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FU\O BER
.. ,._......-·-.. .--T OU LE RÉALISME SURMONTÉ
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1

Acc~blée des dettes qu 'elle a cachées a Char


le sout,en qu 'elle espérait. Désespérée, elle les, Emma ne trouve ni aupres de Léon ni
décide alors de se suicider en absorbant de aupres de Rodolphe
Id pharmacie de M. Homais. Sous les yeux /'arseníc dérobé dans
de Charles et des" notables , de Yonville, Emm
exte:':1 1~~e par une médiocrité a /aquel/e elle a meurt tragíquement,
a del1berement refusé les moyens du salut n 'a pas su échapper, • assassínée ,, aussí par un romancíer qui fui
auque/ elle aspíraít.
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Cependant, elle n'était pas aussi pale, et
son visage avait une expression de íí
sérénité comme si le sacrement l'eüt guér
ie.
Le prétre ne manqua point d'en faire l'obs
eivation, íl expliqua méme a Bovary
que le Seigneur , quelquefois, prolongea
it l'existence des personnes lorsqu'il le
s jugeait convenable pour le salut ; et Char
les se rappela un jour ou, ainsi pres de
,\ mourir, elle avait rec;u la communioh .
1
• 11 ne fallait peut•étre pas se désespér
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1 er ", pensa·t·il. t-
1 En effet, elle regarda tout autour d'elle,
lentement, comrne· quelqu'un qui se d
réveille d'un songe, puis, d'une voix disti n
10 resta penchée dessus quelque
ncte, elle demanda son miroir, et elle
ternps, jusqu'au moment ou de grosses
lui découlerent des yeux. Alors elle se renv !armes
retomba sur l'oreiller. ersa la tete en poussant un soupir et
· .
Sa poitrine aussitot se mita haleter rapideme le
hors de la bouchc ; :;es yeux, en rouJ-arit, nt. La langue tout entiere luí sortit
pálissaient comme deux globes de d.
15 lampe qui s'éteignent, a la t,
croire déja mort
ses cotes, secouées par un souffle furieux, e , sans l'effrayante accélération de F
J. Sa dome stique .
pour se détacher. Félicité I s'agenouilla comme si l'ame eút fait des bonds
· 2. Le méde cin. devant le crucifix, et le pharmacien fr
3. Le curé de lui•méme fléchit un peµ les jarrets, tandis
Yonville. que M. Canivet 2 regardait vaguemen t
sur la place. Boumisien 3 s'était remis en
priere, la figure inclinée centre le
20 de la couche, avec sa ·longue
soutane naire qui trainait derriere lui dans bord e
partement. Charles était de l'autre coté ,! l'ap·
genoux, les bras étendus vers Emma .
11 avait pris ses mairis et il les serrait,
tressaillar1t a chaque battement de son
cceur, comme au contrecoup d'une ruine
devenait plus fort, l'ecclésiastique précipita qui tombe. A mesure que le rale
25 sanglots étouffés de Bova
it ses oraisons : elles se melaient aux
ry, et. quelquefois tout semblait disparaitre
sourd murmure des syllabes latines, qui dans le r·
tintaient comme un glas de cloche .
Tout a coup, on entendit sur le trottoir F
frolement d'un baton ; et une voix s'éleva, un bruit de gros sabots , avec le
une voix rauque, qui chantait :
Souvent la.chaleur d'un beau jour
30 Fait rever fillette a l'amour.
4. Excit11tion des Emma se releva comme un cadavre que l'on
muse /es par décha rge galvanise 4, les .cheveux dénoués ,
électrique . la prunelle fixe, béante. r
¡,
Pour amasser dillgemment
Les épis que la faux moissonne,
35 Ma Nanette va s'lnclinant
5. A veugl c renr.onrré Vers le sillon qui nous les donne.
chnque semiline sur /11 11 L'Aveugle
5 11
roure du retour de ! s'écria•t•ell~.
Rouen . Et Émma sem ita rire , d'un rire atroce, fréné
tique , désespéré, croyant vo\r \a
face hideuse du mi¡¡érable, qui se dressait
dans les ténebres éterne\\es cornrne
1 . De la vlslon dans le miroir li 40 un épouvantement.
/'aud ftlon de la chanson de
/'ave11g/e, Mgagez les moments soufíla bien fort ce jour·la,
11
décisifs de /'agonie d'Emmu et Et le jupon court s'envola !
/eur sym bo/iq ue . ._
Une convulsion la rabattit sur le ~ate las.
2. Les autres personnages Tous s'approcherent. E\\e n~x.ist~~t
ont des attitudes caricatura/es ou plus.
des róles insígniFiants. Montrez·le.
Gustave FLAUBERT, Madame Bovary, \\\, ~
---~--
· . FU\üBERT
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OU LE RÉALISME SURMON TÉ

