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La perfectio n
Bibliothèque
Tangente Hors-série n° 36
!;OITIONS.
POLE
EDITIONS.
POLE
Le cercle
Sommaire
DOSSIER Cercles entre eux
Le cercle, ou la perfection faite courbe, est à l'origine de
problèmes millénaires : décimales de ,i;, constructions à la
règle et au compas, quadratures ... A l'origine d'invariants
fascinants (angles inscrits, puissance d 'un point... ), le
cercle n 'a pas fini de nous faire rêver !
La mesure du cercle
Un théorème de Thalès ou de Pythagore ?
Cercles : des courbes qui ne manquent pas d'aire
Un invariant de Steiner
Les faisceaux de cercles
Des chaînes de théorèmes
Arcs-en-ciel
Constructions au compas seul
DOSSIER
Catalogue de cercles
Dès que trois points ne sont pas alignés, ils sont sur un
m ême cercle. On comprendra pourquoi les cercles « cata-
logués » sont souvent construits à partir de points remar-
quables d'un triangle. Les mathématiciens ont eu le
temps d'en répertorier des milliers au cours de la longue
histoire de cette figure mythique.
Hors dossiers
la symbolique du cercle
Pour les anciens, le cercle était la figure parfaite par
excellence. Il roule, il tourne, il limite aussi. Aussi est-il
chargé d'une forte symbolique: notion de borne, d'éga-
lité ou de mouvement cyclique. On le retrouve ainsi en
littérature ou dans certains épisodes historiques.
De nombreux objets en prennent la forme, en général
pour des raisons pratiques : la roue, le cerceau ...
En littérature
Dans la Dil'ine comédie, Dante raconte son
voyage en enfer en compag nie de Virgile. Il se
rend success ive ment dans ne uf cercles co ncen-
triq ues où les pécheurs sont placé en fo ncti o n
de le ur deg ré dans le vice. Dans le premier, o n
y tro uve les g rand s penseurs païe ns de
l' Antiquité comme Socrate. Platon et Eucl ide.
'étant pas chrétiens, ces ho mmes, d ' une gran-
de va leur morale. ne peuvent accéder au para-
di . Dans les cerc les sui va nts, se tro uvent suc-
cessivement les lu xuri e ux, les gourmands, les
avares, les colére ux, les hérétiques, les violents
et les tro mpeur . Le voyage se termine par le
ne uviè me cercl e, au plus profond de la terre
avec les traitres parmi le quels Brutus et Jud as.
Le Cercle de craie caucasien. œ uvre maîtresse de Berto lt Brecht, raconte la lutte de deux femmes, la
mère adoptive et la mère naturelle, désirant chacune la garde d ' un enfant. Un ce rc le est tracé au sol et
chacune doit tirer de son côté . L' enfan t est placé au centre; il sera remi s à ce lle qui parviendra à le sor-
tir du cercle. L' hi stoire se termine bien puisqu 'en fait, comme dans le j ugement de Salo mo n, celle qui
refuse l'épreuve po ur ne pas brutaliser l'enfa nt en aura la garde .
ans 'ar
La sphère et le cercle jouent sans doute un rôle particulier
( central ?) dans le lien qui unit mathématiques et art. Est-ce
parce qu'ils ont longtemps été symboles de la perfection ?
Hnthropologie du cercle
C'est peut-être pour cela que sont nées Ainsi, la « Roue de la médecine amé-
autour du cercle diverses expressions rindienne » est composée de quatre
artistiques . rayons : quatre pour les quatre saisons,
Pensons aux rondes et autres figures les quatre points cardinaux, les quatre
chorégraphiques en danse tradition- âges de la vie (quatre collines à gravir,
nelle, classique ou moderne. celles de l' enfance, de la jeunesse, de
Évoquons ! 'art celte, seul vestige de la maturité et de la vieillesse) . C'est la
cette civilisation, qui voit le triomphe roue du temps, cyclique ou perpétuel
du cercle et des formes courbes. Cette renouvellement dans un mouvement de
fois , les motif: qui dominent, tels les création et de dissolution.
entrelacs, font davantage appel à l'abs- Autre exemple, autre temps, autre cu l-
traction. Cette tendance atteint son ture, et pourtant la symbolique reste
apogée à travers les enluminures très proche : la roue de la fortune de la
uarrer un cercle consiste à dans l'adoption d ' une règle du jeu très
Q
C
construire un carré de même
aire que celle du cercle.
on le verra ci-dessous, c'est
d'une simplicité enfantine ! Alors
pourquoi l'expression « quadrature du
particulière. Pour des raisons plus éso-
tériques que mathématiques, les
anciens Grecs désiraient que les
constructions en général, et la quadra-
ture en particulier, soient réalisées sous
cercle » a-t-elle pris le sens de « pro- deux conditions : de façon exacte et à
blème insoluble »? L'explication tient la règle et au compas. Ces instruments
n 'étant que d'une préci sion
relative, par « exacte » il faut
de Ramanuian
Le génial Indien Srinivasa Ramanujan (1887-1920)
Une quête de deux millénaires
et... le cruel uerdict !
a proposé plusieurs approximations de la quadra-
ture du cercle. En 1913 (dans le .Journal of tire Pendant deux millénaires, les
Indian Matlwmatical Society), il propose une géomètres ont tenté de réaliser
« solution » qui mène à la valeur approchée bien
la quadrature à la règle et au
connue :J55/ 11:J pour :r (six décimales exactes). En compas, jusqu'à se convaincre
1914, il propose une autre construction géomé- que c'était impossible.
trique approchée (plus compliquée) à la règle et au
compas. Cette « quadrature du cercle » conduit .) Effectivement, si on respecte
une valeur approchée de :1 égale .'t (2 14:J/ 22) 0 ·:!\ les règles du jeu, la quadrature
qui possède huit décimales correctes. est impossible. Pourquoi ? Cela
E.T. tient à un invariant subtil des
Construction
mécanique
j Si nous notons a l'angle
OM = OA :n:-a
ÔAM,
d'une
:n:
pirale &-----------'"'""------------0
d' Archimède. puisque les longueurs OM et
Les flèches montrent la rotation de la droite OA sont proportionnelles aux
et le glissement du point sur cette droite. angles parcourus par la
droite tournant autour de O
On peut aussi tracer cette spirale point par point. (dans la génération de la
Si deux points A et B d'une spirale de centre O spirale).
-
sont donnés, on obtient un autre point en traçant
la bissectrice de OAB, puis la moyenne des lon-
gueurs OA et OB sur celle-ci. En itérant ce pro-
Dans le repère (0 ; A ; P), A
les points A, M et Pont pour La ta11ge111e en A
coordonnées respectives est la limite de la
O
cédé, on peut tracer une infinité de points entre (OA ; 0), (OM cos Cl ; sécante (AM)
A et B. Ces constructions peuvent être réalisées OM sin a) et (0 ; OP). On quand M tend
à la règle et au compas. détermine OP en écrivant vers A en restant
que A, M et P sont sur la spirale.
Quel lien entre la spirale d'Archimède et la qua- 8 alignés:
drature du cercle ? Elle permet de construire Je
nombre n à travers l'une de ses tangentes. Plus OP = OA :n: - a sina
1t - 1t - Cl COSCl
précisément, la tangente en A coupe la droite
(OB) en un point C tel que : OC / OA = n. Lorsque a est petit, sin a se confond
avec a et cos a avec 1. On en déduit que
Construction de points d'une spirale OP tend vers 1t quand a tend vers 0,
d'Archimède à la règle et au compas. donc que P tend vers un point B tel que
La droite (AB) est une approxima· OB = 1t OA.
tion de la tangente en A à la spi-
rale, et le rapport OB I OA une
approximation de :n:.
A 0
1 1
sible d ' obtenir une quadra-
ture du cercle approximative.
La réa li sation est cependant
moins facil e qu ' il n'y paraît.
constructions à la règle et au compa . Il L' œil permettra d ' obtenir une précision
transparaît dans la construction de la de que lques pourcents, mai s guère
racine carrée d ' un nombre (voir plus mieux. Un petit calcul peut améliorer
loin) . Si nous partons d ' une longueur la précision . Si le cercle a pour rayon
1, toutes les longueurs construites sont R, son aire e t égale à n R2. Comme
racines d' une équation polynomiale à l'aire d' un carré de côté A est égale à
coeffici ents enti er . En 1882, Carl A2, il s'agit de construire A tel que
Loui s Ferdinand von Lindemann A 2 = n R 2, soit NR= ../n. La fi gure
( 1852- 1939) montra que la quadrature ci-de u a été obtenue ainsi, en utili-
est impossible, en prouvant que n est sant 3, 14 comme approximation den.
un nombre transcendant, c'est-à-dire Pour un résultat visuellement satisfai-
solution d 'aucune équation polyno- sant, inutile de chercher à fa ire mieux !
miale à coefficients enti ers.
Le nombre n ne peut donc être
En principe, nous
avons décrit notre
quadrature du cercle,
il ne nous reste plus
A H 0 qu 'à la réaliser. C'est
Co nstru cti on d ' un e r aci ne ca rrée. ce que nous avons fait
Da ns ce tte fi gure, dan le schéma ci-
le th éorème d e Pytha gor e contre.
s'a ppli q ue t r ois l'ois.
D' autre idées de qua-
Considérons la configuration de la drature (ne respectant
figure ci-contre. Le théorème de pas les règles du jeu)
Pythagore s'applique aux trois tri- sont possibles. Par exemple, de nom-
angles rectangles : ABC, AHC et BHC. breux instruments ont été inventés
ous en déduisons les trois égalités : pour construire n: par un moyen méca-
AC 2 = AH 2 + CH 2, CB 2 = CH 2 + HB 2 nique . Ainsi , un in trument permettant
et AC 2 + CB 2 = AB 2 . de tracer une pirale d 'A rchimède
En additionnant les deux premières et (voir encadré) conduirait à une
en tenant compte de la dernière et de quadrature.
l' égalité AB = AH + HB , nous obte-
nons: H. L.
(AH + HB) 2 = AH 2 + 2 CH 2 + HB 2 .
Un peu d'algèbre simplifie le calcul :
(AH + HB) 2 = AH 2 + 2 AH . HB + HB 2,
donc
CH2 = AH. HB.
Cercles uicieux
le vice londamental du cercle
Dans ses Éléments, Euclide définit l'égalité de deux figures de
la façon suivante:« Les grandeurs qui s'ajustent les unes sur
les autres sont égales entre elles. » Comment ajuste-t-il les
grandeurs ? En les déplaçant, bien sûr. La notion de corps
rigide est dissimulée derrière cette définition de l'égalité.
Qu'est-ce qu'un corps rigide sinon un corps conservant les
distances entre ses points? Euclide définit l'égalité à partir
d'elle-même. Cette situation est classique. Le vice fondamen-
tal du cercle vicieux est l'autoréférence.
Cercles uertueuH
Cercles vertueux :
l'hommage du la vertueuse
vice à la vertu ? récursivité
Le vice des cercles vicieux n 'est On ne peut définir un objet en lui faisant
pas celui que suggère Eugène
référence. Cette assertion souffre d'une
Ionesco dans La Cantah·ice chau-
ve , mais celui d 'un raisonnement exception apparente : les définitions récur-
circulaire, qui prouve... cc qu' il sives . Considérons celle de la factorielle :
suppose. Curieusement, il est La factorielle d'un nombre n est égale
comparable aux cercles que les
à 1 si n =0, à n fois la factorielle
économistes disent vertueux. En
den - 1 sinon .
voici l'archét)1>e : « Économiser
rend riche, être riche permet Cette définition semble autoréférente
d'économiser. » Le cercle ver- la fonction factorielle est définie à partir
tueux est enclenché, et on devien- d'elle-même . Dans ce cas, le principe de
dra riche, par la volonté d'écono-
récurrence rend cette méthode licite. Il est
miser. L' idée n'est pas fausse,
mais le raisonnement n 'est-il pas facile de calculer les valeurs successives
vicieux '! L'hypothèse conduit à de la fonction factorielle à partir de la règle
elle-même , et vice versa. Les énoncée : 0 ! = 1, 1 ! = 1, 2 ! = 2, 3 ! = 6,
cercles vertueux sont-ils un hom - 4 ! =24, 5 ! = 120, etc. De façon générale ,
mage du vice à la vertu ? Peu
si la factorielle den - 1 est définie, celle de
importe, cette expression n 'est
qu 'une opportuniste, qui veut n est son produit par n, elle est donc bien
s'approprier la gloire authentique définie. Par récurrence , la factorielle est
du « cercle vicieux » . ainsi définie pour tout valeur de n.
L'autoréférence n'est donc pas toujours
paradoxale, même s'il convient de s'en
méfier.
le cercle de
vanlamoen
Si l'on trace les trois médianes d 'un triangle,
celles-ci le divisent en six petits triangles.
Lorsque l'on construit les cercles circonscrits
à ces six petits triangles, leurs six centres
sont situés sur un même cercle appelé
« cercle de Van Lamoen », du nom de son
découvreur, le mathématicien néerlandais
Floor van Lamoen né en 1966.
la mesure du cercle
Hl-Kashi dans les pas d'Hrchimède
Aujourd'hui la course aux décimales de ,c permet de calibrer les gros ordinateurs.
Au xve siècle, al-Kashi déterminait les seize premières décimales du « nombre
d'Archimède » avec un exceptionnel brio calculatoire.
our les anc iens Grecs, la qua-
La médersa de
deux siècles plus tard) , ce commen- Autrement dit, 7t/4 ::::::: 11 / 14.
Samarcande.
taire de Claude Ptolémée : « J 'aurais
fa it ce tra vail (la quadrature du cercle) Proposition III : l e p érimètre de tout
si je n 'avais pas compris, comme j e l 'ai cercle vaut le triple du diamètre aug-
souvent dit, qu 'il est impossible de trou- menté de moins de la septième partie,
ver au moyen des procédés décrits ici, mais de plus des dix soixante et onzième
un segment de droite exactement égal à parties du diamètre.
la circonférence du cercle et que, pour
10 l
qui cherche à s 'approcher de près (de Autrement di t 3 + - < rr < 3 + - .
