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Communauté de pratique virtuelle : développement d’une échelle de la perception individuelle

Communauté de Pratique
virtuelle : développement
d’une échelle de la
ρ Résumé perception individuelle
Les communautés de pratiques sont des groupes de
personnes qui partagent un sujet d’intérêt, des problè-
mes communs et qui approfondissent leurs connaissan-
ces et expertises dans ce cadre en interagissant. Ce
type de regroupement communautaire est de plus en
plus utilisé comme socle pour développer le partage
Isabelle BOURDON
des connaissances internes et construire des outils de
gestion communautaires des connaissances. Nous pro-
posons le développement d’un outil de mesure des
caractéristiques perçues de la communauté de pratique
d’appartenance afin de mieux comprendre les leviers
du partage des connaissances via des CP virtuelles.

Mots clefs :
Gestion des connaissances, communautés de pratique,
Professeur associé EN Système d’information
échelle de mesure Laboratoire du CEROM
Groupe Sup de Co Montpellier
2300, avenue des Moulins
34185 Montpellier cedex 4
Téléphone : 04 67 10 25 00
ρ Abstract Fax : 04 67 45 13 56
Communities of Practice are groups of individuals
E-mail :ibourdon@supco-montpellier.fr
sharing common interests, problems and whose
members interact with each other in order to enlarge
their knowledge. This kind of community is increasing Claudio VITARI
relevance in organisations as a way to extend internal
knowledge sharing, through the support of ICT
solutions. We purpose the development of a
measurement scale concerning the individual
perception of the caracteristic of the community of
practice, which the individual belongs to, in order to
increase the understanding on the levers of knowledge
sharing through the communities of practice.

Key-words: Assistant chercheur


Knowledge management, community of practice, scale Università Cattaneo – LIUC
development Corso Matteotti, 22
21053 Castellanza (Varese)
Italie
Téléphone : 0039 0331572460
E-mail : cvitari@liuc.it
Présentation du modèle à respecter pour la présentation des communications au 10ème congrès de l’AIM

semble cependant que la question de la caractérisation


1. Introduction des CP virtuelles soit très importante dans les processus
Les Communautés de Pratique (CP) (Brown and Duguid de partage des pratiques et des connaissances, à travers
1991; Lave and Wenger 1991; Chanal 2000) les technologies réseaux et les SAGC, entre les membres
correspondent à des groupes spécifiques de salariés se d’une organisation. Ainsi, identifier la manière dont sont
formant spontanément dont les membres travaillent perçues les CP par les individus membres a un rôle à
ensemble et partagent pratiques et connaissances. Pour jouer dans la collaboration au sein d’une CP. En raison
Wenger (Wenger 1998) la pratique relève du « faire » et de la faiblesse des travaux empiriques sur les communau-
fournit des structures et une signification aux actions. De tés de pratique (qui a déjà été souligné par plusieurs au-
ce fait, une communauté de pratique regroupe des teurs (Vaast 2002)) et notamment sur les communautés
membres qui ont une histoire commune, interagissent, intensives en connaissances (Boland and Tenkasi 1995;
partagent des connaissances, rencontrent des problèmes Soulier 2004), le développement d’une échelle de mesure
proches, au sein d’une même organisation, travaillent des caractéristiques perçues de la CP d’appartenance
ensemble et réalisent des activités semblables ou s’impose. Un tel outil de mesure permettrait notamment
complémentaires. Nous retenons la définition de Wenger d’identifier les variables caractéristiques des Cp qui favo-
(Wenger 1998) qui considère les communautés de risent ou inhibent les comportements de partage au sein
pratique comme « des groupes de personnes qui partagent des CP virtuelles et ainsi d’agir sur elles.
un sujet d’intérêt, des problèmes communs ou une même Cet article décrit donc le développement d’une échelle de
passion et qui approfondissent leur connaissance et mesure des caractéristiques des CP favorisant le partage
expertise dans ce cadre en interagissant ». des connaissances internes. Ainsi, le processus de
Les organisations sont alors souvent vu comme des « génération des items sera présenté, puis nous décrirons
constellations de communautés de pratique » (Wenger l’échantillon utilisé pour le test de l’échelle et la collecte
1998 pag. 127) inter connectées les unes aux autres. des données. Enfin, une discussion sur les résultats
D’ailleurs, Wenger (Wenger 1998) développe l’idée obtenus sera proposée qui nous conduira à présenter les
d’imbrication des CP les unes dans les autres, avec perspectives futures de recherche sur cette thématique.
notamment des communautés plus larges, caractérisées
par des relations plus faibles entre leurs membres 2. Communauté de pratique et
contenant de petites communautés distantes. Dans ce partage de connaissance
cadre, les membres de la CP ont des activités proches,
mais ne les effectuent pas en collaboration les uns avec Les communautés de pratique sont considérées, par diffé-
les autres et ne travaillent ni forcément au même endroit, rentes études (tableau suivant) comme des formes organi-
ni au même moment (Vaast 2002). Dans les sationnelles qui conduisent les individus, par intérêt, à
organisations, ce type de regroupement communautaire partager de manière plus intense leurs expertises
peut se concrétiser par l’existence de communautés (Hildreth 1998; Hildreth 2000; Davenport and Hall 2001;
virtuelles qui sont caractérisées par le fait qu’elles Grover and Davenport 2001). En particulier, dans le ca-
utilisent les technologies réseaux (Johnson 2001) et dre des communautés de pratique, les liens communautai-
parfois des systèmes d’information qui leur sont dédiés res forts entre individus (Constant, Sproull et al. 1996;
tels que des Systèmes d’Aide à la Gestion des Hansen, Nohria et al. 1999) et l’existence d’un capital
Connaissances (SAGC) (Bourdon, Vitari et al. 2003; social, identifié par des normes, des obligations, une
Bourdon, Vitari et al. 2004) afin d’établir une identité et une confiance partagée (Nahapiet and Ghoshal
collaboration au-delà des barrières géographiques et des 1998), constituent des conditions environnementales pro-
contraintes de temps. pices à l’échange de connaissances (Constant, Kiesler et
al. 1994; Nonaka 1994; Liedtka, Haskins et al. 1997;
Les SAGC de type communautaire, i.e dont le design est Nahapiet and Ghoshal 1998). En effet, comme chaque
conçu pour des communautés spécifiques d’intérêt, se communauté développe son propre langage, partage des
développent actuellement fortement dans les organisa- histoires et codes, la connaissance est mieux comprise
tions. L’ère des systèmes globaux d’aide à la gestion des dans le contexte de la communauté (Boland and Tenkasi
connaissances est maintenant relayé par des systèmes 1995). La participation à une communauté de pratique,
plus locaux centrés sur des intérêts particuliers, par que l’on nomme également enculturation, est ainsi un
exemple par métiers. Ainsi, on voit se développer des processus de socialisation, i.e. d’insertion dans un groupe
systèmes d’information dédiés à la gestion des connais- social par l’acquisition des traits culturels propres à celui-
sances spécifiques à une ou plusieurs communautés ci (Soulier 2004).
d’intérêts dans les organisations. Pourtant, la prise en
compte des CP virtuelles est encore peu développée. Il

