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Ecole Supérieure des Communications de Tunis

Contribution à l’Examen de Transmission Numérique

Année Universitaire 2013/2014

Problème : Modulateur MDP-4 imparfait et stratégies de réception

On considère un modulateur MDP-4 avec imperfection de phase entre voies en phase et en


quadrature, générant le signal modulé

e(t )  ec (t )cos(2 f0t  0   )  es (t )sin(2 f0t  0   ) ,

où ec (t ) et es (t ) sont respectivement les composantes en phase et en quadrature, f0 est la


fréquence porteuse, 0 est une phase arbitraire, et    / 4,  / 4 est un paramètre
caractérisant l’erreur de phase entre composantes en phase et en quadrature. Lorsqu’il n’y a pas
d’imperfection au niveau du modulateur, ce dernier paramètre est nul, introduisant un écart de
phase idéal de  / 2 entre phase et quadrature.

Les composantes en phase et en quadrature sont données respectivement par

ec (t )   ak h(t  kT ) et es (t )   bk h(t  kT ) ,
k k

où T est la période symbole, ak et les bk sont des symboles prenant équiprobablement leurs
valeurs dans l’alphabet   {d ,  d } , où d est un paramètre réel positif, et h(t ) est une
fonction porte donnée par

1 si t  [0, T [
h(t )   .
0 sinon

Le signal modulé en bande porteuse est entaché d’un bruit blanc additif gaussien à bande étroite
B(t ) de Densité Spectrale de Puissance (DSP) bilatérale  B ( f )  N0 / 2 . On rappelle que,
selon la décomposition de RAYLEIGH, ce bruit peut se mettre sous la forme

B(t )  Bc (t ) cos(2 f0t  0 )  Bs (t )sin(2 f 0t  0 ) ,

où Bc (t ) et Bs (t ) sont les composantes en phase et en quadrature du bruit, décorrélées et de


DSP commune  Bc ( f )   Bs ( f )  N 0 .

Le signal reçu à l’entrée du récepteur est donné par


x(t )  e(t )  B (t ) .

Comme le montre la Figure 1, pour récupérer la composante en phase (respectivement,


quadrature) du signal émis, le récepteur commence par multiplier le signal reçu par
2cos(2 f0 t   c ) (respectivement, 2sin(2 f0 t   s ) ) pour obtenir le signal vc (t )
(respectivement, vs (t ) ), où  c (respectivement,  s ) est une phase que le récepteur aura à
choisir judicieusement pour améliorer la qualité de la réception. Il opère ensuite un filtrage
passe-bas sur vc (t ) (respectivement, vs (t ) ) pour obtenir le signal en bande de base wc (t )
(respectivement, ws (t ) ). Les signaux wc (t ) et ws (t ) sont ensuite utilisés pour récupérer
respectivement les transmissions sur les composantes en phase et en quadrature du signal émis.

1°) Déterminer les expressions explicites des signaux vc (t ) et vs (t ) et montrer qu’ils peuvent
se mettre sous la forme de somme de deux termes, un en bande de base et un autre en bande
porteuse autour des fréquences 2 f 0 .

Réponse :

On a :

x(t )  e(t )  B(t )


 ec (t ) cos(2 f 0 t  0   )  es (t )sin(2 f 0 t  0   )
 Bc (t ) cos(2 f 0 t  0 )  Bs (t )sin(2 f 0 t  0 )

Donc

vc (t )  x(t )2 cos(2 f 0 t   c )
 ec (t ) cos(2 f 0 t  0   )2 cos(2 f 0 t   c )  es (t )sin(2 f 0 t  0   )2 cos(2 f 0 t   c )
 Bc (t ) cos(2 f 0 t  0 )2 cos(2 f 0 t   c )  Bs (t )sin(2 f 0 t   0 )2 cos(2 f 0 t   c )
 ec (t )  cos(4 f 0 t  0     c )  cos(0     c ) 
es (t )  sin(4 f 0 t   0     c )  sin( 0     c ) 
 Bc (t )  cos(4 f 0 t  0   c )  cos( 0   c )   Bs (t )  sin(4 f 0 t   0   c )  sin( 0   c ) 
 ec (t ) cos( 0     c )  es (t )sin( 0     c )  Bc (t ) cos( 0   c )  Bs (t )sin( 0   c )
ec (t ) cos(4 f 0 t   0     c )  es (t )sin(4 f 0 t   0     c )
 Bc (t ) cos(4 f 0 t  0   c )  Bs (t )sin(4 f 0 t   0   c )
La partie en bande de base de vc (t ) figurant en bande de base est :

