Vous êtes sur la page 1sur 95

1

COURS DE SYSTEME DE COMMUTATION

INTRODUCTION
Lorsque nous définissons la commutation comme étant
l’ensemble de moyens techniques permettant de relier temporairement
deux personnes éloignées, plusieurs technologies et systèmes ont été
mis en service pour réaliser cet objectif.
D’une manière générale, il existe deux technologies ;
analogique et numérique et également deux grandes familles de
systèmes de commutation à savoir :
- Système manuel
- Système automatique.

Le système manuel devenu obsolète a laissé la place au


système automatique dont l’évolution fait état d’une série de systèmes,
à commencer par ceux de la technologie analogique jusqu’à la
technologie numérique, qui est en pleine expansion aujourd’hui.

Ce cours destiné aux étudiants du second cycle, vise à donner


un aperçu global des systèmes de commutation d’une part, et de faire
une description sommaire de chacun d’eux d’autre part.

Une attention particulière sera accordée aux systèmes


numériques dont l’apport est très manifeste, notamment avec
l’intégration de services dans le réseau téléphonique, avec comme
service par exemple :
- La messagerie
- Echange de messages par paquets
- Etc.
Outre le système de commutation téléphonique, une approche
descriptive sera développée en ce qui concerne le système de
commutation de paquets, ce qui permet aujourd’hui de relier de millier
des ordinateurs de par le monde échangeant ainsi de quantités
importantes de messages (données), le cas d’un switch dans le réseau
local d’entreprise.
PAR : CT MBAKI PATRICE INGENIEUR DES TELECOMS

COMMUTANT ANNEE 2023


2

CHAPITRE I : HISTORIQUE DES SYSTEMES DE COMMUTATION

I.1 LA NAISSANCE DE LA COMMUTATION


Pour interconnecter N points deux à deux, il faut établir
liaisons. C’est ainsi que s’il y avait N abonnés au téléphone, chacun
d’eux devait disposer de n – 1 appareils reliés à n – 1 autres lignes
d’abonnés. La situation deviendrait donc très complexe au fur et à
mesure que n augmenterait.

Pour pallier cette difficulté, on organise donc le réseau en


plaçant chez chaque abonné un seul poste. Celui-ci étant relié par une
seule ligne à un « central téléphonique » ; bâtiment abritant un
équipement appelé commutateur.

1 2

3 4

4–
n = 4  4( ) = 12/2 = 6 Liaisons

Abonné
Abonné

Central

Abonné Abonné

Chaque téléphone est relié au central par une ligne à deux fils
(1 paire).
C’est le 28 janvier 1878, soit deux ans après l’invention du
téléphone, que fut mis en service à New Haven (Etats-Unis d’Amérique),
un commutateur à 21 directions : la technique de commutateurs, où
commutation était née.

I.2 LES TECHNOLOGIES DE COMMUTATION


I.2.1 La commutation manuelle
3

Le commutateur de New Haven était évidemment manuel.


Dans un tel système une opératrice se tenant devant un tableau répond
aux appels des abonnés, établit les communications demandées à l’aide
d’un cardon et les libère quand la communication est terminée.

Chaque abonné était représenté au centre par un équipement


miniature sous forme de fiche femelle appelée jack, accompagné d’une
lampe d’appel dont l’allumage signifie que l’abonné demande une
communication (fig ci-dessous).

Jack
Fiche

a a

b b

Discorde

Eqt. Ab. Eqt. Ab.


Lampe Lampe

I.2.2 La commutation automatique

I.2.2.1 Les systèmes électromécaniques

1. Systèmes rotatifs

a. Le système Strowger

L’exploitation manuelle ne comportait pas que des avantages,


mais aussi des inconvénients, tel qu’un entrepreneur de pompe funèbre
de Kansas city aux Etats-Unis, Alemon B. Strowger en fit l’expérience à
ses dépens. Il s’aperçut en effet qu’à l’occasion d’un décès, les abonnés
qui faisaient appel à son entreprise étaient aiguillés vers ses
concurrents par les opératrices, ce qui constituait pour lui un manque à
gagner considérable.
Il résolut donc de se passer des opératrices, et réalisa des
commutateurs automatiques, ou autocommutateur qui portèrent son
nom ; Strowger.
4

Le principe de son sélecteur consiste à connecter une entrée sur


une des 10 x 10 = 100 sorties du sélecteur grâce à un double mouvement ;
ascension sur le long d’un axe vertical et de rotation autour de cet axe.

Broches
01 00
0
991 90
881 80

Arc
Sorties
331 30
221 20
Entrée 111 10
Balais - Le sélecteur strowger

Le schéma ci-dessous nous illustre le fonctionnement de ce


premier scommutateur.

Chaque abonné est relié à un présélecteur qui choisit un


cordon parmi 100 lorsque l’abonné décroche son combiné. Puis quand
l’abonné compose le premier chiffre du numéro qu’il veut obtenir à l’aide
de son cadran, chaque impulsion émise par le cadran provoque
l’ascension d’un niveau du sélecteur relié au cordon. Pendant que le
cadran revient au repos, le sélecteur tourne autour de l’axe vertical et
s’arrête sur la première sortie libre (il y en a 10 possibles) du niveau.

L’abonné compose alors son deuxième chiffre qui provoque de


même la translation du sélecteur relié à cette sortie puis la recherche d’une
sortie libre et ainsi de suite jusqu’à la connexion à l’abonné
demandé.(C’est le principe des systèmes à commande directe).

7 8
5
Cordon
4

Présélecteur Sélecteur Sélecteur de Sélecteur Sélecteur


Etage de présélection de milliers centaines de dizaines d’unités

- Principe d’un commutateur pas à pas à


commande directe
5

Exemple, l’abonné demandé a le numéro 7584, lorsque


l’abonné demandeur décroche, son sélecteur (présélecteur) choisit un
cordon libre. Puis l’abonné compose le chiffre 7. Chaque impulsion
émise par le cadran provoque l’ascension du sélecteur de milliers
associés au cordon. Celui-ci s’arrête donc au niveau 7, puis tourne
autour de son axe vertical (non représenté sur la figure) et s’arrête sur
une des sorties libres au niveau 7, et ainsi de suite.

Le sélecteur d’unités est un simple sélecteur à 10 points.

Un des gros avantages de ce système également appelé


système pas à pas, réside dans le fait qu’un étage mis en place est
transparent à la numérotation ultérieure de l’abonné.

Il y a un inconvénient majeur qui est celui-ci, lorsque, après


avoir formé un numéro quelconque, le sélecteur concerné monte sur le
niveau désigné, et pendant que le sélecteur tourne à la recherche du
sélecteur suivant libre (pendant le temps mort du cadran situé entre
deux chiffres), s’il ne trouve pas vite ce sélecteur, le chiffre suivant
risque d’être envoyé en l’air, c’est l’appel perdu.

L’étape suivante a donc consisté à concevoir des systèmes à


enregistreurs.

b. Les systèmes à enregistreurs

Dans un tel système, lorsque l’abonné décroche, il est connecté


par l’intermédiaire d’un étage dit de « présélection » à un cordon libre ;
celui-ci est alors connecté par un étage appelé « chercheur
d’enregistreur » à un enregistreur. Ce dernier est chargé, comme son
nom l’indique, d’enregistrer le numéro de l’abonné demandé dont le
préfixe est présenté à un organe commun à plusieurs enregistreurs, le
traducteur, qui donne à l’enregistreur les éléments pour acheminer
l’appel dans le commutateur de demandeur et, le cas échéant, dans un
ou plusieurs commutateurs distants (fig ci-dessous).
6

7 8
5
Cordon
4

Sélecteur Sélecteur Sélecteur de Sélecteur Sélecteur


Etage de présélection de milliers centaines de dizaines d’unités

Chercheur d’enregistreur
Enregistreur

Chercheur de traducteur

Traducteur

- Principe d’un commutateur à enregistreurs

Le numéro du demandé est reçu dans un enregistreur qui fait


appel à un traducteur pour le traduire. C’est l’enregistreur, et non plus le
cadran d’abonné, qui commande les sélecteurs de millier, centaine,
dizaine et unité.
(Principe des systèmes à commande indirecte).
C’est le traducteur, qui permet de disjoindre l’organisation du
réseau, au plan de numérotage. Toute modification de l’organisation du
réseau doit se répercuter dans une modification de câblage du
traducteur, mais l’abonné ne s’aperçoit de rien.

Une autre conséquence est que les sélecteurs ne sont plus


obligatoirement à base 10, puisqu’une traduction systématique a lieu.

c. Le système rotary

Le commutateur est un sélecteur rotatif à 100 sorties qui


comporte 10 bancs de broches superposées. Chacun des bancs
comporte 50 positions. Ces bancs sont donc arrangés en bancs pairs et
en bancs impairs explorés par des balais décalés de 180°.
7

Balais pairs
Balais impairs
10
9
8

7
6
5
4
3 Banc pair
2
50 99
1
00 49

Roue dentée Banc impair


flexible
M
- Le sélecteur rotatif

Les balais impairs explorent les broches impaires de 00 à 49


tandis que les balais pairs explorent les broches paires de 50 à 99. Le
sélecteur commute 5 fils par ligne.

2. Les systèmes crossbars


Dans tous les sélecteurs que nous venons d’énumérer jusqu’à
présent, les contacts qui établissent les communications se déplacent
sur des distances importantes de l’ordre de la dizaine de centimètre. Il
s’ensuit une usure assez rapide et la nécessité d’effectuer des réglages
périodiques et donc l’obligation d’affecter un personnel nombreux aux
opérations de maintenance.

Dès 1917 le Suédois Bétulander déposa le brevet d’un


sélecteur qui fut appelé « Crossbar » car son principe consiste à mettre
en place à l’aide des électroaimants deux barres croisées, l’une
horizontale, l’autre verticale, à l’intersection desquelles un contact est
établi.
8

Point de contact
1
X 2
Sorties

1………N

Entrées
- Le sélecteur Crossbar

La barre horizontale choisie la sortie, la barre verticale choisie


l’entrée.

L’avantage de ce sélecteur est que le mouvement des contacts


est limité à quelques millimètres, ce qui limite considérablement l’usure
du matériel et la nécessité de son réglage.

En Europe le Crossbar se développa essentiellement sous la


forme du système suédois ARF (Helsinki, 1950) et sa variante française
le CP 400, ainsi que du système pentaconta (Cento, ITALIO, 1954).

2.1 DESCRIPTION DU MATERIEL

1. Le multisecteur

C’est l’organe de base de ce système qui contient, assemblé


dans un support (fig ci-dessous) :
- des sélecteurs (barres verticales) dont le nombre maximum est 22 ;
- des barres horizontales au nombre de 14 ;
- des relais auxiliaires ;
- des réglettes de sortie dont le rôle est de permettre le
raccordement du multisélecteur sur l’installation.
9

Réglettes de
Cadre support
sortie

00
01

13
00 01 02 20 21

Relais auxiliaires Barres verticales (sélecteurs)

Barres horizontales

-Le multisélecteur

2. Le sélecteur (fig ci-dessous)

Le sélecteur est un relais à 28 empilages mais son armature


n’agit que sur 1 ou 2 empilages.

Le choix d’un empilage se fait par la manœuvre de la barre


horizontale qui lui est affectée.

Barres H1
horizontales
B1
H2 Barre verticale
B2

Contacts
mobiles

H14
B14

Contacts fixes (ou banc de contacts)


- Le sélecteur
10

3. Principe de fonctionnement du multisélecteur


Si par exemple, l’électro-aimant supérieur de la barre
horizontale est excité, il provoque la rotation de cette barre (selon un
petit angle).

Les embrayeurs qu’elle porte au regard de chaque sélecteur


sont déplacés vers le bas (figure ci-dessous).

- Principe de fonctionnement d’un multisélecteur

Ces embrayeurs s’engagent sur le guide isolant d’un empilage


de ressorts.
L’électro-aimant inférieur provoquera, au contraire, le déplacement des
embrayeurs vers le haut.
Lorsque l’électro-aimant d’un des sélecteurs est ensuite excité, il
manœuvre la barre verticale qui lui est affectée.
Ainsi, grâce à l’intermédiaire de l’embrayeur déplacée, cette
barre pousse le guide isolant qui entraîne ses ressorts et ceci jusqu’au
contact des barres qui constituent les contacts fixes.
La barre horizontale est alors libérée et revient en position de repos
mais l’embrayeur utilisé et lui seul reste pincé entre la barre verticale et
le guide isolant.
La liaison entre les contacts mobiles de l’empilage considéré et
le banc de contacts fixe reste donc établie.
11

Remarquons que la barre horizontale peut alors servir à nouveau pour


manœuvrer un empilage affecté à l’un de ses embrayeurs non en prise.

La rupture du contact ainsi établi s’obtient par coupure de


l’alimentation de l’électro-aimant du sélecteur qui libère la barre
verticale. Celle-ci revient à sa position de repos ainsi que les ressorts
des contacts mobiles. L’embrayeur, n’étant plus maintenu par
pincement, retourne également à sa position de repos.

4. Capacité en sortie du sélecteur

Les 28 empilages du sélecteur permettent de relier une ligne


entrante soit :
- à une sortie choisie parmi 28
- à une sortie choisie parmi 52
- à une sortie choisie parmi 74.

Dans le premier cas (28 sorties), la ligne entrante est reliée


directement au banc de contact, le choix de la ligne sortante est fait en
amenant une des 14 barres horizontales sur la position relative à cette
ligne sortante, la ligne sortante et la ligne entrante peuvent avoir 8 fils au
maximum (sélecteur à 8 contacts).
Ligne sortante 8 fils
00

H
B 1er
H
B 2è

H
14e
B

Embrayeurs

Ligne entrante à 8 fils


- Sélecteur à 28 sorties
12

Chaque barre horizontale commande deux sorties. Avec 14


barres on a 14 x 2 = 28 sorties.
Dans le second cas (sélecteur à 8 contacts avec 52 sorties), la
ligne sortante et la ligne entrante ne peuvent avoir que 4 fils, de plus les
deux empilages qui correspondent chacun à une position de travail de la
14e barre horizontale sont reliées à la ligne entrante comme il est
indiqué sur la figure ci-dessous.

01 Sorties 4 fils
00

H
1er
B
02 H 03

B

2
14e
1
Embrayeurs
Ligne entrante à 4 fils
- Sélecteur à 52 sorties
Dans la position 1 de la 14e barre horizontale quatre contacts
mobiles sont isolés, les quatre contacts mobiles de la position 2
opposées à ces quatre premiers contacts sont aussi isolés, de même,
les barres du banc de contacts sont isolées.

Ainsi, le choix d’une ligne sortante se fait en amenant en


position correcte la barre horizontale qui correspond à cette ligne et la
14e barre horizontale dans la position qui permettra de relier la ligne
entrante avec les quatre barres du banc de contact qui on été
précédemment amenées au contact des quatre fils de la ligne sortante
choisie par la barre horizontale propre à cette ligne.

Ce procédé s’appelle le dédoublement des lignes, et la 14 e


barre est appelée pour cela barre de dédoublement.
La 14e barre étant utilisée pour le dédoublement, il ne nous reste que 13
barres pour les sorties.
Chaque barre horizontale a 4 sortie, les 13 barres auront donc 13 x 4 =
52 sorties.
13

Dans le troisième cas (sélecteur à 9 contacts et 74 sorties), la


ligne sortante ainsi que la ligne entrante ne peuvent avoir que 3 fils.
Par barre horizontale d’un sélecteur à 9 contacts nous avons
six jeux de contacts ou de sorties.

00 01 02

H
1er
B
H 2è
B
72 73
H
13e
B
H
14e
B
Embrayeurs
Ligne entrante à 3 fils
- Sélecteur à 74 sorties
Le sélecteur à 74 sorties dispose de deux barres de
dédoublement, la 13e barre horizontale (partie basse) et la 14e barre
horizontale.

