sa constnlcjion no
breux mathématiciens, essentielleme !Aiidi
au début du :xxe sfècle , ont cherché * en
d'intégrale à des classes défcrnctions de plus en plus géné-
rales, soit pour simplifier la présentation, soit pour les
besoins d'une application.
SAVOIRS par Hervé Lehning
les intégrales
multiples
Les intégrales multiples visent les mêmes propriétés de base
que l'intégrale simple. Cependant, leurs définitions sont
rendues compliquées par le passage de la dimension 1 aux
dimensions 2, 3 et supérieures. Heureusement, les liens avec
la géométrie demeurent.
eut-on adapter la notion d ' inté- Ces quatre propriétés sont naturelles si
, ~ - 1-....
r, ,
D ticulier très général , celui où le domaine
D est décrit comme une réunio n de seg-
I " me nts verticaux (ou hori zontaux) dont
les bo rnes vari ent continume nt. Plu s
dy l"
,.
- I
1
préc isément , s' il ex iste deux fo nctions
continues y 1 et y2 sur le segment [a, b]
' ... ... , ~
le calcul de uolumes
Si f es t une fo ncti o n posi ti ve sur un
domaine D , le volume du domaine com-
Dans ce cadre, l' intégra le do ubl e se pri s entre le pl an de cote nulle et la sur-
décompose en deux intégrales simples : face d 'équation z = f(x, y) e t égal à
L'JrrDf(x,y)dxdy =f [f.
2
b (x) f(x,y)dy ] dx. ff J(x,y)dxdy. E n gui se d'exe mp le ,
a Y1(X) 0
L' aire é lé mentaire est donc éga le à contenant la courber, que l'on suppose
dw = rdrd(). La seconde mani ère est mainte nant orientée. On définit sur ce
géométrique. On retrouve bien le même champ de vecteurs V la circulation de
résu ltat. V le long de r comme
l' intégrale curvili gne frV(M) · dM ,
so .it encore f{/b-V(M(t))·-(t)dt.
dM
dt
Si V a pour coordonnées (P ; Q), alors
V(M) · dM = Pdx + Qdy, ce qui permet
L'aire élémentaire des coordonnées
polaires correspond à la surface de définir l'i ntégra le curvili gne d ' une
en rouge, un rectangle curviligne forme différentie lle Pdx + Qdy .
de côtés rd(J et dr dont l'aire est rdrd(J. Supposons mainte nant que r est une
courbe fermée simple orientée posit i-
L' intégrale proposée devient vement , et soit D son domaine intérieur.
Si P et Q sont deu x fonctions de classes
Jft. r 4 cos (}sin 8.Jcos 2 (} + 4 sin 2 8drd8.
C 1 sur un ouvert conte nant D , la for-
La formule de Fubini donne alors mule de Green- Riemann s'écrit:
(J~r dr )(J: cos8sine,./cos 8 + 4sin 8d8 ) .
4
12
2 2
f,r (Pdx+ Qdy) =LrrJ o (aQ
ax
- aP)dxdy.
ay
En posant t =cos 2 (} + 4sin2 (}, la seconde Cette formule est utile e n particuli er
.mtegra
, 1e est ega
, 1e a' - lfi4/.
...;tdt , ce qui . pour calculer l'a ire d ' une boucle. Pre-
6 1 non s l'exemple du domai ne D intérieur
donne , pour l'i ntégrale proposée, 7 / 45 . à la cardioïde r d 'éq uation polaire
r =2a ( 1 + cos 8), décrite entièrement si
La formule de Green-Riemann () varie de O à 2n.
R
2
(r~;2
cos<pd<p )(l" de)= 4nR
2
•
J:x
Il reste à évaluer be
2
( 1- ~) dx , que
seul ement si, pour tout intervalle [a,,6] La fonction! est à variation bornée si VR(f) est finie.
inclus dans [a, b], l' intégrale de Riemann
{ f(t)dt représente le so lde des flux
positifs et néga tifs e nre g istrés par d'inflation: il prend également en compte
l'entreprise sur cet intervalle de temps. l' activité spécifique du secteur d 'activité
Considérons le cas particulier où a éco nomique. Il intègre également la
représente le présent (a = 0) et où f3 notion de risque.
représente un instant variable t du futur :
f3 = t . Sous certaines conditions On peut à présent définir une fonction
d ' intégrabilité (f à variations bornées, V valeur actuelle des flux financiers
par exemple) , on peut définir une fonction futurs. Reprenons notre subdivision de
flux cumulé A qui reprend l'évolution départ:
pro g re ss ive du compte ré s ultat s de t0 = 0 < t 1 < ... < t; < ... < t,, = t.
(' entrepri se : Supposons n « suffisamment grand » et
A(t) = tJ(s )ds. les intervalles de temps « suffisamment
petits» pour que la fonction d'actualisation
Cette façon de faire permet de représenter ne varie pas significativement durant cet
le solde de toute activité économique intervalle. Avec ces conventions, notre
durant un intervalle [a , (3] par fonction V peut être approchée par :
[A ({3)-A (a)] mais n'est pas totalement
réaliste à long terme. En effet, les résultats V(t) = i
i- 1
e-", ( A(t;) - A(t;_ 1 ) ).
différés ne peuvent être pri s en compte
pour la totalité de leur valeur. Us subissent On somme les valeurs actuelles des
les effets du marché de l'argent et de activités futures de l'entreprise sur la
l' inflation : bref, ils doivent être actualisés . s ucce ss ion d'intervalles pris en
En temps continu , les flux futurs sont considération. Après passage à la limite ,
généralement tempérés par une fonction on constate que la fonction « valeur
d'utilité de type exponentielle négative . actuelle» V de l'activité économique
Un flux financier C échéant à l' instant coïncide avec l' intégrale de Stieltjes du
futur ta une valeur actuelle (ou présente) processus d'actualisation relativement à
égale à C X e-,, . Dans cette expression, la fonction flux cumulés A. On a donc,
r représente le taux de dépréciation (ou taux pour un proces s us d'actualisation
d' actualisation) des flux financiers futurs. quelconque , dépendant du temps et
Ce taux r n'est pas nécessairement identique éventuellement à taux variable r , noté
au taux d ' intérêt du marché ou au taux (l)(t,r(t)):
on en de' du1t
· 1e resu 2n,J3
' 1tat : I = - -.
Îlldd~ (t)lrt.
9 Appliquons ce résultat pour calculer la longueur d'une
arche de cycloïde, courbe décrite par un point d'une roue
roulant (sans glisser) sur une ligne droite .
Une représentation paramétrique de la cycloïde est
x (t) = R(t-sint) ,
M(t) ou R est le rayon du cercle.
l
y(t) = R(l - cost)
L' arche est obtenue en faisant varier t entre O et 2n.
lldd~ (t)II se simplifie en 2R sin (t/2), si bien que la lon-
2n
Théorie de la mesure
et intégrale de Lebesgue
Après l'intégrale de Stieltjes, génér alisation élémentaire de
celle de Riemann, voici l'intégrale introduite par Henri Lé on
Lebesgue (1875-1941), qui ouvre les portes du calcul des
probabilités et qui est adaptée à de nombreuses applications.
a démarche de Lebesgue
que l'on peut aller beaucoup plus loin. Se basant sur Pour définir son intégrale, Riemann avait
les résultats d'Émile Borel et de Camille Jordan (1838- subdi visé l' intervalle de variation de la
1922), il formule dès 1901 sa théorie de la mesure variable [a, b], qu i correspo nd ici au
dans un article devenu célèbre, Sur une généralisation fa meux ensemble X. Il avait approché
de l'intégrale définie. C'est là qu'il définit l'intégrale la fo nction à intégrer par une fonction
qui porte aujourd'hui son nom et dont on peut dire en escaliers (constante par morceaux) .
qu'elle a révolutionné le calcul intégral en l'étendant
à toute une classe de fonctions non régulières, ouvrant
ainsi la voie à de nombreuses modélisations et
applications concrètes. Le tout sera complété dans
sa dissertation doctorale, sous le titre Intégrale,
longueur, aire. Malgré plusieurs autres publications
plus didactiques, reprenant ses idées avec clarté, ses
résultats seront fraîchement accueillis, surtout en
France : il subit l'hostilité ouverte de tous les analystes À ce concept , Lebesgue substitue celui
« classiques » . de fonction étagée en subdivisant non pas
l'i ntervalle de variation de la variable,
situé sur I '« axe des x », mais bien l'image
Si l'on travaille avec la tribu de Borel par la fonction à intégrer de cet intervalle,
sur les réels, la mesure qui est associée c'est-à-dire une partie de I'« axe des
à chaque intervalle peut être sa longueur y». For me ll e me nt, noto ns [A , B ]
(différence e ntre borne supérieure et )'intervalle parcouru par la fo nction (sur
borne inférieure). C'est cette mesure J'axe des y) lorsque la variable parcourt
part ic uli è re qui es t util isée d a ns la X. On divise cet intervalle selon
définiti on de l' intégra le de Riemann . A= Yo < Y 1 < Yi < · · · < Yn = B ·
En calcul des probabilités, la mesure
associée à un borélien est sa probabilité.
Dans Je cas de notre exemple, les mesures
associées aux deux points particuliers
O et 0 ,06 représentent respectivement
la probabilité p0 d'observer pour le panier
sous-jacent une valeur négative ou nulle
et la probabilité p 1 d'observer une valeur
du panier supérieure ou égale à 0,08 :
µ(0) = p0 et µ(0,06) = p 1• Lebesgue effectue une partition de X en
considérant l'ensemble des valeurs de X
Pour les intervalles de l'ouvert JO ; 0 ,06[, q ui o nt des im ages s ituées dans la
comme Je produit ne donne que les trois fo urc hette [Y;, Y;+ 1 [, e nsemb les qu'il
qu arts des re nde me nts du panier, les nomme E; (en rouge sur Je graphique) .
mes ures so nt ce ll es assoc iées a u x Ces ensembles peuvent être très complexes
probabilités d'observer des valeurs du (pe nser par exemp le à la fonction
panier comprises entre Oet O,08, lesquelles caracté r istiq ue des ration ne ls sur
sont décrites par une densité de probabilité l' intervalle [O , Il).
e es ue?
La théorie de l'intégrale présentée en 1902 par Henri Lebesgue
semblait être l'aboutissement de la notion d'intégrale.
Pourtant, divers mathématiciens ont tenté de poursuivre la
démarche visant à intégrer toujours plus de fonctions.
A
rnaud Den10J n'a que 28 ans
lorsqu 'i l propose,en 1912, dans duction : « L'intégrale de Riemann a un
une communication à I'Acadé- sens quand la fonction intégrée f est
mje des sciences, une extension de l' in- continue ou quand ses points de dis-
tégrale de Lebesg ue . Élève de Paul continuité forment un ensemble de mesure
Painlevé et d'Émile Borel , grand admi- nulle. L'intégrale de Lebesgue s 'ap-
rateur d 'Henri Lebesgue , il voulait défi- plique à toute fonction f, d'une part
nir une intégrale qui généralise à la fois mesurable et d'autre part bornée, ou
celle de Riemann mais surtout celle de plus généra lement sommable. » 11
Paul Painlevé Lebesgue , comme l' indique le titre de remarque que si une fonction g est inté-
(1863-1933). son texte. Par exemple, la fonction de Diri- grable au sens de Lebesgue sur un inter-
ch let qui vaut l en les points rationnels valle l , alors l'intégrale indéfinje de g prise
et O sinon est intégrable sur tout seg- entre a fixé et x variable, est une fonc-
ment (et même sur IR) pour Lebesgue tion absolument continue (voir en enca-
et non pour Riemann ; à l' inverse, la dré) , dérivable sauf peut-ê tre en un
fonction sinus cardinal sine définie par ensemble de points de mesure nulle, et
sine (x) = sin (x) / x pour x *- 0 qu ' aux points x où elle est dérivable sa
et sine (0) = 1 est intégrable au sens de dérivéef' (x) est égale à g (x). Il constate
Rjemann sur [O , + oo[ mrus n'a pas de sens cependant qu'à l'inverse « il est pos-
pour Lebesgue. sible de former des fonctions dérivées qui
ne sont ni intégrables selon Riemann, ni
Dans le contexte des fonctions continues, sommables selon Lebesgue ».
