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Information Systems Management & Innovation

ISSN: 2509-0933
Vol. 1, No. 1, Avril 2017

L’usage des technologies de l’information dans la logistique


collaborative et son impact sur la performance des firmes

Boubker NEJJAR
Université Mohammed V de Rabat- E.S.T de Salé
Salé, Maroc
nejjar.boubker@gmail.com

RESUMÉ

Actuellement, compte tenu d’un environnement économique complexe et turbulent, la concurrence se joue de plus en plus
entre chaînes logistiques. De ce fait, collaborer entre membres d’une chaîne logistique, processus rendu possible par la
notion de Supply Chain Collaboration, vise à élever les niveaux de performance ou encore à acquérir un avantage compétitif
au profit des entreprises partenaires. Dans ce papier, nous allons recourir au procédé de la revue de littérature pour expliquer
qu’une Supply Chain Collaboration soutenue par des technologies de l’information bien maîtrisées, attribue de la flexibilité
aux acteurs d’une chaîne logistique collaborative, afin de mieux réagir à l’incertitude de l’environnement des affaires. Notre
objectif de recherche est d’élaborer un modèle conceptuel pouvant aider les praticiens à réaliser des améliorations de

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performance par le truchement d’une Supply Chain Collaboration supportée par des technologies de l’information
appropriées.
Mots clés : Supply Chain Collaboration, Technologies de l’Information, environnement incertain, performance.

ABSTRACT

Currently, given a complex and turbulent economic environment, competition is increasingly being played out between
supply chains. Thereby, collaborate among members of a supply chain, a process made possible by the concept of Supply
Chain Collaboration, aims to raise performance levels or to obtain a competitive advantage for the benefit of partner
companies. In this paper, we will use the process of the literature review to explain that a Supply Chain Collaboration
supported by well-controlled information technologies, assigns flexibility to collaborative logistics, in order to better react
to uncertainty of the business environment. Our research objective is to develop a conceptual model that can help
practitioners achieve performance improvements through a supply Chain Collaboration supported by appropriate
information technologies.
Keywords: Supply Chain Collaboration, Information Technologies, uncertain environment, performance.

To cite this article: NEJJAR B. (2017), « L’usage des technologies de l’information dans la logistique
collaborative et son impact sur la performance des firmes », Journal of Information Systems Management &
Innovation, Vol. 1, No. 1, pp. 23–38
Xxx Available : http://revues.imist.ma/index.php?journal=ISMI&page=issue&op=archive xxX

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1. INTRODUCTION de générer un flux d’informations continu et


décisif tout au long du processus de création de
Dans un effort de prédiction relatif aux défis de valeur (Delfmann et Gerhnic, 2003). Le
la logistique, dans la vingtaine d’années à venir, déterminisme technologique, malgré tout,
Gozé-bardin (2009) ne manque pas de souligner préconise, entre autres, des investissements
l’intérêt croissant porté, aussi bien par les technologiques en volume et qualité
académiciens que par les praticiens, sur la appréciables avec leur corollaire en
dimension collaborative dans la gestion de la compétences humaines afin de garantir plus de
chaîne logistique (C.L. ou supply chain, S.C.). chances au succès d’une chaîne logistique
Pour Paché (2009) et Koçoglu et al. (2011) collaborative. De l’autre côté, des cycles
c’est déjà une réalité. Les entreprises se rendent d’exploitation de plus en plus courts, des
compte, de plus en plus, que l’unité de produits sans cesse innovés, des clients
compétition n’est plus l’entreprise individuelle, versatiles et exigeants, des fournisseurs
mais la C.L. dans son ensemble, ou encore nombreux mais avec une fiabilité douteuse, des
l’entreprise étendue (Samuel et al., 2011). La marchés étendus, etc. sont autant de facteurs qui
compétition n’est plus entreprise contre contribuent à la turbulence des environnements
entreprise, mais S.C contre S.C. (Christopher, logistiques (Cao & Zhang, 2011). L’incertitude
2011). Face à cette prise de conscience, la étant en permanence présente, la S.C.
réaction naturelle des entreprises a été de traiter Collaboration, soutenue par les T.I, permettrait
différemment leurs partenaires, en mettant en d’en atténuer les effets nuisibles tout en
place des pratiques conciliantes de partenariat, augmentant la flexibilité (agility) des
d’où l’expression de Supply Chain partenaires de la C.L. Ce propos ainsi formulé
Collaboration (S.C.C). La collaboration inter- représente le cadre général de notre analyse.
entreprises est un champ d’étude et de Donc, partant de l’idée que la S.C.
recherche qui s’élargit continuellement et Collaboration est une véritable philosophie
représente de la sorte une thématique managériale qui encourage les membres d’une
passionnante de la S.C. Management (S.C.M) C.L à construire ensemble une valeur ajoutée
(Karuranga et al., 2008). La littérature traitant pour le client final et à réduire, collectivement,
de la collaboration dans le domaine logistique l’incertitude liée au marché (Soosay & Hyland,
se densifie de plus en plus, depuis une dizaine 2015), la question de recherche à solutionner
d’années, allant dans le sens de l’établissement peut-être exprimée ainsi : comment justifier un
d’une corrélation positive entre l’amélioration lien positif entre S.C. Collaboration et usage
de la performance des organisations et une des T.I dans un contexte environnemental
collaboration entre partenaires d’une C.L incertain ? La réponse aboutira à une sorte de
(Simatupang & Sridharan, 2013 ; Ralston, biotope pouvant conduire à des niveaux
2014 ; Zhang, 2012). Il reste, bien évidemment, appréciables de performance des organisations
à localiser l’objet de la collaboration. Dans ce collaboratives et/ou d’acquérir un avantage
sens, la caractérisation et la contextualisation de compétitif. Dans ce sens, un modèle conceptuel
la S.C. Collaboration sont à prendre en sera développé pouvant inspirer les managers à
considération. bien se comporter dans des contextes
D’un côté, les Technologies de l’Information changeants et complexes.
(T.I) se présentent comme une opportunité fort Pour y parvenir, au début, nous tracerons le
potentielle ou des catalyseurs de croissance et cadre théorique de notre analyse. Ensuite, nous
de compétitivité, entre les mains des partenaires soulignerons le rôle important des T.I dans
d’une C.L (Fawcett et al., 2011). En effet, l’amélioration des capacités compétitives de la
informatiser les processus intra- C.L. Finalement, nous essayerons de montrer
organisationnels ne suffit plus à garantir une qu’une C.L. collaborative qui implémente
performance distinctive. Les systèmes doivent judicieusement des T.I de collaboration est
être compatibles avec ceux des autres capable de mieux réagir à un environnement
partenaires (inter-organisations) de la C.L afin changeant et imprévisible.

