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CHAPITRE II : Modes de transport, de répartition et de distribution de l’énergie

électrique

Les réseaux électriques sont des ouvrages constitués, généralement, par :


Des conducteurs aériens nus supportés par des pylônes ayant des isolateurs assurant la séparation entre conducteurs et
masses.
Des conducteurs isolés (câbles) sous terrains.
Des postes électriques d’élévation ou d’abaissement de la tension.
Ils doivent satisfaire les exigences suivantes :
Assurer au client la puissance dont il a besoin.
Disposer d’une tension stable dont les variations n'excèdent pas un certain pourcentage de la tension nominale.
Fournir une fréquence stable dont les variations n'excèdent pas, généralement, ± 0,1 Hz.
Fournir l'énergie à un prix acceptable, maintenir des normes de sécurité rigoureuses et veiller à la protection de
l'environnement.
Ils sont divisés, généralement, en trois grandes catégories :
1) Le réseau de transport comprenant les centrales, ainsi que les lignes et les postes de transformation issus de celles-ci.
2) Le réseau de répartition comprenant les lignes de transport et les postes de transformation intermédiaires entre le réseau de
transport et le réseau de distribution.
3) Le réseau de distribution comprenant les lignes et les postes de transformation servant à alimenter les clients.
II.1. Propriétés des réseaux électriques
Le transport de l’énergie électrique est effectué par des systèmes triphasés qui présentent des avantages par rapport au
monophasé à savoir :
- La puissance instantanée du cas triphasé équilibré égale la puissance active et absence donc de toute composante
d’oscillation.
- Un meilleur rendement en triphasé.

En effet, considérons les deux figures II.1a et II.1b dans lesquelles, il y a même puissance transmise P et même résistance R
par conducteur. Aussi, les tensions efficaces sont égales ( Va = Vb = Vc = V).

(a) (b)

Fig II.1. a) circuit monophasé. b) circuit triphasé équilibré

Le circuit monophasé (figure II.1a) transmet la puissance P = V I cos , déphasage entre , et dissipe par effet joule
une puissance ∆ 2

Le circuit triphasé (figure II.1ba) transmet la même puissance P avec même facteur de puissance mais selon l’expression
P = 3V I’ cos . Il dissipe par effet joule une puissance ∆ 3 (I’a I’b I’c I’)
Alors : 3V I’ cos φ! V I cos φ ! ' I’ I⁄3 !

$ ∆( ∆(
Donc : ∆ 3 I ⁄3 ! ! & ⁄3 * + & 6*
) ∆($

La ligne triphasée enregistre des pertes par effet joule six fois moins que celle monophasée selon les conditions adoptées.

Remarque : Lee même raisonnement peut être suivi pour déduire le rapport ∆ ⁄∆ correspondant à un circuit triphasé à
trois conducteurs. Les rapports entre les volumes et les masses des circuits précédents peuvent être aussi déduits.

Constat : Une ligne triphasée dissipe,, généralement, moins d’énergie qu’une ligne monophasée.
II.1.1. Tension de transport
Le transport de l’énergie électrique doit s’effectuer avec des tensions, relativement, hautes. Alors, pour
p autant que la distance
et la puissance augmentent, la tension devrait augmenter et ce à cause des motifs techniques suivants :
Considérons les deux schémas unifilaires en figures II.2a et II.b ayant même facteur de puissance égale 0.9.

(a)) (b)