On peut citer par exemple la fonction F
Darboux démontra l'équivalence
définie sur IR par
entre l'intégrale de Riemann F(x) =x2 sin(I !x 2) six *-Ü
et l'intégrale de Cauchy. etF(O)=O.
'. . !
accusé de propagande anti-soviétique. Arnaud Den-
joy déploya énormément d'énergie pour défendre le
mathématicien russe, devenu son ami ; il alerta de
nombreux scientifiques occidentaux et les autorités
françaises. En cherchant à se débarrasser de Lou- ,,.t ., ~
sine, le pouvoir soviétique tentait d'occulter l'héri- 1
:
·~.-·
•f .
'\
tage de l'école mathématique de Moscou d'avant 1 .... ·~
f(x) = J:
g(t )dt .
est égale à la borne supé rieure des G (b),
et cette vale ur commune est l'intégrale
Te nu info rmé des résultats obte nus par defsur [a, b] .
les de ux ma thé m atic ie ns moscov ites, Le mathé mati c ie n russe Pavel A lexan-
De njoy publie un nouvel article en 19 16 . drov (élève de Nikola:i Lousine) démontre
est dérivable presque partout et, en ces points,! '(x) = g (x). Cependant, si une
fonction f est dérivable presque partout, sa fonction dérivée n'est pas forcé-
ment intégrable et, i elle l'est, rien ne permet d'affirmer que f(x) = J: f'(t)dt.
Plusieurs mathématicien se penchent alors sur la question de savoir quelle
condition supplémentaire il faudrait ajouter surf pour qu'une telle relation soit
vérifiée.
Le jeune Beppo Levi (1875-1961) cerne bien le problème et comprend qu'il
faut que tout ensemble de mesure nulle soit envoyé par f sur un ensemble lui-
même de mesure nulle. C'est cependant à Giuseppe Vitali (1875-1932) que
l'on doit la réponse à cette question. Dans un article publié en 1905, il écrit qu'une
fonction est absolument continue sur un intervalle I si, pour tout E > 0, il existe
r, > 0 tel que, pour toute famille [x;, y;] d 'intervaJles disjoints dont la somme
des longueurs lest inférieure à r, , la somme des longueurs IJ(x;)-f(y;) 1 est infé-
rieure à E. Cette propriété entraîne la continuité uniforme, et a fortiori la conti-
nuité. Vitali montre alors que , dans le cadre de la théorie de Lebesgue, les
fonctions absolument continues sont exactement les intégrales indéfinies de
fonctions intégrables, que ces fonctions sont dérivables presque partout, et
en 1915 des résultats profonds sur les À la fin des années 1950,enfm, Jaroslav
ensemb les boréliens et les ensembles Kurzweil et Ralph Henstock donneront
parfaits. li se penche alors sur les inté- une méthode plus élégante pour construire
grales de Denjoy et de Perron et démontre, ces intégrales.
en 1920 . .. la stricte équi va le nce des B.H.
deux définitions !
n'est pas tri viale : e lle ouvre la porte à le glissement uers un monde aléatoire
une représentation concrète sophistiquée
des plus intéressantes. Revenons à notre exemple des chiffres
d ' affaires . Lorsque l'on se tourne vers
Lorsque la va ri able est le temps , o n la le passé, les c hiffres d ' affa ires sont
no te ha bitu e ll e me nt t. La fon c ti o n connus. Ce n'est plus le cas lorsque l'on
construite dans le cadre de l'exemple veut proposer une présentation axée vers
est naturellem ent e n esca li e rs. Po ur le futur. On a dans ce cas sans doute une
intégre r une fo ncti o n mathé matique idée des CA , mais on ne les connaît pas
usuellef, il fa ut provoquer l' apparition totalement. On postule alors l'ex istence
d' une fo nction de ce type . On le fa it e n d ' une va ri a bl e a léatoire qu a ntifi ant
introduisant une subdi vision de l'intervaUe l' incertitude sur les acti vités économiques
de définition de la variable. Dans chaque futur es. Pe ut-on a rri ve r à un e
intervall e a in si déte rminé , o n c ho is it représentation du CA total au moyen
une valeur arbit raire et on considère la d' une express ion du type
b b
fo nc ti o n co mm e co nsta nte d a ns ce t CA ,o,al =f f( t )dt +f u(t ,w )d t
(I (I
intervalle en lui attribuant cette va leur Il
n·
(b - a)2
Ainsi , v(cA'°" 1}= f
i-1
v(x;}=nh
2
•
Y(CA,0101 ) s K - - .
n Dans cette expression, n représente
Le passage à la limite dans le cadre de toujours le nombre de « mini-intervalles »
notre modèle annule complètement sa de temp s constituant notre horizon .
composante aléatoire ! En supposant Supposons que chaque intervalle de
que la somme contenue dans la seconde temps (identique) se noter. On sait alors
intégrale (l ' intégrale aléatoire) était que l' horizon considéré b - a est égal à
constituée de termes proportionnels aux nr. Et donc que n = (b - a)h:.
accroissements de temps , on l ' a Notre variance peut alors s'écrire:
condamnée à la nullité presque sûre. v(CA ) = (b - a)h2
!Olal
Ceci est dû à une propriété étonnante : r
en univers aléatoire, les accroissements Une mesure objective des variations
sont proportionnels à la racine carrée aléatoire en est l'écart type cr.
a(CA,0 ,. 1) = ~ =.Jb-a ~-
a
l'intégrale stochastique d'Itô
+ f
i- 1
a(t;a> )(w(l;,W) - w(l;_i, w)).
une premi è re dé finition du chiffre +fa( 1;_1 )( w(I; ,w) - w(t; _i,W)).
d ' affaires total , défi ni d ' une part par i• I
une intégrale ordinaire et d' autre part au Que nous manque-t-il encore? Le fameux
moyen d' une intégrale stochastique. La passage à la limite pour un no mb re
se sont impliquées des pe rsonna lités du Si la volatilité du processus est indépendante du mou-
monde sc ie ntifique auss i médi atiques vement brownien, on sait également que l'espérance
qu'A lbert E inste in e n personne. M a is le des produits est égale au produit des espérances, ce
résultat est à la mes ure de l'effort. On qui donne:
dis p ose à prése nt d ' un o util de
re prése nta ti o n efficace e t util e. Les
E( J. a (t )d w(t ,w)
b
,-1
)
=
Il
}:E(a(t;_ 1)}E( w(t;,w) - w(t;_i,w) ).
conséquences en sont surto ut visibles e n En effet, les espérances des browniens standards w
fi na nce, un d o m a in e d a ns le qu e l la sont identiquement nulles. Le calcul de la variance est
modéli satio n qui vient d 'être présentée un peu plus complexe mais particulièrement inté-
a permi s la va lo ri sat io n o bjecti ve de ressant : il transforme le calcul en celui d'une intégrale
produi ts de plu s e n plu s complexes, à de Riemann ordinaire. Comme la moyenne de l'inté-
commencer par les options (droit d'acheter grale est nulle, sa variance est égale à l'espérance de
ou de vendre un actif donné à un moment son carré:
,w)) E( (~ a(t;_
2
do nné à un pri x do nné). Ces derniè res
ont permi s au marc hé de multiplier les v{J: a(t)d w(t = 1) ( w(t; ,w ) - w(t;_ 1 ,w) )) ) .
giga ntesques. Cette proprié té e n fa it la Les espérances des carrés d'accroissements de brow-
c ible des spécul ateurs, qui ne se pri vent niens standards sont par définition égales aux durées
pas d'abuser de ces o ppo rtunités, sans auxquelles ils correspondent, ce qui fournit bien
to ujours pre ndre conscie nce des ri sques
encourus. C'est qu ' une utilisation optimale
V( J. a (t )d w(t ,w)
b )
=}: an
,-1
2
(t;_ 1)(t; - t;_ 1) =J. a
b 2
(t)dt .
rectangles, ce qui donne des « inté- code pour avoir toujours k chiffres) et en
grales » dépendant den , et donc la pri- suivant les entiers par ordre croissant, on
mitive de la suite. passe par tous les sommets une fois et
Exprimé de manière directe, cela donne : une seule.
pour avoir les Oet les l de la primitive Mais ce ne sont pas ces parcours qui
d' une suite, on calcule les sommes d'un, rendent les codes de Gros-Gray les plus
puis de deux, pui s de troi s etc. termes de intéressants. Ce qui les rend fascinants,
la suite , ce qui revient (dans le monde c'est un ancien et célèbre casse-tête.
binaire) à évaluer la parité du nombre de
fois que le l apparaît dans ces sommes le baguenaudier
de plus en plus longues . La primitive
deg = LOJOOOIOO estdoncf= 110000111. En effet, iI se trouve qu'un parcours
On vérifie et on démontre sans peine hamiltonien du cube à k dimensions est
que s i f est la primitive de g alors exactement ce qu'il faut pour résoudre
f'= g. La dérivée de la primitive de g est le casse-tête du baguenaudier. Voici un
g. De même , la primitive de la dérivée baguenaudier :
de f est bien f. L'opération « calcul de
primitive » est dan s ce cadre exacte-
ment l'inverse de l'opération « calcul
de la fonction dérivée ». Et c'est encore
plus simple que dans le monde continu
puisqu'il n'y a aucune condition à impo-
ser àf pour avoir ces propriétés !
Le passage du code de Gros-Gray au
code binaire est donc un calcul d ' inté-
grale , et cela en donnant au mot inté-
grale le sens le plu s naturel que l'on
puisse imaginer dans un monde de Oet
de 1.
Le Spin-Out est un casse-tête dont la solution s'appuie sur les mêmes raisonnements
que le baguenaudier, bien que cela ne soit pas évident au premier coup d'œil.
.
11en
.
z = x + 1y, ., . ,. az
car 1 1mp 1que: - =
l
Soit r une courbe fermée simple
ax orientée positivement, f(z) dz -~-J
et -az . N ous en 2m r
= t. de' d u1sons
. que, s1. f
ay est égale à la somme des résidus de f
est holomorphe, alors af = i af, ce qui aux pôles inclus dans le domaine inté-
ay ax rieur à r.
équivaut au système suivant :
j
= ~;'
•., _dx. La fonction f défi-
aP
-=--.
aQ Jo x4 + 1
ay ax
nie par f(z) = - / - est le quo-
Ces équations sont dites équations de z +1
Cauchy-Riemann. tient de deux fonctions holomorphes.
Si r est une courbe fermée telle que f Ses pôles sont tous simp les et égaux
soit holomorphe sur un ouvert conte- à ±é"'4 et ±e3;"'4 • On considère alors la
nant r et son domaine intérieur, alors, courbe r décrite sur la figure ci-dessus.
d'après la formule de Green- Riemann
et les équations de Cauchy- Riemann , Les résidus de f en z 1 et z2 sont égaux à
f rf (z)dz=O. - 1- et - 1-, donc :
4 z1 4z2
On considère les rapports de fonctions
holomorphes sur le plan complexe f r ~=2in(-I
z +1
+ -1 )=nJ2.