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2. CONCEPTIONS THEORIQUES partenaires, la S.C. Collaboration traite les


AUTOUR DE LA S.C. questions de confiance et d’engagement
COLLABORATION (Morgan & Hunt, 1994 ; Kumar &Van Dissel,
1996 ; Stank et al., 2001 ; Cao et al., 2010). La
T.O.C (E.M. Goldratt, 1990 ; Cox & Spencer,
Il y a différentes sollicitations théoriques quant 1997), de son côté, initialement basée sur la
au traitement du concept de S.C. Collaboration logique de cause à effet, a été détournée des
en liaison avec la performance sciences exactes au profit de la gestion
organisationnelle, c’est ce qui explique, industrielle, la gestion de projet et la logistique
d’ailleurs, la multitude de définitions données à de distribution. Pour optimiser la performance
la S.C. Collaboration. des systèmes, cette théorie vise à mettre en
place un processus continu basé sur le contrôle
2.1 Les paradigmes théoriques sollicités de la ressource la plus faible, appelée
Le développement par à-coups de la littérature « contrainte » (« goulot »). Simatupang et al.
sur la S.C. Collaboration en a résulté un (2004) ont développé une théorie des
amoncellement de contributions académiques, contraintes dans la S.C. Collaboration, une
des fois, juxtaposées et, d’autres, approche qui tente d’aplanir les obstacles afin
complémentaires (Hiesse, 2009). Toutefois, de tirer profit pleinement des avantages de la
nous pouvons dire qu’il y a deux grilles de S.C. Collaboration. Kampstra et al., (2006) ont
lectures possibles pouvant nous fournir un détaillé une démarche en cinq étapes en vue de
éclairage sur la nature, les formes et les faire face aux contraintes de la collaboration.
contenus de S.C. Collaboration : 1) les Globalement, la taxinomie de Simatupang
conceptions théoriques mobilisées et 2) la (2007) résume bien les différents courants de
nature des modèles construits. recherche sur la S.C. Collaboration. Il en
Généralement, on fait appel à trois théories distingue quatre :
organisationnelles (ou adaptées au contexte des - Collaborative Business Processes avec
organisations) pour justifier la collaboration comme objet de recherche : révision des
entre les membres d’une C.L : les coûts de process, conception de la chaîne
transaction (Theory of Cost Economics, TCE), logistique, processus de management et
la contingence (Contingency Theory, CT) et les contraintes de management,
contraintes (Theory of Constraints, TOC). La - Collaborative Incentive Schemes avec
C.T (Lawrence & Lorsch, 1967 ; Mintzberg, comme objet de recherche : motivations
1982) soutient que l’environnement externe, basées sur la performance et partage des
changeant et imprévisible, impacte doublement coûts et des risques,
les structures et les comportements - Collaborative performance Systems
organisationnels et, in fine, les résultats de avec comme objet de recherche :
performance. Dernièrement, la C.T a été utilisée révision des systèmes de performance,
pour identifier les forces motrices et inhibitrices management des coûts et benchmarking,
de la S.C. Collaboration (Stonebraker & Afifi, - Collaborative Information Systems avec
2004 ; Fawcett et al., 2008 ; Flynn et al., 2010). come objet de recherche : rôle des T.I et
La T.C.E (Williamson, 1975 ; 1994), quant à leurs impacts, les solutions T.I et les
elle, postule que toute transaction économique modèles de partage d’informations.
engendre des coûts préalables à sa réalisation :
de recherche d’information, de négociation et Concernant la deuxième grille de lecture, les
décision et, de surveillance d’exécution. La modèles construits sur la S.C. Collaboration
« hiérarchie », mode de gouvernement sont classés en deux types : les modèles de
d’entreprise, entre autres, pourrait diminuer ces mesure de la performance et les frameworks de
coûts par des formes particulières de prise de décision en plus des modèles purement
collaboration entre membres d’une chaîne conceptuels sans vérification empirique
logistique. Face au probable opportunisme des (Forslund & Jonsson, 2007 ; Chen & Paulraj,