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Auteurs Fondements
(McLure and Faraj 2000) Dans le cadre de communauté de pratique, l’échange de connaissances est motivé par
l’obligation morale et l’intérêt de la communauté plutôt que par l’intérêt personnel strict.
(Brown and Duguid 1991) Les flux de connaissances sont meilleurs au travers de réseaux d’individus qui partagent
les mêmes intérêts dans leur travail.
(Jarvenpaa and Staples Quand les individus sont encouragés à partager leurs connaissances au sein d’une commu-
2000) nauté de pratique, les barrières de type culturel au transfert s’affaiblissent.
(O'Dell and Grayson 1998) Le manque de contact, de relation et de perspective commune entre individus est une bar-
rière manifeste au transfert des connaissances.
(Pan and Leidner 2002) Importance des CP dans la gestion des connaissances et rôle des TI pour soutenir le par-
tage de connaissances à l’intérieur et entre des CP.
(Hildreth 1998; Hildreth Rôle des Communautés de Pratique pour le partage des connaissances et la contribution à
2000; Hildreth and Kimble des SAGC, notamment à travers l’influence sur l’attitude à la contribution.
2002)
(Vaast 2002) Les principales dimensions des communautés de pratique sont soutenues par les utilisa-
tions d’un intranet. Le sentiment d’appartenance à une communauté de pratique est très
important.
(Hall 2001) Les environnements qui encouragent les CP sont plus favorables aux activités de partage
de connaissances.

(Lefebvre, Roos et al. Il existe des conditions à l’émergence spontanée des CP afin de favoriser le partage dans
2004) une unité de Recherche et Développement.
(Dyer and Nobeoka 2000) Les relations au sein d’une communauté, caractérisées par une causalité mutuelle, sont à la
fois une cause et une conséquence des processus d’apprentissage et de partage de connais-
sances.
Tableau 1 Influence des communautés de pratique sur le partage des connaissances