ec (t ) cos(0    c )  es (t )sin(0    c )  Bc (t ) cos(0  c )  Bs (t )sin(0  c )

La partie en bande porteuse autour de 2 f 0 est :

ec (t ) cos(4 f 0 t   0     c )  es (t ) sin(4 f 0 t   0     c )
 Bc (t ) cos(4 f 0 t   0   c )  Bs (t ) sin(4 f 0 t   0   c )
Par ailleurs,

vs (t )  x(t )  2sin(2 f 0 t   s ) 
 ec (t ) cos(2 f 0 t   0   )  2sin(2 f 0 t   s )   es (t ) sin(2 f 0 t   0   )  2sin(2 f 0 t   s ) 
 Bc (t ) cos(2 f 0 t   0 )  2sin(2 f 0 t   s )   Bs (t ) sin(2 f 0 t   0 )  2sin(2 f 0 t   s ) 
 ec (t )  sin(4 f 0 t   0     s )  sin( 0     s ) 
es (t )  cos(4 f 0 t   0     s )  cos( 0     s ) 
 Bc (t )  sin(4 f 0 t   0   s )  sin( s   0 )   Bs (t )  cos(4 f 0 t   0   s )  cos( 0   s ) 
 ec (t ) sin( 0     s )  es (t ) cos( 0     s )  Bc (t ) sin( 0   s )  Bs (t ) cos( 0   s )
ec (t ) sin(4 f 0 t   0     s )  es (t ) cos(4 f 0 t   0     s )
 Bc (t ) sin(4 f 0 t   0   s )  Bs (t ) cos(4 f 0 t   0   s )
La partie en bande de base de vs (t ) figurant en bande de base est :

ec (t )sin(0    s )  es (t )cos(0    s )  Bc (t )sin(0  s )  Bs (t )cos(0  s )

La partie en bande porteuse autour de 2 f 0 est :

ec (t ) sin(4 f 0 t   0     s )  es (t ) cos(4 f 0 t   0     s )



 Bc (t ) sin(4 f 0 t   0   s )  Bs (t ) cos(4 f 0 t   0   s )

2°) En utilisant les résultats de 1°), déterminer les expressions des signaux wc (t ) et ws (t ) et les
mettre sous les formes respectives :

wc (t )  c ec (t )  c es (t )   c Bc (t )   c Bs (t ) et ws (t )  s ec (t )   s es (t )   s Bc (t )   s Bs (t ) ,

où c , c ,  c ,  c ,  s , s ,  s et  s sont des coefficients à exprimer explicitement en fonction des


différentes phases mises en jeu.

Réponse :

D’après les résultats du 1°),

wc (t )  ec (t )cos(0    c )  es (t )sin(0    c )  Bc (t )cos(0  c )  Bs (t )sin(0  c )

et

ws (t )  ec (t )sin(0    s )  es (t )cos(0    s )  Bc (t )sin(0  s )  Bs (t )cos(0  s ) .

Ces deux signaux peuvent se mettre sous la forme

wc (t )  c ec (t )  c es (t )   c Bc (t )   c Bs (t )

et
ws (t )  s ec (t )   s es (t )   s Bc (t )   s Bs (t )

 c  cos( 0     c )
   sin(     )
 c 0 c

 c  cos( 0   c )
 c  sin( 0   c )

et

 s  cos( 0     s )
   sin(     )
 s 0 s
 
  s  cos( 0   s )
 s  sin( 0   s )

3°) Montrer que les termes de bruit zc (t )   c Bc (t )   c Bs (t ) et zs (t )   s Bc (t )   s Bs (t )


entachant respectivement wc (t ) et ws (t ) sont des bruits blanc additifs gaussiens de DSP
commune  zc ( f )   zs ( f )  N 0 . Indication : Passer par le calcul de la fonction
d’autocorrélation de l’un de ces bruits et utiliser la similarité des expressions de ces bruits pour
étendre le résultat à l’autre bruit.