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2004 ; Simatupang & Sridharan, 2004). subjectivement, quelques définitions que nous
Généralement, ces deux types de modèles jugeons significatives (tableau n°1).
interagissent dans leur fonctionnement. Par Tableau 1 : Quelques définitions de la S.C
exemple, la mesure de la performance conduira Collaboration
au processus de prise de décision et ce dernier
mènera à son tour à l’amélioration future de la Sources Définitions
performance (Ramanathan, 2014). Simatupang & “Two or more companies working together to create
Dans notre cas d’analyse, nous faisons appel Sridharan higher profits through defining and delivering
(2002) products to end customers than can be achieved by
aux théories de la contingence, surtout sa acting alone”.
branche « woodwardienne » (déterminisme Bowersox et al., “It is a partnership where the parties work together,
(2003) share information, resources, and risks, and make
technologique) et des coûts de transaction pour joint decisions to accomplish mutual beneficial
leurs capacités explicatives, en matière de outcomes”.
Frayret et al., « La collaboration entre les entreprises d’un même
l’influence des facteurs environnementaux sur (2003) réseau de création de valeur implique des pratiques
les organisations. En outre, nous adhérons au d’affaires dans lesquelles les partenaires ont des
buts communs, reconnus comme tels, qu’ils
courant Collaborative Information Systems qui cherchent à atteindre grâce à la mise en commun de
accorde une place privilégiée au rôle des T.I ressources ou grâce à l’établissement de plans de
réalisation des opérations mutuellement acceptées.
dans le partage de l’information et La collaboration implique la confiance des
l’amélioration de la performance. Enfin, nous partenaires face au partage des bénéfices, au
partage des risques et des responsabilités, mais
nous plaçons dans la catégorie des modèles aussi face au partage des informations privées ».
conceptuels capables de conduire les praticiens Barratt (2004b) “Internal collaboration must be married with
external collaboration. Thus, firms need to
à obtenir un avantage compétitif durable. collaborate in order to gain access to combinations
of resources or improved capabilities that allow
them to achieve collaborative advantage and higher
2.2 Les définitions de la S.C. Collaboration performance”.
La S.C. Collaboration a changé le regard de la Kampstra et al., “Financially independent entities try to get the
S.C. Management (S.C.M) en le portant, au- (2006) dependent parts of the chain to « play » together, i.e.
ensuring that the entities in a chain interact
delà d’une simple vision sur le processus successfully to provide the necessary coordinated
outputs”.
interne d’une entreprise, sur la question de Simatupang “Two or more companies to establish joint efforts in
comment les membres d’une chaîne (2007) defining and delivering products to end customers
coordonnent leurs efforts tout au long d’une that lead to better revenues and lower costs. This
implies that the chain members are willing to devise
C.L (Spekman et al., 1998 ; Simatupang & mutual goals and engage in joint efforts that result
Sridharan, 2002). Ceci a commencé depuis la Fawcett et al.,
in better performance for all parties”.
“The ability to work across organizational
première moitié des années 90 (Barratt, 2004b). (2008) boundaries to build and manage unique value-added
A l’évidence, on peut dire qu’il y a un gap processes to better meet customer needs. S.C.
collaboration involves the sharing of resources-
entre académiciens et praticiens autour du information, people, and technology-among S.C.
vocable « collaboration », à en juger par le members to create synergies for competitive
advantage”.
nombre de synonymes utilisés pour le désigner, Whipple et al., “S.C.C is defined as a long-term relationship where
le décrire, tels que : partenariat, alliance, (2010) participants generally cooperate, share information,
and work together to plan and even modify their
coopération, relations inter-entreprises, business practices to improve joint performance”.
entreprise étendue, mutualisation ou Cao & Zhang “A partnership process where two or more
(2011) autonomous firms work closely to plan and execute
« coopétition », mais au fond cela représente le supply chain operations toward common goals and
même concept (Simatupang, 2007 ; Corsten & mutual benefits”.

Felde, 2005 ; Barratt, 2004b ; Soosay &


Hyland, 2015). A travers ces définitions, nous pouvons
Dans la quête d’une définition consensuelle, déceler trois éléments récurrents : mutualisation
voire indiscutable, le résultat a été une des ressources, partenariat multiple, proximité
anthologie inachevée de la précision du concept des objectifs et amélioration des performances.
de la S.C. Collaboration (Ramanathan, 2014 ; La synergie qu’engendre la collaboration, en
Hudnurkar et al., 2014 ; Cao et al., 2010 ; Stock résulte un gain supérieur dans une logique
& Boyer, 2009). Nous en choisissons, d’entreprise étendue, une sorte d’intersection

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des frontières d’entreprises collaboratives technologiques et à une meilleure qualité des