Le partage des connaissances au sein d’une communauté exploratoire (Bourdon, Vitari et al. 2003) a fait émerger
de pratique identifiée constitue d’ailleurs une source de que la présence d'une CP est un facteur clés du partage de
vitalité de la communauté, et des relations entre membres connaissance, notamment en cas de communautés virtuel-
(Tableau 1). Les individus de la communauté compren- les.
nent alors que la viabilité du regroupement dépend de D’ailleurs, de nombreuses organisations américaines ont
leur engagement respectif et de leur attention envers mis en œuvre des CP virtuelles dans le but est de favori-
celle-ci (Krogh 1998). ser la gestion des connaissances. Une enquête récente
Aussi, selon nous, la présence d’une CP virtuelle consti- réalisée par IBM Global Services et Knowings
tue un facteur déterminant des comportements de partage (Knowings 2002) auprès de 200 dirigeants d’entreprises
de connaissance dans les organisations (Hall 2001). En en France, souligne que ces derniers identifient les com-
revanche, à chaque fois que quelqu’un partage sa munautés de pratique ou de métier comme les « cellules
connaissance au sein de sa CP virtuelle, son partage de base du partage des connaissances » et définissent des
n’accroît pas seulement la base de connaissances com- priorités d’actions à l’échelle des « communautés » de
mune, mais également la confiance entre membres de la l’entreprise. Ainsi, quelques entreprises françaises (par
CP virtuelle, et à mesure que la confiance augmente, plus exemple : Arcelor, Bouygues Telecom, Bureau Veritas,
de participants sont prêts à partager leurs connaissances, CGEY, EDF-GDF, Gemplus, La poste, Renault, Rhodia,
selon le concept de masse critique requise pour les intra- Sanofi-Synthelabo, Schneider electric, ST microelectro-
nets (Hall 2001). nics, Total et Valeo), principalement des groupes dé-
Toutefois, les recherches en SI qui ont analysé ployés internationalement, ont mis en œuvre des CP vir-
l’influence de la perception des caractéristiques de la CP tuelles pour soutenir leur politique de gestion des
virtuelle d’appartenance sur le partage de connaissance connaissances.
sont très peu nombreuses (Hildreth 1998; Hildreth,
Kimple et al. 1998; Hildreth 2000; Alavi and Leidner
2001; Hildreth and Kimble 2002). Une première enquête

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3. La mesure de la perception des bres passifs, ou « lurkers » (Soulier 2004), i.e.


d’individus qui ne participent pas aux activités mais ob-
caractéristiques de la CP servent (par exemple, dans les forums, ils n’envoient pas
d’appartenance de messages, ne contribuent pas au forum et sont invisi-
bles dans les discussions publiques).

Compte tenu de l’importance des CP pour la gestion des 4. Développement de l’échelle


connaissances, il nous semble opportun de tenter de
La littérature ne fournit pas, selon nous, d’instrument de
mieux les comprendre, notamment en développant un
mesure satisfaisant pour caractériser une CP virtuelle car
instrument de mesure de celle-ci. Les premiers travaux de
l’opérationnalisation de cette variable n’a, à notre
Wenger (Wenger 1998) caractérisent « le type de rela-
connaissance, pas encore été réalisée. D’ailleurs,
tion qui fait qu’une pratique constitue la source de cohé-
l’immense majorité des études conduites sur les CP sont
rence d’un groupe d’individus [en fonction de trois di-
des études de cas (Johnson 2001). Par exemple, Hildreth
mensions] : l’engagement mutuel, une entreprise com-
(Hildreth 2000) a mené une étude préliminaire dans
mune et un répertoire partagé » (Chanal 2000 page 7).
l’entreprise Watson Wyatt Partners afin de confirmer
Ainsi, l’appartenance à une Communauté de Pratique l’existence de CP virtuelles dans des environnements
(CP) provient, tout d’abord, de l’engagement des indivi- distribués. Il s’agissait d’identifier l’existence de groupes
dus dans des actions concertées ; ils sont mutuellement distribués fonctionnant comme des CP virtuelles. L’outil
engagés dans les pratiques sociales de la CP. Ensuite, la de mesure élaboré tentait d’identifier cinq activités pro-
socialisation et les activités de la CP visent l’atteinte pres aux CP virtuelles, qui correspondent aux principales
d’une entreprise commune. Enfin, un répertoire commun dimensions des CP identifiées dans la littérature, i.e. en-
naît progressivement de l’engagement dans des pratiques gagement mutuel, entreprise commune, répertoire partagé
proches et entretient la construction sociale des significa- (Lave and Wenger 1991; Chanal 2000) et qui représen-
tions. Il comprend des supports physiques (dossiers, for- tent un indicateur de l’existence de celles-ci (Wenger and
mulaires, bases partagées, SAGC) ou plus intangibles Snyder 1999) :
(routines, symboles, langages).
1. Contact régulier avec des collègues : i.e travail
La perception d’appartenance à une CP, à travers la vo- similaire dans un environnement distribué
lonté d’appartenance et de la perception d’une identité
2. Caractéristique de résolution de problème
partagée (Kogut and Zander 1992; Dyer and Nobeoka
2000; Merali 2000) par les membres de la communauté, 3. Indicateur de projet commun
semble très importante pour l’existence et le fonctionne- 4. Exemple de narration (échange d’anecdotes)
ment de la CP (Wenger and Snyder 1999; Vaast 2002).
5. Apprentissages issus de discussions avec des
La perception individuelle de la CP virtuelle collègues caractérisant le langage commun, la narration
d’appartenance est mesurable à partir de la structure et de et la participation périphérique.
la dynamique de la participation de chaque individu aux
activités de la CP virtuelle. On observe généralement 5. Génération des items
trois principaux niveaux de participation dans une CP
virtuelle : le premier est constitué d’un petit noyau dur Nous nous sommes inspirés du travail préliminaire de
d’individus (de 10 à 15 % de la communauté) qui partici- Hildreth (Hildreth 2000) afin d’élaborer notre outil de
pent très activement aux activités de la CP, le second est mesure de la perception des caractéristiques de la CP
composé de membres actifs (de 15 à 20 %) et une large d’appartenance. Nous avons ainsi généré 21 items pré-
proportion de membres sont par contre périphériques et senté dans le tableau 2. Etant donné que la terminologie «
ne participent que rarement aux activités de la CP communauté » n’est pas toujours employée dans certai-
(Wenger, Mc Dermott et al. 2002; Soulier 2004). Enfin, nes entreprises, l’échelle a été adaptée au contexte et
une large proportion d’individus est constituée de mem- notamment le terme « communauté » a été remplacé par
le vocabulaire propre à l’organisation.