Réponse :

La fonction d’autocorrélation de zc (t ) est donnée par :

 zc ( )  E  zc (t ) z c (t   )   E   c Bc (t )   c Bs (t )  c Bc (t   )   c Bs (t   )  
  c2 E  Bc (t ) Bc (t   )    c c E  Bc (t ) Bs (t   )    c c E  Bs (t ) Bc (t   )    c2 E  Bs (t ) Bs (t   ) 
  c2  Bc ( )  0  0   c2 Bs ( )   c2 N 0 ( )   c2 N 0 ( )  ( c2   c2 ) N 0 ( )  N 0 ( )
où  () est la fonction de DIRAC. Ici, on a utilisé le fait que les composantes en phase Bc (t )
et en quadrature Bs (t ) sont décorrélées et centrées et que
 c2   c2  cos 2 ( 0   c )  sin 2 ( 0   c )  1 . Ainsi, la DSP de zc (t ) , obtenue par transformée
de Fourier de  zc ( ) , vaut  zc ( f )  N 0 . Par analogie, on montre que  zs ( f )  N 0 . 

Pour décider sur les symboles ak (respectivement, bk ), le récepteur opère d’abord un filtrage
adapté, par le filtre de réception g (t )  h(t0  t ) adapté au filtre d’émission h(t ) , pour obtenir
le signal filtré yc (t ) (respectivement, ys (t ) ), entaché du bruit filtré bc (t )  g (t )  zc (t )
(respectivement, bs (t )  g (t )  zs (t ) ), de puissance moyenne (variance)  2 . On note par
r (t )  h(t )  g (t ) la réponse impulsionnelle globale dans la chaîne. Le récepteur opère ensuite
un échantillonnage du signal yc (t ) (respectivement, ys (t ) ) à l’instant t0  nT pour obtenir
yc (t0  nT ) (respectivement, ys (t0  nT ) ), la variable de décision sur le symbole an
(respectivement, bn ).

4°) Déterminer les expressions des signaux yc (t ) et ys (t ) , puis des variables de décisions
yc (t0  nT ) et ys (t0  nT ) , en fonction des ak , des bk , de bc (t ) , de bs (t ) , de r (t ) et des
coefficients  c , c ,  s et  s . Tenir compte du fait que le filtre global r (t ) soit de NYQUIST
(voir cours) pour simplifier les expressions de yc (t0  nT ) et ys (t0  nT ) , en fonction de an ,
de bn , de bc (t0  nT ) , de bs (t0  nT ) , de r (t0 ) et des coefficients  c , c ,  s et  s .

Réponse :

On a d’une part :

yc (t )  g (t )  wc (t )   c g (t )  ec (t )   c g (t )  es (t )  g (t )  zc (t )
   
  c g (t )    ak h(t  kT )    c g (t )    bk h(t  kT )   bc (t ) .
 k   k 
  c  ak r (t  kT )   c  bk r (t  kT )  bc (t )
k k

On a d’autre part :

ys (t )  g (t )  ws (t )   s g (t )  ec (t )   s g (t )  es (t )  g (t )  z s (t )
   
  s g (t )    ak h(t  kT )    s g (t )    bk h(t  kT )   bs (t ) .
 k   k 
  s  ak r (t  kT )   s  bk r (t  kT )  bs (t )
k k

Les variables de décisions correspondantes sont :

yc (t0  nT )   c  ak r (t0  nT  kT )   c  bk r (t0  nT  kT )  bc (t0  nT )


k k

  c  an  m r (t0  mT )   c  bn  m r (t0  mT )  bc (t0  nT )


m m

et

ys (t0  nT )   s  ak r (t0  nT  kT )   s  bk r (t0  nT  kT )  bs (t0  nT )


k k
.
  s  an  m r (t0  mT )   s  bn  m r (t0  mT )  bs (t0  nT )
m m

Vu que le filtrage global r (t ) respecte le critère de NYQUIST, on peut affirmer que


r (t0  mT )  0, m  0 . On a donc

yc (t0  nT )  c an r (t0 )  c bn r (t0 )  bc (t0  nT )


et

ys (t0  nT )  s an r (t0 )   s bn r (t0 )  bs (t0  nT ) . 