' 71 7
la valeur exacte) les indications don -
nées ici par Archimède suffisent. » Les palimpsestes se grattent, les rou-
Le « indications données par leaux s' égarent, les bibliothèques brû-
Archimède », évoquées par Ptolémée, lent, la mémoire de l'homme s ' efface.
sont les deuxième et troisième propo i- La philosophie et la science antique ont
tions de la Mesure du cercle : été préservées, perpétuées et magnifiées
Proposition II : l e rapport de l 'aire du par la civilisation arabe qui, de Cordoue
cercle au carré de son diamètre est celui à Bagdad, a prospéré du VIIIe au x,ve
de Il à 14. siècle.
Al-Kashi , dan s les pas d ' Archimède, e n leçon s pa rti c uli è res , exerçant épi-
poursui vit la quête sans fin aux déci- sodique m e nt la mé dec in e, a l-K as hi
males de 7t. fi nit par c roi ser, à Sa ma rcande, la
route du « Prince astronome », le sul-
Un érudit uagabond ta n Oulo ug h Beg. Le te mps de la pré-
carité et de l'affli ction est consommé.
On ne sait pas quand il est né, ni quand A l-Ka hi , da ns les lettres à son père ,
il est mort. Les archi ves locales de chante les louanges de son mécène ( «
Kas han , sa v ille na ta le, s ig nale nt sa Il connaît pa r cœur l'essenti e l du g lo-
présence e n 141 O. U n an plus tard, il ri e ux C ora n et réc ite c haque jo urs
écrit son pre mi e r traité . Ghi yath a d- deux nouvea ux c hapitres e n présence
Din Jamshid de zéla te urs du Sa int Li vre et a uc une
M as uud a l-Ka hi e t un as tronome, erre ur n 'est commise. Il n ' ignore ri en
fou de ca lcul. Ses Kh aqani Zij (Tables de la g ra mma ire a ra be et sa c a lli gra-
du grand Kh an), ré di gées e n 1414, phi e est a ns défaut. Il m aî tri se le
re pre nn e nt, corri ge nt e t c ompl è te nt Canon e t ses conna issances so nt
les Ilkh ani Zij, g ra nd cl ass iqu e de g randes en log ique, rhéto rique e t é lo-
l'astronomi e arabe, écrit de ux s iècl es que nce . Il co nnaît à la pe rfec ti o n les
plu s tô t pa r N as ir al-Oin a l-Tus i. Éléments d 'Euc lide et c ulti ve to utes
Comme ncent a lors les a nnées de pé ré- les bra nc he de m a thé m atiques . Sa
g rin a tion s ur les che min s de Pe r e. pui ssa nce e n calcul m e nta l est sa ns
Viva nt de peu, monnaya nt son savoir égale [ . .. ]. »)
la figure d'al-Kashi
A 0 I B
Un théorème de Thalès
ou de Pythagore ?
Deux diamètres d'un cercle sont toujours les diagonales d'un rectangle. Ce théo-
rème démontré par Thalès de Milet, le premier grand mathématicien de l'histoire,
inaugure l'étude des propriétés angulaires du cercle.
iogènc Laërce , dans Vies, un cercle et qui intercepte un diamètre
Soit le cercle (ABC), que l'angle BÊC soit au [EB], l'angle BAB sera ég~ à_l'an~ EBA;
centre de ce cercle, que l'angle BAC° soit à la donc la somme des angles EAB et EBA est le
circonférence, et que ces deux angles aient pour double de l'angle fü [prop. 5.1 : dans un tri-
base la même portion de la circonférence BC : angle lsodle, les angles à la base sont ~aux] ;
je dis que l'angle BÊC est double de l'angle ~ l ' ~ E Fest égal à la somme des angles
m. EAB et EBA [prop. 32.1 : la somme des angles
~triangle vaut un angl!__e_l_!t] ; donc _!'8!!_gle
BEF est double de l~e EAB. L'angle FEC est
double de l'angle FAC, par la même raison ;
donc l'angle total BÊC est double de l'angle
total i3Ac.
Que l'angle BAC change de position et qu'il
D devienne SOC ; conduisez la droite (DE) et
prolongez-la jusqu'en O. Nous démontrerons
semblablement que l'angle ÔËc est double de
l'angle GOC; mais l'angle GÊB est double de
l'angle GDB: donc l'angle restant BÊC est le
double de l'angle restant BOC.
Donc dans le cercle, l'angle au centre est
double de l'angle à la circonférence, quand ils
ont pour base la même portion de la circonfé-
Conduisez la ligne (AE), et prolœgez-la jusqu'en rence;
F. Puisque le segment [EA] est égal au segment ce qu'il fallait démontrer.
un entier relatif. (La mesure apparte- (MA. MB) • t (OA. 0 8 ) mod 180'
nant à ] - 1t, 1t) est appe lée l~ re (M ' A. M "BJ· f coA.00) ,nod 180"
(MA . MB ) • (M 'A, M 'B) mod 180°
principale de l'angle orient~Oy).)
Pour finir, l' angle orienté (Ox, Oy ) est
la c lasse de tous les couples de demi-
droites de même origine ayant le
même ensemble de mesures.
Toute cette lourde machinerie permet
de munir l'ensemble des angles orien-
M' 8
tés d ' une structure « naturelle » de
groupe additif (autrement dit, on a une (Pour une ébauche de démonstration ,
bonne addition pour les angles). voir l'encadré de la page 23.)
1
quand le po int
M coïncide
(DA, DB) =
2 (OA, OB) mod n:.
avec ! ' un des Nous avons donc :
deux points (CA , C D) = (DA, DB) mod n:.
Aou B ? Il est fac il e de vo ir que, réc iproque-
Co mm e ment, si, pour quatre points di stincts A,
chaque fo is B, C et D, nous avo ns
que l' on (CA, CD) = (DA, DB) mod n:,
approche d ' un alors les points A, B, C et D appartien-
point catastro- nent à un même cercle .. . ou sont alignés.
phique, il vaut Plus précisément, si
mieux prendre la (CA, CD) = (DA, DB) mod n:
tangente. et si (CA, C B) i- 0 mod n:, a lor les
Dans ! ' identité : po ints A, B, C et D ont cocycl ique .
(OA, OB) = 2(MA, MB) mod 21t, Pour conclure, demandons-nous quel
on rempl ace par exempl e M par A en e t l'ensemble des points du plan pour
convenant que (AA) désigne la tangente lesquels on voit un segment [AB] sous
en A au cercle de centre O qui passe par un ang le constant a.
A et B. Et le résultat reste vrai : M
(OA, OB) = 2(AA, AB) mod 21t.
Cocyclicité
•
•
des courbes qui ne manquent pas d'aire
A périmètre constant, quelle est la courbe fermée dont l'inté-
rieur est d'aire maximale ? Le cercle, bien sûr ! Point de
départ, un résultat qui semble naturel mais est largement
dépassé par ses conséquences : le triangle d'aire maximale
inscrit dans un cercle est équilatéral.
1
DOSSIER : CERCLES ENTRE EUX
Si A n'est pas sur le cercle, on opère un Sans l'utiliser, nous pouvons toutefois
premier agrandissement du triangle établir que tout triangle inscrit dans un
ABC en A'BC. Il suffit de prolonger le cercle est d 'aire inférieure à celle d ' un
côté [AB] , il coupe le cercle en A' : le triangle équilatéral inscrit dans le
triangle A'BC est d'aire supérieure. même cercle. Pour cela, partons d'un
CQFD : le troi côtés A, A' triangle quelconque et
B et C sont donc ur le construisons une suite de
cercle. trois triangles d 'a ires crois-
santes aboutissant à un tri-
Supposons maintenant angle équilatéral.
que les côtés ne soient
pas tous égaux. Par On part d ' un triangle ABC
exemple que AB < AC. non équilatéral. Un de ses
L'aire du triangle est angles (par exemple A) est
égale à la moitié de la strictement inférieur à 60°.
base BC multipliée par la hauteur AH . On porte alors un angle de 60° en ce
On peut à nouveau agrandir le triangle, point et on obtient un nouveau triangle
C'
comme le montre la figure ci-contre. ABC ' . Son aire est supérieure car a la
même base AB et une hauteur allongée.
Si AB < AC, on remplace A par l'inter- On considère alors A' à l'intersection
section A' de la médiatrice de [BC] et de la médiatrice de BC' et du cercle. Le
du cercle. La hauteur augmente et donc triangle A' BC' est d ' aire supérieure à
l'aire ... C'est contraire à l' hypothèse. celle de ABC et il est équilatéral (il est A'
i ocèle et possède un angle de 60° en
Donc AB = AC : les côtés du triangle vertu du théorème de l'angle inscrit).
d'aire maximale sont tous égaux. Il
s' agit d ' un triangle équilatéral. On Inégalité isopérimétrique
remarque de plus que les triangles
équilatéraux inscrits dans le cercle se Sans cette réciproque, la démonstra-
déduisent l' un de l'autre par rotation. tion était à la fois belle et insuffisante.
Ils ont tous même aire. Sa beauté tient à sa simplicité bien sûr,
mais surtout aux possibilités de géné-
Un zeste de masochisme ralisations qu'elle contient.
Le principe utilisé dans sa démonstra-
Le résultat vous semble correct ? En tion permet de démontrer que le poly-
toute rigueur, cette preuve est insuffi- gone à N côtés d'aire maximale inclus
sante. Pourquoi ? Tout simplement dans un disque est le polygone régulier.
parce qu'elle repose sur une hypothèse Ce même type de raisonnement va per-
non prouvée, celle de l'existence d ' un mettre de démontrer, de façon certes
triangle d'aire maximale. En fait, on insuffisante, ce qu'on appelle l'inéga-
peut la démontrer à l'aide d ' un théo- lité isopérimétrique.
rème qui relève des mathématiques
supérieures : toute fonction continue L'essentiel est de savoir répondre au
(ici , la fonction qui à un triangle asso- problème suivant :
cie son aire) sur un fermé borné (l'en-
semble des triangles inclus dans le Parmi les triangles de périmètre P,
disque) admet un maximum. quel est celui d'aire maximale ?
Un inuariant de Steiner
ou la puissance d'un point par rapport à un cercle
La puissance d'un point par rapport à un cercle traduit la distance relative d'un
point à un cercle: positive, le point est à l'extérieur du cercle ; négative, il est à l'in-
térieur ; nulle, il est sur le cercle.
acob Steiner, fi gure remarquable Seul le point de vue change : on pa se
J de la géométrie a llemande du
XIXe siècl e, publia, en 1826, un
long articl e intitulé Einige geome-
d ' une proposition sur une fi g ure à la
mi se en place d ' une re lation entre un
point et un cercle .
trische Betrachtungen (Quelques Mai s qu 'en est-il exactement ?
observations géom étriques). li y défi-
nit la puissance d ' un point par rapport La puissance d'un cercle
à un cercle (Potenz des Puncts).
Ri en de vraiment neuf sous le sol e il Les deux acteurs principaux sont un point
géométrique. Ste iner reprend et refor- M et un cercle r (M peut être à l' exté-
Jacob Steiner mule les propositions xxxv1et xxxv11 rieur du cercle, à l'intérieur du cercle ou
(1796-1863). du li vre 111 des Éléments d ' Euc lide. sur le cercle). Une droite passant par M
coupe le cercle en A et B. La remarquable
propriété énoncée par Euclide est la sui-
vante :
le produit MA x MB e t constant
le cercle trigonométrique
Une représentation Considérons le plan euclidien, muni d'un repère orthonormé.
Un cercle unité est un cercle dont le rayon est égal à 1. Un
qui respire l'unité cercle unité particulier est alors celui centré sur l'origine du
repère : c'est le cercle trigonométrique. Son utilisation en
mathématiques est multiple : il permet l'étude des fonctions
trigonométriques, la visualisation de propriétés géométriques, ou encore la représentation des nombres
complexes de module 1.
Tout point M du cercle sera caractérisé par son angle polaire 8, angle
que forme le vecteur de base GA avec le ray on vecteur DM. Les pro-
jections C et S de M sur les axes ont pour mesure algébrique respec-
tivement le cosinus et le sinus de l' angle 8, tandis que la trace T de
la demi-droite [OM) sur la verticale issue de A figure sa tangente.
les faisceauM de
Aujourd'hui disparue des programmes, la notion de faisceau
de cercles reste d'actualité: ils sont un exemple de « famille à
un paramètre de courbes algébriques » . Ces termes s ont
aujourd'hui courants en géométrie algébrique et en physique
théorique.
Le faisceau de cercles de points limites
A et B est l'ensemble des lignes de
ni veau de la fonction qui , au po int M
du plan , assoc ie MA/MB (M distinct
de B) . En d'autres termes, c'est l'en-
semble des ce rc les d 'éq uati on
MA/MB = k, où k > O.
On obtient le cercle de rayon nul {A}
pour k =0, et le cerc le de rayon nul
{B} pour k infini . Quand le paramètre
k prend la valeur 1, on n' obtient pas un
cercle mais une droite : la médiatrice
de [AB] . Il n'est pas tout à fa it évident
Faisceau de cercles out démarre avec une défini - que , pour k distinct de 0, 1 ou oo ,
de points de base
Aet B. T tion des plus naturelles. Soient
A et B deux points distincts du
plan . Le faisceau de cercles de points
l'équation MA/MB = k définisse un
cercle. Ce résultat e t dû à Apollonius.
li fut te llement fasc iné par sa décou-
de base A et B est l' ensemble des verte qu ' il proposa d 'adopter l' équa-
cercles passant par A et B . Chacun de tion MA/MB = k comme nouve lle
ces cercles est parfaitement défini par défi nition des cercles. Aujourd'hui , on
le choix de son centre C sur la média- démontre très simplement le résultat
trice de [AB]. Le cercle du faisceau d ' Apollonius en passant en coordon-
dépendent donc d ' un paramètre réel : nées. On peut év iter ce recour à la
l'abscisse du point C sur la médiatrice géométrie analytique (et vérifier que
de [AB] munie d ' une origine. les centres des cerc les en question sont
tous alignés) en écri vant l'équation ceaux à points limites. Enfin, s' ils sont
sous la forme MA 2 -k2MB 2 =0, et en tangents, on obtient un troisième type de
fa isant usage d ' une identité connue des faiscea u : le faisceau de cercles tangent .