(Hudnurkar et al., 2014). produits. Simatupang & Sridharan (2005)
Nous adoptons la définition donnée par défendent la collaboration autour de : partage
Whipple et al., (2010), pour les besoins de notre de l’information, synchronisation des décisions
analyse, où ils précisent la S.C.C comme une et motivations d’alignement entre partenaires
relation de longue durée où, généralement, les d’une C.L. Crook et al. (2008) suggèrent que
participants coopèrent, partagent de quand des firmes autonomes collaborent et
l’information et travaillent ensemble pour partagent des informations, elles peuvent
planifier et même modifier leurs pratiques réaliser des avantages toutefois, après avoir
d’affaires afin d’améliorer conjointement la établi des liens de dépendance entre elles.
performance. Fawcett et al. (2008), tout en cherchant à
répondre aux questions des pratiques
2.3 Revue de la littérature sur la S.C. spécifiques et conditions conduisant au succès
Collaboration de la S.C. Collaboration et du développement
A partir d’une lecture très sélective à propos du d’une culture organisationnelle poussant vers
sujet, mais sans la prétention de remonter au des niveaux élevés de collaboration, ont établi
tout début des écrits probants dans le domaine un classement, d’importance dégressive, des
(Morgan & Hunt, 1994 ; Kumar & Van Dissel, bonnes pratiques et conditions de la
1996 ; Dyer & Singh, 1998), nous pouvons collaboration d’une C.L : gestion de
prétendre que les recherches sur la S.C. l’engagement (commitment), définition des
Collaboration peuvent être groupées en deux rôles et cartographie de la S.C. Collaboration,
catégories. La première, elle se focalise sur les partage de l’information et intégration des
déterminants, les facteurs et les préalables systèmes, développement et gestion du
comme facilitateurs du succès de la personnel, établissement des critères de mesure
collaboration. Quant à la deuxième catégorie, de la performance de la S.C, gestion des
elle justifie la finalité de toute collaboration relations et construction de la confiance (trust)
entre les membres d’une C.L. Cette finalité et rationalisation et simplification de la S.C.
peut-être : la performance commune, la Dans sa thèse, couvrant les vingt cinq dernières
modération de la compétition inter- années de recherche sur le concept de S.C.
organisations ou l’acquisition d’un avantage collaboration, Ralston (2014) identifie trois
compétitif durable. A cela, nous ajoutons thèmes d’investigation : les préalables à la
l’apport critique sur la S.C. Collaboration qui collaboration, les relations entre S.C.
jette de la lumière sur les obstacles de mise en Collaboration et performance et les obstacles à
œuvre de cette dernière (Vereecke & Muylle, la collaboration. Zacharia et al. (2011)
2006 ; Nyaga et al., 2010). soutiennent une S.C. Collaboration épisodique
Ainsi, Lapide (2002) repère trois aires en décrivant les initiatives de collaboration
d’opportunités de collaboration : entre inter-entreprises, dans un cadre préalablement
l’entreprise et ses fournisseurs, entre posé avec des objectifs spécifiques. Chen et al.
l’entreprise et ses membres de chaîne de (2011) ont enquêté sur le rôle du partage de
distribution et entre l’entreprise et ses l’information et la qualité et la disponibilité de
prestataires de services logistiques. Simatupang l’information dans le développement de la
& Sridharan (2002), auteurs prolifiques sur le confiance et de l’engagement dans des relations
sujet, identifient les conflits dans la S.C. de S.C durables. Cao et al. (2010) recensent
Collaboration avec, spécialement, un focus sur cinq contenus distinctifs de la S.C.
les modes de coordination dans la S.C, puisque Collaboration : partage de l’information,
la multiplicité des partenaires favorise la congruence des objectifs, synchronisation des
survenance des conflits. Walter (2003) pense décisions, partage des ressources et motivations
que la collaboration aboutit à un processus d’alignement stratégique. Auxquels contenus,
rapide de développement des produits, à une ils ajoutent deux autres (leur apport) : la
réduction des coûts, à des innovations communication collaborative qui réduit les

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conflits et l’incertitude dans le partenariat et la 3. LA TRILOGIE : TECHNOLOGIES