Première stratégie : Maximisation de la puissance des signaux utiles

Dans le cadre de cette première stratégie de réception, le récepteur va choisir les phases  c et
 s pour maximiser les composantes en phase ec (t ) et en quadrature es (t ) , du signal modulé
e(t ) , figurant respectivement dans les signaux wc (t ) et ws (t ) récupérés en sortie des filtres
passe-bas en réception.

5°) Déterminer les deux valeurs de la phase  c permettant de maximiser la puissance utile dans
le signal wc (t ) utilisé pour récupérer la composante en phase. Déterminer également les deux
valeurs de la phase  s permettant de maximiser la puissance utile dans le signal ws (t ) utilisé
pour récupérer la composante en quadrature. Déterminer les valeurs des phases  c et  s
garantissant une non inversion des décisions sur les symboles ak et bk (celles garantissant des
valeurs positives de  c et de  s ).

Réponse :

Le terme utile dans wc (t )  c ec (t )  c es (t )   c Bc (t )   c Bs (t ) est porté par le terme  c ec (t ) ,


où c  cos(0    c ) . La maximisation de la puissance de ce terme utile revient à
maximiser  c2  cos 2 ( 0     c ) , ce qui revient à prendre  c  0   ou  c  0     .

Le même raisonnement pour ws (t )  s ec (t )   s es (t )   s Bc (t )   s Bs (t ) conduit à maximiser


la puissance moyenne du terme utile  s es (t ) à travers une maximisation de
 s2  cos 2 ( 0     s ) . Le maximum de puissance moyenne utile est acquis pour  s  0  
et  s  0     .

Pour garantir une non inversion des décisions sur les ak , il faut que  c reste positif. Il faut
donc retenir la valeur  c  0   de  c . De même, pour garantir une non inversion des
décisions sur les bk , il faut que  s reste positif. Il faut donc retenir la valeur  s  0   de
s. 

Dans toute la suite, on ne retiendra que les valeurs de  c et de  s garantissant une non inversion
des décisions.

6°) Pour les valeurs précédentes des phases  c et de  s , montrer, en évaluant les coefficients
 c et  s représentant la « diaphonie » de la quadrature sur la phase et de la phase sur la
quadrature, respectivement, et en tenant compte du fait que les symboles ak et bk appartiennent
au même alphabet  , que la probabilité d’erreurs, Pea1 , sur les symboles ak et identique à la
probabilité d’erreur, Peb1 , sur les symboles bk .

Réponse :

La variable de décision sur an vaut yc (t0  nT )  an r (t0 )  bn sin(2 )r (t0 )  bc (t0  nT ) car
 c  0   et donc c  cos(0)  1 et c  sin(0    c )  sin(2 ) . De même, la variable
de décision sur bn vaut ys (t0  nT )  an sin(2 )r (t0 )  bn r (t0 )  bs (t0  nT ) car  s  0  
et donc  s  cos(0)  1 et s  sin(0    s )   sin(2 ) . Vu le fait que les ak et bk
appartiennent au même alphabet  , il devient clair que les deux trains de symboles ont la même
probabilité d’erreur. 

Dans ce qui suit, et sans perte de généralité, on se concentre sur l’évaluation de la probabilité
d’erreur, Pea1 , sur les symboles ak , dont les décisions reposent sur les variables de décision
yc (t0  kT ) .

