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1. Introduction
La commutation téléphonique est l’ensemble des techniques que l’on met en œuvre afin de choisir,
d’établir, de maintenir et, à la fin, de libérer les trajets téléphoniques entre les couples d’usagers abonnés
au réseau.
Un réseau de commutation est composé d’un ensemble de commutateurs. Tous les commutateurs
s’appuient sur le réseau de transmission. Un commutateur reçoit le trafic à partir du réseau de
transmission sur des ports d’entrée, applique la fonction de commutation pour commuter le trafic sur des
ports de sorties. Puis, le commutateur s’appuie de nouveau sur le réseau de transmission afin de relayer le
trafic au commutateur suivant.
2. Principe de la commutation
Pour la communication entre usagers, la commutation est essentielle. Il est en effet nécessaire de relier
chaque usager à tous les autres. En effet, si l'on voulait relier N stations directement à chacune d'elles, il
faudrait établir N(N-1)/2 liaisons ce qui est inconcevable au niveau planétaire.
On est conduit logiquement à construire les réseaux à partir de nœuds de commutation. Ces nœuds sont
chargés d'acheminer dans la bonne direction les informations qu'ils reçoivent. C’est la commutation de
circuits : elle consiste à réquisitionner, pour une communication, des tronçons de réseau pour assurer une
liaison de bout en bout. Les tronçons sont liés les uns aux autres à chaque nœud de commutation ; une
fois la communication terminée, les tronçons sont libérés et deviennent disponibles pour une nouvelle
communication.
Les différentes phases d’établissement d’un appel sont données par la figure 5.
Pour établir une communication, il est nécessaire de réserver un circuit, de contrôler la liaison durant
l’échange et de libérer les ressources monopolisées en fin de communication. L’ensemble de ces
informations de supervision de la liaison constitue la signalisation.
On distingue deux procédés pour l’acheminement des informations de signalisation :
Toute la signalisation se fait sous la forme de messages (trames sémaphores) et est transportée par un
réseau sémaphore indépendant du réseau de transport (circuits). Les deux réseaux utilisent les mêmes
infrastructures numériques (MIC) mais sont organisés différemment. Des PTS (Points de Transfert
Sémaphore) routent la signalisation et des PS (Points Sémaphore) assurent l’interconnexion avec les
commutateurs.
Avec la signalisation SS7, le circuit est préparé rapidement et n’est établi que lors du décrochage de
l’appelé. Cette signalisation améliore le temps de réponse des commutations RTC analogiques et est
indispensable au RNIS (signalisation riche et évolutive).
Le réseau sémaphore achemine les informations de contrôle entre les éléments du réseau de
télécommunication tels que les autocommutateurs, les bases de données et les serveurs. C’est la clé de
l’introduction des services à valeur ajoutée (numéros verts, messagerie vocale…)
Le réseau de transmission permet de transporter tout type d’information (voix, vidéo, données). Il
est composé de nœuds appelés multiplexeurs et des liens entre multiplexeurs.
Le but du multiplexeur est de multiplexer/démultiplexer le trafic. Il existe trois technologies de
multiplexage: le multiplexage fréquentiel, le multiplexage temporel et le multiplexage en longueur
d’onde.
La technologie du lien est généralement de la fibre optique mais peut aussi être du câble coaxial, la
radio, etc.
I. Les multiplexeurs
Le multiplexeur est un équipement qui met en relation un utilisateur avec un autre par l’intermédiaire
d’un support partagé par plusieurs utilisateurs. Un multiplexeur à N entrées simule, sur une seule ligne, N
liaisons point à point. Chaque voie d’entrée est dénommée voie incidente, le support partagé voie
composite.
L’opération de regroupement des voies incidentes sur un même support s’appelle le multiplexage.
Le démultiplexage consiste à restituer à chaque destinataire les données des différentes voies.
1. Le multiplexage fréquentiel
C’est un multiplexage analogique. La bande passante du support est divisée en canaux (voies). Chaque
voie est modulée par une porteuse différente, le démultiplexage correspond à l’extraction de chacune des
voies par l’intermédiaire de filtres puis à la démodulation de chaque signal.
Avant l’apparition des techniques de numérisation, le multiplexage fréquentiel a été utilisé pour constituer
les premiers réseaux de téléphonie. L’unité de base ou voie basse vitesse a une largeur de bande de 4 kHz.
2. Le multiplexage temporel
C’est un multiplexage numérique, il est basé sur la numérisation de la voix. Quand le taux d’activité est
inférieur à 1, entre deux périodes de transfert, il existe des espaces de temps (silences) qui peuvent être
utilisés par d’autres utilisateurs. Les multiplexeurs temporels relient une voie incidente d’entrée à une
voie incidente de sortie durant un intervalle de temps prédéterminé. Cet intervalle de temps ou IT, réservé
à un couple émetteur/récepteur, constitue une voie temporelle.
C’est le premier niveau de multiplexage, il est constitué de 32 canaux à 64 Kbit/s (30 voies + 1 voie de
signalisation + 1 voie de synchronisation). Une trame MIC dure 125 μs, elle se compose d’un octet de
synchronisation, d’un octet de signalisation et de 30 octets pour les données utiles.
Les réseaux de transmission PDH utilisent des trames à haut débit obtenues par multiplexage bit à bit de
plusieurs signaux à bas débit.
En Tunisie, on adopte la normalisation Européenne dont la hiérarchie est décrite par la figure
suivante :
Figure 3 : Hiérarchie de multiplexage PDH
Chaque multiplexeur des niveaux 2, 3 ou 4 reçoit en entrée quatre multiplex de débits identiques mais qui
sont inévitablement déphasés les uns par rapport aux autres (émission par des sources différentes et
propagation sur des distances différentes). Il stocke les informations provenant de ces différents
multiplex, les synchronise et les émet sur sa liaison de sortie à un débit au moins quatre fois plus grand.
Ces différentes opérations de synchronisation, stockage, lecture/écriture des données rendent nécessaires
des informations de verrouillage et de bourrage sur le multiplex de sortie, d'où la différence entre débit
utile et débit réel.
Cette hiérarchie est dite « plésiochrone » car chaque multiplexeur reproduit ce fonctionnement
indépendamment des autres (il y a plusieurs horloges).
Pour accéder à une voie, il est nécessaire de démultiplexer complètement. C'est un inconvénient majeur
qui a conduit à définir une autre hiérarchie, la hiérarchie synchrone.