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Etude des Liaisons en Espace Libre

et Modèles de Propagation
1. Introduction : 
Dans cette partie, nous montrerons les fondements de base de l’utilisation des paramètres des antennes, ainsi qu'une 
compréhension des mécanismes de propagation, pour calculer la portée d'un système de communication sans fil. Les 
modèles présentés ici sont de nature approximative et idéalisée, mais seront utiles pour des calculs approximatifs et 
pour illustrer les principes. 

2. Définition des pertes de liaison : 
Les pertes de liaison entre une paire d'antennes (Tx,Rx) est le rapport entre la puissance transmise   et la puissance 
reçue  , généralement exprimée en décibels (dB). 
Il inclut tous les éléments de perte possibles associés aux interactions entre l'onde progressive et tout objet entre les 
antennes d'émission et de réception. 
Les éléments d'une liaison sans fil simple sont illustrés à la Figure.1. 
La puissance apparaissant aux bornes d'entrée du récepteur,  , peut alors être exprimée : 

4.1  

Les paramètres sont définis dans la Figure.1, avec tous les gains   et les pertes   exprimés sous forme de rapports de 


puissance et les puissances exprimées en watts. 

 
Figure.1. Eléments d'un système de communication sans fil 


 
La puissance isotrope rayonnée efficace (PIRE) est alors donnée par : 

4.2  

On l’appel aussi la puissance transmise isotrope effective  . De même, la 
puissance reçue isotrope effective est  , où : 

4.3  

L'avantage d'exprimer les puissances en termes de la PIRE est que les pertes de liaison,  , peuvent alors être exprimée 
indépendamment des paramètres du système en les définissants comme le rapport entre la PIRE transmise et la PIRE 
reçue. 

4.4  

L'objectif principal de la modélisation de la propagation est de prévoir   aussi précisément que possible, ce qui permet 
de déterminer la portée d'un système radiocommunication avant l'installation. 
La portée maximale du système se produit lorsque la puissance reçue chute en dessous de la sensibilité du récepteur. 
La valeur de   pour laquelle ce niveau de puissance est reçu est les pertes de liaison maximales acceptables. Il est 
habituel  d'exprimer  les  pertes  de  liaison  en  décibels,  de  sorte  que :                                                                                                   
10 log 4.5  

Exemple 1: 
Une station de base transmet une puissance de 10  dans un câble du Feeder (raccordement) avec une perte de 
10 . L'antenne d'émission a un gain de 12  dans la direction d'un récepteur mobile, avec un gain d'antenne de 
0  et une perte du Feeder de 2 . Le récepteur mobile a une sensibilité de  104 . 
a)  Déterminer la puissance isotrope rayonnée effective PIRE. 
b)  Déterminer la perte de liaison maximale acceptable. 

Dans un système plus réaliste que la figure.1, d'autres pertes devraient être incluses dans le calcul, comme celles dues 
aux connecteurs, aux combineurs et aux filtres. 
Tableau 1. Exemples d’application de décibels utiles dans les études de propagation 

Unité  Référence  Application 


dBW  1 W  Puissance absolue 

dBm  1 mW  Puissance absolue       30 


dBµV  1 mV e.m.f.  Tension  absolue,  généralement  aux  bornes  d'entrée  d'un  récepteur  
(dBmV=dBm+107 pour une charge de 50Ω). 
dB  Quelconque  Gain ou perte d'un circuit, par ex. amplificateurs, Feeder ou atténuateurs 

dBµVm‐1  1 µVm‐1  Intensité du champ électrique 

dBi  Puissance  rayonnée  par  une  Gain d'une antenne 


antenne de référence isotrope 

dBd  Puissance rayonnée par un dipôle  Gain d'une antenne         0 dBd=2.15 dBi 


demi‐onde 

 
 
 


 
3. Modélisation du bruit : 
Il est nécessaire de calculer l'impact du bruit sur le système de radiocommunication, car c'est finalement le rapport 
entre la puissance du signal et le bruit (SNR) qui déterminera les performances du système. 
Les contributions majeures au bruit proviennent généralement du récepteur lui‐même, bien que les contributions de 
bruit externes puissent également être importantes dans des systèmes tels que les liaisons fixes par satellite. 

 
Dans tous les cas, le bruit total associé au système peut être calculé en supposant que le système se compose d'un 
circuit à deux ports, avec une seule entrée et une seule sortie, comme le montre la Figure.2. 