7°) Exprimer la probabilité d’erreur symbole, Pea1 / an  d ,bn  d (respectivement, Pea1 / an  d ,bn  d ), sur
an lorsque an vaut d et bn vaut d (respectivement, d ), en fonction des paramètres d ,
r (t0 ) ,  et  et de la fonction d’erreur complémentaire erfc() ou de la fonction queue de
gaussienne Q () . A noter que, comme en cours, le seuil de décision utilisé est égal à zéro. En
déduire l’expression de la probabilité d’erreur symbole, Pea1 / an  d , sur an lorsque an vaut d .
Déduire ensuite, en se basant sur la symétrie qui existe entre les cas an  d et an  d ,
l’expression finale de la probabilité d’erreur symbole, Pea1 , sur an . On rappelle que


2
erfc( x)   exp(u
2
)du
 x

et que

1  u2 
Q( x )   exp   2  du .
2 x

Réponse :

Lorsque an vaut d et bn vaut d , la variable de décision sur an est donnée par

yc (t0  nT )  dr (t0 )(1  sin(2 ))  bc (t0  nT ) .

Une erreur est déclarée en faveur de aˆn  d lorsque la variable de décision yc (t0  nT ) prend
une valeur négative. La probabilité d’erreur dans ce cas est donnée par :
1  dr (t0 ) 
Pea1 / an  d ,bn  d  erfc  (1  sin(2 ))  .
2  2 

Lorsque an vaut d et bn vaut d , la variable de décision sur an est donnée par

yc (t0  nT )  dr (t0 )(1  sin(2 ))  bc (t0  nT ) .

Une erreur est toujours déclarée en faveur de aˆn  d lorsque la variable de décision
yc (t0  nT ) prend une valeur négative. La probabilité d’erreur dans ce cas est donnée par :

1  dr (t0 ) 
Pea1 / an  d ,bn  d  erfc  (1  sin(2 ))  .
2  2 

Etant donné que bn prend équiprobablement ses valeurs dans l’alphabet  , on peut affirmer
que :

1  dr (t0 )   dr (t0 ) 
Pea1 / an  d   erfc  (1  sin(2 ))   erfc  (1  sin(2 ))   .
4  2   2 

Vu la symétrie de l’alphabet  , on peut affirmer aussi que Pea1 / an  d  Pea1 / an  d . Ainsi,

1  dr (t0 )   dr (t0 ) 
Pea1 
1 1
 
Pea / an  d  Pea1 / an  d   erfc  (1  sin(2 ))   erfc  (1  sin(2 ))   . 
2 4  2   2 

8°) En se plaçant dans le cas idéal du cours, où le paramètre  , caractérisant l’erreur de phase,
est nul, réécrire l’expression précédente de la probabilité d’erreur symbole, Pea1 , sous une forme
simple en fonction de d , r (t0 ) et  . En identifiant les termes de l’expression obtenue à ceux
de l’expression de la probabilité d’erreur binaire pour la MDP-4, donnée par

1  Eb 
Pe  erfc 
 N 
,
2  0 

où Eb est l’énergie binaire moyenne reçue, trouver la relation liant les paramètres d , r (t0 ) et
 à Eb / N0 et exprimer la probabilité d’erreur symbole, Pea1 , du 7°), obtenue dans le cas d’une
erreur de phase, en fonction de Eb / N0 et de  . Vérifier que l’expression générale de Pea1 est
une fonction paire du paramètre  caractérisant l’erreur de phase à l’émetteur.

Réponse :

En l’absence d’erreurs de phase,   0 , ce qui donne comme probabilité d’erreur symbole


1  dr (t0 ) 
Pea1  erfc  .
2  2 

Par identification avec la formule du cours, on en déduit que

dr (t0 ) Eb
 .
 2 N0

L’expression générale de la probabilité d’erreur symbole sur ak en présence d’erreur de phase


est donnée par :

1  E   E 
Pea1   erfc  (1  sin(2 )) b   erfc  (1  sin(2 )) b   .
4   N 0   N 0  
 

Il est évident de remarquer que l’expression de Pea1 est une fonction paire de  . 