création des connaissances conjointe qui DE L’INFORMATION, S.C.
améliore l’innovation et met à profit les COLLABORATION ET
ressources.
INCERTITUDE
Nous pouvons déduire de ce qui précède que
le partage de l’information et l’amélioration des
processus opérationnels constituent les attributs Préalablement, les T.I correspondent aux
fréquents de la S.C. Collaboration que bon appareils qui permettent de rassembler, stocker,
nombre d’auteurs réitèrent (Ralston, 2014). traiter et diffuser une information. Le Système
Malgré la popularité et les bénéfices d’information (S.I), plus vaste, est un ensemble
potentiels de la S.C. Collaboration, il y a des organisé de ressources : matériel, logiciel,
déceptions de la part des praticiens (Paulraj et personnel, données, procédures permettant
al., 2008). Parmi les barrières significatives à la d’acquérir, de traiter, stocker, communiquer des
collaboration, il y a lieu de citer : le partage informations (sous formes de données, textes,
inadéquat de l’information, les guerres de images, sons, etc.) dans des organisations
territoires et l’incompatibilité des critères de (Reix, 1998). Malgré cette distinction, la
mesure de la performance entre partenaires littérature confond entre les deux notions au
(Barratt, 2004a ; Fawcett et al., 2008 ; 2012). point que les S.I deviennent un ensemble
Kampstra et al. (2006) identifient nombre de organisé de T.I hétérogènes (De Vaujany,
raisons faisant que la collaboration échoue, 2005). Nous entretenons cet amalgame au profit
comme : le temps, l’infrastructure T.I, la de l’acronyme T.I.
confiance, la structure organisationnelle, la Comment alors les T.I peuvent-elles
pression du partenaire externe et les raisons améliorer le partage de l’information, réduire
financières. Fliender (2003) considère l’absence l’incertitude inhérente aux environnements
de confiance, le manque d’une intégration des turbulents et, en conséquence, augmenter la
prévisions internes et la peur de collusion performance des partenaires d’une C.L ?
(opportunisme des partenaires) comme trois
obstacles importants à l’implémentation de la 3.1 Revue de la littérature sur le lien entre
collaboration dans la C.L. Sabath & Fontanella technologies de l’information et S.C.
(2002) examinent les promesses non tenues de Collaboration
la S.C. Collaboration en citant le recours à la Les recherches sur ce sujet, les investissements
technologie, le traitement de chaque en T.I et leurs usages en liaison avec l’efficacité
client/partenaire également et la marge de des activités de la S.C, essaient de définir et
confiance comme obstacles à la réussite de la concevoir un système d’information performant
collaboration. à même de fournir visibilité et perspicacité aux
Il ressort de ces obstacles que le défaut de membres de la chaîne pour créer une C.L
confiance et le faible engagement dans le flexible et réactive. Les variantes de ces
partenariat posent de sérieuses limites à une recherches incluent : le rôle des T.I et leurs
collaboration aboutie entre les membres d’une impacts, les solutions T.I et les modèles de
C.L.Dans notre proposition, nous pensons partage de l’information (Simatupang, 2007).
qu’une appropriation bien accomplie des T.I Généralement, nombreuses sont les études qui
pourrait atténuer ces limites et favoriser un soutiennent que les T.I affectent positivement la
meilleur partage de l’information, avec, au S.C et en améliorent la performance (Kent &
final, une amélioration de la performance de la Mentzer, 2003 ; Subramani, 2004 ; Sanders &
C.L. Premus, 2005 ; Rai et al., 2006 ; Li et al.,
2009). Toutefois, ces mêmes études laissent
planer quelques doutes sur l’efficacité
irréversible des T.I, d’où le principe du
« paradoxe de productivité des T.I »
(Brynjolfsson, 1993).
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Bien avant, Porter & Millar (1985) ont l’orientation des T.I dans l’échange
avancé que la diffusion des T.I dans les d’informations, avec un usage adéquat des
activités de C.L amplifie le potentiel de création données, favorise grandement le succès de la
de valeur. Kumar & Van Dissel (1996) collaboration. Li et al. (2009) présentent une
soutiennent qu’un S.I collaboratif joue deux étude où l’implémentation des T.I revêt une
rôles : réduire les coûts et risques de transaction importance particulière dans l’ère de la
et, rendre la collaboration possible par des globalisation et de l’économie compétitive, car
outils adaptés. Pour Brandyberry et al. (1999) les T.I sont capables de fournir des
les T.I ont un potentiel élevé de gestion des flux informations opportunes et fiables, à même
d’information et impactent différentes d’améliorer la performance de la C.L. De
dimensions de la C.L, tels que : les coûts, la Groote & Marx (2013) pensent que la qualité de
qualité, la livraison, la flexibilité et finalement, l’information dépend fortement des T.I
le profit de l’entreprise. Pour eux, aussi, les T.I possédées ainsi que de leur processus de
fournissent les liens qui supportent la management. Ramanathan (2014), dans le sens
communication et la collaboration à travers la de déterminer les conditions d’un
C.L. environnement propice à la S.C. Collaboration,
Le soutien empirique à la relation entre trouve que le degré de collaboration dépend des
usage des T.I et performance de la C.L, a été facteurs suivants : l’investissement en
apporté par Sanders & Premus (2002, 2005). technologies de collaboration, le nombre de
Pour ces auteurs, les organisations utilisant des partenaires dans la collaboration et la duration
T.I plus que normalement dans leur industrie, de celle-ci.
arrivent à réaliser des « bénéfices » Donc, nous pouvons déduire que les T.I
opérationnels dans le sens de la réduction des promettent des avantages fort intéressants à
coûts et du cycle d’exploitation. Ils ont savoir : facilitation de la collaboration,
identifié, également, que les T.I favorisent les contribution à un meilleur partage de
relations de collaboration mais sans y être l’information, amélioration de la performance
déterminantes. Celles-ci résulteraient d’abord et intégration des processus opérationnels intra
d’interactions humaines qui peuvent-être, par la et inter organisationnels. Par contre, en grande
suite, soutenues par des T.I. Byrd & Davidson partie, ces avantages restent médiés et modérés
(2003) arrivent à la conclusion que les usages par des compétences appréciables en T.I et des
réussis des T.I dans la C.L de l’entreprise investissements judicieux en T.I.
confèrent un avantage compétitif, ainsi qu’ils Par ailleurs, il existe une multitude d’outils
impactent positivement la performance. technologiques dédiés à la gestion des activités
Cependant, les compétences en T.I jouent un logistiques dont il faut relever les catégories.
rôle critique dans la durabilité de l’avantage
compétitif obtenu par les ressources T.I. Sur cet 3.2 Les outils technologiques de
aspect des compétences en T.I, Ngai et al. collaboration
(2011) leur accordent un rôle fondamental dans Les T.I sont devenues la pierre angulaire des
l’efficacité de la C.L. Cheng & Paulraj (2004) dispositifs logistiques, surtout dans les
avancent que les T.I améliorent l’efficacité de industries mondialisées et à C.L complexe,
la C.L en fournissant l’information en temps comme l’automobile et l’électronique grand
réel concernant la disponibilité du produit, le public. Elles interviennent tout au long du
niveau du stock, la situation des livraisons et les processus décisionnel : process de
exigences de la production. Egalement, ils transformation des inputs, manutention,
soulignent que les T.I ont un vaste potentiel entreposage, transport, sécurisation des sites,
facilitateur de la collaboration entre partenaires échange de données dans la chaîne
de la C.L, résidant dans le partage de d’approvisionnement, suivi et développement
l’information sur la prévision de la demande et des flux intermodaux (cas des entreprises
les échelles de production que recommandent mondialisées et contraintes du développement
les activités de C.L. Selon Danese (2007) durable), traçabilité, etc.
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Ces technologies peuvent être regroupées en organisationnelle de mieux réagir aux