Pour les sorties, nous avons 12 barres horizontales qui


commandent chacune 6 sorties, ce qui donne 72 sorties, plus les deux
sorties de la partie haute de la 13e barre horizontale, nous avons en tout
74 sorties.

I.2.2.2 Les systèmes électroniques

L’invention du transistor par Bardeen et Brattain en 1948 et son


application aux ordinateurs donna à penser aux techniciens qu’un
groupe d’enregistreurs et le traducteur associé pouvait être remplacé
par un ordinateur. Ce remplacement prit un certain temps, car les
nécessités de la téléphonie font que les ordinateurs de commande d’un
commutateur doivent avoir une grande disponibilité (ils doivent
fonctionner 24h sur 24) et une grande tolérance aux fautes (ils ne
doivent pas s’arrêter lorsqu’il se produit un événement imprévu). Or les
premiers ordinateurs avaient une disponibilité relativement faible et une
14

tolérance aux fautes quasi nulle : il fallut donc en adapter le matériel et


le logiciel pour les rendre utilisables en commutation.

a. La commutation spatiale

Il était tentant d’aller plus loin et d’électroniser aussi le réseau


de connexion. Après des tentatives avec des tubes à gaz ou des points
de connexion à semi-conducteurs utilisés aujourd’hui essentiellement
dans des installations privées, on revient à des solutions
d’électromécaniques (micro sélecteur ou relais à tiges) pour les
sélecteurs, avec toutefois un environnement entièrement transistorisé.
Chaque communication téléphonique suivant un chemin bien déterminé
à travers le réseau de connexion et bien défini dans l’espace, on a
baptisé cette technologie la commutation électronique spatiale.

C’est le central ESS1 de Saccasuna (New-Jersey EU), qui fut le


premier central de commutation électronique spatiale mis en service
pour une exploitation publique (1964).

b. La commutation temporelle

De même qu’un ordinateur, grâce à la vitesse des circuits


électroniques, peut prendre la place de plusieurs centaines
d’enregistreurs, il était séduisant d’utiliser un seul point de connexion
électronique pour véhiculer plusieurs communications téléphoniques.

Or, les systèmes de transmission avec modulation par


impulsion et codage inventé en France en 1938 par Alec Reeves
constituaient un premier élément pour construire de tels réseaux de
connexion.
15

CHAPITRE II : INGENIERIE DES SYSTEMES ELECTRONIQUES


SPATIAUX

II.1 INTRODUCTION

Lorsqu’on parle d’un système électronique spatial, on veut faire


allusion à un système semi-électronique dont le réseau de connexion
(RCX) utilise la commutation du type spatial et dont la commande, elle,
est assurée par un calculateur électronique.

Ab Ab
RCX
SPATIAL

ORDINATEUR

UC ORDINATEUR

OU MULTIENREGISTREUR

Le principe de la commutation spatiale consiste à établir


physiquement un chemin entre la ligne entrante et la ligne sortante, ceci
au moyen de points de connexion à deux états, passant ou bloqué.

Cette technique est donc voisine de celle utilisée en


commutation électromécanique où les points de connexion sont des
contacts métalliques diversement commandés.
Maille

Entrée Sortie

Point de connexion

- Chemin continu entre la ligne entrante et la ligne sortante

Lorsque le chemin continu est établi, il est consacré à une


seule communication pendant toute la durée de celle-ci.
16

A chaque instant un nombre important de telle connexion est


simultanément établi à travers un tel réseau de connexion.
II.2 Le multienregistreur

Chaque multienregistreur assure une série de fonctions que


l’on peut répartir en trois catégories : les fonctions de commutation, les
fonctions d’exploitation et les fonctions de maintenance.
a) Fonction de commutation
Nous avons en particulier :
- L’enregistrement de la numérotation ;
- Les fonctions de traduction ;
- Le choix de joncteur et auxiliaire ;
- L’exploitation de joncteur « arrivé » et détection des appels
correspondants ;
- La supervision des communications établies ;
- La commande des joncteurs et auxiliaires etc.
b) Fonctions d’exploitation
Il s’agit de toutes les fonctions qui permettent au personnel
d’exploitation de communiquer avec le calculateur. Il est ainsi possible
de demander à la machine d’exécuter, du moins en partie, les tâches
habituelles d’exploitation d’un central téléphonique.
On réalise ainsi, par procédé :
- La mise en service des nouveaux abonnés ;
- Le changement de catégorie d’un abonné ;
- La mise en service de nouveaux faisceaux de joncteurs, etc.
c) Fonctions de maintenance
L’exécution d’une fonction de maintenance est déclenchée
automatiquement par le calculateur lui-même ou bien à la demande de
l’opérateur.

II.3 Les différentes phases de traitement d’un appel téléphonique

Les différentes opérations exécutées par un autocommutateur pour le


traitement d’un appel téléphonique sont réparties en différentes phases.
Prenons l’exemple de l’abonné A qui appelle l’abonné B (figure ci-
dessous).
17

CT5
A CT3

CA1
CT1 CT2 CA2

CT4

— Etablissement d’une communication


1) La présélection :
C’est la phase qui sépare le moment où l’abonné demandeur
décroche et le moment où il reçoit la tonalité d’invitation à
numéroter. En gros, cette phase consiste à détecter le décrochage,
identifier la ligne, branchement d’un auxiliaire de numérotation et
l’envoie de la tonalité d’invitation à numéroter.
2) Réception et enregistrement de la numérotation et la sélection :
Durant cette phase, CA1 reçoit et enregistre le numéro, l’analyse
et détermine que l’appel doit être orienté vers CT1, il prend alors
un circuit libre (jonction libre) parmi ceux allant vers CT1, et
cherche un itinéraire interne dans le réseau de connexion
permettant de connecter la ligne A vers le circuit sélectionné.
3) La signalisation :
Durant cette phase, CA1 va dialoguer avec CT1 pour l’informer du
circuit qui a été choisi et lui transmet une demande d’appel. Après
une phase de présélection au niveau de CT1, CA1 lui envoie le
numéro de B. les étapes précédentes vont se répéter de proche en
proche jusqu’à ce que CA2 reçoit le numéro de B.
L’ensemble des signaux échangés et leur protocole constituent la
signalisation réseau ou signalisation intercentraux.
4) L’arrivée :
CA2 reconnaît B comme un de ses abonnés et connecte le circuit
venant de CT2 vers la ligne d’abonné B, achevant ainsi la mise en
place d’un circuit de bout en bout entre A et B, l’ensemble des
opérations exécutées jusqu’à présent constitue la phase
18

d’établissement d’appel (le “call setup“). CA2 envoie le courant de


sonnerie sur la ligne de B et émet en arrière une tonalité de
sonnerie vers A (retour d’appel).
5) Réponse de B :
Si B décroche, l’évènement est relayé en arrière jusqu’à CA1 par la
signalisation du réseau : on passe alors en phase de
communication (phase active de l’appel). L’appel est dit efficace
car on démarre la taxation.
6) Supervision :
Pendant la phase de communication, les centres CA1 et CA2
supervisent la communication pour détecter le raccrochage de A
ou de B.
7) Libération :
Lorsqu’une des deux parties A ou B raccroche, le circuit établi
entre A et B est libéré (ou relâché) : c’est la phase de libération du
circuit qui à nouveau met en œuvre la signalisation. La taxation est
aussi arrêtée.
19

CHAPITRE III : INGENIERIE DES SYSTEMES ELECTRONIQUES


NUMERIQUES

III.1 RAPPEL DE LA THEORIE DE LA TRANSMISSION NUMERIQUE

Les signaux échangés dans un autocommutateur


électromécanique ainsi que dans celui semi-électronique sont des
signaux analogiques, tandis que les signaux échangés dans un
autocommutateur numérique sont des signaux numériques ou
temporels, c’est pourquoi il est prévu un rappel sur la transmission
numérique pour mieux comprendre ces systèmes.

Echantillonnage P1

P2

P3 Multiplexage
Codage

1 OO1 11 Ligne
C TR

P30

III.1.1 Formation de la trame à 2 Mbit/s

1. Conversion analogique – numérique

Dans les réseaux MIC (multiplexage par impulsion et codage),


le signal analogique est transformé en signal digital.
Les phases de cette transformation sont classées dans l’ordre suivant :
1. L’échantillonnage ;
2. La quantification ;
3. La compression ;
4. Le codage.
20

L’échantillonnage, consiste au prélèvement des échantillons à


des intervalles égales sur un signal analogique, la période
d’échantillonnage est fixée à 125 s.

La quantification, consiste à la mesure de la valeur de


l’amplitude de chaque échantillon, valeur qui sera transmise sur la ligne.

La compression, consiste en un système qui permet de garder


le même rapport signal bruit, quel que soit l’amplitude du signal à
transmettre.

Tandis que le codage qui est la suite logique de la


quantification est l’opération finale, qui a pour bute faire correspondre à
la valeur numérique de l’amplitude de l’échantillon, un signal digital
composé de 8 bits, appelé mot binaire, et qui sera transmis sur la ligne
sous forme de trame.

2. Débit numérique

La trame est découpée en 32 intervalles de temps appelés IT,


numérotés de 0 à 31.

0 1 2 16 30 31

125
𝐷𝑢𝑟é𝑒 𝑑’𝑢𝑛 𝐼𝑇 = =39 𝑆
32
39 𝑆

0 1 2 16 30 31

Chaque IT composé de 8 bits numérotés de 1 à 8 constitue un


mot binaire.
Durée d’un bit  4

488 nS

1 2 3 4 5 6 7 8
Mot binaire

0 1 2 16 30 31
21

On en déduit le débit du train numérique soit 2048 Kbit/s soit 2


Mbit/s.

2.1 Calcul du débit numérique


1
= = 1 1
125 1

= 8.000 trames/s

Une trame ayant : 32 x 8 bits = 256 bits.


Le débit numérique sera, le débit d’une trame x le nombre de trames par
seconde soit : 256 x 8000 = 256 x 8 x 103 = 2048 x 103 bits = 2,048
Mbit/s.

Débit d’une voie téléphonique


Par trame on a une voie de 8 bits.
Le débit d’une voie par seconde = 8 bit x trames/s
= 8 x 8000 = 64.000 bit/s  64 Kbit/s.

3. Affectation des IT

Dans chaque trame, les IT numérotés de 1 à 15 sont affectés


aux voies 1 à 15 ; les IT numérotés de 17 à 31 sont affectés aux voies
16 à 30.

0 1 15 16 17 30 31

Voies téléphoniques 1 à 15 Voies téléphoniques 16 à 30

Les IT 5.13.21.29 peuvent être affectés à des voies de données


à 64 Kbit/s.

ITO
22

Le mot binaire contenu dans l’ITO assure des fonctions


différentes selon qu’il prend place dans une trame paire ou impaire.

Le mot de repère, appelé mot de verrouillage trame (VT)


constitué de 7 bits occupant les fonctions 2 à 8 des ITO des trames
paires, assure la synchronisation des voies de parole.
Il permet à l’extrémité distante de reconnaître et numéroter les octets
affectés aux différentes voies.
Le 1er bit est un bit de réserve international fixé à « 1 » lorsqu’il n’est pas
utilisé. Les bits 3 et 4 des ITO des trames impaires sont des bits
« alarme distante taux d’erreur » et « alarme distante VT ou « manque
horloge ».
Les bits 1 et 5 à 8 sont des bits de réserve (non utilisés, mis à « 1 »).
Enfin le 2ème bit des ITO des trames impaires est fixé à « 1 » pour éviter
la confusion avec le mot de V.T.

0 1 16 30 31

1 0 0 1 1 0 1 1 Trames paires
RI VT
1 1 X X 1 1 1 1 Trames impaires
23

3.1. Formation d’une multitrame

IT16
L’IT16 est réservé aux bits de signalisation des 30 voies TF.
Chaque IT16 contient la signalisation de 2 voies de parole.

0 1 2 16 30 31

IT 16
Signalisation de 2 voies TF

Pour les 30 voies de conversation il faudra donc 15 IT16. Etant


donné que dans l’IT16 de la trame 0 on trouve le mot de verrouillage de
multitrame, celle-ci sera composée de 15 + 1 = 16 trames.
Cette signalisation est du type voie par voie. Dans le cas du MIC 30
voies la multitrame est donc constituée de 16 trames. Elle dure 16 x 125
s = 2 ms.

TRO TR1 TR14 TR15

2 mS

Les ITO des trames paires sont les supports de verrouillage trame.
Les IT16 des trames 1 à 15 sont le support de signalisation de IT de
conversation. La composition est la suivante.

eb1 eb2 eb3 eb4 eb5 eb6 eb7 eb8

Signalisation Signalisation

ITi ITi + 16

IT 16 TRi

C.-à-d. IT16 de la trame i contient la signalisation de l’ITi et l’ITi + 16 ou


de la voie i et de la voie i + 15.
24

3.2. Structure de la trame récapitulation

1 eb = 488 ns

3,9 µs

1 2 3 4 5 6 7 8

Signe segment échelons


Intervalles de temps voies TF

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 30 31 0
4

V1 V15 V16 V30

Trame = 125 µs

Tr Trame 0
RI 0 0 1 1 0 1 1 paire 0 0 0 0 RI x RN RN

VT VMT
Tr
imp. X = 1 pour alarme multitrame
RI 1 x x RN RN RN RN

Trame 1
Alarme distante a b c d a b c d
taux d’erreur
Signal V1 Signal V16
Alarme distante VT ou
manque d’horloge Trame 15
a b c d a b c d

Signal V15 Signal V30


25

III.2 ARCHITECTURE GENERALE DU SYSTEME ELECTRONIQUE


TYPE NUMERIQUE

Comme vu dans les paragraphes précédents, le central


numérique est constitué d’un réseau de connexion, des interfaces qui
permettent de mettre en contact ce réseau de connexion avec
l’extérieur, ainsi que d’une unité de commande (voir fig ci-dessous).

Ci rcui ts
BF LRE

URC LRS

Liaison
multiplex MIC
URC RCX

URA
Abonnés

Organes de commande ou unité


de commande

- Diagramme simplifié d’un centre de commutation temporel

Ces interfaces sont constituées par des unités de raccordement


des circuits (URC) et des unités de raccordement d’abonnés (URA). Le
réseau de connexion est relié à ces unités de raccordement par des
liaisons multiplex numériques à modulation par impulsion et codage
(MIC).

Chacune de ces liaisons comporte une ligne réseau entrante


(LRE), d’une unité de raccordement vers le réseau de connexion, et une
ligne réseau sortante (LRS), du réseau de connexion vers l’unité de
raccordement.

Les deux sens de transmission d’une communication


physiquement séparés, utilisent la même intervalle de temps ti sur la
ligne réseau entrante et la ligne réseau sortante d’une même liaison
26

multiplex, on dit qu’ils utilisent la voie temporelle VTi de la liaison


multiplex.

LRE Vti

UC RCX

LRS Vti

Liaison multiplex
- Transmission d’une communication

Chaque circuit, quel que soit son type (BF2 fils, BF4 fils, MIC)
est relié, dans une unité de raccordement de circuit (URC), de façon
permanente, à une voie temporelle d’une liaison multiplex.

Les unités de raccordement d’abonnés (URA) ont un rôle de


concentration des lignes d’abonnés sur un nombre moindre de voies
temporelles : un abonné sera relié, dans une URA, de façon temporaire
à une voie temporelle d’une liaison multiplex, par exemple pendant la
durée d’une communication.

III.3 RESEAUX DE CONNEXION TEMPORELS NUMERIQUES

III.3.1 Le réseau numérique intégré

La transmission numérique se prête très bien à ce qu’on


appelle l’intégration des services (RNI). Les commutateurs numériques
commutent des voies codées en numérique sans effectuer de
conversion intermédiaire numérique-analogique ni démultiplexer les
voies temporelles.

