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Les
TransforMiM
Tangente Hors-série n° 35
Les
Transformations
de la géométrie à Fart
Sous la direction de Hervé Lehning
ËDiTiONS
POLE
Toute représentation, traduction, adaptation ou reproduction, même partielle, par tous procédés, en
tous pays, faite sans autorisation préalable est illicite, et exposerait le contrevenant à des poursuites
judiciaires. Réf. : Loi du 11 mars 1957.
I.S.B.N. 9782848840970 I.S.S.N. 0987-0806 Commission paritaire 1011 K 80883
^ m M\ ^
Les Transformations
Sommaire
DOSSIER Les origines artistiques de la géométrie
Qui a inventé les notions de point, de ligne et de surfa
ce ? Des arpenteurs, des artistes ? L'étude de la préhis
toire des formes mathématiques houscide les idées
reçues.
Les isométries
Les similitudes et les transformations affines
Les groupes, concrets et abstraits
La transformation du boulanger
Formes, déformations et invariances
Transformer, c'est gagner !
Les formes du second degré
L'œil du topologue et le morphing
La projection centrale et l'homographie
La géométrie projective
Peintres et géomètres
Fuites et perspectives
la perspective cavalière
La géométrie descriptive
La géométrie des fortifications
Représenter et déformer un objet en 3D
Les «Imajustages» de Myriam Labadie
Calissons et perspectives
L'art de paver
Des groupes pour construire des pavages
Entrelacs
Jeux et problèmes
Problèmes 29, 33,
46, 79
Solutions 156
lU^
\ ImageoànHiQe^uà de^Noël
Mransformationsl^ge de pierrj
Réflexions suMémiroIr ' ^
Décollages siamois
^^Jlieiéction et photographie
L'anapiorphose
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SAVOIRS par Elisabeth Busser
tout un art
Des céramiques « Rubané » du Néolithique à Vart contempo
rain, quel artiste n'a pas utilisé de transformation géomé
trique ? Panorama de la mise en œuvre graphique d'un
concept mathématique.
.ngen±e
table couverte d'instruments symboli
sant d'une part les sciences du ciel,
d'autre part les choses terrestres.
§ Jusque là, rien que de conventiormel.
Pourtant, au bas du tableau, im étrange
« os de seiche » blanchâtre qui appa
remment n'a rien à faire là et ne repré
sente rien... sauf si on regarde le
tableau de biais en incidence rasante.
L'objet incongru devient alors identi
fiable : pas de doute, c'est un crâne qui
nous regarde à notre insu, rappel à
l'ordre du peintre sans doute pour
dénoncer la vanité du monde.
Babytood de
J. Beever,
l'envers du décor
Un lambrequin
du type fml.
Dentelle de
type flm.
ir
Tungen±e
SAVOIRS Les transformations...
L'anamorphose
L'anamorphose est un procédé per-
mettant de représenter les objets réels
de façon géométriquement déformée
pour qui les regarde de face. L'image
véritable ne peut se rétablir que par
un déplacement de l'œil du spectateur.
Mathématiquement, l'anamorphose
associée à une eertaine courbe c, prise
comme miroir, et à un point O, le
« point de vue », transforme un point
M en son symétrique M'par rapport à
la tangente à c au point T
d'intersection entre (OM) et e. Ainsi,
un observateur dont l'œil serait en O,
croirait voir M alors qu'il voit M'
puisque le rayon lumineux provenant de M'lui arrive droit
dans l'œil via la courbe c.
Voir les articles sur le sujet, pages 12,16 et 36.
Timbre
p o s r r i ig?i
IliANCJ
Hommage à
l'hexagone
de Vasarely.
VASARELY
Mathématiques et arts
sont indiscutablement
liés, cela nous le savions
déjà. Nous venons, après
L'un des pavages les plus connus de Escher. cette promenade à tra
vers ces quelque œuvres
apparaissent souvent très claire- d'art, de voir quel rôle essentiel
ment les transformations mises en jouent les transformations géomé
jeu. Il a su mieux que tout autre triques dans cette « osmose », ce
« mettre en mouvement », tout sim qui nous permettra peut-être,
plement en utilisant les transforma comme le disait Vasarely, de
tions du plan, des formes géomé « reconnaître la géométrie inté L'une des ana
triques simples comme le carré, le rieure de la nature ». morphoses de
cercle, le triangle. E.B. Paul Kichilov.
La plasticienne Irène Rousseau
s'inspire, elle, des transformations
de la géométrie hyperbolique en
donnant à ses sculptures et ses
peintures « l'illusion d'épaisseur
d'un espace tri-dimensionnel ».
Elle rejoint en cela certaines des
gravures d'Escher comme la série
des Circle Limit.
Que uoyons-nous
dans feau ?
Les jambes des baigneurs dans une piscine semblent minus
cules. Les objets sous Veau nous apparaissent déformés.
Pourquoi ?
À l'extérieur de
l'eau, l'œil voit le
poisson en couleurs
alors que sa po.sition
réelle est en gris.
M.L.
Tangente
an fil de
l'eau
Paul Kichilov
et son anamorphose de Henri Thomas
Julian Beever par David Shankhone
Reflet d'une
C'estla belle nuit deNoël
La neige étend son manteau
sortie d'un garage ou à un carrefour est
insuffisante, ou bien dans certains
sculpture de blanc magasins pour des motifs de sur
Jacques Coquillay Et les yeux levés vers le ciel, veillance, on voit également des
dans une boule de A genoux, les petits enfants. miroirs bombés donnant de
Noël. La différen Avant de fermer les paupières, l'environnement un panorama très
ce de proximité Font une dernière prière. large. On peut prendre aussi une boule
avec la boule rend
argentée ou dorée que l'on suspend aux
son buste démesu
Cette chanson de Tino Rossi (paroles branches des sapins de Noël, pour voir
ré par rapport à
de Raymond Vincy (1904-1968)) fait le décor se réfléchir dans la boule avec
ses jambes,
penser aux arbres de Noël et à leurs une distorsion bien particulière.
comme le montre
décorations : les fameuses boules.
l'original photo
Dans les villes, lorsque la visibilité à la Les Égyptiens et les Phéniciens fabri
graphié de face.
quaient des miroirs en verre et
d'après Pline, cité par Louis
Figuier dans son livre Les
Merveilles de l'industrie, c'est
en Phénicie que furent inven
tés les miroirs de verre : « Ils
sont circulaires et ont cinq à
six centimètres de diamètre.
Leur face extérieure est
légèrement convexe » (voir
l'encadré « Les miroirs de
sorcières »).
Les miroirs
de sorcières
Les miroirs de verre qu'évoquent quelques
auteurs du Moyen Âge sont de petits
miroirs bombés, de médiocre qualité,
mais déjà jugés supérieurs aux miroirs de
métal. Ce sont ces miroirs, appelés miroirs
de sorcières, que représentent les tableaux
flamands : celui qui est posé sur la table
du Prêteur et safemme, 1514, de Quentin j
Metsys (1466-1530) ; celui qui pend au
mur de la chambre du Mariage de
Giovanni Arnolfini, 1434, de Jan van Eyck
(1390-1441) ; c'est aussi dans un miroir Le prêteur et sa femme, 1514,
bombé que se mire, fascinée, la licorne de de Quentin Metsys. Remarquez le petit
l'allégorie de la vue dans la tapisserie La miroir sphérique.
Dame à la licorne... Pas plus grands qu'une
soucoupe et toujours bombés, ils déforment l'image. Ces miroirs étaient fabriqués en
soufflant une boule de verre fixée à un pointil et à laquelle était imprimée une rotation
rapide : le verre s'évase alors en une sorte de plateau dans lequel on peut découper de
petits carreaux. Pour obtenir un miroir, il fallait ensuite pratiquer l'étamage, c'est-à-
dire appliquer du plomb à froid dans la partie concave. Cette dernière opération a évo
lué lentement. On a d'abord remplacé le plomb par l'étain puis, au début du XVI® siècle,
les miroitiers ont utilisé le mercure, comme semble l'indiquer le grand trafic de vif-
argent transitant alors par Anvers.
par Henri Bonasse (1866-1953) au début Pour avoir une idée de la loi de défor
du XX® siècle (voir son livre : Optique mation supposons l'oeil assez loin
géométrique supérieure, Delagrave pour que les rayons réfléehis qui y par
(Paris), 1917). De nos jours, il est pos viennent soient quasi-parallèles.
sible de l'étudier de façon approchée, Appelons p' la distanee d'un rayon à la
grâce à la puissance de calcul des ordi droite (TB). Soit R le rayon de la
nateurs. Nous pouvons également effec boule. L'angle d'incidence / vérifie :
tuer quelques calculs simplifiés. sini-i
Expérience de
Expérience de uislon dans une boule Le point où le rayon eonjugué coupe
vision dans une
l'écran E est à une distanee p de (TB)
boule.
Pour effectuer l'expérience, on se sert donnée par la formule :
d'une boule de jardin p = D tan 2i.
achetée dans le com Une relation entre p et p' en découle
merce, ou d'un petit via les formules de trigonométrie. Le
ballon de verre de nombre p devient infini quand l'angle i
5cm de diamètre envi est égal à 45° ce qui correspond à
ron dont on argente la p' = 0,7 R environ. En eonséquence, si
surface extérieure. On grand que soit le earton, son image
peut également argen- occupera moins des sept dixièmes du
ter extérieurement une diamètre de la boule.
bille. Sur une très gran Cette formule a permis de eréer
de feuille de carton l'image de « Tangente » ci-dessous.
blanc E, on trace un
quadrillage en traits noirs épais. On M.L.
regarde l'image de ce quadrillage par
un petit trou percé au centre du carton
(voir la figure « Expérience de vision
dans une boule »).
Le quadrillage La distance D = TB est prise d'une
de la feuille trentaine de centimètres. Le quadrilla
apparaît défor ge apparaît déformé en barillet, mais
mé en barillet. parfaitement net.
Architectes
et mathématiciens !
Savez-vous que l'architecte de l'église Sainte Sophie
d'Istanbul, joyau de l'art byzantin, était aussi un
mathématicien ? Lorsque l'empereur Justinien décide
de reconstruire cette basilique pour montrer sa puis
sance, il souhaite la surmonter de la plus grande cou
pole jamais construite. Il fait appel à Anthemios de
Tralles connu pour ses travaux mathématiques sur les
coniques. On doit à celui-ci la méthode de construc
tion d'une ellipse avec une ficelle et une étude des
propriétés du foyer d'une parabole. La construction commencée en 532 s'acheva cinq ans plus tard.
La fin des travaux furent l'œuvre d'Isidore de Milet, Anthemios étant décédé en 534.
Plus de onze siècles plus tard, la reconstruction de la cathédrale Saint Paul à Londres, suite à
l'incendie qui ravagea la capitale anglaise en 1666, fut aussi l'œuvre d'un mathématicien. Christopher
Wren a calculé la longueur de certaines courbes et a montré que l'hyperboloïde à une nappe est
engendré par une droite qui tourne autour d'une autre droite non située dans un même plan.
Transformations
à l'Age de pierre
L'homme préhistorique a-t-il inventé la géométrie ?
Plusieurs transformations géométriques se trouvent déjà
dans Vart de l'Âge de pierre.
Projections et symétries
dans l'art pariétal
Frises et rondelles dans l'art mobilier tée de motifs qui se déduisent l'un de
l'autre par une même translation le
Le décor en frise apparaît sur des long d'un axe ; le type d'une frise est
objets allongés en os ou en bois animal défini par les transformations qui lais
(baguettes, propulseurs, harpons etc.) sent celle-ci invariante. On démontre
dès les débuts du Paléolithique supé qu'il y en a sept (voir le tableau « Les
rieur. Dans les premières périodes, il sept types de frises ») ; le type I est le
ne s'agit que d'une succession type « maximal », invariant par la tota
d'entailles perpendiculaires à l'axe de lité des transformations possibles :
la pièce ; plus tard, ces frises s'affinent translations, symétrie orthogonale par
comme si une longue pratique avait rapport à l'axe, symétries orthogonales
provoqué une analyse isolant et combi par rapport à des droites perpendicu
nant les transformations possibles. laires à l'axe, symétries par rapport
Expliquons-nous. Une frise est faite à des points de l'axe et symétries
d'une succession théoriquement illimi glissantes (produits d'une symétrie
Toutes sauf s.