deux grandes familles (Tableau n° 2) : les changements survenus, mais imprévus, dans
intégrateurs (familles des E.R.P) qui assurent la l’environnement et, finalement, améliorer la
standardisation et l’intégration des données en performance.
intra et interentreprises et les facilitateurs L’environnement est par essence contingent.
(familles des E.D.I) qui traitent et diffusent Sa complexité et sa variabilité sont une
l’information entre partenaires (E. A. difficulté supplémentaire aux entreprises (de la
Williamson et al., 2004 ; Simatupang, 2007 ; C.L) qui cherchent à en prévoir les sources de
Bayraktar et al., 2009 ; Vo et Bironneau, 2011). turbulence et, par conséquent, y faire face ou
diminuer de ses impacts négatifs (Van Der
Tableau 2 : Technologies de logistique Vorst & Beulens, 2002 ; Duncan, 1972).
collaborative Aujourd’hui, concrètement, les incertitudes
subies par les entreprises sont alimentées par :
- Enterprise Application Integration (E.A.I)
- Advanced Planning Scheduling (A.P.S)
la prolifération des produits, la raréfaction des
matières de base, les innovations de produits, la
T.I intégratrices

- Supply Chain Execution (S.C.E)


- Advanced Order Management (A.O.M) réduction des cycles de vie des produits, la
- Warehouse Management System (W.M.S) volatilité et l’exigence accrue (qualité et
- Transport Management System (T.M.S)
- Customer relationship Management (C.R.M) livraison) des clients, la compétition globalisée,
- Supplier Relationship Management (S.R.M) les progrès technologiques, la multiplication et
- Manufacturing Execution System (M.E.S) l’opportunisme des partenaires, le transport,
- RFID ou outils d’identification/traçabilité
automatique (codes à barres, étiquettes,
l’entreposage, etc. Fondamentalement, à
l’origine des multiples incertitudes se trouve un
T.I facilitatrices

radiofréquence, etc.)
- Outils de transmission des données (E.D.I) flux d’information improprement géré,
- Gestion Mutualisée des Approvisionnements
(G.M.A)
inopportun et vieilli (Byrd & Davidson, 2003 ;
- Collaborative Planning, Forecasting and Manuj & Mentzer, 2008).
Replenishment (C.P.F.R, solutions de prévisions Certaines recherches considèrent l’E.I
collaboratives). comme un facteur important menant à la
recherche du partage de l’information et de
Il faudra faire particulièrement attention au l’information valorisée (Chandra & Kumar,
déploiement de ces outils (conduite de projets 2000 ; Mathuramaytha, 2011). Dans ce sens,
T.I) ainsi qu’à la disposition d’une compétence réduire l’incertitude par des flux d’informations
appréciable en vue de manipuler avec dextérité transparents est un objectif clé de la S.C.
les technologies dédiées à logistique Collaboration (Holweg et al., 2005).
collaborative. Egalement, il faut veiller à ce que Souvent, pour étudier les liens entre C.L et
l’interopérabilité des systèmes soit assurée par E.I, les chercheurs (Naylor et al., 1999 ;
une mise à niveau des systèmes et technologies Christopher, 2000 ; Sharifi& Zhang, 2001 ;
de l’information vis-à-vis des autres partenaires Christopher and Towill, 2000a et b ; Ismail &
de la C.L (Samuel et al., 2011 ; Jonsson & Sharifi, 2006 ; De Groote & Marx, 2013)
Gustavsson, 2008). mobilisent le concept de S.C. Agility (pour
nous Agility est traduite agilité ou flexibilité).
3.3 Les technologies d’information Toutefois, nous considérons S.C. Collaboration
collaboratives et agilité de la firme et S.C. Agility comme deux visées proches,
A ce niveau, l’idée que nous défendons est voire confondues sur certains aspects (recours
qu’un bon usage des T.I, un partage efficient de aux T.I, importance de l’information sur le
l’information et une C.L collaborative marché et l’Entreprise Virtuelle ou
savamment menée pourraient atténuer les effets collaboration momentanée entre membres de la
perturbateurs d’un environnement incertain C.L) de la S.C.M. En effet, selon Kulp et al.
(E.I), turbulent. Donc, ces éléments combinés, (2004) la collaboration permet à une entreprise
nécessairement entre eux, permettraient dans le d’atteindre un niveau d’agilité qu’elle ne peut
cadre d’une dynamique logistique inter- avoir par ses propres moyens, en tirant profit de

