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Rigidite
Rigidite
2.1. Introduction
L’application de la théorie des poutres à des structures simples comme les poutres
continues, les portiques et les treillis simples, conduit à des solutions analytiques
complètes. En revanche, pour les structures plus complexes, le recours à une méthode
numérique est nécessaire telle que la méthode aux éléments finis qui est
systématiquement et aisément programmable.
Le problème de l’analyse linéaire des structures formées de poutres par la méthode des
éléments finis est bien connu. Nous nous limiterons, ici, à évoquer les formulations
éléments-finis utilisées dans le code de conception assistée par ordinateur CADBEL avec
les références nécessaires pour l’analyse statique et modale des structures de types :
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Chapitre 2 : Analyse linéaire des structures formées de poutres
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Chapitre 2 : Analyse linéaire des structures formées de poutres
La méthode des éléments finis (M.E.F.) est un des outils les plus efficaces et les plus
généraux pour l’analyse des structures dans de nombreux secteurs de l’industrie :
aérospatial, automobile, nucléaire, génie civil, construction navale, mécanique,
constructions off-shore, etc.
Dans le domaine du calcul des structures, la M.E.F. est une technique à caractère
pluridisciplinaire qui met en œuvre des connaissances relevant de plusieurs disciplines
de base telles que la mécanique des structures, l’analyse numérique et l’informatique
appliquée. Les bases théoriques de la M.E.F. reposent d’une part sur les méthodes
énergétiques de la mécanique des structures et d’autre part sur les méthodes
d’approximation spatiale des fonctions (Ritz, Galerkin).
La M.E.F. est basée sur une décomposition du domaine dans lequel on désire effectuer la
simulation en sous-domaines de forme géométrique simple appelés ‘éléments finis’ pour
lesquels on procède à des approximations nodales des champs de déplacements ou de
contraintes qui prennent en général la forme de fonctions polynomiales. L’ensemble de
ces éléments constitue ce que l’on appelle le maillage du domaine. Ces éléments sont liés
par un nombre fini de conditions de continuité, exprimées en certains points communs à
plusieurs éléments appelés ‘nœuds’.
Ce sont les méthodes classiques du calcul des structures, méthode des déplacements et
méthode des forces, qui sont à la base de la M.E.F. [Krishnamoorthy, 1987]. Selon que
l’on approxime le champ des contraintes ou le champ des déplacements on crée le
modèle contrainte ou le modèle déplacement. Le modèle déplacement semble plus
commode à mettre en œuvre car il s’adapte généralement mieux aux problèmes de calcul
des structures et sera adopté dans ce qui suit.
Dans la méthode des déplacements, la formulation du problème est faite en fonction des
déplacements aux nœuds qui sont les inconnues cinématiques. La structure est
préalablement discrétisée en éléments finis. Le calcul est conduit suivant deux niveaux
de formulation : élémentaire au niveau de l’élément fini et globale au niveau de la
structure complète.
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Chapitre 2 : Analyse linéaire des structures formées de poutres
Pour chaque élément et dans un repère local, on choisit une fonction d’interpolation qui
représente la variation des déplacements à l’intérieur de cet élément en termes de
déplacements nodaux. Puis, on calcule pour chaque élément ses matrices de rigidité et de
masse ainsi que son vecteur des forces. Ces caractéristiques élémentaires sont
transformées par la suite dans le repère global de la structure.
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Chapitre 2 : Analyse linéaire des structures formées de poutres
Dans la suite, toutes les grandeurs vectorielles et matricielles relatives à la base locale de
l'élément sont surlignées d'une barre.