Ils sont donc raccordés directement aux multiplex utilisés dans


le réseau de transmission et sont amenés à remplir des fonctions sans
équivalence en commutation spatiale.
27

III.3.2 Organisation générale des réseaux de connexion temporelle

Les réseaux de connexion temporel sont toujours constitués


par un assemblage de modules de base, le commutateur spatial-
multiplex et le commutateur temporel.
1. Le commutateur spatial-multiplex

Un commutateur spatial-multiplex est un opérateur qui permet,


sous le contrôle d’un organe de commande, d’effectuer l’aiguillage de M
liaisons multiplex entrantes sur N liaisons multiplex sortantes.

Un tel commutateur permet d’effectuer l’aiguillage d’information


présente à un instant ti sur les liaisons entrantes vers le canal ti des
liaisons sortantes.

Le schéma de principe d’un commutateur spatial-multiplex est


représenté à la figure ci-dessous.

Il se compose essentiellement de M portes « ET-OU » à M


entrées et une sortie, chacune des M liaisons multiplex entrantes est
multiplée sur une entrée des M portes « ET-OU ».

Liaisons multiplex
entrantes
1 Liaisons multiplex
1 sortantes
M

Système de
commande

- Commutateur spatial multiplex


28

La connexion d’un canal ti de la liaison multiplex entrante m à


un canal ti de la liaison multiplex n sortante, consiste à venir commander
à l’instant ti, dans la porte de rang n, l’aiguillage de l’entrée m vers la
sortie de cette même porte.
Si l’on suppose que toutes les liaisons entrantes se présentent en
phase, le système de commande peut réaliser au même instant ti, un
maximum de N connexion de ce type.

Au temps ti + 1, un autre ensemble d’aiguillage pourra être


réalisé par l’intermédiaire d’un autre système de commande, et ainsi de
suite.

On remarque qu’un tel commutateur suppose, d’une part, un


synchronisme des liaisons entrantes et que, d’autre part, il ne permet
pas un changement du rang du canal entre l’entrée et la sortie : un canal
de rang i sur une liaison multiplex entrante ne saurait être aiguillé sur un
canal de rang j, différent de i, sur une liaison multiplex sortante,
opération réalisée par le commutateur temporel.

2. Le commutateur temporel

2.1 Principes - organisation

Le commutateur temporel est un opérateur qui permet de


connecter l’une quelconque des voies temporelles d’une ligne réseau
entrante (LRE) avec l’une quelconque des voies temporelles d’une ligne
réseau sortante (LRS).

Pour réaliser ce type d’opérateur, il suffit de ranger dans une


mémoire les informations présentes dans les canaux entrants et de les
lire en fonction des connexions à établir vers les canaux sortants.

D’où deux types de mémoire sont prévus :


- Une mémoire dite : « mémoire de parole » (MPA) ou « mémoire
temporelle de conversation » (MTC), qui stocke durant une trame
la totalité des informations présentes sur le multiplex entrant et ;
- Une autre mémoire dite « mémoire d’adresse temporelle » (MAT)
ou « mémoire de commande » (MCM) qui permet d’aiguiller à
29

chaque trame, vers les canaux de sortie, le contenu de mémoire


tampon.

Le commutateur temporel à commande par la sortie (ou


commutateur temporel à commande aval) dont les mots de mémoire de
parole sont associés aux voies du multiplex d’entrée : les informations
sont stockées dans la mémoire tampon en fonction de leur rang sur le
multiplex d’entrée.

Explorée par la base de temps, la mémoire d’adresse


temporelle (mémoire de commande) contient, à chaque instant de
sortie, l’adresse du mot de mémoire tampon à connecter sur le canal
correspondant.

Les informations arrivent en série sur la LRE, alors que la


mémorisation en MPA se fait en parallèle, une transformation série
parallèle est nécessaire.
Elle est réalisée par le registre d’entrée (RE).
LRE
RE
8
0 (Voie 0)
Compteur 1 (Voie 1)
d’IT 2 (Voie 2)
Adresse d’écriture 3 (Voie 3)
4 (Voie 4)

Adresse de lecture
IT3

MPA

31 (Voie 31)
8
LRS
RS

0
1
Adresse de lecture 2
3 1
4

MAT
30

En sortie, une transformation inverse est réalisée par le registre


de sortie (RS). L’écriture en MPA se fait de façon cyclique. Elle se fait
au fur et à mesure de leur entrée dans le réseau.
L’adresse est donnée par un compteur d’IT.
Exemple : information de ITO dans la première ligne mémoire, celle de
l’IT1 dans la deuxième, etc…

L’adresse de lecture est donnée par la MAT ou mémoire de


commande (MCM). Cette mémoire possède autant de lignes qu’il y a de
voies (soit 32). Elle donne à chaque IT l’adresse de la mémoire de
parole à laquelle l’information doit être lue.
2.2 Les réseaux T et S

Le commutateur temporel que nous venons de décrire réalise


une opération de connexion entre un canal quelconque d’un multiplex
entrant vers un canal donné d’un multiplex sortant.
Il présente de ce fait un avantage déterminant sur le commutateur
spatial multiplex (ou commutateur spatio-temporel). Un réseau constitué
d’un seul commutateur temporel sera appelé réseau T. Il sera appelé S
s’il est constitué uniquement de commutateurs spatiaux multiplex.

Une étude approfondie de divers modes de réalisation d’un tel


réseau sort du cadre de ce cours.

2.3 La connexion temporelle

Considérons la conversation entre le demandeur et le demandé


représentée sur la figure ci-dessous.

LRE
URA IT4 IT12 RCX

LRS

Lorsqu’un abonné demandeur décroche, l’URA lui affecte une


voie (IT) parmi les 30 qu’elle dispose : supposons que ce soit l’IT 4.
31

Après avoir testé la ligne du demandé l’URA lui affecte aussi un IT. L’IT4
étant occupé par le demandeur, l’URA en recherche une autre
disponible, par exemple l’IT12.

Lorsque le demandeur parle sa parole emprunte le chemin


représenté sur la figure ci-après. L’échantillon arrive dans le RCX en t4
et en sort en t12.

URA IT4 LRE RCX

LRS IT12

- Sens de transmission Dr  Dé

L’IT4 est transportée par une ligne multiplex entrante (LME) ou


ligne réseau entrante (LRE).

L’IT12 est transportée par une ligne multiplex sortante (LMS) ou


ligne réseau sortant (LRS).

Lorsque le demandé parle sa parole emprunte le chemin de la


figure ci-dessous. L’échantillon de la parole du demandé arrive dans le
RCX en t12 et on sort vers le demandeur en t4 de la trame suivante.

URA RCX
LRE IT12

IT4

- Sens de transmission Dé  Dr
32

III.4 LES COMMUTATEURS A DEUX ETAGES

La loi d’extension des réseaux de connexion sans blocage


conduit à envisager, pour atteindre les fortes capacités, les réseaux à
étages.
Pour les réseaux à deux étages, il existe donc quatre types de
structures : TS, ST, TT et SS. La dernière, ne comprenant pas d’étage
temporel, ne permet pas le changement de canal entre l’entrée et la
sortie et se trouve donc éliminée.

III.5 LES RESEAUX A TROIS ETAGES

Les difficultés rencontrées dans les réseaux à deux étages


proviennent soit d’un blocage important dû à une insuffisance du
brassage entre les étages (réseaux ST et TS), soit à un manque de
souplesse vis-à-vis de l’extension (réseau T.T).
Une des solutions qui permettent de résoudre économiquement
ces problèmes est d’adjoindre à ces réseaux un troisième étage. On se
trouve alors en présence d’une nouvelle famille des réseaux qui offre
huit possibilités de structures : STS, STT, SSS, TST, TSS, TTS, TTT.
Les structures symétriques présentent, du point de vue
réalisation, des possibilités de répliage des mémoires de commande et
parfois même des mémoires tampons qui leur donnent un avantage
certain sur les structures dissymétriques. Le choix se limite alors aux
structures STS, SSS, TST et TTT. La deuxième, sans étage temporel
peut être éliminée.

En résumé nous pouvons dire qu’avec la combinaison de ces


deux types, de commutateurs ; temporel et spatio-temporel, une voie
peut passer d’une voie entrante à une autre voie sortante et ensuite
peut aller d’une jonction entrante vers n’importe quelle jonction sortante.

t
J1
LRE ou
LRS t
J2
T S ou
i t t
J3
ou
33

III.6 EXEMPLE DE RESEAU DE CONNEXION A TROIS ETAGES

- Etage STS

Les jonctions sens réception et sens émission sont reliées


respectivement sur les entrées de l’étage spatio-temporel réception et
sur les sorties de l’étage spatio-temporel émission.
Le brassage entre les deux étages spatio-temporel est effectué
par un étage temporel (voir figure). L’étage T pouvant être à commande
aval ou amont, de même que les étages S.
Pour réaliser une liaison entre une voie 3 d’une jonction JO en
réception et une voie 2 d’une jonction J1 en émission, il faut trouver un
commutateur temporel x tel que :
- l’intervalle de temps 3 (IT de réception) soit libre sur le
commutateur x.
- l’intervalle de temps 2 (IT émission) permette la commutation du
commutateur Tx sur la jonction 1 par le commutateur S de
l’émission.
Pendant l’IT3 l’information (A) de la voie 3 de la jonction JO est
aiguillée par l’étage S réception sur le commutateur MT2 où elle est
inscrite à l’adresse 3.
L’adresse de l’aiguillage est donnée par MCSRO l’adresse
d’écriture par un compteur.
Pendant l’IT2 suivant l’information est lue à l’adresse 3 donnée
par MAT 2 à l’adresse 2, afin d’être aiguillée par le commutateur S
d’émission sur la jonction J1.L’adresse de l’aiguillage est donnée par
MCSE 2.
34

0
1
2
0 MPA0 0
1 2 1
2 2
IT3 1 0 0
1 2 1
J0 2 0
1
J1 2 IT2 J0
MAT0 J1
J2
J2

0 MPA1 0
1
1
2
(1) 2
3 (2)
3
MCSR MCSR MCSR
MCSE MCSE MCSE
0 1 2 MAT1 0 1 2

IT3

3
MPA2

IT2

2 (3)

MAT2

Etage STS
35

III.7 ENVIRONNEMENT D’UN COMMUTATEUR NUMERIQUE, BLOCS


FONCTIONNELS

La figure ci-dessous représente une décomposition


fonctionnelle typique.
Dans le cas général, un commutateur est raccordé à :
- des lignes d’abonnés, qui sont en général analogique et en bande
de base ;
- des circuits interurbains ou locaux analogiques à 2 ou 4 fils ;
- des circuits interurbains ou locaux multiplexés sur des liaisons à
2, 8, voir 34 Mbits/s.
Unité de connexion
Système de distribution des signaux de temps

Terminal de
Raccordement

commuta
Réseau de connexion
d’abonné
tion
numérique
concentration

30 circuits
analogiques TNE1

Circuits MIC (Pré) traitement de la signalisation


2 Mbit/s TNL1
Unité de
commande
Circuits MIC TNM
TNL2 Processeur (S) de commande
8 Mbit/s 2 -8

Répartiteur numérique 2,048 Mbit /s


36

Les unités de raccordement d’abonnés (URA) concentrent le


trafic téléphonique des abonnés, modulent en numérique les signaux de
parole, effectuent les conversions électriques nécessaires à la
signalisation échangée entre la commande et l’abonné.

Les circuits analogiques sont multiplexés numériquement. Dans


certains cas, des adaptateurs doivent aussi être utilisés pour pouvoir
insérer la signalisation voie par voie dans l’intervalle de temps 16.

Les lignes numériques sont terminées par des terminaux


numériques de ligne (TNL) avant d’être raccordés à l’autocommutateur.
Certains systèmes de commutation n’admettent que des liaisons à 2
Mbit/s et les systèmes d’ordre supérieur doivent être démultiplexés en
avant.
Dans d’autres cas, les liaisons à 8 Mbit/s sont directement raccordables.

L’unité de connexion numérique est constituée de trois parties :


- les terminaux numériques effectuent une adaptation électrique du
signal émis en ligne, remettant en phase les signaux numériques
reçus sur les différents multiplex ;
- le réseau de connexion proprement dit assure la liaison entre
deux abonnés ou entre un abonné et un circuit. Il est à noter que
la connexion réalisée est toujours du type « 4 fils » autrement dit,
les deux sens de la conversation sont transmis sur des supports
distincts ;
- une horloge, généralement centralisée, fournit des références de
temps aux différents sous-ensembles de l’unité.

Enfin, les unités de commande et de traitement de la signalisation


qui ne diffèrent pas fonctionnellement de leurs homologues en
commutation spatiale.

En particulier, il a été décidé en Europe (particulièrement en


France) de normaliser (à 2 Mbit/s) l’interface entre le concentrateur
d’abonné (URA), qu’il soit distant ou local, et le cœur de chaîne.
37

III.7.1 Equipement de multiplexage MIC à 30 voies (TNE1) de la 1ère


génération

1. Fonctions de l’équipement de multiplexage TNE1

L’équipement de multiplexage MIC à 30 voies (TNE1) se situe


dans une liaison téléphonique entre, d’une part, les organes du
commutateur (joncteurs et groupes adaptateurs de signalisation (GAS)
et, d’autre part, l’un ou l’autre des organes suivants, en fonction du
support de transmission :
- Equipement de terminaison de la ligne à 2048 Kbit/s (TNL1), dans
le cas de MIC 30 voies sur câble ;
- Equipement d’adaptation aux faisceaux numériques, dans le cas
de MIC 30 voies sur faisceaux hertziens ;
- Equipement de multiplexage numérique TNM2/8 à 8448Kbit/s,
dans le cas de multiplex d’ordre supérieur (voir figure ci-dessous).

JS
HDB3 Câble MIC
Commutation GAS TNE1 TNL1
analogique 30 voies
2Mbit/s

FHZ
TNLHF 30 voies
2Mbit/s
TNM MIC
2-8 TNL2
8 Mbit/s

2. Exemple de connexion entre un commutateur analogique et un


commutateur numérique par câble MIC

JS
Commutateur HDB3 Câble MIC
GAS TNE1 TNL1
30 voies
analogique
2Mbit/s

Commutateur
TNL1
numérique
38

Le TNE1 existe en deux versions : à codage commun et à


codage individuel de voie, mais les deux types d’équipements sont
« opposables » entre eux et à ceux de la génération suivante, ce qui
signifie que des équipements de types différents peuvent se trouver aux
deux extrémités d’une même liaison.

Les fonctions principales assurées pour la téléphonie, sont celles


relatives à :
- L’exploitation en basse fréquence ;
- L’échantillonnage de la parole, son codage en MIC, et le
multiplexage des 30 voies ;
- L’insertion de la signalisation dans l’intervalle de temps 16 et des
signaux de verrouillage aux endroits appropriés ;
- La transformation du signal résultant pour permettre sa
transmission aisée sur la ligne. En effet, le signal résultant est une
suite à peu près quelconque d’éléments binaires 0 ou 1 qui se
prête mal à la transmission.
Il est donc transformé suivant le code HDB3, consacré aux
équipements de ligne (haute densité binaire d’ordre 3). Ce sont là
les fonctions assurées à l’émission.

A la réception, il faut réaliser les transformations inverses et de


plus, régénérer le signal reçu et en extraire la fréquence du rythme pour
la synchronisation.