4z 4z 2
entier, soit f = g / h. Les zéros du dé- 1 2
la puissante technique
de l'intégration fractionnaire
Les notions de puissance et de factorielle, définies initiale-
ment pour des valeurs entières, ont été généralisées avec suc-
cès sur les nombres réels. De façon plus surprenante, une in-
tégration non entière peut être définie, avec des applications
en physique et en traitement du signal.
A
u début était le nombre. On d ' une notion mathématique repose
l'appelle entier depuis l'ap- donc avant tout sur une « bonne défi-
parition d ' un rationnel, noté nition ».
m / n, solution de l'équation nx = m,
avec m et n (non nul) deux entiers, et Une demi-intégration
naturel à l' arrivée du signe moins. Le
passage aux réels s' est effectué natu- On doit à Leibniz la notation d''y / dx' de
rellement, avant même que Peano ne la dérivée énième de la fonction y par
les définisse mathématiquement, par rapport à la variable x, ou encore D"y
continuité. On note conventionnelle- quand il n' y a pas d'ambiguïté sur la va-
ment a" la multiplication du réel a par riable de dérivation. La composition des
lui-même, n fois . On accepte des expo- dérivations s' écrit alors D" o D"' = D 11+m
sants rationnels en considérant les solu- et la dérivée d ' une fonction composée,
tions, notées aP1q , de l'équation~= aP, [D 1(f o g)](x) = [D'(f) o g](x ) x [D' (g)](x).
puis des exposants réels par continuité, Des valeurs négatives de l'exposant n
ce qui définit la fonction exponentielle correspondent à des intégrations , opé-
de base a> 0 viaf(x) =a' = e' 1" 0
• rations inverses des dérivations, et on
Le passage aux valeurs réelles semble notera I" = D-". Cette notation conduit
difficile pour la factorielle n ! . Par aussitôt Leibniz à envisager une gé-
contre, en la considérant comme néralisation des dérivées à des ordres
une fonction continue f telle que non entiers. Et lorsque le marquis de
f(x) = xf(x - 1), on obtient la fonc- L'Hôpital lui pose la question pour un
tion Gamma (voir par ailleurs dans ce ordre 1 / 2, il répond , dans une lettre
dossier). La généralisation potentielle du 30 septembre 1695 , que cela mène
0
r(m + 1) [1 (f)](x) = [D- (f)](x) = Jf(t)dt.
1 1
D y= x'"-a. Pour a= 1 I 2 0
r(m-a+l) En ré~étant cette iptégration, on ob-
et m = 1, .
on obtient D1'2(x ) = 2.Jx
J;, , tient : lI2(f)](x) =
1
J[1
(f)](t)dt ,
0
l
, • X Xk •
pement en sene e = ~ -, est mva-
bO k! [I2(f)](x)= f(u)[l dt]du
riante par dérivation : dex = ex . Ainsi , X
Références
dx
d" X
en itérant n fois, _e_ = ex . Par contre,
= Jf(u)·(x-u) · du. • La fonction
0 Gamma.
dx" En itérant ce processus, on montre que : Tangente 131,
! ' application de la dérivation fraction-
naire à la fonction exponentielle fournit
d v x
_ e_ = } : x
k- v
et ne conserve
[r (f)](x) = (n~l)! l f(u)(x -ut
1
du
2009.
• Gamma: une
fonction pour
dxv bO r(k-v+J) pour tout entier naturel n. En utilisant bêtas. Tangente
donc pas cette invariance pour v réel la fonction Gamma, cette expression Sup 48, 2009.
positif non entier. est généralisable sous la forme de l' in- • La dérivation
tégrale dite de Riemann-Liouville : fractionnaire.
Tangente Sup 72,
[r(f)](x)= - (1
ra
)Îo f(u)(x-ur du. 1
2013.
Courbes tautochrones
Une courbe située dans un plan vertical est tautochrone si le temps mi s par un point matériel glis-
sant sans frottement sur cette courbe sous l'effet de la gravité seule jusqu 'à son point le plus bas
(y = 0) est indépendant de son altitude de départ (y = Y) . Christian Huygens (1629- 1695) prouva
en 1659 qu'une telle courbe était une cycloïde.
Plaçons-nous dans le cas d' un potentiel « presque » quelconque V(y), en place du potentiel gravita-
tionnel V(y) = mg y. On considère, sans perte de généralité, un point matériel de masse unüé partant
sans vitesse initiale du point (X, Y) sur la courbe x(y) pas ant par l' origine, pour laquelle V(O) = O.
2
La conservation de l'énergie donne~= Y(Y)-Y(y) où v = - ds / dt est la vitesse et s l'abs-
2
cisse curviligne de la courbe de l'origine au point courant (x(y), y). En intégrant cette équa-
tion, écrite sous la forme .J2
dt = J ds , du point de départ où t = 0 et y = Y
\1 V(Y)-V(y) v
au point final où t = T et y = 0, on obtient .J2 T = f I
ds . Avec f(l / 2) = ../n
O vY(Y)-Y(y)
puisque ds / dV (y)= [ D 1 ( s)] (Y (y)) , on peut reformuler cette équation sous la forme fractionnaire
112 1
../2/nT=[I (D (s))](v(Y)), ou encore ../2/nT=[D 112 (s)](v(Y)) en utilisant la composition
fractionnaire .
Le temps T étant constant pour ce problème, l'abscisse curviligne est obtenue en composant par
2
l'opérateur inverse : s=../2/nT[1 112 (1)](v(Y)) , c'est-à-dire s= .J2T ~Y(Y) (voir en-
Jt
cadré en page suivante). L ' existence d'une courbe tautochrone nécessite donc un po-
tentiel variable. Pour un potentiel V(y) donné, il reste à résoudre un problème clas-
sique de géométrie différentielle pour déterminer la courbe tautochrone associée.
Pour un champ de pesanteur, V(y) = mg y, et donc y= Cs2, qui est une relation caractéristique de
la cycloïde (Abel , 1823). Pour un potentiel quadratique V = k y2 et s = KT y. Les courbes tauto-
2
chrones associées sont alors des droites de pente 1 / K T 2 - 1.
Ce type d ' intégrale n'exi ste que pour a usuelles quand a est un entier natu-
réel strictement positif. Formellement, re l, mais une singularité forte apparaît
il suffit de changer le signe de l' expo- pour la dérivée. On peut contourner le
sant pour obtenjr une expression de la problème, selon l' idée de Maria-Cris-
dérivation fractionnaire : tina Caputo, en décomposant un réel
[D 0 1
(f)](x ) = - ()
r -a
f (x-u)
O
f(u)a+I du. a = [a] + 9(a) en la somme de sa par-
tie entière [a] et de sa partie fraction-
Par construction, ces écritures corres- naire 9(a), avec O ::5 9(a) < 1, et on
pondent aux intégrations et dérivées écrit oa= 1-u = D" 0 J"-<t où n = [a] + 1.
tionnaire d ' une constante est non nulle ! qui est le pendant del' intégrale de Rie-
mann- Liouville.
Depui s Leibni z, les idées fondamen- Ces outils d 'analyse, apparus au mj-
tales du calcul fractionnaire, concernant lieu du xxc siècle, prennent de plu s
les opérateurs intégration et dérivation en plus d ' importance en physique par
d ' ordre non entier, ont eu de nombreux leurs capacités à synthétiser, forma-
développements avec des mathémati - liser, simplifier les calculs. Heaviside
ciens de renom comme Joseph Fourier, introdui sit le calcul fractionnaire, sans
Sylvestre-François Lacroix , Joseph grande rigueur mathématique, dans
Liouville, Bernhard Riemann ou Her- l'étude de la transmjssion des lignes
mann Weyl , avant d 'attirer l'attention électriques. Depui s, ce calcul est utilisé
des ingénieurs avec Oliver Heaviside pour décrire les frottements visqueux
vers 1890. Il faut néanmoin s attendre entre fluides et solides, pour étudier la
1974 pour que la première monogra- propagation des ondes sonores dans les
phie sur le sujet soit publiée ! milieux poreux , pour contrôler le dé-
La première application du calcul frac- placement de véhicules électriques au-
tionnaire est l' œuvre d ' Abe l pour dé- tonomes, pour la détection de contour
terminer la solution de l'équation in- en imagerie et dans tous le phéno-
tégrale du problème tautochrone (voir mènes physiques de structure fractale.
en encadré). Il a établi à cette occasion
une transformation éponyme dont une F.L.
version se rencontre en tomographie
(voir en fin de numéro) :
Dérivation des monômes
A0 [J](x)= jf(u)~~
0 (x-u
avec O <a< 1 Pour calculer Da [x"] = r a [ x"] = -()
f -a
1
f (x-u)u" a+l du ,
o
pour que l'intégrale existe. D ' après ce on effectue le changement de variable u = tx, d ' où :
qui précède, on peut écrire : n-a I n
A [f]( x) = f(l-a)[ D (f))(x) ,
0
0
-
1
Da [x" ] = ~()
r -a
J(1-tt t' dt . En utilisant la valeur de
O
ce qui permet d 'établir directement une
formule d ' inversion: l' intégrale eulérienne de première espèce, on obtient
1
f(x)= r(l~a)[I°- (A [J]))(x) . 0
a[x "] = r(n+l) ) x -a. Cette
Il
D ( expression correspond
1
En écrivant 1°- =D 1°, on a :
O
r n+l-a
J(x)= ( l )[D ola (A 0 [J]))(x), bien à celle établie dans le texte. On vérifie que
f 1-a
Do[.x''] = :x'', Dk[ x"] =
-n( ! ) x"-k, mais pour une fonc-
n- k !
qui devient, en utili sant l'expression de
l' intégration fractionnaire: tion constante (n = 0) , Da [l] =
r
t ),1-a
-a
qui n 'e t nulle
5n 2
r arccos 1 +cosx
Jo
" 12
2cosx
dx = -- '
24
/3 COS X .7r 2
fo arccos
1 + 2cosx
dx = -
8
,
/3 1- COS X l l.7r 2
fo arccos
2cosx
dx = --.
24
Depuis, elles sont devenues les intégrales de Coxeter. Le seul qui répondit fut Godfrey Hardy, alors
en poste à Oxford. Il indiquait qu ' il n'avait jamais pu résister au défi du calcul d' une intégrale défi -
nie. Coxeter, alors jeune étudiant à l'université de Cambridge, reçut trois lettres , pour un total de qua-
torze pages manuscrites . Les quatre premières pages contenaient une ingénieuse, mais néanmoins
élémentaire, vérification (voir les références ci-dessous).
Harold Scott MacDonald Coxeter calcula ces intégrales par des considérations géométriques. Pour un
système de symétrie de réflexion donné en dimension n, on peut découper l' hypersphère de dimen-
sion n en un nombre entier d'hypertétraèdres sphériques, délimité par les plans de symétrie du sys-
tème de symétrie et l'hypersphère qu'il découpe. Dans le cas de la dimension 2, la symétrie est la symétrie
diédrale, engendrée par deux miroirs (segments rouges sur la figure) formant un angle de 2rr,/ n.
L' hypersphère est le cercle (en bleu) et l'hypertétraèdre est un triangle (en rouge) défini par les deux
miroirs formant un angle de 2rr,/n et l'arc de cercle qu ' ils délimitent.
Le cas de la dimension 2.
Références
• Les intégrales de Coxeter. Tangente 114, 2007.
• Les intégrales de Coxeter. Quadrature 50 , 2003.
• The Beauty of Geometry. H.S.M. Coxeter, Dover, 1999.
• Regular and Semi-Regular Polytopes Ill . H.S.M. Coxeter,
Mathematische Zeitschrift 200, 1988 .