Pour chaque élément, on choisit une fonction d’interpolation qui représente la variation
des déplacements u e ( x , y, z ) à l’intérieur de cet élément en termes de déplacements
nodaux U e . Ce modèle peut être représenté de façon commode par une expression
polynomiale contenant un coefficient inconnu pour chaque degré de liberté. Soit,
u e ( x , y, z ) = N t U e (2.1)
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Chapitre 2 : Analyse linéaire des structures formées de poutres
{ε} = B U e (2.2)
Pour un matériau élastique linéaire, les contraintes σ sont des fonctions linéaires des
déformations ε . Elles sont exprimées par l’expression :
Cette étape constitue la partie la plus importante du problème. Les déplacements U e aux
nœuds sont déterminés de telle façon que les contraintes engendrées dans l’élément
équilibrent le chargement extérieur Fe , c’est-à-dire que :
K U e = Fe (2.4)
K e est la matrice de rigidité de l’élément exprimée dans le repère local. Elle est déduite
de l’énergie de déformation de l’élément [Rocky, 1979] et exprimée par :
v
K e = ∫ BT DBdv (2.5)
0
Il faut aussi calculer la matrice de masse M e de chaque élément. Cette matrice est
déduite de l’énergie cinétique de l’élément [Rocky, 1979]. Dans le repère local de
l’élément, cette matrice est donnée par l’expression :
v
M e = ∫ ρN T N dv (2.6)
0
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Chapitre 2 : Analyse linéaire des structures formées de poutres
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Chapitre 2 : Analyse linéaire des structures formées de poutres
2.4.1. Définition
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Chapitre 2 : Analyse linéaire des structures formées de poutres
Les principales hypothèses pour un élément barre rectiligne qui ne travaille qu’en
traction ou compression [Rocky, 1979] sont :
- Petits déplacements
u ( M, t ) = u ( x, t ) x (2.7)
∂u
ε = (2.8)
∂x
σ =Eε (2.9)
n( x ) = E A ε (2.10)
a. Identification du problème
Considérons un élément barre dans le plan défini par deux nœuds i et j, de longueur L et
de section uniforme A (figure 2.7).
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Chapitre 2 : Analyse linéaire des structures formées de poutres
Dans le repère local (i, x , y) , on note par u xi et u xj les déplacements aux nœuds i et j, et
F e = [ f xi f yj ]
t
f yi f xj (2.11)
U e = [u xi u yj ]
t
u yi u xj (2.12)
Dans le cas qui nous occupe f yi , f yj , u yi , u yj sont nuls puisque l’élément barre ne
b. Fonction d’interpolation
Pour un problème statique, lorsque l’élément est chargé au niveau de ses nœuds, l’effort
normal est uniforme. Compte tenu des relations (2.8) et (2.10) la solution u(x) sera
linéaire. Pour chercher cette solution, nous allons utiliser une approximation
polynomiale linéaire de la forme [Krishnamoorthy, 1987] :
u ( x ) = N1u xi + N 2 u xj (2.13)
x x
N1 = 1 − et N 2 = (2.14)
L L
x u xi
u (x ) = N t U e = 1 −
x
(2.15)
L L u xj
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Chapitre 2 : Analyse linéaire des structures formées de poutres
N = 1 −
x x
(2.16)
L L
∂u 1 u xi
{ε} = = [ −1 1] = B U e (2.17)
∂x L u xj
La matrice B reliant les déformations de l’élément à ses déplacements nodaux est alors :
1
B= [− 1 1] (2.18)
L
La forme de la matrice de rigidité K e de l’élément dans le repère local est donnée par
l’expression (2.5). La matrice d’élasticité D se réduit au scalaire E (module de Young du