De plus, l’équipement de multiplexage (TNE1) détecte certaines


défaillances, perte de verrouillage de trame, absence d’horloge à la
réception, défaillance de la source d’énergie ou taux d’erreur excessifs
sur le code en ligne, et déclenche une alarme :

- L’allumage de voyants indiquant l’extrémité en faute et la nature


du défaut ;
- L’envoi de deux boucles d’alarme générale, une sonore et une
lumineuse au centre ;
39

- Un certain nombre d’actions de retransmission d’alarmes vers


l’extrémité distante, de transmission d’informations vers les
joncteurs en vue de bloquer les circuits.

III.7.2 Fonctions d’une unité de connexion numérique

Un premier rôle du réseau de connexion consiste à relier chaque


voie temporelle affectée à un abonné, ou à un circuit, à la voie
temporelle affectée au correspondant, et à déconnecter ces voies en fin
de conversation, sous les ordres des organes de commande. La
connexion doit être bi-directionnelle, c-à-d sens demandeur-demandé et
sens demandé-demandeur.

Un second rôle, légèrement différent du précédent, du réseau de


connexion est de permettre la diffusion simultanée vers plusieurs voies
affectées aux abonnés ou aux circuits de certaines informations, par
exemple les tonalités utilisées par l’exploitation téléphonique, les films
parlants, l’horloge parlante, certains services de renseignement
automatique, etc…

Dans ces derniers cas d’utilisation, la connexion peut être


simplement unidirectionnelle, mais le RCX doit pouvoir réaliser des
connexions du type « un vers plusieurs ».
Certaines lignes réseaux entrantes sont réservées à ces sources
d’informations particulières.
Avant d’être commutés dans le réseau de connexion proprement
dit, les liaisons numériques incidentes doivent être mises en phase avec
l’horloge locale du commutateur.

Cette fonction est remplie par les terminaux numériques de


commutation, qui participent aussi à la supervision de ces liaisons.

III.7.2.1 Le terminal de commutation

1. Les fonctions du terminal de commutation

Chaque extrémité numérique a sa propre horloge, car le réseau


numérique est présentement un réseau asynchrone ; le signal
40

numérique est transmis en ligne à l’aide d’un code bipolaire avec retour
à zéro. Ainsi le spectre du signal en ligne ne contient pas de
composante continue et le cadencement des éléments binaires peut
être reconstitué à l’extrémité distante sans aucune autre information
supplémentaire.

Une trop longue suite de zéros risque de provoquer la perte du


signal de rythme à l’extrémité de ligne. C’est pourquoi, il faut introduire
en ligne un codage supplémentaire permettant de pallier ce défaut.

Plusieurs codes ont été étudiés : celui qui est utilisé, appelé
HDB3, a pour principe d’émettre un faux « 1 » à la place d’un « 0 »
lorsque trois zéros consécutifs ont déjà été émis.

Pour ne pas perturber l’information, on donne à ce faux « 1 »


une mauvaise polarité (fig ci-dessous), ce qui permet de l’éliminer à la
réception.
1 1 0 0 0 1 0 1 0 0 0 0 1 1

Signal NRZ

Signal bipolaire

Signal bipolaire
HDB3
Viol de bipolarité

Les fonctions du terminal de commutation sont alors les suivantes en


réception :

- Adaptation électrique à la jonction externe ;


- Reconstitution du rythme incident et régénération du train
numérique ;
- Conversion du code HDB3 en code interne, qui est en général un
code sans retour à zéro (code NRZ de la figure ci-dessus) ;
- Reconnaissance du schéma de verrouillage de trame et
reconstitution de la trame incidente ;
- Mise en phase du train incident avec l’horloge locale, au niveau
de la trame ;
41

- Supervision du bon fonctionnement de la liaison numérique.

La mise en phase du train incident avec l’horloge locale est


l’opération la plus complexe à réaliser. Dans un réseau asynchrone, elle
s’accompagne inévitablement d’une perte d’informations.

En effet, si le cadencement du train incident est plus rapide que


l’horloge locale, des échantillons seront perdus au niveau du terminal de
commutation. Dans le cas contraire, certains échantillons devraient être
répétés, mais le résultat est le même : l’information est mutilée. Ce
phénomène est connu sous le nom de glissement.
Lorsque le signal à commuter est une voie téléphonique ou équivalente,
véhiculant un signal très redondant, la mutilation de l’information n’est
pas perceptible par l’abonné. Elle devient par contre, intolérable pour les
applications de transmission de données.
On peut maintenir l’intégrité du signal commuté par l’une des méthodes
suivantes :
- On peut synchroniser l’ensemble du réseau (et c’est la solution
universellement adoptée). Dans ce cas, le taux de glissement est
rendu négligeable (un glissement par mois), grâce à l’utilisation
d’Horloges atomiques dans chaque nœud de commutation.

En émission, les fonctions du terminal de commutation sont


nettement plus simples :
- Insertion du schéma de verrouillage de trame et des informations
d’alarmes dans l’intervalle de temps 0 (IT0).
- Conversion de codage et adaptation électrique à la jonction
externe.

III.8 Les techniques de commutation

III.8.1. La commutation de circuits

Dans la commutation de circuits, un lien physique est établi par


juxtaposition de différents supports physiques afin de constituer une liaison
de bout en bout entre une source et une destination (figure ci-dessous). La
mise en relation physique est réalisée par des commutateurs avant tout
échange de données et est maintenue tant que les entités communicantes ne
les libèrent pas expressément.
42

- Réseau à commutation de circuits ou spatial

Les informations sont reçues dans l’ordre où elles sont émises.


Cependant les deux entités correspondantes doivent être présentes pendant
tout l’échange de données, il n’y a pas de stockage intermédiaire.

Les débits de la source et du destinataire doivent être identiques. Les


abonnés monopolisent toute la ressource durant la connexion. Dans ces
conditions, la facturation est généralement dépendant du temps et de la
distance (exemple le réseau téléphonique commuté ou RTC).

La commutation de circuits ou commutation analogique est


aujourd’hui remplacée par une commutation par intervalle de temps (IT) entre
des multiplex entrant et des multiplex sortants (commutation temporelle, fig.
ci-dessous).

III.8.2. La commutation de messages

Dans la commutation de messages, aucun chemin physique n »est


établi entre les deux systèmes. Chaque bloc d’information (message) constitue
une entité de transfert (fichier, écran de terminal……..) acheminé
individuellement par le réseau. Le message est mémorisé intégralement par
chaque nœud, avant être retransmis vers le nœud suivant (fig. ci-dessous). Les
réseaux à commutation de messages nécessitent des mémoires de masse
importantes
43

Mémoire
de masse

Mémoire
de masse
Nœud de
stockage
intermédiaire

Mémoire
de masse

Mémoire
de masse

- Réseau à commutation de messages

Les réseaux à commutation de messages assurent, par rapport à la


commutation de circuits :

- une meilleure utilisation des lignes ;


- un transfert même si le correspondant distant est occupé ou non
connecté ;
- la diffusion d’un même message à plusieurs correspondants ;
- le changement de format de messages ;
- l’adaptation des débits et éventuellement l’adaptation des protocoles ;
- une certaine sécurisation de l’échange.
Les réseaux à commutation de messages sont utilisés dans les télex
modernes.

III.8.3. La commutation de paquets

Dans un réseau à commutation de paquets (fig. ci-dessous), les


messages sont découpés en fragments (paquets). Les paquets sont envoyés
indépendamment les uns des autres, le séquencement n’est pas
obligatoirement garanti.
L’ETTD destinataire doit rassembler les paquets pour reconstituer le
message, ce qui implique un éventuel réordonnancement. Ce mode de
transfert optimise l’utilisation des ressources, les paquets des
44

différentes sources étant multiplexés sur un même circuit (multiplexage


par étiquette).
Cependant chaque paquet doit contenir les informations nécessaires à
son acheminement ou un label identifiant le flux (multiplexage par étiquette).
La ressource offerte est banalisée et non attribuée à une communication
particulière comme dans la commutation de circuits.
Notons qu’un système à commutation de messages peut utiliser un
réseau à commutation de paquets pour le transfert entre nœuds de
commutation.

Message
Message

3 2 1 CM 3 1 CM
CM 2 3 1

Réordonnancement
Découpage du
mes sage en paquet 2 et réa ssemblage
2

CM

Commutateur

- Principe des réseaux à commutation de paquets

Dans la figure ci-dessus le message est découpé en 3 fragments


(paquets). Chacun des paquets est acheminé dans le réseau indépendamment
de l’autre. Chaque commutateur (CM) recherche, au moment du routage, la
voie optimale. Le destinataire devra réordonnancer les différents paquets
avant d’effectuer le réassemblage.
45

CHAPITRE IV. L évolution de la téléphonie, le réseau


RNIS

IV.1 INTRODUCTION

Le réseau numérique à intégration de service (RNIS), appelé


réseau Numéris par France Télécom peut être vu comme l’ultime étape
d’un processus d’informatisation et de numérisation du réseau
téléphonique. Cette dernière étape se caractérise par la distribution,
jusque chez l’abonné, des canaux numériques déjà présents dans le
réseau actuel.

De ce fait, l’usager a désormais accès non pas seulement à un


réseau téléphonique, mais aussi à un réseau de transmission apte à
véhiculer le son, les images et les données informatiques.

La numérisation du signal était (avant l’introduction du RNIS),


assurée dans le central téléphonique (public ou privé). Les cartes de
lignes appelées « joncteurs » assurent, dès l’entrée dans le réseau la
numérisation du signal.

Une des évolutions qui caractérise le RNIS est le fait que ce


codage est maintenant réalisé dans le poste téléphonique lui-même, la
transmission entre le poste et le central s’effectuant aussi de manière
numérique. Le réseau téléphonique devient donc maintenant un
immense réseau de transmission de données à 64 Kilobits par seconde.

IV.2 PRESENTATION

IV.2.1 Panorama général

Le schéma ci-dessous représente les différents objets


concernés par le RNIS.
46

Ordinateurs
Ordinateur

PABX Réseau
RNI analogique
S

Abonné
Numérique
Au centre de la figure sont représentés deux réseaux : le
réseau numérique (RNIS) et le réseau analogique.

Les facteurs principaux d’évolution ont été la numérisation du


transport de la parole et le remplacement des anciennes signalisations
par une signalisation en mode message de type informatique.

Ceci se matérialise concrètement par la mise sur le marché


d’interfaces RNIS donnant à l’usager un accès au flot numérique et à la
signalisation informatique.

Cette évolution a eu lieu dans tous les pays et a permis de


définir des normes internationales d’interfaces (UIT-T).

Parmi les équipements concernés par le RNIS, on a choisi de


s’intéresser aux centraux téléphoniques privés (PABX), aux terminaux
téléphoniques et surtout aux équipements informatiques terminaux et
serveurs pour lesquels le RNIS apporte des services réellement
nouveaux.

Deux interfaces principales ont été retenues S 0/T0 et S2/T2, qui


offrent respectivement 2 et 30 canaux d’informations.

Dans la première partie de ce chapitre sont donnés quelques


rappels technologiques, ensuite sera décrite chacune des interfaces.
Comme ces interfaces sont de nature informatique, le modèle OSI pour
47

les systèmes hétérogènes a été choisi pour décrire leurs fonctions. Les
paragraphes suivants respectent la hiérarchie du modèle OSI et
présentent donc les interfaces couche par couche : niveau physique,
niveau liaison, niveau réseau et les protocoles de bout en bout.
IV.2.2 Quelques rappels
IV.2.2.1 La signalisation
La signalisation interne au réseau relève d’une norme UIT-T
dite « numéro 7 ».
La signalisation externe au réseau, c’est-à-dire la signalisation
à laquelle l’usager a accès est dite « protocole D » ou encore RNIS et a
fait l’objet de la normalisation au UIT-T. Cette signalisation est décrite
dans ce document.

Pour concrétiser ces deux types de signalisation nous pouvons


dire très schématiquement :
- La transmission de la signalisation fait usage de chemins
multiples et donc organisée pour assurer une très haute
disponibilité du service ;
- Le contenu des messages en n°7 comprend en plus des
informations véhiculées par le protocole D, des informations
multiples liées à la gestion du réseau lui-même.

La signalisation n°7 doit par ailleurs continuer à véhiculer des


informations de téléphonie « pré-RNIS ».

Protocoles internes : CCIITT n°7


1. Signalisation hors-bande

La signalisation, désormais, est véhiculée par un réseau de


transmission de données qui s’apparente à un réseau de datagrammes
et qui est distinct du réseau de circuits téléphoniques (voir fig. ci-
dessous).
Les avantages sont multiples aussi bien pour l’usager que pour
l’exploitant.

Pour l’usager, c’est la possibilité de dialogue hors bande avec


le réseau ou le correspondant, sans interrompre ou sans établir de canal
téléphonique.
48

Pour l’exploitant, cela signifie par exemple que l’on ouvrira un


circuit téléphonique que si par échanges de messages on sait que le
correspondant distant ou le chemin vers le correspondant est
accessible.

Ce réseau permet de véhiculer un nombre illimité d’informations


liées à l’établissement, la rupture ou la taxation d’un appel.

Il peut même servir pendant la durée de l’appel téléphonique


comme on le verra plus loin. La possibilité d’échanger des messages en
dehors du canal téléphonique proprement dit (« hors-bande »), c’est-à-
dire sans perturber la communication constitue avec la numérisation à
64 Kbit/s, les deux caractéristiques principales de RNIS.

IV.2.2.2 Intégration des services

L’intégration des services est une des justifications des normes


RNIS. Aujourd’hui, les services de transmission de données, de parole
et d’image sont intégrés.

En ce qui concerne les services, on parle plus volontiers de


« réseaux intelligents », le contraire du réseau ancien qui est
« inintelligent », c’est-à-dire un réseau qui n’est capable que de mettre
en relation des correspondants sur la base d’un numéro d’appel.

Par opposition, un « réseau intelligent » est capable d’effectuer


les mises en relation de manière plus élaborée en tenant compte
d’autres critères comme, par exemple :
- des horaires (à partir de telle heure, router l’appel vers…)
- des tarifs (numéro vert, appel payé par le correspondant…)
- du type d’appel ou du service contracté par un abonné.

Pour assurer ces fonctions inconnues des autocommutateurs


en place, un ordinateur appelé « point de contrôle des services » (PCS)
exerce à distance un contrôle sur la commutation dans les CAA, fig. ci-
dessous).
49

Serveur spécialisé

PCS
CAA
CT
Réseau de
distribution CCITT No7

CAA
CT

Le terme RNIS traduit parfaitement les ambitions de toutes les


administrations ou opérateurs de réseau. Il ne s’agit pas seulement de
fournir un réseau numérique, mais aussi des services intégrés.
On peut remarquer également qu’il n’est pas nécessaire que
l’abonné soit RNIS pour pouvoir profiter de service actuellement
proposés.
Pour réaliser les services indiqués, des serveurs informatiques
de très grande capacité sont nécessaires. Ils doivent fournir des bases
de données à l’échelle d’un pays et de ses milliers d’abonnés. Ces
serveurs doivent être intégrés au réseau et donc supporter la
signalisation CCITT n°7.

IV.2.2.3 Modèle OSI et RNIS


Comme on l’a vu précédemment, le RNIS se caractérise par
une séparation de canaux de signalisation et de canaux de transfert. Par
ailleurs, la signalisation utilise des techniques développées pour la
transmission informatique.
Il est logique de faire appel au modèle OSI défini pour l’interconnexion
des systèmes ouverts afin de représenter les fonctionnalités et
protocoles mis en œuvre dans le RNIS.
Sur la figure ci-dessous, on trouve donc deux représentations
du modèle OSI. L’une concerne les canaux de signalisation, l’autre le
canal de communication entre deux abonnés. Les couches de
protocoles mises en œuvre sont figurées en regard des équipements
concernés.
50

So To T2S2

Réseau RNIS
PABX ou
Ordinateur
Abonné Abonné
Plan de signalisation canal D

Signalisation Signalisation Signalisation


LAP D LAP D LAP D LAP D

1. Application du modèle au canal de signalisation

Plan de transfert canaux B

So Commutation de circuits S2

La communication RNIS met en œuvre un chemin physique qui


est partagé en plusieurs canaux dont l’un est réservé à la signalisation
Pour échanger des messages avec le commutateur, un protocole de
niveau liaison est mis en œuvre. Le rôle de ce protocole est d’assurer la
transmission de messages sans erreur entre le réseau et l’usager. Ce
protocole est appelé LAP D.