U U
T t et p.
I
/ /
t, s et sg.
t et s'.
t et sg.
/ /
Réflexions
sur le miroir
Pourquoi le miroir échange-t-il notre bras gauche avec notre
bras droit mais pas notre tête avec nos pieds ? Si, avant de
passer au travers, Alice avait d'abord tenté de discuter avec le
miroir, ce dernier lui aurait sans doute expliqué quelques
problèmes de symétries...
Tout en mettant sa
boucle d'oreille
droite, Alice s'amu
sait de voir que son reflet
dans le miroir exécutait les
mêmes gestes qu'elle, mais
au niveau de son oreille
gauche. Laissant maladroite
ment tomber son autre
boucle, Alice se baissa pour
la ramasser. Naturellement
son reflet fit de même, et cela
suscita chez Alice une inter
rogation qu'elle ne put s'em
pêcher de formuler à voix
haute. Il est impossible de superposer
— Dis-moi miroir, pourquoi inverses-tu un objet à son reflet dans un
En général, toujours la droite et la gauche, mais miroir.
un objet jamais le haut et le bas ?
et son rejlet Ayant toujours considéré le miroir des gens, mais un phénomène empêche
en général que l'objet réel et son reflet
ne sont pas comme un objet un peu magique, Alice
ne s'étonna pas de l'entendre répondre. soient superposables : dans l'image
superpo- reflétée, l'espace a changé son sens
— Tu vois, Alice, je suis doté du pou
sables. voir de dupliquer l'image des objets et d'orientation.
(// Un miroir
et ce croissant de lune : pour toi, la
droite et la gauche sont définies de
manière intrinsèque, c'est-à-dire que ta
double main droite est toujours ta main droite,
n'inverse pas peut importe d'où l'on te regarde. Mais
les images pour le croissant de lune, c'est différent :
ce que toi tu nommes la moitié gauche
de la lune serait la moitié droite pour
quelqu'un qui serait de l'autre côté !
corps humain possède une symétrie — Bon, dit Alice, mais le haut et le bas
gauche-droite, mais pas haut-bas ! ne sont toujours pas échangés !
— Bon, dit Alice, si ta théorie est bonne, — Là encore, je n'y suis pour rien !
tu devrais donc pouvoir échanger le haut C'est toi seule qui dans ce cas peux
et le bas d'un objet qui possède une symé décider d'inverser Tune ou l'autre
trie par rapport à un plan horizontal... direction.
— C'est un défi ? — Je ne vois vraiment pas comment...
— Exactement, dit Alice qui cherchait — En fait, tu observais la lune par la
déjà des yeux un objet qui posséderait fenêtre et tu t'es retournée pour voir le
une telle symétrie. reflet. Naturellement tu es restée debout
Ne trouvant rien qui convienne dans la et tu as pivoté autour d'un axe vertical
pièce, elle se retouma et regarda par la pour me faire face. Cela n'a pas changé
fenêtre. pour toi le haut et le bas, mais les objets
— Ah ! Voilà qui devrait faire l'affaire ! qui étaient à ta gauche sont maintenant à
dit-elle. Vois-tu ce croissant de lune ? Le ta droite. Imagine que pour te retoumer,
haut et le bas sont symétriques, mais tu aies pivoté autour d'un axe horizontal
certainement pas la droite et la gauche, (une barre fixe, comme en gymnastique,
puisque seule la moitié gauche est éclai placée parallèlement au miroir). La tête
rée. Voyons ce que tu peux faire avec un en bas, regarde le reflet de la lune ; c'est
tel objet. toujours la moitié gauche qui est éclairée,
Lorsqu'elle se retourna, l'image de la mais cette fois le nuage est en bas.
lune que lui renvoyait le miroir rendit Comme tu vois, je suis tout aussi capable
Alice encore plus perplexe. d'échanger le haut et le bas que la droite
— Décidément, tu ne sais vraiment et la gauche !
qu'inverser la droite et la gauche ! T.R.
Pour le reflet de la lune, c'est mainte
nant la moitié droite qui est éclairée ;
mais le petit nuage qui voilait le haut Bibliographie
du croissant lorsque je regardais par la
fenêtre est toujours en haut ! Martin Gardner, L'Univers ambidextre,
Dunod, 1967.
transformer ✓✓✓
✓✓✓✓
difficile
très difficile
Une frise est constituée d'une figure d'une Ce puzzle est constitué de deux
forme curieuse qui se répète 40 fois. pièces identiques posées sur un
support plan. Les
seuls mouve
ments autorisés
sont les mouve
1 2 3 ments de transla
Sachant qu'un petit carreau repré tion dans le plan commun des
sente Icui^, quel est le périmètre dela deux figures.
frise ainsi construite ? En combien de mouvements, au
minimum, peut-on les désolida
HS3502 - Une frise qui défrise ✓ riser l'une de l'autre ?
mée ?
m
0,0» 0 0 0 i,
Découpages
siamois
Kimmo Eriksson a trouvé un algorithme permettant de véri
fier si une figure est composée de deux parties superposables.
être à l'ori
Nous considérerons les découpages
gine d'un d'une figure en deux parties superpo
algorithme sables. Nous ne citerons que pour
mémoire les figures présentant un axe
de symétrie, qui, de
manière évidente,
Le Taijitu (symbole du YînYang).
sont « découpables » Le jeu devient plus intéressant, mais
(sécables) en deux plus difficile aussi, pour des figures ne
parties superpo présentant aucune symétrie. Ainsi, la
sables (après retour « silhouette d'usine » (voir L'Usine)
nement de l'une des peut être découpée en deux parties
deux). On notera superposables.
cependant qu'un tel Il est facile de construire un tel pro
découpage selon un blème : on assemble deux exemplaires
La carafe.
axe de symétrie n'ex d'une même figure, l'un des deux ayant
L'usine.
La méthode de Kimmo Eriksson
Projection
et photographie
Comme la peinture, la photographie consiste à représenter l'es
pace sur un plan, donc à réaliser une projection, dans le sens
général utihsé en cartographie par exemple.
Lanotiondeprojectionaunsens
précis en géométrie. Elle est
Cette définition point par point per
met de visualiser la projection d'ob
très utilisée en dessin industriel jets plus compliqués. Son principal
(et en géométrie descriptive) comme défaut est de ne pas permettre de
en infographie. La peinture et la pho voir l'éloignement et l'épaisseur des
tographie utilisent une transformation objets. Par exemple, l'image d'un
très proche de celle-ci. tétraèdre peut être un quadrilatère
avec ses diagonales intérieures ou un
La projection de M Projection orthogonale triangle, ou encore d'autres figures.
sur P est le point m
tel que (mM) soit Par définition, la projection d'un point
orthogonale à F. M sur un plan P est l'unique point m de
P telle que la droite (mM) soit orthogo
nale à P. Projections de tétraèdres sur un plan.
34 Tangente Hors-série n° 35
DOSSIER : LES ORIGINES ARTISTIQUES...
fini, les rayons passant par O sont pra même objet pourra apparaître angles.
tiquement paral dans ses dimensions normales, Sous un même
éclairage, les cou
lèles, l'image est allongés ou rétrécis suivant
leurs sont de plus
alors la projection l'angle de prise de vue.
modifiées.
de l'objet sur P. H.L.
L'anamorphose
ou l'art de la perspectiue secrète
Comment peindre un objet au sol ? Comment cacher une image
dans un tableau ? Aucune magie dans la réponse, mais
l'anamorphose.
L'anamorphoseestuneparticu
larité étonnante de la perspec
dimension. Au contraire de la perspec
tive, avec qui elle partage cette propriété,
elle entraîne une déformation « fantas
tive, que Charles Baudelaire tique » et « aberrante » qui a passionné
évoque dans ces vers extraits des Fleurs nombre d'artistes, de Léonard de Vinci
du mal. Découverte dans l'art dès le (1452-1519) à Salvador Dali
Moyen Âge, c'est l'une desapplications (1904-1989) ou Maurits Cornelis
des travaux liant la vision des objets et Escher (1898-1972).
leur projection de Piero délia Francesca Léonard de Vinci a donné une méthode
en 1469. Elle fut analysée et étudiée par pour obtenir une image plane anamor-
un disciple de Mersenne, le Père Jean- phique : « On place une source lumi
François Nicéron en 1636, en tant que neuse derrière une plaque de fer
défonnation réversible d'une image à percée d'un trou en son milieu, on pose
l'aide d'un système optique - tel im l'objet ou la figure à dessiner près
miroir courbe - ou par un procédé mathé d'un mur, on trace le contour de
matique (voir l'article Image dans une l'ombre sur le mur... » La représenta
boule de Noël). Déjà en 1525, Dûrer men tion murale ne restituera une image
tionnait avec admiration cet « art de la fidèle de l'objet que si l'on se place à
perspective secrète » qui permet à la fois l'endroit où se trouvait la source lumi
de rendre compte de la vision réelle d'un neuse.
observateur tout en trompant son œil. Autrement dit, les premières anamor
phoses sont les ombres portées sur le
L'anamorphose est un facteur de réalisme, sol ou les murs (voir la photographie
car elle restitue la troisième dimension. Taureau chargeant).
Br*»l •
Rennes
/ \ \ ' Rouen
I I / /) / A
ClennonI
Ferrandy"
• Bordeaux
/Montpellier
Toulouse
Perpignan
Tangente rse
M Am-ISTIQUES DE LA GÉOlVIÉTRiE
L'anamorphose consiste à peindre de façon déformée et calculée une image qui se reconsti
tuera, vue d'un point de vue préétabli, et donnera à la peinture murale une impression de
relief et donc de réalité spatiale. C'est l'effet de surprise créé par l'anamorphose : elle saute
I Awl m tfv'vi 11h ii i • i iTTa TuTT l^as, vue sous cet angle. Le site de Dominique Antony
f Hîfp://www.peinturemurale.com/f tient davantage d'exemjples.
et séométri ià i';:
m
Avant de construire une anamorphose, il est néeessaire d'en analyser et d'en définirles paramètres, tels que
la taille ou la surfacede l'image anamorphique , la positionde l'observateur O^, la taille de l'image à
traiter P qui se trouve dans
un plan p, en général ortho
gonal au plan a.
Les relations géométriques
entre les divers paramètres
sont données dans la
figure ci-après et le
graphique montre
qu'à tout pointde P correspond un pointde P^.
11 s'agit du cas le plus simple: celui d'une anamorphose plane,dans laquelle on chercheen fait l'intersection
d'un tronc de pyramideou de cône et d'un plan perpendiculaire à la base de ce solide. N'oublions pas que
l'une des premières projec-
lions déformantes fut celle de
Gerardus Mercator en 1569,
projection cylindrique du
globe terrestre sur une carte.
Les parallèles et les méridiens
sont des lignes droites et l'in
évitable étirement Est-Ouest
en dehors de l'équateur est
accompagné par un étirement Nord-
Sud correspondant, de telle sorte que l'échelleEst-
Ouest est partout semblable à l'échelle Nord-Sud. Une carte de
Mercatorne peut couvrirles pôles : ils seraientinfiniment hauts.
À titre d'exemple, traitons le problème inverse et supposons qu'un cône de révolution
réfléchissant, de sommet S, soit posé sur une table sur laquelle une figure P a
été tracée. L'œil O, placé sur l'axe de révolution, au-dessus du sommet S, per
çoit, après réflexion sur la surface latérale,une image P' qui lui paraît provenir
également de la surface de la table.
Comment déterminer F de manière telle que F' soit une figure préalablement
imposée ? Les solutions analytiques existent, en polaire comme en paramé
trique. Mais il est possible de traiter le problème graphiquement, en utilisant
des méthodes élémentaires de la géométrie descriptive dont les bases, énon
cées par Durer, ont été formalisées par Gaspard Monge (1746-1818).
Le plan de projection est constitué par la table et le plan de projection sera un
plan verticalpassant par l'axe du cône. Soit P un point de la table. Nous sou
haitons trouverun point P' de la table tel qu'un rayon lumineuxissu de P' soit
réfléchi suivant la droite (PO). Les lois de la réflexion fournissent une solution
immédiate pour les points P situés dans le plan de projection.