matériau). Soit, après intégration :
E.A 1 − 1
Ke = (2.19)
L − 1 1
ρAL 2 1
Me = (2.20)
6 1 2
global (figure 2.8). La relation entre les déplacements exprimés dans le repère local et
ceux exprimés dans le repère global est donnée par :
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Chapitre 2 : Analyse linéaire des structures formées de poutres
u xi = u xi c x + u yi c y
(2.21)
u xj = u xj c x + u yj c y
1 1
cx = (x j − x i ) et cy = ( y j − yi ) (2.22)
L L
avec L est la longueur de l’élément calculée à partir des coordonnées des nœuds. Soit :
L = (x j − x i )2 + (y j − yi )2 (2.23)
u xi
u xi c x cy 0 0 u yi
u = 0 0 cx c y u xj
(2.24)
xj
u
yj
c x cy 0 0
T= (2.25)
0 0 cx c y
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Chapitre 2 : Analyse linéaire des structures formées de poutres
K e = T t K eT (2.26)
De même, la matrice de masse de l’élément barre dans le plan exprimée dans le repère
global est :
M e = T t M eT (2.27)
F e = [ f xi f zj ]
t
f yi f zi f xj f yj (2.28)
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Chapitre 2 : Analyse linéaire des structures formées de poutres
U e = [u xi u zj ]
t
u yi u zi u xj u yj (2.29)
De la même manière que pour un élément barre dans le plan, les relations entre les
grandeurs mesurées dans le repère local et celles mesurées dans le repère global pour un
élément barre tridimensionnelle sont données par :
u xi = c x u xi + c y u yi + cz u zi
(2.30)
u xj = c x u xj + c y u yj + cz u zj
avec
1 1 1
cx = (x j − x i ) cy = ( y j − yi ) cz = (z j − z i ) (2.31)
L L L
L = ( x j − x i ) 2 + ( y j − y i ) 2 + (z j − z i ) 2 (2.32)
c x cy cz 0 0 0
T= (2.33)
0 0 0 cx cy c z
La matrice de rigidité d’une barre tridimensionnelle exprimée dans le repère global est
donnée par :
K e = T t K eT (2.34)
M e = T t M eT (2.35)
e
M est donnée par l’expression (2.20).
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Chapitre 2 : Analyse linéaire des structures formées de poutres
2.5.1. Définition :
a. Identification du problème :
La figure (2.10) illustre un élément poutre dans le plan ( x−y) orienté suivant son axe
local x .
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Chapitre 2 : Analyse linéaire des structures formées de poutres
[ ]
t
U e = u xi u yi θ zi u xj u yj θ zi (2.36)
Les coefficients de la matrice de rigidité de cet élément qui sont dus aux déplacements
axiaux sont ceux définis pour un élément barre et n’influence pas le comportement de
l’élément sous l’effet de u yi , u yj , θzi et θzj . Dans la suite nous cherchons à déterminer
b. Fonction d’interpolation
On choisit une fonction d’interpolation qui définit d’une façon approximative l’état de
déplacement de tous les points de l’élément. Puisque l’élément possède quatre degrés de
liberté ( u yi , u yj , θzi et θzj ), quatre coefficients inconnus doivent apparaître dans le
uy = N t Ue (2.38)
∂u y
θ=
∂x
=
1
L
[
3a 2 N 22 + a 3 N12 + 2a 4 N1 N 2 − 3a1N12 − 2a 3 N1 N 2 − a 4 N 22 ] (2.39)
[ ]
t
N = N 21 (3 − 2 N 1 ) N 21 N L N 22 (3 − N 2 ) − N N 22 L (2.40)
2 1
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Chapitre 2 : Analyse linéaire des structures formées de poutres
∂2uy
ε( x, y) = − y (2.41)
∂x 2
∂2uy
σ = − Ey (2.42)
∂x 2
∂2uy
mz = − EI z (2.43)
∂x 2
si E est le module de Young du matériau et Iz est le moment d’inertie de la section par
rapport à l’axe z .