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Item Texte Modalité de


réponse
Com 1 Les membres de la communauté X partagent une vision commune des problèmes Echelle de
likert à 5 de «
Com 2 La communauté X fait preuve de beaucoup d’énergie
tout à fait
Com 3 Il y a assez de partage dans la communauté X d’accord » à
Com 4 J’ai compris mon rôle dans la communauté X « pas du tout
d’accord »
Com 5 La communauté X a une identité
Com 6 J’ai une bonne compréhension de ce que fait la communauté X
Com 7 La communauté X est une source fiable de bonnes pratiques
Com 8 La communauté X tient ses engagements
Com 9 Dans la communauté X, le niveau de confiance mutuel est bon
Com 10 Je recommanderais la communauté X à d’autres collègues
Com 11 Il existe des documents de références dans la communauté X
Com 12 Le niveau de participation de la communauté X est élevé
Com 13 J’ai un sentiment d’appartenance à la communauté X
Com 14 Quand la communauté X annonce un événement, j’y participe toujours
Com 15 Les managers extérieurs à la communauté X expriment de l’intérêt pour ce que nous fai-
sons
Com 16 Les activités de partage font partie de mon travail dans la communauté X
Com 17 J’ai compris comment la communauté X s’intègre dans mon travail
Com 18 La mission et les objectifs de la communauté X sont clairs
Com 19 Les types de connaissances à partager, développer et documenter sont bien définis dans
la communauté X
Com 20 Des ressources et des efforts sont investis dans le développement et le soutien d’une in-
frastructure pour la communauté X
Com 21 Je suis satisfait du partage de connaissances au sein de la communauté X
Tableau 2 Opérationnalisation de la perception des caractéristiques de la communautés de pratique
d’appartenance

ressource (Alvesson 2000), pour créer de nouveaux pro-


6. Echantillon et collecte des don- duits et de nouveaux processus en réponse aux problèmes
nées de ses clients (Robertson, Sorensen et al. 2001). En plus,
ces entreprises doivent faire face à deux principaux pro-
Nous avons choisi comme mode de recueil des données
blèmes auxquels les CP peuvent contribuer (Blackler
une enquête auto administrée via Internet car cette moda-
1995): le premier concerne le management des cher-
lité nous a paru la plus appropriée compte tenu de la
cheurs, qui constituent des ressources rares que ces fir-
grande dispersion géographique des répondants. Avec ce
mes s’efforcent de retenir. Le second concerne le mana-
mode de recueil des données, une page en HTML/ASP a
gement de la connaissance et en particulier les structures
été réalisé avec les items de l’échelle afin que les em-
et média destinés à l’articulation, la création et la diffu-
ployés y répondrent sans intermédiation. Effectivement,
sion des connaissances entre experts (Blackler 1995).
les répondants se connectent au serveur, remplissent le
questionnaire en ligne et envoient automatiquement les L’échantillon de test provient d’une entreprise de haute
réponses à la base de données MS-Access. technologie, répartie sur quatre sites dans le monde (2 en
France, 1 aux Etats-Unis, 1 à Singapour) ayant mis en
Nous avons choisi comme terrain de test une entreprise
place un SAGC pour les salariés de son unité de recher-
de haute technologie car les entreprises de haute techno-
che et développement afin de soutenir ses CP virtuelles.
logie sont des bons exemples d’entreprises intensives en
Un message de présentation du questionnaire a été trans-
connaissances, qui emploient des travailleurs hautement
mis par voie électronique à 480 salariés, le taux de ré-
qualifiés, et s’appuient sur l’intégration et la synthèse de
ponse a été de 20,21%, soit 97 questionnaires exploita-
la connaissance de ses spécialistes, comme principale
bles.