élèves de terminale sc ientifique :
Puissance d'un point par rapport
aMA 2 + ~MB 2 à un cercle
=(a+ ~)MC 2 + aCA 2 + ~CB2,
Dans l'enseignement secondaire des
où C dé igne le barycentre des points années 1900- 1970, on tenait à év iter
A et 8 de poids respectifs a et ~ · tout usage des coordonnées en géomé-
trie. On pe ut par exemple diss imuler
Une définition unifiée l'usage des coordonnée en remplaçant
le premier membre de l'équation d ' un
On obtie nt une défi nition unifiée cercle par l'express ion OM 2 - R2 qui a
regroupant les deux types de faisceaux la même valeur, pourvu que l'équation
en partant de deux cercles r et r· du cercle commence par x2 + y2. Mai s
d 'équations x2 + y2 + ax + by + c =0 et on all ait encore plus loi n dans la di ss i-
x2 + y2 + a'x + b'y + c' = O. mul ation en employant l'express ion
Les cercles du fa isceau engendré par équivale nte de puissance d'un point
r et r · sont les cerc les d 'équation par rapport à un cercle. Voyons de
a(x2 + y2 + ax + by + c) + a' (x2 + y2 + quoi il s'ag it.
a'x + b'y + c') =0 (avec a+ a ' ~ 0). r
Soit un cercle de centre O et de rayon
Comme cette équation peut auss i bien R, et so it M un point du pl an .
s'écrire x2 + y2 + ax + by + c + (a'/a) Lor qu ' une droite (D) passant par M
(x2 + y2 + a'x + b'y + c') = 0 , il n'y a coupe le cercle en de ux points Pet Q ,
en réalité qu ' un seul paramètre, le rap- le produit MP.MQ ne dé pend pas de la
port À = a'/a. Mais il ne faut pas droite choi sie. C 'est la valeur de ce
oublier de donner à À la vale ur oo si on produit qui est appelée puissance du
veut retrouver le cercle r ·. point M par rapport au cercle r , et
r r·
Si les cercles et se coupent en deux notée Pr(M). La démonstration de l' in- La puissance de M
points distincts A et 8 , on retrouve les variance du produit MP .MQ utili se la par rapport au
faisceaux à points de base. S'i ls ne se propriété de 1'angle inscrit et les tri- cercle ne dépend
rencontrent pas , on retrouve les fais- angles semblables. pas de Pet Q.
fonctions complexes
ou une droite qui passe par ce po ints Allons plus lo in encore : s i A et B ont
appartie nt au fa isceau . Le fa it d 'avoir deux points du paraboloïde P, corres-
sur (Oy) des po ints à coordo nnées pondant à deux po int du plan , la droite
complexes ne do it pas gêne r. On pe ut (F) qui le joint est le fa isceau à point
considé rer que le pla n ~ 2 est conte nu limites A et B , tandis que le fa isceau à
dans un e nsemble plus grand , C 2 . M a is po ints de base A et B est l'intersection
cette inte rve ntion des complexes tout à (F') des plans tangents en A et B . La
fait diffé re nte ! Plus haut , o n avait convex ité mo ntre que ce fa isceau ne
ide ntifié le plan ~ 2 à C ; ic i on cons i- contient pas de cercle de rayon nul.
dère le pla n ~ 2 comme conte nu dans
un e nsemble C 2 plus grand . Il semble sur la figure c i-dessus que F
Quant aux fa isceaux de cercles tan- est constituée de « deux morceaux ».
ge nts, o n pe ut cons idé rer qu ' ils sont En fa it , il manque à F son axe radica l :
défini s par un point double, un point les cercles qui dégénèrent en droites
double é tant lui -mê me défi ni par un sont re présentés par des points à l'in fi-
point P et une droite (~) passant par P : ni . Les deux moitiés de F sont donc
on dira qu ' une courbe passe par le raccordée par l' infini.
point double si e lle passe par P et que
sa tangente e n P est (~). Enfin , les droites (F) et (F') sont conju-
g uées par rappo rt au paraboloïde P :
Point de uue moderne c hac une est l'ensemble des point s
conjug ués de to us les po ints de l'autre
Assoc ions au cerc le d 'équation .x2 + y2 par rapport à P. La défi nition des points
-2ax-2by + c =0 le po int (a, b, c) de conjug ués via la conjugaison harmo-
3
~ . L'équatio n s'écrit e ncore (x - a)2 + nique est le mê me que dan le cas du
(y- b)2 =a 2 + b2 - c . Ce n'est vraiment cercle. Analytiquement, la conditio n
l' équation d ' un cerc le que i a 2 + b 2 po ur que (a, b, c) e t (a', b', c') soie nt
- c ~ O. Sinon , il s'agit d ' un cercle de conjugué s'obtie nt comme dans les
rayon imaginaire. L'espace des cercles situations simil aires d 'orthogona lité:
est donc représenté par la partie de e n dédoublant l'équati on de P, soi t
l'espace située au-dessous du parabo- a 2 + b2 - c = O. Un terme carré comme
loïde d 'équation c =a 2 + b 2 . Les po ints a 2 est re mplacé par aa', un terme rec-
du paraboloïde re présentent les cercles tang le comme ab e t re mplacé par
de rayon nul. Un faisceau F est une \h(ab' + ba '), un te rme du pre mier
droite dans cet espace : les droites qui degré comme c est re mpl acé par
ne rencontrent pas P sont les fa isceaux lh(c + c'). On retrou ve la conditio n
à points de base ; les droites qui re n- d ' orthogonalité de de ux cerc les:
contrent P sont les faisceaux à points 2aa' + 2bb' - c - c' =O.
limtes ; les droites ta ngentes à P ont
les fa isceaux de cerc les ta nge nts. Nous vous proposons une applicatio n,
L'ensemble de cercles qui passent par un « théorè me des six cercle », que
un point donné (a, b) du plan est le c ite M a rce l Berger da n on li vre
plan tange nt à P au point correspondant Géométrie vivante.
(la convex ité de P mo ntre pourquo i
l'ensemble des cercles passa nt par Dans la figure de quatre cercles c i-
deux points est une droite qui ne re n- après, si les quatre points a, b, cet d
contre pas P). sont sur un mê me cercle , alors il en est
c
Intérieur de P
(ensemble des cercles de rayon imaginaire pur)
Paraboloïde P
(ensemble des cercles de rayon nul)
b
Plan tangent en B
Faisceau à points-limites (ensemble des cercles passant par le point 8)
A etB
Des chaines
eoremes
I '
De ffiiquel à Clifford
L
Deuxième théorème e XIXe siècle fut sans conteste la dans une config uration quelconque ,
de Miquel. période la plus prolifique en c' est-à-dire telle que toute droite coupe
théorèmes de géométrie cl as- les autres en troi s points di stinct .
sique. Parmi le nombreux mathémati- Nous noterons 0 1, les droites et A,, 4 le
ciens qui apportèrent leur contribution à point d ' intersection des droites o,, et
ce magnifique jeu de construction , nous Dq' avec bien sûr les indices variant de
nous intéresserons à ... Auguste Miquel, I à 4 . Troi s points di stincts défini ssant
dont les théorèmes à base de cercles un cercle unique , nous noterons, par
nous serviront de point de départ. exemple , C 1_2_3 le cercle circonscrit au
À l' instar de Clifford (voir encadré), triangle T 1.2.3 défini par les droites Dl'
premier mathématicien à construire une 0 2 et 0 3 (c'est-à-dire par les points
123
Inversion. La fi gure ci-dessus est construite à par- Un esprit observateur aura remarq ué
(Image de la tir de quatre cercles de rayo n R et que pour quatre po ints sur le cercle 0 ,
figure précédente concourants au pôle O. En lui appli- les orthocentres des quatre triangles
par inversion qu ant le princ ipe de dil ata- qu ' ils produisent , correspondent aux
de pôle O.) tion-contraction, on obtient une confi- points à tro is indices et sont cocy-
guration duale (voir la fi gure sui vante) . cliques sur le cercle C 1.2.3.4 · Ce théorè-
Il s'agit de remplacer les cercle par me sembl e dG à Jacob Ste iner
leur centre et les points par un cercle de ( 1796- 1863) . En ajoutant un cinquiè-
rayon R centré sur eux. La fig ure obte- me po int , on entam e une chaîne de
nue admet auss i un centre de symétrie, théorèmes. L'addition d ' un point sur le
et cette foi s-c i les cerc les ont un cerc le O induit alternati vement l 'ex is-
nombre pair d ' indice et les po int un tence d ' un po int et d ' un cercle, et pour
nombre impair. Ces deux fi gures peu- n. po ints sur ce cercle apparaissent au
vent être complétées en itérant le pro- total 2 11 - 1 po int et 2 11 - 1 cercles. De
cessus de construction, tout en restant nombreuse autres constructions génè-
du ales l' une de l'autre. rent des infinités de théorèmes. La pre-
mière vari ante semble celle de William
La fi gure c i-dessus, tout comme la Kingdo n Cli fford ( 1845- 1879) en
fi gure précédente, est constituée de 1871 . Pui s vient la contribution du
huit cercles, huit po ints, quatre points mys térieux G . de Lo ngc hamps en
par cerc le et quatre cercles par point. 1878, qui s' intéressa à la généalog ie
23
12 234
1
1
1
\
\
'
''
''
-----
0 34
14
des centres des cercles circonscrits de cercles circonscrits pour une configu- Dual de la
la figure de Clifford . On constate sur la ration K4 , ils sont cocycliques avec le figure précédente
prem iè re fi gure que , pour quatre point de Mique l. Avec une droite sup- par dilata-
droites initiales, les centres des quatre pl é mentaire , ces c inq cercles sont tion-contraction.
cercles circon scrits sont cocycliques concourants au point de de
avec le point de Miquel. Une cinquiè- Longchamps L et leurs centres o,, défi-
me droite donne cinq cercles qui sont nissent le cercle de Morley de centre O.
concourant et ainsi de uite . .. Nou pourrions cumuler ad libitum les
points et cercles en suivant les procé-
le pentagramme dures couplées de Clifford et de de
Longchamps , mais nous nous conten-
Pour illu strer la ri chesse de ces terons de montrer quelques propriétés
constructions, considérons da n la peu connues découvertes par John
chaîne de Clifford une configuration Wentworth Clawson ( 1881 - 1964) au
K5 , c'est-à-dire cinq droites en posi- début du xx• siècle . Notons par les
tions quelconques (voir la fi gure page lettres p , q, r, set t toute combinaison
sui vante). Nous avons vu que les cinq des indices de I à 5. Alors, les droites
points de Miquel MP sont cocycliques MpAq,r' MqAp,. et M,Ap,q sont concou-
(il s sont situés sur le cercle de Miquel rantes au point Ps., du cercle de Miquel .
de centre M). Si nous considérons, Pui squ ' il y a dix façons de prendre
avec de Longchamps, les centres des deux indices parmi cinq, le cercle de
Al2
A 15
''
''
''
A23
Pentagramme de Miquel contient seize points remar- propre contribution aux propriétés du
Clifford-Miquel. quables. De plu s , le point de de pentagramme, et démontré le « théorè-
Lonchamps L et le centre du cercle de me de cinq cercles de Lebesgue ».
Miquel sont inverses l' un de l'autre par Très vite des générali sations furent
rapport au cercle de Morley. Nous fa ites e n dimension trois avec des
avons donc: OM .OL= OO~, quel que sphè res. John Hilton Grace
soit p . ( 1873- 1958) construisit des ensembles
de points et de sphères en partant de six
Une histoire sans fin ou sept sphères possédant un point
commun . On dé montra un peu plus
Après Ste ine r, Willi am Wall ace tard que cette séquence 'arrête avec
( 1768- 1843), Miquel, Clifford , de ne uf sphères e t qu 'en dime nsion
Lon gch amps et Frank Morl ey quatre, il est inutile d 'essayer avec plus
( 1860- 1937), les précurseurs, l' intérêt de huit hypersphères possédant un
pour ces chaînes de théorèmes est resté point commun . En partant de sept
vivace. Ainsi, Henri-Léon Lebesgue hypersphères, M.L. Brown trouva une
( 1875- 194 1) a compilé un grand configuration symétrique de 576 points
nombre de démonstrations du théorè- et 56 hypersphères, et Harold Coxeter
me de Miquel- Clifford . Il a apporté sa ( 1907-2003) nota la coïncidence avec
23
12
1
1
- - - -().. 24
I '
34
14
Des cercles
dans le ciel
Illusion d'optique
Constructions
au compas seul
Les constructions à la règle et au compas sont la base de la géométrie depuis
/'Antiquité. C'est seulement au XV/f siècle que Georg Mohr a pu démontrer que le
compas seul pouvait suffire. Mais cette idée n'a pu être diffusée largement qu'un
siècle plus tard avec Mascheroni.
•
pas peut être obtenue à l'aide du compas donné.
eut. Le livre de Mohr fut malheureuse-
ment ignoré et tomba dans l' oub li. Ce
n'est qu'en 1928 qu ' un étudiant en
retrouva un exemplaire chez un bouqui-
niste de Copenhague.
li faudra attendre 125 ans après la D 00 A
démon tration de Mohr pour qu ' un
Italien, l' abbé Lorenzo Mascheroni
( 1750-1800), redécouvre ce théorème et
le publie dans sa Géométrie du compas
(Geometria del compassa, 1797). Ce tra-
vail de Mascheroni jouira d'une publicité
inespérée grâce à . .. Napoléon Bonaparte.