Conuergence
d'intégrales impropres
Peut-on étendre la notion d'intégrale à des intervalles non
bornés ou à des fonctions non bornées ? La réponse est « oui »
dans un certain nombre de cas, ceux pour lesquelles on dit
que l'intégrale impropre est convergente.
ne intégrale de la forme f
b
U
f(t)dt
méthode de Simpson
1 1
ft -pdt = --.
0 1- p
Lorsque le calcul de l'i ntégrale impropre Deuxième cas de convergence d'une
est ex igé, les méthodes de calcul inté- intégrale impropre: l'étude de l'inté-
gra l figurant dans les dossiers de ce grabi lité d'une fo nctio n ! continue par
numé ro seront à utili ser. Mais le mathé- morceaux sur un intervalle l non borné ,
mati c ie n se po sera fréquemment la du type [a;+ oo [ (ou]- oo ; b]).
si mple question de l'ex iste nce . Cette fois, on dira quef est intégrable sur
Des critères de comparaison suffiront
alors souvent , en particulier dans le cas
l s i F (x) = f f(t)dt
" b
d ' intégrales de fonctions positives. On (res pectiveme nt F (x) =f f( t )dt) ad met
se limitera ici à ce cas s implificateur.
En effet, dès lors quef est positive sur une limite quand x tend vers l' infini .
Dan s le cas où f est une fonction posi-
[a ; b[ , F, définie par F(x) =f f(t)dt ,
tive, cela se ramène à dire que l'i nté-
est une fonction croissante de"x. Elle gra le converge s i et seule me nt s i Fest
aura donc une limite en b si et seule- bornée .
ment si elle est bornée. Ains i, une inté- Encore une fois, les fonctions de Riemann
grale de fonction positive f sur vont jouer un rôle importa nt , non seu-
l = [a ; b[ sera convergente si et seule- lement parce qu 'on saura dé te rmine r
ment s i les intégrales de f sur tout seg- leur intégrabilité, mai s parce qu 'elles
ment inclus dans I sont bornées. serviront d 'échelle de comparaison pour
En particulier, si la fonction pos itive f déterminer) ' intégrabilité d 'autres fonc-
reste , dans un voisinage de b, majorée tions positives .
par une fonction dont l' intégrale converge Il est clair que la fonction défi nie par
sur [a ; b[, elle sera elle-même intégrable f(x) = [P sera intégrable au voisinage
sur [a ; b[. À l' inverse , si elle est mino- de l' infini s i et seulement si p > 1. On
rée par une fonction pos itive dont l' in- remarque qu 'au voisinage de O comme
tégrale diverge, elJe ne sera pas intégrable. au voisinage de l' infini , l' intégra le de
Une telle comparaison sera souvent faite la fonction l / x est divergente.
avec une fonction de Riemann vue plus Le critère de Rie mann de convergence
haut. Elle donne lieu au critère dit « de consistera à majorer la fonction! à inté-
Riemann » . Ainsi , pour une fonction f posi- grer par une fonction du type [P où
tive , s'il existe p < l tel que ~f(x) soit p > 1, le critère de divergence consistera
bornée dans un voisinage de b, alorsf est à la minorer par la fonction 1 / x.
intégrable sur [a ; b[ . On peut d 'a illeurs passer de l' une des
l
Par exemple, la fonction tn x l, bien que formes de borne impropre à l'autre e n
tendant vers l' infini en 0 , est négligeable, utili sant un changement de variable.
par exemple, devant _I_ , Ainsi, le changement de variable en
Fx I lx transforme l'i nte rvalle ]0; l] en
dont l' intégrale converge en O. La fonc- [ l ; + oc[, ce qui relativise le décou-
l I
tion 1n sera donc intégrable. page de l' étude de la convergence d'in-
Inversement , s'il existe p > 1 tel que tégrales impropres en de ux cas distincts.
xP f(x) soit minorée dan s un voisinage
de b, alors f n'est pas intégrable s ur G.C.
[a ; b[.
que J: 00
2
cos(u )du - f: 00
2
sin(u )du - ~- Ces deux intégrales
l'intégrale de Poisson
Po ur résoudre le problè me de Diric hlet sur un di sque, Siméon
Po isson fut ame né à introduire l' intégrale Ion 2
ln ( 1- 2x cost + x )dt ,
qui pe ut semble r imposs ible à calc ule r. Po urta nt, e n dé riva nt
la fo nctio n à intégre r par rapport à x, o n o btie nt l' intégrale
n 2 (x - cost)
Jo ) - 2x
- - - --
COS t + X2
dt , à laque lle o n peut applique r les
Suites et fonctions
définies par une intégrale
Quand une suite ou une fonction est définie par une intégrale,
on peut en général l'exprimer de deux façons différentes. Elles
mènent à deux théorèmes importants, dont le plus célèbre
porte le nom de théorème de convergence dominée. Les appli-
cations à l'analyse sont nombreuses.
r+"' dx
l' intégrale impropre J , - - - est
x. On en déduit que lx" ln-;I s M x"-1 ,
l+ x
o ~
convergente. donc la suite de fo nctions converge
Calcul d'intégrales
Intégrale dépendant d'un paramètre
Dans l'enseignement. en France. il est d'usage d'appeler L ' application du théorème de dériva-
1· intégrale fJ(l ..r) dl i111égralc dé11c11da111 d ·,,,, pww11hre. tion sous le signe somme peut aboutir
Le paramètre est donc ici la variable .r. Dans le monde au calcul de l' intégrale. C'est le cas par
anglo-saxon. on parle plutôt d'intégrale paramétrique.
Ce terme n'existait ni chez Leibniz ni chez Cauchy.
qui en traite dans sa trente-troisième Le\DII de calc11/
exemplede
f O
n /2
ln ( asin 2 t+bcos 2 t ) dt .
Î1!/Ï11i1é.1i111a/ do1111ée à /'frole poly1cch11ic111e sous le On démontre que l'on peut dériver
titre DUféri'llcimio11 el i111égrn1io11 .10111 le signe J. La
variable .r y est bien désignée comme une variable et non f(a) = J 0
n
12
ln(asin 2 t+bcos 2 t) dt
un paramètre. L·appellation « intégrale dépendant d'un
paramètre » se trouve en revanche dans des ouvrages sous le signe somme en appliquant le
d'enseignement de la fin du x1x" siècle et depuis . Par théorème précédent. On obtient :
exemple. c'est le terme utilisé par Paul Appell en 1898 2
dans ses Élé111c111s d'wwlyse 11w1hé111miq1œ. cours donné f '( a ) = f n12 sin t dt , que I' on
à I'École centrale de Paris.
O asin 2 t+bcos 2 t
peut calculer au moyen du changement
de variables u = tan t. On trouve :
Ce théorème, dû à Leibniz, permet
d'étudier des fonctions défi nies ~ar ~ne
intégrale telles que F(x)= f ex' dt.
0
Dans cet exemple, les hypothèses de
domination ne sont pas vérifiées sur Si a ;t: b, ( au 2 +b ) ( u 2 + 1)
IR, mais elles le sont sur tout inter-
valle ]-00, A] puisque lex'' Is eA pour b 1
t E [O, 1] et tout x E ~-oo, A], et de b-a au 2 +b - b - a u 2 + 1'
même pour la dérivée. F est donc donc:
continue et dérivable sur tout inter-
valle ]-00, A], donc sur leur réunion ,
f '(
a)- [ f +"' -du
_ -1 b r+"' -du
- - J, -J
O 2 O 2
c'est-à-dire sur R La dérivée vaut b-a au + b u +1
2
F'(x)= f ~t ex'' dt. La fonction Fest
donc strictement croissante. On en dé- = 2(b1t-a) [ Ja,;-i] .
2
duit l'inégalité F'(x)~ J ~t dt=i,, et
Cette égalité reste vraie si a = b par
donc F(x)-F(ü) ~ ~ ,, d ' où l'on tire continuité, donc il existe une constante
3
C telle quef(a) =1t ln (Va + -Vb) + C si
que F tend vers l'infini quand x tend a> O. Orf(b) = 1t / 2 ln(b), donc:
vers l'infini. Le même type de procédé C =- 1t ln 2 et :
montre que F tend vers O quand x tend
vers -oo.
Jn' tn(asin
0
2 2
t+bcos t) dt
2
= 1t ln Fa+ JE .
Allure du graphe 2
de la fonction F.
H.L.
Pi et l'arc tangente
Le nombre 1t = 3, 14159265359 ... se trouve souvent dans le résultat quand on calcule une intégrale :
intégrales de Gau ss, de Walli s, de Fresnel, et fonction r. Cela fournit également des méthodes de
calcul de cette constante.
Voici un premier exemple faisant intervenir l'arc tangente . Cette fonction donne un grand nombre de
"1ormu 1es : arctan oc = -n , arctan I = -n , et arctan ' x = -1- •
2
2 4 1+ x
La plus simple est f +œ dx , = n, mai s elle ne se prête pas bien au calcul, à cause des bornes infinies.
-œ J + X-
~
1
La formule f dx 2 = est plu s intéressante de ce point de vue.
Jo )+ X 4
• , •
On obtient une sene d 'approx1mat1ons de
• •
Jo l + X2
1t en
•
calculant les mtegrales u,,
,
= r x" (1 - x)" dx.
1
En effet, l'expression x ( l - x) est maximale en 1 / 2, ce qui permet un encadrement de u,, : 0 < u,, < 1 / 4".
En effectuant la di vision de x" ( l - x)" par 1 + x2, on peut calculer u,, en fonction de 1t et ln 2, selon le
reste de la divi sion . Pour n =4 , on obtient u 4 = 22/7-n,d'où l'encadrement 22/7 -1/256 < Jt< 22/7,
qui rappelle une approximation obtenue par Archimède .
De même , pour n = 8, 47 171/ 15015 < n < 47 17l/15015 + 1/262144,
ce qui donne n avec cinq décimales exactes.
Pi et les intégrales
Les intégrales abéliennes, contenant des racines carrées, peuvent également mener à Jt.
dx dx
Par exemple : f-1
1 ,.--------i
v1- x- dx = -
1t
2
, f- vJ-x
,.-----,
I
1 2
= n ou rb
Peu utilisables pour le calcul, n intervient dans un grand nombre d'intégrales aux bornes infinies ,
comme celles du type f o+œ si:: x dx, qui valent C,, Jt où les constantes C,, sont rationnelles .
, . , 1 1 1 D f , , l
Pl us prec,sement: C 1 = , C2 = ,C = 3,C = }°.. e açon genera e :
2 2 8 3 4
2ln-li (n - 2k)"- I
n.}:(-l)k _ __
C = k-0 k!(n - k)!
n
2"
les intégrales
eulériennes
Les intégrales eulériennes sont apparues avec Wallis pour
être ensuite étudiées par Euler et ne devenir « eulériennes »
qu'avec Legendre. Depuis, elles font partie des fonctions dit es
spéciales qui ont envahi les mathématiques pures comme ap-
pliquées.
torielle n! (produit des entiers de l à ment étonnante pui squ 'e lle fa it entrer
n /2
f
n) : Wn = O sin"x d.x. En utilisant la
relation li ant sinus et cosinus et une
les deux nombres transcendants e et n
dans le domaine de l'arithmétique!
intégration par parties (voir dans le
deuxième dossier), on obtient la rela- Les fonctions Gamma et Bêta
Jacques Philippe t1on '
. de recurrence W" = -n-J
- Wn- 2 • L e
Marie Binet calcul des deux premiers téfmes donne Les intégrales de Walli s sont en fait
(1786-1856). alors deux formul es : des cas particuliers des fo nctions nom-
mées Bêta depui s JaJ.ues Binet et dé-
1 · 3 · 5 .. · ( 2n + 1) n
w 2n = - et . .
f mies par B( x,y ) = i t x- 1 (1 -t ) y- 1 dt .