© ISMI | Journal, Vol. 1, No. 1, Avril 2017


30
Boubker N. / L’usage des technologies de l’information dans la logistique collaborative et son impact sur la performance
des firmes

l’ensemble de la C.L afin de mieux répondre l’information. Enfin, ce modèle démontre


aux changements du marché. Le concept comment les T.I, adoptées dans la S.C. Agility,
d’agilité, quant à lui, proprement dit, a été améliorent réactivité, fiabilité et flexibilité.
étendu aux diverses chaînes logistiques et il est Finalement, il existe plusieurs types
devenu comme une approche de l’utilisation de d’incertitudes environnementales liées aux C.L
la connaissance du marché et l’Entreprise (Van Der Vorst & Beulens, 2002 ; Davis,
Virtuelle pour exploiter profitablement les 1993 ; Chen & Paulraj, 2004 ; Mathuramaytha,
opportunités dans un marché volatile, en termes 2011 ; Ruel, 2013). Nous en choisissons trois,
volume et variété (Naylor et al., 1999). particulièrement prégnants, avec comme toile
Egalement, la S.C. Agility se comprend comme de fond l’étendue du changement et son
une entreprise étendue (business-wide) capable imprévisibilité :
d’adapter avec succès sa structure - L’incertitude liée à l’offre :
organisationnelle, son système d’information, approvisionnement, concurrents,
son processus logistique et, en particulier, sa réglementation, partenaires et
culture (Christopher & Towill, 2000b). Donc, distribution ;
de la S.C. Agility nous retenons son intérêt - L’incertitude liée à la demande :
marqué pour la flexibilité de la C.L comme une exigence, goût et qualité ;
réponse efficace (gagnante et rapide) à un E.I - L’incertitude liée au progrès
(Ismail & Sharifi, 2006). Ainsi, les résultats de technologique : évolutions
De Groote & Marx (2013) démontrent que les technologiques dans le domaine
T.I augmentent la capacité des C.L à logistique, notamment.
comprendre et répondre aux changements du Détenir une information, la traiter
marché en améliorant la qualité de efficacement (de préférence par des T.I) et
l’information et en développant et exécutant envisager sa finalité sont au cœur de la
une réponse coordonnée tout au long de la C.L. problématique de la flexibilité souhaitée,
Ces résultats sont modérés par un déploiement recherchée vis-à-vis d’un E.I.
stratégique des T.I dans le but d’acquérir des
compétences créatrices d’un avantage 4. S.C. COLLABORATION
compétitif. Pour Venkatraman & Henderson SUPPORTEE PAR DES T.I DANS
(1998) les T.I contribuent à l’agilité des UN ENVIRONNEMENT
entreprises en rendant possibles l’identification
INCERTAIN
et la coordination des réactions de la C.L aux
changements du marché. Cao & Dowlatshahi
(2005) explorent le lien entre T.I et Entreprise Le modèle conceptuel que nous présentons
Virtuelle et l’impact de ce lien sur la (figure 1) se veut une vision générale de
performance de l’entreprise dans un contexte management d’une C.L dans un contexte d’E.I.
d’environnement turbulent. Pour eux, les T.I Il obéit à un découpage en trois strates pour
ont différents impacts sur l’Entreprise Virtuelle. mieux décrire l’évolution d’une C.L, d’un état
En tout cas, les managers ont l’obligation de d’équilibre (de déséquilibre en fait) subi à un
bien choisir les outils technologiques ainsi que autre promptement souhaité. La première strate
d’en assurer un bon usage en vue d’une montre comment une C.L, désemparée,
performance améliorée. Wu & Angelis (2007) souffrant d’un manque de collaboration et
ont mené une étude, allant dans le sens de notre d’une utilisation modeste des T.I, subit les
raisonnement, où ils établissent un lien entre dictats d’un E.I. Répondre à pareil
T.I, S.C. Agility et environnements industriels environnement menaçant, amène les entreprises
complexes, pareil à celui de l’automobile (en à chercher des solutions dans deux directions
Chine), en rapport avec la création de la valeur complémentaires : collaborer activement entre
pour l’entreprise. Leur modèle montre la voie partenaires d’une C.L et réaliser des
de création de la valeur à partir de l’application investissements significatifs en T.I. On est dans
des T.I dans la S.C. Agility qui devient axée sur la deuxième strate, le cœur du modèle, c’est-à-