EIz
[(6 − 12N1 ) L(2N 2 − 4N1 ) (6 − 12N 2 ) L(4N 2 − 2N1 )] U
e
mz = − (2.44)
L2
σ = D {ε} = DB U e (2.45)
B = 2 − 3 x
6 12 4 6x 6 12x 2 6x
− − + 3 − (2.46)
L L L L2 L2 L L L2
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Chapitre 2 : Analyse linéaire des structures formées de poutres
d. La matrice de rigidité
La matrice de rigidité de l’élément poutre à 4 d.d.l. dans le repère local est calculée à
partir de l’expression (2.5). Soit :
12 EI Z 6EI Z
−
12 EI Z 6EI Z
L3 L2 L3 L2
4 EI Z 6EI 2 EI Z
− 2Z
L L L
Ke = (2.47)
12 EI Z 6EI Z
− 2
L3 L
sym. 4 EI Z
L
EA 0 0 −
EA
0 0
L L
12 EI z 6 EI z 12 EI z 6EI z
0 −
L3 L2 L3 L2
4 EI z 6 EI 2 EI z
0 − 2z
K =
e L L L (2.48)
EA
0 0
L
12 EI z 6EI
Sym. − 2z
L3 L
4 EI z
L
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Chapitre 2 : Analyse linéaire des structures formées de poutres
Pour un élément poutre à 6 d.d.l. la matrice de masse est la superposition des deux
matrices données par les expressions (2.20) et (2.49). Soit :
140 0 0 70 00
0 156 22L 0 54 −13L
ρAL 0 22L 4L2 0 13L −3L2 (2.50)
M =
e
420 70 0 0 140 0 0
0 54 13L 0 156 −22L
0 −13L −3L 0 −22L 4L2
2
cx cy 0 0 0 0
− c cx 0 0 0 0
y
0 0 1 0 0 0
T=
0
(2.51)
0 0 0 cx cy
0 0 0 − cy cx 0
0 0 0 0 0 1
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Chapitre 2 : Analyse linéaire des structures formées de poutres
a. La matrice de rigidité
∂θ x 1
α= = ( θxj − θxi ) (2.53)
∂x L
1
mx = G I t α = G I t ( θxj −θ xi ) (2.54)
L
D = G It (2.55)
1
B= [− 1 1] (2.56)
L
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Chapitre 2 : Analyse linéaire des structures formées de poutres
G.I t + 1 − 1
Ke = − 1 + 1 (2.57)
L
b. La matrice de masse
L’énergie cinétique d’un élément poutre en torsion pure est [Decolon , 2000] :
1 L
We = ∫ ρ I t θɺ 2 dx (2.58)
2 0
L
M e = ∫ ρI t N t Ndx (2.59)
0
Soit :
ρI t L 2 1
Me = (2.60)
6 1 2
a. La matrice de rigidité
Notons par u xi , u yi , et u zi les déplacements au nœud i et par θxi , θyi et θzi les rotations,
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Chapitre 2 : Analyse linéaire des structures formées de poutres
Ue = [uxi uyi uzi θxi θyi θzi uxj uyj uzj θxj θyj θzj]
t
(2.62)
Cet élément est la superposition de quatre éléments dont les matrices de rigidité ont déjà
été déterminées : élément barre, élément poutre en torsion, élément poutre fléchie autour
de z dans le plan ( x−y ) et élément poutre fléchie autour de y dans le plan ( x−z ) .
EA − EA
L 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
L
12EIz 6EIz − 12EIz 6EIz
0 L3
0 0 0
L2
0 3
0 0 0
L2
L
0 12EIy − 6EIy − 12EIy − 6EIy
0 3
0 2
0 0 0 3
0 0
L L L L2
0 0 0
GIx
0 0 0 0 0
GIx
0 0
L L
0 − 6EIy 4EIy 6EIy 2EIy
0 0 0 0 0 0 0
L2
L L 2
L
0 6EIz 4EIz − 6EIz 2EIz
0 0 0 0 0 0 0
L2 L L2 L
K =
e
− EA 0 0 0 0 0
EA
0 0 0 0 0
L L
12EIz − 6EIz 12EIz − 6EIz
0 − 0 0 0 0 0 0 0
L3 L2 L3 L2
− 12EIy 6EIy 12EIy 6EIy
0 0 3
0 2
0 0 0 3
0 0
L L L L2
− GIx GIx
0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
L L
− 6EIy 2EIy 6EIy 4EIy
0 0 2
0 0 0 0 2
0 0
L L L L
6EIz 2EIz − 6EIz 4EIz
0 0 0 0 0 0 0 0
L2 L L2 L
(2.63)
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Chapitre 2 : Analyse linéaire des structures formées de poutres
b. La matrice de masse
140 0 0 0 0 0 70 0 0 0 0 0
0 156 0 0 0 22 L 0 54 0 0 0 − 13L
0 0 156 0 − 22 L 0 0 0 54 0 13L 0
0 0 0 140It/A 0 0 0 0 0 70It/A 0 0
0 0 − 22 L 0 4L 2
0 0 0 − 13L 0 − 3L2 0
ρAL 0 22 L 0 0 0 4 L2 0 13L 0 0 0 − 3L2
M =
e
420 70 0 0 0 0 0 140 0 0 0 0 0
0 54 0 0 0 13L 0 156 0 0 0 − 22 L
0 0 54 0 − 13L 0 0 0 156 0 22 L 0
0 0 0 70It/A 0 0 0 0 0 140It/A 0 0
0 0 13L 0 − 3L 2
0 0 0 22 L 0 4 L2 0
0 − 13L 0 0 0 − 3L2 0 - 22L 0 0 0 4 L2
(2.64)
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Chapitre 2 : Analyse linéaire des structures formées de poutres
Dans le cas d’un élément barre tridimensionnelle, la position des deux nœuds
d’extrémités suffit pour définir son orientation dans l’espace. Pour un élément poutre, la
ligne liant les nœuds i et j définit l’axe local x de la poutre. Un troisième nœud k est
nécessaire pour définir les deux plans principaux de flexion ( x−y ) et ( x−z ) (figure
2.13).