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A cc~blée-des dettes qu 'el/e a cachées a Charles, Emma ne trouve ni aupres de Léon ni aupres de Rodolphe
le sout1en qu 'elle espérait. Désespérée, elle décide alors de se suiclder en absorbant de l'arsenic dérobé dans 1
fa pharmacie de M. Homais. Sous les yeux de Charles et des • notables , de Yonvil/e, Emma meurt tragiquement,
exterm inée par une médiocrité a laque/le elle n 'a pas su échapper, • assassínée • aussi par un romancier qui fui
a délibérément refusé les moyens du salut auquel elle aspirait. ªal
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Cependant, elle n'était pas aussi pale, et son visage avait une expression de
sérénité comme si le sacrement l'eüt guérie.
Le pretre ne manqua point d'en faire l'observation, il expliqua meme a Bovary
que le Seigneur, quelquefois, prolongeait l'existence des personnes lorsqu 'il le
5 júgeait convenable pour le saliJt ; et Charles se rappela un jour ou , ainsi pres de
mourir, elle avait re~u la communioh. t-
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En effet, elle regarda tout autour d'elle, lentement, comme· quelqu 'un qui se ¡;
réveille d'un songe, puis, d'une voix distincte, elle demanda son miroir, et elle
10 resta penchée dessus quelqlie temps, jusqu'au moment ou de grosses !armes E
lui découlerent des yeux. Alors elle se renversa la tete en poussant un soupir et
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Sa poitrine aussitót se mita haleter rapidement. La tangue tout entiere lui sortit d.
hors de la bouche ; ses yeux, en rouJ-arit, palissaient comme deux globes de t,
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ses cótes, secouées par un souffle furieux, comme si l'ame eüt fait des bonds
pour se détacher. Félicité I s'agenouilla devant le crucifix, et le pharmacien fr
i. Sa domestique.
· 2 . Le médecin. lui-meme fléchit un peu les jarrets, tandis que M. Canivet 2 regardait vaguement
3. Le curé de ¡::
Yonville. sur la place. Bournisien 3 s'était remis en priere, la figure inclinée contre le bord e
20 de la couche, avec sa longue soutane noire qui tra1nait derriere tui dans l'ap-
partement. Charles était de l'autre cóté, Á genoux, les bras étendus vers Emma.
li avait pris ses mairis et il les serrait, tressaillai,t a chaque battement de son
cceur, comme au contrecoup d'une ruine qui tombe . A mesure que le rale
devenait plus fort, l'ecclésiastique précipitait ses oraisons : elies se _melaient aux
25 sanglots étouffés de Bcivary, et quelquefois tout semblait disparaitre dans le r·
sourd murmure des syllabes latines, qui tintaient comme un glas de cloche . F
Tout a coup, on entendit sur le trottoir un bruit de gros sabots, avec le
frólement d'un baton ; et une voix s'éleva, une voix rauque, qui chantait :
Souvent la chaleur d'un beau jour
30 Fait rever fillette a l'arnour.
4. Exci/f'ltion des Emma se releva comme un cadavre que l'on galvanise 4, les ·cheveux dénoués , r
muscles par décharge
éfectrique.
la prunelle fixe, béante. 1,
Pour amasser diligemment
Les épis que la faux moissonne,
35 Ma Nanette va s'inclinant
Vers le sillon qui nous les donne.
5. lweugle rencontré
5 11
chaque sema-íne sur la k L'Aveugle ! s'écria-t-ell~.
route du retour de
Rouen.
Et Émma se mita rire, d'un rire atroce, frénétique, désespéré, croyant voir la
face hideuse du misérable, qui se dressait dans les ténebres éterne\\es comme
40 un épouvantement.
1. De la vlslon dans le miroir ii
l'audltion de la chanson de 11 souffla bien fort ce jour-la,
/'aveug/e, dégagez /es moments
décisifs de J'agonie d'Emma et Et le jupon court s'envola ! .
leur symbo/ique. Une convulsion la rabattit sur le ~atetas. Tous s'approcherent. Elle ~1existait
2. Les autres personnages plus. •···
ont des altitudes caricatura/es ou
des róles insignifiants. Montrez-/e. Gustave FLAUBERT, Madame Bovary, m, B

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