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Chapitre II (Béton Armé)

ACTIONS ET SOLLICITATIONS

II. 1 DEFINITIONS DES ETATS LIMITES


Un état limite est un état au delà duquel la structure ou un élément de la structure est mis hors service,
c'est-à-dire ne répond plus aux fonctions pour lesquelles il a été conçu.
On distingue deux catégories d’états-limites :
- les états-limites ultimes correspondent à la perte d’équilibre statique (basculement), à la perte de
stabilité de forme (flambement) et surtout à la perte de résistance (rupture), qui conduisent à la ruine
de l’ouvrage ;

- les états-limites de service au-delà desquels on ne peut plus satisfaire les conditions normales
d’exploitation et de durabilité, qui sont les états limites de fissuration et de déformation.

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Chapitre II (Béton Armé)

 Facteurs d’insécurité : un état-limite peut être par suite de l’intervention combinée de multiples facteurs
aléatoires d’insécurité qui peuvent se classer comme suit :
- Incertitude sur les valeurs des actions
- Incertitude sur les résistances des matériaux
- Incertitude dans l’évaluation des sollicitations

 Règlements Algériens : (B.A.E.L99 ou EUROCODE)-(R.P.A.2003)


C’est les règlements techniques algériens qui viennent se substituer à la pratique admise du B.A.E.L (Béton Armé
aux Etats Limites) ; en donnant des recommandations spéciales pour le pays Algérien dans le domaine parasismique
R.P.A (Règlement Parasismique Algérien).

II. 2 LES ACTIONS


Les actions sont l’ensemble des charges (forces, couples, etc., permanentes, climatiques et d’exploitation)
appliquées à la structure, ainsi que les conséquences des modifications statiques ou d’état (retrait, fluage,
variations de température, tassement d’appuis, etc.) qui entraînent des déformations de la structure.
Les actions sont classées en trois catégories en fonction de leur probabilité d’occurrence et de leur variation
d’intensité dans le temps.

II. 2. 1 Actions permanentes "G"


Les actions permanentes ont une intensité constante ou très peu variables dans le temps, elles
comportent :
- Le poids propre de la structure, calculé d’après les dimensions prévues aux dessins d’exécution, le
poids volumique du béton armé étant pris égal à 25 kN/m3.
- Les charges des superstructures, des équipements fixes, les efforts dus à des terres ou à des liquides
dont les niveaux varient peu, les efforts dus aux déformations permanentes imposées à la
construction, etc.

II. 2. 2 Actions variables "Qi" (avec i= 1,2…, n)


Ce sont des actions dont l’intensité est plus ou moins constante, mais qui sont appliquées pendant un
temps court par rapport aux actions permanentes. Ces actions comprennent :
- Les actions d’exploitation : elles sont fixées généralement pour les bâtiments par les normes en
vigueur (NF P 06-001) et les conditions d’utilisation de l’ouvrage.
Quelques valeurs des actions d’exploitation en fonction de la nature des locaux :
 Bâtiment à usage d’habitation 1.5 kN/m2
 Bâtiment de bureaux 2.5 kN/m2
 Salles de lecture des bibliothèques 4.0 kN/m2
 Boutiques et annexes 5.0 kN/m2
 Amphithéâtres 4.0 kN/m2

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- Les actions climatiques : définies par les règles dites «Neige et vent ».
Ces charges sont représentées par : S ( snow = neige)
W(wind = vent)

- Les effets dus à la température : les effets de la température correspondent à des dilatations
linéaires relatives, à partir d’une température initiale prise entre 8 et14°C, de :
1.5 10-4 dans les climats très humides,
4 10-4 dans les climats chaud et sec,
5 10-4 dans les climats très sec et désertique.

II. 2. 3 Actions accidentelles "FA"


Les actions accidentelles proviennent de phénomène se produisant rarement et avec une faible
durée d’application, comme par exemple : les séismes, les chocs de véhicules ou de bateaux, les
incendies, les explosions, les cyclones.

II. 3 SOLLICITATIONS
I. 3. 1 Définition et généralités
Ce sont les efforts internes provoqués, en chaque point et sur chaque section de la structure, par les
actions qui s’exercent sur elle ; les sollicitations sont exprimées sous forme d’efforts (effort normal, effort
tranchant) et les moments (moment de flexion, moment de torsion) calculés à partir des actions par des
méthodes appropriées.

II. 3. 2 Classification des sollicitations de base


a. Effort normal "N" :
Une section est dite soumise à une sollicitation normale, si l’ensemble des forces extérieures agissant à
droite d’une section (S) se réduit à une force perpendiculaire à (S) et appliquée au centre de gravite de la
section "G".