Le contenu des messages portés par la couche liaison


concerne la signalisation. Celle-ci est destinée à indiquer au réseau le
numéro du correspondant ainsi que d’autres paramètres de
communication.

Une partie de la signalisation concerne la communication


d’usager à usager et n’est pas traitée par le réseau. Elle est représentée
par un quatrième niveau dit « de bout en bout ».

2. Application du modèle au canal de transfert


Le service rendu par le réseau est un service de niveau 1 qui est donc
un service de bout en bout : fourniture d’un circuit commuté de qualité
numérique ou vocale.
51

Tous ces protocoles de communication sont très voisins des


protocoles rencontrés dans les systèmes informatiques. La grande
nouveauté est qu’ils doivent aussi être implémentés dans les simples
postes téléphoniques : ceux-ci doivent donc contenir au moins un
microprocesseur et plusieurs centaines de Koctets de mémoire.

IV.2.2.4 Modèle d’interface d’abonné RNIS

L’objet de la figure ci-dessous est de préciser à quel endroit


sont matérialisés les interfaces officielles du RNIS. Les hypothèses
retenues par le CCITT sont les suivantes :

TNA TNR

Réseau
RNIS
NT2 NT1
Abonné
(Optionnel)

S T Protocoles nationaux

Installation de l’abonné

a) le réseau est matérialisé chez l’abonné par une extrémité de


réseau dite TNR (terminaison numérique du réseau). Cette TNR
appelée aussi NT1 (Network Termination 1) est fournie par
l’opérateur du réseau et logé chez l’abonné.
Ce qui se passe entre le TNR et le réseau ne concerne pas
l’abonné et est exclu du domaine de la normalisation.

b) Deux cas sont possibles :


- L’abonné dispose d’un dispositif complexe comme par exemple
un PABX ;
- Le terminal de l’abonné est directement raccordé à la TNR.

Si un PABX est présent, désigné par le terme de TNA


(terminaison numérique d’abonné) ou (NT2) on fait la distinction entre le
52

point de référence T (entre TNA et TNR) et le point de référence S


(entre le terminal et la TNA).
La normalisation porte sur la définition des protocoles
d’interfaces à ces points de référence. Le RNIS a défini deux débits
possibles aux points de référence S et T.
Les interfaces correspondantes sont désignées par S 0 ,T0 et S2,T2.

Si aucun équipement TNA n’est présent, les points de


référence S et T sont confondus.

Dans l’esprit des promoteurs du RNIS, les interfaces S et T sont


physiquement identiques. En fait, les différences apparaissent dans la
téléalimentation, l’adressage et la gestion. Ceci n’est pas visible au
niveau des protocoles de base.

IV.2.2.5 Interfaces du réseau RNIS

Deux accès ont été normalisés par le CCITT et sont


implémentés par les opérateurs de réseau (voir fig. ci-dessous).

Ordinateurs
Ordinateur
T’2
S2
T2
PABX RNIS Réseau
S0 T0 analogique
S0
S0 S0

Abonné Numérique

1. L’accès de base S0 /T0


Cette interface donne 2 canaux B et 1 canal C.
La lettre B désigne un canal téléphonique à 64 Kbit/s
53

La lettre D désigne un canal de signalisation à 16 Kbit/s

Les deux canaux B à 64 Kb/s permettant par exemple deux


conversations téléphoniques et un canal D à 16 Kb/s destiné à la
signalisation et aux transports de messages informatiques divers.

2. L’accès primaire S2 /T2

Cette interface offre 30 canaux B à 64 Kbit/s et un canal D à 64


Kbit/s. Cette interface est utilisée en priorité pour les PABX. Elle tend à
s’introduire aussi en informatique.

Ces différentes interfaces sont représentées sur la figure ci-


dessus :
- Interface T2 entre PABX et RNIS. Cette interface peut se retrouver
sur des machines vocales ou des ordinateurs. Dans ce dernier
cas on parle plus volontiers d’interface T’ 2.
- Interface S2 de même nature que l’interface T2 mais limitée aux
ordinateurs et au trafic de données. C’est une interface de réseau
privé (derrière un PABX).
- Interface S0 qui permet de raccorder des équipements isolés
comme des postes téléphoniques ou des ordinateurs. En raison
du coût se sont surtout les informaticiens qui utilisent cette
interface actuellement.
- Interface T0 presque identique à l’interface T2. Elle permet de
raccorder des petits PABX.

Derrière le PABX, on a également fait figurer l’interface S 0.

IV.2.3 Accès de base

L’objet de ce paragraphe est de décrire les dispositifs de transmission


mis en œuvre à l’interface de base S0. Cette interface de base est
utilisée dans deux contextes :
- Accès au réseau public Numéris
Cette interface permet aussi bien à des postes téléphoniques
qu’à des équipements informatiques de se raccorder à Numéris. Cette
54

interface est standardisée par l’UIT-T. Elle sera commune à l’ensemble


des réseaux RNIS mondiaux.
- Accès aux réseaux privés PABX (Accès primaire)
Sur le marché public des centraux téléphoniques existent actuellement
des PABX offrant des interfaces S2 et S0 compatibles avec les postes
téléphoniques, adaptateurs prévus par le réseau public.

Aujourd’hui, le coût d’un poste numérique RNIS est très élevé


comparativement aux postes analogiques et même comparativement
aux postes numériques privés.

L’usage quotidien a consacré la dénomination S0 pour les


interfaces des terminaux, qu’ils soient connectés à un réseau public ou
privé.

L’appellation T0 est, dans l’usage, réservée aux interfaces des


PABX avec les réseaux publics.

IV.2.3.1 Place dans le modèle

Ici, il nous apparaît utile pour la compréhension de décrire


seulement le service rendu à la couche 1 et les fonctionnalités mises en
œuvre pour y parvenir.

So T2, S2
Réseau RNIS

Abonné Abonné

S0 S2

1. Les services rendus par la couche 1 sont les suivants :


55

Etablissement d’un moyen de transmission pour véhiculer des


trames HDLC et seulement HDLC. Ces trames pourront servir à
acheminer de la signalisation et des données ;
Etablissement d’un moyen de transmission numérique à 64 Kbit/s
offrant des caractéristiques variées. Ce flux binaire peut être :
 De qualité transmission de données, c’est-à-dire qu’à un
taux d’erreur près caractéristique du réseau, on retrouve à
une extrémité du circuit les bits émis à une autre ;
 De qualité vocale. Dans ce cas, le flux binaire reçu peut
être différent de celui qui a été émis. Le service rendu est
l’acheminement d’un signal numérique représentatif d’un
signal analogique de bande passante 3,1 Khz (voix ou
signaux modulés par un modem).

Activation et désactivation de l’accès de base.

2. Objectif et contraintes de l’accès de base

L’accès de base RNIS s’adresse à priori, aussi bien à l’usager


professionnel qu’à l’usager résidentiel.

Après bien des hésitations marketing et techniques, l’accord a


été obtenu sur l’objectif d’offrir :
- Deux voies téléphoniques numériques ;
- Un canal à 16 Kbit/s.

Ce choix est compatible en Europe avec 90% du parc de lignes


de distribution téléphonique.
3. Ce qu’il faut transmettre

125 Microsecondes

B1 B2 D B1 B2
56

Les objectifs décrits précédemment se traduisent en termes


techniques de la manière suivante :
- Pour chaque voie téléphonique, il faut transmettre un octet toutes
les 125 s ;
- Pour la voie à 16 Kbit/s, il faut transmettre 2 bits toutes les 125 s.
Et ceci dans les deux sens, soit 144 Kbit/s en full duplex : le défi
technique consiste donc à assurer ce débit :
- Sur les lignes existantes ;
- En 2 fils
- Sur la plus grande distance possible, sachant que la grande
majorité des abonnés, sont localisés à moins de 4 Kms de leur
centre de rattachement.

La contrainte d’avoir à fonctionner simultanément dans les deux


sens sur 2 fils est de loin la plus contraignante. Deux techniques
principales ont été retenues :
- La technique de transmission à l’alternat (ping pong)
- Les techniques d’annulation d’écho.
57

CHAPITRE V: GENERALITES SUR LA SIGNALISATION

V.1 Généralités

D’une façon générale, on appelle signalisation l’ensemble des signaux


nécessaires à l’établissement, la rupture, la supervision des communications.
Elle n’intervient que si la communication doit emprunter deux
autocommutateurs, en considérant le premier comme demandeur du second.

Il existe deux types de signalisation :

 La signalisation voie par voie qui emprunte la même jonction (voie) que
la parole
 La signalisation par canal sémaphore qui elle emprunte une voie
commune à toutes les jonctions.
Joncteurs Jn

Jonction
Aux
― Voie Par voie

Module de
MIC
jonction

UC

Canal sémaphore
PS

Le premier est utilisé en commutation Analogique


(électromécanique) ainsi qu’en commutation numérique. Le principe étant le
même pour les deux technologies.
Tandis que le second n’est possible qu’en commutation numérique, l’échange
se faisant d’une unité de commande à une autre.
V.2 LA SIGNALISATION VOIE PAR VOIE
V.2.1 Types d’informations à échanger entre deux
autocommutateurs
58

a) L’information sur l’engagement du circuit ; la prise.


Qui sert à alerter l’autocommutateur distant et de lui demander de
passer en position de la réception de la numérotation.
L’information de libération : Qui est envoyée à la fin de la
communication.
b) Les informations de numérotation :
Ce sont :
 L’invitation à transmettre
 Les informations de numérotation proprement dites : Nº du demandé
et informations de service spécifiques.
c) Les informations de fin de sélection
Qui indiquent l’état de la ligne demandée ou la cause de non
aboutissement de l’appel.
d) Les informations de supervision
Qui reflètent l’état du crochet commutateur du poste du demandé.
Ce sont :
 L’information de réponse du demandé ; elle indique que le dé a
décroché et que la taxation doit commencer,
 L’information de raccrochage du demandé ; elle indique que l’abonné
demandé a raccroché son combiné. Elle provoque, si le demandeur ne
raccroche pas, la libération, après temporisation, de la connexion
établie.
L’état du crochet commutateur du poste du demandeur est connu
de manière implicite, puisque c’est le décrochage du dr qui provoque la
demande de communication (prise) et le raccrochage du dr, la rupture de la
communication (libération).
V.2.2 Technique de la transmission de la signalisation entre
autocommutateurs
La signalisation peut être transmise :
 Sous forme d’impulsions ; dans les anciens systèmes
électromécaniques,
 Sous forme de changement d’états ; dans ce cas, le support utilisé
pour la transmission des signaux (support à courants porteurs), peut
prendre un certain nombre d’états. Un signal est constitué d’une
transition d’un état à un autre. Utilisé en analogique et en numérique.
 Sous forme asservie ; L’émission du signal n’a pas de durée calibrée,
elle dure aussi longtemps que l »organe récepteur n »a pas transmis
59

un signal d’accusée de réception. Utilisé en analogique et en


numérique.
Dans les systèmes de signalisation voie par voie nous distinguons les
signaux de ligne et les signaux d’enregistreurs.
a. Les signaux de ligne
Ce sont : les signaux de prise, libération et supervision.
Les signaux de ligne peuvent être transmis hors de la bande de
conversation, soit dans la bande de conversation.
b. Les signaux d’enregistreurs
Ce sont les signaux qui, en électromécanique sont échangés entre
les enregistreurs. C’est de là qu’est venu leur nom.
V.3 Les systèmes de signalisation
Il existe dans le monde de multitudes systèmes de signalisation voie
par voie : à impulsion, MFC RI, MFC R2, SOCOTEL, C5 etc.
V.3.1 Le système de signalisation MFC R2
C’est un système normalisé en 1968 par le CCIT (actuel UIT-T)
comme système de signalisation régional. Elle est transmise sous forme
asservie suivant le processus décrit ci-après. Elle est utilisable en exploitation
nationale et internationale.
La signalisation d’enregistreur utilise deux groupes de six fréquences
qui sont :

 Signaux vers l’avant


f0, f1, f2, f4, f7, f11
1380 1500 1620 1740 1860 1980Hz
 Signaux vers l’arrière
f0, f1, f2, f4, f7, f11
1140 1020 900 780 660 540Hz

Les signaux sont transmis sous forme de combinaisons de dux


fréquences vers l’avant ou vers l’arrière. A chaque combinaison de fréquences
sont affectées deux significations qu’on appelle : signification de groupe I et II
pour les combinaisons vers l’avant et signification des groupes A et B pour les
combinaisons vers l’arrière, voir les tableaux qui suivent.
60

1. Principe de l’asservissement en signalisation MFC

ENR. Départ ENR. D’arrivée


A B B détecte
signal Avant
Durée envoie Durée réception
signal avant signal Avant

Durée émission signal


Durée réception arrière (accusé de réception
signal arrière

A détecte Enregistreur B détecte la


signal Arrière coupure signal Avant

A détecte la coupure
signal arrière

Temps
Réception
Emission
61

1.1. Signification des signaux

Tableau I : Système R2 - Signaux avant du groupe I

Combinaison Désignation du Signification du signal


(a) signal (b) (c)
I = f0 + f1 I - 1 Chiffre de langue =
Français
2 = f0 + f2 I - 2 Chiffre de langue = Anglais

3 = f1 + f2 I - 3 Chiffre de langue =
Allemand
4 = f0 +f4 I - 4 Chiffre de langue = Russe

5 = f1 + f4 I - 5 Chiffre de langue =
Espagnol
6 = f2 +f4 I - 6 Réserve de chiffre de langue

7 = f0 + f7 I - 7 Réserve de chiffre de langue

8 = f1 + f7 I - 8 Réserve de chiffre de langue

9 = f2 +f7 I - 9 Réserve de chiffre de


discrimination
10 = f4 + f7 I - 10 Chiffre de discrimination

Remarques : Colonne (c) Combinaison 1 à 10. Ces signaux constituent le


premier signal transmis sur un circuit international lorsqu’il aboutit dans le
pays de destination de l’appel, après l’indicatif de pays.

La transmission des signaux d’enregistreurs est faite sous forme


asservie.

Les signaux avant, à l’exception du premier, font systématiquement


l’objet d’une demande par l’autocommutateur d’arrivée au moyen de signaux
vers l’arrière. Les signaux d’enregistreurs peuvent être transmis suivant la
méthode de signalisation bout en bout.
62

Tableau 2 : Signaux en avant du groupe II.

Combinaison Désignation du Signification du Remarques


(a) signal (b) signal (c) (d)

1 II – 1 Abonné sans priorité


(abonné)
2 II – 2 Abonné avec priorité

3 II – 3 Equipement de Ces signaux ne


maintenance sont utilisés
4 II – 4 En réserve qu’en
exploitation
5 II – 5 Opératrice nationale

6 II – 6 Transmission de
données

7 II – 7 Abonné ou
(opératrice) Ces signaux sont
sans facilité seulement
8 II – 8 d’intervention utilisés en
Transmission de exploitation
9 II – 9 données international
Abonné avec priorité
10 II – 10
Opératrice ave facilité
D’intervention

11 II – 11
12 II – 12
13 II – 13 En réserve pour
14 II – 14 utilisation nationale
15 II – 15
63

Tableau 3 : Signaux en arrière du groupe A.