Deuxième stratégie : Annulation de la « diaphonie »

Dans le cadre de cette seconde stratégie de réception, le récepteur va choisir les phases  c et
 s pour annuler la « diaphonie » engendrée par les composantes en quadrature es (t ) et en
phase ec (t ) , figurant respectivement dans les signaux wc (t ) et ws (t ) récupérés en sortie des
filtres passe-bas en réception.

9°) Déterminer les deux valeurs de la phase  c permettant d’annuler la « diaphonie » figurant
dans le signal wc (t ) , utilisé pour récupérer la composante en phase, à travers la composante en
quadrature es (t ) . Déterminer également les deux valeurs de la phase  s permettant d’annuler
la « diaphonie » figurant dans le signal ws (t ) , utilisé pour récupérer la composante en
quadrature, à travers la composante en phase ec (t ) . Déterminer les valeurs des phases  c et
 s garantissant une non inversion des décisions sur les symboles ak et bk (celles garantissant
des valeurs positives de  c et de  s ).

Réponse :

Le terme de « diaphonie » dans wc (t )  c ec (t )  c es (t )  zc (t ) est porté par le terme c es (t ) ,


où c  sin(0    c ) . La suppression de ce terme utile revient à annuler  c , ce qui revient
à prendre  c  0   ou  c  0     . Ainsi le coefficient de la partie utile dans wc (t ) vaut
 c  cos(2 ) ou c   cos(2 ) . La solution  c  cos(2 ) sera retenue pour garantir une non
inversion des décisions sur les ak .

De même, le terme de « diaphonie » dans ws (t )  s ec (t )   s es (t )  zs (t ) est porté par le terme


 s ec (t ) , où s  sin(0    s ) . La suppression de ce terme utile revient à annuler  s , ce qui
revient à prendre  s  0   ou  s  0     . Ainsi le coefficient de la partie utile dans
ws (t ) vaut  s  cos(2 ) ou  s   cos(2 ) . La solution  s  cos(2 ) sera retenue pour
garantir une non inversion des décisions sur les bk . 

Dans toute la suite, on ne retiendra que les valeurs de  c et de  s garantissant une non inversion
des décisions.

10°) Pour les valeurs précédentes des phases  c et de  s , montrer, en tenant compte des valeurs
des coefficients  c et  s représentant les parties utiles dans les signaux wc (t ) et ws (t ) ,
respectivement, et en tenant compte du fait que les symboles ak et bk appartiennent au même
alphabet  , que la probabilité d’erreurs, Pea2 , sur les symboles ak et identique à la probabilité
d’erreur, Peb2 , sur les symboles bk .

Réponse :

La variable de décision sur an vaut yc (t0  nT )  an cos(2 )r (t0 )  bc (t0  nT ) . De même, la


variable de décision sur bn vaut ys (t0  nT )  bn cos(2 )r (t0 )  bs (t0  nT ) . Vu le fait que les
ak et bk appartiennent au même alphabet  , il devient clair que les deux trains de symboles
ont la même probabilité d’erreur. 

Dans ce qui suit, et sans perte de généralité, on se concentre sur l’évaluation de la probabilité
d’erreur, Pea2 , sur les symboles ak , dont les décisions reposent sur les variables de décision
yc (t0  kT ) . 

11°) Exprimer la probabilité d’erreur symbole, Pea2 / an  d (respectivement, Pea2 / an  d ), sur an


lorsque an vaut d (respectivement, d ), en fonction des paramètres d , r (t0 ) ,  et  et
de la fonction d’erreur complémentaire erfc() ou de la fonction queue de gaussienne Q () . A
noter que, comme précédemment, le seuil de décision utilisé est égal à zéro. En déduire
l’expression de la probabilité d’erreur symbole Pea2 , sur an .

Réponse :

Lorsque an vaut d , la variable de décision sur an est donnée par

yc (t0  nT )  d cos(2 )r (t0 )  bc (t0  nT ) .

Une erreur est déclarée en faveur de aˆn  d lorsque la variable de décision yc (t0  nT )
prend une valeur négative. La probabilité d’erreur dans ce cas est donnée par :

1  dr (t0 ) 
Pea2 / an  d  erfc  cos(2 )  .
2  2 
Lorsque an vaut d , la variable de décision sur an est donnée par

yc (t0  nT )  d cos(2 )r (t0 )  bc (t0  nT ) .