Imposons à l'espace unerotation autour de l'axe de symétrie du cônequiamène le point P surun point Q situé
dans le planvertical. Le rayon réfléchi LFO" (quiprolonge Q'U') provient d'un rayon incident Rlf émanant
d'un point R'' de la table. La rotation inverse de celle utilisée précédemment amène R'' en le point P''' recherché.
L'avènement de l'informatique a bien entendu grandement facilité la constructiond'une très grande variété
d'anamorphoses.
Les isométries
du plan
L'usage du papier calque sur une planche à dessin donne une
bonne idée de ce que sont les isométries du plan. Une figure
quelconque peut être reproduite n'importe où sur la planche, à
l'identique et sans aucune déformation, le calque ayant été
retourné ou non selon le cas.
e mot « isométrie » (des mots
Les taches du
pelage des zèbres
répondent à une
L' grecs isos, « égal » et metron,
(« mesure ») est d'utilisation
assez récente. Jusqu'au début des
règle de forma
années 1960, on employait plutôt les
tion, que l'on
expressions « figures égales », « figures
peut reproduire
superposables » ou plus savamment
de manière algo
« figures congruentes » pour parler de
rithmique, ce
figures isométriques. Une isométrie est
qu'Alan Tiiring a
une bijection du plan sur lui-même qui
fait en 1952 (voir
Tangente 123).
conserve les distances : si M et N sont
deux points quelconques du plan et si
Â
Par endroits,
nous retrouvons
des trafislations.
M' et N' sont leurs images respectives
Photographie :
par une certaine isométrie du plan,
Hervé Lehning
alors on a M'N' = MN.
Les isométries se classent en deux types.
Dans les « déplacements » ou « isomé
tries directes » (ou encore « positives »),
les figures ne sont pas retournées dans
la transformation. On peut imaginer
1 qu'on a seulement fait glisser le papier
calque sur la planche à dessin, sans à
aucun moment le soulever de la
planche, avant de reproduire ime figure.
TdSrtjgjen'Ée+l<5FS-^rie _n^
DOSSIER LE REGARD DU MATHEMATICIEN
Translation Rotation
Symétrie axiale
Dans une rotation de centre O et
d'angle non nul, il existe un seul point
invariant : le centre de rotation. La
symétrie centrale (symétrie par rapport
à un point) est un cas particulier de
rotation d'angle égal à 180°.
Symétrie glissée
Dans une symétrie orthogonale (ou
symétrie « axiale » ou encore «
réflexion ») d'axe (A), les seuls points
invariants sont les points appartenant
à l'axede la symétrie. ^
Composition de
deux symétries
orthogonales
d'axes parallèles.
Le lapin est trans
laté d'un vecteur
double de celui
de la translation
qui transforme le
premier axe en le
second.
La composition
de deux symétries
orthogonales
d'axes sécants en
un point O est
une rotation de
centre O.
52
Le groupe des isométries du
plan n'est pas commutatif
(S'j OS'2 + S'2o S'j).
S20 s.
0 Le vissage d'axe.
D, d'angle 0 et
de vecteur u.
O très facile
✓ facile
✓✓ pas facile
Source des problèmes ✓✓✓ difficile
Championnat des Jeux Mathématiques et Logiques (HS3509) très difficile
Revue La Recherche (HS3510)
Affaire de Logique, journal Le Monde (HS3511)
Suite en page 79.
Les similitudes
et les transformations affines
Les similitudes sont à la base de la géométrie métrique et les
transformations affines à la base de la géométrie affine.
Comment sont-elles définies ?
touche que le parallélisme des droites, Une similitude est toujours la composée
les transformations sont dites affines. d'une homothétie et d'une isométrie. On
rappelle qu'une homothétie de centre G
Similitudes et de rapport r (non nul) est une trans
formation du plan qui à tout point P
Une similitude Si, dans une transformation, toutes les donne pour image le point F' tel que :
distances sont multipliées par un même • G, P et F' sont alignés,
est toujours la
•OT' = rÔP.
composée
d'une honio-
thétie et d'une
isométrie.
»] El
Les groupes,
concrets et abstraits
Invisibles, les groupes sont au centre de la géométrie, et des
mathématiques en général.
L'article«Formes, déformation
et invariances » propose une
• l'identité Id (la transformation qui ne
transforme rien !) fait partie de G,
définition de la notion de forme, • si les transformations/et g appartien
utilisant celle de groupe. Pourquoi intro nent à G alors leur composée go/aussi,
duire une notion abstraite à propos d'une • si la transformation/appartient à G,
question concrète ? soninversef~ ' aussi.
Malgré sa simplicité, la structure de groupe n'a été dégagée qu'au début du xix®
siècle par Évariste Gaiois pourune question algébrique (la résolution des équa
Les notions tions par radicaux, voir le Hors Série 22 sur les équations algébriques). Un demi-
abstraites se siècle plus tard, Félix Klein montra que cette notion était centrale en géométrie
(voir i'articie Klein et le programme d'Erlangen). Ce ne fut qu'au xx® siècie que
justifient
Nicolas Bourbaki l'établit au centre des mathématiques. Cette conception est à ia
par leurs base de la réforme dite des mathématiques modernes dans ies années soixante.
applications Malheureusement, l'usage d'un formalisme stérilisant n'a pas permis au mes
sage d'arriver à leurs destinataires.
concrètes.
50 Tangente Hors-série n° 35
DOSSIER : LE REGARD DU MATHEMATICIEN
Quelle que soit sa définition, la rela Les groupes ayant un nombre fini
tion « avoir la même forme » se doit d'éléments ont une propriété impor
d'être une relation d'équivalence, tante. Si/est un élément d'un groupe
c'est-à-dire posséder les trois proprié fini G, il existe un nombre entier N tel
tés suivantes : que soit égal à l'identité. Pour
démontrer cette propriété, il suffit de
• réflexivité : une figure a la même remarquer que, comme le groupe est
forme qu'elle même, fini, les puissances de / ne sont pas
• symétrie : si la figure F a la même toutes distinctes. Il existe donc p < q
forme que la figure F' alors F' a la tels que :f
même forme que F, La transformation / admet un inverse
• transitivité : si la figure F a la même / ^ ', en composant à gauche p fois
forme que la figure F' et F' la même l'égalité précédente, on obtient :
forme que F" alors F a la même forme /'^ = W
que F". pour :'H = q-p.
Ces propriétés sont si triviales qu'on La théorie des sous-groupes permet de
hésite à les étudier. Pourtant, elles montrer que N est un diviseur du
équivalent aux axiomes de groupes à nombre d'éléments du groupe.
travers la définition suivante : En itérant suffisamment une transfor
mation, on revient toujours à l'identité.
Soit G un groupe de transformations La question peut sembler abstraite et
de E. Une figure F de E est dite avoir sans intérêt pratique.
la même forme (selon G) que la figure Il n'en est rien.
F' de E s'il existe un élément/de G tel Elle signifie la possibilité de revenir à
que F' =/(F). Les axiomes de groupe l'image initiale, à partir d'une image
correspondent alors exactement aux modifiée par ce type de transforma
propriétés énoncées ci-dessus. tions.
Transformations d'Images
Le criminel ((innocent»
Photographie de Cette propriété se retrouve dans les Chrlstopher Nell, un Canadien de
l'auteur et sa
transformations bijectives d'image. 33 ans, surnommé VIco, a diffusé
transformation
Toutes admettent une réciproque, donc la sur Internet des centaines de pho
par tourbillon. Ce
type de transfor possibilité d'un retour à l'image initiale tos de lui-même commettant des
mation est bljec- (voir l'article La transformation du bou actes criminels. Il croyait se proté
tlve. Autrement langer). Méfiez-vous donc des méthodes ger en brouillant l'Image de son
dit, la photogra de dissimulation offertes par les logiciels visage par une sorte de spirale :
phie transformée
de retouches photographiques. Une transformation mathématique
permet de retrou
ver l'originale. du plan a été appliquée. Il est pos
sible de la reconstituer à partir du
centre de rotation, l'angle dépend
visiblement de la distance au
centre.
À partir de ces éléments, on peut
la reconstituer et trouver la trans
formation inverse. C'est ce qu'a
fait Interpol jusqu'à ce qu'un
visage humain apparaisse, le
même sur plusieurs photos.
Le portrait diffusé dans le monde
entier a permis de reconnaître
Retour à l'original Chrlstopher Nell. On peut être cri
Le rétablissement
minel et d'une innocence qui
de l'Image origi Comment faire pratiquement pour dépasse l'entendement.
nale n'est pas décrypter une photo ainsi transformée ? Visage de
Immédiat. Après Tout d'abord, remarquez que le centre du Vico
avoir sélectionné tourbillon est facile à détecter ainsi que le brouillé
correctement le
rectangle sur lequel il a été opéré. Il reste en spirale
rectangle où
s'opère la trans à déterminer l'angle, ce qui peut être fait à
formation, Il s'agit partir de plusieurs essais. Voicice que cela
de trouver l'angle donne sur la photographie précédente.
utilisé. Après plu H. L.
sieurs essais, on
retrouve une
Image proche de
la réalité.
Visage de
Vico
débrouillé
52 Tangente Hors-série n° 35
DOSSIER : LE REGARD DU MATHEMATICIEN
J
Hors-série n° 35. Tangente
ACTIONS
J par Alain Zaimanski
La transformation
du boulanger
Avez-vous déjà fait de la pâte feuilletée ? Si oui, vous connais
sez déjà le côté pratique de la transformation du boulanger.
Mais en avez-vous percé tous les mystères ?
Latransformationduboulanger
fait partie des transformations
Groupes, concrets et abstraits). Le
nombre d'étapes avant de voir réappa
bijectives d'image, c'est-à- raître l'image est parfois très grand et
dire qu'il s'agit d'une transformation dépend d'une part de la transformation
d'une image finie às a x b pixels sur et d'autre part de la taille de l'image.
elle-même. Chaque pixel est déplacé, Par exemple, une image carrée dont le
aucun n'est perdu, ce qui s'appelle en côté est une puissance de 2 reviendra
mathématiques une permutation (ou très vite, alors qu'avec deux nombres
bijection) de l'ensemble des pixels et, quelconques, le retour peut-être extrê
en langage courant, un mélange. mement long. Durant ces étapes, on
Par exemple, la transformation de passe parfois par des reconstitutions
l'image {a x b) qui déplace le pixel très proches de l'image initiale.
{i,j) en {i + \,j) (où / + 1 = 0 si t = a)
correspond à un décalage d'un pixel Chaoset boulangerie
vers la droite, n applications de cette
transformation redonne l'image initiale. La « transformation du boulanger » est
Cette propriété est générale : pour une transformation conservant l'aire
toute transformation bijective d'image, initiale de l'image, qui tire son nom de
il existe un plus petit entier k tel que, l'assimilation avec le travail du bou
appliquée k fois, la transformation langer fabriquant de la pâte feuilletée :
redonne l'image initiale. il prend un morceau de pâte de la
La transfor
forme d'un carré, par exemple, et
mation du Le groupe caché derrière l'étiré avec un rouleau à pâtisserie,
boulanger : replie les morceaux débordants dans
un exemple Ce résultat est une conséquence immé les emplacements devenus vides du
diate du fait que l'ensemble des trans carré puis recommence.
d'aventures
formations bijectives d'une image a x À la manière de la pâte du boulanger,
chaotiques. b est un groupe fini (voir l'article Les l'image est étirée, puis repliée en dessous.
Tangente
DOSSIER LE REGARD DU MATHEMATICIEN
Transformation du
boulanger sur La
Joconde.
Formes,
déformation et Inuarlances
Quand dit-on que deux objets ont même forme ? La géométrie
peut se bâtir sur les réponses à cette question. Ses théorèmes
sont conséquences des invariances qui en découlent.
Direque deux objets ont même
forme dépend de la façon dont
irmations
Al
d'autres, non. La question demande
des précisions.
56 Tangente Hors-série n° 35
DOSSIER : LE REGARD DU MATHEMATICIEN
Tangente Hors-série n° 35
DOSSIER : LE REGARD DU MATHEMATICIEN
affines
Le théorème de iénélaiis
Si ABC est un triangle et D une droite coupant ses trois côtés en P, Q et R, alors :
PB ^ QC RÂ _ ,
PC ^ QX W"
Pour le démontrer, nous devons distinguer deux cas de
figure. Nous traitons le cas de la figure ci-contre. Les ^
rapports de longueurs (sans signe) de la relation
peuvent être interprétés comme des rapports
d'aires. Plus précisément, les hauteurs des
triangles PBR et PCR étant identiques :
aire(PBR) _ PB
aire (PCR) PC"
OR PR
obtient : X qui est égal à 1. En tenant compte du signe de chacune des mesures algé
Tangente Hors-série n° 35
DOSSIER : LE REGARD DU MATHEMATICIEN
Transformer,
c'est gagner !
