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Humanités

Collias Pierre

4 novembre 2020

Appropriation numérique

L’humain est un être social qui tire sa force du savoir qu’il peut stocker et des
échanges qu’il peut en tirer. L’évolution des techniques de communication à travers 

le temps, aurait pu laisser croire à une démocratisation progressive et constante de 

l’information. Cependant, l’augmentation de leurs performances n’est pas toujours 

la condition d’une meilleure communication humaine ou sociale. Il est important de 

ne pas se focaliser uniquement sur l’outil et les facilités qu’il peut apporter, mais aussi
prendre en compte modèle culturel dominant et observer la manière dont les individus
s’approprient ces nouvelles ressources.

Par exemple, depuis son invention et pendant plusieurs siècles, l’écriture fut 

un outil de communication réservé aux élites, un outil de domination pour gouverner 

et commercer. Si l’invention de l’imprimerie au XVᵉ siècle, par la diffusion plus large 

des écrits, a permis des mutations sociétales importantes en favorisant l’autonomisa-
tion d’individus, en particulier des bourgeois, elle a aussi renforcé la suprématie de
ceux qui possèdent les canaux de communication. À partir de cette époque, on voit 

se développer une communication médiatisée à distance avec la presse écrite, qui 

n’a fait qu’évoluer à travers le temps avec le télégraphe, la radio, la télévision, sans
provoquer une réelle rupture dans notre société. Ils sont restés des outils de communi-
cation unilatéraux, au service des plus puissants pour affermir leur pouvoir.

Ainsi la performance technologique n’est pas synonyme de progrès social 



et on en est en droit de se poser la question de l’impact que pourrait avoir le numérique
sur nos vies futures. L’ère du digital provoquera-t-elle un changement drastique dans la
manière dont nos sociétés produisent, partagent et utilisent les connaissances ?

De premières initiatives peuvent présager une démocratisation du savoir, avec


par exemple le développement de nouvelles capacités d’expression via les réseaux 

sociaux et l’apparition de nouvelles formes collectives auto-gérées court-circuitant 

les marchés traditionnels provoquant une redistribution du pouvoir vers les individus
connectés et les acteurs contrôlant les plateformes de mise en réseau.

C’est pourquoi il est important de développer une culture numérique, de


connaître, maîtriser et enseigner au plus grand nombre l’outil pour que celui-ci ne 

devienne pas un énième moyen de pouvoir et de rétention d’informations, et ainsi 

déclencher la réelle révolution techno-socio-culturelle que l’humanité attend.

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