0
2 · 4 · 6 .. ·(2n) 2 En effet, le changement de variables
t = sin 2 x permet de montrer que :
2 · 4·6·· ·(2n)
2
W n+ I = 3 ' 5 ' 7 " ·( 2n + ] ) . W11 =_!_B(n+I
2 2 '2
1-).
Le changement de variables t = 1 - u
Walli s en tire la formule qui porte montre la sy métrie entre les variables
24" ( 1)4 x et y, à savo ir : B (y, x) = B (x, y) . En
son nom : lim n· 2 = n. James intégrant par parties, on obtient la fo r-
n H +oo n{(2n)!) mule suivante :
Stirling ( 1692- 1770) en déduira une x B (x, y + 1) = y B (x + 1, y).
- r(x)r( y )
J:: e-x dx} . Un passage à la limite, quand R tend vers
\: infini, permet de conclure. Pour le justifier, on peut
B ( x,y ) -
r ( x+y ) . encadrer PR par DR et DR 12 .
La fonction Gamma vérifie une for-
mule que Carl Gauss choisit comme
définition , sans doute parce qu ' e lle ex- 1 /
clut la notion d ' intégrale, ce qui la rend 1/
plu s faci le à générali ser au domaine
complexe:
. n!nx
r( X ) = 1Im - - - - - - -) -2 -1
n-+œ X(X+1) ... (X+ n) .
Cette formule lai sse deviner que la Graphe de la fonction Gamma dans
fonction Gamma se générali se au plan le domaine réel. Il possède une
complexe privé des entiers négatifs ou f\ asymptote verticale en chaque entier
. nul s. En particulier dans le domaine négatif ou nul.
I
réel, le graphe de la fonction Gam-
ma ad met une asymptote verticale en La fonctio n Gamma intervient dans un
chaque entier négatif ou nul. grand nombre de domaines. Elle s'as-
La formule de Gauss permet de mon- socie en particulier naturellement à la
trer la formule des compléments reliant fonction zêta de Riemann , qui a un lien
la fonction Gamma à la fonction sinus : avec la distribution des nombres pre-
miers. Dans le domaine des mathéma-
r(x)r(l - x) = . ( ).
sm :n:x tiques appliquées, elle donne naissance
P!u~) x = 1 / 2, cette formule donne à la loi Gamma en probabilités, une loi
r .l = J;,. En posant t = x2, on en dé- particulièrement utilisée pour modé-
du ·t ' intégrale de Gauss : li ser la durée de vie. Ses applications
sont donc nombreuses tant au niveau
r·"' e-x' d x = J;,. théorique qu'au niveau pratique.
Jo 2
H.L.
la transformée
de Laplace
Les logarithmes transforment les multiplications en addi-
tions. Pour suivre la même idée, pourquoi ne pas transformer
les équations différentielles en équations algébriques? C'est
ce que fit Heaviside en utilisant la transformée de Laplace ...
mais sans le savoir !
C ~quat'.on différentielle
equat1on algébrique ? Pour
être concret, considérons un exemple
en Y= L(y) où Y(p) = J:"'e-P'y (t)dt. La
transformation se nomme L, en réfé-
rence à Lapl ace. Mais s' il est d' usage
particu lier, l'équation du second ordre de nommer la variable p, ce n'est pas
avec conditions in itiales : une référence au prénom de Laplace !
y"+3y '-4y=0 Bien entendu, la transformation L n'est
{ y(O) = 3, y'(O) = -2. pas définie pour toute fonction y. Une
Cette équation a une solution unique condition suffi sante pour cela est que y
Pierre Simon sur ~ d'après le théorème de Cauchy- soit continue sur [0, +oo[ et qu ' il existe
Laplace ( 1749- Lipschitz. Une idée étonnante pour en M > 0 et a tel s que y vérifie la condi -
1827), mathémati- tro uver la solution est. .. de la modifier tion ly(x) 1 ~ M«.1.r pour tout x, ce qui
cien, physicien et en util isant une transformation intro- sera supposé.
astronome. duite par Pierre Simon Laplace.
lniectivité de l
f "'
Soit June fonction telle que L(f) = 0 , c' est-à-dire que [L(f)l(p) = 0 e-P' f(t)dt = 0 pour tout p.
S' il est possible de dériver sous le signe somme, il vient[L(!Jj'(p) = f +"' (-t) e-P'f(t)dt =0 pour
tout p. On peut recommencer, ce qui donne : [L(f)J"(p) = fo(-t )" e-P' f(t )dt= 0 pour tout p.
En combinant ces équations, on démontre que, si Pest un polynôme, L(Pf) = O. Si f est un poly-
nôme, on en déduit que L(f2) = 0, soit J:"' e-p, f 2 (t )dt= O. Comme la fonction intégrée est positi ve,
e-P'j2(t) = 0 pour tout t, d'oùf = O. Sif n' est pas un polynôme, une approximation par un pol ynôme
permet de conclure.Lest donc injective.
la résolution
La transformée en zet les équauons aux différences
Peut-on exploiter l'idée sous-jacente à la transformation
de Laplace pour résoudre une équation aux différences
u 2 + u 1 - 2u = 0 , .
comme : 11
•
11
" • ? La reponse est out et
{ u =2, u =-1
0 1
7
d'où [L{y )](P) = /P+ .
p + 3p-4
On en déduit :
2
On en déduit que, pour trouver y, il [L(r H 2e' + e-4' )](P) = -- + -1-
suffit de savoir inverser la transforma- p-l p+4
tion de Laplace L. Au niveau calcul, donc [L(t~ y(t)-2e'-e-4') ](p) =0. On
la linéarité de L pousse à décomposer démontre que L(/) = 0 implique f = 0
la fraction du second membre en élé- (voir encadré), donc y(t) = 2e' + e-4 1,
ments simples : ce qu ' il est facile de vérifier. Cette
3p+7 = -2- + _ l __ démarche est valable pour toutes les
p2+3p-4 p-1 p+4 équations différentielles linéaires à
Une petite manipulation permet de coefficients constants avec conditions
trouver alors une solution. En effet : initiales.
[L(t1-Ha1 )]{p)= f "'
o
e(a-p)' dt=-1- .
p-a
H.L.
I •
er1e
et transformée de f ourier
Il est difficile de dissocier série et transformé e de Fourier, la
seconde pouvant être considérée comme une généralisation
de la première. Elles ont toutes deux des implications
importantes dans la résolution des é quations différentielles
et en physique.
n 1807 , Joseph Fourier s' inté- et en utili sant la condition X (0) = 0, il
Jt -n
=
n
Jt -n
semble s'arrêter là. Mais en fait , on peut La di ssy métri e d a ns les coeffi c ie nts
obteni r celui de cosx (c'est-à-di re a 1) a 11 est résolue e n utili sant la formul e
de la même façon, si on multiplie d'abord générale
par cosx: 1 " J n
an(!)= ; J J(x)cos(nx)d.x et b,, (f) = ; J J(x)sin(nx)d.x.
f(x)cosx =a0 cosx + a 1 cos 2 x
+ b 1 cos xs in x + a 2 sin 2xcos x Alors:
+ b2 cos2xcosx + ... f(x)= 00
(!) + I( a/f)cos(nx) + bn(f)sin(n.x)),
Ic i encore , presque toutes les intégrales 2 n• I
sur une période 2n sont nulles, d 'où : cette égalité n'ayant lieu que sous cer-
J_", J(x)cosxd.x = aiJ_", cos xd.x. 2 taines conditions. En particulier, la conti-
nuité ne suffit pas pour l'assurer, mê me
Par raison de sy métrie : si e lle suffit pour donner un sens aux
2 2 coeffici ents du me mbre de droite , tou-
(, cos xd.x = { . sin xdx
jours appe lé série de Fourier de f.
I
= -J
2
n
(cos x + sin
-n
2 2
x)d.x = 1t.
La con vergence des séries de Fourie r
La même démarche permet d 'obtenir : vers la fo nctio n qui les génère est un
00 = -I J f(x)dx.
21t -n
n suj et très dé licat qui e st pe ut-ê tre à
l' ori gine de la ré volution cantorienne
des infinis ! Si une fonction! est pério- précisément , les sauts de di scontinuité
dique de période 2n, de classe C I par sont augmentés d 'environ 18 % . Le phé-
morceaux , alors sa série de Fouri er nomène , remarqué à travers des in stru-
converge vers la fonction qui la génère ments de mesure phys ique, a d'abord
e n tout point. . . à condition de rem- été attribué à des e rreurs matérielles .
placer f(x) par Ïa demi somme e ntre Willard Gibbs est le prem ie r à avo ir
ses limites à droite et à gauche e n x e n reconnu l'origine mathématique du phé-
tout point x de di scontinuité. C'est le nomène qui porte aujourd ' hui son nom ,
théorème de Dirichlet. même s' il n' est pas le premier à l'avoi r
constaté ni celui qui l' a complètement
le phénomène de Gibbs élucidé. Dan s le cas de la fonction cré-
neau, le premier maxi mum après Otend
En gui se d 'exemple , exam ino ns le cas
- x·dx, qm. vaut b',en 1, 18 a, 001
vers -2 Jcnsin ,
de la fonction créneau , c'est-à-dire de Jt o X
0 1
1---,n·I - =1 (211 +l 1)2+1-(2n)I 2·
n> I n>O n i
1
Et comme ~ - -2 =_!_ ~ ...!.._2
6 (2n.) 4 6n '
., ~I Jt2
ce Ia con du1t a LJ 2 =- .
Fonction créneau (en rouge) et son approximation n:t l Il 6
par des sommes de sinus (ici n = 10). On remarque En que lques lignes se trouve résolu le
des turbulences au niveau des discontinuités, problème de Bâle, posé par Pietro Men-
ce qui est général et porte le nom de phénomène de Gibbs. goli en 1644 et qui demandait de trou-
ver la valeur de la somme des carrés des
Au niveau des points de discontinuité, inverses des entiers. Il fut réso lu par
l' approximation par les sommes de sinus Leonhard Euler en 1735 par une toute
(et cosi nus) est de mauvais qualité. Plus autre méthode.
L'égalité de Parseual
_!_J•
2Jt
IJ(x)l2dt = lao<J)i2
-n 4
on obtient 1= _!_ I 2
2 n,O Jt (211 + 1)
2
16
, de laquelle
E n effectuant le changement de variables
on de' d u1t
. a' no uveau ~ ~ 1 Jt2
= -.
x = 2m! T dans la fo rmule
n ,O (211 + 1)
2
8 IJn
an =; -n g(x)cos(n.x)dx o n Obtie
. nt
En l' appliquan t à la fonctio n e n dents de
scie, on o btie nt a (!) = '!:_J Tti J(t)cos ( 11 2 Jt 1) dt
2 n T - T/2 T
1 "( 2x) I~ 64
; fo I --;- dx = 2n,o Jt4(2n + 1) 4 ' et de mê me pour les b,,. Sous les condi -
64 Jt4 tio ns du théorème de Diri c hl e t , on a
de laque lle o n tire ~ 4
= - .
n>O (211 + 1)
96 a lors:
En d istin g ua nt les te rm es pa irs d es
. . . ~ 1 Jt4 2
I,,., 2
T
2
J(x) = ao<f) + (an(f)cos(n Jt x) + bn(f)sin (n Jt x)).
T
1mpa1rs, o n trouve a uss i ~ 4 = - .