Pour obtenir une ellipse, il suffît de transformer un cercle
par affinité. Les propriétés affines des cercles se transpor
tent ainsi aux ellipses.
u'est-ce qu'une ellipse ? On appelle cercle principal de l'ellipse,
IPlusieurs définitions sont pos le cercle de diamètre CD (les deux
sibles. La plus simple utilise points de l'ellipse sur l'axe focal
^uets et une ficelle. (AB)). On démontre que l'ellipse se
On se donne deux points A et B, appe déduit du cercle par l'affinité d'axe
lés foyers. On note c la moitié de la (AB) et de rapport OE/OF, E et F étant
longueur AB (AB = 2c) et on considère les points de l'ellipse et du cercle sur la
a > c. On appelle ellipse l'ensemble médiatrice de [AB]. Bien entendu, une
des points M tels que : AM + BM = 2a. affinité est une transformation affme.
Cette remarque suffit pour transporter
toutes les propriétés affines du cercle
L'ellipse (en bleu)
aux ellipses.
est l'ensemble des
points M tels que
Tangente au cercle
AM + BM = 20.
Elle se déduit du
A priori, les propriétés du cercle sont
cercle de diamètre
métriques. Prenons celles liées à la
CD (en rouge) par
notion de tangente.
l'affinité d'axe (AB)
Soient D une droite, C un cercle de
et de rapport
centre O et de rayon R et H la projec
OE / CF.
tion de O sur D,
si OH < R, D coupe C en deux
points distincts,
si OH = R, D coupe C en un seul
Comme toutes les notions abstraites, point, le point H,
si OH > R, D ne coupe pas C.
les groupes permettent de voir l'unité là où
De plus, la droite D est tangente à C si
semble régner la différence. et seulement si OH = R.
Nous remarquons alors que le problème est invariant par rotation autour du centre O du cercle C. Il
suffît donc de trouver les points M (s'il en existe) appartenant à une demi-droite d'extrémité O.
Faisons voyager M sur cette demi-droite du point sur C à l'infini, le centre de gravité G du triangle
MPQ est situé sur la même droite. Il part de l'intérieur de C pour aller continûment vers l'infini et son
abscisse est strictement croissante
P donc il existe une et une seule
position de M telle que G soit sur
C. Il nous reste à la trouver.
Considérons le cas de figure où OM
\ \ est égal à deux fois le rayon R de C.
Notons H l'intersection de OM et
H
de C. Le triangle OPH est équilaté-
Q \ \ M rai et le triangle PHM isocèle. En
utilisant le fait que le triangle OPM
est rectangle, on en déduit que les
angles du triangle MPQ sont tous
égaux à 60°. Il s'agit donc d'un tri
angle équilatéral. Son centre de gra
Cas de figure où OM est
vité est H qui est donc égal à G dans
le double du rayon de C.
ce cas particulier.
Donc le seul point M tel que G appartienne au cercle C est le point M tel que OM = 2R. Le lieu C
cherché est donc le cercle de centre O et de rayon 2R. Il reste à transcrire ce résultat en énoncé
affine pour pouvoir le transporter aux ellipses. Pour cela, il suffit de remarquer que C est l'homo-
thétique de C dans l'homothétie de centre O et de rapport 2.
Le lieu des points M tels que par M passent deux tangentes à E en P et Q telles que le centre de
gravité du triangle MPQ soit sur E est donc
l'ellipse homothétique de E dans
l'homothétie de centre O
et de rapport 2.
Les formes
du se( egré
Quelle est la forme d'une courbe ou d'une surface du second
degré ? La réponse tient en quelques transformations affines
et un répertoire de formes simples.
i le plan est rapporté à un repère changeons le repère (Oxy) en un autre
cartésien (Oxy), l'ensemble C des (AXY), nous changeons d'équation mais
points de coordonnées (x, y) pas de degré car les formules de change
vérifiant une équation du second degré ment de repère sont de degré un. Par
telle : exemple, dans le repère AXY défini par
+ 2xy + lOx- 14^^-1-28 = 0 les formules :
est, mis à part quelques cas dégénérés,
Antenne parabo X = X - Y + 3
lique. une courbe appelée conique. Si nous
y = Y + 2
l'équation de C devient :
{X- Y+3f + 2{X- Y+3){Y+ 2)
+ 2{Y+2f-\(i{X- F-t3)
-14(7+2)+ 28 = 0.
Après réduction, nous obtenons :
X^+Y^-\=0
qui, dans un repère orthonormal, est celle
du cercle de centre A et de rayon 1.
7 7x
A \I X
j
Ce qui est valable pour les coniques 0 i X
GG Tangente Hors-série n° 35
DOSSIER ; LE REGARD DU MATHEMATICIEN
Four solaire
•• I
Plus précisément :
a:)?" + Ibxy + =
x(ax +by) +y(bx +cy) =(^'^\ Si A et // sontnon nuls les formules de
changementde rep
où V et/(^) sont respectivement les
vecteurs de coordonnées (x, y) et (ax +
by, bx + cy) c'est-à-dire :
correspondant à un changement d'ori
y = xi +yj gine (donc à un repère (AAT)) fournis
et sent l'équation :
fiV) ={ax +by)l+{bx +cy)J,
OÙ d est une constante à déterminer que
7 et 7 étant les vecteurs de base du nous pouvons supposer positive en chan
repère (Oxv).
geant les signes de tous les termes de
L'application /jouit des propriétés de
l'équation si besoin est Si cette constanted
linéarité et de symétrie suivantes :
estnulle,nous obtenonsdes cas dégénérés :
f{aXJ +0) =a/(Û)+ C est un point, une droite ou deux droites.
(Â7|/(Û)) =(Û|/m) De même, si A et // sont tous les deux
strictementnégatifs, C est vide. Nous écar
pour tout couple de vecteurs et tons tous ces cas et considérons donc celui
tout couple denombres réels {oc,/i). où l'un au moins des deux coefiBcients A
et fL est strictement positif. Au besoin en
échangeant les axes du repère, nous pou
vons supposer qu'il s'agit de A . En divi
sant par celui-ci, suivant le signe de //,
Ces deux propriétés ont un rôle central
nous obtenons l'une des deux équations :
dans ce qui suit. De façon générale, une
telle application stabilise les axes d'un
repère orthonormal. e
Autrement dit, si T et J sont les vecteurs où A: et 7? sont des constantes à déterminer
de base de ce nouveau repère, il existe et où, pour simplifier les notations, nous
deux nombres réels X et JU tels que : avons noté (Oxy)notre nouveau repère.
fit) =Xt et
Hyperbole afhne de
'hyperbole équilatère
d'équation - y^ = R-
dans le rapport k.
Coniques engendrant
les formes des quadriques non
dégénérées par rotation.
Un paraboloïde
hyperbolique
qui est soit un cercle, soit une hyper Dans le cas d'im signe plus, S se déduit
bole soit encore un couple de deux par une affinité de la surface de révolu
droites (voir l'encadré Les cylindres). tion : x^+ = 2pz, elle même obtenue
Si a est non nulle, un changement par rotation d'une parabole autour de son
d'origine permet de mettre l'équation axe. Il s'agit d'un paraboloïde elliptique.
sous l'une des deux formes : Ce type de quadrique se trouve égale
ment dans nos paysages. Elle est utilisée
x^±^ =2pz . pour les fours solaires et les paraboles
k de réception de télévision par satellite.
Dans le cas d'un signe moins, S se
déduit par une affinité de la surface
Les cylindres d'équation :
Une courbe plane C et une direction D étant données, on x^-y^ = 2pz.
appelle cylindre de directrice C et de génératrices parallèles Il s'agit d'un paraboloïde hyperbolique
à D la surface S engendrée par l'ensemble des droites paral également nommé selle de cheval du
lèles à D passant fait de sa forme. Il a été utilisé pour les
par im point de C. toits de certains monuments car, comme
Si la direction est l'hyperboloïde à une nappe, il peut être
(Oz) et si la courbe engendré par deux familles de droites,
C est dans le plan ce qui est pratique en construction.
(Oxy), l'équation Il reste ensuite à considérer les cas où
de S est la même deux des trois coefficients X, JJ. qX V
que celle de C ! En sont nuls.
effet, un point M Nous pouvons supposer A = // = 0.
de coordonnées (x, Un changement de repère permet alors
y, z) appartient à S de se ramener à l'équation :
si et seulement si x^ = 2pz.
le point de coordonnées (x, y) du plan {Oxy) appartient à C. Il s'agit d'un cylindre parabolique.
H. L.
Tangentte Hors-série n° 35
DOSSIER : LE REGARD DU MATHEMATICIEN
En faisant tourner une courbe autour d'un axe de son plan, on obtient
une surface de révolution. Une telle surface est facile à visualiser.
Par exemple, en faisant tourner une droite du plan (Oxz) passant par
O (équation : x = Rz) autour de (Oz), on obtient un cône :
On appelle méridienne d'une telle surface son intersection avec un
plan méridien, c'est-à-dire un plan conte
nant l'axe de révolution. Dans le cas du
cône, la méridienne est composée de deux
droites symétriques par rapport à (Oz).
Dans (Oxz), les équations de ces droites
sont •.x = ±Rz donc l'équation de la méri
dienne est : x^ = P?z^.
Soit M un point de coordonnées (x, y, z).
M appartient au cône si et seulement si il
appartient à l'une de ses méridiennes. Le
plan méridien passant par M coupe (Oxy)
suivant un axe (Op).
Dans le plan (Opz), les coordormées de M
sont (p, z) où p^ = x^ + d'après le théorème de Pythagore. M
appartient au cône si et seulement si : p^ = donc si et seulement
si : x^ +y = i?^z^ qui constitue ainsi l'équation de ce cône.
De même, si la méridienne d'une surface de révolution a pour équation :
/(x^, z^) = 0, la surface derévolution a pour équation :
/(x^+Z, z^) = 0.
L'œil du topologue
et le morphing
La géométrie métrique s'intéresse aux propriétés invariantes
par déplacement, la topologie aux propriétés invariantes par
déformation continue. En pratique, cela débouche sur ce que
l'on appelle le morphing.
Plaisanterie matheuse :com
ment reconnaître les topo-
on peut les superposer (voir l'article
Formes, Déformations et Invariances).
logues sur une plage bondée ? Pour reprendre l'esprit de la plaisante
La réponse : ils sont les seuls à rie, nous sommes tous géomètres. Plus
confondre bouée canard et ballon sau précisément, nous faisons de la géo
teur. Si vous vous trouvez au bar de la métrie euclidienne et nous nous inté
plage, c'est encore plus simple. Ils ressons aux objets définis à un
Un topologue prennent leurs tasses de café pour des déplacement près. Si nous étions des
confond tasses et beignets aux ponunes. spécialistes de géométrie affine, nous
beignets. nous intéresserions aux objets définis à
une transformation affine près. Ainsi,
nous ne verrions pas de différence
entre cercle et ellipse, balle de tennis,
ballon de football ou de rugby.
On peut passer d'une ellipse à une
autre au moyen d'une transformation
affine. Cette façon de voir donne un
classement des objets du plan et de
l'espace. En géométrie euclidienne,
cercle et ellipse sont des objets appar
tenant à deux rubriques différentes.
Le topologue La uue des géomètres Les cercles sont caractérisés par leurs
ne distingue rayons et les ellipses par la longueur de
pas Comme beaucoup de plaisanteries, leurs axes. En géométrie affine, ils
bonnes ou mauvaises, celle-ci possède sont non seulement tous classés sous la
COUDE et
son fond de vérité. Pour les gens nor même rubrique, mais ils ne sont pas
IDIOT
maux, deux objets sont identiques si distinguables l'un de l'autre.
courbes que l'on peut obtenir du cercle Comment distinguer alors coude
par déformations continues réversibles et IDIOT ?
bû
le morphing (2)
Sur chaquetriangle du premier carré, nous utilisons alors une transformation affinepour passer au tri
angle correspondant (de même couleur sur la figure) dans le second. Cela est toujours possible
(comme nous le voyons dans l'article Formes, Déformations et Invariances). Cette transformation
correspondà la notion de barycentre(voir la figurePassage d'une triangle à un autre).