En effet, le général Bonaparte, lors de sa Cette construction permet d 'obtenir le
campagne d' Italie, rencontra Mascheroni point diamétralement opposé à un point
et eut plusieurs entretiens avec lui à pro- quelconque d'un cercle. Elle permet éga-
pos de son livre. C'est ainsi qu ' en lement de doubler, de tripler. .. une lon-
décembre 1797, Bonaparte proposa des gueur, en utilisant toujours la même
problèmes de construction au compas aux ouverture de compas.
mathématiciens français Lagrange et
Laplace, qui lui auraient alors dit : « Nous
attendions tout de vous, général, excepté
lA construction de base est
des leçons de mathématiques. » une rosace.
Tangente Hors-série n° 36 Le cercle
DOSSIER : CERCLES ENTRE EUX
La longueur AD est
double de AB.
A 00 B
c D
le cercle inscrit
dans un triangle
Il existe un et un seul cercle intérieur à un triangle donné et tangent aux trois côtés
du triangle. Ce cercle est aussi le plus grand cercle que le triangle puisse contenir.
En posant a = BC, b = CA, c = AB, l'aire On considère un tri angle ABC rec-
du triangle ABC est donnée par : tangle en A. On mène la hauteur [AH]
aire(ABC) = aire(AIB) + aire(BI C) + de longueur h et on trace le cercle
aire(CIA) inscrits respecti vement dans les tri-
angles A BH , AH C, AB C de rayons
= -1 cr+ -1 ar+ -1 br respecti fs r" r 2, r 3 .
2 2 2
A
=pr
où p est le demi-périmètre et r le rayon du
cercle inscrit.
À l' aide de la fo rmule de Héron, on en
déduit que:
La simplissime fo rmule
Aire(ABC) = pr B H a c
prend to ute sa saveur lorsqu ' o n On a alors h = r 1 + r 2 + r 3•
co nstate qu ' une dro ite passant par le Les tri angles A BH, AH C, A BC sont
centre du cercle inscrit bissecte le péri- semblabl es entre eux. Nous en dédui-
mètre du triangle A BC si et seulement sons, avec les notation de la fi gure :
si elle bi ssecte l' aire de ABC.
BH _ AH _c et AH _ CH = b
A c b a c b a·
c2
D' où : BH = - ;
a
ci> b2
AH= - ·CH= - .
a ' a
c
De plus, à l' aide de la fo rmul e li ant
(L' aire « orange » aire, demi -périmètre et rayon du cercle
inscrit, nous trouvons
bc:2
r 1(a + b + c) = - ,
a
éga le l'aire « bl eue »
d:>2
r2(a + b + c) = - a ,
VC X r + UC X r
2 2
ria + b + c) = be.
si et seul ement si
AV + AB + BU = VC + UC = p) .
Un sangaku magnifique
le point de Bergonne
Soit un triangle ABC admettant le point I comme centre du cercle inscrit. Notons IA, 18 , le les
points de contact de ce cercle respectivement aux côtés [BC], [CA] et [AB].
Les céviennes (AJA), (BI 8 ) et (Clc) sont alors concourantes ; G, ce point de concours, est appelé
le point de Gergonne du triangle ABC.
En effet, les deux triangles rectangles I IAB et I lcB sont congruents puisque l IA = I 18 = r (rayon
du cercle inscrit).
Il s'ensuit que BJA = Bic.
Nous avons de même AI 8 = Ale et CIA = CI 8 .
Les produits Alex BJA x CI 8 et AI 8 x CIA x Bic sont égaux, ce qui , en vertu du théorème de
Céva, implique le concours des trois céviennes (AJA), (Bl 8 ) et (Clc)-
Joseph Diez Gergonne a publié ce résultat en 1818 dans le tome IX des Annales des
Mathématiques pures et appliquées. Michel Chasles affirme, dans son Aperçu historique sur l 'ori-
gine et le développement des méthodes en géométrie ( 183 7), que le « point de Gergonne » avait
été découvert antérieurement par Jean de Céva dans le tome Il de De lineis rectic se invicem
secantibus, statica constructio, écrit en 1678.
le théorème
des cercles inscrits égaux
Nous avons publié ce défi sans solution dans la version théma-
tique ( vendue en kiosque) de ce numéro hors série.
'appel fait aux lecteurs de curiosités géométriques de Davi d
l •[ l
démonstration par la géométrie pu re.
OA; + A;A;, 1 - OA;, 1
Un lecteur cependant, C laude Fabre,
met l' acce nt sur une tra n fo rmation A,M, , A,. ,N, , [ ÔAA, OA,. ,A,, ,
qu' il qualifie de « fasci nante » et qu i
pourrait être la clef géométrique de ce 2
prob lème. Cette tra nsformati on fa it
passer du triangle ABM au tri angle
~:: :;::,: : ~\: qu,n~it:s
. , ,
,: -~:·[+;;;t]an 2
.
l
base [BM] s'appliquant ur la base
[MC] par une tran lation ui vie d ' une
dilatation-contraction dans le rapport Pui sque t r+
.
I
= tan
[
OA •+
. 1A •+
2
. 2 = -r
r'
tan [OA;ÏÇ] =
2
-h- t 1..
/7 - 21'
e/d. Les demi -périmètres des de ux tri-
angles varient dans le même rapport, Lorsque l' on prend dans la suite (t) un
d'où l'égalité des rayons des cerc le
terme sur m, on obtient une progres-
inscrits. Jean Moreau de Saint-Martin
sion géométrique de raison u,,,, et on en
fo urnit la olution sy nthétique sui van-
te, qui fa it (très) peu appe l à la trigono- tire le rayo n r,,, du cercle inscrit dans le
métrie. trian bole OA I.A1+m
. : rm = (1- u- )h / 2,
111
la parabole
des cercles inscrits
En complément de la solution au problème posé dans Le théorème des cercles ins-
crits égaux, nous nous proposons d'utiliser quelques propriétés élémentaires, mais
peut-être oubliées, de la parabole afin d'établir une solution constructive originale.
' article des pages précédentes encore en choisissant un premier côté, et
a b' D Z y a b
I ' '\
\
ne uf points précédents e t leur e n \
\ I \
\
adjo int, après démon tration, quatre \ I' '\
\
I'
1
autres : les point où le cercle d' Euler \
\
I
\ I
est tangent au cercle inscrit d ' une part A' I
I
I
(dont Je centre est l' intersection de
bissectrice inté ri eures du trian g le
ABC), aux troi cercles exinscrits
d'autre part (dont les centres sont les
intersections d ' une bi ssectrice inté- c·
rieure et de deux bi ssectrices exté-
rieure du triangle ABC). On com-
prend maintenant pourquoi le cercle
des neuf points 'appelle en Allemagne
« cercle de Feuerbach».
Les points de
L'innovation apportée par Feuerbach
Feuerbach,
ajoute d' ailleurs bien d 'autres points
quatre points
au fameux cercle. En effet, les triangles
supplémentaires
ABC, ABH (d 'orthocentre C), BCH
- =---:!J,L::::---~ - -7"'--~ -..::::,,--sur le cercle des
(d'orthocentre A) et ACH (d'ortho-
neuf points.
centre 8), ayant en commun les pi eds
de Jeurs hauteurs, ont même cercle de
ne uf points, (c'). Ce de rni e r est
donc tangent aux cercles inscrits et
« moderne »
Nous venons de voir que chacun des
points issu du quadruplet A, B, C, H
est orthocentre du triangle formé par
Pour démontrer que les pied des hauteurs et des les trois autres : on dit que ces quatre
médianes sont sur le même cerc le, une transformation points sont orthocentriques. On sait
comme l' homothétie va nous simplifier la tâche. Le alors qu'il existe une famille d'hyper-
centre de gravité G du triangle ABC étant situé aux boles équilatères (c ' est-à-dire dont les
deux tiers de chaque médiane à partir du sommet, l ' ho- asymptotes sont perpendiculaires) pas-
mothétie h de centre G et de rapport -1 /2 transforme sant par ces quatre points, dont les plus
chaque sommet en le milieu du côté opposé, donc le connues sont celle de Kiepert et celte
cercl e (c) circonscrit au triangle ABC en le cercle de Jerabek. Le mieux, c'est que les
médian, (c '), passant par les milieux des côtés et de centres de toutes ces hyperboles sont
rayon moitié de ce lui de (c) . On peut préciser le centre aussi sur le cercle de neuf points du
de (c '). L' homothétie h transforme en effet les hauteurs triangle ABC, d ' où la présence
du triangle ABC en ses médiatrices, donc l'orthocentre d'autres points remarquables sur ce
H en centre O du cerc le circonscrit (c) . 0, lui, est trans- cercle !
formé en O ', milieu de [OH] puisque OO'= !oH. Il y en a d'autres encore, plus anecdo-
2 tiques, comme le milieu du egment
Par ailleurs, la projec- [F if2 ] formé par les deux points de
tion orthogona le sur Fermat (voir encadré page précédente)
(BC) transforme H en du triangle ABC. Et ce n'e t toujours
1, pied de la hauteur pas fini !
issue de A, 0 en A'
milieu de [BC] et O' Le cercle des neuf points contient
en I' milieu de [IA']. même une infinité de points remar-
O ' appartient donc à la quables ; c'est tout simple : on a
médiatrice de [IA'] et démontré qu'il était l' image par l' ho-
O ' I = O'A'. Les pieds
mothétie de centre H et de rapport I
1, J, K des trois hau- 2
teurs sont donc eux aussi sur le cerc le médian (c').
du cercle circonscrit (c) au triangle
ABC. Cela signifie tout simplement
Il existe par ailleur une autre homothétie h ·, de rapport
que tout point P de (c) a son image P '
positif cette fois , qui transforme (c) en (c') :
- ( - sur . . . le cercle des neuf points, et cette
comme HO'= - HO , h · a pour centre H. Elle trans- image n ' est rien d'autre que le milieu
2
du segment [PH]. En plus des points
forme les sommets A, B, C du triangle en les milieux
précédents, une infinité de points
respectifs a,~. y des segments [AH], [BH] et [CH], qui
remarquables s' ajoute au cercle (c ' )
sont donc eux aussi ur le cercle (c'). Le cercle « des
qui , du coup, ne mérite plus son nom
ix points » en contient maintenant neuf!
de cercle des neuf points.
A
Étudi o ns ma inte na nt la réci -
proque (c'est e ll e qui œ uvre
da ns la pre uve du théorè m e
des sept cercles).
F Suppo o ns do nc que :
A B · C D · EF =
BC · DE · FA.
c
---------
ABC , CDE , EFA -
Au moins l' un des troi s a rcs
-------
a une long ueur in fé ri e ure à
cell e d ' un de mi -ce rc le . Nous
po uvo ns, san pe rte de géné-
ra lité, ass um e r pa r exempl e
qu 'i l s'agit de l' arc CDE .
AB 2 pq
4R 2 (R - p)(R -q))°
Uariante
B C B c
A A
B C B c
A A
B C B c
A
B c
Référence : The Archimedean Circles of Schoch and Woo, Hiroshi Okumura and
Masayuki Watanabe, Forum Geometricorum, 4, pp. 27-34, 2004.
le cercle osculateur
Une courbe « ressemble » localement à un cercle, de rayon
plus ou moins grand. Et même s 'il s 'agit d'une droite, ne peut-
on pas parler de rayon infini ? Préciser cette idée vague passe
par la notion de cercle osculateur.
Épouser : une question de limite
sculare, osculare,
O O beata peccatrix
Sigismondo d'lndia,
Motet pour deux voix
Malgré la force des images, ces défini-
tions manquent de précision mathéma-
tique. Elles décrivent bien l'objet cher-
ché, mais de manière intuitive, et per-
Le verbe latin osculare signifie mettent difficilement le calcul.
« caresser », ou « baiser » dans le sens Oublions donc la poésie des baisers
d'embrasser. Dan la citation ci-des- mathématiques et précisons la notion
sus, Sigismondo d'lndia l'utilise dans de cercle osculateur. Pour cela, suivons
le sens mystique des moines du Moyen l'exemple de la tangente. S' il s'agit
Âge. Même si pour eux il s'agit de bien, également, de la droite qui
s'approcher de la divinité et non d'une épouse le mieux la courbe C au voisi-
courbe, cette citation éclaire malgré nage du point A, elle se définit de
tout le sens mathématique « d'oscu- façon plus propre au calcul comme
Définition de la lare ». Il s' agit d ' épouser, de se fondre position limite (si elle existe) de la
tangente en A jusqu'à se confondre. Le cercle oscula- droite sécante (AM) quand M tend
comme limite teur en un point d'une courbe est celui , vers A en restant sur C. La fusion
de la sécante (AM). parmi les cercles qui lui sont tangents, (locale) avec la courbe ne s' opère qu 'à
qui épouse le mieux sa la limite.
forme. Dans ce sens, il Passons au cas du cercle. Pour bien
serait logique d ' utili- épouser une courbe C en un point A, un
ser le terme de « droite cercle doit donc avoir la même tan-
osculatrice » pour gente T, ce qui nous restreint aux
- --=-- ...._=-_,,_____T désigner la tangente. cercles tangents en A à T. Ces cercles
A sont centrés sur la normale en A à T et
parabole.
Le calcul du rayon de courbure de l' Hospital »), c'est-à-dire que c'e t
la limite de x1 , qui vaut R comme
2y
Le cercle osculateur en un po int est nous l'avons déjà vu.
éga lement appelé le cercle de courbure
en ce point, son centre le centre de
Le rayon de courbure en A est donc la
courbure et son rayon R, le rayon de
limite du rapport ~ quand M tend
courbure.
vers A, comme si la courbe était un
En ce po int, la courbe e comporte cercle de rayo n R.
comme si elle était un cercle de rayon R.
JohnCasev.
Un cercle en Oualie
Quand les ailiers du Stade français aplatissent la
gonfle dans le coin de l'en-but adverse, ils
posent un int6ressant probllme de F(>métrie. Il
s'agit, pour transformer l'essai, de faire passer
un ovale de cuir entre deux lignes verticales. Le
buteur peut choi ir l'endroit de sa tentative, à
condition qu'il se situe sur la perpendiculaire
(Â) à la ligne de but passant par le point d'essai.