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7. Raffinement de l’échelle ceptable s’il est compris entre 0.6 et 0.8 ; pour une étude
confirmatoire, une valeur supérieure à 0.8 est recomman-
Dans cette section, nous procédons au test de l’échelle dée. Nous procédons également à une analyse des corré-
développée conformément à une procédure adaptée de lations inter-items, qui nous conduise à éliminer les items
Churchill (Igalens and Roussel 1998), qui permet de véri- affaiblissant la fiabilité de cohérence inter de l’échelle
fier ses qualités, en vue de compléter sa validation sur un (Evrard, Pras et al. 1997). Nous considérons les règles
autre échantillon. La validité convergente et discrimi- suivantes adaptées de Igalens et Roussel (Igalens and
nante du construit est vérifiée à l’aide d’analyse facto- Roussel 1998) et Evrard et al. (Evrard, Pras et al. 1997)
rielle exploratoire ainsi que par l’examen de la fiabilité pour réalisée l’ACP :
de l’échelle de mesure. A l’issue de cette étape, l’échelle
de mesure est épurée et prête pour être validée dans une 1. Extraction de facteurs restituant un minimum
phase confirmatoire sur un autre échantillon. de 50 % de la variance totale,
2. Sélection des facteurs dont la valeur propre est
7.1 Analyse exploratoire supérieure à 1 selon la règle de Kaiser, qui permet de
La première étape de nature exploratoire a consisté à fixer le nombre d’axes à retenir ;
établir la cohérence interne de l’échelle utilisée afin
d’éprouver sa fiabilité et d’en déterminer sa structure 3. Vérification des valeurs du test de Kaiser-
sous-jacente. A cette fin, nous avons utilisé l’Analyse en Meyer-Olkin (KMO), qui mesure la précision de
Composantes Principales (ACP) car elle assure que l’échantillonnage : un KMO élevé indique que la solution
l’échelle mesure précisément et exclusivement le cons- factorielle est statistiquement excellente (0,9), méritoire
truit qu’elle est censée mesurer. Lorsque le construit est (0,8), moyenne (0,7), médiocre (0,6) ou insuffisante (0,5
unidimensionnel, l’ACP fait apparaître un seul facteur et et en deçà), et donc des valeurs de KMO comprises entre
inversement pour les construits multidimensionnels. Elle 0,7 et 0,9 représentent des solutions factorielles accepta-
permet de vérifier que, pour chaque dimension du cons- bles ;
truit, les items censés la mesurer sont exclusivement et 4. Rotation des facteurs selon une rotation ortho-
clairement liés à elle. gonale de type Varimax, avec normalisation de Kaiser,
Pour étudier de manière exploratoire la fiabilité de qui permet d’augmenter les valeurs des coefficients de
l’échelle, nous évaluons sa cohérence interne à l’aide du corrélation de certaines variables en les rapprochant de
calcul du coefficient alpha de Cronbach (noté « α »), qui l’un des axes.
indique dans quelle mesure il est possible d’additionner L’interprétation des axes nécessite l’examen des contri-
les scores des différents items pour obtenir un score glo- butions factorielles des items aux facteurs. Nous retenons
bal de l’échelle et constitue la méthode la plus répandue pour cela des coefficients de corrélation supérieurs à 0,5
dans les Sciences Humaines et Sociales (Igalens and (Evrard, Pras et al. 1997). Ces analyses ont été réalisées à
Roussel 1998). Nous considérons, suivant les recomman- l’aide du logiciel SPSS® 11.0. Le tableau suivant récapi-
dations de Evrard et al. (Evrard, Pras et al. 1997), que tule ces différents éléments de validation exploratoire.
pour une étude exploratoire, l’alpha de Cronbach est ac-

Types d’analyse Procédures


Fiabilité de l’échelle Corrélation inter-items
Coefficient alpha de Cronbach > 0,6
Structure de l’échelle : ACP Communautés > 0,5
Valeurs propres > 1
Rotations orthogonales Varimax
Test de Kaiser-Meyer-Olkin : KMO le plus élevé
Tableau 3 Récapitulatif des analyses exploratoires de validation

7.2 Analyse confirmatoire les relations entre les variables observées et les variables
L’analyse exploratoire nous a permis de mettre en évi- latentes estimées (Igalens and Roussel 1998) et spécifie
dence la structure du concept. Il convenait, dès lors, de les relations entre les variables latentes et leurs indica-
fixer définitivement sa structure factorielle à travers teurs observés. Contrairement à l’analyse exploratoire, la
l’Analyse Factorielle Confirmatoire (AFC) et d’évaluer structure factorielle est fixée à priori et la question est de
sa validité convergente et discriminante. L’Analyse Fac- savoir si cette structure s’ajuste aux données empiriques.
torielle Confirmatoire (AFC) a été choisit car elle estime Les deux objectifs d’une AFC sont donc : (1) estimer les
paramètres du modèle factoriel hypothétique et (2) dé-