,,. , 11 90
Po ur gé néra liser les résultats concer- C haque te rme de la somme est appe lé
nant les fo nctions périodiques de période une harmonique, ce qui réfère a u cas
2n aux fo nctio ns f de période T , il suf- où f re présente une o nde sono re pé rio-
fit de considé rer la fo nc tio n dique, mais est applicable à to ut s ig na l
pé riod ique, comme les s ig naux é lec-
g(x) = J ( :
2
x) , qui est de période 2n. triques pa r exempl e.
-c(n~)
u(x , t )= }: A,,e L
1 (
sin n-x .
J't ) La transformée de Fourier est effecti-
n~ L vement définie sif est continue par mor-
La condition initiale s' écrit alors ceaux et absolument intégrable sur IR,
J(x)= }: A,,sin(n~ x). so it f ]J(1)lc!1 < +oo. On peut en retour
n•O L
Pour obtenir une telle éga lité avec la calculer f à partir de F :
théorie précédente, il convient d 'étendre 1 +oo .
f(x)=- J F(1)e"1d1.
la définition de f sur IR en une fonction 2J't - OO
?- -
+ 1)
2J't -n -oo
les hypothèses de Dirichlet on peut écrire : est la seule solution possible. Il est facile
de montrer que y est bien solution.
J(x) =
2 cn(f)e-inx, où n varie sur 71...
n
__:-?'-__ bg
-a 0 !X a
Un cône, dans le sens le plus général , est obtenu ,
à partir d ' une base B plane quelconque d'aire
- b -b g 2
A (on situera cette base dans le plan z = 0) , en
joignant tous les points de B à un sommet S . Soit
Soit (E) la surface située à l' intérieur de cette ellipse, h la cote de S (la hauteur du cône). Le cône
2 2
« classique » a une base circulaire, une pyramide
dont les points vérifi e nt l' inéga lité : x, + L2 :s 1.
a- b est un cône dont la base est polygonale. On
Pour calcu ler son aire S, on effectue la descrip- appelle D (z) la section du cône par le plan de
tion hiérarchisée de (E) : c'est l'ensemb le des cote z. Par réduction de coefficient à partir de
couples (x, y) tels que - a :S x :Sa la figure plane de base , son aire est égale à
et -b g g
:s y :s b 1 - -
.
A(h - z) 2 /h 2 • Il suffit donc d ' intégrer cette
expression entre 1 eth pour obtenir le volume :
Ah/3. C ' est le principe de Cavalieri qui per-
D
bv' --;;, met d ' énoncer que les formules sont les mêmes
f~
On effectue le c hangement de variab le Uolume de la sphère
X = a sin 8 OÙ 8 E [ - :n/2, :n/2],
et donc dx = a cos e de
V= 4/3rtR3
rr / 2 ,r / 2 Considérons la sphère de centre 0 , origine du repère,
S = 2b J acos 8d82
= ab J (1 + cos8)d8 = :rcab. et de rayon R . Elle admet pour équation :
-Jr/2 -,r / 2 x2 + y2 + z2 =R2.
Pour a= b = R , on retrouve , bien sûr, l'a ire du On effectue la description hiérarchisée (par-
di sque: n R2 . tielle) de (S), intérieur de la sphère .
C'est l'ensemble des triplets (x, y, z) tels que :
z - R :S z :S R et x2 + y2 :S R2 - z2.
Cela correspond à considérer les points des
disques D(z) de rayon racine de R 2 - z2 obtenus
par section de la sphère par plan de cote z.
A lors , V= JJJ/xdydz= J(Jfo<,> d.xdy)dz
-R
y R
2
= f :rc(R - z2 ~ z.
-R
Soit, en unités de volume, V= (4/3):rtR 3 .
X
une somme dont les Si les vari ati ons de la fo nction/ ne sont
termes seraient des valeurs prises pas « excessives » , iI est raisonnable de
par une fo nction réellef sur une penser que la somme présente une cer-
success ion d 'entiers : taine prox imité avec l' intégrale. Or, il est
L" J(k)
k• I
= 1c1) + 1c2) + .. . + 1cn). souvent plus commode de calculer une
intégrale que de ca lculer une somme !
Cette somme peut s'i nterpréter comme On peut alors espérer tirer profit d ' une
l' aire d ' une réunion des rectangles de compara ison de la somme et de l' inté-
base de largeur 1 et de hauteurs respec- grale associée ...
ti ves f (l ) ,/(2), ... ,f(n).
Les joies de la monotonie
j{l)
Si la fo ncti on f est monotone (di sons
j{2) décroissante), il est poss ible d 'encadrer
le terme f(k) par deux intégrales :
j{3) j{4) k+ I k
J k f( t )dt :S f(k) :S J k_ J( t )dt.
0 1 2 3 4
H = 1 + "" - s 1 + f -.
Il fjk J1 t
On en déduit : S i l'o n suppose de plu s la fonc ti o n !
I
ln(n + 1) s I -k s 1
Il
k-2
+ In n.
pos iti ve, la suite des e rreurs g loba les
(E,,),,;,; 1 apparaît croissante et majorée, elle
Cet encadrement permet de justifier que est do nc convergente. En introdui sant
la suite (H,,) 11;,; 1 tend vers l' infi ni , mais f sa limite, on a alors obtenu :
fo urnit a uss i une app roxi mati o n des 1
! J(k) -Ji'l+ J(t)dt ,, _ •., f.
termes de la série harmonique quand k• I
par la quantité
Les conditions de bilinéarité et de symé- scalaire usuel dans IR 11+ 1 pour une base
trie de ce produit scalaire sont remplies, orthonormée. La base pol ynomi ale
et o n a bien ll!II! = Jf 2
(t)dt .!: O. Pour (x") k=0., .... 11 est orthogonale pour ce pro-
duit scalaire , mais pas pour les autres .
une fonctio n continue (ce qu 'on sup- À chaque fonction poids p du produit
posera),ll/1 lz = 0 <=> f = O. On est main- scalaire ( 1>P est assoc iée une fa mille
tenant formeUement en mesure de définir d e pol y nô mes orthogonaux . Pou r
e
un angle (f, g) de deux fonctions par p (t) = l , les pol ynô mes orthogonaux
pour le produit sca laire ( I >L sont les
l'ex press ion cos(8Cf,g)]= j{l~l , polynômes de Legendre (P11 ),,;;,0, et pour
la gauss ie nne p (t) = e-1' et le produit
11 2
pui sque l(f,g)I s ll!ll 2 llgll 2 par l' inéga- assoc ié ( 1 >H , ce sont les polynô mes
lité de Cauchy- Schwarz, cas particulier <l'Hermite (H11 ) 11;e0 (vo ir e n encadré). li
de celle d' Holder (p = q = 2). Deux fonc- suffit de divi ser chacun de ces poly-
tions orthogonales sont alors te lles que nômes par sa norme pour obtenir des
(fig)= o. bases orthonormées de E,, pour chacun
des produits sca laires . Cette orthogo-
Les bases fonctionnelles nalité ne dépend pas de la dimension de
E11 , et est donc valable pour l' ensemble
Dans un plan euclidien, une base ortho- E 00 de tou s les pol ynô mes , qui est de
normée, notion bien connue, est consti- dimension infinie.
tuée de deux vecteurs (i ,]) orthogonaux
(i .]= 0) , donc indépendants, et nor- Cette exte nsion de la notion d ' espace
més : Il TIl = Il ] Il = l . Tout vecteur ü euclidien en dimens ion infinie est appe-
s'exprime , avec unicité, comme com- lée un espace de Hilbert . Un vecteur est
binai son des vecteurs de base alors re présenté par une série infinie
ü =ai +(3] ,où a = ü .Tet f3 = ü .] sont dont il faut garantir la convergence. Un
les coordon nét;,s. De même, tout poly- exemple en est donné pour la base cano-
nôme P,, (x) = 2 akx k de degré inférieur
k-0
nique (x")k o avec le développement en
série de Tay lor des fonctions . En dimen-
ou égal à n est déterminé par ses coor- sion fin ie , un espace euclidien est com-
données (ak)k=O 1 11 dan s la base de plet, c ' est-à-dire qu ' une somme finie
monômes (x")k=0:,.:::;,. L'ensemble E11 de de pol ynô mes es t un polynôme , un e
ces polynômes constitue un espace vec- somme finie de fo nctions continues est
toriel de dimension n + 1, de structure une fonction continue.
en tout point identique à (' espace [R 11 + 1• L'espace L 2([-1 , l]) des fonctions de
Parmi l' infinité de produits sca laires carré intégrable sur [- 1, l] est complet,
dont on peut munir l'espace E11 pour lui mai s ce n' est pas systématiquement le
donner une structure euclid ienne, inté- cas en dimension infinie où il fa ut être
ressons- nou s aux produits prudent, car de no mbreux théorèmes y
(PIQ),, = l t (t)Q(t)p(t)dt prennent une autre forme qu ' en dimen-
sion finie.
"
et (PIQ)0 = 2 akbk Les polynômes orthogonaux permettent
k·O d'expliciter la meilleure approx imation
pour P(x) = 2akx k et Q(x ) = 2" bkxk.
" au sens des moi ndres carrés. Pour une
k-0 k-0 fo nction f E L 2([- 1, 1]), on calcu le les
Le produit ( 1>o correspond au produit coefficients a,,= <ri P,, >111 P,, 11 2 .
le produit
de conuolution
Souvent introduit ex nihilo en mathématique, le produit de
convolution de deux fonctions apparaît naturellement dans
de nombreux problèmes de la physique, et particulièrement
en traitement du signal. Tout ingénieur est un jour confronté
à inverser ce produit, problème souvent délicat.
' tion mathématique, alors que son exis-
L
introduction des coordon -
nées en géométrie par Des- tence est une nécessité en physique.
cartes fut la première étape Tout lycéen est un discret monsieur
menant à la définüion des vecteurs au Jourdain de la convolution discrète. Le
x1x< siècle, et, rapidement, à la notion n
dant l'intervalle temporel [t, t + dt]. signifie que l' intégration est sy-
La quantité s(r) <l>(t) dt participe donc métrique vis-à-vis des variables
au signal S(T) à l' instant T = t + r. En u et v. On peut aussi bien écrire
sommant les contributions sur tout le (/*g)(x)= f
f(u)g(v)dv, c' est-à-
support temporel du flux neutronique, u+v-x
+"'
on obtient, pour l'expression du signal dire (/*g)(x)= f f(x-r)g(r)dr.
de détection :
S(T)= f s(i:)cp(t)dt Le produit de convolution est donc
t+"t •T commutatif (symétrique) : f * g = g *f
+"' Bien sûr, le produit de convolution a
= f s(T-t)cJ>(t)dt . été introduit avec des fonctions repré-
On vient de définir le produit de sentant des phénomènes physiques, à
énergie finie, qui ont le bon goût d 'être nul quand leurs supports sont di sjoints.
à support borné et qui ne posent donc Le support total du produit de convolu-
pas de problème d'existence pour leur tion est donc la somme des supports :
intégrale. Une définition plus mathé- Supp(f * g) =Supp(f) + Supp(g).
matique impose quelques contraintes En plus de la commutativité, le pro-
sur le comportement des fonctions , que duit de convolution est associatif :
l'on supposera satisfaites. f * (g * h) = (f * g) * h, di stributif
par rapport à l' addition : f * (g + h) =
lf * g ) + lf * h), et alf * g) = (af) * g
=f * (ag) pour a réel. Ces propriétés
Support de ,. confèrent à l'ensemble des fonctions
convolution. . . .....· continues sur les réel s, par exemple,
: ...../'~(b- ,) une structure d ' algèbre commutative.
:.. , ..