Si l'on considère le cercle unique passant par le
point de tentative choisi et les deux embases des une certaine distance de sécurité par rapport à la
poteaux, l angle 9 sous lequel sont vus les ligne de but pour éviter de se faire contrer par la
=
poteaux est tel que sin(9) dlR, où d représente horde adverse. Il ne peut non plus s'approcher
le demi-écartement des poteaux (2,8 m) et R le trop près pour pouvoir surpasser facilement la
rayon du cercle. Pour se faciliter la tâche, notre barre transversale située à trois mètres de hau-
demi d'ouverture doit donc chercher à minimi- teur, et ses capacités physiques limitent son éloi-
ser la taille du cercle. La position optimale est gnement. Sans tenir compte des conditions
alors atteinte lorsque le cercle est tangent à la météorologiques et psychologiques, l'ensemble
droite (Â). L'ensemble de ces positions permet- de ces contraintes définit le positionnement opti-
tant d'ouvrir l'angle de tir au maximum est une mal représenté par la courbe bleue. Le charme
hyperbole équilatère d'équation i2-y2 = cP (en du rugby provient d'une rupture de symétrie
rouge sur la figure), où x représente la distance effectuée sur une sphère !
à l'axe du terrain et y la distance à la ligne d'en-
but. Le buteur-calculateur doit de plus maintenir Remerciements au staff technique de l'Aire Ona.
la formule de Brahmagupta
pour les quadrilatères inscriptibles
ConnaÎtre les longueurs des côtés d'un quadrilatère ne permet pas en général de
déterminer son aire. Si on suppose en plus que le quadrilatère est inscriptible
dans un cercle, la réponse devient positive et la formule, trouvée par
Brahmagupta, est particulièrement élégante.
Q
s
respecti ves a, b, cet d étant
donnés, il est touj ours lo i-
ourvu que chac un e des lon-
gueurs soit inféri eure à la somme des
trois autres, de construire un quadrila-
tué de quatre barres rigides articulées à
leurs extré mités et ass ujetti es à rester
dans un même pl an, on constate que
notre appareil n'a ri en de ri gide,
contra irement à, par exemp le, un
tè re convexe dont les lon gueurs des assemblage de troi barre .
côtés sont a, b, cet d. Il s'ensuit que l' aire d ' un quadrilatère
convexe ne peut être déterminée par la
seule do nnée des longueurs de ses
côtés.
Il nous fa ut aj outer une contrainte pour
ass urer la ri gidité du quadril atère et
a
e pérer ré oudre notre problème de
quadrature.
lmpo ons, par exemple, à notre quadri-
latère convexe d 'être inscriptible dans
un cercle.
b Deux angles oppo és d' un tel quadrila-
tère A BCD doi vent être supplémen-
taire .
Sur la piste des Indiens Si AB = a est donné, alors AD prend
! ' une des va leur b, c ou d (on rappelle
Év idemment, une te lle solution n'a qu 'en vertu de la convex ité et de I' in-
ri en d ' unique. Si on imag ine notre éga lité triangulaire, chacune des lon-
gueurs a, b, cet d doit être infé rieure à
la somme des trois autres).
Deux quadrilatères ayant des côtés égaux deux On se conva inc assez rapidement que
à deux n'ont pas nécessairement la même aire. l'on a les six configurations suivantes:
Il Ill
A A A
c
V A IV A VI A
r
Les quadril a tères 1 e t V sont isométriques (on passe de l' un à l'autre pa r une
symétrie g li ssée). De même pour II et IV et llI et VI. On comme nce à se doute r
qu e nos s ix quadril a tè res ont la mê m e aire, ce que confirme, par e xe mpl e, le
découpage sui va nt qui transforme I en III :
A A A A
L' analyse précédente suggère donc que l'aire d ' un quadrilatère convexe inscrip-
tibl e est to ta le me nt déte rminée pa r la donnée des long ue urs a, b, cet d de ses
côtés et que, de plus, elle est une fonct io n symétrique de a, b, cet d.
Si on fa it tendre un ommet vers un autre sommet du quadrilatère, l'aire du qua-
drilatère Aire 0 va se transforme r en aire d ' un triang le A ireT et on co nnaît, grâce à
la fo rmul e de Hé ron, l'expression de AireT en fonction des côtés :
D
= f pqsin 8 + rs in(n - 8) .
les cercles
•
1 arceau
Un tore est une surface engendrée par rotation d'un cercle
autour d'un axe. Si, par chaque point, vous pensez qu'il passe
exactement deux cercles, ceux que l'on voit en long et en large,
vous avez ... tort. Deux autres se situent en travers.
U
n tore est la surface engendrée même , par chaque point M du tore, il
par rotation d ' un cercle autour pas e deux cercles tracés sur la surface
d ' un axe de son plan . Nous du tore. L' un est itué dan le plan
considérons le cas où le cercle ne coupe mé rid ie n , pa sant par M et l' axe,
pas l'axe, le tore est alors dit « à coll ier ». l' autre est itué dan le plan parallè le,
L'objet o bte nu resse mb le à une passa nt par M et orthogonal à l'axe.
chambre à air. D'après sa construction
l'esprit de Descartes
Section d'un tore quatre, produit des deux première . On ont deux ellip es symétriques. Cette
par un plan bitan- en déduit que le tore a également une re marque dans le tyle de Re né
gent. Il est facile de équation cartés ienne de degré quatre. Descartes ( 1596- 1650), in venteur de
voir deux ellipses, Si ces calculs non effectués vous fru - la géométrie analytique, a sans doute
plus délicat de trent , nous en verrons le détail plus été fa ite bien avant qu ' Yvon Vill arceau
réaliser que ce loin . Ce ré ultat sur le degré de l'équa- (1 8 13- 1883) écri ve son article sur les
sont des cercles. tion du tore est indépendant du choix quatre famjlles de cercles engendrant
du repère, car les formul es de change- le tore ( 1848).
ment de repère sont de degré 1.
Considérons maintenant l' intersection Sections du tore
du tore avec un plan quelconque P. On
peut choisir un repère (0 ,x,y, z) tel que Les sections du tore par un plan bitan-
P soit le plan de coordonnées (0 , x, y). gent sont des cercles portant le nom de
L'équation de l' intersection du tore et Vill arceau, qu ' il les ait découverts ou
de P s' obtient en posant z =0 dans son non. C 'est une constante en mathéma-
équation . Il s'ag it d ' une courbe de tiques, une notion porte rarement le
degré au plus quatre. Dans le cas d ' un nom de celui qui l' a découverte.
plan bita ngent , on «voit » qu 'elle se Nous allons maintenant effectuer les
décompose en deux courbes sy mé- calcul s imaginés ci-dessus. Pour cela,
trique . La considération de leur degré nous nous plaçons d 'abord dans le
as ure que ce sont de ux coniques. repère « naturel » adapté à son axe de
Comme elles sont bornées, ces courbes révolution , puis nous changeons de
(x - R) 2 + i = R 2sin 2 o..
....
OM = .:n + 7J.
..
Le point M a pour coordonnées x et z signifie que :
.....
qui se simplifie en :
....
d'où:
. .... ..
Nous en dédui on l'équation du tore
....
Or : OM = .:n + 7J
. .
OM = (Xcosu - Zsmu)1 + (Xsinu + Zcosu}j .
L' identité:
Mais où sont
les preuves d'antan ?
Quiconque a regardé une route droite
devant lui sait que deux droites parallèles
se coupent... à l'infini. Il est bien plus
subtil de réaliser que les cercles passent
tous par deux points fixes, appelés points
cycliques pour cette raison. Ne les cher-
chez pas autour de vous, ils sont à l'infini
Cercles de Villarceau dans le plan. et imaginaires ! Pas très rigoureux tout
cela, direz-vous. Erreur ! Rien de plus
(vo ir les deux fi gures Cercles de rigoureux que la géométrie projective.
Vil/arceau dans le plan et Cercles de Elle permet aussi des démonstrations à la
Vil/arceau dans l'espace). poésie indépassable, comme celle-ci
concernant les cercles de Villarceau
les quatre cercles (voir la figure Section d'un tore par un
plan bitangent) :
Chaque cercle de Vill arceau coupe tous Le tore coupe le plan de l'infini suivant
les méridiens comme tous les paral- l'ombilicale comptée deux fois. Ainsi, son
lèles. On en déduit fac ilement que intersection avec le plan bitangent est
chaque fa mille couvre le tore e ntier et une quartique dotée de quatre points
donc que, par chaque point du tore, il doubles qui, de ce fait, dégénèrent en
passe un cercle méridien, un cercle deux coniques. Comme elles se recoupent
parallèle et deux cercles de Yi li arceau. aux points cycliques, il s'agit de deux
cercles. CQFD.
H . L.
la théorème du Piuot
et les cercles concourants d'Huguste miquel
Il existe un mathématicien fantomatique qui hante les ouvrages de géométrie et
dont le plus haut fait d'armes est le célèbre « théorème de Miguel ». Rendons à
César ce qui est appartient à Auguste... Miquel, humble régent à Nantua, qui, de
1838 à 1846, découvrit ces petites merveilles.
Q
m
géométrie, publié dans le troi-
sième volume du Journal de
atiques pures et appliquées de
Liou ville (1838), Auguste Miquel
respectivement ur les côtés (DE) ,
(EF) , (OF) d ' un triangl e DEF. Alors
les cerc les circonscrits à DMR, MEN
et NFR sont concourants. » Ce résultat
énonce : « Trois points M. N. R étant pris porte , depuis 1949, le nom de théo-
respectivement sur chacun des côtés rè me du pivot (Higher Course
d 'un triang le DEF ; si l 'on fa it passer Geometry, H. G . Forde r). Pour une
une circonférence de cercle par chaque preuve voir ! ' encadré Démonstration
sommet et par les deux points qui se trou- du théorème du pivot en page 96.
vent sur les deux côtés qui aboutissent à On ne sait rien de la vie d ' Auguste
ce sommet ; les trois circonférences Miquel. On ne connaît ni la date de sa
D ainsi obtenues se couperont en un naissance, ni celle de sa mort.
même point/. » Il fut régent ( impie professeur sous
L'énoncé moderne est plus l'Ancien Régime) à Nautua, près de
conci : Genève, puis professeur de collège à
Castres. Seuls ses six mémoires publiés
dans le Journal de Liouville, de 1838 à
1846, dévoilent l' anonymat de cet obscur
géomètre. Comble de malchance po t-
hurne, un double fantomatique, A Miguel,
né d' une coquille hispanisante, hante les
E textes des meilleurs auteurs.
circonférence de cercle. » ,n GU:S CURVtLIGNF.S. l~Ttl\Sl'.C'T10NS DES CER.l.1.ES r.r or.s SPHÏ-:1\ F. •.
= (1 I', lJ) + (IJ, IL) 11,~ 111,~1riquPS, un a la AOnuue des a11glei1 n + c du qu:u.lr1l1 UCrt' c11r,·1-
ltp:11~ t.1,a!c • la som me des deux autres h ~ tl.
+ (KL, KJ) + (KJ , KK') mod 1t Pour démontrer la r•\Ciproquc tlu tliéort' mP pri'ttllcnt , su ppoM.)11:io
1p1'on ail un quadrihu Cre c urviligne A' ln .v 1y {filJ · 1 de la pre.rniërt"
= (J1', J'J) + (J'J , J'K') mod 7t p.1r1ie tlt1ns l~neJ la aom o1c de deu x angle. opposés so11 f'ga le à celle
,lt~ 1lt'u x au lrea; f1 isons pauer nn4" circonft!rcncc de oerclf" par le:1t
(puisque (IJ, IL) = (KJ, KL) mod 1t) 1rc,1s points A' , 0 ', C, et prolongeons IN aro de i:trcl t'&uOisa1.nment i
F.C.
Démonstration du théorème D
du pivot
Deux cercles sécants ont un ou deux point
d' inter ection.
Quand il existe, notons I le second
point d'intersection (autre que R) des
cercles circonscrits aux triangles
MDRetNFR.
D'après le théorème de l' angle ins-
crit (relatif aux angles orienté de
droite):
(IM, IR) = (DM, DR) mod 1t ;
E
(IR, IN) = (FR, FN) mod 1t.
Sachant que (DR, FR) = 0 mod 1t
(D , R, F alignés), en additionnant
membre à membre, nous trouvons
(IM, IR) + (IR, IN) =
(DM, DR) + (DR, FR) + (FR, FN) mod 1t,
qui s'écrit, à l' aide de la relation de Chasles,
(IM, IN) = (DM, FN) mod 1t.
Comme (DM, FN) = (EM, EN) mod 1t,
nous avons (IM, IN) = (EM , EN) mod 7t.
L' angle (EM , EN) n'étant pas nul, le théorème de l'angle inscrit permet d ' affirmer que les points
M, E, N et I sont cocycliques et que I est commun aux trois cercle (MOR), (RFN) et (NEM) .
Quand le point I n ' existe pas, les cercles (MOR) et (RFN) sont tangent extérieurement au point
R. En notant (RR) cette tangente commune, nous avons d' aprè le théorème de l'angle inscrit:
(DM , DR) = (RM , RR) mod 1t et (FR, FN) = (RR, RN) mod 1t.
Additionnons membre à membre ces deux égalités :
(DM, DR) + (FR, FN) = (RM, RN) mod 1t.
La somme des angles d'un triangle est l'angle plat:
(DR, DM) + (FN, FR) + (EM, EN) = 0 mod 1t.
En additionnant membre à membre les deux dernières égalité , nou obtenons :
(EM, EN) = (RM, RN) mod 1t.
D ' après le théorème de l'angle in crit, le points E, E
M, R et N appartiennent à un même cercle et les trois
cercles (MDR), (RFN) et (NEM) ont concourants.
