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u commencement, lorsque Rovagug

perfectionna la voie de la destruction, les terres


étaient jonchées de morts. Les corneilles, les
larves, les coléoptères, les vers et les autres
créatures rampantes de la terre se plaignirent
à Rovagug. « Vous tuez et mutilez trop vite ! »,
s’écrièrent-ils. « Nous ne pouvons dévorer
toute la viande que vous nous donnez ! S’il vous
plaît, tuez plus lentement les peuples de la terre. »
« Quoi ? », tonna Rovagug d’une voix qui ébranla les fondations de la
terre. « Ma glorieuse destruction jamais ne cessera, ni ne ralentira ! »
Pourtant, dans l’obscurité, se délectant de la boucherie engendrée
par le dieu de la destruction, observait Lamashtu, la Mère des
monstres, et elle entendit la plainte des modestes créatures. À cette
époque sombre où la mort recouvrait la terre et où l’air empestait,
elle observa certaines tribus d’hommes, ses disciples et ses fidèles
dévots, manger la chair des cadavres comme le faisaient les corneilles,
arrachant les yeux et se repaissant des entailles les plus sanglantes.
Elle guida des meutes de hyènes vers ces cannibales et leurs natures ne
devinrent qu’une. Des rangs de ces hommes-bêtes infestés de vermine
s’élevèrent les premiers gnolls, des demi-hyènes qui savourent la
puanteur de la charogne et glorifient chaque cadavre comme offrande
à leur sombre mère. Et la reine démoniaque se délecta de sa propre
perversion et prit plaisir aux terribles chants hurlants de ces monstres.
Nés de la dévastation, de la folie et de la corruption de l’âme, les
homme-bêtes se répandirent sur le monde et, là où ils se livrèrent à la
maraude, ils s’adonnèrent à leur soif de chair assassinée. Assurément,
tout dieu sain d’esprit se doit de les mépriser, et ainsi nous guerroyons
sans cesse contre ceux qui cherchent à se nourrir des corps des héros
et des innocents. Quelque part au cœur de la démence qui existe entre
les étoiles, la Mère de la perversion et Maîtresse de la folie pousse
toujours son rire cruel, tandis que sa vorace progéniture, les rongeurs
d’os et les dévoreurs de charogne, se gorge de notre chair.
Les gnolls sont parmi les premières des abominations et leur mort est
une bénédiction. Souvenez-vous de ceci lorsque leur rire hantera vos pas.

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