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Présentation du modèle à respecter pour la présentation des communications au 10ème congrès de l’AIM

terminer l’ajustement du modèle factoriel hypothétique. est sensible à la taille de l’échantillon et peut conduire à
Les paramètres du modèle sont estimés à partir de la ma- rejeter des modèles conformes dans la population. Enfin
trice des covariances par la méthode du maximum de le GFI est une mesure du montant relatif de la variance
vraisemblance, qui sélectionne les estimations ayant la escomptée pour le modèle alors que l’AGFI tient compte
plus grande probabilité de reproduire les données obser- de la parcimonie dans le modèle. Il est par ailleurs géné-
vées et qui est la plus communément utilisée (Bollen and ralement admis que des valeurs supérieures à 0,90 pour le
Long 1993). Par contre, le degré de l’ajustement du mo- GFI et 0,80 pour l’AGFI indiquent un bon ajustement du
dèle factoriel hypothétique est déterminé par la différence modèle aux données, mais de même que pour le RMSEA,
entre la matrice des covariances théoriques et celle ob- le GFI et l’AGFI sont sensibles à la taille de
servée sur l’échantillon. l’échantillon. En plus, le calcul des indices GFI et AGFI
Ces analyses ont été réalisées à l’aide du logiciel impose de ne pas avoir de données manquantes et dans ce
AMOS® 4.0, avec lequel plusieurs indices permettent de cas les données manquantes ont été remplacées par la
nous assurer de l’ajustement de la structure théorique aux moyenne de la série afin de procéder aux calculs. Nous
données de l’échantillon. Nous utilisons des critères nous intéressons également aux indices incrémentaux
d’ajustements absolus : test du Chi Deux, (noté « X2 »), suivants, qui permettent de comparer le modèle testé à un
RMSEA (Root Mean Square Error of Approximation), modèle nul : NFI (Normed Fit Index), NNFI (Non-
GFI (Goodness of Fit) et l’AGFI (Adjusted Goodness of Normed Fit Index) et CFI (Comparative Fit Index)
Fit). Le test du X2 est un test de différence entre la ma- (Joreskog 1993). Le NFI ou indice incrémental de Ben-
trice des covariances observées et celle prédite par le tler et Bonett (Bentler and G. 1980) mesure la part de
modèle. Il est généralement admis qu’un X2 le plus faible covariance des observations reproduites par le modèle et
possible, ramené au nombre de degré de liberté inférieur le CFI est une mesure des imprécisions de la population
à 5 est satisfaisant (Bollen and Long 1993). Ce test com- qui est particulièrement recommandé pour la comparai-
porte des faiblesses, car il est notamment sensible à la son des modèles. Pour les indices NFI et CFI, en règle
taille de l’échantillon, ainsi qu’à la violation de général, les valeurs supérieures à 0,90 sont considérées
l’hypothèse de normalité de la distribution des données, comme satisfaisantes et témoignent d’un bon ajustement.
et il peut indiquer un bon ajustement, alors que le modèle Nous procédons également à l’examen de sa validité
spécifié et les variables de mesure ne sont pas appro- convergente et discriminante. Des test T sont effectués
priées à la mesure du construit. afin d’établir la validité convergente et consistent à véri-
L’étude des indices de vraisemblance complète le test du fier que les poids des relations sont significatifs, i.e. sta-
X2, avec le RMSEA qui mesure la non-conformité par tistiquement différents de zéro. Cela est vérifié lorsque le
degrés de liberté du modèle. Une valeur du RMSEA infé- test T associé à chaque contribution factorielle est supé-
rieure à 0,08 indique une conformité acceptable, les indi- rieur à 1,96 (valeur du T de Student, p<0,005).
ces proches de 0,05 sont jugés convenables et des valeurs Le tableau suivant indique les analyses confirmatoires
supérieures à 0,1 devraient conduire au rejet du modèle réalisées ainsi que les seuils d’acceptabilité retenus.
(Bollen and Long 1993). Il faut souligner que le RMSEA

Types d’analyses Procédures


Validité interne des échelles Examen des indices :
X2 par degré de liberté < 5
RMSEA < 0,1
GFI, NFI et CFI > 0,9
AGFI > 0,8
Validité convergente :
Poids factoriels standardisés >0,5
T de Student >1,96
Validité discriminante :
Différences entre les modèles (différences de chi deux et indices
d’ajustement)
Tableau 4 Récapitulatif des analyses confirmatoires de validation

7
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7.3 Test de l’échelle des contributions factorielles supérieures à 0,5, seul