D F
conduire à définir, pri s quatre à quatre, être équidistant des troi s points 0 , A et Faisceau à points
cinq points du type (ijkl) . .. qui seront B , rien de plus simple: il est à l' inter- de base O et A.
sur un même cercle , noté (ijklm), qui section des trois médiatrices des côtés
plu s est de rayon R, troisième résultat ! du triangle OAB . Sa con truction se
Et ainsi de suite : six cercles vont faire fait donc aisément. Quant au calcul de
définir six points du type (ijklm ) qui on rayon R, il e t un « avatar » de la
passeront par un même point. .. Voir formule dite des sinus. En effet, dans le
l' article en page 46 . triangle OAB ,
Par deux points O et A fixés passent là
AB BO OA
encore une infinité de cercles, tou s 2
si n AOB = sin MO = sinOBA = R
centrés sur la médi atrice de [OA]. Il s
défi ni ssent ce qu ' on nomme un « fais- est une relation qui permet de calculer
ceau de cercles » . Il s'agit ici d ' un cas R en fonction des angles et des côtés
particulier : le fa isceau à points de base du triangle.
O et A (voir l' article en page 38) . Ce cercle, circonscrit au triangle OAB ,
possède de nombreu ses propriétés.
Trois points, c'est bien Prenez par exemple un point M quel-
conque sur ce cercle, projetez- le en P
Par trois points, 0 , A et B fi xés et di s- ur (BC) , en Q sur (CA) et en R sur
tincts, fini de jouer avec une infinité de (AB) : les trois points P, Q , R sont ali-
cercles : il ne pa se qu ' un seul cercle , gnés sur la droite dite droite de Simson
le fa meux cercle circonscrit au triangle assoc1ee au point M. De même des
OAB . Pour trouver son centre, qui doit symétriques de M , point quelconque
Droites de Simson
et de Steiner
du point M.
Droite de Steiner
deM
Q'
P'
/
c
8
Sltuadon I Sllu.tlon l
langage clair) e t source de nombreux DBC =BIM car dans le triangle rec- Quatre points
problèmes de géométrie , dont certains tangle BIC , MI = MB = MC. De plu , cocycliques
sont très spectaculaires, comme celui SIM =DIH comme angles opposés par (situation 1 et
des cordes perpendiculaires. situation 2).
Imaginez donc un cas particulier de le so mmet et 6ÎH. = 90' - HÎA , les
quadrilatère inscriptible ABCD, dans cordes [AC] et [BD] étant perpendicu-
lequel les cordes [AC] et [BD] soient laires. Ainsi, 6Aè = 90' - HÎA et le tri-
perpendiculaire en un point 1. Eh angle AIH est rectangle en H .
bien , la médiane (IM ) du triangle ICB
est la hauteur (IH ) du triangle IAD . Pour savoir si cinq points ou plus sont
Surprenant, non ? cocycliques, on applique plusieurs fois
la condition de cocyclic ité de quatre
Pourtant, la démonstration est rapide : points. C 'est simple, non ?
6Aè = DBC puisque le quadrilatère
ABCD est inscriptible . Par ailleurs, E.B.
Cordes
perpendiculaires.
Des étoiles
et des ronds
His toriquement, les mathématiciens se sont intéressés aux constructions des
polygones réguliers convexes dans le but de calculer le nombre 1t, ou ses
approximations. Les mêmes procédures permettent la construction des étoiles.
ma is comment fa ire en
utili sa nt seulement une
règle et un compas ? Il se
trouve que le problème est
id entique à celui du par-
tage ... d ' une tarte !
'
une hypotenuse . 1e a' RJs .
ega 3 4 5 6 7 8
2
Un peu de patience suf- c c C C NC C
fit pour décrypter le reste de la fi gure. 9 10 11 12 13 14
NC C NC C NC NC
nombres de Fermat
15 16 17 18 19 20
Étoiles et svmbolisme
L'étoile à cinq branches était l'un des symboles de Byzance, avec le croissant lunaire.
Les deux ont été repris par les Turcs après la conquête de Constantinople (1453). Les
deux symboles ont ensuite conquis le monde musulman, et ornent un certain nombre
de drapeaux de pays à majorité musulmane. L'étoile à cinq branches était aussi le sym-
bole de l'ex-URSS. Faut-il y voir un autre héritage de Byzance? Le chiffre 5 est porteur
de nombreux symboles : nos cinq sens, les cinq continents, les cinq piliers de ce que
l'on veut...
L'étoile à six branches orne le drapeau d'Israël. On lui donne le nom d'étoile (ou de
bouclier) de David, mais le roi David ne l'utilisait probablement pas car elle n'apparaît
dans le judaïsme que vers le VIIe siècle avant Jésus-Christ.
Dans le judaïsme, elle symbolise les six jours de la semaine, avec le shabbat au centre.
Elle est également l'un des symboles occultes des francs-maçons, où elle représente-
ra it une sorte de dualité (bien-mal, jour-nuit,
mâle-femelle...) car elle est formée de deux triangles
équilatéraux inversés. On retrouve l'étoile à six
branches associée à d'autres symboles dans toutes
sortes de mouvements ésotériques, dont certains sont
peu fréquentables.
Quant aux shérifs des États-Unis d'Amérique (et
d'ailleurs). leurs étoiles sont le plus souvent à six
branches, mais parfois aussi à cinq.
*
Locomotive du Transsibérien
ornée de l'étoile rouge à cinq
branches.
Tracé •
•
de la droite au cercle
Pour tracer une droite ou un cercle à la main, il suffit d'une
règle et d'un compas. Mais comment font les ordinateurs qui
n 'ont ni mains, ni règle, ni compas?
L
a meilleure façon de marcher, prendre certaines aberrations. Nous
C'est encore la nôtre, commençons par un algori thme de
C'est de mettre un pied devant tracé d' un segment car il explique le
l' autre, type de méthodes utilisées. Nous le
Et d' recommencer devons à Jack Elton Bresenham, né en
Auteur anonyme, la meilleure faço n 193 7 et professeur d 'i nformatiq ue
de marcher américan.
-
gauche ou à droite de l' axe vertical,
· k > 0 qui permet de situer la zone à
5 gauche ou à droite de l'axe horizontal ,
· lhl > lkl qui permet de situer la zone
par rapport aux axes diagonaux,
où h et k sont les accroissements des
6 coordonnées entre les extrémités du
Un pixel est repéré par deux nombres segment.
entiers. Ici, nous avons noirci le pixel de
coordonnées (6 ; 5). Les coordonnées À chaque pas, nous devons donc choi-
d' un pixel sont celles de son centre. sir entre deux pixels. Comment faire ?
Le plus raisonnable est de retenir le
Pour tracer un segment, inutile d ' avoir point « le plus proche » de la droite à
une idée nette de la totalité dès le tracer. Cette notion peut sembler floue.
départ ! Pour aller de l'origine à l'ex- En fait, elle est très précise. Si l'équa-
trémité du segment, nous quittons le tion de la droite est J (M) = 0, il suffit
premier pixel et noircissons l'un de ses de comparer les valeurs absolues de
huit voisins. Lequel ? Pour le savoir, J (M) en ces deux pixels et de choisir
nous vison l'extrémité, et choisissons celui pour lequel elle est la plus petite.
le pixel le plus proche de l'axe de L' algorithme de tracé d'une droite est
visée . Nous en déduisons notre premier ainsi bien cerné, même s'il reste à
pas. Ensuite, comme en marchant, l' écrire ou la coder dans un langage de Tracé d'un segment
nous récidivons jusqu'à ce que nous programmation. de droite.
ayons atteint le but. En informatique,
une telle méthode est dite récursive.
Uiser le but
Cas du cercle
---------·-- -·
Pour adapter l'a lgorithme de
Bresenham au cas du cercle, nous nou
Le cercle se déduit limitons d 'abord à l' un de ses arcs
de son arc en traits (voir la fi gure ci-contre). Une fois
pleins par plusieurs celui-ci tracé, trois symétri es suffi sent
symétries. pour obtenir le cercle entier.
..
11 ....
cela, nous examinon si
le milieu entre ces deux
pixels est au-de sus ou
en des ou du cercle.
-- -- -- -
--
On peut choi sir --
-- --
--
l'équation du
cercle f (M) = 0 de
sorte que l' inéqua-
..•• ..••
tion f (M) .!: 0 cor-
responde à l 'exté- Irrégularités dans le tracé de cercles
rieur du cerc le. Le concentriques avec l'algorithme de
milieu M entre les Bresenham.
deux pixels est au-
dessus du cercle si Ces irrégularités impliquent des résul-
et seulement si/(M) .!: O. L' algorithme tats étranges (même dans les version
Pour choisir entre de tracé d'un cercle e t maintenant suf- optimisées de l'algorithme), en parti-
les deux pixels sui- fisamment détaillé pour être codé si culier quand on fa it tourner des figures
vants, nous exami- nécessaire. comportant des cercles.
nons si leur milieu
est en dessous ou L' ada ptation de l' algorithme de H.L.
au-dessus du cercle. Bresenham donne un cercle « en esca-
lier », ce qui ne se vo it pas à l'œi l nu si
la taille des pixels est suffisamment
../··..
.
·· .. \
B
Enquête
sur a unu e
L'espoir de réussir l'impossible quadrature du cercle fut
entretenu par le calcul de surfaces délimitées par des arcs de
cercles : les lunules. Ces croissants de lune ne nécessitent que
le théorème de Pythagore pour être quarrés.
Hippocrate de Chlos
Hrchlmède rate
ElhausUon Continuons à illustrer le lien originel
entre le théorème de Pythago re et le
La méthode d'exhaustion d'Eudoxe fut déve- cercle. Une des plus grandes fiertés
loppée par Archimède (vers -287 ; -212) d ' Archimède fut le calcul du volume
pour démontrer des résultats sur les aires et d ' une sphère, dont il fit graver un des-
les volumes. Elle évite le concept d'infini- in sur a tombe . Sa méthode est en sub-
ment petit et d'infiniment grand que les tance illustrée ur la figure ci-des ous.
Grecs rejetaient depuis Zénon. E lle représente la coupe dans un plan
Cette méthode nécessite la conjecture du de symétrie d ' un tronc de cy lindre
résultat et ne permet que de le vérifier : on (vert) de rayon R et de hauteur R ,
prouve l'égalité de deux grandeurs en mon- d ' une demi-sphère (noire) de rayo n R
trant, par un raisonnement par l'absurde, et d ' un tro nc de cône in versé (rouge)
que leur différence est plus petite qu'aucune de hauteur R et de demi -angle au som-
grandeur donnée. La méthode d'exhaustion, met 45°. Un pl an horizontal coupe cha-
aux calculs parfois compliqués, sera utilisée cun de ces volume de révolution selon
jusqu'à l'arrivée du calcul infinitésimal. un cercle de rayon respecti vement a, b
et d . Puisque le demi -angle au sommet
du cône est de 45°, le plan de coupe
d 'altitude c coupe le cône selon un
demi -cercle de diamètre a avec les cercle de rayon d = c. La fig ure illustre
demi-cercles de diamètres b et c). =
que a 2 b2 + c2 en utili sant le théorè-
me de Pythagore. Le plan horizontal
Nous venons de démontrer simplement , coupe donc le cy lindre ui va nt un
en sui vant les traces d ' Hippocrate, cercle dont la surface S(a) est égale à la
qu ' une surface dé limitée par des lignes somme des surfaces des cercles obte-
courbes peut être quarrée. Il réussit par nus par intersection avec la phère et le
la suite à calculer la surface de tro is cône: S(a) = S(b) + S(c). Cette rela-
lunules seules. Ces étude entretien- tion , étant indépendante de la cote du
dront pendant des siècle l' illusion de plan de coupe, est valable pour les
pouvoir réaliser la quadrature du cercle volumes en entier. Précurseur du calcul
(voir l'article en page 10). intégral, Archimède prouve ai nsi que
v.,,....-f·v-.+v,,.,.Co nn aissant depui s
Eudoxe le volume d ' un cône, il en
déduit le volume de la sphère :
Ronds de serulette
lunules quarrées
Hippocrate réussit l'exploit de réaliser la quadrature
de trois lunules, surfaces comprises entre deux
circonférences de cercles sécantes en forme de
ménisque. Il sera établi bien plus tard (par Martin
Johan Wallenius, en 1766) qu'il n'existe que cinq
lunules quarrables. Les trois lunules d'Hippocrate
correspondent aux figures suivantes.
Un rond de serviette. B
A,,
Colorions alternativement en rouge et
jaune les différents secteurs obtenus.
À nouveau, pour ce découpage de notre
pizza mathématique, l'aire des part
rouges est égale à 1'aire des parts jaunes.
Curieusement, ce résultat trouvé et démon-
Ce très joli résultat fut découvert en 1967 tré par Murray Seymour Klamkin
par L.J. Upton (Problem 660, in (1921 - 2004) tire son origine d'une commu-
Mathematics Magazine n° 40). nication cafouilleuse du théoréme d'Upton.
La démonstration la plus courte utilise La démonstration de Klamkin donnée
le calcul intégral et les coordonnées en encadré utilise la notion de produit
polaires. vectoriel.
le puzzle de la pizza
On considère les quatre cordes passant par M, On trace les segments bleu . Chacun d ' entre
deux cordes successives faisant un angle de eux est parallèle à l'un des quatre diamètres tra-
45 °. On trace quatre diamètres pas ant par le cé au préalable.
centre O du cercle, chaque diamètre étant paral-
lèle à l'une des corde . En partant du point M,
on construit une suite de symétriques orthogo-
naux par rapport aux diamètres, comme indi-
qué sur la figure.
Deux théorèmes en un
Le lemme de la pizza
Soit n un multiple de 4. Considérons un Soient deux cordes [AC] et [BD]
point arbitraire Q à l' intérieur d ' un d ' un cercle, perpendiculaires et
cercle. Traçons n cordes équiangu laires concourantes en P.
passant par Q et notons A i, A 2, . . . , A 2,, AJors
le points d ' intersection de ces cordes PA 2 + PB 2 + PC 2 + PD 2
avec le cercle (voir la figure pour n = 4). e t toujours égal au carré du dia-
Prenon s maintenant un autre po int mètre d.
arbitra ire P à l' intéri eur du cercl e et
traçons les segments [PA il, [PA 2 ] . ..