Pour aboutir à la matrice de transformation, le repère global est amené à coïncider avec
le repère local par une séquence de rotations d’anglesβ, γ et α respectivement autour des
axes y, z et x (figure 2.14).
La première rotation autour de l’axe y avec un angle β place l’axe x en position xβ qui
est la projection de l’axe x sur le plan ( x−z ) . L’axe z est placé en position zβ. La matrice
de transformation correspondant à cette rotation est :
cosβ sinβ
Tβ = 0 1 0 (2.65)
− sinβ 0 cosβ
cx cz
avec cos β = et sin β = (2.66)
cx + cz cx + cz
2 2 2 2
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Chapitre 2 : Analyse linéaire des structures formées de poutres
autour de zβ avec un angle γ pour faire coïncider l’axe xβ avec l’axe x. Nous obtenons
un nouveau système d’axes ( x γ ,y γ ,z γ ). La matrice de transformation correspondant à
cos γ sin γ 0
Tγ = − sin γ cos γ 0 (2.67)
0 0 1
1 0 0
Tα = 0 cos α sin α (2.69)
0 − sin α cos α
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Chapitre 2 : Analyse linéaire des structures formées de poutres
Le nœud k est choisi sur l’axe principal y de la section (fig. 2.15). Les coordonnées de
ce nœud par rapport à i exprimées dans le repère global sont :
x xi = x k − x i
y xi = y k − yi (2.70)
z xi = z k − z i
x kγ x ki
y kγ = Tγ Tβ y ki (2.71)
z kγ z ki
x kγ = c x x ki + c y y ki + cz z ki
cycx c y cz
y kγ = − x ki + c2x + c z2 y ki − z ki (2.72)
c2x + c2z c 2x + cz2
cz cx
z kγ = − x ki + z ki
c 2x + c2z c2x + c2z
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Chapitre 2 : Analyse linéaire des structures formées de poutres
Nous en déduisons l’angle α qui peut être calculé par ses lieux trigonométriques comme
suit :
zkγ y kγ
sin α = et cos α = (2.73)
yk2γ + zk2γ yk2γ + zk2γ
T = Tα Tγ Tβ (2.74)
Cette transformation n’est pas applicable pour des membrures dont l’axe local x est
parallèle à l’axe global x (cx et cz sont nuls). Dans ce cas de figure, il y a uniquement
deux rotations : la première correspond à γ=90° ou γ=270° selon que la valeur de cy est
positive ou négative, la deuxième autour de l’axe x avec un angle α (fig. 2.16).