Fig II.2. a) réseau sans transformateur. b) réseau avec transformateur

∆ a = 3 I² R = 3 (400 106 / √3 30 103 0.9 )2 1 = 3 (8550


Les pertes actives pour le circuit (a) : ∆P 50)2 ≈ 220 MW
∆ b = 3 I’² R = 3 (400 106 / √3 400 103 0.9 )2 1 = 3 (6400)2 ≈ 1.23 MWs
Les pertes actives pour le circuit (b) : ∆P
∆Pa / ∆Pb = 178
Les pertes sous tension 30 kV sont supérieures de 178
1 fois celles sous tension 400 kV.
En plus les pertes du circuit (a) représente 55 % de l’engagement total de la centrale de production. Il est, pratiquement,
impossible d’utiliser le niveau 30 kV pour le transport dans
da ce cas.
Ce raisonnement peut être étendu pour la déduction de la relation entre la masse (volume) des conducteurs et leur niveau de
tension.
A. Norme des tensions : Les tensions alternatives ont une classification selon le tableau suivant :
Abréviation dénomination niveau
TBT Très basse tension U < 50V
BT Basse tension 50 V ≤ U ≤ 1000 V
* Dans cette catégorie, on trouve une sous classification en BTA et BTB
telle que : BTA : 50V ≤ U ≤ 500V
BTB : 500V < U ≤ 1000V
HT Haute tension U > 1000 V
* Dans cette catégorie, on trouve une sous classification en HTA et HTB
telle que : HTA : 1000V < U ≤ 50 KV
HTB : U > 50 kV

Remarque : La HTA était appelée la moyenne tension.

II.1.2. Contraintes du champ électrique


Le champ électrique est importante en HT. Il dérive d’un potentiel selon la loi de la circulation du champ électrique :
r r
E .d l = − dV

Ou E est le champ électrique en volts / mètre; V est le potentiel ; l la distance

Alors, plus la tension est élevée, plus le champ électrique est contraignant.
A. Notion d’ionisation d’air et de conduction dans les isolants
Les installations électriques contiennent les isolants sous formes gazeuses, liquides et solides. Ils sont nécessaires pour la
protection et la sécurité des biens et des personnes. Cependant, ils peuvent être sujets à différents phénomènes d’ionisation
qui les amènent aux phénomènes de claquage (pertes des propriétés isolantes selon la formule F = E. q).
Le facteur principal de ces défauts d’isolation est les valeurs du champ électrique qui dépassent les seuils tolérables. Alors, la
recherche de la valeur maximale possible du champ électrique représente une tâche importante dans le
dimensionnement d’isolation et la mise en place d’une protection adéquate.
II.1.3. Les contraintes thermiques : Elles sont dues à l’effet Joules qui crée un échauffement permanent par le courant
nominal ou celui de court circuit (nécessaire pour les choix du matériel et la détermination de la section des câbles).
II.1.4. Les contraintes mécaniques : Elles sont dues aux efforts électrodynamiques lors des courants de court circuits. Elles
impliquent lors du montage de l’installation la fixation mécanique des câbles et de l’appareillage. L’analyse de ce dernier
phénomène passe par la connaissance des lois de circulation du champ magnétique.
II.2. Structure des réseaux de transport
Les réseaux de transport sont le plus souvent bouclés et maillés (Figure II.3). Cette configuration est avantageuse pour la
continuité de service du fait de la présence de plusieurs sources interconnectées. Ils sont sous des tensions HTB exigeant des
dimensions plus importantes et plus de sécurité. En conséquence leur un coût serait plus important.
Fig II.3. Schéma unifilaire d’un réseau de transport

II.3. Structure des réseaux de distribution


Les réseaux de distribution ont le plus souvent la configuration radiale avec des prolongements latéraux et sous latéraux. Ils
sont sous des tensions HTA et BT. La présentation unifilaire est la plus pratique telle la figure II.4.

Fig II.4. Schéma unifilaire d’un réseau de distribution


L’avantage du système radial est qu’il est simple ayant un sens d’écoulement de puissance unidirectionnel, généralement, de
la source vers les charges. Il est moins couteux mais présentant un inconvénient pour la continuité de service. Si un défaut se
produit dans une ligne, il entraine l’arrêt de toutes les autres se trouvant à son aval.

II.4. Caractéristiques fonctionnelles des réseaux électriques

L’électricité est caractérisée


ée par la grande variabilité de sa demande au cours du temps et la quasi-impossibilité
quasi de son
stockage. A tout instant, l’équilibre entre la production d’une part et la consommation et les pertes d’autre part, doit être
établi ou rétabli.
./0123456
/012345 515786 .91:;1<<é6 515786 > ∆./6056; 515786;

Tout déséquilibre affectant cette égalité est synonyme de perturbation.