Combinaison Désignation Signification du signal


(a) du signal (b) (c)
1 A–1 Envoyer le chiffre suivant (n + 1)

2 A–2 Envoyer le chiffre précédent (n – 1)

3 A–3 Passage à la réception des signaux du groupe B

4 A–4 Encombrement dans le réseau national

5 A–5 Envoyer la catégorie du demandeur

6 A–6 Adresse complète avec taxation, passage en


position de conversation

7 A–7 Envoyer le chiffre antépénultième (n – 2)

8 A–8 Envoyer le chiffre précédent l’antépénultième (n –


3)

9 A–9 En réserve pour l’utilisation nationale

10 A – 10 En réserve pour l’utilisation nationale

11 A – 11

12 A – 12 Envoyer le chiffre de langue ou de discrimination

13 A – 13 Indiquer le lieu où est situé l’enregistreur de départ

14 A – 14 Demande d’information sur l’utilisation du


suppresseur d’écho (un demi-suppresseur d’écho
d’arrivée est-il nécessaire ?)

15 A – 15 Encombrement dans un central international ou à


sa sortie
64

Tableau 4 : Signaux en arrière du groupe B

Combinaison Désignation du Signification du signal


(a) signal (b) (c)

1 B–1

2 B–2 Envoyer la tonalité spéciale d’information

3 B–3 Ligne d’abonné occupée

4 B–4 Encombrement (rencontré après le passage


des signaux du groupe A à ceux du groupe B)

5 B–5 Numéro inutilisé

6 B–6 Ligne d’abonné libre avec taxation

7 B–7 Ligne d’abonné libre sans taxation

8 B–8 Ligne d’abonné en dérangement

9 B–9

10 B – 10 En réserve pour usage national

11 B – 11

12 B – 12

13 B – 13 En réserve pour usage international

14 B – 14

15 B – 15

Deux systèmes de signalisation de ligne sont normalisés au plan


international, l’un adapté aux systèmes de transmission analogique, l’autre aux
systèmes de transmission numérique, ils comptent un nombre de signaux très
limité puisque la plus grande partie des signaux nécessaires à l’établissement
des communications est transmise au moyen des signaux d’enregistreurs.
65

I.2. Commentaires sur les signaux avant

Les signaux du groupe II relatifs à la catégorie du demandeur sont


émis en avant après réception des signaux arrière A3 et A5.

Les signaux d’indicateur de transit sont envoyés avant les signaux de


numérotation pour indiquer que l’appel est un appel de transit et donc que la
numérotation comporte l’indicatif du pays de l’abonné demandé.

Plusieurs indicateurs sont nécessaires pour permettre l’éventuelle


insertion de suppresseurs d’écho. En effet le temps de propagation d’une
chaine de plusieurs circuits peut être tel que l’utilisation de suppresseur
d’écho soit nécessaire alors que sur chaque circuit pris individuellement elle ne
le soit pas.

Les indicateurs de transit sont toujours émis en tête de la séquence


MFC.

Pour un appel terminal, le premier signal multifréquence émis vers


l’avant est le chiffre de langue ou de discrimination qui toujours a une valeur
différente de celle des indicateurs de transit.

I.3. Commentaires sur les signaux arrière

Les signaux du groupe A permettent essentiellement de demander


le chiffre suivant (n+1) ou un chiffre précédemment émis, (n-1, n-3) ou enfin
l’indication de transit ou de langue ou de discrimination. Ces deux dernières
demandes sont utilisées essentiellement en transit international.

Les signaux A4 et A15 permettent de différencier l’encombrement


du réseau national d’arrivée de celui du réseau international. Ils peuvent être
émis sous forme d’impulsons de 150 ± 50 ms.

Le signal A6 de passage en conversation permet de mettre fin à la


séquence multifréquence en faisant passer l’équipement de commutation de
départ en position de conversation. Il est alors le dernier signal de la séquence
multifréquence. Il est émis par un centre d’arrivée lorsque tous les chiffres du
numéro demandé ont été reçus et que l’état réel du demandé ne sera pas
connu, ou le sera au bout d’un temps trop important. Il peut être émis sous
forme d’impulsions.

Les signaux du groupe B indiquent l’état de la ligne du demandé. Le


signal B est toujours le dernier de la séquence multifréquence.
66

2. Quelques exemples de transmission de signaux entre deux


autocommutateurs analogiques
A B

Abonné dé
Abonné
26476
dr

2.1. Signaux de ligne


 Etat de repos
 Prise

2.2. Invitation à transmettre


(N’existe pas puisque MFC asservie)

2.3. Phase d’envoi des chiffres (ou signaux d’enregistreurs)


Un abonné du centre A veut atteindre l’abonné 26476 du centre B.
Le centre de départ, après avoir reçu les chiffres du numéro du demandé, et
sélectionné un joncteur sortant libre, met en ligne les deux fréquences
correspondant au chiffre 2 tout d’abord, (voir figure ci-dessous).

A B
2 A1

6 Sel Gr
A1

4 A1

7 A1

6 A3

Cat Dr
Cat Dé
II-1 par exemple
B6 ou B7
(abonné normal)

Ligne libre Ligne libre


Passage en conversation avec taxe sans taxe
67

Cas abonnés occupés, transférés, résiliés ou en dérangement

6 A3

Cat Dr B3 soit B2 soit B5 soit B8

2.4. Suite signaux de ligne


 Réponse du demandé
 Relâchement de l’appelé
 Relâchement appelant
3. Autres exemples
Cas d’une conversation en tandem (transit) entre A B et C

B C
A

Appelant
D Appelé
26 1345

27 XXXX

L’enregistreur de départ A envoie les informations dans B, de


manière que B puisse faire les sélections nécessaires pour avoir le joncteur
sortant vers C.
De même C doit faire les sélections nécessaires pour atteindre
l’abonné demandé. Pour que B puisse faire la distinction, l’enregistreur départ
doit envoyer au centre de transit B, les 2 premiers chiffres.
Ce centre de transit B, après le 2 e chiffre (6), avant d’envoyer
l’accusé réception, fait d’abord la sélection de groupe. De ce fait, il prend
d’abord un Js vers C et envoie A1. Le chiffre est reçu dans le central C, etc.
Remarque : Si le 2e chiffre est également nécessaire pour le centre suivant,
l’enregistreur de transit, après avoir saisi le Js, complète la connexion de
transit et relâche sans envoyer de signal arrière. Dès que le chemin de
conversation est établi, ce chiffre est prolongé jusqu’au central
68

Diagramme
1er cas : 2e chiffre pas nécessaire au centre C.
A B
2 A1

6 Sel Gr
A1

4 C
A1

7 A1

2e cas : 2e chiffre nécessaire au central C.


A B
2 A1

6 Sel. G.
C
A1

1 A1

3 A1

4 A1

5 A3

Catégorie et Suite
69

3e cas : 1er chiffre nécessaire au centre C.

A B
2 A1

6 Sel. G.
A2
C
2 A1

Sel. G.
6
A1

1 A1

Supposons qu’il y ait congestion ou encombrement dans le centre de transit

C’est-à-dire on n’a pas de Js libre. B va répondre par A4, qui sera


reçu par le centre A. L’enregistreur de A va relâcher toute la chaine de
connexion et le demandeur aura l’occupation.

A B
2 A1

6 A4
70

V.3.1.1 Signalisation MFCR2 entre autocommutateurs de type


Numérique

Nous avons, comme dans le premier cas, les mêmes types de


signaux, c.-à-d. les signaux de ligne et les signaux d’enregistreurs.

1. Signaux de ligne
Ce sont hors bande qui transitent par les IT16 des trames
considérées. Comme nous le savons, L’IT16 des trames 1 à 15 porte la
signalisation de 2 voies de parole.
Sa composition est la suivante :

A B 0 1 A B 0 1

Voie n Voie n + 15
IT 16 Trame n

Le système de signalisation multitrame CEPT est basé sur une


récurrence de 2ms des informations d’une voie de parole. Ci-dessous la
technique d’échange de cette signalisation.
71

1.1. Signalisation de ligne par changement d’état sur liaison


Numérique

Code de l’élément a (le bit b reste inchangé et égal


à 1)
Signaux
Vers l’avant Vers l’arrière

Disponibilité 1 1

Prise 0 1

Réponse du dé 0 0

Raccrochage du dé 0 1

Libération 1 0 ou 1

Blocage 1 0

2. Signaux d’enregistreurs
Ce sont des signaux dans la bande qui passent par les IT de voies de
parole réservées à la jonction ou au circuit.
L’échange s’effectue de la même façon que dans le cas des centraux
analogiques sauf qu’ici les fréquences sont numérisées.
V.3.2 Système de signalisation UIT-T N°5 (Code 5)
L’introduction des liaisons internationales par satellite ‘à temps de
propagation élevé) et de système de transmission spéciaux (voies TASI), a
nécessité la définition d’un système adapté à ces types de support ; c’est la
signalisation n°5.
Le système international N°5 permet l’exploitation bidirectionnelle des circuits 4
fils. C’est un système dans la bande de conversation. La séparation entre
signalisation de ligne et signalisation d’enregistreur est nette ; la première utilise
deux fréquences (24OO et 26OO HZ), la seconde est du type multi fréquence à
impulsion et utilise les fréquences (700 à 1700 HZ espacées de 2OO HZ).
V.3.2.1 Signalisation de ligne
Elle du type section par section et asservie. Elle utilise l’émission d’une
ou de deux fréquences de signalisation, f1 et f2 (2400 et 2600 HZ).
72

Cette émission cesse lorsqu’est reconnu l’accusé de réception constitué


lui aussi par l’émission d’une ou de deux fréquences.
Le code des signaux de ligne est donné par le tableau suivant :

Temps de reconnaissance
F1
40 ± 10 ms
Prise Procédure 40 ± 10ms
Invitation à F2 asservie
Transmettre
F2
Occupation Procédure 125 ± 25 ms
Accusé de réception F1 asservie 125 ± 25 ms

F2
Réponse Procédure
Accusé de réception F1 asservie

F2
Raccrochage Procédure
F1 asservie
Accusé de réception

F2
Intervention Impulsion 850 + 2OO ms 125 ± 25 ms L
F1 + F2
Signal de fin
Procédure 125 ± 25 ms
F1 + F2
Libération de garde asservie

Afin d’éviter l’imitation des signaux de ligne par les courants vocaux, on a
défini des temps de reconnaissance qui sont les temps minimums pendant lesquels les
détecteurs de fréquences de signalisation de ligne doivent être activés pour que cette
activation soit considérée comme un signal.
La procédure asservie pour la signalisation de ligne ralentit la
transmission des signaux lorsque les circuits utilisés ont un fort temps de
propagation. Des méthodes ont été prévues dans les centres de transit pour ne pas
augmenter les délais de transmission du signal de réponse.
73

V.3.2.2 Signalisation d’enregistreurs


1. Principe
La signalisation d’enregistreurs est du type multifréquence en
impulsion.
Elle ne possède que des signaux avant, et ne permet que la transmission
d’information de numérotation. Elle est du type section par section.
L’émission des signaux d’enregistreurs est faite en bloc, c’est-à-dire
lorsque la situation de fin de numérotation a été reconnue dans l’enregistreur de
départ.
80 20 ms après la fin de la séquence prise invitation à transmettre, commence
l’émission de la séquence des signaux d’enregistreurs. Elle commence toujours par
un signal du début de numérotation (KP) et se termine par un signal de fin de
numérotation (ST).
Suivant que l’appel est terminal ou de transit, des signaux KP différents sont
utilisés : le signal KP1 (appel terminal) est utilisé pour indiquer à l’enregistreur
d’arrivée que l’appel est destiné au réseau national du pays d’arrivée.
Le signal KP2 (appel de transit) est utilisé pour indiquer à l’enregistreur
d’arrivée qu’il doit aiguiller l’appel vers un autre centre international.

V.4. LA SIGNALISATION PAR CANAL SEMAPHORE N°7


Principes, Architecture et Protocoles

V.4.1 Introduction

Parallèlement à la numérisation du réseau téléphonique commuté, la


nécessité d’améliorer des échanges de signalisation a été ressentie. De nouveaux
services comme le transfert d’appel ont été ouverts. Ils peuvent nécessités un
échange de signalisation sans établissement réel d’un circuit de communication, il
a donc fallu séparer la signalisation de la transmission, et faire transiter cette
signalisation sur des liaisons spécifiques. C’est la signalisation par canal sémaphore
(CCS, Common Channel Signaling).
La signalisation par canal sémaphore est une méthode dans laquelle le
canal sémaphore (SL, Signaling Link) achemine sous la forme de trames
sémaphores, l’information de signalisation se rapportant à des circuits ou à de
messages de gestion et de supervision. C’est le canal n° 16 qui est souvent utilisé à
cette fin.
L’utilisation de cette voie peut alors permettre de transmettre, en plus
de la signalisation, des informations de gestion (exploitation du réseau, statistique
74

de trafic, taxation…) ou de maintenance (test à distance, transmission de


programme).
L’ensemble de canaux sémaphores forme un réseau spécialisé dans le
transfert de la signalisation appelé SS7 (Signaling Système 7). Ce réseau sémaphore
n° 7 fonctionne selon le principe de commutation de paquets. Il possède des
routeurs de paquets appelés point de transfert sémaphore (STP, Signaling
Transfert Point) et des équipements terminaux qui sont des centraux
téléphoniques, des serveurs et des bases de données. Les équipements terminaux
sont appelés des points sémaphores (SP, SIgnaling Point).
Grâce au réseau sémaphore deux centraux peuvent s’échangés à tout
moment des messages de signalisation indépendamment des circuits établis entre
eux. Le réseau sémaphore n° 7 (SS7) a donc pour but d’acheminer des
informations de contrôle entre les éléments d’un réseau de télécommunication,
tels que les centraux téléphoniques, les bases de données et les serveurs. Le
réseau sémaphore n° 7 est la clé pour l’introduction de services à valeur ajoutée.
V.4.2 Structure d’un réseau sémaphore

V.4.2.1 Modes sémaphores


La signalisation voie commune étant indépendante de la jonction, elle
peut être transmise en différents modes. Il existe trois modes sémaphores
pouvant être utilisés.

1. Mode associé
C’est le mode le plus simple. Dans ce mode la voie de signalisation (canal
sémaphore) d’une jonction transite et se termine dans les mêmes centres,
Il permet l’échange de signalisation entre deux points sémaphores (SP, Signaling
Point). Figure ci-dessous.

Canal sémaphore SP
SP

Circuit de parole
A B

― Le mode associé

Ce mode n’est bien sûr pas idéal car il requiert un canal sémaphore
entre un SP donné et tous les autres SPS.
75

2. Mode non associé


Le mode non associé utilise un chemin différent de celui de la voix,
c’est-à-dire la voie de signalisation est transmise sur plus de deux jonctions
associés à d’autres jonctions MIC (figure ci-dessous).

Voie de
signalisation

― Mode non associé

Un grand nombre de nœuds intermédiaires, à savoir les points de


transfert sémaphores (STP), est impliqué dans l’acheminement des messages de
signalisation. Les STP sont utilisés afin de router les données de signalisation entre
les SP.
Par ailleurs, les messages à destination d’un point sémaphore peuvent
empruntés des routes différentes. Le fonctionnement du mode non associé est
similaire à celui du protocole IP.