Une erreur est toujours déclarée en faveur de aˆn  d lorsque la variable de décision
yc (t0  nT ) prend une valeur positive. La probabilité d’erreur dans ce cas est donnée par :

1  dr (t0 ) 
Pea2 / an  d  erfc  cos(2 )  .
2  2 

Etant donné que an prend équiprobablement ses valeurs dans l’alphabet  , on peut affirmer
que :

 dr (t0 ) 
Pea2 
1
  1
Pea / an  d  Pea / an  d  erfc  cos(2 )  . 
2 2  2 

12°) En se plaçant dans le cas idéal du cours, où le paramètre  , caractérisant l’erreur de phase,
est nul, réécrire l’expression précédente de la probabilité d’erreur symbole, Pea2 , sous une forme
simple en fonction de d , r (t0 ) et  . En identifiant les termes de l’expression obtenue à ceux
de l’expression de la probabilité d’erreur binaire pour la MDP-4 en fonction de Eb / N0 , trouver
la relation liant les paramètres d , r (t0 ) et  à Eb / N0 et exprimer la probabilité d’erreur
symbole, Pea , du 11°), obtenue dans le cas d’une erreur de phase, en fonction de Eb / N0 et de
 . Vérifier que l’expression générale de Pea2 est une fonction paire du paramètre 
caractérisant l’erreur de phase à l’émetteur.

Réponse :

En l’absence d’erreurs de phase,   0 , ce qui donne comme probabilité d’erreur symbole

1  dr (t0 ) 
Pea2  erfc  .
2  2 

Par identification avec la formule du cours, on en déduit que

dr (t0 ) Eb
 .
 2 N0

L’expression générale de la probabilité d’erreur symbole sur ak en présence d’erreur de phase


est donnée par :

1  E 
Pea2  erfc  cos(2 ) b  .
2  N 0 

Pea2 est clairement une fonction paire de  . 

Comparaison des performances des deux stratégies

On désire dans la suite comparer les deux approches en étudiant l’évolution de les probabilités
d’erreur symbole, Pea1 et Pea2 , des deux stratégies précédentes, en fonction de  pour quelques
valeurs du rapport Eb / N0 . Pour ce faire, on étudiera le comportement de ces deux probabilités
dans l’intervalle  0,  / 4 , autour de   0 et de    / 4 , vu que les probabilités Pea1 et Pea2
sont des fonctions paires de  .

On commence par l’étude du comportement des probabilités Pea1 et Pea2 pour  proche de
 / 4.

13°) Lorsque    / 4 , montrer que Pea1 vaut ½ et que Pea2 reste légèrement supérieur à ¼. En
examinant alors les Figures 2, 3 et 4 représentant l’évolution des probabilités Pea1 et Pea2 en
fonction de  , pour les trois valeurs, -6 dB, -3 dB et 0 dB du rapports Eb / N0 , dire à quelles
des stratégies deux stratégies précédentes correspond chacune des courbes « Stratégie X » et
« Stratégie Y ». On rappelle que erfc(0)  1 et que erfc( x ) est une fonction à décroissance
exponentielle pour x  0 .

Réponse :

Pour    / 4 , on a 2   / 2 et donc

1  E  1
Pea1   erfc(0)  erfc  2 b   
4   N  4
 0 

pour Eb / N0 assez grand, et

1 1
Pea2  erfc(0)  . 
2 2

On poursuit maintenant avec l’étude du comportement relatif des probabilités Pea1 et Pea2 autour
de   0 . Pour ce faire, on considère la fonction

f ( x)  erfc  (1  sin x)   erfc  (1  sin x)   2erfc  cos x  ,

où x est une phase arbitraire et  est une constante réelle positive.

14°) Evaluer f ( x) en x  0 . Calculer les dérivées première et seconde de f ( x) par rapport à


x en x  0 . Etudier le signe de la dérivée seconde de f ( x) en x  0 en fonction de  .