II.4.1. Appel de puissance d'un réseau (courbe de charge)

La puissance demandée par l'ensemble des consommateurs d'un réseau subit de grandes fluctuations selon l'heure de la
journée et selon les saisons. Le graphique de la figure II.5 montre des variations quotidiennes et saisonnières typiques pour
un réseau. On constate sur ce graphique que l'appel de
de puissance maximal pendant l'hiver (15 GW) peut être plus du double
de l'appel minimal pendant l'été (6 GW).

Fig. II.5. Appel de puissance annuel


La figure II.6 montre, pour le même réseau, la variation horaire de l'appel de puissance pour une journée d'hiver et pour une
journée d'été. Laa pointe de 15 GW en hiver se produit vers 17 h, car c'est à ce moment que presque tous les ménages utilisent
l’éclairage et les autres commodités et que plusieurs usines sont encore en marche. Lee creux de la demande arrive
ar aux heures
du matin.
Si l'on ramène les appels de puissance journaliers à une base annuelle, on obtient le monotone de puissance (figure
( II.7).

Fig II.6. Fluctuation de l’appel de puissance pendant 1 journée Fig II.7. Monotone de puissance
La figure II.7 indique :

- Un appel de puissance de 9 GW existe pendant 70 % du temps.


- Un appel de 12 GW ne se produit que 15 % du temps.
- Une puissance de base de 6 GW est requise en tout temps.
- Une puissance intermédiaire additionnelle de 6 GW est requise pendant au moins 15 % du temps.
- Une puissance de pointe de 3 GW n'est requise que pendant une courte période.

Remarque : La courbe de charge peut être simplifiée à des créneaux relatifs à des intervalles de temps donnés.

Exemple
On a deux clients raccordés sur un réseau BT et dont les besoins journaliers sont indiqués aux figures suivantes :

1/ Trouvez le prix de l’énergie consommée aux cours de la journée si on a le prix unitaire : 4 DA/KWh
2/ Quels jugements pourriez – vous faire sur les comportements des 02 clients vis – à vis de leur fournisseur d’énergie. ?

Solution
1/
Client 1 : 24 @ 1 @ 4 96 CD
Client 2 : 1 @ 24 @ 4 96 CD

2/ Les deux clients consomment 24 kWh pendant une journée mais avec des coûts très différents : la fourniture du client 1,
avec un appel de puissance élevé pendant les heures de coûts les plus élevés, nécessite des investissements plus lourds de la
part du secteur électrique et a donc un coût supérieur. Le client 2 se voit alors pénalisé du fait qu’il paie la même somme que
le premier et sans pour autant causer la même contrainte qu’impose le premier.

II.4.2. Facteurs caractéristiques de la charge des réseaux électriques


Un ensemble de facteurs est utilisé pour caractériser l’engagement des réseaux électriques à satisfaire les besoins de ses
équipements selon un meilleur profil de consommation. On défini, principalement, le facteur de charge, le facteur de perte

4.2.1. Facteur de charge (Fch): est le rapport entre la puissance moyenne et la puissance maximale enregistrées pendant
une période donnée.
.<1G
E9F
.<7H
J
IK / 5!25
.<1G
J
Exemple : Un système électrique consomme en un mois une énergie W = 18 MWh. La puissance maximale atteinte est 50
KW. Trouvez le facteur de charge et expliquez sa signification pour ce cas.

L MN
.<1G K. KPR SL PR TL
J OK @ PQ
.<1G PR
E9F K. R ' E9F RK%
.<7H RK

Dans cet exemple, le facteur de charge est de 50% indiquant que, en moyenne, la demande de pointe a été entièrement
utilisée pour 12 heures par jour pendant 30 jours. Une des façons les plus simples d'améliorer le facteur de charge est de
«raser les pointes». «Raser» signifie de déplacer vers les périodes creuses de la journée une partie de la charge électrique qui
est présentement exploitée aux heures de pointe.

4.2.2. Facteur de charge annuel ( FchA)


W:60X46 515786 7::36886
E9FV
.<7H 7::36886 ! @ NYZK

4.2.3. Facteur de perte : est le rapport entre la perte de puissance moyenne et la perte de puissance pendant l’appel de
puissance maximal.

∆.<1G
E/
∆. .<7H!

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