La taille de l’échantillon pour la phase de validation ex- l’item 20 doit être éliminé. Le premier axe explique 42,
ploratoire est suffisante (N= 97), car un échantillon de 5 à 03 % de variance, et les deux premiers représentent 50,
10 fois plus d’individus qu’il n’y a d’items introduits 33 % de la variance totale. L’alpha de Cronbach de 0,92
dans une même ACP est généralement conseillé (Igalens est excellent. L’indice KMO est très bon (0,89) et accepte
and Roussel 1998). Nous menons une analyse factorielle cette solution factorielle. L’échelle est épurée à ce stade
exploratoire puis confirmatoire des instruments de me- de l’item 20. Nous devons valider cette multidimension-
sure utilisés. nalité lors d’une analyse confirmatoire. Les résultats de
l’analyse exploratoire sont présentés dans le tableau sui-
L’analyse factorielle exploratoire de l’échelle de mesure vant.
de la perception des caractéristiques de la CP virtuelle
d’appartenance fait apparaître cinq dimensions, qui reflè-
tent 68,45 % de la variance totale. Sur la base du critère

Communauté de pratique 1 2 3 4 5 α si
item
éliminé
Com 1 Les membres de la communauté X partagent une vision ,62 ,92
commune des problèmes
Com 2 La communauté X fait preuve de beaucoup d’énergie ,73 ,92
Com 3 Il y a assez de partage dans la communauté X ,64 ,92
Com 4 J’ai compris mon rôle dans la communauté X ,81 ,92
Com 5 La communauté X a une identité ,73 ,92
Com 6 J’ai une bonne compréhension de ce que fait la com- ,76 ,92
munauté X
Com 7 La communauté X est une source fiable de bonnes pra- ,68 ,92
tiques
Com 8 La communauté X tient ses engagements ,85 ,92
Com 9 Dans la communauté X, le niveau de confiance mutuel ,62 ,92
est bon
Com 10 Je recommanderais la communauté X à d’autres collè- ,68 ,92
gues
Com 11 Il existe des documents de références dans la commu- ,85 ,92
nauté X
Com 12 Le niveau de participation de la communauté X est ,53 ,92
élevé
Com 13 J’ai un sentiment d’appartenance à la communauté X ,67 ,91
Com 14 Quand la communauté X annonce un événement, j’y ,70 ,92
participe toujours
Com 15 Les managers extérieurs à la communauté X expriment ,82 ,93
de l’intérêt pour ce que nous faisons
Com 16 Les activités de partage font partie de mon travail dans ,74 ,92
la communauté X
Com 17 J’ai compris comment la communauté X s’intègre dans ,69 ,92
mon travail
Com 18 La mission et les objectifs de la communauté X sont ,51 ,92
clairs
Com 19 Les types de connaissances à partager, développer et ,58 ,92
documenter sont bien définis dans la communauté X
Com 20 Des ressources et des efforts sont investis dans le déve- ,45 ,92
l l i d’ i f l
8
Présentation du modèle à respecter pour la présentation des communications au 10ème congrès de l’AIM

loppement et le soutien d’une infrastructure pour la


communauté X
Com 21 Je suis satisfait du partage de connaissances au sein de ,79 ,92
la communauté X
% de variance expliquée (la rotation a convergé en 8 itérations) 42,0 8,30 7,14 6,12 6,12
3
Alpha de Cronbach 0,85 0,79 0,85 0,72 -
Tableau 5 Analyse factorielle exploratoire du concept de CP

Lors de la phase confirmatoire, réalisée sur le même n’indique pas de supériorité d’un modèle (Tableau 6).
échantillon, la mesure des caractéristiques de la d’une CP Nous retenons que le modèle a cinq dimensions est satis-
virtuelle d’appartenance, constituée désormais de vingt faisant. La fiabilité de l’échelle est très satisfaisante avec
items, se structure en cinq dimensions. La comparaison un coefficient α de 0,92.
des indices d’ajustement des différents modèles factoriels

Communauté de X 2(ddl) X 2/ddl RMSEA GFI AGFI NFI CFI


pratique
Modèle 1 dim 282,31 (152) 1,86 0,06 0,75 0,69 0,93 0,97
0,000
Modèle 2 dim 277,47 (151) 1,84 0,06 0,76 0,70 0,94 0,97
0,000
Modèle 3 dim 223,50 (149) 1,50 0,05 0,81 0,76 0,95 0,98
0,000
Modèle 4 dim 247,38 (165) 1,50 0,05 0,80 0,75 0,94 0,98
0,000
Modèle 5 dim 236(161) 1,47 0,049 0,81 0,75 0,95 0,98
0,000
Tableau 6 Indice d’ajustement des Communautés de pratique, issue d’une ACP fixant le nombre de
facteurs à extraire à 5, 4, 3, 2