X b Une autre propriété importante est une
Supp(j'g) loi de conservation des surfaces. L ' in-
tégrale d ' un produit de convolution est
La figure ci-dessus illustre le processus le produit des intégrales des fonction s
l
de calcul d'une convolution. L 'expres- convoluées :
sion g(x - t) = g(-(t - x)) représente le
symétrique de g(t) translaté de x. On
Z(! * g )(x )cit [Z f (x )clt ][Z g(x )clt
=
Calculons la densité de probabilité h de la variable aléa- lieu pour toute fonction J, il faudrait
toire Z =X+ Y, somme des variables aléatoires indépen- idéalement que Supp(e) = {0}, c'est-à-
dantes X et Y de densités respectives! et g. La probabi- +oo
lité que la variable Z appartienne à l'intervalle [z, z + dz] dire e(t) =0 pour x;tO, et Je(i:)di: = 1,
est h(z) dz. Les variables X et Y étant indépendantes,
X doit prendre d ' abord la valeur x avec la probabilité ce qui est impossible pour une fonc-
f (x) dx et ensuite Y la valeur y = z -x avec la probabilité tion nulle presque partout. Qu'im-
.... porte, cette « fonction » fut introduite
g(y) dy = g(y) dz. O n a donc h(z )dz .. Jf( x )g(y )dxdz , et utilisée dès 1926 par Paul Dirac
.... (1902- 1984) avant d 'être justifiée ma-
c ' est-à-dire h(z ) .. Jf( x )g( z -x)dx. La densité de pro- thématiquement par Laurent Schwartz
( 1915- 2002) dans sa théorie des distri-
habilité de la somme de deux variables indépendantes de butions, ce qui lui vaudra la médaille
densités! et g est h f * g.= Fields en 1950. Une distribution gé-
néralise la notion de fonction et trouve
Considérons le marché d ' un bien pour Fi xons notre attention sur un consom-
lequel est connue la loi de de mande : mateur qui dés ire acheter 5 unités du
~
~
~
8 q
po ur cet ac hat suppl é me nta ire, un e La somme de tou s ces pe tits profits
somme égale en moyenne à : lo rsqu e les quantités additionne ll es
dev iennent sans cesse plus petites tan-
dis que leur nombre n croît indéfiniment
(c'est-à-dire quand !).q-+ 0 et n-+ + oo)
où ç dés igne un no mbre compri s entre représente pour l' acheteur con sidéré le
q et q+ !'!,.q . Par aille urs, si le pri x uni- bé néfi ce total , c' e st-à-dire un « sur-
plus». Il s' ag it en fait de la différence neur de l' économi ste britannique Alfred
entre le montant g lobal que le consom- Marshall ( 1842- 1924), indique la quan-
mateur est prêt à payer pour acquéri r 5 tité du bien considéré que celui -ci va en
unités du bien dans un régime mono- princ ipe co mm ander en fo nction des
poli stique (qui ne comporte qu ' un seul pri x sur le marc hé et de so n reve nu.
vende ur confronté à une multitude de Consi dérons ic i le cas où la quantité
demandeurs, de sorte que le pri x est fixé demandée dépend du prix uni ta ire du
par le monopoleur et est uni voquement bien acheté , les prix des autres produits
déterminé grâce à la loi de demande) et ainsi que le revenu étant supposés fixés.
le prix total qu ' il donnera it pour rece- On peut alors écrire q =f(p) où f est une
voir cette même quantité 5 dans un mar- fo ncti on souve nt s upposée déri va bl e.
c hé parfaite me nt co nc urre nti e l (qui De plu s, cette fo ncti on/, appe lée fonc-
comprend un grand nombre d 'offreurs tion de dema nde , es t gé néra le me nt
vend ant un produit ho mogè ne et o ù décro issante, car o n comm ande sou-
chaque unité de bien est mise sur le mar- vent mo in s lorsq ue le pri x augmente
ché au même prix car un producteur sait (le co nt ra ire es t to utefo is poss ibl e :
que les pri x de tous les biens ne seront c'est le cas pour les biens Giffen, a insi
pas influen cés par les acti o ns d ' un e nommés e n ho mm age à l'économiste
entrepri se particulière ; ce prix fi xe est écossa is Ro be rt G iffen (1837- 1910) ,
déterminé par la loi de demande appli- qui sont plus souvent ac hetés lorsque
quée à la dernière unité considérée) . Ce le ur prix aug mente) . La représentation
bénéfi ce total vaut l'a ire de la rég ion graphique de la fo nction/ porte le nom
plane comprise entre la courbe de demande de courbe de demande directe (ou plu s
(d 'équation 25p = 100 -c/), la droite hori- simple me nt , courbe de demande).
zontale d 'équation p = 3, l'axe vertical
d 'équation q = 0 et la droite verticale Quand la fo nction/ est injective, ce qu i
d 'abscisse q = 5 . On peut do nc calculer est très souvent le cas, elle admet une réci-
ce surplu s au moyen d ' une intégral e proque, notée g ou 1- 1 • La représenta-
définie, qui vaut préciséme nt tion graphique de g est baptisée la courbe
de demande inverse. Celle-ci exprime donc
5 ( q
[~1-(s-) )
2\ .
dq, so it [ q - ;
35
5
t, soit le pri x en fo nction de la quantité deman-
dée ; en d 'autres te rmes, la courbe de
demande in verse indique, pour chaq ue
10
encore ni veau de commande , le pri x nécessaire
3
pour que le consommateur cho isisse ce
Il convient de noter que cette derni ère ni veau d 'ac hat. Ell e mes ure do nc la
valeur est assez proche de la réponse même relation que la courbe de demande
obtenue dans le cas, traité plus haut , où di recte, mais procède simplement « sous
la fonctio n de de mande présenta it un un autre angle ». On peut alors écrire
graphique composé de « paliers hori- que p = g(q) est équi valent à q =f(p) .
zontaux » .
En guise d' illustration, on a, sur l'exemple
Et dans le cas génér l ? ci-dessus et pour p compris entre Oet 4 :
2
SC= f f(p)dp.
"'o
f
SC= s.J4 - pdp = -5 [~(4 - p)312 ] •
3 3 3
10
3
L'intégration
•
en s1 ue
Les intégrales sont omniprésentes en physique. De nombreuses
formules, d'allure très esthétique, les utilisent. Elles permettent
de calculer des flux, des vitesses ou des champs. De
l'électromagnétisme à la mécanique quantique, voici un tour
d'horizon de l'utilisation des intégrales en physique.
n ph) ~l<.JUL , les intégra les se entre v itesse à un in stant t et l'accélé-
J a(u)du.
0
un problè me dans le style« une voiture Il est a lors fac il e de combiner les deux
se dépl ace à une vitesse v = 75 km / h . intég ra les po ur obte nir une intégra le
Que lle di stance d aura-t-ell e parcourue double qui donne la relation entre la dis-
au bout de deux heures ? » Pour résoudre tance parcourue et l'accélération (sans
ce problème, nous fa isons sans le pen- faire apparaître explicitement la vitesse):
Tmu
ser une intégratio n : le résultat est l' in-
tégra le de v de O à 2 h ! Cependant tout
d = f f a(u)du.
0
conducte ur sait à quel point il est diffi - Il est auss i possible d ' utiliser la relation
c ile de rester à une v itesse con stante entre v itesse et di stance dans l'autre
pe nd ant de ux heures (s urtout s i l'on sens pour calcul er le temps de parcours
n'est pas sur une autoroute). En utili- T:
sant une intégrale, la réso lution du pro- d dx
blè me est la même , avec cette fo is-c i v T = [ v(x)·
une fonction du temps, v (t) : Les pil otes de Formule I ont tendance
r=
d = f v(t )dt .
à rester sur un circui t( !), il est donc pos-
sible de fa ire une intégration sur le che-
0
Cepe ndant , à moins d 'être un pilote de min fe rmé défini par le c ircuit :
Formule J (et encore ... ), il est d iffi c ile T=di dx_
de démarrer une voiture à 75 km / h , il J'circui1 v(x)
va fa ll oir accélérer progress ivement (et Après les problèmes de vitesses, inté-
décélérer à chaque feu rouge) . Une accé- ressons-nous aux problèmes de robinet
lération s'exprime en m / s2 . La relation (vo ir auss i à ce suje t Tangente Éduca-
flux et intégration
en électromagnétisme
m, =J.·=(~)
'• 4nr
2
4nr dr ,
que nous voyon s . Les ondes électro-
magnétiques de nos téléphones mobiles,
où re est le rayon de l' électron. Cepen- la vitesse à laquelle nous nou s dépl a-
dant , cette fo rmule a le mauvais goût çons ou la lumiè re que nou s voyons
de diverger quand le rayo n re de l 'élec- pe uvent être décrit par des intégral es.
tron dev ient nul (et les théories actuelles Dans certains cas, ces intégrales sont
considèrent que l'é lectron est une par- tri viales (et sont souvent omises), alors
ticule ponctuelle). Pour éviter cette diver- que dans d 'autres cas elles sont beau-
gence, il fa ut donc utiliser la valeur de coup plus complexes, et il fa ut utili-
la masse de l'électron mesurée expéri- ser des méc ani smes math é matiques
mentalement et dire que c'est le résul- complexes pour les résoudre .
tat de cette intégrale . Ce processus qui N.D.
consiste à remplacer une intégrale di ver-
l'Hbel intégrale
Météore du monde mathématique, Abel a établi des critères
de convergence de séries et de nombreuses techniques de
calcul d'intégrales. Voyons une inversion géométrique origi-
nale d'une intégrale dite abélienne utilisée en tomographie.
Proj ection
tomogr aphique
20.
cp(r)=
.
à la di stance r du centre de la sphère :
.,
J J(p)dÀ. La symétrie cen-
écrirecp(r) = 2
.f f
par rapport à son périgée. On peut alors
.,
(p )dÀ, où p est la dis-
o
tance d'un point courant de la droite au « Le nom d'Abel est à jamais inscrit parmi les noms
centre de la sphère. Le théorème de Py- des mathématiciens les plus célèbres du XIX' siècle,
thagore impose la relation À.2 = p2 - ?, et la brièveté même de sa carrière si courte et si
et, par voie de conséquence, puisque r féconde a contribué encore à accroître sa renom-
est fixé, les variations des quantités À.2 mée. On lui doit en algèbre la première démons-
et p2 sont identiques : À.dÀ. = pdp. On tration rigoureuse de l'impossibilité de résoudre
par radicaux les équations de degré supérieur au
p·dp p · dp quatrième, et une classe remarquable d'équations
en déduit dÀ = -- = . Pour
À ~p2-r2 résolubles est restée dans la science sous le nom
À. variant de O à l' infini , p varie der à d'équations abéliennes. Dans la théorie des fonc-
tions elliptiques, Abel, s'élevant bien au-dessus des
l'infini et cp(r)=2Ï p/(p) dp. points de vue d'Euler et de Legendre, voit le pre-
r ~p2 -r2 mier l'importance capitale du problème de l'inver-
On écrit alors cp(r) = A [f] (r), où A est sion et de la double périodicité ; ses mémoires sur
l'opérateur d'Abel, étudié par Abel dès la multiplication, la division et la transformation
1823, un siècle avant Radon. Par suite, des fonctions elliptiques présentent une admirable
f = A- 1[cp], où A- 1 est l'opérateur in- unité, et il a fallu une incomparable pénétration
verse, dont il est possible de déterminer pour ramener à leurs véritables principes les pro-
géométriquement l' expression. blèmes traités. » Émile Picard
l
notations de l'article, blè me est dit mal posé, c'est-à-dire
<1>(r)=4f •
00
'
p p -r
(+"'f ~
p
xf(x)
X
·dx
-p
dpqui ,aprèsi nter-
que la solution diverge en présence de
bruit. On reste fort heureusement dans
le monde parfait des mathématiques :
version de l'ordre d ~~ntégratir et adap:ti:n des borlnes, on va établir, par des procédés géo-
métriques, une expression analytique
devient <l>(r) = 2 ~ xf(x\ ~ ~(x 2 -p~)(P 2 -r 2) dx . de l'i nversion de la transformation
d ' Abel.