 
Figure.2. Un circuit bruité à deux ports représentant un système complet 
Le circuit est caractérisé par un gain  , et par un facteur de bruit  . Le facteur de bruit est le rapport entre la puissance 
de bruit de sortie de l'élément divisée par   (c'est‐à‐dire référé à l'entrée) et le bruit d'entrée. 
La puissance de bruit disponible à l'entrée du circuit à partir d'une résistance à température de bruit absolue   [K] 
(Kelvin) est : 
4.6  
où   est la constante de Boltzmann  1.379 10 ,   est la température absolue de la source de 
bruit  d'entrée  ,    est  la  bande  passante  de  bruit  effective  du  système  .  On  suppose  une  adaptation 
d'impédance du réseau à la résistance. Le facteur de bruit est alors : 

4.7  

où   est la puissance du bruit de sortie de l'élément en se référent à l'entrée, c'est‐à‐dire la puissance du bruit de 
sortie réelle divisée par  . 
 dépend de la conception et de la construction physique du circuit. La valeur du facteur de bruit en décibels est le 
Noise Figure du circuit. 
10 log 4.8  
La valeur numérique de la puissance de bruit [dBW] peut être exprimée approximativement par : 
204 10 log 4.9  
où  290  (23 ° ) est supposée. 


 
Une approche alternative consiste à caractériser le circuit par une température de bruit d'entrée équivalente  . C'est 
la température d'une source de bruit qui, lorsqu'elle est placée à l'entrée du circuit, produit le même bruit de sortie 
que si le circuit était silencieux, c'est‐à‐dire : 
4.10  
Par conséquent : 

1 4.11  

Généralement,   sera simplement la bande passante de la fréquence intermédiaire (IF) du récepteur. 

Un système complet peut être caractérisé par une cascade d'éléments à deux ports, où l’ è  élément a un gain   et 


un facteur de bruit   (figure.3). Chaque élément pourrait consister en un module individuel dans un récepteur, tel 
qu'un amplificateur ou un filtre, ou l'un des éléments dans le canal, tel que l'antenne, le Feeder ou une source de bruit 
externe. 

 
Figure.3. Une cascade de   étages de circuit à deux ports 
Le gain   du réseau complet est alors simplement donné par : 
⋯ 4.12  
Tandis que le facteur de bruit global est donné par : 
1 1 1
⋯ 4.13  

De  manière  équivalente,  la  température  de  bruit  effective  globale  du  circuit,  ,  peut  être  écrite  en  termes  de 
températures de bruit effectives des éléments individuels comme : 

⋯ 4.14  

Il est important  de noter  à partir des  équations (4.13)  et (4.14)  que le bruit  du premier  élément  ,  s'ajoute 
directement au bruit du circuit complet, tandis que les contributions suivantes sont divisées par les gains des éléments 
antérieurs. Il est donc important que le premier élément de la série ait un faible facteur de bruit et un gain élevé, car 
cela va dominer le bruit dans tout le système. 
En  conséquence,  les  systèmes  de  réception  ont  souvent  un  amplificateur  séparé  à  faible  bruit  LNA  (Low  Noise 
Amplifier) placé près de l'antenne, souvent en haut du pylône et parfois directement attaché à l'alimentation d'une 
antenne parabolique afin de surmonter l'impact de la perte du câble d'alimentation (Feeder). 


 
 
Amplificateur à faible bruit LNA 

Exemple 2 : 
Un récepteur dans un système de communication mobile numérique a une largeur de bande de bruit de 200 kHz et 
exige que son SNR d'entrée soit d'au moins 10 dB lorsque le signal d'entrée est de ‐104 dBm. 
(a) Quelle est la valeur maximale autorisée du facteur de bruit (Noise Figure) du récepteur ? 
(b) Quelle est la température de bruit d'entrée équivalente d'un tel récepteur ? 

Exemple 3 : 
Un récepteur est composé de trois éléments principaux : un préamplificateur, un mélangeur et un amplificateur IF 
avec des facteurs de bruit (noise figure) de 3 dB, 6 dB et 10 dB, respectivement. 
Si le gain global du récepteur est de 30 dB et que le gain de l'amplificateur IF est de 10 dB : 
      1) Déterminez le gain minimum  du préamplificateur  pour obtenir un facteur  de bruit global              (noise figure) 
inférieur ou égal à 5 dB. 
Si son gain (du préamplificateur) est réglé à ce minimum : 
      2) Que deviendrait le facteur de bruit du système si le facteur de bruit de l'amplificateur IF était augmenté à 20 dB? 

