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MANAGEMENT DE

L’INNOVATION

Chapitre 4 : La notion des clusters

1 Mastère Professionnel CREMI

Fatma M’SELMI / ENIT / Février 2010


DÉFINITIONS

Concept des clusters

 Selon Porter (2008), un cluster est un groupe d’entreprises interconnectées,


géographiquement proches et d’institutions associées œuvrant dans un
domaine particulier, ayant des intérêts communs et présentant des
complémentarités.
 Un cluster peut comprendre :

 L’industrie d’un produit fini


 les industries en aval (les clients)
 les industries en amont (les fournisseurs)
 les fournisseurs de services
 les industries apparentées (s’adressent aux mêmes consommateurs,
utilisent le même type de main-d’œuvre ou des technologies similaires
 les institutions d’appui : financement, formation, normalisation et
certification, recherche, centres techniques, chambres de commerce,
associations…

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DIFFÉRENCE AVEC LES CONSORTIUMS
Différence avec les Consortiums
 Un cluster n’est pas un secteur, ce n’est pas un
consortium. Il peut être illustré comme suit :

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LES SEPT PILIERS D’UN CLUSTER
Un cluster peut exister sans que l’on en prenne
conscience ou que l’on ait délibérément cherché à
l’instituer. Les piliers sont:

1. les acteurs,
2. la concentration géographique,
3. le domaine de spécialisation,
4. la visibilité,
5. les liens et interactions,
6. l’innovation et
7. le cycle de vie
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1. LES ACTEURS
Les entreprises, les acteurs publics (Etat, collectivités territoriales,
agences de développement…), les universités et centres de recherche,
les institutions de financement et les structures d’appui. Le poids des
acteurs et leur rôle dépendent des contextes nationaux et peuvent
évoluer dans le temps.

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Source : à partir de Ketels et al (2006)
2. LE DOMAINE DE SPÉCIALISATION.
Les clusters se développent autour d’une activité centrale par référence à
un marché ou à un process;
 Le cluster ne se limite pas à un produit ou à une industrie;
 Souvent, il engage des interactions entre plusieurs activités;
 Chaque activité capitalise les progrès réalisés dans l’autre activité et y
participe;
 Il y a des fertilisations croisées qui peuvent engendrer de nouveaux
produits, de nouvelles firmes.
secteurs principaux des clusters
80
70
60
50
40 PED
30 PA
20
10
0
Agriculture et industrie industrie high tourisme
industrie de base manufacturière tec, services
intensive en
capital
6
Source : à partir de Ketels et al (2006)
3. LA CONCENTRATION GÉOGRAPHIQUE

 Les firmes d’un cluster recherchent la proximité


géographique à cause de facteurs comme la disponibilité
d’une ressource naturelle spécifique, les économies
externes, les économies d’échelle, le capital social, les
processus d’apprentissage, la lisibilité.
 Historiquement, les ressources naturelles ont joué un rôle
très important dans l’agglomération des activités tout
comme l’accès à des savoirs faire spécialisés ou à des
marchés.
 La proximité entre les institutions de recherche et de
formation et les entreprises favorise les échanges informels
d’informations et l’accumulation tacite du savoir (l’effet
cafétéria que réalisent aussi les chambres de commerce, les
bibliothèques, les espaces de sport..)
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4. LES LIENS ET INTÉRACTIONS
 les clusters sont le plus souvent associés à une très forte
concurrence qui stimule la créativité et l’efficience. Ceci peut :

 engendrer une réduction des coûts et des prix, une amélioration des
qualités, l’élargissement des marchés ;
 susciter une plus grande division du travail et des spécialisations ;
 donner lieu à la création de nouvelles entreprises complémentaires, de
nombreuses activités étant extériorisées des entreprises.
 Les clusters apparaissent alors comme un mode de production post-
fordiste.

En même temps les acteurs peuvent coopérer autour de quelques activités en


mettant au service des autres leurs compétences spécifiques. En agissant
ensemble, ils peuvent mobiliser des ressources qui ne leur auraient pas
été autrement accessibles;

Les clusters des pays développés coopèrent davantage autour des


activités de RD et d’entreprenariat, de lobbying régional et
d’influence des systèmes éducatifs. Ceux des pays en développement
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sont portés davantage sur des activités jointes de formation.
5. L’INNOVATION
Trois forces caractérisent les clusters innovants : les
créations d’entreprises, la diversification technologique et
la création de réseaux entre les acteurs. Ceci résulte de :
 un besoin de réduire les incertitudes économiques et
technologiques : les innovations sont incertaines en
termes de faisabilité et très peu de projets donnent lieu à
un succès commercial
 un besoin d’interactions continues entre les firmes et les
structures de recherche et de formation.
 une confrontation permanente avec la réalité qui alimente
la création du savoir.
 Les flux de bénéfices qui découlent des innovations
s’ajoutent à ceux qui découlent de l’accroissement de la
productivité et de l’amélioration de l’environnement des 9
affaires.
OBJECTIFS PRIORITAIRES ENTRE PED ET PA

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Source : Ketels et al (2006)


6. LA MASSE CRITIQUE ET LA VISIBILITÉ

 La masse d’un cluster peut être mesurée de diverses manières :


 la taille (l’étendue des industries apparentées, les niveaux de la
chaîne de valeur),
 le développement (maturité, croissance),
 l’intégration (utilisation de fournisseurs locaux et de consommateurs)
 La compétitivité (attractivité de l’environnement des affaires, capacité
d’innovation)
 Les initiatives clusters visent généralement des clusters qui
ont un poids relativement important dans le marché et où il y a
une véritable concentration d’entreprises. On distingue 3
catégories d’activités : celles relatives aux non échangeables,
celles reliées aux ressources naturelles et celles concernant les
échangeables.