© ISMI | Journal, Vol. 1, No. 1, Avril 2017


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Boubker N. / L’usage des technologies de l’information dans la logistique collaborative et son impact sur la performance
des firmes

dire mettre en place une S.C. Collaboration décrit en haut, serait une gageure non
autour de : partage de l’information, négligeable (L.R. Vijayasarathy, 2010).
congruence des objectifs, mutualisation des Ces limitations, méthodologique et
ressources et partenariat élargi. Et, aussi, se conceptuelle, doivent être prises pour des
donner les moyens pour bien sélectionner des avertissements afin d’agir sciemment.
T.I de collaboration (RFID, EDI, ERP, CPFR,
etc.). Ces deux dynamiques reliées, produiront
deux actions positives cumulées vers la
troisième strate, celle de l’équilibre souhaité.
Par mesure de réalisme, il y a lieu de prendre
deux précautions. En effet, les investissements
en T.I de collaboration ne tiendront leurs
promesses qu’en levant les écueils dus au
phénomène du « paradoxe de productivité des
T.I » et à l’insuffisance en compétences T.I. Et,
la deuxième précaution, la collaboration doit
faire face aux : partage inadéquat de
l’information, incompatibilité des critères de
mesure de la performance et défaut de
confiance et d’engagement des partenaires.
Donc, au bout du chemin, la strate finale se
caractérisera par une S.C. Collaboration
aboutie, capable de réagir et répondre à un
environnement turbulent, avec comme
caractéristiques : flexibilité/agilité accrue,
meilleur partage de l’information et
communication fluide et, collaboration élevée
et durable. Cet équilibre ambitionné sera
couronné par une performance intra et
interentreprises améliorée et/ou un avantage
compétitif par la C.L.
Après la description du fonctionnement du
modèle, nous pensons que sa solidité dépendra
des facteurs suivants :
- Les effets positifs d’une collaboration
demandent du temps pour qu’ils jouent
pleinement, car la collaboration comme
une réponse générique à toute forme
d’incertitude peut-être coûteuse et pas
nécessairement bénéfique (Whipple et
al., 2010 ; Ramanathan & Gunasekaran,
2014),
- La technologie en soi ne peut pas tout
permettre, son déploiement doit
s’inscrire dans une finalité stratégique
(Sanders & Premus, 2005 ; De Groote &
Marx, 2013),
- Partir d’un cas d’étude où les entreprises
se trouvent dans l’état de déséquilibre

© ISMI | Journal, Vol. 1, No. 1, Avril 2017


32
Boubker N. / L’usage des technologies de l’information dans la logistique collaborative et son impact sur la performance des firmes

Précautions contre :
-Paradoxe de productivité des T.I
-Insuffisance des compétences en T.I.

Recherche Action négative 1


des T.I.
Action
T.I de Collaboration : positive 1
Défauts d'informations :
EDI, ERP, RFID, TMS, etc.

Chaîne logistique désemparée


turbulences S.C. Collaboration
avec : -Performance
-Flexibilité/Agilité intra et
Environnement Incertain : Collaboration
accrue interentreprise
-Offre renforcée
-Meilleur partage s augmentée
-Demande
de l’information et/ou
-Evolutions technologiques.
S.C Collaboration autour : et communication Résultat -Avantage
-Partage de l’information fluide amélioré compétitif par
-Congruence des objectifs -Collaboration la C.L.
Défauts d'informations
-Mutualisation des élevée et durable.
: turbulences Action
ressources
-Partenariat élargi. positive 2

Recherche de
collaboration
Action négative 2

Précautions contre :
-Partage inadéquat de l’information
-Incompatibilité des critères de mesure de la
performance
-Défaut de confiance et d’engagement.

© ISMI | Journal, Vol. 1, No. 1, Avril 2017 Fig 1. Modèle de S.C. Collaboration supportée par des T.I. dans un
environnement incertain. 33
Boubker N. / L’usage des technologies de l’information dans la logistique collaborative et son impact sur la performance
des firmes

5. CONCLUSION systems and supply chain management


practices on operational performance:
Dans notre papier, nous avons essayé de trouver evidence from manufacturing SMEs in
des liens entre la S.C. Collaboration, les T.I et Turkey”. International Journal of Production
l’E.I et la performance et/ou l’avantage Economics, 122(1), 133-149.
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d’abord, entre la S.C. Collaboration et la MANAGEMENT REVIEW, V. 7, NO. 4
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sur leur déterminisme absolu, contribuent par Brandyberry, A., Rai, A., & White, G. P.
leur usage efficient à rendre la collaboration (1999). “Intermediate Performance Impacts
pertinente et, également, à améliorer la of Advanced Manufacturing Technology
performance de la C.L. Enfin, au travers notre Systems: An Empirical Investigation*”.
modèle conceptuel, qu’il est possible Decision Sciences, 30(4), 993-1020.
d’imaginer un écosystème où la S.C. Brynjolfsson, E. (1993). “The productivity
Collaboration soutenue par les T.I, peut mieux paradox of information technology”.
réagir à un environnement turbulent et Communications of the ACM, 36(12), 66-
complexe. S’assurer, donc, une S.C. 77.
Collaboration technologique et flexible permet, Byrd, T. A., & Davidson, N. W. (2003).
vraisemblablement, une amélioration sensible “Examining possible antecedents of IT
de la performance et/ou l’acquisition d’un impact on the supply chain and its effect on
avantage compétitif. firm performance”. Information &
La perspective de recherche nous la voyons Management, 41(2), 243-255.
se développer dans deux directions majeures. Cao, Q., & Dowlatshahi, S. (2005). “The
La première direction, privilégiera les relations impact of alignment between virtual
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propos du concept de S.C. Collaboration business performance in an agile
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© ISMI | Journal, Vol. 1, No. 1, Avril 2017


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