Photographies et trucage :
Hei-vé Lehning.
La projection centrale
et rtiomographie
La projection centrale est une modélisation de notre vision,
ou plutôt de la photographie. Elle est au centre de la géomé
trie projective.
Lemot «homographie »vient
du grec. En linguistique, il
Projection centrale autour du pivot P :
A se projette en B, A' en B' et A" en B".
signifie « s'écrire de la même Plus A s'éloigne de O, sur D, ^a
plus son image B se
manière ». Ainsi, le verbe « être » eonju-
rapproche an contraire
gué à la troisième personne du singulier de O, et vice versa.
de l'indicatif présent et la direction
opposée à l'Ouest sont homographes,
même s'ils se prononcent différemment.
Quel rapport avec l'homographie mathé
matique ? La réponse vient de l'hyper
bole.
Projectioncentrale
m Tangente Hors-série n° 35
DOSSIER LE REGARD DU MATHEMATICIEN
BoB AqP
L'homographie générale
BqF AoA
Si nous notons a, b,x et y les abscisses La projection centrale n'est qu'un cas par-
(d'origine O) deAg, Bg, A et B, cette rela ticuher d'homographie. De façon générale,
tion s'écrit : on appelle ainsi les transformations s'ex
primant sous la forme :
y-b b
x-a ax + b
ex+ d
que l'on peut également écrire
(x - a){y -b) = ab. Si le nombre c est non nul, le graphe d'une
Notre raisonnement, a priori valable telle fonction est toujours une hyperbole,
seulement si x > a, se généralise au formée de deux branches symétriques.
cas X < a. La transformation homographique se
généralise ensuite au plan complexe.
La branche cachée de l'hyperbole Géométriquement, il s'agit de la composée
d'une inversion et d'une similitude. Elle
Quand A décrit D, le point M de coordon joue un rôle important en analyse dans
nées Xet y, dont les projections sur D et A l'étude des fonctions complexes.
parallèlement à A et D sont A et B, décrit J.L.
La géométrie projectlue
ou l'unification des coniques
On peut définir les coniques
(l'ellipse, dont le cercle est un
cas particulier, la parabole et Les coniques
définies
l'hyperbole) de plusieurs comme
En géométrie projective,
il n'existe qu'une
conique.
Cette conception des coniques restera avec les prémices de ce qui deviendra
la seule jusqu'au xvii" siècle. Les la géométrie projective, et le second
mathématiciens Girard Desargues avec l'invention de la géométrie analy
(1591-1661) et René Descartes (1596- tique. Cette dernière connaîtra un
1650) apporteront chacun un nouveau grand succès : chaque conique est défi
point de vue sur le sujet, le premier nie par l'équation cartésienne de sa
obscur de Desargues.
En géométrie projective, on adjoint à Le birapport de quatre points
l'espace affine (l'espace « ordinaire » A B C D
dans lequel nous vivons) une droite à
l'infini. Deux droites parallèles de cet Cette notion de birapport (ou rapport anharmonique) a été
espace affine ont alors toujours un définie par le mathématicien Michel Chasles (1793-1880).
point en commun, situé sur cette droite QA DA
Il s'agit du rapport de mesures algébriques : .
à l'infini. Ce point en commun corres CB DE
pond au « point de fuite » bien connu Ce rapport est indépendant du repère choisi sur la droite,
des peintres en perspective centrale et il est conservé dans toute projection.
(dite aussi perspective conique).
L'inuersion
et l'arbelos
Cette transformation peu connue trouve son origine dans
les travaux de Jean-Victor Poncelet (1788-1867), inventeur
de la géométrie projective, et de Jacob Steiner (1796-1863),
qui découvre l'inversion en 1824.
La droite (OM) privée du point O est de l'arbelos ont déjà été remarquées et
transformée en elle-même. Le cercle étudiées par le mathématicien alexan
de diamètre [OM], privé de O, s'ouvre drin Pappus au IV® siècle de notre ère.
et se transforme en la droite perpendi On veut démontrer que le centre du n®
culaire à (OM) passant par M'. Tout cercle de la chaîne (à partir du plus
cercle passant par O, privé de O, se grand) est situé à une distance de la
transforme en une droite. Tout cercle droite (AC) égale à 2n fois son rayon.
orthogonal au cercle de l'inversion est
globalement invariant : il se transforme
en lui-même.
La définition de l'inversion se généralise
à l'espace à trois dimensions en rempla
çant les cercles par des sphères et les
droites par des plans. Les inversions
sont des involutions : une inversion est
sa propre réciproque et la composition
d'un inversion avec elle-même donne
l'application identique. Dans le plan, les
inversions conservent l'ensemble des
L'arbelos.
droites et des cercles : l'image d'une
droite ou d'un cercle par une inversion La démonstration de cette jolie pro
est une droite ou un cercle. Dans l'es priété se fait facilement en utilisant
pace, elles conservent l'ensemble des l'inversion. Considérons l'inversion de
plans et des sphères : l'image d'un plan centre A et dont le rayon est choisi de
ou d'une sphère par une inversion est un façon à laisser invariant le n® cercle de
plan ou une sphère. Elles conservent les la chaîne. Cette inversion transforme la
angles : ce sont des transformations droite (AC) privée du point A en elle-
dites « conformes ». même, les cercles de diamètres [AD]
et [AC] en deux droites parallèles (voir
Un exemple : l'arbelos la figure ci-dessous qui prend
l'exemple du troisième cercle inscrit
Dans l'article « L'inversion et la dans l'arbelos). Elle transforme le n®
chasse au lion », nous voyons une uti cercle en lui-même, et tous les autres
lisation humoristique de cette transfor cercles de la chaîne en des cercles tan
mation. Donnons ici un exemple plus gents entre eux et tangents aux deux
sérieux d'utilisation pour résoudre un droites parallèles, donc de même dia
problème. Dans la figure ci-après (on mètre, ce qui établit la propriété.
appelle cette figure, étudiée en son
temps par Archimède, un arbelos), on
a construit une chaîne de cercles tan
gents entre eux et tangents aux bords
de l'arbelos. On appelle de telles
chaînes de cercles des chaînes de
Steiner, du nom du mathématicien
suisse Jacob Steiner. Ces chaînes de
cercles tangents construits à l'intérieur
L'inuersion
et la chasse au lion
Hector Pétard, gendre du divin Bourbaki, mathématicien
de génie, sut appliquer les transformations géométriques
les plus abstraites à des domaines aussi concrets que la
cynégétique.
Lionne en Namibie.
%
Cet animal est
constamment sur ses
•' 'C. - .
iv
L'isomorphisme trivial leur sera donné par le P. Adique, de l'Ordre des Diophantiens, en
la Cohomologie principale de la variété universelle le 3 Cartembre, an VI, à l'heure habi
tuelle.
L'orgue sera tenu par Monsieur Modulo, Assistant Simplexe de la Grassmannienne Qemme
chanté par la Schola Cartanorum). Le produit de la quête sera versé intégralement à la mai
son de retraite des Pauvres Abstraits. La convergence sera assurée. Après la congruence.
Monsieur et Madame BOURBAKI recevront dans leurs domaines fondamentaux. Sauterie
avec le concours de la fanfare du 7® Corps Quotient. Tenue canonique (idéaux à gauche à la
boutonnière)
C.Q.F.D.
Coxeter
de la géométrie à l'art
Célèbre pour avoir conçu desformes dans des espaces multi-
dimensionnels, Coxeter a non seulement réhabilité la géomé
trie, mais aussi inspiré de nombreux artistes.
H.S.M.Coxeteradisparu depuis
2003 mais sa conception de la
La muse d'Esclier
lazJ Tangenize
EGARD DU
y
par ses suggestions permit à
l'architecte Richard Buckminster
Fuller (1893-1983), un autre de ses
amis, de le franchir. Les travaux du
mathématicien sur les symétries de
l'icosaèdre, polyèdre régulier à vingt
faces en forme de triangles équilaté-
raux, inspirèrent en effet à l'architecte
passiormé de géométrie le concept du
dôme géodésique réalisé pour le
pavillon des États-Unis à l'Exposition
Le disque hyperboliaue Universelle de Montréal en 1967.
de Poincaré 200 000 de ces dômes ont été édifiés
depuis à travers le monde, construc
tions permanentes ou éphémères,
toutes basées sur les polyèdres régu
liers qu'affectionnait Coxeter, offrant
Coxeter,
biographie
CItcle LImIt I, succincte
gravure de M.C. Escher
9 février 1907 : naissance à Londres de
géomètre une construction que son Harold Scott MacDonald Coxeter.
intuition d'artiste lui avait suggérée. Jusqu'en 1931, date de son doctorat,
L'association de l'artiste, qui ne études au Trinity Collège de Cambridge.
connaissait guère de mathématiques, 1926 : découverte d'un nouveau poly
et du géomètre - sa muse en quelque èdre régulier, une « éponge
sorte - qui savait les expliquer a donné régulière », assemblage de polyèdres
des gravures comme Circle Limits I, en archimédiens qui pavent l'espace.
noir et blanc, puis Circle Limits III, une 1931-1935 : recberches aux États-Unis.
variante en quatre couleurs. « Si 1934 : publie une classification des
Escher l'a fait par intuition, moi je l'ai groupes dits « de Coxeter », comme par
fait par la trigonométrie » disait exemple les groupes d'isométries de
Coxeter pour résumer leur fructueuse polyèdres réguliers.
collaboration. 1936 : nomination comme professeur à
l'Université de Toronto, où il
L'inspirateur de Fuller restera jusqu'à son décès.
1954 : rencontre avec le graveur Escber.
Du pavage du disque de Poincaré par 1968 : rencontre avec Tarcbitecte Fuller.
des triangles à son extension à 31 mars 2003 : décès à Toronto.
l'espace, il n'y a qu'un pas. Coxeter
Le dôme un maximum de solidité pour un mini the Geometry of thinking, dans le style
géodésique de mum de structure. C'est dire que les fleuri qui lui était propre : « Au géo
Montréal. recherches du géomètre ont débordé mètre de notre remuant XX^ siècle,
bien au-delà du cadre conservateur terrestre - spontanément
des mathématiques salué- de l'invention historique de la
théoriques. science des modèles analytiques ».
Ce n'est d'ailleurs
qu'après sa construc Une géométrie de l'art
tion que Coxeter
découvre le dôme de Toujours avide de faire sortir les
Montréal ainsi qu'une mathématiques des sentiers battus,
structure semblable, Coxeter collabora également à plu
mise en place par sieurs rééditions du très populaire livre
Fuller à titre de rem de Rouse Bail : Mathematical récréa
placement de sa maison brûlée. À ce tions and essays et n'est pas étranger
niveau, l'élève a dépassé le maître aux divers problèmes de coloriages de
puisqu'il reste plus de ces construc cartes ou de pavages de figures planes.
tions le nom de leur architecte que L'art, qu'il soit celui de constructions
celui de « l'aventurier des polyèdres » mathématiques sophistiquées, de
qui les a inventées. Notons également figures esthétiques dans le plan ou de
au passage que Fuller a aussi donné constructions architecturales eom-
son nom - fullerène- à la molécule du plexes, a donc été le moteur de l'action
carbone 60, découverte en 1985, dont de Coxeter. Ce travailleur infatigable
la forme, celle d'un icosaèdre tronqué, qui jamais ne s'ennuyait y a avec
a été largement étudiée au préalable délices consacré sa vie , affirmant sou
par Coxeter. De quoi perturber un peu vent « J'ai eu la chance incroyable
les relations entre le géomètre et d'être payé pour ce que j'auraisfait de
l'architecte ! toute façon ».