Réponse :
On a clairement f ( x)  erfc    erfc    2erfc    0 .

La dérivée première de f ( x) vaut

f ( x)   cos x erfc  (1  sin x)    cos x erfc  (1  sin x)   2 sin x erfc  cos x 

En x  0 , cette dérivée première vaut f (0)   erfc     erfc    0  0 .

La dérivée seconde de f ( x) est donnée par

f ( x)   sin x erfc  (1  sin x)    2 cos 2 x erfc  (1  sin x) 


 sin x erfc  (1  sin x)    2 cos 2 x erfc  (1  sin x) 
2 cos x erfc  cos x   2 2 sin 2 x erfc  cos x 

En x  0 , cette dérivée seconde vaut

f (0)  0   2 erfc( )  0   2 erfc( )  2 erfc( )  0  2 2 erfc( )  2 erfc( ) .

Puisque erfc( x)  2 exp( x 2 ) /  et erfc( x)  4 x exp( x 2 ) /  , on a :

f (0)  2 2 4 exp( 2 ) /   2 (2 exp( 2 ) /  )  4  2 2  1 exp( 2 ) /  .

Comme  est positif, f (0) a le signe de 2 2  1 . Ainsi, si  2  1/ 2 respectivement,


 2  1/ 2 ), la fonction f ( x) sera négative (respectivement, positive) autour de x  0 . Pour
 2  1/ 2 , la dérivée seconde de f ( x) sera nulle. Vu que f ( x) et sa dérivée première, f ( x) ,
sont nulles en x  0 , on peut affirmer que f ( x) est très plate autour de x  0 ( x  0 est un
zéro d’ordre 2 pour f ( x) ). 

15°) En examinant les Figures 2, 3 et 4, dire à quelles valeurs ( Eb / N0 )1 , ( Eb / N0 )2 , ( Eb / N0 )3


de Eb / N0 dans {-6, -3, 0} dB correspondent ces figures. Indication : Regarder les positions
relatives des courbes de Pea1 et Pea2 autour de   0 .

Réponse :

La différence entre les probabilités Pea1 et Pea2 n’est autre que

1  E   E  1  E 
Pea1  Pea2   erfc  (1  sin(2 )) b   erfc  (1  sin(2 )) b    erfc  cos(2 ) b 
4   N0   N 0   2  N0 
1
 f (2 )
4
avec   Eb / N0 . Ainsi, si  2  Eb / N 0  1 / 2 (c’est-à-dire Eb / N0  3 dB), la courbe de
Pea1 sera en dessous de celle de Pea2 autour de   0 . Au contraire, si  2  Eb / N 0  1 / 2 (c’est-
à-dire Eb / N0  3 dB), la courbe de Pea1 sera au dessus de celle de Pea2 autour de   0 .
Maintenant  2  Eb / N 0  1 / 2 (c’est-à-dire Eb / N0  3 dB), les courbes de Pea1 et Pea2 seront
presque confondues autour de   0 . On en conclut que ( Eb / N0 )1  0 dB, que
( Eb / N0 )2  3 dB et que ( Eb / N0 )3  6 dB. 

t0  nT
vc (t ) wc (t ) yc (t ) yc (t0  nT )
g (t )
x(t ) 2cos(2 f 0t   c )
t0  nT
vs (t ) ws (t ) ys (t ) ys (t0  nT )
g (t )

2sin(2 f 0t   s )


Figure 1 : Architecture du récepteur MDP-4 (  est un déphasage adéquat permettant de


fabriquer la sinusoïde de la quadrature à partir de celle de la phase).

Figure 2 : Performances des deux stratégies en fonction de    0,  / 4 pour


Eb / N0  ( Eb / N0 )1 dB.
Figure 3 : Performances des deux stratégies en fonction de    0,  / 4 pour
Eb / N0  ( Eb / N0 )2 dB.

Figure 4 : Performances des deux stratégies en fonction de    0,  / 4 pour


Eb / N0  ( Eb / N0 )3 dB.

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