PB - PD
[PA 211 ]. Colori ons a lternati vement les
secteurs obtenus en bleu et jaune.
PC - PA
A lors l'aire des parts bl eues est éga le à Si Q coïnc ide avec le centre O du
l'aire des parts j aunes . cerc le, o n obti ent le deux ième théo-
Ce troi siéme théorème de la pizza est rème de la pizza , découve rt pa r
dû à Stanl ey Rabinowitz (né en 1947). Klamkin .
Si P coïnci de avec Q, o n retro uve le F.C.
premi er théorème de la pi zza , ce lui
d 'Upton.
On rappelle que l' aire d' un triangle est égale à la moitié de la longueur du produit La preuve
vectoriel de deux vecteurs définis par les sommets du triangle.
Il est c lair que le théorème de Klamkin era démontré s ' il l' est pour la pizza de
« rognée» ci-contre (on a enlevé huit lunes identiques).
Ici , l'aire jaune S vaut Klamkln
s= 10 PA l (\ PA 2 li + Il PA 3 (\ ~ Il + ... + Il ~ (\ PAa Il) . Ag
- -
PA k I\ PA k+ 1 = (-PO+ (-
OA k) I\ PO+ -
OA -)
k+ 1
-
= PO (- - -)
I\ 0 A k + 0 A k+
1 +
- --
0 A k I\ 0 A k+ 1 ,
L'aire jaw,e S est donc indépendante du point P. Lorsque Pest en 0 , S vaut exactement
la moitié de l'aire de l'octogone-pizz.a rognée. Le théorème de Klamk:in en résulte.
1
-
Si la pizza est carrée, le
théorème d ' Upton reste
vrai . E n e ffet, il suffit de
vérifier que
x( l - 2x - y ) +y( l - x - y )
X x+y 1- 2\' - )' = xy + (x + y )( 1 - 2x - y ).
Gaspard Monge.
.. ............ .
Contre l'auersion
de l'inuersion
Nécessitant peu de connaissances, l'inversion est une transformation qui a dis-
paru des programmes scolaires. Découverte tardivement par Jacob Steiner en
1824, elle est indispensable pour résoudre les problèmes traitant de cercles
tangents.
1 est possible de présenter l' in- respondant à l' interception d ' une
lnuarlance
Soit M un point d ' un cercle (voir la
La dualité est figure ci-contre). Considérons son
image M' = i{M) , appelée homologue
un processus
par l'inversion de centre O et de rap-
0 mathématique port k, ainsi que N l'autre point de ce
récurrent. cercle sur la droite (OM).
....•'
,' :
.C' 2
j
......
'1
..''
1
O C 's,,,/:
point de tangence des cercles C 1 et C2, parfa itement déterminé. li suffi t alors
qui laisse g lobalement in vari ant le de déterminer leur homologue (pui que
cercl e C 3 . Son cercle d ' inversion est l' inversion est involutive) pour obteni r
représenté en pointill és noirs. Les centre et rayon de deux cercle de
homologues C' 1 et C' 2 des cercles C I Soddy ! Des cas de fig ure plus symé-
et C 2 sont les droites parallèles à la tan- triques, ou plus simples quand l' un des
gente en 0 , c 'est-à-dire perpendi cu- cercles est rempl acé par une dro ite,
laires au egment des centres [O 10 2 ] , pennettent une résolution rapide de ce
et tangentes au cercl e C 3 . On vérifi e problème non trivial.
que chacune d 'entre elles pa se bi en
par le point d ' intersection de son mohr dualité
cercle obj et et du cercle d ' inversion.
Les homologues C' 4 et C' 5 des cercles Cette dualité est un process us mathé-
C 4 et C 5 cherchés sont alors parfa ite- matique récurrent. Si l' on peut changer
ment défini s, pui squ ' il s doi vent être un probl ème compl exe en un autre
tangents à C' 1, C' 2 et C' 3 = C 3 . Il s ont plus simpl e au moyen de tra nsforma-
même ra yon que C 1 et leur centre est tions qui con servent les caractéri s-
Théorème de Ptolémée
Con sidérons les deux coupl es de points cocy-
cliques (A ; A') et (B ; B') de la première fi gure de
l'article. Il s homologues dans l ' inver ion de centre
O et de rapport k. En di visa nt la relation
OA .OA ' =OB.OB ' = lkl par OA. OB, et en
tenant compte de la similitude des tri angles OAB
----- -----
et OA'B' (puisque les angles O BA et OB ' A ' ont
----- ' (théorème
le même angle supplémentaire ABB
de l'angle inscrit)), nous obtenons :
1 1
OA ' OB ' A B 1 kI
OB OA AB OA .OB . ( l )
Pour le quadrilatère inscriptible ABCD de la fi gure
c i-contre, une inver ion de pôle A transforme le
cercle en une droite parall èle à la tangente au
cercle en A.
Les poi nts B, Cet D appartenant au cercle, leurs homologues B', C' et D' sont donc alignés et véri-
fi ent la relati on ( 1) que nous écrivons :
Ik I B'D' B' c ' c ' D' B' c ' + c ' D'
AB .AC .AD BD .AC BC .AD CD .AB BC .AD + CD .AB
La condition nécessa ire et suffisa nte pour que les points B', C' et D' so ient ali gnés (c'est-à-dire
B' D' = B'C' + C'D') e t donc que
BD . AC = BC . AD + CD . AB.
Nous venons d 'établir le théorème de Ptolémée :
Pour qu'un quadrilatère convexe soit i11scriptible dans 1111 cercle, il faut et il suffit que le pro-
duit des diagonales soit égal à la somme des produits des côtés opposés.
Problème d'Apollonius
Dès le troisième sièc le ava nt Jésus-Chri st, Apoll onius de Perga se pose la
questi on sui va nte , dans l'ouvrage (ma lhe ureuseme nt pe rdu ) Traité des
contacts : construi re un cercle à partir de contraintes qui consistent à passer
par un po int ( P), être tangent à une droite (0 ) ou à un cerc le (C) . Françoi s
Viète ré out di x de ces problèmes en 1600 dan s son Apollonius Gallus. Ainsi,
le problème 1 ( PPP) consiste à fa ire passer un cercl e par trois points (cercle
circonscrit) et le probl ème 2 (000) a po ur so lutions les cercl es in scrits et
ex inscrits du triangle détenniné par les tro is droites. Le plus difficile d ' entre
eux, aux dires de Pappus, est le di xième (CCC) que ré out Viète et qui era
généra lisé par Descartes en 1643. En notant k la courbure d ' un cercle (inverse
du rayo n), il énonce la relation sui va nte entre les courbures de quatre cercles
tangents entre eux : ( k 1 + k 2 + k 3 + k 4) = 2(k ~+ k ; + k ~+ kD .
2
Pour trois cercles donnés, les courbures des cercles de Soddy sont donc :
k4 = kl + k2 + k3 ± 2j kl k2 + k2k3 + k3k1.
Une dro ite est un cerc le de courbure null e et le signe re latif des courbures
correspond aux tangences intérie ure(+ ) ou extéri eure(- ) des cerc les entre
eux (voir auss i en page 11 9).
le cercle d'Apollonius
L'ensemble des points dont le rapport des distances à deux
points fixés est constant est un cercle appelé cercle
d 'Apollonius. Il doit son nom au mathématicien grec
Apollonius de Perga (vers - 262 , vers - 190).
le postulat d'Euclide
Géométrie en terrain le cinquième postulat
courbe d'Euclide
Examinons la géométrie d'Euclide sans Dans sa version moderne, « le » postulat d'Euclide
« le » postulat en nous plaçant sur une
s'énonce : « Par un point du plan , il passe une et une
sphère. Le plus court chemin entre deux seule parallèle à une droite donnée. » Il a suscité un
points est obtenu en suivant l'arc de grand grand nombre de « démonstrations » en cercles
cercle entre eux. vicieux. Elles sont dues à une incompréhension du
problème. Pour traduire des idées provenant du
Sur une sphère, deux
monde sensible, tout en évitant d'être trompé par ses
grands cercles se
sens, Euclide inventa la méthode axiomatique : tous
coupent toujours.
les théorèmes doivent provenir de raisonnements
Autrement dit, deux
fondés sur un ensemble de définitions et d'axiomes
droites ne sont
ou postulats. Ces derniers sont des résultats consi-
jamais parallèles ! Le
dérés comme évidents, par exemple : « Par deux
postulat d 'Euclide y
points, il passe au moins une droite . » L'idéal est de
est faux. On démon- Ligne droite
réduire ces axiomes au minimum . Aucun ne doit pou-
tre que la somme des sur une sphère
voir être démontré à partir des autres . Le postulat
angles d'un triangle
des parallèles est différent des autres. Il est facile de
est supérieure à 180°. Pour vous en
le penser démontrable, même si Euclide y a échoué.
convaincre, prenez un globe terrestre
Deux mille ans de recherches infructueuses permi-
miniature, deux points sur l'équateur et
rent d'en douter.
dessinez le triangle formé avec l'un des
Au XIX 0 siècle, Lobatchevski proposa plusieurs
pôles. La somme de ses angles est égale à
modèles de géométrie vérifiant les axiomes
180° plus l'angle au pôle, elle est donc
d'Euclide précédant le postulat, dans lesquels celui-
strictement supérieure à 180°. Si nous
ci est faux . Le plus simple est sans doute la géomé-
nous plaçons sur une surface différente
trie sphérique (voir l'encadré « Géométrie en terrain
comme un col de montagne, la somme
courbe » ). De nos jours, ces résultats sont reconnus
des angles d'un triangle devient inférieure
par l'ensemble de la communauté mathématique .
à 180°.
Pourtant, des démontreurs du postulat continuent à
Nous avons publier. Leur argument est toujours en cercle
ainsi plusieurs vicieux : sans s'en rendre compte , ils introduisent un
modèles de nouvel axiome, anodin mais équivalent au postulat
« plan » selon pour démontrer celui-ci , par exemple : « Dans un tri-
les axiomes Un triangle près angle, la somme des angles est égale à 180°. »
d 'Euclide sans d'un col de montagne Cette propriété est fausse dans les géométries non
« le » postulat. euclidiennes.
Dans certains, celui-ci est vrai , dans Toute « démonstration » du postulat d'Euclide
d 'autres, il est faux. Il ne peut donc être contient un cercle vicieux , ou une autre erreur de rai-
prouvé à partir des autres axiomes ! sonnement. Il est indémontrable puisqu 'il existe des
géométries non euclidiennes vérifiant tous les autres
axiomes d'Euclide.
les cercles
du tore
Le tore est un objet familier, souvent mentionné à cause de
son trou, mais peu cité pour ses propriétés géométriques
remarquables. Voici une promenade purement visuelle au
pays du tore, où le cercle joue un rôle primordial.
~ · -
Faisons tourner le cercle autour de
l'axe vertical, le cercle commence à
générer une figure . L'enveloppe de
tous ces cercles, quand le premier par-
court une circonférence, est un tore.
Par construction, nous avons une pre- Le tore que nous venons d'obtenir est
mière famille de cercles sur ce tore : un tore à collier non nul, car le « trou »
notre cercle de départ, et ses images par tant apprécié des topologistes est bien
la rotation. Par analogie avec la terre, visible. Géométriquement, un tel tore
nous pouvons les appeler les méridiens possède un rayon mineur strictement
du tore (ici en jaune, espacés de 20°). inférieur à son rayon majeur. Si le
rayon mineur est égal au
rayon majeur, on obtient un
tore à collier nul :
Tore partagé
On démontre qu 'en tout point du tore Les cercles de Villarceau sont des loxo-
passent quatre cercles : un méridien, un dromies du tore : ils coupent tous les
parallèle, et deux cercles de Villarceau. méridiens et tous les parallèles avec un
C'est le théorème de Vil/arceau. angle constant.
Des propriétés
comme s'il en pleuuait
Petit tour en
•
on1e
Les polygones réguliers correspondent à une partition réguliè-
re de la circonférence d'un cercle. Liés naturellement aux symé-
tries, ils ont été étudiés depuis les débuts de l'humanité, et vous
pensez tout savoir d'eux. En êtes-vous vraiment certain(e)?
,.,,
tymologiquement, un polygone constitué de polygone sont des poly-
et n
n- 1 . [ ,de ]
1c-1
smn - -2n
n
---l , qut· seraient
·
relative du point M ur l'arc de cercle
délimité par un côté du polygone !
Lorsque le point courant e itue à un
bien difficiles à établir avec des sommet (x = 0), le produit est bien
méthodes purement géométriques. Avis aux am:teurs ! sûr nul. Mai d 'autre ré ultat ont
plu inattendu . Ain i, quel que oit
le polygone régulier choi i ur le
démontrer des propriété urprenantes ! cercle unité, i on place le point M au
Si on po itionne un ommet en milieu d'un arc (x = 1/2), le produit de
z0 = ( 1, 0) = 1, le affixe des autre di tance de M aux ommets du poly-
ommets ont : gone e t égal à 2 : P,,( 1/2) = 2.
zk = (1, ka,,) = zf, avec k = 1, ... , n -1. Et i le nombre de côté e t impair, on
On con tate par le calcul, mais aussi en déduit
géométriquement, que z;
= 1 quel que (11 - 1)/ 2
les cercles de
Le long des rues de Manhattan, la distance n 'est pas celle des
oiseaux et la géométrie des cercles ne ressemble pas à celle
des plaines isotropes. Petit itinéraire à la découverte de la
métrique des taxis.
a distance usuelle corre pond Elle corre pond à une nouvelle modé-
donne : r = r (t) où r(t) est une fonction La propriété ( 1) est indi spensable pour
continue ne s'annulant pas. le passage d ' un cercle à l'autre, la (2)
Plus préci sément : r(t}= I IR I pour la convex ité.