3. Mode quasi associé


Le mode quasi associé ressemble au mode associé mais un nombre
minimum (au maximum 2) de STP est traversé pour atteindre la destination finale
nécessaire à l’acheminement du message. C’est le mode le plus utilisé afin de
minimiser le temps nécessaire à l’acheminement d’un message.
Par ailleurs, les messages acheminés vers une destination donnée
empruntent tous la même route. Un exemple de mode quasi associé est présenté
à la figure ci-dessous.
Les messages de signalisation associés à l’établissement des circuits de
parole entre les autocommutateurs A et B suivent le chemin A-C-B.
Le STP C relaie les messages émis par le SPA vers le SPB (fig. ci-dessous).
76

STP
C

Canal sémaphore

Canal sémaphore

SP SP

Circuits de parole

A B

― Le mode quasi associé

V.4.2.2. Point de transfert sémaphore


Tous les messages ou paquets contenant des données de signalisation
sont émis d’un SP à un autre SP et transitent à travers des points de transfert
sémaphores qui peuvent être considérés comme les routeurs du réseau
sémaphore. Les messages ne sont généralement pas générés par le STP lui-même.
Le point STP achemine les messages reçus des points SP origines aux points SP de
destination. Il existe des points STP qui jouent le rôle à la fois de SP et de STP (on
parle alors de STP intègre) ; il existe par ailleurs des STP qui ne jouent que le rôle
de STP (appelés STP autonomes).
Peu de constructeurs mettent en œuvre des STP autonomes.

Dans le réseau sémaphore, le STP reçoit des messages des SP sous la forme
de paquets. Ces paquets contiennent des requêtes soit relatives à
l’établissement, libération de la connexion, soit relatives à des transactions
de bases de données. Si la requête concerne l’établissement d’une
connexion (circuit de parole), elle doit être relayée au SP suivant
(commutateur) sur la route qui relie l’appelant à l’appelé.
Ce dernier est identifié par le numéro composé par l’appelant. Si la
requête est une transaction, par exemple la recherche d’un numéro
physique correspondant au numéro vert passé en paramètre dans la
transaction, alors le destinataire de la requête est une base de données.
77

V.4.2.3. Canaux sémaphores


Un canal sémaphore est un support bidirectionnel qui permet le
transport fiable de messages sémaphores entre deux points sémaphores
directement reliés. Les extrémités des canaux sémaphores implantent les
fonctions du niveau 2.
Les canaux sémaphores fonctionnent à 56 Kbits/s aux Etats-Unis et à 64 Kbits/s
dans pratiquement le reste du monde.

V.4.2.4. Faisceau sémaphore


Les canaux sémaphores sont placés dans des groupes appelés faisceaux
sémaphores (Link sel). Tous les canaux dans le même faisceau doivent avoir le
même nœud adjacent (fig. ci-dessous). Deux SP ou STP peuvent être reliés entre-
eux à travers un faisceau sémaphore contenant jusqu’à 8 canaux sémaphores. Un
SP et un STP peuvent être reliés entre-eux à travers un faisceau sémaphore dont le
nombre maximum de canaux sémaphores est 16.

STP

― Faisceau sémaphore

Faisceau Faisceau

STP

SP Faisceau
78

V.4.2.5. Performance des canaux sémaphores


Les canaux sémaphores doivent être disponibles pour prendre en
charge le trafic de signalisation. Lorsqu’un canal chute, les autres canaux du même
faisceau doivent prendre en charge son trafic. Aussi lorsqu’un STP chute, l’autre
STP de la paire doit soudainement avoir à traiter en situation anormale plus de
trafic qu’en situation normale.
Pour cette raison, un canal sémaphore ne peut pas utiliser en situation
normale plus de 40% de son débit nominal (maximum). Lorsqu’un canal chute, son
trafic est alors renvoyé vers un autre canal qui sera utilisé à 80% au maximum de
son débit nominal. Les 20% restant sont utilisés afin de transporter de messages
de gestion.
Un message ISUP ayant une taille moyenne de 40 octets, un canal
sémaphore de débit nominal de 64 Kbits/s peut transporter au maximum 80
messages ISUP (64.000/8)/40 χ (40/100) en situation normale et 160 messages
ISUP s’il prend en charge le trafic d’un autre canal qui chute.
V.4.3. La pile de protocole SS7
SS7 est divisé en quatre niveaux représentés à la figure ci-dessous (le
terme niveau est utilisé afin de le différencier du concept de couche OSI).
1. Niveau 1 : physique
2. Niveau 2 : liaison de données
3. Niveau 3 : réseau
4. Niveau 4 : parties utilisateur
Les niveaux 1 à 3 prennent en charge le transfert de messages de
signalisation entre nœuds du réseau SS7, et ce, de façon fiable, ils fournissent par
ailleurs l’ensemble des fonctions nécessaires afin de gérer le réseau. Les niveaux 1
à 3 sont appelés sous-système de transfert des messages (MTP, Message Transfert
Part) de SS7.
79

OMAP MAP INAP

TCAP
ISUP
NIVEAU 4
SCCP

NIVEAU 3 MTP niveau 3

NIVEAU 2 MTP niveau 2

NIVEAU 1 MTP niveau 1

- PILE DE PROTOCOLE SS7

Le niveau 4 concerne les services de signalisation.

Plusieurs blocs fonctionnels au niveau 4 représentant des applications


spécifiques utilisent les services de MTP. Puisque ces blocs fonctionnels sont des
utilisateurs de MTP, ils sont référencés comme parties utilisateurs.

Plusieurs parties utilisateurs peuvent exister simultanément au niveau 4. Des


exemples des parties utilisateurs sont : ISUP (ISDN User Part) et TCAP (Transaction
Capability Application Part).
 ISUP offre le service de base d’établissement et de libération de
circuits ainsi que des complémentaires (identification de la ligne
appelante, renvoi d’appel sur occupation, renvoi d’appel services
complémentaires.
 OMAP (Opération maintenance and administration part) offre un
service de gestion du réseau sémaphore n° 7.
 SCCP (Signalling connections control part) est aussi un utilisateur de
MTP. SCCP peut-être considéré comme un enrichissement de MTP. Il
fournit avec MTP les fonctionnalités offertes par les trois couches
basses du modèle de référence OSI. EX TCPA. ISUP peut être un
utilisateur de SCCP ou directement un utilisateur de MTP.
80

 LA PILE SS7 complète est mise en œuvre dans les SP. Par contre les
STP n’implantent que la partie MTP et éventuellement la partie SCCP.

V.4.4. Message Transfert Part : MTP


MTP est constitué de trois entités situées à la couche 1.2 et 3 de la
pile de protocole SS7.
Les principales fonctions de ces entités sont présentées ci-dessous :
MTP niveau 1 (MTP 1) est la liaison sémaphore de données (SDI,
SIGNALING DATA LINK) qui consiste en une paire de canaux de transmission
numérique opérant à 64 Kbits/s et qui transporte les unités de données SS7
entre deux points sémaphores (figure ci-dessous). Plusieurs supports
physiques peuvent être considérés : tel que le E1.

POINT SEMAPHORE X POINT SEMAPHORE Y

MTP 2
MTP 2

MTP 1

CANAUX A 64 KBITS

MTP niveau 2 (MTP 2) concerne la procédure de contrôle ligne,


nécessaire afin de fiabiliser la transmission de messages sémaphores et
s’appelle un canal sémaphore (SL, SIGNALING LINK).
MTP niveau 3 (MTP 3) est l’interface entre MTP et les utilisateurs
MTP (protocoles de nivaux 4) à un point sémaphore. De plus MTP3 intègre de
procédures afin de rerouter les messages lorsqu’une faute survient dans le
réseau sémaphore.
Au niveau d’un point sémaphore sont présents une entité MTP1 et
une entité MTP2 par canal sémaphore et une unique entité MTP3.
Les canaux sémaphores transportent des trames sémaphores de
message (MSU, Message Signal Unit), des trames sémaphores d’état du canal
sémaphore et trames sémaphores de remplissage.
Ces deux dernières trames sont générées au niveau d’une entité
MTP2 à une des extrémités du canal sémaphore et terminent au niveau d’une
entité MTP2 à l’autre extrémité de ce même canal.
81

Les messages de signalisation émis par le niveau supérieur (MTP3)


sont transmis sur le canal sémaphore sous la forme de trames sémaphores de
longueur variable. Ces trames sémaphores contiennent outre les informations
de signalisation, les informations de commande du transport qui assurent le
bon fonctionnement du canal sémaphore.

V.4.4.1 MTP niveau 2


Les fonctions de canal sémaphore comprennent :
- La délimitation des trames sémaphores
Les trames sémaphores étant de longueur variable, il est nécessaire
de marquer leur limites par de fanions à 8 bits (Flag = 01111110).
- Prévention d’imitation des fanions par bourrage de bits
- Détection des erreurs par insertion à chaque message, des bits de
contrôle (check bits). La fonction de détection d’erreurs est mise en
œuvre au moyen de 16 bits de contrôle placés à la fin de chaque trame
sémaphore. Ces bits de contrôle sont générés par l’entité émettrice à
partir des bits qui les précèdent dans la trame, à l’exception du fanion.
A la réception, les bits de contrôle sont recalculés et le résultat est
comparé avec les bits de contrôle présents dans la trame. S’il n’y a pas
égalité, la présence d’une erreur est indiquée et la trame sémaphore est
rejetée. Cette dernière ne passe donc pas à la couche MTP3. Un
acquittement négatif est envoyé à la l’entité émettrice.
- Correction des erreurs par retransmission et contrôle de séquence de
signalisation. La trame émise est par ailleurs stockée dans un tampon de
retransmission. La trame est conservée jusqu’à la réception de l’accusé
de réception positif correspondant qui conduit sa suppression du
tampon.

V.4.4.2 MTP niveau 3


Ce niveau définit les fonctions qui sont indépendantes des
opérations de la liaison sémaphore elle-même.
Ces fonctions peuvent être regroupées en deux parties principales :

a) Fonctions de traitement des messages de signalisation (fig. Ci-


dessous).
82

Ces fonctions dirigent chaque message de signalisation vers la partie


utilisatrice concernée. Elles se subdivisent en trois parties :
 La fonction de discrimination des messages qui reçoit tous les
messages de signalisation entrants et décide ensuite de leurs
utilisations locales ou de leurs retransmission vers un autre bureau
distant.

USER PART USER PART

MTP – LEVEL 3

DISCRIMINATION

DISTRIBUTION ROUTING

― MTP NIVEAU 3

 La fonction distribution des messages reçoit de la fonction


discrimination tous les messages de signalisation propres au bureau et
transmet ensuite ceux-ci à la partie utilisatrice correspondante.
 La fonction acheminement des messages (Routing) reçoit tous les
messages de signalisation destinés à un bureau distant et s’assure que
ceux-ci soient bien orientés dans la bonne direction. Cet
acheminement est basée sur la sélection entre les différentes
connexions possibles vers ce point distant.
Dans la figure ci-dessous, il y a deux connexions possibles entre A et
B, une d’entre-elles sera sélectionnée.
83

A B

― La fonction d’acheminement (the routier function)

b) Fonction de gestion du réseau sémaphore

(SIGNALING NETWORK MANAGEMENT)

Cette fonction contrôle l’acheminement des messages et la


configuration du réseau ainsi, lorsqu’une liaison de signalisation passe à l’état
hors service, alors l’acheminement des messages est adapté à la nouvelle
configuration.

V.4.5 Format du message de signalisation

Il comprend :

 Le contenu du message
 La redondance (fonction de niveau 2 détection des erreurs)
 Information du niveau 3 (acheminement)
Le contenu du message comprend une étiquette correspondant à la
communication et l’information à transmettre (numéro du dé).
La redondance est un ensemble d’éléments binaires calculés à partir
du message pour permettre de détecter les erreurs à la réception.
La signalisation par canal sémaphore est souvent une signalisation
asservie, un signal d’accusé de réception est transmis dans certains
messages.
Le format fonctionnel du message de signalisation est représenté ci-
dessous :
Utilisateur Niveau 3 Niveau 2 Fanion
INFO INFO INFO 01111110

Information de détection d’erreurs


Information d’acheminement
84

V.4.5.1 Aperçu fonctionnel

La figure ci-dessous donne un aperçu du fonctionnement du


système n° 7. La partie utilisatrice du bureau A souhaite envoyer une
information à la partie utilisatrice du bureau B. Toutefois, aucune connexion
de signalisation directe n’existe entre ces deux points, l’information doit être
acheminée via le point C.
Le bureau d’origine (A) est appelé point d’origine (orginating point :
SP), le bureau d’arrivée (B) est appelé point de destination (destination
point :SP) et le bureau intermédiaire (C) est appelé point de transfert de la
signalisation (signaling transfert point) : STP).

Bureau C
Ni vea u 3

Discrimination Routing
Bureau A
Bureau B
USER PART
USER PART
Ni vea u 2
Ni vea u 3
Ni vea u 3
Routing Di s tri
Ni vea u 1
Discrimination bution

Ni vea u 2
Ni vea u 2

Ni vea u 1
Ni vea u 1

STP
SP SP

― Signalisation n° 7. Diagramme du système.

V.4.5.2 Etiquette d’acheminement du niveau 3 (MTP 3)


L’étiquette d’acheminement normalisé par l’UIT-T) dans la
recommandation Q 704 pour le réseau sémaphore international a une
longueur de 32 bits divisée en trois champs (figure ci-dessous) :
 Code de point de destination (DPC, destination point code) sur 14 bits
 Code du point d’origine (OPC, originating point code) sur 14 bits
 Sélection des canaux sémaphore (SLS Signalisation Link Sélection) sur 4 bits

SLS OPC DPC


4 bits 14 bits 14 bits
- Structure de l’étiquette d’acheminement
85

Le champ DPC identifie le SP destinataire du message alors que le


champ OPC indique le SP émetteur du message. Le rôle du champ SLS est
d’effectuer un partage de la charge entre canaux sémaphores.
Le champ SLS est utilisé afin de sélectionner un canal sémaphore
particulier d’un faisceau de canaux sémaphores.
Chaque point sémaphore ou STP est identifié de façons unique par
un code de point sémaphore qui est utilisé par la fonction d’acheminement de
la couche MTP3 afin de router les messages sémaphores.
La structure des champs OPC et DPC de longueur 14 bits est
subdivisée en trois champs Fig. ci-dessous) : identification de zone
géographique mondiale (Network Identifier) sur 3 bits, identification de zone
réseau (Network Cluster) sur 8 bits et identification de point sémaphore
(Network Cluster Number) sur 3 bits.

Signalling Area Network Code (SANC)

Network Identifier Network Cluster Network Cluster Number

3 Bits 8 Bits 3Bits

― Format des codes de points internationaux

Le champ Network Identifier a la valeur 2 pour l’Europe, 3 pour les


USA, 4 pour l’Asie 5 pour l’Australie, 6 pour l’Afrique et 7 pour l’Amérique du
sud.
Les valeurs 0 et 1 sont réservées pour attribution future, 3 bits
suffisent pour coder l’ensemble de ces valeurs.
A chaque pays est attribué un ou plusieurs codes de zone/ réseau
sémaphore (SANC). La France s’est attribuée les valeurs comprises entre 2 -016
et 2-023, où le préfixe 2 est la valeur du champ Network Identifier.