L’analyse confirmatoire indique une bonne validité d’appartenance et correspond à la notion d’entreprise
convergente de l’échelle ; seuls les items 14 et 15 présen- commune de Wenger (Wenger 1998),
tent des poids factoriels très inférieurs à 0,5 (Tableau 7). 2. la seconde (items 2, 3, 5 et 17) résume la vita-
Nous décidons de les supprimer. L’item 15 constituait la lité perçue de la communauté et correspond à la notion
cinquième dimension du concept. d’engagement mutuel de Wenger (Wenger 1998),
Ainsi, l’échelle de mesure de la perception individuelle 3. la troisième (items 12 et 16) concerne la parti-
des caractéristiques de la CP d’appartenance comporte cipation à la communauté,
quatre dimensions distinctes :
4. la dernière (items 8, 9 et 18) s’intéresse à la
1. la première (items 1, 4, 6, 7, 10, 11, 13, 19 et confiance envers la communauté.
21) concerne la compréhension de la communauté

9
Présentation du modèle à respecter pour la présentation des communications au 10ème congrès de l’AIM

Communauté de pratique Poids fact. standard Valeur T


Com 1 0,59 6,01
Com 2 0,69 7,05
Com 3 0,79 8,49
Com 4 0,82 9,46
Com 5 0,59 5,51
Com 6 0,80 6,17
Com 7 0,70 7,47
Com 8 0,54 5,04
Com 9 0,75 7,37
Com 10 0,82 9,58
Com 11 0,78 8,87
Com 12 0,87 7,79
Com 13 0,79 9,03
Com 14 0,33 2,99
Com 15 0,21
Com 16 0,43 3,91
Com 17 0,69 7,03
Com 18 0,75 7,34
Com 19 0,64 6,69
Com 21 0,62 6,29
Tableau 7 Indice d’ajustement des Communautés de pratique, issue d’une ACP fixant le nombre de
facteurs à extraire à 4, 3, 2

ractéristiques perçues des CP, mais ces premiers résultats


8. Discussion et perspectives futu- imposent des validations ultérieures, notamment sur dif-
res férents échantillons. Cette contribution à la compréhen-
sion des CP devrait favoriser les investigations sur leur
Nous sommes partit de la définition des CP de Wenger
rôle dans les organisations et pour la gestion des connais-
(Wenger 1998). Cette définition trouve, selon nous, un
sances. Nous pensons notamment que la caractérisation
écho concret dans les CP virtuelles mis en place dans les
des CP virtuelles constitue un levier d’action pour favori-
organisations au travers de Systèmes d’Aide à la Gestion
ser le partage des connaissances. Notre recherche souli-
de Connaissance communautaires (SAGC) (Johnson
gne notamment que les CP, compte tenu des potentiels de
2001). Nous avons ainsi identifié leurs principales carac-
création de connaissances qu’elles portent en leur sein,
téristiques : l’engagement mutuel, une entreprise com-
doivent faire l’objet d’une gestion spécifique afin de dé-
mune et un répertoire partagé. Ceci nous a conduit à
velopper les dimensions de la perception individuelle des
élaborer et tester une échelle de 21 items à travers une
membres de la CP. En effet, plus les caractéristiques fa-
analyse exploratoire et une analyse confirmatoire, qui a
vorables à la gestion des connaissances des CP sont bien
confirmer la multidimentionnalité du concept CP.
perçues, plus le potentiel de partage de connaissances
Conformément à la caractérisation de Wenger (Wenger
semble fort. Ainsi de nombreuses perspectives en terme
1998), la première et la deuxième dimension prennent en
de gestion des ressources humaines doivent être dévelop-
compte respectivement les notions d’entreprise commune
pées pour notamment soutenir les dimensions caractéris-
et d’engagement mutuel. Mais, la troisième et la qua-
tiques des CP. Il nous semble d’ailleurs, à l’instar de cer-
trième dimension mettent en évidence l’importance de la
tains auteurs (Wenger, Mc Dermott et al. 2002) que ces
participation à la CP et de la confiance envers la commu-
regroupements virtuels d’individus doivent faire l’objet
nauté d’appartenance.
d’une modification des modes de gestion de la structure
Cette recherche nous a donc permit de développer un organisationnelle, notamment en réfléchissant à
instrument de mesure satisfaisant pour connaître les ca- l’équilibre nécessaire entre regroupements informels et

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Présentation du modèle à respecter pour la présentation des communications au 10ème congrès de l’AIM

organisations formelles (Soulier 2004). Pour nous, il est Evrard, Y., B. Pras, et al. (1997). Market, études et re-
par ailleurs nécessaire d’animer ou de « cultiver » les CP cherches en marketing. Paris.
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communities of practice with information
technology in pursuit of global knowledge
Claudio Vitari étudiant en doctorat en science de gestion chez l’Université Carlo Cattaneo –LIUC en co-tutelle avec
l’Université Montpellier 2. Ses intérêts de recherche en Systèmes d’Information incluent la gestion de la connais-
sance, la gestion des contenus, les services bancaires en ligne.
Isabelle Bourdon Docteur en Sciences de Gestion, spécialisée en Système d’information. Professeur associé en
NTIC au Groupe Sup de Co Montpellier.

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