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7. CYCLE DE VIE D’UN CLUSTER

 Les clusters ont un cycle de vie relativement long.


 Il ne s’agit pas d’une solution temporaire à un problème urgent.
 Ils relèvent au contraire d’une politique structurelle qui évolue
avec le temps et qui s’adapte au contexte.
 Le Cluster australien du vin, trouve ses racines en 1930 avec un
enseignement spécialisé en œnologie au Roseworthy College.
 Entre 1991 et 1998, il a pris son élan avec de nouvelles
institutions dédiées à l’éducation, la recherche, l’information et
la promotion des exportations.

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7. CYCLE DE VIE D’UN CLUSTER (SUITE)
Mais l’on peut observer des constantes dans les étapes de croissance
d’un cluster. 5 phases les caractérisent:

1. L’agglomération : une région a un certain nombre d’opérateurs qui


recouvrent totalement ou partiellement les acteurs d’un cluster.
2. L’émergence : des acteurs commencent à coopérer autour d’une
activité commune et réalisent à travers cela des bénéfices.
3. Le développement : de nouveaux acteurs dans les mêmes activités
ou dans des activités apparentées émergent dans la région ou y sont
attirés. De nouveaux liens se créent. Des structures d’appui
formelles ou informelles deviennent actives.
4. La maturité : il y a une masse critique au niveau des acteurs, des
relations sont développées avec d’autres clusters ou d’autres
régions. Il y a une dynamique interne telle que de nouvelles
entreprises voient le jour.
5. La transformation : lorsque le marché évolue, la technologie évolue,
les clusters se transforment. Le cluster doit innover pour s’adapter
aux évolutions.

Les clusters peuvent se former et évoluer spontanément et de façon


informelle, mais le plus souvent ils ont besoin d’être institutionnalisés 13
et gérés de façon stratégique.
CLUSTER ET COMPÉTITIVITÉ

 Les régions qui ont le plus fort taux de croissance


des emplois, des salaires et de brevets sont des
régions :

 spécialisées dans des clusters ;


 ayant des clusters forts ;
 présentes dans des clusters apparentés ;
 telles que les clusters de la région sont présents dans
les régions limitrophes (Porter, 2008).

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L’INITIATIVE CLUSTER
 Une initiative cluster (IC) est un projet de promotion d’un cluster.
Tout effort organisé, formel ou informel, de promotion de la
compétitivité d’un cluster est une initiative cluster
 Les IC prennent le plus souvent la forme d’une organisation à but
non lucratif. Si le caractère informel est plus fréquent dans les
pays en développement, c’est probablement parce que les
initiatives clusters y sont plus jeunes.
 Le personnel est limité : 50% des IC ont moins de 3 personnes
dans les pays en développement (PED) et moins de 2 personnes
dans les pays avancés (PA).
 Souvent, il y a un comité de « sages » pour les choix stratégiques
et un gestionnaire des affaires courantes (81% en PED contre 86%
en PA).
 Mais on peut aussi avoir un directeur général qui élabore les
choix stratégiques (65% dans les PED contre 52% dans les PA),
celui-ci cumule le plus souvent la gestion courante.
 En général, les IC ont un bureau (71% dans les pays en
développement et 75% dans les économies avancées) et un site
web (37% dans les PED contre 79% dans les PA).
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LES IC

Source : d’après Ketels et al (2006)

FINANCEMENT DES IC

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Source : d’après Ketels et al (2006)


MESURES DE PERFORMANCE

 le Cluster Vin en Australie a permis aux exportations


australiennes de vin de passer de 200000$ en 1992 à plus de
2000000$ en 2005. Corrélativement la part australienne dans le
marché du vin est passée de 2% à 10%. (Porter, 2007)

 Par ailleurs, Ketels et al (2006) ont trouvé que la moitié des IC


objet de leur enquête ont des objectifs quantifiés. (Augmenter les
ventes de x% par an, générer y emplois nouveaux par an…). De
plus, ces IC évaluent leur propre impact à travers des indicateurs
de performance.

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CONCLUSION
Dans l’ensemble, il est surprenant de voir que l’impact économique est
mieux perçu dans les PED.
Pour les deux groupes de pays, l’impact le plus important est la
coopération accrue.
Outre ce résultat, les PED reportent leurs meilleurs résultats en
matière d’accroissement du poids économique du cluster, de promotion
de la croissance et d’élargissement des marchés.
Les pays avancés réalisent de meilleurs résultats en matière
d’amélioration des capacités d’innovation.

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 Quelle est la suite?
…

 Chère équipe, bonne chance et bonne


continuation!

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