+oo Partons d' un objet à symétrie sphérique
En comparant avec l'expression <1>(r)=2nf xf(x)dx entièrement déterminé par son rayon
extérieur R et sa densité radialef(r). Le
obtenue, on en déduit n - j, J(x2 -p2)(p2
2
pdp '
-r2)
. Au problème est donc à une dimension. La
radiographie de cette sphère donne une
changement de variable u = p2 près, on a donc établi, image plane qui conserve de la sphère
d objet une symétrie ci rculaire. Effec-
f" ~( b-u )( u-a) = :n; pour tou s a et b.
b
sans calcul, que tuons maintenant la tomographie de
cette image, réalisant ainsi , en quelque
Ce résultat classique peut être obtenu par le magnifique sorte, la tomographie de la tomographie.
changement de variable u = a cos2(8) + b sin 2(8) pour Avant tout calcul , explicitons ce pro-
8 E [O , :n;/2), qui correspond à un paramétrage elliptique. cessus, illustré par la figure ci-contre.
lnuersion géométrique
L1a.111111111t••11111
~c
8
Abel présenta sa transfonnation éponyme dans un article norvégien en 1823,
O
puis en 1826 dans le Journal de Crelle, comme résolution d'un problème E
de mécanique:« Soit BDMA une courbe quelconque. Soient (BC) une droite M P
horiwntale et (CA) une droite verticale. Supposons qu'un point sollicité par
la pesanteur se meuve sur la courbe, un point quelconque D étant son point de A
départ. Soit i- le temps qui s'est écoulé quand le mobile est parvenu à un point donné
A, et soit a la hauteur EA. La quantité i- sera une certaine fonction de a, qui dépendra de la
forme de la courbe. Réciproquement la forme de la courbe dépendra de cette/onction. Nous allons
examiner comment, à l'aide d'une intégrale définie, on peut trouver l'équation de la courbe pour
laquelle i- est une fonction 52..ntinue donnée de a. »
Soient AM= s l'abscisse curviligne du point courant M, AP = x et soit t le temps que le mobile
emploie à parcourir l'arc DM. D'après les règles de la mécanique, la conservation de l'énergie to-
tale implique que la variation d'énergie cinétique, proportionnelle au carré de la vitesse, est égale
à la variation d'énergie potentielle, proportionnelle à la variation de hauteur. En normalisant les
constantes pour alléger l'écriture, on a v • - : • .Ja - x. Il s'ensuit, lorsque l'on prend l'intégrale
0 0
Î
s(x)• sin(mt) qi(u)~n.
:n: o (x-u)
Dans le second article, il utilise une méthode intégrale, manifestement guidé par la connaissance
du résultat. i ( )du
Pour n = 1 I 2, on obtient s (x) • ! f(u ) . « Voilà donc l'équation qui détermine l'arc s de la
:n; o x-u
courbe cherchée par l'abscisse correspondante x; on en tirera facilement une équation entre les
coordonnées rectangulaires, en remarquant que l'on a ds2 =dx2 + dy2. »
Il montre alors que, pour une courbe isochrone (telle que q>(a) =c), on a s(x)- 2c Ji, qui est
« l'équation connue » de la cycloïde. :n;
,,, ..
\
1 \ \ (voir les détails en encadré).
, : \ \
,,,' :: \
\ 1
' En dérivant cette expression, on ob-
1 1 1 1 tient <l>'(r) = -2nrfi..r), d'où:
1
~ r , µ 1
,,
'
'' 1 1
I I f(r) = - --<I>'(r). Pui squef = A- 1 [F]
'' ' ' I I 2:rtr
', ...... ______ ,,, ,,,' I I
et <l> = A [F] , la dernière relation peut
s'écrire:
x r2 -x2
dr ,
coordonnées (A,µ) se situe donc sur le
cercle de rayon R = -J x 2 - r 2 • Lorsque
I d +
J"' rg(r)
le point Q parcourt le cercle de rayon alors f(x)=--- ~ - Pour
x, le point P associé parcourt le cercle :7tX dx x r2 -x2
de rayon R. Par su ite, lorsque le point une fo nction f représentant une densité
Q parcourt la couronne circulaire « physique », c'est-à-dire s'annulant
entre les rayons r et x, le point P bien avant un improbable infini , le
couvre tout le disque de rayon R. calcul de la dérivée donne :
En faisant tendre x vers 1' infini , le
domaine d'existence du point P est f(x) = _l Jg'(r)dr.
le plan tout entier. L' intégration dans :7t x -Jr 2
-x 2
le plan peut se faire en coordonnées Mais cette expres ion théorique est,
cartésiennes en intégrant l'élément dans la pratique, de peu d' utilité car
de surface rectangulaire ds = d'A.dµ , très sensible au bruit, du fait de la pré-
pour Â. etµ variant de zéro à l'infini , sence de l'opérateur de dérivation .
ou en coordonnées polaires (R, 0),
pour lesquelles ds = R dR d0, avec F.L.
R variant de zéro à l'infi ni et 0 dans
[O, 2n]. Pui sque le problème est
axi-symétrique, la dépendance est
uniquement radiale. On peut faire une
première intégration sur l'angle 0 pour
obtenir <l>(r) = f fi..x) 2nR dR. Avant de
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Niveau de difficulté
) très facile
V facile
Intégrales
VV pas facile
VVV difficile
VVVV très difficile
à tout ua
HS5001 - L'aire d'une sphère t/ HS5004 - Un exposant
peu rationnel vvv
On découpe une sphère en ron-
delles infi niment petites . Évaluez l' intégra le sui vante :
2
Montrez que l'aire de chaque dx
rondelle est la même que celle 1= fo l + ( tan
"'
x)
Jï 2
•
d'une rondelle de même hauteur
du cylindre circonscrit à la sphère. HS5005 - L'aire d'une ellipse vvv
En utilisant cette propriété, retrou-
vez la formule de l'aire de la sphère. X
H,
Quelle est la valeur exacte de l' intégrale Soient a le minimum def et b le maxi-
12
dx ?
mum def sur [O , l] .
f
"
1 +sinxcosx . 1
HS5001 • La sphère est découpée en bandes On constate que le résultat ne dépend pas du
infinitésimales parallèles orthogonales à l'axe rayon R de la sphère mais seulement de la
nord-sud de la sphère. On intègre par rapport hauteur (ici 10 cm) du trou . Ce volume est
à la latitude cp avec z = sin cp. Chaque bande d'ailleurs égal à celui d'une boule non évidée
infinitésimale a un rayon égal à R cos cp, mais de rayon 5 cm.
une inclinaison :rrJ2 - cp, donc une surface
HS5004 • Effectuons le changement de variable
, , 2:rrrdzcoscp d
ega1e a = 2 :rrr z. u = n/2 - x. Nous avons :
sin(:rr - rp) n /2
- du n /2 (t
anu ),fi d
1
c'est-à-dire la surface de la bande infinité- = .[ 1 + (cotan u)J'i = .[ (tan u)J'i + 1 u .
simale correspondante par projection sur un On en déduit :
2
cylindre parallèle à l'axe de la sphère et de n/ 1 + (tanx),/2 n/2 :rr .
2I=J dx=fdx= - . puisl=n/4.
même rayon. O
l+(tan x)J'i O
2
HS5002 • La couleur sous laquelle on voit le HS5005 · Lee qui intervient dans x = 4cos e et
fond de la tasse dépend de la quantité de y = 3sin0 n'est pas l'angle polaire requi s
matière opacifiante traversée par unité de sur- dans le calcul de l'intégrale .
face, entre la surface et le fond. Si la tasse est En effet, y/ x = 0,75 tan eau lieu de tan e .
cylindrique, cette quantité par unité de surfa-
ce n'est pas changée lorsqu 'on dilue le thé HS5006 •
avec de l'eau : on intègre une densité divisée e'" sin xdx = e'" sinx - J e'" cosxdx
par le rapport de dilution, sur un intervalle = e'"si nx -e'"cosx- J e'"s in xdx
dont la longueur est multipliée par le même
rapport. Si la tasse est évasée, alors la couleur , ù
d o
J.e.x smx
. dx = e' (sinx-cosx) .
2
s'éclaircit, et si elle est en forme de cône
inversé, alors au contraire plus on rajoute de HS5007 • En posant x + y2 = r 2 et 2
HS5003 • 2 2
JJT dxdy = ) = 2:rr .[ re dr =2:rr.
dt . 2(1 + t) d' ,
dx=--2 et 1 + smxcosx = - --
2
ou d'où le résultat: -2- ln(Ji- I)+ ~-
1+ t 1 1+ t 2
dt
J-=ln2.
0 1+ t
HS5014 • En effectuant la division euclidienne
HS5011 • Les logiciels de calcul formel sem- du numérateur par le dénominateur, on
blent incapables de calculer cette intégrale. obtient:
Elle est pourtant élémentaire. 4
x (l-x
4
) 6 s • 2 4
En posant x = ni 2 - x, on montre que - - - = x -4x +5x -4x + 4 - - - .
1+ x' 1 + x'
,r / 2 · 3 tr /2 3
Sin X d.x = COS X d.x.
f
0
3
sin x+cos x 3
f0
3
sin x +cos 3 x On en déduit que l'intégrale vaut 3+_!_-n.
7
On en déduit qu'elle est égale à la demi-somme L'étude des variations de cette fonction fournit
de ces deux intégrales .. . l'inégalité Os x(l - x ) s _!_ ,
ce qui. se s1mp
. ]1 " en -1"J/2dx qui. vaut :,r /4 .
"f 1e 4
2 ,
0 de laquelle on déduit : 0 s 3 + _!_ - n s _.!!._.
HS5012 • Il est logique d'intégrer par parties car 7 1024
la dérivée de la fonction à intégrer s'exprime Un petit calcul algébrique donne alors l'enca-
simplement. A priori , elle vaut : drement suivant:
1 2(x 2 + 1)- 2x(2x ) l .n
Os3+--.ns--.
(x 2 + 1)2 7 1024
l-(): 1f qui est légèrement meilleur que celui
10 1
d 'Arc h.1me' de: 3+-sns3+-
une expression qui se simplifie, mais attention 71 7
aux racines carrées de carrés ! HS5015 • ,
Elle vaut ainsi - 2 - 2 entre O et l, et l'opposé On a l'inégalité J (J(x)-a)(b-f(x))dx2:0,
au-delà de l. 1+ x 0
Tcingente
Publié par les Éditions POLE
SHS au capital de 42 ooo euros
Slege social
80 bd Saint-miche! - 75006 Paris
Commission paritaire : 1016 K 80883
Dépôt légal aparution
Directeur de Publication et de la Rédaction
Gilles COHEn
Rédacteur en chef adjoint
Herué LEHnmG
Secrétaire de rédaction
Édouard rnomns
Ont collaboré a ce numéro
Jacques BHIR, Élisabeth BUSSER,
Jean-Paul DELHHHYE, Dauld DELHUOHY,
nicolas DELERUE, Jean-Jacques DUPHS,
Bertrand HHUCHECOROE, Daniel JUSTEOS,
François LHUHLLOU, Herué LEHnmG,
Jean-Hlain RODDIER, Jean-Philippe UILLEOEUUE,
Hlain ZHLmnnSKI
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Guillaume GHIDOT, morgan KEITH,
natacha LHUGIER
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Prix: 19,80 € POLE