V.4.5.3 Orientation des messages de signalisation

Les fonctions d’orientation des messages à la couche MTP niveau 3


sont au nombre de trois. Il s’agit de :
 La fonction de distribution des messages ;
 La fonction de discrimination des messages ;
 La fonction d’acheminement des messages.
86

1. Fonction de discrimination et de distribution des messages


Lorsqu’un message est reçu du point sémaphore (SP), la fonction
discrimination compare le code du point de destination DPC présent dans
l’étiquette d’acheminement du message avec le code du point SP (fig. page
35), s’ils sont identiques la fonction de discrimination conclue que ce message
est destiné à ce même SP.
L’étape suivant consiste à remettre le message au sous-système
utilisateur approprié. Cette tâche est accomplie par la fonction de distribution.
La fonction de distribution est à même de délivrer le message à la bonne
destination de SP.
Si la valeur du DPC est différente de celle de code de point SP, la
fonction de discrimination considère que le message n’est pas destiné à ce SP.
Lorsque le SP a la fonction de STP, le message doit alors être
transféré à la fonction d’acheminement (Routing) des messages.
2. Fonction d’acheminement des messages
La fonction d’acheminement des messages dans un SP prend en
charge l’émission de messages depuis ce SP. Lorsqu’un sous-système
utilisateur émet un message, la fonction d’acheminement des messages doit
déterminer le canal sémaphore sur lequel envoyer ce message. Elle réalise par
ailleurs un partage de la charge sur l’ensemble des canaux disponibles vers une
destination déterminée. Le canal choisi est indiqué dans le champ sélection
des canaux sémaphores (SLS, Signaling Link Sélection).
V.4.6 Routage dans un réseau SS7
Le routage dans un réseau sémaphore n°7 s’appuie sur le code du
point de destination (DPC) dans les messages sémaphores MTP3. Le champ
DPC est utilisé d’une des deux façons suivantes :
 La première consiste à examiner le champ DPC complet afin de
déterminer la route pour le message à partir de la table de routage.
 La seconde consiste à ne prendre en compte qu’une partie du champ
DPC.
V.4.6.1 Partage de charge
Le but de partage de charge est de répartir le trafic sémaphore
entre plusieurs canaux sémaphores afin de permettre de réaliser une
distribution équitable de la charge à la couche MTP niveau 2, et ainsi éviter des
congestions au niveau de certains canaux.
Il existe deux types de partage de charge :
 Partage de charge entre canaux sémaphores appartenant au même
faisceau (Link Set) et
87

 Partage de charge entre canaux sémaphores n’appartenant pas au


même faisceau.
Dans le premier qui est le plus simple, les quatre bits du champ SLS
permettent de répartir la charge entre un maximum de 16 canaux appartenant
au même faisceau.
Par exemple ; un message émis depuis un SPX contiendra dans son
champ SLS la valeur 0000 et sera émis sur le canal 1.
Dans le message suivant, le champ SLS pourra avoir la valeur 0001
et sera envoyé sur le canal 2. De cette façon, il est possible d’affecter
différentes valeurs au champ SLS et ainsi répartir les messages entre les
canaux d’un faisceau donné.
V.4.7 Gestion du réseau sémaphore
La gestion du réseau sémaphore fournit deux principales fonctions :
 Reconfiguration en situation de défaillance,
 Et gestion du trafic en situation de congestion.
Des défaillances peuvent se présenter sur tout élément
constituant un réseau SS7 : les canaux sémaphores, les SP et les STP. Une
route sémaphore est composée de ces éléments et la défaillance d’un des
composants rend la route indisponible, ce qui provoque le détournement du
trafic sémaphore vers d’autres routes. Une congestion peut apparaitre sur une
partie du réseau sémaphore. Il s’agit alors de réduire temporairement le trafic
sur l’élément encombré. Sur la base de ces considérations, la gestion du
réseau sémaphore est décomposée en trois fonctions (fig. ci-après) :
 La fonction de gestion des canaux sémaphores (Signaling Link
Management). Cette fonction fournit les procédures nécessaires à la
gestion des canaux sémaphores rattachés à un point sémaphore donnée :
activation, rétablissement, désactivation
88

Distribution des messages Discrimination des


Niveau 4
messages
Sous – système
utilisateur MTP
Fonctions Niveau 2
Acheminement des Du réseau sémaphore
SCCP messages
ISUP etc…

Gestion du trafic
Gestion du réseau
sémaphore sémaphore

Gestion des canaux


Gestion des sémaphores
routes
sémaphores

Flux des messages de signalisation


Indications et commandes

- MTP Niveau 3

 La fonction de gestion du trafic sémaphore (Signaling Trafic Management).


Lorsqu’un point sémaphore devient indisponible à la suite d’une
défaillance, il est nécessaire de détourner le trafic acheminé par le canal
indisponible sur d’autres canaux disponibles. De même, lorsqu’une route
vers une destination donnée devient indisponible, il est nécessaire de
détourner le trafic sur d’autres routes vers cette destination.
Le redéploiement du trafic est aussi exigé à la suite d’une
désactivation d’un canal ou d’une route.
En cas d’encombrement en un point sémaphore, le trafic vers ce
point doit être ralenti temporairement. Le trafic doit être détourné lors de la
défaillance d’un point sémaphore et jusqu’à son rétablissement.
La gestion du trafic sémaphore fournit un ensemble de procédures
de détournement de trafic sémaphore suite à l’indisponibilité/disponibilité du
canal sémaphore, l’indisponibilité/disponibilité de route sémaphore,
l’indisponibilité/disponibilité du point sémaphore.
 La fonction de gestion des routes sémaphores (Signaling Route
Management) : cette fonction assure la disponibilité et la fiabilité des
routes sémaphores entre points sémaphores.

89

V.4.8 Signaling Connections Control Part : SCCP


Les capacités d’acheminement de la couche MTP3 sont limitées à
router le message jusqu’au point sémaphore adéquat à partir du code du point
de destination (DPC) et une fois les messages délivrés, à les relayer au sous-
système utilisateur MTP dans le Point Sémaphore à partir de la valeur du
champ SIO de chaque message. Le SCCP fournit une fonction supplémentaire
de traduction d’adresse dénommée appellation globale (GT, GLOBAL TITLE).
Une appellation globale est une adresse telle qu’un numéro vert, un
numéro de téléphone mobile, un numéro RNIS, etc. qui ne peut être routé
directement. Le SCCP traduit cette appellation globale en un code de point
DPC et un numéro de sous-système (SSN, Sub-System Number).
Le numéro SSN identifie un sous-système utilisateur SCCP dans un
point sémaphore donné. Parmi les utilisateurs de SCCP figurent la gestion
SCCP, l’ISUP, l’OMAP, une application communication avec carte de
facturation, etc.
Le numéro SSN est similaire au champ SIO mais SCCP permet
d’adresser 255 sous-systèmes dans un point sémaphore grâce à SSN alors que
MTP3 ne peut adresser que 16 utilisateurs MTP (dont SCCP) grâce au champ
SIO (Service Indicator Octet).

V.4.8.1 Classes de service de SCCP.


Le SCCP fournit des services supplémentaires au MTP afin de
supporter des services de réseau en mode connecté et en mode non connecté
entre nœuds de SS7, à la différence de MTP3 qui ne fournit des services qu’en
mode connecté. L’ensemble global des services fournit par le SCCP se subdivise
en quatre classes :
 Classe de base en mode sans connexion utilisée par exemple pour
transporter des messages TCAP,
 Classe en mode sans connexion avec remise en séquence,
 Classe de base en mode connexion,
 Classe en mode connexion avec contrôle de flux.
V.4.9 ISDN User Part: ISUP
Le sous-système utilisateur pour le RNIS (ISUP, ISDN-User Part) est
le protocole de signalisation n°7 qui fournit les fonctions de signalisation
nécessaires à la prise en charge des connexions dans le réseau à commutation
de circuits nationaux et internationaux : établissement/libération de circuits et
supervision (blocage/déblocage/interrogation/réinitialisation) de circuits.
90

ISUP peut être utilisé dans des réseaux RNIS, des réseaux
analogiques ou encore des réseaux mixtes analogiques/numériques. Il utilise
les services de MTP niveau 3 et dans certains cas ceux de SCCP.
ISUP supporte par ailleurs un ensemble de services
complémentaires dont les suivants :
 Signal d’appel (CW: Call Waiting).
 Transfert des communications (CT: Call Transfer).
 Présentation d’identification de la ligne appelante (CLIP : Calling Line
Identification Présentation).
 Restriction de la ligne appelante (CLIR : Calling Line Identification
Restriction).
 Communication Conférence (CONF : Conférence).
 Mise en garde (HOLD).
 Rappel automatique sur occupation (CCBS : Complétion of Calls to
Busy Subscriber).
 Renvoi d’appel inconditionnel, sur occupation (CFU : Call Forwarding
Inconditionnel).
 Renvoi d’appel sur occupation (CFB : Call Forwarding Busy).
 Renvoi d’appel inconditionnel sur non réponse (CFNR : Call
Forwarding No Replay).

V.4.10 Transactions Capabilities Applications Part : TCPA


Le gestionnaire de transactions (TC : Transaction Comptabilities)
fournit les primitives permettant l’échange d’information entre deux
applications (ex : SCP et SSP). TCPA est structuré en deux sous-couches :
 Une sous-couche composant.
 Une sous-couche transaction Utilisateur TC

Sous – couche composant


TCAP

Sous – couche transaction

SCCP

MTP
91

V.4.10.1 Sous-couches composant


Un composant consiste en un lancement, un résultat positif ou
négatif, ou un rejet d’opération. La sous-couche composant offre un service de
gestion de composants.
A l’intérieur d’un dialogue établi, ce service modélise l’interaction
entre deux entités à l’aide du concept d’opération. Une entité émettrice
demande à l’entité réceptrice l’exécution d’une opération, l’entité réceptrice
interprète la demande, exécute l’opération si l’interprétation a été possible, et
rend compte éventuellement du résultat qui peut être positif ou négatif de
cette exécution.

V.2.10.2 Sous-couche Transaction


La sous-couche Transaction offre un service de gestion de dialogue.
Ce service permet à deux entités distantes d’ouvrir, poursuivre et de terminer
des dialogues et d’interagir entre elles à l’intérieur d’un dialogue établi en
échangeant des composants.
92

BIBLIOGRAPHIE

1. GRINSEC, la commutation électronique I, structure des système


Spatiaux et temporels, édition Eyrolles, 1984.
2. Centre de formation - téléphones Thomson- CSF, principes de
téléphonie digitale.
3. INSTITUT NATIONAL DES CADRES TECHNIQUES, le système E10
Commutation électronique ; généralités, édition 1974
4. INSTITUT NATIONAL DES CADRES TECHIQUES, téléphonie
Générale tome II, édition 1975
5. CENTRE NATIONAL DE FORMATION DES POSTES ET
TELECOMMINICATION (CNFPT), Transmission Numérique Base,
Programme ZA, 86-009.
6. PHILIPPE CHALLEY et DOMINIQUE SERET, RNIS, Description technique,
manuels informatiques, MASSON. PARIS 1991.
93

TABLE DES MATIERES


Introduction……………………………………………………………………………………………… 1
Chapitre I. Historique des systèmes de commutation……………………………… 2
I.1 La naissance de la commutation……………………………………………………………. 2
I.2 Les technologies de commutation………………………………………………………….. 2
I.2.I La commutation manuelle……………………………………………………………………. 2
I.2 .2 La commutation automatique……………………………………………………………. 3
I.2.2.1 Les systèmes électromécaniques……………………………………………………… 3
I.2.2.2 Les systèmes électroniques…………………………………………………………… 13
Chapitre II. Ingénierie des systèmes électroniques spatiaux…………………… 15
II.1 Introduction…………………………………………………………………………………………. 15
II.2. le multienregistreur…………………………………………………………………………. 16
II.3. les différentes phases d’établissement d’un appel téléphonique……………16
Chapitre III. Ingénierie des systèmes électroniques numériques…………… 19
III.1 Rappel de la théorie de la transmission numérique…………………………. 19
III.1.1 Formation de la trame à 2 Mbit/s………………………………………………… 19
III.2. Architecture générale du système électronique type numérique…… 25
III.3 Réseaux de connexion temporels numériques………………………………… 26
III.3.1 Le réseau numérique Intégré…………………………………………………………. 26
III.3.2 Organisation générale des réseaux de connexion temporels…………. 27
III.4 Les commutateurs à deux étages…………………………………………………… 32
III.5 Les réseaux à trois étages……………………………………………………………….. 32
III.6 Exemple de réseau de connexion à trois étages……………………………… 33
III.7 Environnement d’un commutateur numérique. Blocs fonctionnels… 35
III.7.1 Equipement de multiplexage MIC à 30 voies (TNE 1) de la 1ére
génération………………………………………………………………………………… 37
III.7.2 Fonctions d’une unité de connexion numérique…………………………… 39
III.7.2.1 Le terminal de commutation………………………………………………… 39
III.8 Les techniques de commutation……………………………………………… 41
III.8.1 La commutation de circuits………………………………………………………. 41
III.8.2 La commutation de messages……………………………………………………. 42
III.8.3 La commutation de paquets……………………………………………………… 43
Chapitre IV L’évolution de la téléphonie, le réseau RNIS…………………. 45
IV.I Introduction……………………………………………………………………………… 45
IV.2 Présentation……………………………………………………………………………… 45
IV.2.1 Panorama général…………………………………………………………………… 45
IV.2.2 Quelques rappels……………………………………………………………………… 47
IV.2.2.1 La signalisation……………………………………………………………………… 47
IV.2.2.2 Intégration des services…………………………………………………………… 48
IV.2.2.3 Modèle OSI et RNIS …………………………………………………………………… 49
IV.2.2.4 Modèle d’interfaces d’abonnés RNIS.............................................. 51
IV.2.2.5 Interfaces du réseau RNIS…………………………………………………………… 52
IV.2.3 Accès de base…………………………………………………………………………………… 53
94

IV.2.3.1 Place dans le modèle……………………………………………………………………. 54


Chapitre V. Généralités sur la signalisation……………………………………… 57
V.1 Généralités………………………………………………………………………………… 57
V.2 La signalisation voie par voie…………………………………………………………………..57
V.2.1 Types d’informations à échanger entre deux autocommutateurs…………57
V.2.2 Technique de la transmission de la signalisation entre
autocommutateurs …………………………………………………………………………….58
V.3 Les systèmes de signalisation…………………………………………………………………..59
V.3.1 Le système de signalisation MFC R2…………………………………………………… 59
V.3.1.1 Signalisation MFC R2 entre deux autocommutateurs du type
numérique…………………………………………………………………………………………70
V.3.2 Système de signalisation UIT- T n° 5 (code 5)……………………………………..71
V.3.2.1 Signalisation de ligne………………………………………………………………………. 71
V.3.2.2 Signalisation d’enregistreurs……………………………………………………………..73
V.4. La signalisation par canal sémaphore………………………………………. 73
V.4.1 Introduction…………………………………………………………………………… 73
V.4.2 Structure d’un réseau sémaphore………………………………………………… 74
V.4.2.1 Modes sémaphores…………………………………………………………………… 74
V.4.2.2 Point de transfert sémaphore………………………………………………… 76
V.4.2.3 Canaux sémaphores……………………………………………………………… 77
V.4.2.4 Faisceau sémaphore………………………………………………………………… 77
V.4.2.5 Performances des canaux sémaphores…………………………………… 78
V.4.3 La pile de protocole SS7…………………………………………………… ………. 78
V.4.4 Message Transfert Part : MTP…………………………………………………… 80
V.4.4.1 MTP niveau 2……………………………………………………………………… 81
V.4.4.2 MTP niveau 3……………………………………………………………………… 81
V.4.5 Format du message de signalisation……………………………………… 83
V.4.5.1 Aperçu fonctionnel……………………………………………………………… 84
V.4.5.2 Etiquette d’acheminement du niveau 3 (MTP 3)………………… 84
V.4.5.3 Orientation des messages de signalisation…………………………… 85
V.4.6 Routage dans un réseau SS7…………………………………………………… 86
V.4.6.1 Partage de charge………………………………………………………………… 86
V.4.7 Gestion du réseau sémaphore………………………………………………… 87
V.4.8 Signaling Connection Control Part : SCCP ………………………………… 89
V.4.8.1 Classes de service de SCCP……………………………………………………… 89
V.4.9 ISDN USER Part: ISUP………………………………………………………………… 89
V.4.10 Transactions Capabilities Applications Part : TCPA………………….. 90
V.4.10.1 Sous-couches composant……………………………………………………… 91
V.4.10.2 Sous-couches Transaction…………………………………………………… 91
Bibliographie…………………………………………………………………………………… 92
95

Vous aimerez peut-être aussi