Et pour cause... Il nous a, en soixante-
Coxeter cependant était très admiratif dix ans d'une incessante activité, laissé
de l'œuvre de Fuller et a échangé avec douze livres, cent soixante-sept
lui une intense correspondance. Fuller articles, allant bien au-delà de la
lui a à son tour dédicacé l'un de ses recherche mathématique. La réputation
ouvrages, Synergetics : Explorations in de Coxeter s'est faite sur ses études sur
les polytopes, polyèdres dans les
espaces de dimensions élevées, mais il
QUELQUES QUVRA6ES QE COXETER a aussi beaucoup publié pour la géo
Mathematical Récréations and Essays (W.W.R. Bail et métrie plane, des ouvrages si limpides
H. S.M. Coxeter ; Dover 1987), Introduction to geometry que même des non-mathématiciens les
(H.S.M. Coxeter ; Wiley 1989), The real projective plane ont étudiés avec plaisir pour y puiser
(H.S.M. Coxeter et G. Beck ; Springer 1992), Redécouvrons bien souvent des idées artistiques. Il
la géométrie (H.S.M. Coxeter et S.L. Greitzer ; traduction restera pour nous non seulement le
française, Gabay 1997), Non-Euclidean Geometry (H.S.M. plus ardent défenseur et le promoteur
Coxeter ; Mathematical Association ofAmerica ; 1998), le plus éloquent de la géométrie mais
The beauty of geometry : Twelve Essays (H.S.M. Coxeter ; aussi l'inspirateur d'artistes reconnus.
Dover 1999).
E.B.
Histoire
de bouchons
Un casse-tête classique, et dont l'intérêt semblait limité, peut
être relancé, à condition de le considérer sous un nouvel
angle, et de le relier à d'autres problèmes.
Le problème GEB
autre élément de réflexion dans la tions différentes sur les deux autres
comparaison des deux problèmes est le faces visibles, ce qui donne seize pos
fait qu'il n'y a qu'une solution pour le sibilités. En échangeant les places des
disque, le triangle et le carré, alors que lettres B et E, on obtient seize autres
les lettres B, E, et G conduisent à au possibilités, ce qui porte à trente-deux
moins deux solutions. le nombre total des solutions. Nous
laissons le soin au lecteur de trouver
quelles dispositions permettent de
construire effectivement un
« triplettre » (on aura intérêt à partir de
lettres s'inscrivant dans un carré, et
présentant le plus de symétries pos
1 sibles : par exemple la lettre B, qui est
symétrique par rapport à un axe hori
/ 1 zontal, ce qui n'est généralement pas le
7
/ .
1
cas pour les caractères d'imprimerie
standard).
7 Si l'on avait trois lettres ne présentant
aucune symétrie comme la lettre G, le
Mais existe-t-il seulement deux solu nombre de solutions serait encore plus
tions à ce problème ? Cela dépend si grand. Nous vous laissons le soin de
vous acceptez ou non de vous contor- les dénombrer.
sionner le cou pour lire les trois
ombres. En effet, vous lisez les ombres M.C.
de la figure ci-dessus d'un seul coup
d'œil, c'est-à-dire que ces ombres ont
la bonne orientation haut/bas et
droite/gauche. Si l'on supprime cette
condition, il existe d'autres solutions.
De nombreuses solutions
Bibliographie
Translater,
c'est quarrer !
Peut-on calculer des aires de figures compliquées sans calcul
intégral ? Réponse avec quelques translations et le théorème
de Mamikon.
les segments considérés pour que tous Cycloïde et son cercle générateur.
les points de tangence soient confon
dus en un même point O : ces seg Une arche de cycloïde est inscrite dans
ments translatés génèrent une portion un rectangle de hauteur égale au dia
du disque de centre O et de rayon l ; mètre 2R du cercle générateur, et de
Quadrature de la tractrice
r
Ce dernier sort sa montre, la
pose sur une table, déplace
l'extrémité de la chaîne le
long du bord rectiligne de la
L'étendue tangentielle se décompose en une mul table et demande à Leibniz quelle est
titude de petits triangles dont chaeun correspond la courbe décrite par la montre. Nous
à un triangle de la concentration tangentielle. pouvons tracer cette courbe expéri
Les aires totales sont donc égales. mentalement :
Mamikon Mnatsakanian
Points fixes
Isométries ou similitudes se déterminent grâce à leurs points
fixes. Quelles sont les conséquences pour l'étude des trans
formations laissant une figure invariante ?
Je hais le mouvement Points fixes d'une isométrie
qui déplace les lignes
Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal Si une isométrie du plan laisse un point
En mathématiques comme en
poésie, ou ailleurs, les inva
O fixe, il s'agit soit d'une rotation de
centre O, soit d'une symétrie par rap
port à une droite passant par O (voir
riances sont des signes dignes l'article sur les isométries).
I^a symétrie iiai d'être étudiés, des indices sur la voie de la L'ensemble des points fixes d'une
rapport au plan 1 découverte. Dans les transformations du rotation de l'espace est une droite,
laisse l'invariant plan ou de l'espace, certains points restent appelée axe de la rotation. Dans la
point par point et rotation de la terre sur elle-même, il
fixes (ou invariants). Ils jouent alors un
les droites perpni
diculaires D glol i rôle particulier, souvent révélateur. s'agit de l'axe des pôles. La surface
lement terrestre ne contient donc que deux
D
invariantes. M
points invariants : les pôles.
/(M)
Tangen±e Hors-série n° 35
DOSSIER LE REGARD DU MATHÉMATICIEN
l'image d'un vecteur AB semble dépendre du àehercher Atel que : O'fiA) =g(oA) c'est-à-
choix des points A et B. Pour qu'elle soit valide, dire : {g - id){oA) =O'O où id est l'applica
il est nécessaire de démontrer que, si AB = CD tion identique.
Si la partie linéaire g est une rotation du plan, dis
alors A'B' = CD', ce qui se fait en remarquant tincte de l'identité, un tel point existe toujours et
qu'un parallélogramme est changé en un parallé l'application / est une rotation. Les isométries
logramme égal. Il en est de même pour les simili affines directes du plan sont donc les rotations et
tudes et les applications affines. les translations. Ainsi la composée d'une rotation
Si nous connaissons la partie linéaire g d'une appli et d'une translation est une rotation, seul le centre
cation affine/ la connaissance de l'image O' d'un est modifié. Ce résultat est revu dans l'encadré
point O suffit pour la déterminer entièrement. Plus Générateurs d'un groupe de l'article Les
précisément : 0'/(A) =g(oA) d'après la défi- Groupes, concrets et abstraits. Le même raison
nement ne s'applique pas si g est une symétrie
D D'
axiale.
Si la partie linéaire g d'une application/est une
homothétie distincte de l'identité (soit
g(v) =kW où A: / 1),/est également une homo
thétie. Pourquoi ? Tout simplement parce que
cette application admet un point fixe. En effet,
l'équation précédente s'écrit :
{g-id){'ÔA) =Wo,
c'est-à-dire (A: - 1)(oa) =O'O, qui a toujours
une solution.
Définition de la partie linéaire d'une application Dans l'encadré Un Concours dans l'espace,
affine. Si A' est l'image de A et B' celle de B, nous voyons une application de ce résultat.
l'image du vecteur AB est le vecteur A'B'. On H. L.
démontre que, si CD = AB alors CD' = A'B'.
Les formes
des groupes d'ordre 6
Les groupes d'ordre six s'obtiennent tous comme groupes
d'isométries ou de rotations laissant une figure invariante.
Ils n'ont que deux formes possibles, liées au triangle équilaté-
ral et à l'hexagone régulier.
Ladémonstrationestlaborieuse,
mais le résultat simple : les
trois sommets du triangle par exemple.
Les rotations correspondent aux permu
groupes d'ordre six n'ont que tations circulaires ({B, C, A}, {C, A, B},
deux formes possibles. Plus précisément, {A, B, C}) et les symétries aux transposi
ils sont isomorphes à deux d'entre eux. tions ({A, C, B}, {C, B, A}, {B, A, C}).
Le premier, le groupe diédral, est le Plusieurs de ses parties sont elles-
groupe des isométries laissant le tri mêmes des groupes, c'est-à-dire sont
angle équilatéral invariant (voir l'en des sous-groupes. Tout d'abord, l'en
cadré Groupe d'isométries et groupe semble des rotations forme un sous-
de permutations) ; le second, le groupe groupe d'ordre trois. Ensuite, nous
cyclique, est le groupe des rotations lais trouvons trois sous-groupes d'ordre
Le groupe diédral
est constitué des sant l'hexagone Isomorphe deux, engendrés
rotations de centre régulier invariant. par les symétries.
signifie avoir la même forme Ces propriétés se
O et d'angle o°,
120° et 240°, et Groupe diédral retrouvent dans la forme de sa table de
des symétries par Pythagore (voir l'encadré). Par exemple,
rapport aux
Le groupe diédral d'ordre six est le sous-groupe d'ordre trois correspond
droites (OA),
(OB) et (OC). constitué des rotations d'angles au carré en haut et à gauche de la table.
0°, 120° et 240° dont le centre Les similitudes entre les différents car
est celui du triangle, et des rés 3 x 3 du tableau visualisent des pro
symétries par rapport à ses priétés de ce groupe.
médiatrices.
Le groupe diédral est Groupe cyclique
également le groupe
des permutations Le groupe cyclique d'ordre six est
de trois objets constitué des rotations d'angle 0°, 60°,
{A, B, C}, les 120°, 180°, 240° et 300°. Il a un sous-
ci/l,C4*ÙlÂ/)Je4
•• Hervé Lehniiii'
Table de Pythagore
Un groupe fini est donné par sa 11 13
yr^^'V -
LI
àjyiijiiiJ iUifiàJ m!
^J^'-' rkiixljsiji! i! jJLïJii: iJiiJiiïJJâîlî>x!£}., uuûF
' h i'iiiib ii'iijj
Peintres
et géomètres
Donner à voir l'espace au moyen d'une œuvre plane, telle
est l'impossible gageure à laquelle peintres et mathémati
ciens se sont attaqués en découvrant, puis en transgres
sant les lois de la perspective.
Curabeile ou Desargues P
Pour la coupe des pierres, Desargues offiât dedéfendre labonté deses méthodes contre les attaques
del'architecte Curabeile par un pari de loo ooo livres. Le défi fut accepté pour loo pistoles, mais
n eut pas de suite parcequ'on ne pouvait s'entendresur le choix desjugesdu débat.
Desargues, nous apprendCurabeile, voulait s'en rapporteraux dires d'excellents géomètres et autres
personnes savantes et désintéressées, et, en tant qu'ilserait besoin aussi, desjurés-maçons de Paris.
Cela fait voir évidemment, ajoute Curabeile, que ledit Desargues n'aaucune vérité à déduire qui soit
soutenable, puisqu'il ne veut pas des « vrais » experts pour les matières en conteste : il ne demande
que des gens desa cabale, comme des pursgéomètres, lesquels n'ontjamais eu aucune expérience
des règles des pratiques en question, et notamment dela coupe des pierres enarchitecture, qui estla
plus grande parties des œuvres en question...
Lin« ellipGs.
f
Picasso :
étude pour Le Marin (1907).
Fuites
et perspectiues
Comment s'y prendre povu' représenter un objet en perspective ?
Voici plusieurs méthodes pour partir à la conquête de l'espa
ce sur les traces de Desargues et d'Alberti.
a perspective classique des interprétée par notre cerveau, nous per
peintres ou des photographes met de rétablir la distance. De plus, notre
est ce qu'on appelle une pers œil gauche et notre œil droit ne perçoi
pective centrale. Nous représentons sur vent pas exactement la même image. Les
un tableau ce que nous verrions au tra procédés qui cherchent à recréer la vision
vers s'il était transparent, et si notre 3D (stéréoscopie, hologrammes) doivent
œil était assimilé à un point unique, ce obligatoirementrestituer ces deux images
qui n'est pas tout à fait vrai. Notre distinctes. Mais, si nous nous plaçons à
vision de l'espace est en réalité bino une distance suffisante, la perspective
culaire. Nos deux yeux, lorsqu'ils fixent centrale rend assez bien ce que nous
le même objet, ne visent pas exactement pouvons observer dans la région cen
dans la même direction. Cette différence. trale de notre champ de vision.
Reconstruction d'un
sommet A. Son abs
cisse et sa cote se
retrouvent sans mesure
à effectuer grâce à la
construction en évi
dence sur la figure.
Notre vision
est binoculaire.