COS/ + inti Chaque norme est entièrement défini e
mais cette expression importe peu pour par son cercle unité C. Plus précisé-
notre propos. Cette équation est dite ment, soit V un vecteur non nul ,
( 'équation polaire du cercl e de d ' après la propriété ( 1), la demi droite
Équation polaire Manhattan. Sa seule donnée permet de de vecteur directeur V coupe C en un
du cercle usuel el le tracer, elle le caractérise entière- point unique, c'est-à-dire qu ' il ex iste
du cercle de ment. À > 0 unique tel que À V E C. Puisque :
Manhattan. II J... V Il = 1, la norme de V est donnée
la taxi-distance est par : 11v11 =l .
associée li une norme. À
La longueur de
U + V est inférieure
à la somme des
0
•
longueurs de U el V.
U+V V
Avoir remarqué qu'un objet rond tourne Comme dans ces paroles d'une chanson
.' utili ation du ne suffit pas pour l'inventer, il est de Zaho, la roue évoque le mouvement .
our donne des nécessaire d'avoir compris autour de C'est sa principale originalité : la roue
rm es parfaite- quoi. Pour fabriquer un tour de potier tourne. Avant même l'Âge de pierre,
1ent ronde . primitif, il est cependant inutile d'avoir l'homme a remarqué que les pierres
découvert la définition du cercle , rondes étaient plus faciles à déplacer que
comme ensemble des points à égale distance de les pierres plates, car elles roulent
son centre. Il en est de même de la poulie , dont presque naturellement. Pour les plates, il
l'usage est nécessaire pour concevoir la faut trouver un stratagème. Par exemple,
construction des pyramides. li s'agit d'un inter- des rondins de bois que l'on glisse sous
médiaire conceptuel entre le tour du potier et la elles. Cette invention se perd dans la nuit
roue du charron . On peut penser que son inven- des temps.
tion s'intercale entre les deux. La notion de rayon
y est importante , mais pas autant que dans la
Même si nous n'en avons aucune trace, le
roue des charrons. traîneau à rondins est le seul instrument
expliquant des construc-
tions comme Stonehenge
ou les pyramides égyp-
tiennes. Il s'agit de l'ancêtre
de la roue. Cependant, un
Le cercle a tellement fasciné qu'il est impossible de dres-
saut conceptuel est néces-
ser une liste d'ouvrages de référence sur le sujet.
saire pour inventer la roue
Mentionnons néanmoins la sortie annoncée, fin 2009,
véritable : le cercle a un
du prochain ouvrage événement de Marcel Berger (né
en 1927, il est l'un des plus grands experts de la géomé- centre!
trie). Cc livre, Géométrie vivcmte ou l'ltchelle de
Jacol, (chez Cassini, 974 pages), comporte un chapitre
consacré au cercle (chapitre II, pages 75 à 166).
L'ouvrage s'adresse à un public très averti.
le disque de Poincaré :
tout un monde
Henri Poincaré n 'est pas l'inventeur de la géométrie
hyperbolique, ni même du disque qui porte désormais son
nom, mais ses travaux sont d'une riches se et d'une fécondité
extraordinaires dans ce domaine.
modèles et uisuallsations
Nous venons de vo ir que , de loin , le
di sque de Poincaré ressemblait à un
arbre. C'est une première tentati ve de
visualisation de cet espace très spéc ial.
Bien d 'autres modè les ont cours et la
littérature mathématique abonde de
tentati ves d ' illustrations de la géomé-
trie hyperbo lique .
Le premier qui vient à l' e prit porte lui
au i le nom de Poincaré: c ' est le
demi-plan de Poincaré. Il s'agit de
l' en emble des nombre complexes z
dont la partie imag inaire est stricte-
ment positive : rien de plus fac ile à
visuali e r. Le géodés iques de cet
ense mbl e sont les demi -cerc les ou
les demi-droites orthogonaux au bord .
Le c inquième postul at d ' Euclide n'e t
pas valable non plu dan cette géo-
métrie : par un point extérieur à une
géodés ique , on peut mener une infi nité
de géodé iques qui ne rencontrent pa
celle-ci.
Si l'on veut maintenant visualiser une
surface comme plongée dans l'espace
euc lidien, se pose le problème de ce
que le mathématiciens appe llent l 'im-
mersion isométrique du d isque de
Poincaré dan l' espace euclidien.
les fibrations
de Hopf
Mystérieuse quatrième dimension .. . Son étude semble bien futile. Pourtant, les
dimensions supérieures révèlent des structures fascinantes qui défient notre
imagination. Exemple avec les fibrations de Hopf, qui ont marqué le xxe siècle.
Eh bien oui ! Ce sont les fibrations de De plus , deux d 'entre eux ne se cou-
Hopf Heinz Hopf ( 1894- 1971) a mi s pent jamais et so nt entre lacés. Pour
en évidence un paramétrage de la les voir il suffit de faire une proj ec-
sphère S3 qui , à chaque point de la tion stéréographique dan s notre
sphère S2, associe un cercle (donc une espace tridimen s ionnel. Celui-ci est
sphère S 1) sur la sphère S3 • Ces cercles donc rempli de cercles entre lacés ,
ont des propriétés extraordinaires. pui sque la projection stéréographique
Déjà, ils couvrent complètement la transforme les cerc les en cercle et
sphère S3 . conserve la topologie. Cette structure
de l'espace « fibré» de cercles donne
son nom à l'ensemb le : on parle de
fibrations.
Illustrons autrement cette propri été
d 'entrelacement. Chaque point de la
sphère S2 donne un cercle. Choisissons
tous le parallèles de la sphère S2 : ils
vont former un tore dans la dimension
4. Ce tore va se projeter en un tore à
collier non nul dan l'espace (pour
toute la suite, il est uggéré de prendre
connaissance de l' article en page 128).
Les tores ainsi obtenus sont les tores de
Clifford. Le mathématicien William
Kingdon Clifford (1845- 1879) les a
découverts au XIXe siècle.
Quelques fibrations de
Hopf.
Niveau de dilficullé
) tri·s facik
Jeux et t/
t/t/
t/t/t/
t/t/t/t/
focik
pas facik
diflicik
très dillicilc
problèmes
HS3601 - Quel carnaual ! (Kc) ont re pectivement centrés en A,
en B et en C. Le cercles (KA) et (K8 )
Un fabri cant de confettis veut sont tangents extérieurement, et il s
connaître la ma e de papier récupé- sont tous deux tangents intérieurement
rable pour chaque tai lle de confe tti s au cercle (Kc).
fabriqués (voir la fi gure ci-contre). Le
Quelle est la longueur du rayon du
troi carrés ont pour côté a.
cercle (Kc) ?
Aidez-le, en donnant, en fonction de
a, pour chacun des trois cas, l'aire de
HS3604 - Cercle sur l'échiquier t/t/
papier qu'il reste une fois les confet- Mathia a des iné un échiquier ur une
tis enlevés. fe uille de papier. li prend en uite son
compas et trace un cercle qui pas e à
l' intérieur de plusieur case de l' échi-
quier (le des in montre un exemple où
le cercle traver e onze ca es de l'échi -
qu ier).
Si Mathias choisit bien le centre et le
rayon de son cercle, combien de cases
peut-il traverser, au maximum ?
B
0
HS3611 - le bijou de Belinda fram- Le Prof lia Ransor affi rme que le ali-
Heto vv non et le cercle de diamètre [EF] ont la
Isidore Fèvre a ciselé pour son amie même aire.
Belinda Fram-Heto le bijou chry élé- li affirme aussi que les quatre pétales
phantin dont les caractéristiques sont d' ivoire sont d'aires égales.
données par les dessin ci-dessous.
Démontrez ces deux affirmations.
A 0 B
Cercles de réflexion
Le cercle est un symbole d'C:•galité puisque tous ses
points jouent le même rôk• et sont C:•quidistant du
centre. Vers le milieu du XVIIIl' siècle, l'utilisation du
mot « cercle » devient courante pour désigner un
groupe de personnes se ri•unissant dans un salon
pour discuter d'un thème. Ils deviennent au début du
XIXl' siècle de véritables associations au point que
l'historien Maurice Agulhon (né en 1926) affirme que
« le cel'ele est JJOUr ln France ce C/U 'est le cluh clans
l'unfoers l,ritcmnique ». Ils jouent un rôle important
dans l'évolution de la politique frall(;aist• dt• l'i·poquc.
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Code Postal . . . . . . . . . . . . . Yi lie . . ... . .......................................... .
Profess ion .......... .. ................ E- mail .............. . ................. .
Solutions
HS3601 HS3604
Dans les trois cas, l'aire du papier restant est L' intérieur de l'échiquier contient sept lignes ver-
égale à a2 ( 1- n). ticales et ept lignes horizontales. Un cercle peut
4
couper au plus deux fo is chaq ue li gne, ce qui
HS3602 donne un max imu m de vingt-huit poi nts d' inter-
section distincts entre le cercle et les lignes inté-
Soient I le point commun rieures de l'échiquier. Si le cercle ne
aux six cercles et 10" passe par aucun sommet du quadrillage,
102, 103, 104, 105, 106 ce que l'on pe ut touj ours réa li ser
les six rayo ns aboutissant moyennant un dépl acement du centre,
au point 1. Il ex iste deux ou une modification du rayo n, aussi
de ces rayons 10; et IOj (i mi nimes soient-ils, chaque intersection
di ffé rent dej) formant un correspond au passage d ' une case dans
ang le in fé rieur ou égal à une autre. Le cercle peut donc théori-
60°. Alors celui de ce que me nt traverse r au max imum 28
deux cercles ayan t le plus cases . Le des in ci-contre mo nt re
grand rayo n contient un rayon de l'autre. qu' une te lle solution ex iste.
HS3603
Si RA> RB et Re désignent les rayo ns respecti f
des cercles (KA), (KB ) et (Ke), o n a :
AC = Re - RA> BC = Re - RB,
et AB = RA+ Ra. On peut donc écrire:
Re - RA + Re - Ra + RA + RB= 30cm,
oit 2Re = 30cm d 'où Re = 15cm.
HS3605 HS3608
Soit i compri s entre I et 4. La longueur de l' arc Désignons par r le rayo n d ' un petit cercle, et par
B;B;+~ est égale à la mesure de l'ang le 1ff51J::i. R le rayon du grand cercle.
D'après le théorème de l'ang le inscrit, la mesure R = OG =OH + HA + Ap.
-- --
de cet angle est égale à la moitié de celle de Les quatre petits tri ang les équilatéraux ont pour
1' angle B/B;+ 1• La somme des quatre angles côté r.
B/Bi+I est égale à 2n:. Le périmètre demandé est
.[3 .[3
donc auss i égal à 231:. On a OH = - r, HA 3 = -2 r.
6 .
2
D'oùR = -{3 r+ -{3 r+r= r(I + -{3 l·
6 2 3
Or n? 30. Donc l'aire cherchée e t égale à :
2
n:?((1 +2m)2-3)-2n:r (2-{3- 1) / 3
HS3606
On a AC = 4cm, AB = 3cm et BC = Sem. Le tri -
angle ABC est donc un triangle rectang le en A et
son aire e t égale à AB x AC/ 2 = 6cm 2.
HS3607
On peut appliquer le théorème de Pythagore dans
le triangle 0 2 HC, où H e t le pied de la hauteur
issue de 0 2 ur BC :
HC 2 = 1 - 0 2H2.
En appliquant le théorème de Thalès, on obtient : HS3609
0 2H = A0 2 = 3
0 3T A0 3 5 On peut décomposer 24 de
cinq faço ns :
Donc 0 2H = 3 24 = 12 X 2
5 24 = 2 X 3 + 9 X 2
et HC 2 = 1 - 9 = 16 24 = 4 X 3 + 6 X 2
25 25
La première et la cinquième sont incom-
d'où HC = 4 . patibles avec l' obligation de n' avoir aucun
5 di amètre en jo ignant les poi nts disposés sur
Le triang le B02C étant isocèle, le cerc le. Nous avons donc seulement à exami-
BC = 2HC = 8/5 = l ,60m. ner les trois autres cas.
HS3612
~
M'
~'--
~ ~ s
Un placement de la règle permet de tracer deux
A 0 B parallè les dont la distance est la largeur de la
règle. Il est donc fac ile de tracer des parallè les
On peut déplacer le petit demi-disque et le centrer équidi stantes. L' intersection de deux bandes de
en O sans modifier !faire de la partie bleue. mê me largeur est un losange dont on sait que les
diagonales sont perpendiculaires .
On a alors ID 2 = R2 - ?.
Ces considérations condu isent fac ilement à une
On en déduit l' aire de la zone colorée en bleu :
solution. On trace une sécante quelconque (Al) au
2
cercle. On peut déterminer des points M et M '
Aire bleue= :n: (R2 - ,2) = :n:10 - 49:n: équidi stants de A sur cette sécante en la coupant
2 2 - 2
par des parallè le équidi -
tantes. En plaçant alors la
règle dan les deux pos itions
HS3613 telles que l'un de ses bords
passe par M et l'autre par M ',
on obtie nt un losange dont
En choisissant a comme demi-diago- [MM '] est une diagonale. La
nale du grand carré, l' aire de ce grand seconde di agonale de ce
carré est 2a2. L' aire de deux branches losange est perpendicul air e à
de la croix est donc égale à l' aire du (AI). Elle recoupe ai nsi le
grand carré moins les deux quart de cercle en un point J diamétra-
disques de rayon a et ma in le deux lement opposé au point 1. En
quart de di sque de rayon construi sant un second dia-
mètre de cette faço n, on obtient le centre du
a (Y2 - 1), soit 2a - (:n:/2) [a 2 - a 2(Y2 - 1)2].
2
cercle.
L'aire des quatre branche de la croix est donc le
double : 4a 2 - 2a 2 - :n:[a 2 - a 2(Y2 - 1)2] . Après
simpli ficatio n d 'écriture, il vient que cette ai re est
égale à 2a 2[2 - :n: (2 - Y2 )]. Le rapport de la croix
au carré est donc 2 - :n: (2 - Y2 ), soit 0, 16 par
excè , ce qui est infé rieur à 0,20 .
Le Grand Maître a donc raison.
Ta.ngente
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Claude LUCCHIDI
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