F1 F2 Fn (S)
- L’effort N est dirigé vers la droite s’il s’agit d’un effort
de traction et vers la gauche s’il s’agit d’un effort de
G N compression.
G

(S)

b. Effort tranchant " T" : F1 F2 Fn (S)

Si l’ensemble des forces extérieures agissant à droite


d’une section (S) se réduit à une force parallèle à (S) G
et appliquée au centre de gravite de la section "G", G
T
on dit que cette dernière est soumise à un effort tranchant. (S)

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c. Moment fléchissant " Mf " : F1 F2 Fn (S)

Une section est sollicitée en flexion si l’ensemble des


forces extérieures agissant à droite d’une section (S) Mf
G
se réduit à un couple de moment Mf par rapport à O
(O) et passant par le centre de gravité "G".
(S)
F1
d. Moment de torsion "Mt " : F2

Fn
Une pièce est soumise à un moment de torsion lorsque,
au droit d’une section (S), l’ensemble des forces appliquées (S)
se réduit à un couple de moment Mt qui fait tourner la section GG
par rapport à l’axe passant par le centre de gravité "G". Mt
II. 3. 3 Combinaisons de calcul
Pour tenir compte des risques non mesurables, on associe aux valeurs caractéristiques des actions un
coefficient de sécurité pour obtenir les valeurs de calcul des actions.
On combine ces valeurs de calcul pour établir le cas de chargement le plus défavorable.

a. Combinaisons de charges à l’ELU


La combinaison d’actions à considérer, pour déterminer les sollicitations lors des situations durables
ou transitoires (par opposition aux situations accidentelles), est appelée combinaison fondamentale :

1.35 G max  G min   Q 1 Q 1   1.3 0i Q i

Avec :
Gmax : ensemble des actions permanentes défavorables.
Gmin : ensemble des actions permanentes favorables.
Q1 : action variable dite de base
Qi (i>1) : les autres actions variables dites d`accompagnement
 Q 1 = 1,5 dans le cas général,
= 1,35 pour la température, les bâtiments agricoles à faible densité d’occupation humaine (et
sans action humaine permanente), les charges routières étroitement bornées ou de caractère
particulier.
0 i : coefficients de pondération des valeurs d’accompagnement (voir tableau suivant)
Pour déterminer les sollicitations lors d’une situation accidentelle, la combinaison d’actions à
considérer est la combinaison accidentelle :

G max  Gmin  FA  11 Q 1   2 i Q i
Avec :
FA : valeur nominale de l’action accidentelle
 11 Q 1 : valeur fréquente d’une action variable
 2 i Q i : valeur quasi-fréquente d’une action variable

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b. Combinaisons de charges à l’ELS


La combinaison d’actions à considérer est appelée combinaison rare :

G max  Gmin  Q 1   0i Q i

II. 3. 4 Loi de dégression verticale


Pour les bâtiments à étages, à usage d’habitation, on suppose que toutes les surcharges ne s’appliquent
pas simultanément sur tous les planchers. On détermine la surcharge comme suit :

 Soit Q0 la charge d’exploitation sur le toit ou la terrasse couvrant le bâtiment. Q1, Q2,…Qn les charges
d’exploitation respectives des planchers des étages 1,2,…n numérotées a partir du sommet du bâtiment.
Pour le calcul on adoptera les charges d’exploitation suivantes :
Sous terrasse : Q0
Sous dernier étage (étage 1) : Q0+Q1
Sous étage immédiatement inférieur (étage 2) : Q0+0.95 (Q1+Q2)
(étage 3) : Q0+0.90 (Q1+Q2+Q3)
(étage 4) : Q0+0.85 (Q1+Q2+Q3+Q4)
(étage 5) : Q0+0.80 (Q1+Q2+ Q2+Q3+Q4+Q5)
.
.
3  n in
(étage n) : n = Q0   Q pour n  5
2n i1 i

 Lorsque la charge d’exploitation est la même pour tous les étages, la dégression ci-dessus est
équivalente a la règle usuelle dans laquelle les charges d’exploitation de chaque étage sont réduites dans
la proportion indiquée ci-dessous.

Sous terrasse : Q0
Sous dernier étage (étage 1) : Q0 + Q
Sous étage immédiatement inférieur (étage 2) : Q0 + Q + 0.9Q
(étage 3) : Q0 + Q + 0.9Q +0.8 Q
(étage 4) : Q0 + Q + 0.9Q +0.8 Q +0.7 Q
.
.
.
3n
(étage n) : n = Q0  Q pour n  5
2n

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