4. Perte d'espace libre : 
La formule de transmission de Friis est dérivée comme : 

4.15  
4
Où    est  la  distance  entre  les  antennes.  Ceci  peut  être  visualisé  comme  résultant  de  l'étalement  sphérique  de  la 
puissance sur la surface d'une sphère de rayon   centrée sur l'antenne. Comme la puissance est répartie sur la surface 
de la sphère, qui augmente en  , la puissance disponible à une antenne réceptrice d'ouverture (surface effective) fixe 
diminue proportionnellement à  . 
Nous pouvons exprimer la perte de propagation dans l'espace libre   comme : 

4 4
4.16  

Notez en particulier la dépendance au carré de la fréquence et la distance. 


 
Exemple 4 :  
Le système de communication décrit dans l'exemple.1 est exploité dans des conditions de propagation en espace libre 
à 900 MHz. 
      *) Déterminer sa portée maximale. 

5. Le Bilan de Liaison :  
Lors de la définition d'un système de communications avec un satellite, il est nécessaire de déterminer la taille des 
antennes  d'émission  et  de  réception,  la  puissance  d'émission  et  le  rapport  signal  à  bruit  nécessaire  pour  pouvoir 
effectuer  la  transmission  avec  la  qualité  requise.  Effectuer  cet  ensemble  de  déterminations  constitue  le  Bilan  de 
Liaison. 
Considérons une antenne omnidirectionnelle, dite isotrope (Isotropic Antenna) rayonnant   Watts. 
La densité de puissance   à une distance   de l'antenne qui rayonne dans une sphère de surface 4  est alors égale 
à : 

/  
4
Supposons maintenant que l'antenne est directive est rayonne principalement dans une direction définie par un azimut 
et une élévation  , . Par rapport à l'antenne omnidirectionnelle la densité de puissance dans cette direction sera 
multipliée par un coefficient  ,  qui représente le gain de l'antenne dans cette direction. 
Pour  simplifier  les  écritures,  supposons  que  l'on  s'intéresse  dans  la  suite  à  cette  direction  privilégiée  ,   et 
omettons de le préciser dans l'expression du gain  . 
La densité de puissance à une distance   est alors égale à : 

/  
4
Le produit   est appelé la Puissance Isotrope Rayonnée Effective : PIRE (Effective Isotropic Radiated Power : EIRP). 
On rappelle que la PIRE est la puissance rayonnée par rapport à une antenne isotrope pour laquelle  1. 
Une antenne de réception dirigée dans la direction de rayonnement principal de l'antenne d'émission va recevoir une 
fraction de la puissance rayonnée. Cette fraction est proportionnelle à la surface de l'antenne de réception et à son 
orientation par rapport à la direction de propagation de la puissance émise. En supposant les antennes d'émission et 
de réception parfaitement alignées, la puissance reçue s'écrit : 

 
4
Le terme   est la surface (l'aire) effective de l'antenne de réception. Pour une antenne parabolique de diamètre  , 
on a : 

 
4
Dans cette expression le coefficient   représente l'efficacité de l'antenne. Il varie généralement entre 50% et 70%. 
Le gain d'une antenne parabolique de diamètre   s'exprime quant à lui par l'équation : 

La surface effective et le gain sont ainsi reliés par l'équation suivante : 

 
4

 
La puissance reçue par l'antenne s'écrit finalement : 

 
4

On introduit alors le facteur   qui est appelé l’affaiblissement en espace libre (free‐space path loss). La 
puissance reçue s'écrit alors : 

En prenant en compte des pertes de propagation atmosphérique sous la forme d'une terme   , la puissance reçue 
devient : 

Prise en dB cette expression devient : 

La puissance de bruit   dans une bande de fréquence   est alors égale à : 


, 1.38 10  
En introduisant l'énergie par bit   dans la bande de réception et le débit binaire   , il vient : 
 

Le rapport   est alors égal à : 

1
 

Pour obtenir un taux d'erreurs spécifié lors de la démodulation, il est nécessaire d'avoir un rapport   requis que l'on 

note  . Il faut donc ajuster les puissances d'émission et les tailles des antennes afin que : 

En remplaçant   par sa valeur ainsi que   dans cette expression, on obtient : 

On  voit  alors  faire  apparaître  le  terme    qui  est  une  caractéristique  très  importante  pour  qualifier  la  chaîne  de 
réception d'un système satellitaire. 
Remarque: Ce bilan de liaison a supposé une chaîne de réception parfaite sans dégradation du rapport signal sur bruit. 
Une chaîne réelle sera caractérisée par son facteur de bruit   qu'il faudra donc soustraire au rapport signal sur bruit 
idéal. 
 
 


 

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