0 cy 0
T = − c y cos α 0 sin α (2.75)
c y sin α 0 cos α
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Chapitre 2 : Analyse linéaire des structures formées de poutres
zk xk
sin α = et cos α = − cy (2.76)
x 2k + z 2k x 2k + z 2z
Dans le cas d’une charge répartie q sur un élément, celle-ci est rapportée aux nœuds
d’extrémités (figure 2.17). Le vecteur de charge nodale correspondant est
[Krishnamoorthy, 1987] :
Pour une charge uniformément répartie sur un élément poutre dans le plan (figure 2.17-
a) le vecteur de charges nodales équivalent est :
L
Fre = q ∫ N T dl (2.78)
0
t
qL qL2 qL qL2
Fr = 0
e
0 − (2.79)
2 12 2 12
Dans le cas d’une charge répartie qui varie linéairement le long de l’élément (figure
2.17-b) le vecteur de charges nodales équivalent est :
t
(7q1 + 3q 2 ) L (3q1 + 2q 2 ) L2 (3q1 + 7q 2 ) L ( 2q1 + 3q 2 ) L2
Fre = 0 0 − (2.80)
20 60 20 60
Dans le cas d’une charge ponctuelle P appliquée sur l’élément (figure 2.17-c) le vecteur
de charges nodales Fre prend la forme :
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Chapitre 2 : Analyse linéaire des structures formées de poutres
t
Pb2
Pab 2
Pa2
Pa b
2
Fre = 0 (3a + b) 0 ( a + 3b ) − (2.81)
L3 L2 L3 L2
Pour une barre de treillis, la notion de charge répartie transversale n’est pas cohérente
avec la théorie, la modélisation de type barre ne prenant pas en compte la raideur
flexionnelle. Le poids propre d’une barre doit être modélisé par deux forces, concentrées
aux nœuds d’extrémités, statiquement équivalentes au poids total de la barre (figure
2.18).
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Chapitre 2 : Analyse linéaire des structures formées de poutres
U e = C e .U (2.83)
1 t 1
Soit Π= U KU − U t F + U t KU
ɺɺ (2.85)
2 2
ne
t
avec K = ∑ Ce K eCe (2.86)
1
ne
t
M = ∑ Ce M eCe (2.87)
1
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Chapitre 2 : Analyse linéaire des structures formées de poutres
ne
t
F = ∑ Ce Fe (2.88)
1
L’analyse statique consiste à calculer la réponse statique linéaire d’une structure soumise
à des charges ponctuelles ou réparties. Dans le cas statique l’expression (2.85) devient :
1 t
Π= U KU − U t F (2.89)
2
∂ ∏ / ∂U = KU − F = 0 (2.90)
d’où :
KU = F (2.91)
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Chapitre 2 : Analyse linéaire des structures formées de poutres
K11 K12 U i Fi
K K 22 U = F + R (2.92)
21 d d
Le premier bloc d'équations nous donne le vecteur des déplacements nodaux inconnus :
−1 −1
U i = K11 Fi − K11 K12 U d (2.93)
R = K 21U i + K 22 U d − Fd (2.94)
−1
U i = K11 Fi (2.95)
−1
R = K 21K11 Fi − Fd (2.96)
En pratique, si les déplacements imposés sont tous nuls, on procède par élimination des
lignes et colonnes correspondant à ces degrés de liberté pour obtenir la matrice K11.
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Chapitre 2 : Analyse linéaire des structures formées de poutres
Les efforts intérieurs se calculent élément par élément à partir des déplacements
exprimés dans le repère local de l’élément. Ils sont obtenus en écrivant les équations
élémentaires d'équilibre ; soit en statique pour un élément :
où Fre est le vecteur forces aux nœuds équivalent aux charges appliquées sur l’élément.
La somme des efforts exercés sur un nœud doit être nulle. Nous pouvons donc tester la
précision de la résolution du système en calculant les résidus d'équilibre locaux.
Les contraintes sont calculées à partir des efforts en fonction de la forme et des
dimensions de la section transversale.
La recherche des fréquences et modes naturels d'une structure s'appelle l'analyse modale.