Tangente Hors-série n° 35
DOSSIER : TRANSFORMER POUR CRÉER
L'art de carreter
Tangente Hors-série n° 35
par F. Lavallou EN BREF
La géométrie
descriptiue
Auréolée de prestige à la fin du XVIII® siècle, la géométrie
descriptive est tombée en désuétude au cours du XX® siècle,
en particulier depuis l'avènement de l'informatique.
Redécouvrons cette discipline entre science et art.
Disciplinereine de la première
École polytechnique, à la
de Géométrie descriptive, 1795,
Programme) ont été soigneusement
toute fin du XVIIP siècle, notées par des sténographes lors de
pilier des enseignements de l'École ses leçons inaugurales : « Cet art a
centrale des arts et manufactures au deux objets principaux. Le premier
moment de sa fondation en 1829, la est de représenter avec exactitude,
Joël géométrie descriptive fut peu à peu sur des dessins qui n'ont que deux
Sakarovitch retirée des programmes des écoles dimensions, les objets qui en ont
enseigne à d'ingénieurs au cours du XX'' siècle, trois, et qui sont susceptibles de défi
puis de ceux des classes préparatoires nition rigoureuse... Le second est de
rUFR de
dans les années 1970 et n'est actuelle déduire de la description exacte des
mathématiques ment enseignée dans le supérieur que corps tout ce qui suit nécessairement
et dans les écoles d'architecture. de leurs formes et de leurs positions
informatique, respectives» (fig. 1 et 2).
université Qu'est-ce que la géométrie descriptiue ?
Paris En prologue à ses leçons, données en
Descartes, et Qu'est-ce que la géométrie descrip 1795, qui devaient être à l'origine du
tive, qui ne méritait sans doute ni regain d'intérêt des mathématiciens fran
à l'Ecole
l'excès d'honneur de ses débuts ni çais pour la géométrie et du profond bou
nationale
l'indignité dans laquelle on la tiendra leversement des mathématiques qui
supérieure un siècle plus tard ? Pour le savoir, le s'ensuivit au XIX® siècle, Monge définit
d'architecture mieux est encore «d'écouter» son donc la géométrie descriptive comme
Paris- fondateur, Gaspard Monge (1746- «un art». C'est une «science» répondra
Malaquais. 1818), dont les paroles (extraites ici comme en écho Michel Chasles (1793-
1^
-r-i" Vr
Une perspective donne une vue Comme une perspective, une axonométrie seule ne
globale de l'objet, mais ne donne permet pas de construire l'objet ; elle permet par
pas de renseignement suffisam contre de bien montrer les positions relatives de dif
ment précis pour pouvoir le férentes pièces.
construire à partir cette seule vue.
sons) que la théorie l'École polytechnique, au moment de
des abaques et des opérations simpli la Restauration (Monge n'enseigne
fiées. Pour apprendre le dessin indus que deux ans la géométrie descriptive
triel, on coupe des tores par des à l'École polytechnique ; Hachette lui
hyperboloïdes. On vous recommande succède dans cet enseignement jusqu'à
surtout de ne pas "voir" : il suffit de 1816).
mettre et d'opérer comme une
brute... Monge et Hachette pâliraient de L'art de l'épure
colère, voyant ce qu'on a fait de leur
science», écrit par exemple Henry Moyen de représenter l'espace, la géo
Bonasse (1866-1953), un inspecteur de métrie descriptive est également un
l'enseignement du début du siècle cité outil pour s'abstraire d'une figuration
dans l'ouvrage d'Yves Deforge (1929- première, pour «épurer» les surfaces
1997), Le graphisme technique, son his ou les objets mathématiques que le
toire et son enseignement (Paris, Champ géomètre manipule. Un bon exemple
Vallon, 1981). de la manière dont Monge exprime la
relation entre un raisonnement géomé
On peut retenir du cours fondateur trique et sa traduction graphique, sa
quatre éléments essentiels qui, dans un «représentation», est donné par la
sens, le caractérisent: le choix néces construction qu'il propose pour trou
saire au tracé d'une épure, la décou ver le plan tangent à une surface de
verte des formes, les relations entre la révolution passant par une droite don
géométrie et l'analyse et le passage née. En effet, ni la surface de révolu
réciproque espace/plan. De ces élé tion, ni le plan tangent, ni
ments, seul le second survivra dans les l'hyperboloïde de révolution annexe
cours de géométrie descriptive posté qu'il introduit dans le corps de la
rieurs à l'éviction de Jean Nicolas démonstration, n'apparaissent explici
Pierre Hachette (1769-1834) de tement sur l'épure (fig. 3). «Personne,
Références bibliographiques
• Comar, P., La perspective en jeu : Les
dessous de l'image, Paris, Gallimard, Fig. 4 - La propriété connue aujourd'hui sous le nom
128 pages, 1992. de «pôles et polaires ». Monge, Géométrie descriptive.
• Hllbert, D., et Cohn-Vossen, S., Planche VII.
Geometry and Imagination, New York, La corde joignant les points de contact des tangentes
à un cercle, issues d'un point donné, passe par un
Ghelsea Publlshing Company,
point fixe (M sur fig. i8) lorsque le point se déplace
350 pages, 1952.
sur une droite donnée. Réciproquement, les tan
• Monge, G., Géométrie descriptive,
gentes issues des points d'intersection d'une droite A
1®'® édition in Les Séances des écoles
et du cercle se coupent en un point qui se déplacera le
normales recueillies par des long d'une droite si A tourne autour d'im point fixe.
sténographes et revues par des Soit n le plan défini par la droite donnée A et le centre
professeurs, Paris, 489 pages, 1795. A du cercle. Monge considère la sphère centrée en A et
Édition récente in L'École normale de ayant même rayon que le cercle et les cônes de révolu
l'an m. tion tangents à la sphère dont le sommet se déplace sur
' Leçons de mathématiques (Laplace, la droite A. Les cônes et la sphère admettent un même
Lagrange, Monge). Jean Dhombres plan tangent P, contenant la droite A (H est un plan de
éditeur, Paris, Dunod, 636 pages, syméti-ie de la figure et pour la suite du raisonnement
1992, pp. 267-459. on ne peut retenir que les volumes situés "au-dessus"
• Roubaudi, G., Traité de Géométrie de n)' Le point de contact N de P avec la sphère appar
Descriptive, Paris, Masson et Gie, 552 tient à tous les cercles de contact entre les cônes et la
pages, 1916. sphère, cercles toujours situés dans des plans perpen
diculaires à n* Si l'on projette ces volumes sur H) les
• Sakarovitch, J. , Épures d'architecture,
cercles de contact se projettent sur des cordes du cercle
de la coupe des pierres à la géométrie
qui passent par N' projection de N, ce qui permet de
descriptive, XVÉ-XIX^ siècies, Basei,
déduire le théorème.
Birkhâuser, 444 pages, 1998.
Ce théorème sur « les pôles et polaires » prendra
une place nodale chez Poncelet.
La géométrie
Vauban a parsemé les frontières de la France de forteresses aux
formes géométriques. Avant qu'on leur découvre des vertus touris
tiques, leur but était de retenir les envahisseurs. Leurs descendants
s'y arrêtent encore.
Que sont devenues les fortifications et à l'artillerie de l'époque (catapultes
Et les p'tits bistrots des barrières et autres engins lanceurs de pierres ou
C'était Vdécor de toutes les chansons de flèches). Des tours sont situées à
Des jolies chansons de naguère distance d'archer l'une de l'autre afin
d'empêcher l'ennemi de s'approcher
La chanson des fortifs, Marguerite pour gravir ou démolir les murs. Cette
Boulc'h dite Fréhel
technique devient obsolète face à l'in
D'étranges polygones
sage. Leur hauteur vient des fossés Prestre de Vauban (1633-1707) a l'idée
Bibliographie
La fortification décluicte en art et démonstrée. Jean Errard,
Paris, in-folio de 83 pages -i- 38 doubles planches, 1600.
Les fortifications. Antoine de Ville, Irénée Barlet (Lyon), in
Les zigzags évitent que la tran folio de 450 pages + 55 planches, 1628.
chée d'approche soit dans l'ali Les fortifications. Biaise François Pagan, François Foppens
gnement de la place. (Bruxelles), 196 pages, 1648. Publié à Paris dès 1645.
Traité de l'attaque des places. 170 pages, 1704. Tome VIII in
Vauban fait alors construire une
Les Oisivetés de Monsieur de Vauban. Vauban, Champ Vallon
deuxième parallèle à portée de canons. (Seyssel), 12 tomes (29 mémoires), 1792 pages, 2007.
Le bombardement de la place peut
Représenter
et déformer un objet en 3D
Pour représenter un objet en 3D, le plus simple est de le
décomposer en petits triangles et d'utiliser une projection
centrale.
figure suivante :
On considère le
Représentation d'un triangle
repère d'origine S
sur l'écran
dont l'axe K est
Si les coordonnées du point perpendiculaire au
Si vous regardez une scène, votre œil M dans le repère d'origine plan P, l'axe I hori
est situé en un certain point et la vision S et d'axes I, J et K sont X, zontal et l'axe J
se fait sur le plan de votre rétine. Y et Z (voir la figure ci-des vertical.
Notons S ce point et P ce plan. Les sus), d'après le théorème de
rayons lumineux ayant des trajectoires Thalès, celles du point m
linéaires, un modèle raisonnable de la vérifient :
façon dont les images sont transfor-
?_
X Y Z
Les « Imajustages » de
Calissons et
perspectiue
Les calissons sont des friandises en forme de losanges
constitués de deux triangles équilatéraux accolés. Les ran
ger est l'occasion d'évoquer un problème de géométrie !
Trois cubes.
L'art de
pauer
L'Alhambra de Grenade est réputé pour ses jardins et ses
décorations géométriques. Les carreleurs y ont utilisé les
dix-septfaçons d'agencer des pavés décoratifs. Quelles sont-
elles ?
L'Alhambra !L'Alhambra !
Palais que les génies
L'art de carreler
f f f f i i
f f f
? f f f i 'f i
Trois agencements
StS-
> f f régnliers de pavés
Pavage avec des carreaux rectangu carrés.
laires. A partir d'un premier, le paveur è --C- Dans le premier,
a opéré des translations suivant ses nous ne trouvons
On peut trouver une certaine esthétique deux entiers. On montre que ce sont les
dans ces jeux aléatoires, mais nous per seules translations possibles mais, à
dons l'harmonie des pavages réguliers travers les exemples précédents, nous
usuels. Les paveurs traditionnels ne se voyons que ce groupe de translations
permettent pas de telles fantaisies. n'est pas le seul envisageable, d'où la
Précisons leur méthode. question :
La notion de déplacement est assez
claire. Pour la comprendre, il suffit de Quels sont les groupes de déplace
jouer avec un carreau posé au sol. Vous ments utilisables pour paver un sol
pouvez le translater et le faire pivoter. plan ?
Les déplacements sont donc de deux
sortes : translations et rotations. En Recherche de groupes utilisables
effectuant plusieurs déplacements à la
suite, le total est un nouveau déplace Dans chacun des trois cas trouvés, le
ment, bien sûr. Autrement dit, les sous-groupe des translations de G est
déplacements se composent. C'est la de la même forme ; ensemble des
propriété essentielle des groupes. translations de vecteurs p\ + ç J où
Comme Monsieur Jourdain faisait de I et J sont deux vecteurs non coli-
la prose, les paveurs traditionnels utili néaires, p Qtq deux entiers. Plus préci
sent des sous-groupes de déplacements sément, I et J définissent un nouveau
sans le savoir. pavé groupant plusieurs des can'eaux
Si le pavage est déjà réalisé, on initiaux, deux dans le cas où nous trou
découvre ce groupe en remarquant vons une rotation de 180°, quatre dans
qu'il s'agit du plus petit ensemble de celui où apparaît une rotation de 90°.
déplacements permettant de passer
d'un pavé à tous les autres (voir Les carrés sont adaptés aux rotations
l'encadré « Les groupes des paveurs » de 90 et 180°. Pour inclure d'autres
pour plus de précisions). Ainsi, dans la rotations dans le groupe G, il est néces
figure « Pavage avec des carreaux rec saire de passer à d'autres formes de
tangulaires », il s'agit de l'ensemble carreaux. La première qui vient à
des translations de vecteurs : l'esprit est celle des tomettes hexago
p\ + ^JoùI et J sont portés par la nales.
longueur et la largeur d'tm pavé, p Qtq Inspirons-nous des motifs de base ci-
Motifs de base
formés à partir
d'un pavé et
d'une rotation de
180° puis d'une
Y
A
rotation de 90°
répétée plusieurs
fois.
L'ungente
SAVOIRS de paver
Dans les figures, nous donnons à Pour finir, nous pouvons utiliser des
chaque fois le motif de base, celui qui triangles pour former trois motifs
est ensuite répété au moyen de transla hexagonaux.
tions. Pour le créer, nous partons d'un
premier motif pour le répéter avec des
retoumements ou des rotations. Par
exemple, nous pouvons retoumer un
pavé carré le long de son côté droit,
pour obtenir un nouveau motif de base
Y
qui peut être translaté le long de ses
côtés. Il est possible d'en créer quatre
m
autres. Par exemple avec le même
retoumement suivi d'une rotation de
180° (voir la figure « Retoumement
d'un pavé »).
y* y^ L
Y f
A i
 *9^ é Â f
Retournements et rotation de 180° Motifs de base hexagonaux.
Nous pouvons ensuite utiliser des tri Nous avons ainsi découverts dix-sept
angles pour former trois motifs carrés. groupes de pavage distincts à la suite
du cristallographe Yevgraf Fyodorov
(1853-1919) qui s'y intéressa car les
cristaux suivent également ces formes.
On montre qu'il n'en existe pas
d'autres. Fyodorov dénombra égale
ment les deux cent trente groupes de
Retournements diagonaux pavage de l'espace.
et rotation de 90°.
H.L.
1 / la réunion des parties g (P) quand g décrit G Les solutions sont peu nombreuses, n = 2,3,4 ou
est égale au plan entier, 6 d'où les angles de 180, 120, 90 ou 60 degrés.
Cela correspond aux rotations trouvées intuitive
2 / deux éléments de G, g et h, tels que ment dans le texte. 11 n'en existe pas d'autre.
l'intersection de g [ int(P) ] et de /i [ int(P) ] est
non vide, sont égaux. Pour prouver que nous avons trouvé tous les
groupes possibles, il reste à montrer que les
Sans ce deuxième axiome, un même pavage translations de G sont de la forme p^ + q ^
peut admettre plusieurs groupes. Il permet de où p et q sont des nombres entiers. Pour cela, on
montrer que les rotations de G sont d'ordre fini, démontre d'abord que si les vecteurs étaient
c'est-à-dire ont une certaine puissance égale à tous colinéaires, le pavage ne pourrait couvrir
l'identité. Pourquoi ? Considérons une rotation qu'une bande du plan. Ensuite, on considère le
r dont les puissances soient toutes distinctes de plus petit de ces vecteurs, soit 1, puis le plus
l'identité. On en déduit qu'elles sont toutes dis petit vecteur qui ne lui est pas colinéaire, soit J.
tinctes entre elles. D'après l'axiome 2, les 11 est alors assez facile de montrer le résultat.
images de l'intérieur de P par ces puissances
sont disjointes deux à deux. L'ennui est qu'elles
occupent un espace borné donc constituent un wmmm
recouvrement d'ouverts d'un compact dont il
est impossible d'extraire un sous-recouvrement
fini. C'est absurde. Ainsi, toute rotation de G
est d'ordre fini. Son angle est donc un diviseur
entier de 360°, soit 360°.
n
Puisque G est un groupe, (r o s)"' est soit Les paveurs (boulevard de Saint-Rémy), 1889.
Vincent Van Gogh (1853-1890).
Des groupes
pour construire des pavages
Pour construire des pavages esthétiques, le sculpteur Raoul
Raba découpe des enveloppes dont les formes sont associées
aux groupes des paveurs.
Onpeutpaverle plan de cinq
façons différentes avec des
fontun angle de 60° entre eux (faisantpas
ser d'un pavé à un autre). Les autres types
motifs géométriques si on de pavage correspondent aux quatre autres
exclut de retourner les carreaux (voir groupes. Il est facile de les repérer par des
l'article L'art de paver). L'un des formes géométriques comme les losanges
pavages de ce type les plus simples à de la figure précédente. Dans cet article,
réaliser est celui constitué de losanges, nous voyons comment ces groupes per
et que nous retrouvons dans l'article mettent de fabriquer des pavages utilisant
Calissons et perspective : des motifs plus originaux.
Un pavage par des
losanges. Ils sont Transforniûtîon d'un pauage
rassemblés par
trois dans des pavés Une idée simple est de partir d'une
donnant l'illusion copie en papier du motif de base du
de cubes vus en pavage géométrique ci-dessus, c'est-à-
perspective. dire d'un losange, et de le plier en deux
comme le montre la figure suivante :
Une enve
loppe
suffit pour Ce pavage correspond à l'un des cinq Pliage du losange de base
fabriquer groupes de paveurs positifs : il est engen en deux. Pour visualiser
dré par une rotation d'angle 120° (trans • la différence entre les deux
des pavages
formant entre eux les losanges d'un même faces, la face supérieure est peinte en
originaux. pavé) et deux translations dont les vecteurs vert, la face inférieure en jaune.
Les trois
étapes du
dépliage.
r
Le nouveau motif avec le losange d'ori
gine.
Pavage avec un
motif du même
type : le groupe est
conservé.
naires.
Vélib'
Pavage de kangourou
Luminaire
Entrelacs
« Tricotez votre poncho vous-même » titrait le journal « Elle »
voici quelques années. En intégrant les résultats d'une étude
récente, et paraphrasant cette une célèbre, nous vous propo
sons d'apprendre à construire de magnifiques entrelacs
d'une complexité inouïe.
Une simplilîcation :
reconnaissance d'un pavé de base.
le nœud papillon.
L'exemple précédent
peut être traité dans
ce cadre (voir la
figure « Blocs poly
gonaux prédéfinis »).
Puis au XV^ siècle, le
pentagone et le
losange se sont ajou
tés à l'ensemble (voir
la figure « Les pavés
de Girih »).
Constructioad'un Denta ÎS
Le décagone et le pentagone
n'apparaissent pas. Et pourtant les
Décagone angles sont tous des multiples de 36° et
auto similaire. donne encore une fois l'impression de
Remarquez les motifs pentagonaux.
pavés de Girih. Comme sur la figure « Structure épu
rée », on peut changer la décoration
des pavés (ici les lignes ont été suppri
mées et remplacées par un remplissage
de leurs boucles), du moment que l'on
respecte la symétrie de base des pavés.
Comment sait-on que les artisans ont
effectivement utilisé ces techniques ?
Cette figure révèle la structure en Tout simplement parce qu'ils l'ont
pavés de Girih. écrit dans des textes de la fin du
Moyen Âge. Il y a des preuves plus
visuelles. Dans certaines fresques, un
Décagone auto deuxième ensemble de lignes décora
similaire de tives vient s'ajouter à la première. Or
î Ssî!
Penrose. la symétrie de ce deuxième ensemble
Un grand déca respecte scrupuleusement la symétrie
gone est construit de chaque pavé de Girih. Expliquer
à partir de petits leurs symétries est impossible par une
pentagones, autre analyse.
navettes
et nœuds Rutosimilarité
papillons.
L'utilisation des pavés a permis un
saut conceptuel plus important : la
Èt ^
^Eitfa
ni . ï ? Ci *7n
Solutions
des pages 29,33,46,79.
HS3501 - Le périmètre de chaque élément de la frise se HS3507 - Les chiffres dont l'affichage présente un
compose de deux segments de 4cm (en haut et en bas) et centre de symétrie sont 0, 1, 2, 5 et 8.
deux lignes brisées de 11cm (à gauche et à droite). Pour Les chiffres qui sont images l'un de l'autre par une
les éléments intercalés entre d'autres éléments, seuls inter symétrie centrale sont 0 et 0, 1 et 1, 2 et 2, 5 et 5, 6 et
viennent les deux segments de 4cm. 9, 8 et 8,9 et 6.
Le périmètre de la frise est donc égal à : Les nombres qui satisfont aux conditions de l'énoncé
(4 X 2) X 40 + 2 X 11 = 320 + 22 = 342cm. sont les nombres à trois chiffres, ne commençant pas
par un zéro, dont le chiffre des dizaines présente un
HS3502 - Le périmètre d'une pièce est égal à 20cm. centre de symétrie, et dont les chiffres des unités et des
Lorsqu'on ajoute une pièce grise ou une pièce tachetée à la centaines sont images l'un de l'autre par une symétrie
frise, 7cm sont en contact ; on ajoute donc 20 - 2 x 7 = 6cm centrale ayant pour centre le centre de symétrie du
au périmètre total. Lorsqu'on ajoute une pièce noire ou une chiffre des dizaines.
pièce blanche à la frise, 5cm sont en contact ; on ajoute Il est à noter que, si le chiffre des dizaines est différent
donc 20 - 2 X5 = 10cm au périmètre. Quand Thomas aura de 1, le chiffre 1 ne convient pas pour les chiffres des
assemblé les quarante pièces, le périmètre obtenu sera unités et des centaines, car la position de l'affichage du
égal à 20 + 6 + 10 + 6 + 10 + 6 + 10 + + 10 + 6, 1 dans la matrice est telle que le centre de symétrie du
somme dans laquelle le nombre 6 est répété 20 fois et le chiffre des dizaines et celui des chiffres des unités et
nombre 10 seulement 19 fois. Le périmètre final est donc des centaines ne seraient pas les mêmes. Pour la même
égal à 20 + 20 X6 + 19 X 10, soit 330cm. raison, si les chiffres des unités et des centaines sont
différents de 1, alors le chiffre 1 ne convient pas
HS3503 - Il faut au minimum 14 mouvements (7 mou comme chiffre des dizaines.
vements de translation verticale et 7 mouvements de Les nombres à trois chiffres dont l'affichage présente
translation horizontale). un centre de symétrie sont donc les suivants :
111, 202, 222, 252, 282, 505, 525, 555, 585, 609, 629,
HS3504 - Les hexaminos 1 et 20, rectangulaires, pos 659, 689, 808, 828, 858, 888, 906, 926, 956, 989. Ils
sèdent deux axes de symétrie et un centre de symé sont au nombre de 21.
trie. Les hexaminos 4, 7, 11, 14, 22, 24, 26 et 30
possèdent un et un seul axe de symétrie. Les hexami HS3508 - La figure
nos 8, 23,25, 31 et 35 possèdent un centre de symé ci-contre montre
trie et aucun axe de symétrie. deux méthodes
possibles.
HS3505 - Oncomplète tout d'abord toutes lescases symé La première utilise
triques de celles contenant les indices, avec la remarque un découpage en
que la case centrale ne peut contenir que 5 (seul nombre à trois parties (le tri
être son propre complémentaire). La grille se complète angle est constitué de deux triangles rectangles, chacun
ensuite comme un sudoku classique. d'eux pouvant être partagé en deux triangles isocèles par
la médiane relative à l'hypoténuse...).
HS3506 - Considérons seulement les heures de 0 à 12 La seconde méthode consiste à découper le cercle ins
heures. Si a désigne l'heure réelle indiquée par l'aiguille crit, puis à échanger deux morceaux.
des heures et b le nombre réel de minutes indiqué par l'ai
guille des minutes, les valeurs lues par Anna dans le HS3509 -
miroir sont :
6 -t- (6 - a) = 12 - aè heures et
30 (30 - i>) = 60 - 6 minutes.
On doit donc avoir :
12 - a = a -H 1 et 60 - 6 = è.
En résolvant ces deux équations, on arrive à
6 = 30 minutes, et a = 5^ soit 5h30
(résultats qui sont bien compatibles).
HS3510- 1. Si l'on s'impose un sens de rotation, il HS3512 - Après la première opération de peinture, les
existe sept rotations laissant globalement invariant soixante-quatre petits cubes se répartissent en deux catégo
l'ensemble des cartons, dont la rotation de 0°. Cette ries : ceux ayant exactement une face peinte en vert (figure
dernière étant exclue, six rotations demeurent valides. de droite), et les autres (figure de gauche).
Or, pour chacun des sept convives, il existe une rota
tion dans le sens autorisé qui amène le carton portant
le prénom de ce convive en face de lui. En vertu du
principe des tiroirs, il existe donc une rotation qui
fait correspondre les cartons d'au moins deux
convives.
(m /I
.ârr
oodif : POLE HS35 Bulletin d'abonnement à retourner à:
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