Compte tenu de l’expression (2.85) et en négligeant les amortissements de type
visqueux, l’énergie potentielle Π totale de la structure due aux vibrations libres de
l’élément est :
1 t 1
Π= U KU + U t KU
ɺɺ (2.98)
2 2
∂ ∏ / ∂U = MU
ɺɺ + KU = 0 (2.99)
ɺɺ + K U = 0
MU (2.100)
Les solutions recherchées pour l’équation (2.100) sont régies par une loi temporelle et,
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Chapitre 2 : Analyse linéaire des structures formées de poutres
pour autant que la matrice de rigidité soit non singulière, sont de type harmonique
[Gmür, 1997] :
u ( t ) = p a cos(ωt − φ ) (2.101)
pulsation et la phase de la fonction. Cette relation traduit physiquement que chaque d.d.l.
de la structure suit un mouvement en phase avec tous les autres déplacements
généralisés.
Compte tenu de cette expression, l’équation (2.100) associée au régime libre devient :
( K − ω 2 M )p = 0 (2.102)
( K − ω 2i M ) p i = 0 i = 1, 2, ..., n (2.103)
alors que
u i = p i a i cos(ω i t − φ i ) (2.104)
pulsation propre associée, mesurée en rd/s. Les grandeurs ω 2i sont les racines de
det( K − ω 2 M ) = 0 (2.105)
La résolution d’un système aux valeurs propres est beaucoup plus coûteuse que celle
d’un problème statique. En fait, il s’agit d’un problème non linéaire, et beaucoup de
méthodes s’appuient sur la résolution d’une succession de systèmes linéaires, en interne.
De nombreux algorithmes performants ont été développés pour l’extraction numérique
des caractéristiques modales d’une structure.
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Chapitre 2 : Analyse linéaire des structures formées de poutres
Parmi les techniques courantes, citons les méthodes d’itération sur les vecteurs ou les
valeurs propres, comme la méthode de la puissance et l’itération inverse de Rayleigh, et
les procédures basées sur la minimisation du quotient de Rayleigh telles que les
méthodes des gradients conjugués et de relaxation.
Une autre catégorie de techniques classiques de résolution modale est constituée par les
méthodes dites de transformation permettant de réduire progressivement le problème aux
valeurs propres initiales en une forme diagonale ou tridiagonale. Parmi ces méthodes qui
tirent profit des propriétés d’orthogonalité, on trouve les méthodes de Jacobi, de Givens
et de Householder, ainsi que les algorithmes QL et QR.
Citons enfin les méthodes des sous-espaces, de Lanczos et de Guyan-Irons qui sont bien
adaptées à la recherche des fréquences propres les plus basses de grands systèmes.
Aucune de ces méthodes n’a le mérite d’être universelle. En effet, chacune de ces
méthodes présente inévitablement des désavantages en relation avec la robustesse, la
fiabilité, la facilité de la mise en œuvre et l’efficacité numérique. Il faut, par conséquent,
sélectionner dans la large gamme disponible la technique d’extraction modale la plus
appropriée au problème à résoudre [Gmür, 1997].
Pour la résolution du système (2.100) nous avons utilisé la méthode de factorisation QR.
Cette méthode est généralement considérée comme étant la plus robuste et la plus
performante pour déterminer l'ensemble des valeurs propres quand les matrices
structurelles sont de petite taille ou à grande largeur de bande [Gourdin, 1983].
2.10. Conclusion
Dans ce chapitre, nous avons présenté les formulations élémentaires et globales utilisées
dans le code de conception assistée par ordinateur CADBEL pour l’analyse statique et
modale des structures formées de poutres par la méthode des éléments finis. La
formulation élémentaire consiste à déterminer une fonction d’interpolation qui représente
la variation des déplacements à l’intérieur de l’élément en termes de déplacements
nodaux puis à calculer, pour chaque élément, ses caractéristiques élémentaires : matrice
de rigidité, matrice de masse et vecteur des forces. La formulation globale consiste à
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Chapitre 2 : Analyse linéaire des structures formées de poutres
Calcul de K e , M e , F e et U e
Pour chaque élément dans le repère local
Calcul de la matrice
de transformation Te
Calcul de K e , M e , F e et U e
Pour chaque élément dans le repère global
Calcul de K, M, F et U de la structure
Par assemblage des matrices élémentaires
Fig. 2.19 : Organigramme d’analyse linéaire par la M.E.F. d’une structure à de poutres
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